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SAINT-VIAUD LA CALE DE LA VIEILLE DOUVE

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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SAINT-VIAUD

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LA CALE DE LA VIEILLE DOUVE

1975

© François Raymond et Cécile Masson – 2020

patrimoine-vitalien@orange.fr

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Internet: patrimoinevitalien.wordpress.com

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2 En ce lieu, où coulait autrefois la Loire –bras du Migron d’environ 300 mètres de large, navigable à marée haute– fut construite en 1861 par les Ponts-et-Chaussées sur l’étier de la Vieille Douve, une cale en pierres, terminée par des marches, qui servait de quai.

Une demande avait déjà été faite à la municipalité par madame veuve Aubert dans une lettre adressée au maire en date du 27 janvier 1859 par laquelle elle demande que « le conseil municipal avise aux moyens d’établir une cale à la Vieille Douve, sur la rive droite de la Loire, commune de Saint-Viaud, afin que les chargements et déchargements de toute espèce qui s’y font journellement puissent s’effectuer facilement ; que pour cela elle offrait à la commune soixante mètres de moellons provenant de la démolition de sa maison dite, le magasin ». Malheureusement le conseil ne peut donner suite à ce projet faute de ressources suffisantes. Mais le projet a finalement abouti puisque la cale fut construite en 1861.

Archives départementales 44, Plan cadastral des cantons de Paimboeuf et Saint-Père en Retz, arrondissement de Paimboeuf. Planche XXXI-1914

Plan de la cale de la Vieille Douve

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3 Ce petit port était une ouverture pour le commerce agricole local. On exportait du vin, du foin et probablement des céréales, avec à proximité un bâtiment appelé « Le Magasin » qui était une réserve de grains. Les herbagers y chargeaient sur leurs toues (bateaux de transport) le bétail qui allait paître à la belle saison sur les îles du Petit et du Grand Carnet, sur lesquelles ils produisaient également du foin et récoltaient des roseaux. Les plates, bateaux de moindres dimensions, étaient utilisées matin et soir pour aller traire les vaches et pour surveiller les autres troupeaux. Occasionnellement, on déchargeait au port, de la chaux venue du Maine-et-Loire et du sable extrait sur place à marée basse.

En 1875, l’arrivée du chemin de fer à Paimboeuf représente une concurrence, d’autant plus qu’est installée dans cette ville une presse à foin.

Cependant ce port connut un surcroit d’activité pendant la construction du Canal de la Martinière (1882-1892). En témoigne cette délibération du conseil municipal du 25 novembre 1888 demandant aux Ponts et Chaussées l’extension de l’étier : « Le conseil considérant que par suite de la suppression, par les travaux du canal, des chaussées de débarquement de la Roche et du Mignon, la chaussée de la Vieille Douve se trouve appelée à être fréquentée par un plus grand nombre de bateaux, qu’elle était déjà à peine suffisant à recevoir les foins, roseaux, et animaux qui y sont ordinairement débarqués et qu’elle va être appelée à servir de lieu d’approche aux bateaux chargés de chaux, sable et autres matériaux que recevaient précédemment les ports de Frossay, prie l’administration des Ponts et Chaussées de vouloir bien faire prolonger l’étier servant de port à la dite chaussée de la Vieille Douve de manière à permettre à deux bateaux au moins d’y stationner à la fois ».

Les ports de La Roche et du Migron (commune de Frossay) étant devenus inaccessibles, le trafic s’effectuait par les ports de La Ramée et de la Vieille Douve (commune de Saint Viaud). Une fois le canal achevé, tout le trafic maritime de la grande époque des trois-mâts passait par ce bras du Migron.

En 1905, à la demande du port de Nantes, le dragage de la « Grande Loire » est déclaré d’utilité publique pour la rendre accessible aux navires de commerce. Aussi le commerce de ces petits ports déclina très rapidement et ils ne furent plus fréquentés que par les herbagers, les pêcheurs et les chasseurs des environs. Les Ponts-et-Chaussées ayant délaissé ces constructions, ce fut la commune de Saint Viaud qui reprit l’entretien des cales, le dévasage, et même en 1922 le déblaiement de tous les débris jetés par les troupes américaines en 1917 et 1918.

Lors d’un conseil municipal en 1926, il fut proposé de lever une taxe sur les utilisateurs du port de la Vieille Douve pour participer à son entretien; ce projet est resté sans suite (Cf. page 4).

Les pêcheurs, qu’ils soient agriculteurs, ouvriers ou autres, étaient nombreux et le poisson alors en abondance : plies, anguilles, mulets, aloses et plus rarement saumons amélioraient le quotidien des familles. La pêche à la civelle, qui se pratique l’hiver, a connu d’importantes évolutions. En raison de la forte demande des espagnols les prix s’étaient envolés, aussi chacun était content de venir tremper son tamis la nuit à marée montante pour en tirer un revenu complémentaire substantiel. Mais des règlementations strictes sont intervenues : les professionnels pouvaient utiliser deux tamis de 120 cm de diamètre et pêcher du bord de leur bateau alors que les amateurs étaient réduits à pêcher de la rive avec un seul tamis de dimension réduite et la vente de leur butin était interdite. Il va sans dire que cela occasionna quelques conflits entre professionnels, braconniers et gens de loi et nécessita plus d’une fois l’intervention des gardes maritimes et de la gendarmerie.

En 1974, le Port Autonome de Nantes-Saint-Nazaire décida d’aménager une zone industrielle sur la rive sud de la Loire, nécessitant de combler le bras du Migron par les matières draguées dans le lit principal de la Loire et la cale fut ensevelie sous les tonnes de sable qui modifièrent radicalement et définitivement ce tronçon du littoral ligérien.

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4 Les plus anciens d’entre nous se souviennent de Joseph Mériais, Toussaint Deniaud et bien d’autres encore qui ont fait vivre ce lieu et illustrent dans nos mémoires cet art de vivre des herbagers de Saint Viaud.

Délibération du Conseil municipal du 28 février 1926

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5 Plan de la Vieille Douve et de l’étier en 1926 (Estuaria)

Port de la Vieille Douve en 1975 avant le comblement du bras du Migron

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6 La Vieille Douve en 1993

La Vieille Douve en 2020 (Google maps)

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7 En 2019, une quarantaine d’années après le comblement du bras du Migron, deux vitaliens Blaise et François Raymond ont entrepris des recherches pour retrouver la cale. Certains la croyaient inaccessible, enfouie sous la route de l’éolienne. Blaise et François ont étudié les cartes ancienne et actuelle pour retrouver l’emplacement de la cale qu’ils ont ensuite confirmé par un sondage du sol permettant également d’en connaître la profondeur. En juin 2020, deux agriculteurs Jean-Paul Lecorps et Jean Béchu, une entreprise de travaux et des bénévoles de l’AVPP sont intervenus pour réaliser le déblaiement. Après de nombreuses heures de travail, la cale et les marches de l’extrémité nord ont été découvertes. La cale mesure une cinquantaine de mètres sur environ 3,50 m de large.

La cale de la Vieille Douve en 2020 après les travaux de déblaiement

Sources des illustrations

Archives départementales 44 – Grand port maritime de Nantes Saint-Nazaire Estuaria

Archives municipales de Saint-Viaud Archives privées

http://estuaria.fr/sites-patrimoine/port-de-la-vieille-douve

https://m.shabretagne.com/scripts/files/56da0de9155a18.10943420/2009_19.pdf

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