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BT n°114 - Le tissage à Armentières

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(1)

114

Ecole Publi que de G a rç o ns

Ru e d t la Mutualité, NANTES (L.-1.) ·i2fhi

Collection de brochures hebdomadaires pour le travail libre des enfants

Documentation de Maurice SYSSAU

Adaptation pédagogique des Commissions de l'Institut Coopératif de l'Ecole Moderne

L'imprimerie à l'Ecole Cannes (A.-M.) 22 Juillet .1950

L

(2)

Dans la même

1 . Chariots et carrosses.

3. Derniers progrès.

4. Dans les Alpages.

5. Le village Kabyle.

6. Les anciennes mesures.

7. Les premiers chemins de fer en France.

8. A. Bergès et la houille blanche.

9. Les dunes de Gascogne.

1 O. La forêt.

1 1 . La forêt landaise.

12. Le liège.

13. La chaux.

14. Vendanges en Languedoc.

15. La banane.

16. Histoire du papier.

17. Histoire du théâtre.

18. Les mo.1es d'anthracite.

19. H1sto1re de l'urbanisme.

20. Histoir~ du costume populaire.

21. La pierre de Tavel.

22. Histoire de l'écriture.

23. Histoire du livre.

24. Histoire du pain.

25. Les fortifications 26. Les abeilles.

27. Histoire de la navigation.

28. Histoire de l'aviation.

29. Les débuts de l'auto.

30. Le sel.

31. L'or.

32. La Hollande.

33. Le Zuyderzée.

34. Histoire de l'habitation.

35. Histoire de l'éclairage.

36. Histoire de l'automobile.

37. Les véhicules à moteur.

38. Ce que nous voyons au microscope.

39. Histoire de l'école.

40. Histoire du chauffage.

41 . Histoire des coutumes funéraires.

42. Histoire des Postes.

43. Armoiries, emblèmes et médailles.

44. Histoire de la route.

45. Histoire des chàteaux forts.

46. L'ostréiculture.

47. Histoire du chemin de fer.

48. Temples et églises.

49. Le temps.

50. La houille blanche.

51 . La tourbe.

52. Jeux d'enfants.

53. Le Souf Constantinois.

54. Le bois Protat.

55. La préhistoire (1).

56. A l'aube de l'histoire.

collection

57. Une usine métallurgique en Lor- raine.

58. Histoire des maitres d'école.

59. La vie urbaine au moyen âge.

60. Histoire des cordonniers.

61. L'ile d'Ouessant.

62. La taupe.

63. Histoire des boulangers.

64. L'histoire des armes de jet.

65. Les coiffes de France.

66. Ogni, enfant esquimau.

67. La potasse.

68. Le commerce et !'industrie au moyen âge.

69. Grenoble.

70. Le palmier dattier.

7 1. Le parachute.

72. La Brie, terre à blé.

7 3. Les battages.

74. Gauthier de Chartres.

75. Le chocolat.

76. Roquefort.

77. Café.

78. Enfance bourgeoise en .1789.

79. Beloti.

80. L'ardoise.

81. Les arènes romaines.

82. La vie rurale au moyen âge.

83. Histoire des armes blanches.

84. Comment volent les avions.

85. La métallurgie.

86. Un village breton en .1895.

87. La poterie.

88. Les animaux du Zoo.

89. La côte picarde et sa plalne mari- time.

90. La vie d'une commune au temps de la Révolution de 1789.

91. Bachir, enfant nomade du Sahara.

92. Histoire des bains (1).

93. Noëls de France.

94. Azack.

95. En Poitou.

96. Goémons et goémonlers.

97. En Chalosse.

98. Un estuaire breton : la Rance.

99. C'est grand, la mer.

1 OO. L'Ecole buissonnière.

101. Les bâtisseurs 1949.

102. Explorations souterraines.

103. Dans les grottes.

104. Les arbres et les arbustes de chez nous.

105. Sur les routes du ciel.

1 06. En plein vol.

1 07. La vie du métro.

1 08. La bonneterie.

(3)

MAURICE SYSSAU

LE TISSAGE A ARMENTIÈRES

Vue d' A rmcnlières

Origines d' Armentières

L'origine d',\1·11w11tièrrs est tri•s a11eii>11111~. 011 trouve le 110111 d'u Ar111enlnriœ n pour la pre111ière rois, clnns un écrit du roi de

Fra11c1~ Chnrles le Chauve, en 867.

A r1·11e époqul',

déjà,

011 fabrique dans 11otre cité du

drap de

lai11e.

Ce lle

industrie si- développe el se trouve florissante au

XIV•

sircle. La rai~on en est si111ple : la tl'l'l'I' grasse des rives de la Lys

<'t le climat humide de notre région font pousser Cil abondance l'herlw épaissP dont se nou1Tisse11t lt>s nombreux troupeaux

de

hœufs 1•1 vaches el surtout de moutons. Le 11om cl'Armentières vient d'ailleurs du latin " ar111e11tariuu1 », qui signifie: troupeau de gros bétail.

(4)

2

LE TISSAGE A ARMENTIÈRES

Un tondeur de drap au moyen Sge

La draperie

L'existence abonda nte de la laine amène donc tout nat urellement

la 1rnissance puis le déve l oppeme11 L de I n fabrication du drap dtt

laine. L' industri e de la draperie se développe

ù

tPl point que le roi

Jea n sans Peur a utorise, le 3 novembre 1 4- 13, l'établissem ent,

ù

Armentières, d'une foire de trois

jo~irs.

D e l Jlus, d' après les teintu-

riers de l'époque, les eau x de la Lys sont. très bonnes pour teindre

les dra ps

u

de

toute~

sort es de coul eurs

»,

(5)

LE

TfSSAGE A ARMENTl~RES

3 .

Arra,.s •

Carle de la région du Nord

Apparition du lin

Peu à peu, notre ville s'étend ; l es gras pâtura ges des bords de la Lys cèdent la place aux champs cultivés, et les troup e aux de mouton s disparaissent. De plus, l'Angleter re qui, auparavant, envoyait sa laine aux fabri ca nts de ln région, la ga rde maintenant, el fabrique elle-même son drap.

Faute de laine, on culti ve alors le lin dans tout e la vallée de lâ Lys. On s'est aussi aperçu que l'eau de not re rivi ère esl très bonne pour faire

cc

rouir

u

le lin. Et, peu à peu, bi en qu'à regret, les métiers à tisser l e drap se transforment pour ti sser la toile.

En 1759 , il

y

a, à Armentières, de nombreux métiers à tisser le

linge de table (nappes, serviettes), la toile de ménage, la toile métis,

la toile à carreaux. Vers 1780, l'industrie de la toile remplace

définitivement le drap à Armenti ères.

(6)

LE TISSAGE A ARMENTl~RES

« L' lioslil • (vieux melier à lisser à main)

(Dessin d'après le tableau de M. F.-C. Bnudc)

Le vieux tisserand, son pénible travail

Notre ville compte à ce moment-là 6.419 habitants. Les tisserands fabriquent la toile de lin chez eux, ca r il n' ex i ste pas d'usines. Dans un petit atelier appelé « paqusse », ils travaillent sur un métier ù tisser à la main « l'hostil ». Le travail est long et pénible.

L'ouvrier doit., sans anèt, effectuer des mouvemenls différents tant avec les pieds qu'avec les mains : des deux pieds, il soulève et abaisse les deux nappes de fil de la chaine ; d ' une main, il lance la navet.te ; de l'autre, il actionne le peigne qui serre le fil de trnme contre l'élo[e déjà lissée.

li travaille ainsi pour quelques sous, 14 ù 16 heures par jour de l'aube ju sque tard dans la nuit , ù la lueur d'une chandell e fumeuse.

Une pièce est lougue à tisser, mais comme , à l' époque, il

y

a un

métier dans chaque m11ison, la fabrication de la toile et son

commerce son t déjà très flori ssant s ù Armentières.

(7)

LE TISSAGE A ARMENTIÈRES

5

Vue générale d' A m1enlièns

(PHOTO OAZIN)

Développement de la « Cité de la Toile >>

L' invent ion de la machine ù rnpeur et du méti er mécanique t.ransf ormen t profond ément , vers

J

850, la f abl'ication de la toile.

On construit de nombreuses usines (lissages cl filatul'es) enl re 1860 et f870 . Armentières se développe a lol's très rapidement. On l'appelle déjà, à ce moment , l a

u

Cité de la Toile

»,

e t elle est la plus important e ville de France pour la toil e de lin .

On expédie nos produits de qualité en B elgique, en Italie, en Angleterre, en O ri ent et en Amérique du Sud .

Il

y

a 36 tissages mécaniques clans notre ville qui compte, en 1914, une population de 30 .000 habit ants.

Aujourd' hui , à la suit e des des tru ction s causées pa r deux guerres

successives et dont la premi ère (1914-1918) a ravagé e t détruit les

'1,/5 de la ville, Armentières compte 23.000 habitants et. 34 us ines

text.iles qui emploient plus de 1 5. 000 ouvriers.

(8)

6

LE TISSAGE A ARMENTitRES

La récolte du lin

Quelques mots sur le lin

C' est une plante à tige mince el fl exible tle GO cm. de hauteur et dont la fleur est bleue.

On

Je

sèn1e en mars ; comme sa croi ssa nce est rapide, il est

mùr

en juillet. Il fau t l'arracher à la main ; cette opération nécessite donc une main -d 'œuvre abondante. D'a utre part, on ne peut cult.iver le lin dans un même champ qu ' une foi s seulement tou s les 7 ou 8 ans. Voilà pourquoi l e lin est cher.

Avant que le lin soit prêt à être tissé, il . faut lui faire subir

plusieurs opérations. On le fait. sécher sur place d'abord, on

J'égrène, on le fait

u

rouir

»,

on le taille, on le peigne, puis, on

le file.

(9)

LE TISSAGE A ARMENTIÈRES

7

Roui$$Gge du lin

(Dessin d'après l'opuscule «Armentières 11)

Le travail du lin

Pour faire rouir le lin , on l 'entasse dans de grandes caisses de bois de 3 mètres de long., 2 m. de large et 1 m. 50 de hauteur ; on lJlonge toutes ces caisses pleines dans la rivière et on dépose dessus de grosses pierres pour les obliger à res ter sous l 'ea u.

Après quelques jours, le lin est roui : les fibres de filasse se détachent de la lige qui commence à pourrir. Puis, on sèche les plantes et on les broie pour briser la paille. Enfin, le lin est« teillé

»

pour séparer la filasse qui est envoyée à la filature.

En filature, le lin est. peigné puis filé en écheveaux au cours de nombreuses opérations longues et compliquées.

Comme le lin devena it trop cher on a , peu à peu, introduit au tissage des fils de coton dan s la trame de la toile : c'est de la toile « métis

».

La toile faite entièrement en lin est de la toile

«

pur fil

11.

Maintenant, on fabrique dans nos usines de la toile

<1

pur fil

11,

de la toile

u

métis

»

mais aussi beaucoup de toile faite

entièr~ment

en coton.

(10)

8

LE TISSAGE A ARMENTIÈRES

Prépara/ion de Io cl101ne, l'ourdisseuse

Le tissage

Le Tissa ge Salmon, que nous avon s visité, est un des 34 établis-

. ernents textiles d'Armenti ères. li couvre une superficie de 100.000

mètres carrés et occupe 500 ouvriers.

Le magasin

C'es t un grand bâtiment de 90 mètres de long et 20 mètres de large, où sont entreposées les

11

mati ères premières

».

Il contient , dans une salle, des tas de fil de lin en écheveaux,

régulièrement alignés : du lin filé au sec, plus rugueux. Ce lin

a une teinte gris-jaune.

(11)

LE TISSAGE A ARMENTIÈRES

9

Un tissagz tarmure} simple - Clia1ne et trame

La préparation

· D a ns une pièce de t oile, il y a deux parti es : lu chaîne et la trame.

La chaîne es t formée des fils qui se trouvent dans le sens de la longueur de la pi èce. La trame est faite des fil s se trouvant dans le sens de la la1·ge ur. On reconnaît fa cilement les fils qe trame par ce qu 'ils sont plus min ces et. moin s résistants .

Il faut. (( préparer

»

ces deux parties de la pièce .

1. - Préparation de la chaîne

Elle comp rend cinq opérations destinées à trans former les échevea ux de lin ou les petits fusea ux de coton en une nappe de fil s pa ra llèles d is posés sur l'ensouple (roul eau s pécial qui sera monté à l'arrière du métier à tisser).

C es opéra tions son t :

a) le bobinage , b) l 'ourdissage, c) l 'encollage, cl) le rentrage,

e) le passage au peigne.

(12)

10

· -

LE TISSAGE A ARMENTIÈRES

Bobinoir à lin

Les échctJaux cle lin tendus sur les moulinets se déoident pendant que se remplissent /es grosses bobines du dessus, A droite, le moteur électrique

qui met en mouoement toute la 111acl1ine.

(PHOTOS CORNARO)

Le bobinage

Avec les petit s fuseaux de coton ou les écheveaux de lin, on fait des grosses bobin es de 2 l<ilogrammes qui contiennent plus de 10 kilomèt.res de fil.

Le bobinoir oli ce trav .a il s 'effectue, est une grande machine de 6 mètres de long , qui peut remplir 40 bobines à l a fois. Deux ouvrières suffi sent pou .. surve iller la macldne.

Si J e fil casse, ou si la bobine est pleiu e, elle se soulève toute

seule et s'arrète de tourner. La bobineuse l'enoue alors les deux

bouts du fil cassé, ou remplace la bobine pleine par une bobine

vide, pendant que les autres continuent à se remplir .

(13)

LE TISSAGE A ARMENTIÈRES

·~-~-~·---

Bobinoir colon. - Re- marque la longueur du mélier. Deux ouvrières se dép/acenl sans cesse d'un boui à /'autre pour

$Ur1;'Ci/ler le lravail, rem- placer fuselles vides el bobines pleines el rac- corder les /ils cassés.

Dans les bacs se lrouoe la ré•erve d..: fuselles.

Bobinoir colon (agrandissement) Les grosses bobines wnl enlra1ncfos par le long rouleau d'acier situé derrière elles. On dis- lingue bien ce roul:au de /' aulre cSlé de la machine. Les bobines

~onl animées d'un lé- ger mouvement de va- el-vienl pour pcrmellrc un enroulemenl régulier.

Bobinoir colon

H

(PHOTO CORNARD)

(14)

12

LE TISSAGE A A~i\IENTIÈRES

L'ourdissoir

On distingue de nombreuses bobines fixées sur le cantre el, de chaque c8té, les neuf voyants lumineux correspondant aux neuf rongées de bobines.

L'ensouple est entra1née par le tambour (gros rouleau} situé en dessous.

(PHOTO CORliARD)

L'ourdissage

Pour

111i cux

comprendr·e la suite des opérations,

il

faut sup- poser que nous assistons

à

la fabl'icntion d'une pièce de toile de la plus grnndc largeur, soit

2'"rn, hir n

qu'il

y en ait

aussi de

1

11120 et de

oruso.

Avec des bobines de 2 kilogra111111es, il

faudm

disposer les fils de chaine

e u

une nappe cle

500

fils parallèles sur· un rouleau spé- cial•: l'cc ensouple». Cc ·roulenu a 2 mètres clc long et environ

ora60

de diamètre. Lol'squ'il est plein de fil, il pèse près de 300 kilos.

(15)

LE TISSAGE A ARMENTttRES

L'ourdissoir

P.emarque le peigne, à la parlic supérieure de /'apparEil, qui permet d'espacer Jrès régulièrement tous les fils. A droite et en liaut, on voit le compteur de

tours el ks boutons de commande.

(PHOTO CORNARD)

L'ourdissage

i3

L' ourdi sseuse fixe 500 bobines sur

1111

grand rateli er en forme de V, dont les branches ont. 10 mètres rie longueur et 4 mètres de hauteur. Elle fait passer chaque fil dans des œillct el à travers les dents d 'un peigne, puis en attache l'ex trémité sur le rouleau fix é sur un s upport deva nt l'ou rdi ssoir.

L'ourdisseuse ·met la machine en marche en appuyant sur un e pédale : les 500 bobines de un fii se dévident tout es ensemble el le rouleau de 500 fil s tourne cl se remp lit. Vitesse: 300 m. à la minute.

Si un fil casse, l e méti er s' arrête tout seul ; une pet.ile lampe rouge s'allume pour indiquer oi1 se trouve le fil cassé, que l'our- disseu se rf'nou r. au ssi tôt .

Quand l e rouleau est plein , deux manœuvres l'emportent à l'en-

co llage.

(16)

LE TISSAGE A. ARMENTJtRES

ënco/leuse Olivier équipée d'un variateur de vitesse Colombes-Texrope.

On l)Oit très bie[l la nappe de fils qui sort de /' enco//euse et s'enroule sur le rouleau, à droite. L'appareil de gaucl1e, qui ressemble à un poste de T.S.F ..

indique le degré de chaleur el d'humidité à l'intérieur de la machine.

L'encollage

L'encollage cle la cha in e (chez uous, nous di sons le pa rage) se fa il dans une gl'a nde sa lle où les 011vl'iel's doivent travailler en ma illot de corps ta nt il fait. cha ud. On colle les fils pour les rendre plus solides et les protéger ainsi contre l es frottements incessants qu 'il s s ubiron t s m· l e métier

ù

tisser.

Sur des socles pl acés

l'un

derrière l'a utre, J e pa reur installe dix rouleaux de 500 fil s, ce qu i formera la nappe définitive de 5. 000 fils. Cette nappe de fil s pa sse da ns un grand bac pl ein de colle de fécule, puis da ns un séchoir de

'~

m ètres de haut eur oü règne une cha leur de !>5 degrés. U n grand ventila teur tournant

y activ~

l e séchage du fi l. U ne l a mpe rouge s'a llume si la tempéra- ture ba isse. Le pa reur redonne a lors un peu de vapeur.

A la sortie c lu échoir, les fil s passent entl'e les dent s d 'un peigne

qui les décolle l es uns des autres. Ces 5. 000 fils s'enroulent enfin sur

l'ensouple de 2 m 50 de lon g qu i ira ensuite à la lamerie.

(17)

LE TISSAGE A ARMENTIÈRES

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Un liamai3

Le rentrage et le passage au peigne

L e travai l cles lam iers consiste à fail'e passer chacun des 5. 000 fils de l'ensouple par le trou de c haque lice, puis pal' le trou d'une lamelle casse-chaine, enfin entre les dents d,' un peine (ou rot). Les lamelles casse-chaine se rvi1;ont ù bloquer le m é tier

ù

ti sser si le fil se casse.

Pour un tissage . impie, il

y

n ci eux harnais, C lmquc harnnis es t formé par cieux lames de bois pa rall èles de 2"'50 de long et di s tantes de 25 centimrtres. Entre ces deux lames, sont tendues des lices en fll de lin vern i ou t n a cier fin qui port ent, au milieu de leur l ongueur, un maillon cla ns lequel pas. e un

fil

de chaine. Comme il y a en tout autant de lice. qu e de fil s de chaine, chacun des deux harna is recevra (pour la pi èrP qui nous occupe), l a moitié des fils, soit 2.500 fil s pail's pour le premier harnais et 2.500 fils impairs pou1· le deuxième harna is. Ces deux harnais servirnnt à fa ire monter et descendre à leur tour, chacune des deux parties (paire et impaire) de la chain e. ·

Pour des tiss ages compliqués, il peut

y

avoir jusqu'à quarante

harnais .

(18)

16

LE TISSAGE A ARMENTÏÈRES

Le lamier

(PHOTO MILLÉCA~'PS)

Rentrae et passage au peigne

Le Jan-ii er (ou 111onteur de chaine) armé d 'un croche! spécial, doit aussi faire passer clan s les 5.000 lamelles casse-chaine et les 5.000 maillons des iices, l'ex lré111ité des 5.000 fils de chaine que lui prése nte un jeune aide-la mier insta ll é de l'a utre côté des harnais . C'es t un travail pénibl e el monolone qui exi ge pourtant beaucoup d'adresse el d 'habileté.

Enfin le monteur de roi fait passer les fils à travers les 5.000 den ts c1u ' peigne (ou roi ) qui se rvir·a à serrer le fil de !rame de la navette contre la toile Jéjà tissée .

La ~haîne est prête.

(19)

LE TISSAGE· A ARMENTIÈRES

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Parafinagc du fil

Préparation de la trame Le canetage

(PHOTO CORNARD)

17

Il faut maintena nt remplir les canettes qui gamiront les navettes des métiers à t isser.

Les canetières so nt des métiers automa tiques s ur lesquels tout Je trava il se fait seul. L'ouv1 ·ière ins ta lle s ur la machine de grosses bobines de deux kil os qui emplissent. 25 canettes (ou épeules) en trois minutes.

Quand un e canette es t pleine, clic tombe toute seu l e· dans un bac, et. elle est . remplacée automatiquement pa r une canette vide qui se met en marche et se remplit sans que l'ouvrière sans occupe . Si un

fil

se casse, la grosse bobine se soulève et s' arrê te, la canett e se bloqu e et l' ouvri ère répare le

fil ;

elle a fort à faire lorsque . le fil est de mauva ise qualité .

On n 'encolle pas le

fil

de trame, ca r il s ubit moins de fatigue.

et de frott ements que la chaîne.

(20)

18

LE TISSAGE A ARMENTIÈRES

La salle de lissage (PHOTO MILLfCAMPS)

La salle de tissage

Elle mesure 200 m. de long el 70 m. de large. Les 400 métiers ,qui

y

travaillent font un bruit intolérable pour qui n'est pas habitué.

Il faut crier très fort pour se faire entendre. Certains métiers fonc- tionnent à l'aide d'un moteur électrique individuel ; de gros moteurs .commandent. collectivement les autres métiers.

Le bruit incessant, et la vue continuelle des centaines de courroies

• de tran smiss ion dansa nt. sa ns arrèt. autour des roues d'entraînement , -rendent le visiteur véritablement. ivre.

* * *

Dans tuie partie réservée de la salle tle tissage, se trouvent aussi

·des mét.iers Jacquard. Grâce à un système très compliqué d'aiguilles,

·de crochets et de carions perforés, on peut. faire manœuvrer différem-

ment et séparément (monter ou c!csccndre à part quantl il le faut)

·certains des fils de chaîne. On peut ainsi t.isser directement dans la

toile, des signes, des lettres, des marques Lors de notre visite, ils fabri- .quaient du linge marqué pour la Compagnie de Transports Maritimes

«<Les Chargeurs Réunis" de Marseille.

(21)

LE TISSAGE A ARMENTIÈRES

19

Ensouple pleine

Toul le /il de ce rouleau constitue la c/aaîne

(PHOTO CORNARD)

Montage de la chaîne

A l'arrière du métier, s ur un support, on installe l' « ensouple » de 5. 000 fil s tout e préparée. On insta lle a uss i au-dessus du métier, les deux ha rn ais qui feront monter et descendre chacun leur propre nappe de fils ; on fix e le peigne sur

<<

l' échasse » qui es t une pièce de bois sur laquelle circule la na vette, et on place les 5.000 lamelles casse-chaîne.

Enfin, on a ttache l'extrémité de cha que fil sur un rouleau d'appel qui se trouve devant le méti er et sur lequel la toile ti ssée va s 'enrou- ler, de façon que la na ppe de fils soit tendue bien horizontalement sur le métier.

Tout est prêt ; c'est ma intenant la nave tte qui fera le plus gros

travail.

(22)

20

LE TISSAGE A ARlllENTIÈRES

. .

1

vnt. <.anetl~

Une navdlc

p lc.1ne.

Une cancllc vide cl pleine

La navette

Elle ressembl e à un petit bat eau de 41 cm. de longueur, 5 cm. de largeur et

k

cm. d 'épaisseut'. Elle est faite en bois très lisse pour qu 'elle puisse facilement g lisser s ur

«

l'échasse

»

ent.rc les deux nappes de fils qu'ell e ne doit. pas ac crocher dans sa course ; à cha- que extrémité, elle porte un e pointe de métal.

Elle es t creuse et porte intérie urement un e tigelle métallique mobile sur laquelle on fix e la can ette qui dévide le fi 1 de trame.

Ce fil , au sortir de la canett e, passe d'a bord par un ressort -tendeur, puis sort de la navette par un œillet de faïen ce s itué à une de ses

ex trémités. '

* * *

Dans certains métiers automatiques, un mécanisme compliqué,

" le tâteur" juge, :·1 c:haque va-et-vient de la navette, de la quantité de fil

!'estant encore sur la canette. Lorsque cette quantité est devcm1e insuffi- sante, le 11 tâteur" déclenche des mouvements très rapides qui font tomber dans un bac la canette vide et. la re111placent immédiatement par une canette pleine. Tout cela se fait en une fraction de seconde et sans qu le métier s'arrète un seul instant.

(23)

LE TISSAGE A ARMENTl~RES

21

Principe Tlu tissage

Fonctionnement du métier

Dès que le tisseur met son· métier en marche, tous les mouve- ment.

· s11iva11ts se font aut

omatique111e11t , sa11s arTèt et tous ensembl e :

Entrainés par

des mécani smes compliqués,

le harn

ais comportant les fil s

pairs

mont e, et le harnais des fils impairs descend . La nappe horizont.a l e est clone séparée en deux demi-nappes

de

2 .500 fil s.

Ln navett e passe entr·e les deux demi-nappes en

y laissant

une

«duite »,

c'est-à-dire 1111e longueur de

fil de

tmme représentant la

largeur de la pièce à tisser. La navette est lancée entre les fils

de chaine

par

cieux sabres en bois

dur

situés de chaque côté du

métier el mis en mouvement l 'un aprè.

•s

l 'autre pm· un

mécanisme

bien compliqué, lui

au

ssi.

(24)

22 f

1

r

1 .

1. f

LE TISSAGE A ARMENTitRES

Métier à tisser

Le long morceau de bois /égarement incliné, à gaucl1e du métier, est le sabre cliasse-navc/lc.

. j

1 '

1

1

1 ,

. J

:

(PHOTO CORNARO)

Fonctionnement du métier

Le peig ne fix6 sur

u

l'échasse

11

s'avance eL serre le fil de trame coutl'e la toile déjà tissée qui s'enroule lentement sur le rouleau d 'appel.

Ces mouvements se repl'odui sent pour la deuxième duite : entraî-

nés par leur harnais, ce sont, celte foi s, les fils pairs de la chaine

qui descend ent rt. les fils impairs qui mont ent ; le premier

fil

de

trame (premi ère duite) se trouve donc bien emprisonné ; la navette

lancée.par l'a utre sabre, repasse en laissa nt un e deuxi ème duite que

le peigne serre encorn une fois. El le tra va il se pou rsuit , incessant,

dans un vacarme continuel.

(25)

LE TISSAGE A ARMENTIÈRES

23

fi•létiers Jacquard (PHOTO MILl.tCAMPS)

Production de l'usine

Pour les mètiers la1·ges

(2Ul40)

la JH1\'1•1lr .. 1Tect11e son vn-cl-vi1~nt

hO

fois

par

minutP environ. Pour les mrtiNS étroits, la llflVPtte va deux fois plus vit<' puisque la dista1u·e

it

pm·euu1·ir l'St 111oi!Hlre.

C'est.

dire qu'on \'Oil av<1nre1· rnpiclenwnl le tnwail.

Il

faut environ

25

heures po111· lisser une pi1>rc rie

G O

mètres de longueur (poids:

25

kilos).

L'usine Salmon, avt·c su moyenne d1'

1.500.000

duites

ù

l'heure environ, fabrique

160

pièces pur jour, soit

10 .000

mètres

de

toile.

Prix d'un mètre de toile fine:

en

193li . J8 fr.

en '194~

: 12/i. fr.

en

19h8 :

5~5

fr .

(26)

24

1, f ;I

0

"h~1'oi(.

pa"'-

p•~. f

t.-eu

0

LE TISSAGE A ARMENTIÈRES

Lamelles casse-chaîne

Si un

fil de

la chaine casse en cours

de

travail, (ce

qui

se

produit fréquemment

),

la

lamelle casse- chaine correspondante

n

'étant pins soutenue par ce

fil

,

tombe dans

1111 cran

d

'arrèt et. le métier s'arrète seul. A l'aide d'un crochet spécial, le lisseur

repa

sse le

fil

cassé

dan

s la lamelle,

tians

le

maillon de

la lice, entre les

dent

s

du peigne, et il renoue

les

deux bouts

par

un

« 11œ

ud de

tisseur l>.

La r

éparnlion ne se voit

pas. Or

cettr.

fa

çon,

un 'seul ti

ssPur

peut

ainsi conduire six, huit,

douze et

mème

parfoi

s seize

rn

éliP

rs automa-

tiques.

nans

les

métiers

anciens, non

antornaliques,

il

n

'y

a

pas

dt> lam

elles casse-chaine el

Ir.

lissrnr

doit

surveiller son lrnvail sans

nrrc\t.

Si,

par manque ll

'at.

tcnlion,

il Ill:' voit

pa

s

qu

'

un fil de chaî

ne s'est cassé, le métier continue ù 111arc'her el

il se

forme

dans la toile

un

défaut qu

'on appelle u

palle

de

poule».

Lr

tisseur doit alors

déti

sser Ioule la

partie défec-

tueuse a

va

nt

,

puisquP

lPs tisseurs sont payés u

aux

pièces

,, .

(27)

L a pièce tel'minée est emmenée à la vérification où l'on s' assure de sa longueur, de sa qual ité, de son poids cl du soin apporté à sa fahr icn tion. On

y

npp ose alors di verses marques qui témoigneront de so n origine e t de sa qualité.

t.;n passage à la tondeuse enlère de la surface de la toile les fil s et duvets qui

y

re stent et la rend nett e et agréable au toucher

et

à la vue.

En fi n, la pièce est pli ée, emballée cl voilà prèle pour l' expé- dition en .\mérique, en Afrique, en Angleterre, aux Indes, la belle toile d 'Ar1nenti ères.

Les renseignements concernant les or1g1nes et le cléYeloppcment.

d'Armenlif>res rl dr son activité textilr, ont t'>té tirés de l'ouvrage u Armentières u, édité en 1Ul2 et dédié aux prisonniers de guerre arm1mtiérois.

Photos et tles.~ins :

COnNARD, ~l:ucq-en-Darœul ;

COLU~IBES-TEXRIJPE, Lille ; BAZIN, Armentières ;

::O.IILLECi\::O.lP.', Armentières;

SYSSAU, Anne11tiè1·cs, d'aprè-; l'opuscule 11 Armentières», el un fahleau de ::O.I. F.·C. IlACDE.

(28)

2 2 3. Le Tréport.

2 2 4 . Vignettes CEL (3).

2 2 5 . Saint-Véran.

2 2 6 . Les glaciers.

2 2 7. Le mur du son.

2 2 8 . Au Sahara.

232. Vieilles Vosges.

233. Corentin, le petit breton.

234. Le château de Versailles.

235. La forêt tropicale.

236. Quatre danses catalanes.

237. Ortho-dico CEL.

2 2 9 . Protégeons les oiseaux (1). 238. Un château de la Loire.

230. Protégeons les oiseaux (Il).

2 3 1 . Le chameau.

239. Anciennes civilisations d'Amérique.

240. Les laiteries coopératives.

La brochure : 50 fr.

La collection complète : remise 5 %

Le gérant : C. FREINET

~

IMPRIMERIE .A:GITNA 27, rue Jean-Jaurès, 27 CANNES (Alpes-M;irit.)

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