Introduction à la
Mécanique des Fluides
Principes et fondements de la modélisation mathématique des écoulements de fluides visqueux
newtoniens incompressibles
Damien VIOLEAU – EDF R&D / LNHE
Ecole Nationale des Ponts et Chaussées Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris
Cours de Mécanique des Fluides
Plan sommaire
• Notions de cinématique des milieux continus
• Equations de bilans des milieux continus
• Equations des fluides visqueux newtoniens incompressibles
Objectif du cours
• Présenter et expliquer les phénomènes
• Démontrer les équations fondamentales
• Donner des outils simples d’expertise
• Justifier et éclaircir les modèles numériques
Première partie :
Notions de cinématique des milieux continus
T. Levi-Civita
Contexte
Cas des fluides
Il s’agit de déterminer, pour un écoulement donné :
• en chaque point de coordonnées
x, y, z
• à chaque instant
t
… les quantités suivantes :
• les 3 composantes de la vitesse
• la pression
Problématique
La mécanique des milieux continus a pour objectif de donner des outils mathématiques simples permettant :
• d’estimer les efforts (contraintes)
• de déterminer les déformations
… au sein d’un milieu déformable (béton, métal, sol, fluide, etc.)
Description spatiale
L. Euler J.-L. Lagrange
Représentation eulérienne et lagrangienne
Euler Lagrange
Points fixes (virtuels) Particules mobiles (réelles)
Deux approches…
• en théorie équivalentes
• complémentaires.
Dans un logiciel, les deux approches aboutissent à des modélisations
différentes et permettent de prédire des phénomènes différents :
Eulérien
Lagrangien
Champs de tenseurs
Conventions
• Convention d’Einstein :
• On omet souvent la dépendance explicite en
x
i ett
• Symbole de Kronecker : coefficients
δ
ij de la matrice( )
∑
==
3 , 2 , 1
,
i
k i i i
i
e A x t e
A
⎟ ⎟
⎟
⎠
⎞
⎜ ⎜
⎜
⎝
⎛
=
1 0
0
0 1
0
0 0
1 I
I e
xe
ye
zOn se donne une base orthonormée de vecteurs
e
i. Les coordonnées spatiales (eulériennes) d’unpoint sont notées
x
k(k = 1, 2, 3)
oux, y, z
.( x t )
A
k,
( ) ∑ ( )
=
=
3 , 2 , 1
, ,
i
k i i
k
t A x t e
x A
( ) ∑ ( )
=
⊗
=
3 , 2 , 1 ,
, ,
j i
j k i
ij
k
t A x t e e
x A
vectoriel scalaire
10
20 30
On distingue différents tenseurs :
• Ordre 0 (scalaires) :
• Ordre 1 (vectoriels) :
• Ordre 2 (matriciels) :
Opérateurs différentiels (1)
Opérateurs « gradient »
• Vectoriel :
• Tensoriel :
⎟ ⎠
⎜ ⎞
⎝
⎛
∂
∂
∂
∂
∂
= ∂
∂
= ∂
z A y
A x
e A x A A
ii
, ,
grad
=
∂ ⊗
= ∂
i j ji
e e
x A A
grad
⎟⎟
⎟ ⎟
⎟ ⎟
⎟
⎠
⎞
⎜⎜
⎜ ⎜
⎜ ⎜
⎜
⎝
⎛
∂
∂
∂
∂
∂
∂ ∂
∂
∂
∂
∂
∂ ∂
∂
∂
∂
∂
∂
z A y
A x
A
z A y
A x
A
z A y
A x
A
z z
z
y y
y
x x
x
A grad A
60 70
80
Opérateur « rotationnel »
⎟ ⎠
⎜ ⎞
⎝
⎛
∂
− ∂
∂
∂
∂
− ∂
∂
∂
∂
− ∂
∂
= ∂
y A x
A x
A z
A z
A y
A A
z y,
x z,
y xrot
(rot A)z > 0x y
Opérateurs différentiels (2)
i
i
x
x A A
A ∂ ∂
= ∂
=
Δ div grad
2Opérateurs « Laplacien »
• Scalaire :
• Vectoriel : j
i i
j
e
x x A A
A ∂ ∂
= ∂
= Δ
2
grad div
Opérateurs « divergence »
• Scalaire :
• Vectorielle :
z A y
A x
A x
A A
x y zi i
∂ + ∂
∂ + ∂
∂
= ∂
∂
= ∂ div
∂ =
= ∂
i j ije x A A
div
⎟ ⎟
⎟ ⎟
⎟ ⎟
⎟
⎠
⎞
⎜ ⎜
⎜ ⎜
⎜ ⎜
⎜
⎝
⎛
∂ + ∂
∂ + ∂
∂
∂ ∂
+ ∂
∂ + ∂
∂
∂ ∂
+ ∂
∂ + ∂
∂
∂
z A y
A x
A
z A y
A x
A
z A y
A x
A
zy zz zx
yz yy
yx
xy xz xx
div A > 0
Opérations élémentaires
Théorème de Green-Ostrogradski
•
Ω
: volume de contrôle•
n
: normale extérieure unitaire au bord∂Ω
n
Ω ∂ Ω
∫
∫
Ωdiv A d Ω =
∂ΩA ⋅ n d Γ
∫
∫
Ωdiv A d Ω =
∂ΩA ⋅ n d Γ
Opérations entre tenseurs
• Produit scalaire :
• Transposée d’une matrice :
• Produits matrice-vecteur :
• Produit de deux matrices :
• Trace d’une matrice :
• Double produit de deux matrices :
i i
B A B
A ⋅ =
j i ij
B e A
B A ⋅ =
A
iiA = tr
B A
e A B A
B ⋅ =
i ij j=
T⋅
( A
ije
i⊗ e
j)
T= A
jie
i⊗ e
j( A B )
B A B
A : =
ij ji= tr ⋅
j kj i
ik
B e e
A B
A ⋅ = ⊗
Champ de vitesse
Notion de « particule » d’un milieu continu
• Ensemble de molécules suffisamment grand pour définir une vitesse statistique :
• … mais suffisamment petit pour demeurer microscopique ! (Typiquement, ∼
10
−5m
)( ) ( )
∑
( )=
=
AA A
N
k
v
kv N
1
1
A
Molécule Particule ℓ
L’approche statistique est nécessaire :
• Pour utiliser correctement la notion de vitesse à l’échelle moléculaire ;
• Pour obtenir un champ de vitesse régulier (continu et dérivable) (
ms
−1)v(ℓ)
ℓ ℓ0
( ) ( ) x , t v A
0u
i≡
Î On appelle quantité de mouvement la grandeur ρ
u
(
u
est donc la quantité de mouvement par unité de masse)Autres champs
Champ de densité
• Définition :
• Comme la vitesse, c’est un champ régulier (
kg.m
−3)( ) ( )
( )
∑
( )=
= ρ
≡
ρ
00 1 0
, 1
A
A A
N
k
k
i
m
t V x
Dérivée matérielle (ou lagrangienne) d’un champ
• Taux de variation d’un champ en suivant une particule :
z dz dy A
y dx A
x dt A
t dA A
∂ + ∂
∂ + ∂
∂ + ∂
∂
= ∂
N N
n) (convectio transport
grad A u t
u A x
A t
A dt
dA
eulérienne dérivée i
i ne
lagrangien dérivée
⋅
∂ +
= ∂
∂ + ∂
∂
= ∂
Particule à l’instant t
Particule à l’instant t + dt
u(xi,t)
A(xi,t)
A(xi+dxi,t+dt)
inertie
u t u
u dt
u
d + ⋅
∂
= ∂ grad
Î Accélération d’une particule :
Déformation d’un milieu (1)
( )
[ u u
T]
s grad grad 2
1 +
=
Î On introduit le tenseur taux de déformation :
ou ij i j
s
jix u x
s u ⎟⎟ =
⎠
⎜⎜ ⎞
⎝
⎛
∂ + ∂
∂
= ∂ 2 1
( )
' ' 2
r d s r dt d
r d r d
d ⋅ = ⋅ ⋅
• Dérivée d’un produit scalaire de vecteurs élémentaires :
( ) ( ) ( )
dt r d r d
d r dt d
r d d dt
r d r d
d '
' = ⋅ ' + ⋅
⋅
dr dr’
( )
( grad ) ' grad '
' grad
' grad
r d u r
d r d u
r d
r d u r
d r d r d u
T
⋅ + ⋅ ⋅
⋅
=
⋅
⋅ +
⋅
⋅
=
dr
u(r+dr)
( ) ( r r ) ( u r d r ) ( ) u r u d r
u(r)dt d dt
r d
d = ' − = + − = grad ⋅
Tenseur taux de déformation
• Dérivée lagrangienne d’un petit vecteur matériel :
Déformation d’un milieu (2)
Interprétation du taux de déformation
• Taux de dilatation :
Î Il s’agit de la rapidité avec laquelle le matériau se dilate dans la direction
dr
( ) d r d r s d r dt
r d
d = 2 ⋅ ⋅
2
dr
u(r+dr)
( )
u(r)r d s r dt d
r d r d
d ⋅ = ⋅ ⋅
2
( )
r d
r s d
r d
r d dt
r d d r
d 1 = ⋅ ⋅
• Taux de distorsion :
Î Il s’agit de la rapidité avec laquelle le matériau se distord dans le plan contenant
dr
etdr’
2 '
r d
r s d
r d
r d dt
d θ = ⋅ ⋅
dr θ
dr’
θ
≈ θ
=
⋅ d r ' d r d r ' sin d r d r ' r
d
Dilatation
s s
s s
e s e e
s e
e s e
zz yy
xx
z z
y y
x x
tr
+ + =
= ⋅ ⋅ + ⋅ ⋅ + ⋅ ⋅
=
( ) u
x s u
dt d d
d
ii
div
1 tr =
∂
= ∂ Ω =
⇒ Ω
représente donc letaux de dilatation.
Î Exemple : le taux de dilatation de l’Univers en expansion est nommé par les cosmologues la constante de Hubble
H
0≈ 3.10
–15s
–1Taux de contraction / dilatation
Dans la base de diagonalisation de
s
:( ) ( ) ( ) ( )
dt dxdy dz dxdz d
dt dy dydz d
dt dx d
dt d
d Ω = + +
( ) ( ) ( ) ( )
dt dz d dz dt
dy d
dy dt
dx d
dx dt
d d d
1 1
1
1 Ω = + +
⇒ Ω
M
e
x Me
y Me
zdx dz dy
dxdydz dΩ =
M
Cisaillement
Taux de déformation scalaire
Par opposition, une mesure de la déformation du matériau, même en l’absence de dilatation / contraction, est donnée par le taux de déformation scalaire :
s s s
s
s = 2
ij ij= 2 :
dtr
Ωs
==
cte0
≠ 0
Invariants de déformation
sUn tenseur diagonalisable possède 3 invariants (indépendants de la base), par exemple ses valeurs propres, ou encore les quantités ,
tr s
pp = 1, 2, 3
:( ) [ tr ( ) tr ] ( det ) 0
2
tr
21
2 23
− s s + s − s s − s I =
s
(Cayley-Hamilton)u s div tr =
tr 2
2
2
s
s s
s =
ij ij= tr s
3= s
ijs
jks
kiExemple : cisaillement constant
Glissement linéaire à volume constant
On se donne une échelle de temps
τ
( ) z e
xz e
xu
u = = τ
x z
⎟ ⎟
⎟ ⎟
⎠
⎞
⎜ ⎜
⎜ ⎜
⎝
⎛ τ
=
0 0
0
0 0
0
/ 1 0
0 gradu
⎟ ⎟
⎟ ⎟
⎠
⎞
⎜ ⎜
⎜ ⎜
⎝
⎛
= τ
0 0
1
0 0
0
1 0
0 2
s 1
( )
= τ
∂
= ∂
= +
= 1
2
2
2 2z s u
s s
s
xz zx xzÎ D’une manière générale, le taux de déformation scalaire est l’inverse du temps caractéristique de déformation du matériau :
s
~ 1
τ
Vorticité
( )
[ grad u grad u
T]
2
1 −
=
ω ⎟⎟
⎠
⎜⎜ ⎞
⎝
⎛
∂
− ∂
∂
= ∂ ω
i j j
i
ij
x
u x
u 2
1 Tenseur taux de rotation ou vorticité
Partie antisymétrique du gradient des vitesses :
( ) ( )
( ) ( )
( ) ( ) ⎟ ⎟
⎟ ⎟
⎠
⎞
⎜ ⎜
⎜ ⎜
⎝
⎛
−
−
−
=
⎟⎟
⎟ ⎟
⎟ ⎟
⎟
⎠
⎞
⎜⎜
⎜ ⎜
⎜ ⎜
⎜
⎝
⎛
∂
− ∂
∂
∂
∂
− ∂
∂
∂ ∂
− ∂
∂
∂
∂
− ∂
∂
∂ ∂
− ∂
∂
∂
∂
− ∂
∂
∂
= ω
0 rot
rot
rot 0
rot
rot rot
0 2
1 0
0 0
2 1
x y
x z
y z
u u
u u
u u
z v y
w z
u x
w
y w z
v y
u x
v
x w z
u x
v y
u
= 0 s
)
(
x z
z x
e e
e e ⊗
− ⊗ ω
= ω ω ω
+
= s u
grad
Déformation pure
Rotation pure
Deuxième partie :
Equations de bilans des milieux continus
A.-L. Cauchy
Bilans
∫ ( )
∫
∫
∫
Ω
Ω
∂ Ω
Ω
⎥⎦ Ω
⎢⎣ ⎤
⎡ +
∂
= ∂
Γ
⋅ +
∂ Ω
= ∂ Ω
d u t A
A
d n u A t d
Ad A dt
d
div
bords les
travers à
flux locale
variation
Bilan d’un champ sur un volume matériel
On considère un volume
Ω
constitué d’un nombre fixé de particules, Et on noten
le vecteur normal unitaire extérieur à sa frontière.La variation (lagrangienne) de l’intégrale d’un champ sur ce volume est due :
• à la variation intrinsèque du champ en chaque point
• au mouvement du volume de contrôle
n
( ) t
Ω
( ) t
Ω
∂
( ) x t
u
i, n
( t + dt )
Ω ∂ Ω ( t + dt )
Équation de continuité (1)
( ) 0
div ρ Ω = ∫ ρ ⋅ Γ >
∫
Ωu d
∂Ωu n d
u
< 0
∂ ρ
∂ t
∫ ( )
∫
Ω=
Ω
Ω
⎥⎦ ⎤
⎢⎣ ⎡ + ρ
∂
= ∂ρ Ω
ρ u d
d t dt
d
M
div
( ) 0
div ρ =
∂ +
∂ρ u
t = 0
∂ ρ + ∂
∂
∂ρ
i i
x u t
Cas général
On dresse un bilan de densité (
A
=ρ
)La conservation de la masse
M
contenue dans
Ω
donneou
Illustration monodimensionnelle
Modèle de l’autoroute :
Conclusion : un ralentissement crée un bouchon
x u
t ∂
ρ
− ∂
∂ = ρ
∂
Zone de
ralentissement
Autre forme de l’équation générale
En séparant le terme sous le digne divergence : ou
… l’équation de continuité s’écrit encore : à rapprocher de
Équation de continuité (2)
i i i
i i
i
u x x
u x
u
∂ ρ + ∂
∂ ρ ∂
∂ = ρ
∂ div ( ) ρ u = ρ div u + u ⋅ grad ρ
dt u
d div
1 ρ = −
ρ ( )
dt u d d
d 1 Ω = div Ω
Cas incompressible
(ρ
= cte) :ou ou
Î On se ramène dans ce cas à la conservation du volume.
Remarque : un fluide n’est jamais vraiment incompressible.
Il s’agit en réalité d’une propriété d’un écoulement donné.
0
div u = = 0
∂
∂
i i
x
u = 0
∂ + ∂
∂ + ∂
∂
∂
z w y
v x
u
Retour sur les bilans
Ainsi, la dérivée lagrangienne et l’intégrale commutent :
… même si
ρ
varie, mais uniquement siΩ
est un volume matériel ! Î En particulier, pour la densité (B
= 1):∫
∫
Ωρ Bd Ω =
Ωρ dB dt d Ω
dt d
= 0 Ω
∫
Ωρ d dt
d
( )
∫ ( )
∫
∫
Ω Ω Ω
⎥⎦ Ω
⎢⎣ ⎤
⎡ + ρ + ρ ⋅
∂ + ∂ρ
∂ ρ ∂
=
⎥⎦ Ω
⎢⎣ ⎤
⎡ + ρ
∂
= ∂ρ Ω ρ
d B u
u t B
t B B
d u t B
Bd B dt
d
grad div
div
é) (continuit
0
=
Bilan massique sur un volume matériel
Cas où
A
=ρB
(B
représente la densité deA
par unité de masse) :Flux d’une quantité physique
ou encore :
Î Pour la densité (
B
=1
) : (conservativité de la masse)∫
∫
Ωρ dt d Ω = −
Ωq d Ω
dB
Bdiv
q
Bu t B
B dt
dB 1 div
grad ⋅ = − ρ
∂ +
= ∂
i B i i
i
x
u q x B t
B
∂
∂
− ρ
∂ = + ∂
∂
∂ 1
= 0 q
B∫
∫
Ωρ Bd Ω = −
∂Ωq ⋅ n d Γ
dt
d
Bn
( ) t
Ω
( ) t
Ω
∂
( ) x t
q
B i, Bilan massique d’une quantité physique B
L’intégrale d’un champ
B
varie à cause d’un flux (sortant)q
B de cette quantité à travers les bords, dû à différentes raisons physiques :Exemple : traceur passif
Finalement :
•
K
C (m
2s
−1) est le coefficient de diffusion du traceur (positif)• Des termes-source
S
C peuvent apparaître (réactions chimiques, etc.) Î SiC
ne dépend pas deu
, l’équation est linéaire enC
! (siS
C l’est…)( K
CC ) S
Cu t C
C + ⋅ = +
∂
∂ grad div grad Equation de transport d’une substance C
Bilan massique de la quantité
C
(concentration, par exemple)Il est nécessaire de proposer un modèle pour le flux :
ou encore :
1 q
C= − K
Cgrad C ρ
q
Cu t C
C 1 div
grad ⋅ = − ρ
∂ +
∂
1 à supérieurs
ordres d' termes 0
,
...
1
1 +
∂
− ∂
= ρ
ρ
C iC i C
i
x
K C q
q
q
CModes de transport de la quantité C
Il y a deux manières de communiquer une information dans un milieu continu :
• La convection (transport par la matière en mouvement)
• La diffusion (passage de proche en proche par « contagion »)
Convection et diffusion
Î Le phénomène de diffusion homogénéise un champ au cours du temps (phénomène irréversible !)
convection diffusion
( )
CDiffusion C Convection
S C
K u
t C
C + ⋅ = +
∂
∂
div grad
grad
( ) n n
T = σ ⋅
Î Conclusion : en chaque point de l’espace, il existe un tenseur dit « tenseur des contraintes » tel que
σ
Contraintes dans un milieu continu
( ) n T ( ) n
T = − −
2
1 2 1
Efforts exercés sur une surface élémentaire
On considère une surface élémentaire
Σ
orientée par le vecteurn
. La contrainteT
exercée par le milieu sur le milieu parunité de surface sur
Σ
vérifie la loi de l’action – réaction :1 2
n T
1 2
Σ
σ
=
⇒ f div
∫
∂Ωσ ⋅ Γ
=
⇒ F n d
Efforts exercés sur un volume
Les efforts intérieurs s’annulent mutuellement :
∫
∫
ΩΩ =
∂ΩΓ
= f d T d F
Ω
n T
Tenseur des contraintes
Tenseur des contraintes de Cauchy
Nous avons montré les résultats suivants :
Il existe un tenseur du second ordre tel que : ou
• Les termes diagonaux représentent les pressions / tractions
• Par convention, les sont négatifs s’il s’agit d’une pression
• Les termes extra-diagonaux ( ) représentent les cisaillements
• se mesure en pascals (force / surface)
n T = σ ⋅
σ
j ij
i
n
T = σ σ
iiσ
iji ≠ j σ
iiσ
τ = σxz
Pressions / tractions et cisaillements
La contrainte
T
exercée par le milieu sur le milieu par unité de surface surΣ
possède :• une composante normale
p
(pression / traction)• une composante tangentielle
τ
(cisaillement)1 2
n p = σzz T
1 2
Σ
ex ey ez
Équation de quantité de mouvement
Principe fondamental de la dynamique
C’est un bilan de quantité de mouvement :
extérieurs Champs s
Contrainte mouvement
de
Quantité
∫
∫
∫
Ωρ u d Ω =
∂ΩT d Γ +
Ωρ g d Ω
dt
d n
Ω ∂ Ω
T
∫ g
∫
∫
Ωρ d dt u d Ω =
∂Ωσ ⋅ n d Γ +
Ωρ g d Ω
∫
∫
∫
Ωρ ⎜ ⎝ ⎛ ∂ ∂ u t + grad u ⋅ u ⎟ ⎠ ⎞ d Ω =
Ωdiv σ d Ω +
Ωρ g d Ω
Equations de Cauchy : g
ouu t u
u σ +
= ρ
⋅
∂ +
∂ 1 div
grad
ij ij j
j i
i
g
u x x u t
i u +
∂ σ
∂
= ρ
∂ + ∂
∂
∀ ∂ 1
,
kj
jk
= σ
σ
⇒
Î Conclusion : est symétrique.
σ
⎟ ⎟
⎟
⎠
⎞
⎜ ⎜
⎜
⎝
⎛
σ σ
σ
σ σ
σ
σ σ
σ
= σ
zz yz
xz
yz yy
xy
xz xy
xx
ex ey n n
σxy=σyx
( )
( ) ( )
[ ] ( )
( ) ∫ ( )
∫ ∫
∫
∫
∫
Ω Ω
∂
Ω Ω
∂
Ω Ω
∂
Ω σ
− σ
− Γ
⋅ σ
×
=
Ω σ
δ
− σ δ
− Γ
⋅ σ
−
⋅ σ
=
⎟⎟ Ω
⎠
⎜⎜ ⎞
⎝
⎛ σ
∂
− ∂
∂ σ
− ∂ Γ σ
− σ
=
d d
n r
d d
n x
n x
x d x x
d x n x
x
jk kj
j k k
j j k k
j
j k k
j j
k k
j
A A A
A
A A
A A
A A A
∫
Ω⎜⎜ ⎝ ⎛ ∂ ⎟⎟ ⎠ ⎞ Ω σ
− ∂
∂ σ
= ∂ d
x x x x
M
i j k k jA A A
A
Symétrie des contraintes
Calcul du moment des forces
Densité de force :
( )
∫
∂Ω× σ ⋅ Γ
=
⇒ M r n d
∫
∫
∂Ωσ ⋅ Γ =
Ωσ Ω
= n d d
F div
∫
Ω× σ Ω
= r div d
Résumé des équations obtenues
… soit 4 équations pour 9 inconnues (
u, v, w
et les 6 ) ! Î Il est donc nécessaire de fermer le modèle.σ
ij= 0
∂ + ∂
∂ + ∂
∂
∂
z w y
v x
u
z g y
w x z v w
y u w
x w t
w
z y
w x z v v
y u v
x v t
v
z y
w x z v u
y u u
x u t
u
zy zz zx
yz yy
yx
xy xz xx
∂ − σ
∂ + ρ
∂ σ
∂ + ρ
∂ σ
∂
= ρ
∂ + ∂
∂ + ∂
∂ + ∂
∂
∂
∂ σ
∂ + ρ
∂ σ
∂ + ρ
∂ σ
∂
= ρ
∂ + ∂
∂ + ∂
∂ + ∂
∂
∂
∂ σ
∂ + ρ
∂ σ
∂ + ρ
∂ σ
∂
= ρ
∂ + ∂
∂ + ∂
∂ + ∂
∂
∂
1 1
1
1 1
1
1 1
1
A. L. Cauchy
Equation de continuité
(milieu incompressible)Equations de quantité de mouvement
(z
vertical)Loi de comportement
σ
ije
ze
xe
yσ
zzs
xzσ
zzs
xzσ
zzs
xz3 échantillons de matériaux différents,
réagissant différemment à une même sollicitation
Idée maîtresse
• On ne connaît pas encore les contraintes , car elles dépendent du matériau considéré.
• Un matériau est caractérisé par une loi de comportement, reliant les contraintes aux déformations :
• La loi de comportement dépendant de la structure moléculaire du matériau, elle sera donnée par la thermodynamique.
( ) s
= f
σ
Troisième partie : Les équations de Navier-Stokes
C.-L.-M. Navier
Bilan d’énergie
( ) ∫ ∫
∫
∫
Ωρ u d Ω =
∂Ωσ ⋅ u ⋅ n d Γ +
Ωρ g ⋅ u d Ω −
Ωσ s d Ω
dt
d :
2
2
… puis on intègre sur un volume matériel :
u T ⋅
=
E
cδ
=
s extérieure forces
des puissance
dissipée puissance
Energie cinétique
On multiplie l’équation de Cauchy par
u
:( ) u g u
dt u u
d σ ⋅ + ⋅
= ρ
⋅ 1 div
( ) u g u s
u dt
d div :
2
2
= σ + ρ ⋅ − σ
ρ
⇒
( div σ ) ⋅ u = div ( σ ⋅ u ) − σ : grad u
s :
σ
=
ij ij
s σ
=
s
e = σ :
est la puissance dissipée par unité de volume et de temps.Ω
−
= P e E
c ext…ou encore
Résumé sur les flux
• La quantité −
T
i=
−σ
ijn
j représente le flux deu
i passant de vers à travers une facette orientée parn
i, par unité de temps, de surface et de masse.• A un vecteur correspond un flux tensoriel
1 2
n
1 2
Analogie des lois de bilans
Toutes les équations vues présentent des formes semblables :
équation flux source
( K
CC ) S
Cu t C
C + ⋅ = +
∂
∂ grad div grad q
C= − ρ K
Cgrad C S
Cρ σ
=
⋅
∂ +
∂ 1 div
grad u u t
u q
u= − σ 0
( u ) e
u t E
E
c
c
σ ⋅ −
= ρ
⋅
∂ +
∂ 1 div
grad q
Ec= − σ ⋅ u − e
Thermodynamique
o
int
s Q
E = σ
ij ijΩ +
( = − Ω )
− E
cP
exte
… l’énergie cinétique dissipée
est convertie en énergie interne.
Premier principe
Il donne la variation d’énergie totale dans un milieu :
Q W
dE dE
dE
c+
int= = δ
ext+ δ
o
int
P Q
E
E
c+ =
ext+
Puissance dissipée par une déformation virtuelle
On se limite aux transformations sans échange de chaleur (par exemple à
T
constant), puis on fait varier la déformation. On obtient la puissance virtuelle associée à cette déformation :ij T
ij
s
e
∂
= ∂ σ
⇒
intij
T ij
ds
e
d
int= σ Ω
=
int/
int
E
e
Tenseur des contraintes d’un fluide
Détermination de σ
ijPour un fluide, ne peut dépendre que des invariants de
s
ij :( ) (
2 3)
int
f s f tr s , tr s , tr s
e = =
( ) tr ...
tr 2
tr + μ
2+ λ
2+ α
= s s s
Rôle de la grandeur α (fluide incompressible)
Pour une petite déformation :
o o
int
tr s Q Q
e E
+ α
Ω
=
+ Ω
= dt
s d Ω
= Ω 1 s tr
e ≈ α tr
Q d
dE
int= α Ω + δ
( )
ij ijij ij ij
ij ij
ij
s = αδ s + μ s s + λ s δ s
σ 2 tr
( )
ijij ij
ij
= αδ + μ s + λ s δ
σ
⇒ 2 tr
( )
22
tr
tr s + μ s + λ s α
=
− p ⇒ σ
ij= − p δ
ij+ 2 μ s
ije = μ s
2⇒
e
intPression et viscosité
Viscosité
• La quantité
μ
est appelée viscosité dynamique• Elle est caractéristique d’un fluide donné et dépend de la température ; elle se mesure en
kg.m
–1s
–1• Les contraintes visqueuses sont les seules dissipatives, et
μ > 0
• On appelle fluide newtonien un fluide de viscosité constante (seul cas considéré dans ce cours)
I. Newton
Pression
• La pression
p
se mesure enPa
, comme les contraintes• Elle existe parce qu’un fluide est toujours légèrement compressible :
• Elle est extrêmement sensible à de très légères variations
de densité. Il s’agit donc d’une nouvelle inconnue :
p = p ( x
k, t )
≈ cte
ρ
Exemples de comportements
Quelques exemples simples
• Cas d’un fluide au repos (
s
ij= 0
) :… Les contraintes y sont isotropes.
ij
ij
= − pδ
σ
Résumé de la loi de comportement d’un fluide
⎟⎟
ou⎠
⎞
⎜⎜ ⎝
⎛
∂ + ∂
∂ μ ∂ + δ
−
= σ
i j j
i ij
ij
x
u x
p u σ = − p I + μ ( grad u +
Tgrad u )
ent) (cisaillem
τ
=
• Cas d’un écoulement simplement cisaillé : z
Flux de quantité de mouvement
u
x −τxz
z u
xz
∂
μ ∂
= τ
• Cas d’un écoulement purement rotationnel :
… Le frottement y est nul.
0
0 ⇒ τ =
=
s
Équations de Navier-Stokes (1)
Î
ν = μ / ρ
est la viscosité cinématique du fluide.… à 20° C :
• Eau :
ν = 10
−6m
2s
−1• Air :
ν = 1,5.10
−5m
2s
−1• Mercure :
ν = 12 m
2s
−1Introduction de la loi dans les équations de Cauchy
ou
g u
p u
t u
u + ν Δ +
− ρ
=
⋅
∂ +
∂ 1 grad
grad g
u t u
u σ +
= ρ
⋅
∂ +
∂ 1 div
grad
i i
i j
j i
i
u g
x u p
x u t
i u + ν Δ +
∂
∂
− ρ
∂ = + ∂
∂
∀ ∂ 1
, s
I
p + μ
−
=
σ 2
⎪⎭ ⇒
⎪ ⎬
⎫
Analyse physique des termes
Convection des vitesses
• Le terme de convection est non-linéaire : (transport de la vitesse par la vitesse)
• Dans la suite, il sera important de comparer les ordres de grandeur de ces deux termes
j i j
i
u e
x u u
u ∂
= ∂
⋅ grad Diffusion des vitesses
• Le terme visqueux homogénéise le champ de vitesses en diffusant la quantité de mouvement
•
ν
joue le rôle d’un coefficient de diffusion des vitesses• Il s’agit bien d’une conséquence du frottement
• Le changement
t
→ −t
affecte le terme visqueux seul (irréversibilité)t u
u + = + ν Δ
∂
∂ ... ...
( grad ) ...
div
... = +
∂ +
∂
Δ
≡
C K
C
C