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Réfutation: Les dossiers médicaux électroniques améliorent-ils la qualité des soins?: Non

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Academic year: 2022

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e438

Canadian Family PhysicianLe Médecin de famille canadien

|

Vol 61: october • octobre 2015

Réfutation : Les dossiers médicaux

électroniques améliorent-ils la qualité des soins?

Michelle Greiver

MSc MD CCFP FCFP

NON

La Dre Manca maintient que les dossiers médicaux électroniques (DME) ont eu des effets favo- rables sur les soins aux patients parce qu’ils permettent aux médecins de famille d’être mieux informés, qu’ils améliorent les relations avec les patients et le déroule- ment du travail1. Même si je ne suis pas en désaccord que les DME puissent avoir ces effets positifs, les don- nées probantes au sujet des bienfaits de leur implanta- tion demeurent conflictuelles et les améliorations aux DME ne se sont largement pas concrétisées. Avant tout, les données probantes étayant de manière constante qu’ils améliorent les résultats des patients se font rares2.

Je ne préconise certainement pas un retour aux dos- siers en papier3. Il est essentiel d’avoir une infrastruc- ture électronique d’information pour la transformation des soins primaires et de notre système de santé en général. J’ai insisté sur l’absence de bon nombre des soutiens appropriés pour actualiser une utilisation signi- ficative des DME de manière à ce qu’ils nous aident à dispenser de meilleurs soins, sur leur financement insuf- fisant et sur leur mise en œuvre limitée. Il semble que les mesures incitatives appropriées destinées aux four- nisseurs, aux médecins et autres cliniciens, aux utili- sateurs ultimes et aux organisations de santé sont ina- déquates ou offertes de manière fragmentée et décou- sue d’une région à l’autre du pays. Les organisations qui offrent des services analytiques globaux centrés sur les DME, comme le Réseau canadien de surveillance sentinelle en soins primaires, jouent un rôle vital pour mesurer les progrès, mais elles sont sous-financées et n’ont pas assez de soutien à long terme. Les règlements régissant la protection des renseignements personnels, dont le but est d’assurer une intendance avisée des don- nées, ne sont pas interprétés de la même façon selon la région, ce qui se traduit parfois pas une interdiction plu- tôt que par une intendance équilibrée4. Nos fournisseurs de DME ne se concurrencent pas entre eux sur la base de données probantes voulant que leur produit entraîne de meilleurs résultats chez les patients. Ils n’appuient pas non plus la recherche ni les initiatives stratégiques en soins primaires comme notre Centre de méde- cine de famille. Les fournisseurs de dossiers médicaux

électroniques doivent être profitables pour survivre, mais la règlementation n’a pas associé leurs profits à des activités utiles comme la production de données pour appuyer l’amélioration de la qualité, la recherche ou la planification de programmes.

Les États-Unis se sont dotés d’une stratégie nationale pour promouvoir l’adoption de technologies de l’infor- mation sur la santé et leur utilisation judicieuse dans le cadre d’une loi appelée HITECH (Health Information Technology for Economic and Clinical Health), accom- pagnée d’un investissement fédéral considérable, le tout supervisé par un bureau de coordination nationale des technologies de l’information sur la santé. Il existe des normes qui définissent ce qu’est une utilisation significa- tive et des mesures d’incitation pour s’y conformer. Le Canada n’a pas de telle loi. Inforoute Santé du Canada est financée pour faire des investissements utiles mais ponc- tuels dans les technologies de l’information sur la santé, mais n’a pas le mandat de faire respecter la conformité à des paramètres assurant une utilisation significative.

Les dossiers médicaux électroniques ne fonc- tionnent pas bien dans l’isolement. Jusqu’à ce qu’on convienne d’un meilleur système pour appuyer l’uti- lisation de l’information, qu’il soit financé et mis en œuvre, le vaste potentiel actuellement bloqué dans les DME demeurera inexploité.

La Dre Greiver est médecin de famille à l’hôpital North York General et profes- seure adjointe au Département de médecine familiale et communautaire de l’Université de Toronto (Ontario), de même que directrice d’UTOPIAN (Réseau de recherche axée sur la pratique de l’Université de Toronto) du Réseau cana- dien de surveillance sentinelle en soins primaires.

Intérêts concurrents Aucun déclaré correspondance

Dre Michelle Greiver; courriel mgreiver@rogers.com références

1. Manca DP. Do electronic medical records improve quality of care? Yes [Debates]. Can Fam Physician 2015;61:846-7 (ang), 850-1 (fr).

2. Khangura S, Grimshaw J, Moher D. Evidence summary: electronic health records (EHRs). Ottawa, ON: Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa, Réseau local d’intégration des services de santé Champlain; 2014.

3. Birtwhistle R, Barber D, Drummond N, Godwin M, Greiver M, Singer A et coll.

Horses and buggies have some advantages over cars, but no one is turning back [lettres]. Can Fam Physician 2015;61:416, 418-9.

4. Kotecha JA, Manca D, Lambert-Lanning A, Keshavjee K, Drummond N, God- win M et coll. Ethics and privacy issues of a practice-based surveillance sys- tem. Need for a national-level institutional research ethics board and consent standards. Can Fam Physician 2011;57:1165-73.

Réfutation Exclusivement sur le web

The English version of this article is available at

www.cfp.ca on the table of contents for the October 2015

issue on page e436.

Ces réfutations sont les réponses des auteurs des débats dans le numéro

d’octobre (Can Fam Physician 2015;61:846-9 [ang], 850-3 [fr]).

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