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Innovation financière et demande de monnaie en RD Congo : Evidence empirique

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Academic year: 2022

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HAL Id: hal-02558233

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Submitted on 29 Apr 2020

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Innovation financière et demande de monnaie en RD Congo : Evidence empirique

Claude Sumata, Glodie Tshibola, Dieu Merci Zumbu

To cite this version:

Claude Sumata, Glodie Tshibola, Dieu Merci Zumbu. Innovation financière et demande de monnaie en RD Congo : Evidence empirique. Revue Congolaise d’Economie et de Gestion, EDUPC, A paraître.

�hal-02558233�

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Innovation financière et demande de monnaie en RD Congo : Evidence empirique

Claude SUMATA* Glodie TSHIBOLA Dieu merci ZUMBU Résumé

Ce papier vise un seul objectif, celui d’analyser l’impact de l’innovation financière sur la demande de monnaie en RD Congo au cours de la période allant de 1980 à 2018. Pour atteindre cet objectif, nous avons utilisé le modèle autorégressif à retards échelonnés (ARDL) dans mouvance de Pesaran et al. (2001) et de Toda-Yamamoto (1995). Les résultats issus de cette analyse montrent que la production réelle, l’inflation et le taux d’intérêt nominal constituent les principaux déterminants de la demande de monnaie. Compte tenu de ces résultats, l’innovation financière n’influence pas la demande de monnaie dans le court et long terme.

Mots clés : Innovation financière, Demande de monnaie, ARDL, Toda-Yamamoto.

Classification JEL : C32, E41, E51, G10

Financial innovation and money request in DR Congo: Empirical evidence Abstract

This paper has a single objective, that of analysing the impact of financial innovation on the demand for money in the DRC over the period from 1980 to 2018. To achieve this objective, we used the staggered-delay autoregressive (ARDL) model in the movement of Pesaran et al (2001) and Toda-Yamamoto (1995). The results of this analysis show that real output;

inflation and the national interest rate are the main determinants of money demand. Given these results, financial innovation does not influence the demand for money in the short and long run.

Keywords: financial innovation, money request, ARDL, Toda-Yamamoto JEL Classification: C32, E41, E51, G10

*Doyen de la Faculté des Sciences économiques et de Gestion à l’Université Pédagogique Nationale, Professeur à l’Université Catholique du Congo et à l’Université Protestante au Congo, RDC-Kinshasa. Portable : +243995810219. Courriel : clausum05@yahoo.fr

Assistante au Département d’Administration des Affaires, Université Protestante au Congo, RDC-Kinshasa. Mobil : +243810502450. Courriel : glodietshib@gmail.com

Assistant au Département des Sciences économiques, Université Protestante au Congo, RDC-Kinshasa. Mobil : +243820075701. Courriel : dieumercizumbu@gmail.com

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1. Introduction

L’objectif de ce papier est d’analyser les effets de l’innovation financière sur la demande de monnaie en RD Congo. L’utilisation des moyens de paiement électronique pour les règlements des transactions est un phénomène remarquable aujourd’hui et nouveau dans plusieurs pays. De ce fait, leur utilisation croissante ces dernières années, conteste la prédominance du rôle de la liquidité dans les règlements (BRI, 1996). Le développement de ces nouveaux moyens de paiement électronique est rendu possible d’une part par l’émergence des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans la mesure où elles participent à la création des nouveaux services et d’autre part par l’évolution des besoins des consommateurs face à une économie mondiale devenant de plus en plus numérique.

Ces innovations financières modifient objectivement la fiabilité des agrégats monétaires et aussi l’efficacité de la politique monétaire (Hsing Y., 2007) dans la mesure où, elles sont considérées comme un choc ayant des effets permanents sur la demande de monnaie analogue au choc de productivité dans la fonction de production (Arrau et al. 1995). L’innovation financière déstabilise la demande de monnaie (De Boissieu, 1983 ; Aglietta et Scialom, 2002).Or, la banque centrale arrive à influencer la politique macroéconomique que si elle contrôle pleinement la demande de monnaie. Le succès de cette politique dépend fortement de la stabilité de la relation entre la demande de monnaie et ses déterminants.

L’impact de l’innovation financière sur la demande de monnaie a longtemps fait l’objet de plusieurs études partout dans le monde (Milbourne, 1986 ; Akinlo, 2006 ; Taylor, 2007).

Cependant, aucune étude à ce jour n’a tenté de manière systématique à analyser les effets de l’innovation financière sur la demande de monnaie en RD Congo à travers une approche empirique ; Raison pour laquelle nous avons pris l’optique de travailler sous cet angle.

Pour une bonne lecture et compréhension de l’étude, nous allons commencer par présenter la revue de la littérature, ce qui nous permettra par la suite de présenter les données , de spécifier le modèle et de choisir la méthodologie à adopter dans le cadre de notre étude. Ensuite, il sera question de présenter et d’analyser les résultats provenant de nos estimations économétriques et enfin viendra la conclusion.

2. Revue de la littérature

Le développement des techniques de Cointégration de Johansen (1988) et de Johansen et Juselius (1990) a entrainé avec lui, bon nombre d’études qui ont évaluées la relation de long terme entre la demande de monnaie et ses déterminants. Parmi ces études, on recense celles de Miller (1991), Hoffman et Rasche (1991), McNown et Wallace (1992) pour les Etats-Unis ; Muscatteli et Papi (1990) pour l’Italie; Bahmani-Oskooee et Shabsigh (1996) pour l’Iran ; Adam (1991), Johansen (1992) et Taylor (2007) pour la grande Bretagne ; Odularu et Okunrinboye (2009) pour le Nigéria ; Roa et Kumar (2007), Singh et Pandey (2009) pour le Bangladesh ; Hsing (2007), Hussain et al. (2006) pour le Pakistan. Le résultat majeur qui ressort de cette littérature est qu’il existe une relation stable de long terme entre l’offre de monnaie au sens large (M2) avec le revenu et le taux d’intérêt.

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le courant d’études qui a suivi notamment celles de Bahmani-Oskooee et Wang (2007) et Akinlo (2006) ont fortement critiqué le résultat selon lequel, dès que les variables sont cointégrées, la stabilité de la demande de² monnaie devient évidente (Baharumshah et al.

2009). Le développement de la technique de Cointégration de Pesaran et al. (2001) a révolutionné la recherche sur la stabilité de la demande de monnaie dans les économies au regard des avantages qu’elle présente, notamment :

- la prise en compte des séries indépendamment de leur ordre d’intégration contrairement aux précédentes techniques qui exigent que toutes les séries soient de même ordre d’intégration ;

- l’endogenéité de toutes les variables du modèle ;

- l’estimation simultanée du coefficient de long terme et celui de court terme.

Parmi les nouvelles études qui ont utilisées cette nouvelle démarche, on dénombre celle de Azam (2010) pour l’Indonésie ; Zuo et Park (2011) et Baharumshah et al. (2009) pour la chine; Buch (2001) pour la Hongrie et la Pologne ;Akinlo (2006) pour le Nigéria ; Bahmani- Oskooee et Rahman (2005) pour l’ensemble des pays asiatiques ; Wang (2011) pour les États- Unis. Dans l’ensemble, le résultat majeur qui ressort de ces études est qu’il existe une relation de long terme entre l’offre de monnaie et le revenu, le taux d’inflation et le taux d’intérêt.

En effet, les tests de CUSUM et CUSUMQ permettent de mieux ressortir la stabilité de la relation de long terme entre l’offre de monnaie et ses déterminants. Mais, il faut souligner que pour ces auteurs, l’existence de la relation de Cointégration entre les variables ne conduit pas toujours à une relation de long terme stable entre la demande de monnaie et ses déterminants.

Ce qui nécessite de prendre en compte d’autres variables dans la spécification de la fonction de demande de monnaie.

De toutes ces études, concernant celles qui ont évalué l’effet de l’innovation financière sur la demande de monnaie, il ressort d’abord que l’innovation financière n’impacte pas la demande de monnaie (Muscatelli et Papi, 1990 ; Singh et Pandey, 2010 ; Odularu et Okunrinboye, 2009). Par ailleurs, Nagayasu (2011), Roa et Kumar (2007) montrent que l’innovation financière impacte plutôt la demande de monnaie des économies dans lesquelles les études ont été menées.

Cependant, bien qu’il existe quelques études sur l’innovation financière et la demande de monnaie en Afrique au Sud du Sahara, il ressort de cette revue de littérature que la majorité d’entre elles se concentre dans les pays développés et dans les nouveaux pays industrialisés.

Nous n’avons pas recensé à notre connaissance d’études sur la demande de monnaie en RD Congo utilisant la nouvelle approche méthodologique développée par Pesaran et al. (2001).

Aussi nous notons l’absence d’études qui intègrent explicitement une variable qui capte l’innovation financière dans la fonction de demande de monnaie à la suite des réformes structurelles qu’a connu l’économie congolaise. Cette étude vise ainsi à combler ce vide dans la littérature.

3. Données, spécification et Méthodologie

Nous présentons successivement les données utilisées, le traitement préalable des données par le test de racine unitaire et la stratégie d’estimation du modèle empirique.

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3.1. Présentation des données

Les données utilisées dans cette étude proviennent principalement des bases de données des indicateurs de développement (World Development Indicators) de la Banque Mondiale et de la Banque Centrale du Congo. Elles ont une dimension annuelle et couvrent la période 1980- 2018 pour la RD Congo. Le tableau I.1. présente les signes attendus.

Tableau I.1 : Signes attendus

Régression avec demande de monnaie comme endogène

Variables Notations Signes

Production Réelle PIBR +

Inflation INF -

Taux d’intérêt nominal R -

Innovation Financière4 IF +

Note : Tableau réalisé sur base de la théorie et des études empiriques.

3.2. Description des données

Il ressort du test de normalité que toutes les variables sont gaussiennes (normalement distribuées) car les Probabilités de Jarque-Bera sont supérieures au seuil de 5%. Sauf la série Innovation Financière (IF), dans ce cas nous allons utiliser les tests de stationnarité de Dickey-Fuuller Augmenté, Phillips-Perron et d’Andrews et Zivot, qui tiennent compte du changement de régime ou rupture.

3.3. Test de racine unitaire

Dans le but d’examiner l’ordre d’intégration des variables, nous utiliserons les tests de racine unitaire d’Augmented Dickey-Fuller (ADF), de Phillippe – Perron (PP) et d’Andrews et Zivot (AZ).

Il est judicieux de noter que les séries concernant la Demande de monnaie, la Production réelle, l’Inflation et le taux d’intérêt sont intégrées d’ordre 1 (stationnaire après la première différence), alors que l’innovation financière à niveau (sans différenciation). Les séries sont ainsi intégrées à des ordres différents, ce qui rend inefficace le test de Cointégration de Engle et Granger et celui de Johansen, et rend opportun l’application du test de Cointégration aux bornes (Pesaran, 2001).

3.4. Spécification du Modèle

En s’inspirant des travaux d’Arango et Nadiri (1981) et de Bahmani-Oskooee et Pourheydariam (1990). Notre modèle est spécifié de la manière suivante :

Nous nous intéressons dans le cas de notre analyse à la méthodologie ARDL proposée par Pesaran et al. (2001) et pour lequel les tests de Cointégration de borne et de causalité de Toda- Yamamoto sont associés.

4Mesurée par , avec qui représente le terme d’erreur. Cet indicateur est utilisé presque dans toutes les études empiriques qui composent notre littérature.

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3.5. Méthodologie

Cette sous-section va présenter les modèles ARDL, le test de Cointégration aux bornes et la causalité de Toda et Yamamoto.

3.5.1. Les Modèles ARDL

Les Modèles AutoRegressive Distributed Lag/ARDL ou modèles autorégressifs à retards échelonnés ou distribués en français, sont des modèles dynamiques. Ils ont la particularité de prendre en compte la dynamique temporelle dans l’explication d’une variable, améliorant ainsi les prévisions et l’efficacité des politiques. Les modèles autorégressifs à retards échelonnés (ARDL) combinent les caractéristiques de deux modèles (Autoregresifs, AR) et (Retards échelonnés ou distribueted lag, DL). On trouve, parmi les variables explicatives ( ), la variable dépendante décalée ( et les valeurs passées de la variable indépendante ( ). Ils ont la forme générale suivante :

Avec , terme d’erreur, « » traduit l’effet à court terme de sur . Si l’on considère la relation de long terme d’équilibre suivant « », l’on peut calculer l’effet à long terme de sur (soit « ») comme suit :

⁄ (6)

Comme pour tout modèle dynamique, l’on se servira du critère d’information (AIC, SIC et HQ) pour déterminer le décalage optimale ( un décalage optimal est celui dont le modèle estimé offre la valeur minimale d’un des critères énoncés. Ces critères sont celui d’Akaike (AIC), celui de Schworz (SIC) et celui de Hannan et Quinn (HQ). Leurs valeurs sont calculées comme suit :

AIC = |∑| (7) SIC = |∑̂|

HQ = |∑̂|

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6

Avec ∑̂, matrice des variances-covariances des résidus estimés ; T, nombre d’observations ; , décalage ou lag du modèle estimé ; et n, nombre de répresseurs.

L’on retiendra d’un modèle ARDL que, faisant partie de la famille des modèles dynamique, il permet d’estimer les dynamiques de court terme et les effets de long terme pour des séries Cointégrées ou même intégrées à des ordres différents comme on le verra avec l’approche de test aux bornes de Pesaran et al.(1996) , et Pesaran et al. (2001).

3.5.2. L’approche du test aux bornes ou test de Cointégration de Pesaran et al. (2001).

La Cointégration entre séries suppose l’existence d’une ou plusieurs relations d’équilibre à long terme entre elles, lesquelles relations pouvant être combinées avec les dynamiques de court terme de ces séries dans un modèle vectoriel à correction d’erreurs qui prend la forme suivante :

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Avec vecteur de variables stationnaires sous études ; , matrice dont les éléments sont des paramètres associés à ; A, matrice de même dimension que (ou r(A) = nombre de relation de Cointégration) ; , opérateur de différence première.

Le test de Cointégration de Engle et Granger (1991) n’aide à vérifier la Cointégration qu’entre deux séries intégrées de même ordre, il est donc adapté au cas bivarié et s’avère ainsi moins efficace pour des cas multivariés (Pesaran et al. 2001). Le test de Cointégration de Johansen (1988,1991) permet de vérifier plutôt la Cointégration sur plus de deux séries, il a été conçu pour des cas multivariés. Toutefois, bien que le test de Johansen fondé sur une modélisation vectorielle autorégressive à correction d’erreur (VECM), constitue un remède aux limites du test de Engle et Granger pour le cas multivarié, il exige aussi que toutes les séries ou variables soient intégrées de même ordre, ce qui n’est pas toujours le cas en pratique.

Alors, lorsqu’on dispose de plusieurs variables intégrées d’ordre différents [I(0),I(1)], l’on peut recourir au test de Cointégration de Pesaran et al.(2001) appelé « test de Cointégration aux bornes » ou « Bounds test to Cointegration », développé au départ par Pesaran et Shin (1999), si l’on recourt au test de Cointégration de Pesaran pour vérifier l’existence d’une ou plusieurs relations de Cointégration entre les variables dans un modèle ARDL, l’on dira que l’on recourt à l’approche « ARDL approch to Cointegrating » ou que l’on applique le test de Cointégration par les retards échelonnés.

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Le modèle qui sert de base au test de Cointégration par les retards échelonnés (test de Pesaran et al. (2001)) est la spécification ARDL Cointégrée suivante (elle prend la forme d’un modèle à correction d’erreur ou un VECM), lorsqu’on étudie la dynamique entre deux séries « et

» :

La relation précédente peut s’écrire aussi comme suit :

Ou « » est le terme de correction d’erreur, coefficient d’ajustement ou force de rappel. Se basant sur la relation précédente, après estimation, l’on va conclure à l’existence d’une relation de Cointégration entre et si et seulement si | |̂ ; ̂ ; et rejet

« » ( , est statisquement significatif).

Il y a deux étapes à suivre pour appliquer le test de Cointégration de Pesaran, à savoir : (i) La détermination du décalage optimal avant tout (AIC, SIC) et

(ii) Le recourt au test de Fisher pour vérifier les hypothèses : Existence d’une relation de Cointégration : Absence d’une relation de Cointégration

La procédure du test est telle que l’on devra comparer les valeurs de Fisher obtenues aux valeurs critiques (bornes) simulées pour plusieurs cas et différents seuil par Pesaran et al.

L’on notera des valeurs critiques que la borne supérieure ( ensemble) reprend les valeurs pour lesquelles les variables sont intégrées d’ordre 1 et la borne inférieure ( ensemble) concernent les variables . Ainsi,

(i) si Fisher calculé borne supérieure : Cointégration existe (ii) si Fisher calculé borne inférieur : Cointégration n’existe pas

(iii) si borne inférieur inférieur Fisher calculé borne supérieure : Pas de conclusion

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3.5.3. Causalité de Toda et Yamamoto

La faiblesse des résultats de Cointégration, composée ou caractère biaisé de tests de racine unitaire, réduit l’efficacité du test de causalité de Granger et poussent Toda et Yamamoto (1995) à proposer des procédures non séquentielles pour tester la causalité entre séries. Pour ces auteurs, les tests préliminaires de stationnarité et Cointégration (procédures séquentielles de Granger) importent peu à l’économiste qui doit se soucier à tester plutôt les restrictions théoriques (elles sécurisent l’information en niveau).

Ces deux auteurs vont proposer d’estimer un VAR en niveau corrigé (sur-paramétré), devant servir de base test de Cointégration probable entre séries qu’ils intègrent dans le modèle sans l’étudier comme tel (explicitement). Le test de causalité entre deux séries « et » au sens de Toda et Yamamoto, nous permet d’estimer le VAR augmenté comme suit :

{

Le test de causalité sur un test VAR augmenté ou volontairement sur-paramétré va consister à tester des restrictions sur les « » premiers coefficients, les autres paramètres étant nuls (ils traduisent une Cointégration probable entre séries dans le VAR). Ainsi, au sens de Toda et Yamamoto, les hypothèses de test sont (le test est basé sur la statistique W de wald qui est distribuée suivant un à un degré de liberté, n : nombre de restriction, cette statistique des séries et leur Cointégration) :

4. Résultats et Discussions

La présente section va présenter et discuter les différents résultats obtenus de nos estimations économétriques.

4.1. Nombre de retard optimal

Nous présentons les critères de choix de Schwarz Criteria. Etant donné qu’ils se situent dans la dynamique de la minimisation du SC, le modèle optimal est ARDL (1, 4, 4, 4,4).

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4.2. Bounds Tests

Dans le souci d’analyser la relation de long terme et les interactions dynamiques de court terme des variables d’intérêt que sont la Production réelle, l’inflation, le taux d’intérêt nominal et l’innovation financière; nous appliquons la technique de Cointégration ARDL telle que développée par Pesaran et al (2001).

Le Bounds Test est principalement basé sur un F-stat jointe dont la distribution bon-standard sous l’hypothèse nulle d’absence de Cointégration. La première étape du test est de tester la présence d’une relation de long terme entre les variables. Nous utilisons le critère du Schwarz Criteria pour sélectionner l’ordre du retard maximal pour l’ARDL-VECM conditionnel. Nous estimons premièrement par MCO les différences premières de l’équation et testons ensuite la significativité jointe des paramètres. Le tableau suivant présente les résultats du Bounds Test.

Tableau 2 : Test de Cointégration de Borne

Statistique de test Valeur K

F-statistique 9.856257 4

Borne inf. Borne sup.

Valeur critique à 5% 2.86 4.01

Source : Auteurs, tableau réalisé sur base de l’Eviews 9.

La statistique de test est supérieure à la borne supérieure de l’intervalle. On retient de ce test qu’il existe une relation de long terme entre la variable endogène et les différentes variables exogènes.

4.3. Résultats de l’estimation

Pour estimer notre équation, nous appliquons une modélisation ARDL. Les résultats des estimations du modèle d’analyse se présentent comme suit dans le tableau 3.

Tableau 3 : Résultat de la régression de la demande de monnaie

Court terme Long terme

Variables Coefficients Probabilité Coefficients Probabilité Innovation Financière

Inflation

Taux d’intérêt nominal Production réelle Constante

Coint Eq(-1)

0.0969 -1.7049***

-1.2349**

0.2943*

- -0.1875

0.8331 0.0005 0.0320 0.0539

- 0.000

0.0891 -1.5678***

-1.1356*

1.3933***

-1.9137 -

0.8321 0.0042 0.0507 0.0001 0.000

- 0.8775

0.8218

15.7602 0.0000

(.) : Probabilité ; *** : Significative à 1% ; ** Significative à 5% et * Significative à 10%.

Les résultats empiriques issus du tableau ci-dessus montrent que le modèle est globalement significatif et le coefficient d’ajustement négatif est significatif au seuil de 5 pourcent. Selon

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les résultats à court et long terme, la demande de la monnaie est affectée négativement par l’inflation et le taux d’intérêt nominal. Par contre, la production réelle influence positivement la demande de la monnaie. En rapport avec nos résultats, l’innovation financière n’affecte pas la demande de la monnaie en RD Congo. Par conséquent, ces résultats suggèrent qu’en RDC pour la période 1980-2018, la production réelle, l’inflation et le taux d’intérêt constituent les principaux déterminants de la demande de la monnaie.

Il est judicieux de noter que les résultats trouvés sont conformes aux résultats d’Azam(2010) pour l’indonésie ; Zuo et Park (2011) pour la chine. Par ailleurs, il contraste avec les résultats de Milller(1991), McNown et Wallace (1992) pour les Etats-Unis ; Taylor (2007) pour la grande Bretagne, lesquels suggèrent un lien soit non significatif, soit significativement positif dans le court et long terme entre l’innovation financière et la demande de la monnaie. En droite ligne avec le travail de Akinlo (2006) pour le Nigéria nous pouvons remarquer que l’innovation financière n’influence pas la demande de la monnaie à court et long terme à cause du faible niveau du capital humain incapable d’absorber la nouvelle technologie et le faible développement du système financier.

4.4. Causalité de Toda-Yamamoto

La causalité de Toda-Yamamoto (1995) est utilisée lorsque les séries non stationnaires ne sont pas Cointégrées ou sont intégrées à des ordres différents. Signalons que dans ce cas la causalité traditionnelle de Granger devient inefficace.

Tableau 4 : Causalité de Toda-Yamamoto

Variables dépendantes

Variables explicatives ou causales Production

réelle

Demande de la monnaie

Inflation Taux d’intérêt Innovation financière Demande de la

monnaie 9.3851***

(0.0090) -

9.9485***

(0.0069)

8.4400***

(0.0086)

0.170956 (0.9181) (.) Probabilités (p-value) ; *** : significativité à 1%.

De ce tableau, nous déduisons les causalités suivantes au sens de Toda-Yamamoto :

 Une causalité entre la Demande de la monnaie et la Production réelle : la Production réelle a un impact sur la Demande de la monnaie.

 Une causalité entre la Demande de la monnaie et l’inflation : l’inflation a un impact sur la Demande de la monnaie.

 Une causalité entre la Demande de la monnaie et le taux d’intérêt nominal : le taux d’intérêt nominal a un impact sur la Demande de la monnaie.

Par conséquent, la production réelle, l’inflation et le taux d’intérêt nominal constituent des facteurs clés dans l’explication de la demande de la monnaie en RD. Congo.

4.5. Résultats des tests de diagnostic

Il s’agit ici de présenter les conclusions de différents tests permettant de vérifier les différentes hypothèses sur les résidus.

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Tableau 5 : Résultats des tests de diagnostic

Statistique du test P-Value

Test d’Hétéroscédasticité

1.689 0.497

Test de Normalité des erreurs

2.129 0.344

Test d’Autocorrélation des erreurs

0.001 0.998

Test Spécification du modèle

0.476 0.498

Source : Auteurs, tableau réalisé sur base de l’Eviews 9.

Les résultats du test permettent de conclure que les erreurs sont homoscédastiques et normalement distribuées. De même, il y a absence d’autocorrélation et rejet de l’hypothèse d’omission de variables.

5. Conclusion

Ce papier avait un objectif, celui d’analyser la relation entre l’innovation financière et la demande de monnaie en RD Congo. Pour atteindre cet objectif, nous nous sommes appuyés sur la démarche méthodologique proposée par Pesaran et al. (2001) et Toda-Yamamoto (1995) en utilisant le modèle autorégressif à retards échelonnés (ARDL).

Les résultats issus de nos estimations ont révélé que la production réelle, l’inflation, le taux d’intérêt nominal sont les variables qui déterminent la demande de monnaie ; ce qui montre que l’innovation financière n’influence pas la demande de monnaie en RD Congo dans le court et le long terme. Ceci peut s’expliquer par le faible niveau du capital humain incapable d’absorber la nouvelle technologie et le faible développement du système financier.

Ce travail étant une œuvre humaine, nous sommes donc ouverts à toutes les remarques et suggestions constructives quant aux imperfections de fond et de forme que ce travail pourrait contenir et nous proposons pour les prochaines recherches d’intégrer les variables capital humain et développement financier dans la relation entre l’innovation financière et la demande de monnaie.

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