• Aucun résultat trouvé

Séance de clôture

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Séance de clôture"

Copied!
6
0
0

Texte intégral

(1)

Vendredi 8 Avril

/

L'EbVCÀ tEUR i81

S(~NCl

..

U · f

CLOJU· R · l

Une danse provençale : la fricanée

Pour celte séance de c!ôtUl'e, le .Comité d'organisation du Congrès a tenu à offrir aux congressiste::; une dernière vision de cette Provence ensoleillée qui les a si bien accueillis. La scène est en effet envahie par . les · élèves de ! 'Ecole d~s l\'.Iartégaux qui, sous la . dire.ction . de Mane-Rose POGGIO feront. rev1vTe les dan~es et les chants du terroir.

ALZIARY appelle ensuite à la tribune d 'horineur céux qui ont été" à la peine, les. artisans du succès de ce beau .Congrès :

COSTA, DEBURGHRAEVE, ,CARLUÉ, CHALLULAU, Mmes ,COSTA QUARANTE GAUTIER; BENS, fyIARTrn, BmoL, VIALLA, TESSEYRE, .BLEIN, LoMUAR~, GAILLARD'.

M.-R. poGGIO, Thérèse FIORINI, FELIZAT, etc., etc ...

.

.

Ce sont ensuite les délégués étrang·e1'S représentant les pays suivants : - Italie

- République de San Marino - Pays-Bas

- Allemagne - Suisse

- Espagne Républicaine - Sarre.

Sans oublier les représentants des départéments français· d'üutre- Mer:

- Tunisie - Maroc - Cameroun.

C. FREINET prend tout d'abord la parole :

Pendant quatre jours, nous avons fraternisé non point TRAVAIL qui apparaissait naguère comme un~ uwpie par des congratulations plus ou moins équivoques, MAIS et dont la nécessité s'imposera 9eu à peu à la Péda- PAR LE TRAVAIL. . gogie contempora1ne si elle veut échapÎJe1: aux perversions

diaboliques qui la mena.cent. · ·

Nous avons mis en pratique ici, après l'avoir expéri- mentée dans nos· classes, ou dans l'espoir de l'expérimen- ter clans la vie ensemble, cette pensée de Saint Exupéry :

SI TU VEUX UNIR LES HOMMES FORME-LES A BATIR ENSEMBLE TU LES CHANGERAS EN FMRES.

Ne>us avons jeté les bases de cette EDUCATION DU

Nous avons expérimenté la ve1'tu de ce travail fra.ternel au cours cle ces dernières a.nnées dans l'e>rganisation de notre activité clépartementale ..

. Nous ave>ns dit à ne>s camarades :

- II est inutile de continuer à laïusser. D'autres l'ont fait avant nous. Ils l'ont fait et le font mieux que nous.

(2)

188

L'EbUCAT~Ull E't nos problèmes JJ.'ont pas tellement \)rog1·essé pour cela.

Mettons-nous au travail.

Et les camarades se sont réuni& sur le lieu même tlu ti-avail dans les classes, ils ont mis la ma.in à la pâte, montrant ·leurs réussites, sans autre orgueil lé&"itime que celui des boiis travailleurs fiers de leur œuvre.

Et nous avons remonté le courant qui risquait de nous entraîne1· vers la sclérose d'un nouveau confor- misme,

Do.ns le Congrès, le travail a été roi, comme il le sera demain dans toute notre oriranisation.

Il e8t des assemblées spectaculaires qui doivent leur brio à la qualité des discours qu:.i y sont présentés. Le nôtre marque1·a notre mouvement, et par delà notre mouvement, toute la pédagogie française 1rar nos réali- sations technologiques et artistiques, fondées sur une conception sûre des processus psychologiques, pédagogi- ques et sociaux, et qui trouvent aujourd'h1ü parmi les jeunes assemblés ici une audience qui nous réconforte.

Cet esprit d'une EDUCATION DU TRAVAIL est éga- lement à la base de la solide organisation internationale qUi va se développant et qui compte aujourtl'hu'i des noyaux actifs qui iront s'enrichissa.nt en Italie, en Suisse, au Luxembourg, en Belgique, en Hollande, en Allemagne, dans les Pays nordiques, la Grèce, le Liban, le Japon, dans l'Amérique Latine, Amérique Centrale et Amérique du Sud, sans compter tous les va.Ys de l'Union Fran- . çaise qui nous suivent ei parfois nous devancent.

Ce sont les camarades qui représentent ici ces divers mouvements que nous aurons l'avantage d'entemh·e ce soir, dans cette séance de clôture, l!lli, par tradition, est une séance internationale.

Je présentera:i moi-même, lorsque ce sera. nécessa.ïre, les diverses délégations. J'apporterai, pour terminer, deux seule8 o~rvations :

}o Que nous ne faisons aucun effort formel pow·

l'organisation de groupes nationaux. Nous ne constituons, d'autol'ité aucun groupe qui existerait seulement sur le papier.

Nous procédons avec les divers pays comme nous pro- cédons pour la France : nous aidons les camarades qui un peu partout veulent expérimenter nos techniques.

Nous savons que, partout où ces techniques sont appli- quées dans notre esprit, elles réussissent, et que les ins- tituteurs, à l'affût partout de meilleures conditions de travail, seront sensibles à cette réussite. Et peu à peu se constitueront ainsi, uu peu partout, les groupes natio,.

naux qui formeront notre Internationale du 'l'rava.il de l'Ecole MOderne, œuvre généreuse des éducateurs moder- nes, au service de notre idéal de libé1·ation et de prog1:ès.

2° Vous const<aterez que, dans la liste des groupes natio- naux, et pabni les délégués qui: noUS' ont fait l'honneur de venir . ou de nous saluer manquent, j'allais dire systé- matiquement, les ·éducateurs des trois gi·ands pays : U.S.A., .Angleterre, U.R.S.S. et Démocraties Populaires.

D'où provient cette absence ?

On vous souillera. peut-être que,

!

la suite· de la vio- lente campagne menée contre nous par u La Nouvelle Critique» et l'u ~cole et la Nation», l'abstention de l'U.R.

8.S. et Démocraties Populau·es ne saurait nous 'étonner.

Nous regrettons tous unanimement l'absence, en ce grand Congrès des éducateurs populaires, des éducateurs

s9viétiques. Nous a,t>p1·ec1ons toujours comme il convient le vaste effort qui continue en U.R.S.S. pow· l'amélio- ration· technique et idéologique de l'Ecole. Nous lisons avec beaucoup d'intérêt tous les échos l).Ui nous parvien- nent concernant la pédagogie soviétil!Ue. Et nous approu- vons notamment les directives récemment données pour la u polytechnisation de l'Ecole ».

Dans une s·ociété que les processus accélérés du progrès technïque. poussent il'résistiblement vers Je-machinisme et la mécanisation, une aJ1goissante question se !>Ose sans cesse aux hommes soucieux de culture et plus particu- lièrement aux éducatew·s : l'homme sera-t.-il asservi à· la machine, ou saura-t-il la dominer pour s'en servir ? Sera-t-il écra-sé par le machinisme ou en serart-il enrichi ? Alors que dans nos vieux pays où le 9rofit est roi, le but de l'éducation semble être cette intégration dégra- dante aux exigences de la mécanique, )'U.R.S.S. voudrait préparer ces ouvriers à dominer les métiers, à ne pas être asservi à une spécialité, mais à pouvoir affronter plu- sieurs techniques, de f~on à varier ses mode11 <le vie et ses réactions.

Et I'Ecole doit préparer l'enfant, non à la spécialisation ma:is à la compréhension complexe des 111·ocessus écono- miques et culturels.

C'est le problème qui reste d'aillew·s encore au centre de toutes les grandes discussions !)édagogiques : Faut-il préparer l'enfant à un métier, ou l'enrichir par la maî~

trise d'un complexe de techniques au service de la for- mation humaine ?

On voit les 11erspectives réconfort.antes que nous laisse entrevoir l'orientation pédagogîque soviétique. Nous sou-

·haitons qu'une meilleure com,!l1·éhension de nos efforts généreux permette un jour prochain une collaboration qui nous serait précieuse.

Pourquoi, malgré quelques rares contacts que nous avons pourtant cultivés, n'avons-nous pas

vu

trouver ni aux U.S.A., rû en Angleterre, un seul instituteur, une seule classe susceptible d'expérimenter nos· techniques ? Les U.S.A. i'estent trop souvent pour nous cette incon- nue dont nous devrions mieux étudier la psychologie et la pédagogie.

L'Angletel'l'e !

Son imperméabilité est-elle due à son esprit formaliste à tendance religieuse? Ou y a-t-'il d'autres raisons ?

Deux institukices espérantistes du Pays de Galles, Mlle Rebecca G. REES, de la Junior School Seven Sisters neath S. Wales (Grande-Breta.gne) ont cependant suivi tout le Congrès avec intérêt. Souhaitons que ce premier contact soit suivi de relations fructueuses.

Il y a enfin une absence l!Ue nous regrettons et que nous nous expliquons encore moins : c'es~ cellé de nos cama.rades belges. C'est la premièrn fois dep'Qis que nous tenons des Congrès que nous n'avons pas parmi nous les représentants du mouvement belge de I'·Ecole Moderne dont nous connaissons la tâche difficile et fructueuse.

Voilà les faits.'

Si on nous fait grief de défendre la liberté de l'esprit, de préparer nos enfants à être demain des créateurs désireux de choisir librement lem· VO'ie et non des sui- vew·s et des robots, nous nous honorons de certaines

oppositions. '

Nous continuerons à œuvrer dans le sens d'une Ecole Laïque que ses fondateurs avaient génél'eusement créée pour jeter comme ferment au sein des peuples la lumière de la liberté.

(3)

L'EDUCATEUR 189

Les camarades étrangers ou des pays lointçi.ins vont maintenant donner quelques renseignements sur les pays où ils exercent.

CHABAANE (Tunisie) : Je voudrais vous dire très brièvement ce que nous

avons pu réaliser dernièrement.

Vous savez que toutes les fois que dans un i>a.ys se passe un événement comme la guerre, cet événement est suivi d'un mouvement d'émancipation. Justement, dans le domaine de l'éducation, nous avons senti dernièrement un très gros effort. Le camarade CESARANO sait bien qu'il a œuvré, pendant de longues années, sans trouver beaucoup d'adhérents pour le suivre. Mais actuellement nous sommes très hew·eux de constater ·que beaucoup de camarades s'intéressent à nos techniques et au travail que nous faisons. Ces camarades sont en train actuelle- ment de rechercher les meilleures voies, les meilleures méthodes pour former l'homme qu'att.end le peuple tunisien.

Notre premier devoir a été de guider ces camarades et de les entretenir ·de nos techniques et de nos réalisations.

C'est pom·quo'i l'année dernière, nous leur avons présenté une brochure en langue arabe qui leur parle de la façon dont not>S avons essayé de pratiquer les méthodes moder- nes. Une deuxième brochure vient de paraître, et (!Ui se vend très vite parce que tous les camarades ou presque l'achètent. · · : ") ..:_i-"'!J Une demi-duuzaine de camarades s'étaient fait inscrire pour ce Congrès mais malheureusement ils n'ont vas été autorisés à s'absenter pa1·ce que chez nous les vacances ne commencent que le 8. Personnellement, on m'a donné cette autorisation et j'ai même été aidé par !'Adminis- tration.

Notre grand mouvement syndical attend de moi un compte rendu de ce CoJl&'l"ès. L'Administration elle-même

a décidé d'envoyer en été une vin1rt.aine· de camarades à

!'Ecole Freinet pour suivre une sorte de s~e pendant une vingtaine de jours, et tout cela aux frais du Gou-·

vernement.

Bien entendu nous ne pouvons appliquer vos méthodes telles que vous les préconisez. Nous avons des eft'orts à faire pour adapter ces méthodes à notre enseignement. _

Vous penserez peut-être que notre administration est très très compréhensive. Malheureusement c'est toujours Je même problème, Nous n'avons pils à faire à un seul service, à une seule administration. On trouve dans tous - les domaines un Fi:ançais et un Tunisien et c'est pour-

quoi la situation politique et sociale influe dans !'En- seignement comme dans tous les domaines. C'est pour- quoi nous ne pouvons pas prévoir actuellement quel sera l'avenir de nos méthodes. sans savoir quel sera l'a.venir de notre pays,. Nous sommes dans une période relative- ment calme et nous souhaitons uue ce calme dure tou- jow·s. Mais vous comprenez cer~.inement que cela ne dépend pas des Tunisiens, mais surtout du Gouvernement français. Nous espérons que votre Gouvernement a enfin compris que par la force il ne peut pas ré&"ler un pro- blème tel que le nôtre.

Il me semble qu'il a préféré la voie pacifique. Nous croyons avoir montré toute notre disposition à cela. Vous savez sans doute que les Tunisiens ont accepté de déposer les armes et de vous donner cette chanee. Si la question tunisienne se résoud - et nous l'espérons tous - ce sera le bonheur pour nous tous. Mais -si· elle n'est pas rérlée, ce sera tl'ès malheureux pour tous, aussi bien pour vous que pour nous,

LINARÈS (Algérie) _:

Parler des événements d'AJgérle, c'est inutile. Tout le monde est au courant. La terre a bougé à Orléansville et les hommes remuent eux aussi. C'est grave. Et .le rôle de l'éducateur moderne est capital, en ce moment encore plus que jamais. Il est urgent de porter un remède en pensant à la jeunesse et en visant à former des hommes, et des hommes ca.pables de se conduire comme des hommes.

Les événements actuels en AJgé.l'le nous ont empêché de mener l'action que nous menions ces dernières années.

Il nous faudrait couvrir de grandes distances pour a.ccom- plil· notre travail et maintenant le soir, on ne peut plus guère circuler. Les camarades hésitent pour venir à nos réunionil. Devant cette peur des gens, nos activités ont été ralenties.

Mais cela nous a permis de faire ce &;rand pas dans nos essais de décentralisation. Maintenant, nous avons divisé le· département d'Oran en groupes de travail. Nous

or1ranisons de petits Con1rrès. Nous avons décidé, avec LAGRAVE, de mettte sur pied une -future Commission d'"Afrique qui étudiera les :problèmes particuHers à ces pays et qui, je l'espère, pourra rendl'e de &'fands services à tous les camarades. En ce moment nous préparons un - dictionnaire élémentaire afin que nos petits musuJmarut puissent le plus Vite possible être mis en contact avec notre langue d'une façon vivante.

_ Au point de vue travail, le Groupe d'Oran compte 900 adhérents, c'est-à.dire 900 collègues s'intéressant à notre travail.

Pour les 25 fl!:Lf:VES PAR CLASSE, nous nous trouvons dèvant le même problème que vous, mais chez nous Iâ classe à mi-temps est chose courante. Il y a eu un &'l'and progrès cette année : c'est la fusion entre F.cole arabe et Ecole européenne.

A tous un-grand salut, et à l'an prochain à Bordeaux.

Une jeune stagiaire du _Maroc, _Mlle QHAVANON, vient à son tour saluer le _Congrès. Puis c'est

au

tour de LAGRAVE, Directeur pédagogique d'une Ecole pilote à Pitoa (Cameroun) :

Depuis un an existe au Cameroun une petite CEL qui suit les voies de la grande CEL. Comme elle, elle a déjà ses u Enf11-ntines », ses BT, ses BENP. Vous avez pu voir nos premières réalisations : u La Bibliothèque de l'Ecolier Africain». Dans cette bibliothèque, l'enfant africain trouve des lectures adaptées à. sa vie, de Ja documentation. Elle sert également aux moniteurs africains qui y trouvent

des exemples détaillés et qu'ils peuvent aPDllquer dans leur classe.

Notre principal souci est de créer deS outils péda101ri- ques. Deux de ces outils sont déjii sous presse : un sylhv baire et une brochure expliquant comment arriver au Texte libre en partant du dessin.

(4)

1~0

L'i!;OUCATEUR

Féli:x; TsALA (jeune normalien du C:a111ernun invité var le Grnupe départemental des .. Bouches-cl u-Rhône)

Le Cameroun est un pays tout neuf, et· li est le fils de i!l France parce qu.e c'est la France qui lui donne tou~ l'éducation dont il a besoin. II n'est !)'as jeune

seule~ent· a~ po~~t de vue 1>olitique, mâis aussi au point de vue cle l'éducation. L'enseignement chez rious, c'est encore un enseignement tout à fait traditionnel. Da.ns

les écoles il y a des classes de 75 élèves. C'est nne chance que j'aie JIU venir id a.p!11·enclre vos méthodes que je pra- tiquerai et j'es}}ère, si Je puis ·venir l'an pruchain, pou- voil' vous clire qi::e le mouvement s'est encore développé dans le Sucl clu Cameroun.

'.

T AMAGN1NI (Italie) ':

. . Très chel's Amis,

Ge Congrès est Je 401

°

Congrès de !'Ecole Wioderne au- quel pal'ticipe une délégation 1talieime et o'e:st Je troi- siè1ne auquel j'ai le plaisir cl'assiste1: · pel'sonnellement.

Cliacuri. de ces·' Corigl'ès repl'éserl:te un !Jas en avant sur

la.· ·voie d'une }1édagogie nouvelle. Chaque année, s'ajou-

tent de nouvelles expériences, dè nouvelles i·éalisations, de nouvelles ci-éations. Rien ne caractérise mieux votre mouvément què cet esprit de recherche. ·

Notre Congrès italien a été pour nous une gramle réus- site et noti·e. Coopérative commence à se haus.ser dans le monde de i•Ecoie italienne. Ceci est très. important si on pense que .notre mouvement est né il y a tl'ois ans seu- lement.,' A notre 1,1remier Cong1-.ès cie Rimjni en 1952, nous étions complètement inconnus et il faut l'econruûtre qu'.Ü fallaU Ùne bonµe dose de courage JllOUI' le pl'ésenter comme premier C<mg1•ès national. A Signa, apl'ès trois ans de ti·avail,. nous· avons _pu présente1· une orga.nisation

coopéra.tive engagée clans la rirocluction de tout le maté- riel nécessail'e à l'a11plication des 'fcchnîQ.ues Fl'einet.

Je ne crois pas nécessaire d'exposer notre ti-avail en détail parce qu'au· fond, nolis suivons vos ·traces. Nous avons commencé par l'imprimerie. Puis nous avons ·posé le !H'Oblème de la conespomlance, du texte Iiùre et llU fichier.

Je crois utile d'attire1· l'attention sur les exper1ences menées dans les écoles secondaires. Dans ce. domaine nous a.vons des réalisations très intéressantes.

Nous regretton~ seulement de ne ])as avoir été en mesure d'exploiter toutes les possibilités qui s'offraient.

De. semblables clifficultés n'ont pas empêché la OEL de progi·esser et ne nous em1>êcheront pa,s non ·plus de pour- suivre notl'e travail en collaboration avec le grnnd mou- vement de !'Ecole Moderne.

Je suis heureux de vous a.pporter le salut et l'expl'es- sion de la. soliclarité de tous mes collègues italiens.

C. FREINET : Il y a en Italie une enclave quj ressemble à .Monaco : c'est la République de San .Marino, qui nous a envoyé un bon colla- borateur, MONîANARI, délégué par le Secrétariat de l'Inslruction Publi- que. Il se propoiie d'organiser l'accueil à San .Marino des camarades qui voudraient bien lui rendre visite.

MONTASARI:

' Que puis-je dil'e, alors uue Freinet··a: tout dit?

Je vais parler· en ami aux amis, en instituteur aux instituteurs.

La République de San Marino ~st l'Etat lé plus petit

·et le ·plus ancien du inonde, mais elle a un peuple qui a le· cœur tr.ès :grand.-: Je· suis heureux cle vous apporter le salut du Secréta.ire d'Etat et de tous

mes

camarades.

Mon• ami. T;lmaghini m'a donné vraiment l'occasion

de .pouvoir: commence!' les Techniques Fi·einet. J'avais

déjà .. fait ~es expériences avec cl'autres. techniques,-mais je, trouve que les techniques de· M. Freinet sont vraiment

les techniques cle la synthèse cle toutes les expériences cle la pédagogie ·moder~e. ·

Nous 'sommes 4 à San Marino, sur 40 instituteurs, à faire l'expéi;ience cles Techniques Freinet. Cela fait cléjà le llixième clu pel'sonnel !

Je finis mon discours en vous disant : Venez à San Marino. Vous serez tous mes hôtes. Nous avons décidé cle' prép·arèr un Congrès en novembre. Nous ne pouvons pas assurer en·core qu'il aura lieu, mais je crois qu'il se fel'a, A San Marino nous sommes en train de faire de gl'ancles choses !

CACHEMAILLE (Suisse)

"Je·"voüs apporte le salut ·fraternel de la Guilde.

0Si ·noi.is. fi;avons pas de groupemént' na.tional c'est qu'en Suisse l'instl'llction publique dépend uniquement des can- tons, qui sont de petits Etats.

NOs :

niembres ne pratiquent pas toutes les 'Techniques Freinet. Chacun se lance dans une technique et ensuite, qu.and t;out va bien, dans une seconde. Mais l'introduc- tion d'une seule technique est déjà ce· petit rayon de

~~ièii ci!?.~t ~rie Frei~et. ·

Mais nous faisons aussi du travail collectif. Nous siim-

mes répartis en commissions: du fichier, de dessin, etc ...

Nous faisons parler de nous dans le pays. Les autorités scolaires du canton de Vaud commencent à tenÏI' compte de notre mouvement et une délégation d'inspecteurs va venir visiter -!'Ecole Freinet.

Laissez-moi ·pour terminer remercier le Comité d'orga- nisation pour la chaleur de son accueil. Un merci spécfal à Freinet pour cette lumière qu'il a apportée et que n~us emportons en Suisse pour qu'elle 1·ayonne. dans nos cla.sses.

(5)

/

t'EDUCATEUR 191

. VERSHUIS" (Pays-Ba:.s) :

··C'est avec grand. plaish· que je prends la !larole pour

vous salue1· au nom des éducateurs hollandais. Je veux témoigner cle notre reconnaissance llOUr tout ce oue vous avez fait pour nous, et reme1·cier· -vlus pa.rticulièrement ceux qui nous ont aiclé pour l'organisation cle notre beau

séjour en France. ·

Je ve!Lx vous clonner quel(!ues informations sur l'emploi que' nous réservons aux · fonds que vo.us avez· envoyés pour les sinistrés .. Maintenant que les fenes sont assé- chées clans les pays envahis, le gros travail va commencei·

pom· renclre ces régions de nouveau habitables et nous avons cru bon d'ado1>ter en votre nom la petite école d'un village cle Zélande.

Pour. ce qui est de· nos !lrogrès en Hollande, s:ach~ ..

que

peu à· peu le nombre d.es "éducateurs m~d~n'~s · s'~ug~

mett~e. · L'année passée nous· a.vons formé .noth premier groupe national. On s'intéresse de plus-en plus à notre travail •dans les écoles normales et· dans: certaines d'entre elles on enseigne les techniques de l'imprimerie.

Demain nous quitterons· Aix et a.Près un séjour· de quel- ques jours sur· la Côte d'Azur, nous rentrerons chez 'nous avec plus de conna.issances et plus d'enthousiasmè pour continuer notre tt·avail, !lOUr une pédagogie 110pulaire dans une Ecole modeme.

WoLHGEMUTH (Allemagne) :

Je .me reJouis de tout cœur d'avoir ·été 'larmi. vous.

Ma femme et moi _avons !)arcouru une longue distauce de .Hambourg à Aix. Nous ne .le regrettons pas. Nous vous remercions de l'accueil . chaleureux que . nous . avons trouvé içi.

En ce mome1it nous ne sommes en AJ]ema.gne qu'un petit nombre de collègues travaillant clans l'esprit et· ·sui- va.nt les méthodes de Fœinet. Mals j'espère que ce nombre va bientôt s'augn1enf.er. Pour ce nui me concerne, je fera.!

tout mon possible pour y 9arvenir. J'a.i la cha.nce d'être encouragé dans mon travail ~r le ministre de l'Education.

Ce Congrès m'a ouvert des horizons nouvea.ux. J'ai nu nouer

des

relations avec de nombreux collègues de diffé- rents pays. Ainsi les bases de notre travail pourront s'élargir. Ces bases sont : le dévelop!)emcnt de l'expres- sion libre et la compréhension mutuelle des peuples obte- nue grâce aux échanges et aux corres110ndances inter- scolaires.

Notre camarade RAUH empêché, a t.enu ù adresse!' -un rnessage au Congrès :

Chers carnarades

de l'Ecole

Mod.erne, Ce

n'est

pas

sans

tristesse que j'ai renonc~ à.

venir

à

ce

Congrès. J'espérais

obtenir

une subvqition .dru

Ministère. E,tle 1ii'a été refusée

.. ·'Père

de

7 e1ifants, il m'est

difficile de

sup1Jorter à rnoi

swl

les frais de

voyage.

Il ne me reste donc qu'à· vous envoyer

un message de sympathie

.'

Je sais

que

l'.

harmonie

qui

règne dans vos

Congrès

cont1~ibue

puissamment

au

rapproche- ment

entre

les peuples.

Mais surtout

je tiens à

vous annoncer une

bonne

nouvelle.'

Un

p'remier réseau d'imprimeurs a pris

·

naissance en Allemagne.

Sept camarades

instituteurs échangent

déjà

leurs

journaux. Ce

sunt :

1) ·wohlgemnth, d'Immenbeclr, qui a le vrivilè!je

d'être

iJanni vous.

·

2)

Mlides, de

Hambourg. 3) Knoop, de Kesten.

4) Lohmey·

er, de

Baviè?"e.

5) Langenb.ucher,

du Wurtemberg

. 6)

Wefer, dans la province d'Oldenburg

, 7)

et moi-même.

Ainsi, dru Danube à

la Mer du

Nord, -l'i11ip1·inierie

à

l'Ecole

prog1·esse

lentement mciis sûrement.

\

C. FREINET.: Depuis plusieui:s années. nous avons en Sarre un bon noyau de camarades actifs travaillant. selon nos techniques. L'un d'eux va venir vous parler :

Je ne suis pas Sarrois mais a.i suffisamment de contacts avec mes collègues !JOUr connaître leur O!)inion. J'ai trouvé parmi eux une grande curiosité envers notre mou- vement et ils ne dema.ndent qu'une chose : être éclairés, être guidés. Ils sont stupéfaits de . voir la rapidité avec

laquelfü · Jes petits Sa.rrois apprennent le français avec les techniques modernes. Ils m'ont demandé des rensei- gnements et je ne désespère pas de grouper les institu- teurs ·sarrois en un groupe cl'Ecole Moderne.

C. FREINi;:T: C'est avec un·e grande émotion que nous constatons la ténacité avec 'laquelle les camarades espagnols restent en France tou- jours fidèles à leur idéal, toujours attachés à une Ooopérative qu'ils avaient été les premiers· à servir à côté de nous .

.J.-E. ESTÈVE.: Mesdames, Messieurs, chers Camarades,

Au nom des anciens adhérents de la Coonéfative Espa- gnole des Techniques Freinet, j'adresse à tous les parti- cipants à ce XI• Congrès les salutations Ie11 vlus ami- cales et fraternelles.

: Depuis ·!>lus de vingt a.ns, j'ai le plaisil' d'assister assez régulièrement à vos Congrès, toujours vivants et renou- velés. Cela n'a pas été toujours dans les mêmes condi- tiol\S, mais même si je dois me réyéter un !JeU, devant cette assistance où la jeunesse, heureusement, ne manque pas, je me permets de faire un bref· historinue de notre· mouvement et de notre situation !)résente.

En 1934 nous n'étions qu'une clouzaine à suivre les

Téchniques . Freinet, la !llupart d'entre nous assistaient au Congrès_ è\e Montpellier. L'année su'ivantc nous pou- vions c~léb1'er notre premier Congrès avec l'assista.nce de quelques centaines d'éducateurs. En 1936 notre Coopé- rative était florissante et son rayonnement très lmpor-

ta~t. Nous nous a!)prêtions à J:i. t.en.u.e .. de notr.e. second Congrès, quand un b<lufoversen1ent mllitaristk ·~fusplr~ '.et appuyé par Hitler et Mussolini venait bouleverser'. tous n!)s proje.ts. Malgré la ·guerre ci\lile .. et .. to.utes ·sortes. ile difficultés, notre mouvemen.t· devenait ·!llus puissant.,que jamais et nous groupions plusleu,rs centaines d'adhérel\ts, instituteurs, ·professeurs·' du second degré," lns!Jecteüi'S, doc- tem·s; tous ensemble nous avQris travaillé vour le

'pins

(6)

192 L'EDUCATEUR

grand bien d1l l'enfance. Hélas • ! plusieurs de nos adhé- pa.ys d'Amérique, comme c'est le cas de l'inspecteur Almendros à Cuba, de Redonda à son Ecole de St.Andrés de Tuxla au Mexique, de COata comme rédacteur de

« Rumbas », organe du Centre d'Orientation Pédagogique' du Mexique. Malheureusement en Amérique le travail est extrêmement difficile, mais de toutes façons les premiers jalons sont jetés et comme la bonne graine, c'est comme la vérité, qui toujours arrive à faire percer la lumiè1:e.

Nous aussi nous sommes versuadés et certains que le jour n'est pas trop loin où notre Coopérative et notre mouvement renaitront dans une Espagne libre où l'Ecole et l'enfance auront la place qui leur revient dans toute société civlllsée.

rents pa.yère~t de leur vie leur attachement à !'Ecole La.'ique. Les 31utres ont été emprisonnés, déportés ou dis-

.persés dans les quatre ·..coins du monde. Depuis la nuit

la plus Mtmbre plane dans notre chère Es9agne, le fas- cisme a réduit à néant tout ce qui se ra.pporte à l'édu- cation, à l'eilfànce et au progrès· social et logiquement l'Ecole et le corl>S enseignant en sont les premières vic- tlmés.

Toutes les adversités n'ont yas empêché p•usieurs camarades é~rpillés dans divers pays de continuer à travailler po~r notre Ecole Moderne et les Techniques Freinet, soit lei-même, _,ou en vart'lculler dans certains

1,

C. FREINET: Nous avons reçu le télégramme d'un exilé, notre cher ami ALMENDROS.

Nous ne pouvohs que transmettre à A!mendros le témoignage de l'affection que lui portent tous les camarades français.

Notre mouvement connaît un certain développement ·en Amérique du Sud, grâce d'ailleurs en partie aux Espagnols exilés.

Nous venons de rec.evoir une lettre d'w1 Directeur d'Ecole de Colom- bie, Augustin Nieto CABALLERO, ainsi qu'un message de Alicia Porro FREIRE de Maciel qui vient de constituer en Uruguay un lnsti.tut · de

!'Ecole Moderne:

«Nous sonuues avec vous spirituellement, avec la même anxiété et la même fervente disposition pour rendre l'enfant plus heureux. »

Nous avons également à vous transmettre les salutations de deux camarades espérantistes japonais, et en particulier du délégué de la Ligue Internationale des Instituteurs espérantistes du Japon. Celui-ci remercie les espérantistes de notre 11ays pour les envois qui ont permis la rédaction en français du volume cc Les Enfants du Monde ». La Ligue désire fortement une fratérnité et une entr'aide internationales. Les éducateurs japonais, pour âtteindre leur but éducatif, -demandent des conseils, des travaux, et sont prêts à collaborer avec tous les .éducateurs

du monde. '

Nous signalons encore la présence de nombreux adhérents en Grèce et au Viet-Nam. De plus, un camarade yougo11lave devait venir, invité par les. espérantist~s de notre groupe. Il n'a pu venir, sans doute pour des raisons personn.elles.

Le tour international de notre monde commence à s'allonger. Nous souhaitons que l'an prochain d'autres pays encore se joignent à nous.

On passe ensuite au vote d'un certain nombre de motjons : 1° Motion sur la surcharge des classes (unanimité).

2° Motion contre les armes atomiques et le désarmement général (unanimité).

3° .Pour la libération du journaUste R, &TÉPHANE, arbitrairement in-

carcéré (unanimité).

4° Contre les lois vaccinales (unanimité moins 3 abstent.ions).

Le Congrès s'achève. Il faut penser au suivant ... HouRTIC vient pro- poser Bordeaux comme siège du Congrès 1956 : «Nous ferons tout notre possiple, co~me l'ont fa;jt les camarades qui ont organisé les Congrès précédent13. J'espère que vous serez contents, comme nous l'avons tou- JOUrs été».

C. FREINET:

Ainsi vient l'heure émouvante où nous

allons nous séparer .. :

· . , "~

si réconforta. nt soutien. Vraimer;,t, notre bell.e unité CEL est

reve~ue

et c'est pour nous le plus émouvant, le plµs total des réconforts. Nous en soriimes recon- naissants

à

tous ceux qui ont p. articipé a ce

.

Congrès

où nous sommes hem·eux de voir tant de jeunes.

C'est cela qui nous donne

.

confiance et nous permet de vous dire: A l'an prochain! .Continuez

à

lutter pou_1· notre bel i<Mal d:'l!Jcole

'

Moderne!

Depuis une semaine, nous vivons une

pé1;~oàie

in- ténse et particulièrement émouvant-e cette année car jamais Congrès n'a été q,ussi nombreux et aussi uni.

On

n'a

pas

enre~istré

le moindre différend, le moin-

'

dre ennui

.

Nous avons été vraiment fraternellement

1mk I>epnis. lon.gternps nous n'avions pas senti un

Références

Documents relatifs

L : Espacement entre les raidisseurs (poteaux) Raidisseur A.. Cas d'un raidisseur en extrémité ou en zone courante. La zone courante est celle qui n'est pas située aux extrémités de

Arbuste à port buissonnant et feuillage caduque, dont le système racinaire peut être très développé.

Pour une hauteur donnée dons la cheminée (1 m. par exemple) en jaugeant l'eau s'écoulant de T, on détermine le débit pour les différentes positions du panneau. Ce débit variant

Néanmoins, comme le suggèrent diverses études, ce système éducatif « sans pression » - avec un nombre réduit d’heures d’enseignement, un accroissement

Outre la dimension financière, quels sont les autres axes de mesure de la performance de l'entreprise : l'axe clients, l'axe partenaires, l'axe personnel, l'axe

aucune difficulté pour des locuteurs natifs et ne permet pas de les sélectionner. Il faudrait insister sur une règle leur enjoignant de reformuler dans un autre vocabulaire comme

En classe de Seconde, vous avez étudié les fonctions anes, les fonctions polynomiales du second degré, la fonction inverse, les fonctions homographiques et en particulier la

L'intitulé du nouvel enseignement de tronc commun &#34;humanités scientifiques et numériques&#34;, et le format réduit de 2h hebdomadaires, alors que c'est le