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La révolution numérique N 169. La faim cachée n est pas une fatalité. Changer de perception. interview

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Texte intégral

(1)

Le magazine

du développement agricole et rural des pays ACP

http://spore.cta.int

N°169

avril-Mai 2014 interview

MitCheLL LAy,

Coordinateur du réseau des organisations de pêcheurs des Caraïbes (CnFO)

La révolution TiC

numérique

SECUriTÉ NUTriTiONNEllE

La “faim cachée”

n’est pas une fatalité

BOiS TrOPiCal

Changer de

perception

(2)

Découvrez comment le CTA a changé la vie de nombreuses communautés rurales

VIENT DE PARAÎTRE

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exemplaire maintenant

http://publications.cta.int

(3)

© R. Burgler

4 | À la une 6 | Agriculture 8 | Élevage et pêche 9 | Environnement 10 | Recherche

11 | Entreprise et commerce 12 | Interview

13 | DOSSIER

TIC : la révolution numérique

transformer la vie des petits exploitants à travers les technologies de l’information et de la communication

17 | Point de vue

iCow : comment tirer profit des TIC

Les SMS qui révolutionnent la filière laitière

18 | Reportage

Cameroun : une nouvelle vie grâce aux TIC

Quand les agriculteurs deviennent décideurs

20 | Chaînes de valeur

Bois tropical : changer de perception 21 | Publications

25 | Agir avec le CTA

est le magazine bimestriel du Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA). Le CTA est régi par l’Accord de Cotonou entre le groupe des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) et l’Union européenne, et financé par l’UE. • CTA • Postbus 380 • 6700 AJ Wageningen, Pays-Bas • Tél. : +31 317 467 100 • Fax : +31 317 460 067 • E-mail : cta@cta.int • Site Web : www.cta.int • DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Michael Hailu • COMITÉ DE RÉDACTION : Krishan Bheenick, Isolina Boto, Thierry Doudet, Vincent Fautrel, Stéphane Gambier, Anne Legroscollard • MARKETING : Thérèse Burke • RÉDACTION : Directeur de la rédaction : Joshua Massarenti • Vita Società Editoriale S.p.A., Via Marco d’Agrate 43, 20139 Milan, Italie • Rédactrice en chef de la version anglaise : Susanna Thorp (WRENmedia Ltd) • Fressingfield, Eye, Suffolk, IP21 5SA, Royaume-Uni • Rédacteur en chef de la version française : Bénédicte Chatel (CommodAfrica), 12, avenue de Wagram, 75008 Paris, France • Rédacteur en chef de la version portugaise : Ana Gloria Lucas, Rua Aura Abranches 10, 1500-067 Lisbonne, Portugal • CORRESPONDANTS : ont participé à ce numéro N. Ackbarally (Maurice), O.

Alawode (Nigeria), M. Andriatiana (Madagascar), B. Bafana (Zimbabwe), K. Bascombe (Trinité-et-Tobago), O.

Issa (Niger), G. Kamadi (Kenya), M. A. Konte (Sénégal), P. Kouakou (Côte d’Ivoire), J. Masinde (Ouganda), A. Mbuli Tamfu (Cameroun), C. Mkoka (Malawi), E. Ntungwe (Cameroun), P. Pink (Jamaica), F. Zvomuya (Zimbabwe) • AUTRES CONTRIBUTEURS : N. Brynaert, S. Federici, A. Guillaume-Gentil, ISO Translation & Publishing, D. Juchault, K. Lohento, D. Manley, F. Mantione, M. Protz, C. Pusceddu, Tradcatts, G. Zati, • DESIGN : Intactile DESIGN, France

• MISE EN PAGE : Lai-momo, Italie • IMPRESSION : Latimer Trend & Company, UK • © CTA 2014 – ISSN 1011-0054

SeCUritÉ nUtritiOnneLLe

La “faim cachée”

n’est pas une fatalité

DOSSIER À lA unE

4 InTERvIEw

MitCheLL LAy

Pour une

pêche durable dans les

Caraïbes

12

tiC

La révolution numérique

13

Des informations sur les prix à la fourniture de services de vulgarisation, en passant par les

bulletins météo, la gestion agricole, les assurances et les services bancaires mobiles, les technologies de l’information et de la communication (TIC), particulièrement les téléphones portables, jouent un rôle clé dans la transformation du paysage rural des pays en développement. Affichant la croissance la plus rapide en termes d’abonnés mobiles, l’Afrique est un foyer d’innovation en matière d’applications mobiles, y compris celles ayant trait à l’agriculture. D’après la GSM Association, une association de fournisseurs de services de téléphonie mobile, la contribution des téléphones portables à l’économie de l’Afrique sub-saharienne devrait doubler à l’horizon 2020, générant 6,6 millions d’emplois et 30,5 milliards d’euros de recettes publiques.

L’agriculture jouant un rôle prédominant dans l’espace socio-économique africain, la hausse anticipée de la téléphonie mobile aura un impact majeur sur l’économie rurale. En novembre 2013, le CTA a organisé  une conférence internationale sur les TIC et l’agriculture (ICT4Ag) à Kigali, au Rwanda. Elle a réuni des jeunes entrepreneurs, des groupes d’agriculteurs, des professionnels du secteur agricole, des décideurs politiques, des investisseurs et des opérateurs mobiles. Lors de la journée “Plug-and-play”, des start-ups et des développeurs renommés ont présenté leurs applications. Un hackathon a rassemblé de jeunes programmeurs de toute l’Afrique de l’Est, qui ont tenté de développer la meilleure application pour répondre à un défi de l’agriculture. À l’issue de cette conférence très réussie, les participants ont appelé à une augmentation de l’accès aux TIC dans les zones rurales grâce à l’amélioration des infrastructures, un meilleur accès aux appareils et à l’énergie, et à un environnement politique propice. Ils ont encouragé les développeurs d’applications à comprendre les besoins des agriculteurs et à concevoir des logiciels en partenariat avec les utilisateurs finaux. Pour assurer la montée en puissance et une viabilité à long terme des applications ICT4Ag, les délégués ont souligné l’importance de développer des modèles commerciaux innovants. Le CTA prend à cœur nombre de ces messages et y répond en manifestant davantage de soutien aux jeunes entrepreneurs issus du secteur des TIC, en encourageant l’adoption de solutions TIC pour l’agriculture et en renforçant les partenariats en Afrique, dans les Caraïbes et dans le Pacifique.

Michael Hailu Directeur du CTA

Les TIC au service de l’agriculture

Éditorial

SOMMAIRE SPOre n° 169 - AvriL-MAi 2014

(4)

“A

ujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale souffre d’une forme ou d’une autre de malnutrition, qu’il s’agisse de la faim, de carences en micronutriments ou d’une alimentation excessive”, déclarait récemment José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO. Si la sécurité alimentaire est une priorité et figure en bonne place sur l’agenda internatio- nal, la sécurité nutritionnelle n’attire pas une attention suffisante au vu des chiffres qui révèlent l’urgence de la situation.

Quelque 2 milliards d’individus souffrent de carences en micronutriments (vitamines, minéraux et oligo-élé- ments). Environ un quart des enfants de moins de 5 ans dans le monde souffre d’un retard de croissance.

On estime que 80 % des 165 millions d’enfants affectés par ce problème vivent dans seulement 14 pays, dont la moitié en zone ACP. Au-delà des données, la malnu- trition tue, provoque des dommages irréversibles chez les enfants de moins de 2 ans et entraîne des coûts économiques pour la société. Ce qui est encore appelé

“la faim cachée” n’est pas une fatalité. La réussite de la campagne Faim Zéro (Fome Zero) au Brésil en est la parfaite illustration.

La communauté internationale, mais aussi les instances régionales, les gouvernements, le secteur privé et la société civile en prennent de plus en plus conscience. En 2011, l’IFPRI a mis sur l’agenda international la question de la relation entre l’agriculture, la nutrition et la santé (secteurs souvent isolés) lors de sa conférence interna- tionale en Inde. En 2013, ont eu lieu la Conférence inter- nationale contre la malnutrition infantile organisée par Unicef France, puis l’initiative conduite par le Royaume- Uni et le Brésil avec la signature d’un Pacte mondial sur la nutrition pour la croissance (Global Nutrition for

Growth Compact). Au Sommet du G8 de Lough Erne en Irlande du Nord, les grands de ce monde ont réaf- firmé leur engagement dans la Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition tout en apportant leur soutien au Pacte mondial et au Mouvement SUN (Renforcement de la nutrition ou Scaling Up Nutrition).

Réunissant les gouvernements, la société civile et les entreprises, SUN, créé en 2010 avec aujourd’hui 46 pays participants, symbolise le chemin parcouru dans la prise de conscience de la malnutrition.

Approche multisectorielle

La malnutrition a des causes multiples. Elle ne se résume pas à une insuffisance d’apport alimentaire. Elle doit être appréhendée de façon multisectorielle – santé, eau, assainissement, hygiène, protection sociale, sou- tien à l’agriculture, accès au marché, éducation, genre – mais aussi être coordonnée et portée sur la durée. Or, jusqu’à récemment, la nutrition était abordée surtout dans le cadre de situations d’urgence et/ou à travers des programmes sectoriels, portant plutôt sur la santé. C’est donc un changement de paradigme, la nutrition deve- nant un objectif à part entière.

L’impulsion politique et la gouvernance sont les fonda- tions indispensables pour mettre en œuvre une telle politique. À la base de la réussite de Fome Zero – en sept ans, au Brésil, la malnutrition a été réduite de 70 % et le taux de mortalité infantile de 47 % – l’engagement du Président Lula da Silva qui a fait de la sécurité alimen- taire et nutritionnelle de son pays une priorité politique.

Elle s’est appuyée sur une plate-forme multi acteurs et intersectorielle, des ressources publiques importantes et un ensemble de programmes coordonnés.

En Afrique, deux pays qui ont connu des crises alimen- taires aiguës et récurrentes font figure de pionniers

SeCUritÉ nUtritiOnneLLe

La “faim cachée”

n’est pas une fatalité

“Le droit à l’alimentation ne saurait être réduit au droit de ne pas mourir de faim”, affirmait le rapporteur spécial des

Nations-unies, Olivier de Schutter. Jusqu’à récemment, la nutrition a été négligée, abordée dans les situations d’urgence et/ou au sein de programmes sectoriels. Elle doit aujourd’hui être un objectif à part entière et bénéficier d’une approche multidimensionnelle.

À lA unE

(5)

Les Caraïbes et le

Pacifique frappés par l’obésité

le nombre de personnes obèses ou en surpoids a considérablement augmenté ces 30 dernières années. Actuellement, les plus fortes progressions sont recensées dans les pays à revenu intermédiaire et en développement. un adulte sur trois est aujourd’hui concerné, selon le rapport Future Diets de l’Overseas Development Institute (ODI), une cellule de réflexion indépendante sur les politiques humanitaires et de développement. Ce fléau affecte majoritairement les pays en développement, où l’on compte 904 millions de cas contre 557 millions dans les pays développés. A l’échelle mondiale, on meurt davantage de surpoids et d’obésité que de sous-alimentation.

Si les pays africains ne sont pas épargnés par l’obésité, les pays du Pacifique et des Caraïbes paient un lourd tribut humain et économique. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans au moins 10 pays du Pacifique plus de 50 % – voire 90 %, dans certains cas – de la population est en surpoids. Dans les Caraïbes, les chiffres ne sont guère meilleurs et les impacts sur la santé importants.

Dans ces deux régions du monde, le peu d’attention accordée à la production alimentaire locale est la principale cause d’obésité avec pour corollaire une forte dépendance à l’égard des aliments importés, globalement denses en calories et pauvres en nutriments. une combinaison qui conduit au paradoxe d’une population en surpoids et mal nourrie.

en matière de politique nutritionnelle. L’Ethiopie, où la malnutrition provoque la mort de 260 000 enfants chaque année, a adopté en 2008 une stratégie nationale à l’égard des groupes les plus vulnérables avec un ren- forcement de la coordination entre secteurs (7 minis- tères) et acteurs (agence des Nations-unies, donateurs bilatéraux, institutions de recherche). On constate une baisse de la malnutrition. En particulier le nombre d’en- fants atteints de retard de croissance diminue de près de 2,5% par an. Au Niger a été lancée l’initiative 3N,

“Les Nigériens Nourrissent les Nigériens”, avec la créa- tion en 2011 d’un Haut commissariat. En ligne de mire, l’accroissement de la production mais aussi l’améliora- tion de la qualité nutritionnelle des repas et l’approvi- sionnement régulier des marchés. Dans le Pacifique, à la suite du 39ème Forum des îles du Pacifique en 2008, un cadre pour la sécurité alimentaire a été mis en place et intégré dans le Plan du Pacifique pour renforcer la coopération régionale et l’intégration (Pacific Plan for Strengthening Regional Cooperation and Integration).

Il a été défini lors du Sommet régional alimentaire du Pacifique (Pacific Regional Food Summit) en 2010.

l’agriculture, un levier d’action majeur

Tout un chacun s’accorde à dire que le seul accrois- sement de la production alimentaire et de la produc- tivité agricole ne suffira pas à vaincre la malnutrition.

Soutenir les petites exploitations agricoles permet de générer des revenus et les revenus permettent l’accès à la nourriture. Le secteur agricole peut aussi mieux accompagner la nutrition en valorisant les productions locales traditionnelles et en promouvant des filières à forte valeur nutritive comme les fruits, les légumes, la viande, le poisson. Ceci permet de diversifier les régimes alimentaires, d’améliorer leur qualité et de rendre plus accessibles les aliments nutritionnellement riches. En outre, le développement de chaînes de valeur rend pos- sible la conservation, le stockage et la transformation des produits. Sensibiliser le monde agricole, en particu- lier les femmes, à la qualité nutritionnelle des aliments semble aussi indispensable.

L’appel à de nouvelles technologies, telles la “bio fortification”, est aussi une réponse. Il s’agit d’enrichir en nutriments – notamment en vitamine A, en zinc et en fer – les variétés locales de céréales, de légumes ou encore de légumineuses. La patate douce à chaire orange, riche en bêta carotène, est l’un des exemples les plus aboutis. Elle a été notamment diffusée en Afrique de l’Est avec des résultats concluants (voir Spore N°165). Des groupes privés investissent ce créneau, tels que Nestlé qui, dans son centre de recherche en Côte d’Ivoire, travaille sur des variétés de semences de mil, maïs, riz et manioc fortifiés.

Plus en aval, au niveau de la transformation, des com- pléments en nutriments peuvent aussi être incorporés.

Ainsi, l’Initiative d’enrichissement de la farine encourage l’ajout de vitamines et minéraux dans les farines de blé et de maïs, pour un coût estimé entre 0,10 et 0,14 € par personne et par an. La farine fortifiée en acide folique permet de réduire les malformations du tube neural des enfants. Au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie ou encore dans les 11 pays de la CEDEAO, l’enrichissement de la farine est obligatoire. À noter que 10 des 15 pays de la

CEDEAO ont également rendu obligatoire l’enrichisse- ment en vitamine A des huiles végétales raffinées. Autre initiative, l’Alliance mondiale pour l’amélioration de la nutrition (GAIN) qui, depuis 2002, encourage les parte- nariats public-privé pour favoriser l’accès aux aliments nutritifs avec l’objectif d’atteindre un milliard de per- sonnes d’ici à 2015.

Sans aucun doute, le mouvement est en marche. Les chemins seront certainement semés d’embûches et cer- tains acteurs, surtout émanant de la société civile mais aussi des instances comme l’Observatoire du droit à l’ali- mentation et la nutrition, émettent certaines critiques : manque de transparence, risque de conflits d’intérêt, manipulation génétique (OGM). Ces critiques relèvent surtout de l’implication du secteur privé et de sa volonté

“cachée” de capter de nouveaux marchés. Un des moyens de les atténuer serait que l’Afrique développe sa propre recherche nutritionnelle. Et elle y travaille...

Anne Guillaume-Gentil

à la une

(6)

AGRICulTuRE

■Expérimenté en Ethiopie, au Malawi, au Mozambique, au Niger et au Sénégal, le Programme Acheter aux Africains pour l’Afrique (PAA), consiste à acheter des vivres auprès des petits producteurs africains pour approvisionner des cantines scolaires dans les cinq pays. “Ce projet est en voie de recon- duction et de consolidation pour avoir donné des résultats satisfaisants”, observe le bureau du Programme alimentaire mondial (PAM) à Niamey.

Dans sa phase pilote, le programme a impliqué 424 écoles, soit 120 000 élèves, dans les pays concernés. “Au Niger, l’opé- ration a touché environ 90 écoles sur quelque 700 écoles primaires auxquelles le PAM fournit de la nourriture et près de 500 petits exploitants ruraux ont bénéfi- cié des achats directs”, souligne le PAM.

Il s’agit, grâce à cette initiative conjoin- tement menée avec le Fonds des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), et d’autres partenaires occiden- taux, “de lutter contre la faim et la mal- nutrition, améliorer les revenus des pay- sans et maintenir durablement les enfants à l’école”.

RECHERCHE GÉNÉTIQUE

Ouverture d’une école de sélection végétale au Kenya

En décembre 2013, le Consortium sur les cultures orphelines en Afrique a ouvert l’African Plant Breeding Academy à Nairobi, dans le but d’améliorer les moyens de subsistance des petits agriculteurs, de réduire la faim et d’assurer l’approvisionnement alimentaire sur le continent. Cette école utilisera les dernières techniques scientifiques pour séquencer, assembler et annoter génétiquement les génomes de 100 cultures africaines traditionnelles. L’objectif est de promouvoir le développement de cultures plus robustes, avec une plus grande valeur nutritive, une résilience renforcée et des rendements supérieurs. L’école formera en outre 250 sélectionneurs de plantes et techniciens à la génomique et à la sélection assistée par marqueurs sur une période de cinq ans. La première culture séquencée sera celle du baobab.

CULtUreS

une variété de maïs résistante à la nécrose létale du maïs

Une nouvelle variété de maïs résistante à la sécheresse, le we1101 ou “Drought tego”, développée initialement dans le cadre du projet du Maïs Économe en eau pour l’Afrique (weMA – water efficient Maize for Africa), a fait preuve d’une certaine tolérance à la nécrose létale du maïs, une maladie susceptible de ravager les récoltes.

en 2012, les paysans du Kenya ont perdu l’équivalent d’environ 17 millions d’euros suite à la contamination par cette maladie de 26 000 ha de maïs.

eAU Des pompes très productives

Grâce à l’utilisation d’une pompe hydraulique améliorée à faible coût, plus de 220 000 petits agriculteurs de 20 pays africains gagnent chaque année au moins 509 € supplémentaires suite à l’amélioration de leur productivité et à la baisse du coût de l’accès à l’eau. La pompe, connue sous le nom de Money Maker, permet de puiser l’eau à sept mètres de profondeur et coûte environ 50 €.

KickStart international, qui a mis au point la pompe, réalise actuellement des essais avec une version photovoltaïque, qui devrait être commercialisée au Kenya d’ici 2015.

LUtte COntre LA PAUvretÉ

Conjuguer école et agriculture

MAniOC

Améliorer la

sécurité alimentaire au Cameroun

RIZ

Vers l’autosuffisance en Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire entend couvrir sa consommation en riz d’ici 2016. Le gouvernement a donc dévoilé les grands axes de sa politique qui mise sur le secteur privé, la réalisation d’aménagements hydro-agricoles, la fourniture aux producteurs des semences sélectionnées et un encadrement. Une politique qui s’inscrit pleinement dans l’Offensive régionale pour la relance durable de la production de riz en Afrique de l’Ouest, portée par la CEDEAO.

Le pays compte produire 1,9 million de tonnes (Mt) de riz contre 1,3 Mt en 2013 et 700 000 tonnes en 2010. Selon l’Office national pour le développement de la riziculture (ONDR), les importations de riz ont déjà diminué de 30 % entre 2012 et 2013.

■Les agriculteurs de Garoua, dans le nord du Cameroun, ont augmenté le rendement du manioc en adoptant des variétés qui résistent aux maladies et à la sécheresse.

Les agents de vulgarisation et les chercheurs du ministère de l’Agriculture ont également enseigné aux agriculteurs comment cultiver des plantes plus productives par le croise- ment de racines et de tubercules. “Les pénu- ries alimentaires dues à la sècheresse ou aux maladies étaient monnaie courante, explique Bouba Achile, producteur de manioc. Mais les nouvelles plantes donnent une meilleure récolte, année après année.” En 2010, Achille a reçu 100 kg de boutures améliorées, qui lui ont permis de récolter 800 kg de manioc.

Pour transformer le secteur agricole et ainsi augmenter la productivité et les moyens de subsistance des petits exploitants agricoles, le gouvernement camerounais a investi dans des variétés de maïs, de blé et de manioc améliorées, de qualité supérieure et à plus haut rendement.

© P. Kouakou

© ICRAF/C. Pye-Smith

Culture de manioc au Nord du Cameroun.

© Trees for the future

(7)

AGRICulTuRE

■ Les petits producteurs de manioc du Nigeria bénéficient d’une hausse de la demande locale et à l’exportation de chips et de farine de manioc.

Pour réduire la facture des importations de blé, le gouvernement a introduit une politique qui oblige les détaillants étrangers – tels que Spar, qui exploite des supermarchés dans le pays – à utiliser 20 % de farine de manioc produite localement et 80 % de farine de blé dans la fabrication de pain, de gâteaux, de beignets et autres pâtisseries. En raison de l’augmentation de la demande, les banques commerciales sont de plus en plus disposées à octroyer une aide financière à la fabrication de farine de manioc, tandis que les agriculteurs augmentent la superficie consacrée à la production de manioc.

En 2012, le gouvernement nigérian a augmenté la taxe à l’importation sur le blé pour améliorer la compétitivité de la farine de manioc locale. Afin de développer l’industrie du manioc, de créer des emplois et d’accroître les revenus, plus de 750 maîtres boulangers ont été formés à la fabrication de pain de manioc. Selon les estimations du gouvernement fédéral, ces mesures devraient permettre de réduire de 20 %, soit environ 500 millions d’euros, la facture annuelle des importations de blé. Le gouvernement prévoit de passer à 40 % le pourcentage de farine de manioc mélangée à la farine de blé d’ici 2015.

COtOn

Mieux informer par la radio

L’Association interprofessionnelle de la filière coton en Côte d’Ivoire (Intercoton) veut améliorer la

communication avec les producteurs. Elle vient de signer un partenariat avec une dizaine de radios de proximité émettant dans le bassin cotonnier. Elle diffusera en français, en malinké et en sénoufo des informations sur les activités de la filière mais aussi des messages de vulgarisation des bonnes pratiques susceptibles d’aider les producteurs de coton à améliorer leurs revenus.

CULtUre

L’hévéa, le bon partenaire

Se développer à l’ombre d’arbres de plus de 25 mètres de haut, c’est non seulement possible mais aussi rentable. Hévéa et cultures pérennes, tels que le caféier et le cacaoyer, font bon ménage. C’est ce que viennent de démontrer en Côte d’Ivoire des chercheurs du CIRAD, du Centre national de recherche agronomique (CNRA) et de la société hévéicole Hévégo après un essai sur 17 ans où ont été mesurés les coûts des intrants et de la main-d’œuvre ainsi que les productions dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Résultat, les rendements cumulés d’une association hévéa avec une culture pérenne permettent d’obtenir un excédent global de production par rapport à la monoculture d’hévéa compris entre 17 et 21 %. En outre, cette association permet de réduire la concurrence pour la terre et de diversifier les revenus des agriculteurs.

MAÏS Des résultats pour un projet à grande échelle

en 2012, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural du Cameroun a introduit la production de maïs à grande échelle dans le département de la haute Sanaga avec l’objectif d’améliorer la sécurité alimentaire.

Avec 3 000 ha de terres emblavés avec des semences de maïs hybride fournies par l’institut de recherche agronomique pour le développement, 2 770 tonnes de maïs ont été produites en 2013, contre 765 tonnes en 2011.

AGriCULtUre BiOLOGiQUe

Former les jeunes

Une école de formation à l’agriculture biologique a été créée à l’île Maurice. Destinée aux jeunes âgés de 14 à 18 ans et ayant échoué dans le système classique, l’école dispense des cours théoriques dans une salle de classe appelée “eco-School”. ils sont ensuite mis en pratique sur le terrain de la Maison familiale rurale, attenante à la classe. Cet établissement ambitionne de faciliter l’insertion sociale et professionnelle de ces jeunes.

POLitiQUe

Valoriser le manioc

tÉLÉ-irriGAtiOn

Contrôle à distance

© Jbdodane

■Un système de télé-irrigation a été mis au point par un jeune inventeur nigérien, Abdou Maman Kané. Il permet aux pay- sans d’accroître leurs superficies irrigables, d’économiser l’eau et de vaquer à d’autres occupations pendant le temps d’arrosage.

Le dispositif fonctionne à l’énergie solaire et grâce à un téléphone portable avec lequel le paysan peut actionner à distance l’arro- sage de ses cultures, selon une durée chro- nométrée, en appelant tout simplement un numéro.

Selon Abdou Maman, “le système permet aussi d’abreuver à distance des animaux, de disposer de données météorologiques et hydrologiques et également de filtrer l’eau et de l’emmagasiner dans des réser- voirs pour la consommation humaine”. “Le temps d’arrosage est fonction de la superfi- cie exploitée. Une fois que les plantes ont reçu la quantité nécessaire d’eau, le méca- nisme s’arrête de lui-même”, explique-t-il.

Brevetée par l’Organisation de la propriété intellectuelle (OPI), l’invention suscite un vif engouement des producteurs qui y recourent pour accroître leurs superficies et leurs rendements.

© Gates Foundation

© IFDC

Au Nigeria, les détaillants étrangers sont obligés d’utiliser 20 % de farine de manioc locale.

Le système de télé-irrigation mis au point par Abdou Maman Kané.

© TECH-INNOV/A. Maman

(8)

ÉlEvAGE ET PÊCHE

tryPAnOSOMOSe

Des glossines sous contrôle

En Guinée, au Burkina Faso, Ghana, Mali, Sénégal, et au Tchad les chercheurs disposent désormais de stratégies de contrôle des glossines, ou mouches tsé-tsé, vecteurs de la trypanosome animale africaine. Adaptées à chaque pays, elles permettent de réduire leur impact de 80 à 98 % dans certaines zones. Au Sénégal, le choix a porté sur l’éradication en réduisant les densités grâce au piégeage des mouches et au traitement insecticide du bétail, puis par des lâchers aériens de mouches mâles stériles. Au Ghana, c’est la technique de pulvérisation aérienne séquentielle qui a été mise en œuvre ; le Tchad a opté pour les traitements du bétail en pédiluves.

CLiMAt

Initiative

communautaire

Un projet communautaire d’adaptation au changement climatique développé dans le comté d’isiolo au Kenya, a été étendu à quatre autres comtés (couvrant 29 % de la superficie du pays). Les projets proposés par les communautés comprennent un laboratoire pour les maladies du bétail à Kinna, le développement d’accords locaux pour renforcer le système dedha de rotation des pâturages, et la gestion de l’accès à l’eau en saison sèche.

vOLAiLLe

Supports pédagogiques

La FAO a produit une série de 13 vidéos pédagogiques destinées à former du personnel technique pour l’élevage de volaille. elles abordent des questions telles que : production de revenus et égalité des genres, nutrition et alimentation dans les différents systèmes de production de volaille, et santé et lutte contre les maladies. Ces vidéos sont disponibles sur le site

http://tinyurl.com/lozyl5z

FeMMeS

Des visions partagées

La TRY Oyster Women’s Association de Gambie est passée de 40 membres en 2007 à plus de 500 membres issus de 15 communautés. Elle est devenue le premier groupe de femmes en Afrique à obtenir les droits d’exploitation exclusifs d’une zone de pêche côtière, dans le cadre d’un plan de cogestion. Les femmes ont établi une période de repos biologique de 8 mois pour éviter la surpêche et protéger l’habitat des mangroves. De mars à juin, elles récoltent des bancs de coquillages sauvages. Grâce à la période de fermeture, les huîtres sont plus grandes et leur prix au kilo est donc plus élevé. Les femmes ont également été formées aux méthodes de manutention et de traitement hygiéniques, à l’aquaculture et à la gestion commerciale.

■La productivité de l’écotype Fulani, un poulet local élevé par les Peuls dans le nord du Nigeria, a été améliorée grâce au croisement de cette race avec la souche d’origine européenne “Hubbard” (caractérisée par un excellent rendement en viande) et la souche d’origine américaine “Dominant Black” qui produit de grandes quantités d’œufs. Ces poulets croisés produisent 10 % d’œufs en plus que la race traditionnelle et leur poids est également un peu plus élevé. Adaptés aux conditions locales, ils ont un meilleur taux de survie face aux risques environnementaux et sanitaires que les races importées.

Environ un producteur sur quatre élève des poulets “écotype Fulani” croisés. Mais la plupart des grands producteurs commerciaux dépendent toujours fortement des races importées pour la production d’œufs, malgré un taux de mortalité important, car les autres espèces ne sont pas disponibles. Les chercheurs sont convaincus que plus ces races croisées seront répandues, plus le coût en devises lié aux importations de cheptels parentaux diminuera.

■Aider les éleveurs à lutter contre les maladies de leur cheptel et le vol de bétail, tel est l’ambition du projet “Daral”, lancé fin janvier à Passy au Sénégal. Fruit d’une coopération entre Coders4Africa, Microsoft, le gouvernement sénégalais et des acteurs de la société civile, Daral est une application composée de deux plates-formes Web et SMS, toutes deux communiquant avec une base de données centralisée. Le rôle de l’interface web est de permettre la collecte et la visualisation des données relatives aux éleveurs et à leur cheptel. Quant à

l’interface mobile (SMS), elle permettra aux éleveurs d’interagir avec les vétérinaires et les agents de l’ordre de leur localité en cas d’alerte épidémiologique ou de vol de bétail.

Daral permet d’identifier le bétail et de le tracer, ce qui concourra aussi à améliorer les statistiques sur l’élevage.

La phase pilote du projet se déroule dans la région de Fatick et une partie de celle de Kaolack, et compte toucher près de 8 000 éleveurs professionnels (qui possèdent plus de 10 têtes de bétail) et 15 000 petits éleveurs (1 à 10 têtes).

POULetS LOCAUX

Croiser les espèces pour augmenter les revenus

GeStiOn DU BÉtAiL

Innovation technologique

Ci-dessus : poulet d’écotype Fulani.

© TRY Oyster Women’s Association © O. Alawode

(9)

EnvIROnnEMEnT

LÉGUMineUSeS

L’azote au service des petits exploitants

L’utilisation de variétés améliorées de légumineuses fixatrices d’azote (soja, niébé, arachide et haricot) et d’inoculation par rhizobiums, des bactéries fixatrices d’azote présentes naturellement dans le sol, d’engrais riches en phosphore et de pratiques de gestion agricole améliorées permettent de multiplier par plus de deux le rendement des légumineuses. Elle permet aussi d’améliorer d’au moins 50 % les résultats des récoltes successives grâce à l’augmentation des taux d’azote dans le sol. Les légumineuses retirent l’azote de l’atmosphère grâce à une symbiose avec les rhizobiums, ce qui contribue à améliorer la santé des sols et la productivité globale du système agricole. Depuis 2009, plus de 250 000 petites exploitations agricoles de huit pays africains ont été approvisionnées en légumineuses d’un génotype amélioré dans le cadre du projet N2Africa (Fixation d’azote en Afrique).

■ Au Rwanda, la technologie numérique et par satellite est utilisée pour diffuser des infor- mations d’alerte précoce sur le climat et la ges- tion des cultures, y compris sur les maladies et les nuisibles. L’objectif est d’aider les agri- culteurs à améliorer leur rendement. Weather Safe Ltd, en partenariat avec l’Agence spatiale européenne, combine le suivi de la météo locale, la modélisation de données agricoles et les données satellitaires à haute résolution pour fournir aux agriculteurs des informa- tions vitales par le biais d’un service Internet et mobile simple d’utilisation. “Les agricul- teurs n’ont pas seulement besoin de matériel, mais aussi d’informations sur les changements météorologiques, les marchés, la fertilité et la texture des sols, ainsi que sur la topographie”, explique David Mills, directeur de Weather Safe Rwanda. Dans un premier temps, ces informations ne sont fournies qu’aux produc- teurs de café, dans le cadre d’un projet pilote.

Parallèlement, des agronomes ont été formés à la science des données numériques et par satellite. La météo intelligente a été présen- tée à la conférence ICT4Ag organisée par le CTA et le ministère de l’Agriculture rwandais à Kigali en novembre 2013.

ALerte PrÉCOCe

Météo intelligente

■Une étude récente menée par l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et ses partenaires montre que la producti- vité du coton au Cameroun pourrait forte- ment augmenter d’ici 2050, contrairement à d’autres cultures qui seront affectées par le changement climatique. D’après les pro- jections réalisées sur la base de six scénarios climatiques, l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère (CO2) entraînera une hausse des rendements du coton, une concentration plus élevée de CO2 stimu- lant en effet la production. Les chercheurs prédisent une élévation possible des rende- ments annuels jusqu’à 30 kg par hectare.

En outre, les pratiques agricoles de conservation sont également prometteuses pour la culture du coton dans le pays. Ces dix dernières années, de nombreux agri- culteurs camerounais ont adopté des tech- niques de conservation comme le semis sous couvert végétal, le travail limité du sol et le

paillage. Les chercheurs de l’IRD affirment que ces pratiques limitent la dégradation des terres cultivées et contrecarrent les effets du changement climatique sur les cultures. Toutefois, l’excès de précipitations dû au changement climatique menace tou- jours la production de coton car le ruisselle- ment accru des eaux emporte les précieuses couches supérieures du sol et les intrants.

COtOn

Effets positifs du changement climatique

reBOiSeMent

La raison d’espérer

En 2005, Madagascar a lancé le Programme de Promotion des Revenus Ruraux (PPRR) en distribuant quelque 1,4 million de plants de girofliers, de litchis, de caféiers et d’espèces agro forestières et fruitières à plus de 12 000 familles villageoises du littoral Est de l’île. Ces jeunes plants mis en terre commencent à donner leurs fruits. Ainsi les paysans, qui pratiquaient des cultures vivrières, diversifient leurs activités avec ces plantations et disposent d’une nouvelle source de revenus. En outre, ces arbres contribuent à la protection des bassins versants et à la restauration du sol.

OiSeAUX DeStrUCteUrS

Du sorgho au menu du quelea

Dans l’est du Kenya, une variété de sorgho à maturation précoce et résistante à la sécheresse (Gadam) est très appréciée du quelea à bec rouge. Cet oiseau, qui se déplace en groupe, s’attaque aux cultures avant même les récoltes. Les agriculteurs utilisent des pétards et des disques compact (CD) réfléchissants pour limiter les pertes, tandis que des chercheurs kenyans tentent de produire une variété hybride moins “appétissante” pour le quelea.

PUitS De CArBOne

les atouts de l’iroko

Originaire d’Afrique de l’Ouest, le teck nigérian (iroko) est un puits de carbone à long terme. Des chercheurs ont découvert que l’iroko planté dans un sol sec et acide, et traité avec des bactéries, absorbe le dioxyde de carbone de l’atmosphère et le combine avec le calcium contenu dans le sol pour produire du calcaire qui améliore la qualité de la terre. D’autres arbres africains peuvent produire du calcaire mais l’iroko est le plus efficace.

© Médiascope

© C. Mkoka

Un climatologue forme des agriculteurs rwandais sur l’exploitation de données météorologiques pour mieux gérer leurs cultures.

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RECHERCHE

AFLAtOXine

Réponse immédiate

Mise au point par des chercheurs de l’Université du Colorado et l’entreprise Mobile Assay, “Lab–on–Mobile–Device (LMD)” est une application pour smartphone, qui permet d’identifier la présence d’aflatoxine. Rapide – il suffit de prendre une photo–, accessible – chaque test de dépistage coûte de 2 à 3 US$ (1,5 à 2,2 €), contre environ 15 US$ (11 €) pour ceux réalisés en laboratoire –, l’application fournit aux agriculteurs, où qu’ils se trouvent, un diagnostic fiable et précis. LMD mesure le niveau de contamination par les aflatoxines en analysant les nuances des bandes de couleurs sur les bandelettes test prises en photo. Depuis septembre 2013, LMD est expérimentée sur le terrain dans cinq sites en Afrique de l’Est.

FertiLitÉ DU SOL

Les boues d’épuration améliorent les rendements

Des recherches réalisées au Malawi ont révélé que les “boues d’épuration”, un sous-produit de la mélasse, constituent un engrais organique efficace, qui améliore la fertilité des sols et le rendement du maïs. Lors du traitement de la canne à sucre, un agent de clarification est utilisé pour enlever les particules solides des liquides ; le jus clair est extrait à la surface et les dépôts de boue sont enlevés par le bas. Ces boues ont une texture limoneuse, une composition chimique proche de la tourbe et sont riches en azote, en magnésium et en potassium. Les agriculteurs du district sucrier de Nkhotakota utilisent actuellement les boues d’épuration, disponibles en abondance auprès de la Ethanol Company Malawi Limited.

■Rien ne se perd dans la canne à sucre. Après le jus, le sucre, la mélasse, la vinasse, l’éthanol et la bagasse, des chercheurs mauriciens ont trouvé le moyen de transformer les feuilles en bioplastique. Jusqu’à présent, les feuilles étaient utilisées comme fourrage pour le bétail et comme litière dans les étables.

Des centaines de milliers de tonnes de feuilles sont maintenant abandonnées dans les champs, l’élevage se faisant rare en île Maurice.

Des chercheurs de l’Institut des recherches de l’industrie sucrière (MSIRI) sont parvenus à transformer ces résidus de cannes à sucre en plastique d’origine végétale, le polyhydroxyalkanoate (PHAs), communément appelé bioplastique ou agroplastique. Ce matériau peut être utilisé dans la fabrication de plusieurs objets comme des bouteilles, de la vaisselle jetable, des stylos, des rasoirs ou des sacs plastiques, indique le directeur de l’Institut, Salem Saumtally. Le coût de production du bioplastique est plus élevé que celui du plastique d’origine pétrochimique.

Mais avec l’interdiction des sacs plastiques traditionnels, l’agroplastique issu des feuilles de cannes, qui se dégrade en quelques semaine et peut-être transformé en engrais, a un avenir.

■Comment combattre les mouches des fruits ? Par une gamme variée de “techniques de lutte biologique” dont la plus efficace est la fourmi tisserande africaine (Oecophylla longi- noda). Présentes dans les forêts tropicales, les fourmis tisserandes sont des colonies complexes, vivant en sociétés très organisées, à l’image des abeilles. Elles ont la capacité d’éliminer tout intrus sur leur territoire en développant des stratégies pour chasser les insectes qui se trouvent dans le feuillage et sur le sol au pied de l’arbre, et ainsi les captu- rer. Elles exercent aussi une action de répul- sion en émettant des phéromones détournant les mouches des fruits. Ces résultats ont été obtenus dans le cadre du projet régional de lutte contre les mouches des fruits centré sur la mangue, le Waffi (West African Fruit Fly Initiative), projet lancé conjointement par le CIRAD et l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) en 2008.

Prédation et répulsion ne sont pas les seuls avantages de ces fourmis. Elles protègent les arbres fruitiers contre certains parasites, comme les hémiptères, agissent comme répul- sif sur les roussettes et améliorent la qualité des fruits, leur présence dans l’arbre augmen- tant la concentration en sucre des fruits et réduisant leur acidité.

AGrOPLAStiQUe

Débouchés pour les feuilles de cannes

PALUDiSMe

un prix scientifique bien mérité

Le Dr Abdoulaye Diabate, du Burkina Faso, a remporté un prix de la royal Society britannique pour sa recherche sur le comportement sexuel des moustiques. il a découvert que les essaims de moustiques utilisent des repères précis pour se rassembler et se reproduire, ce qui ouvre la voie à des solutions permettant de les cibler et aussi d’estimer avec précision plusieurs paramètres clés impliqués dans la transmission du paludisme.

trAvAiL AGriCOLe

Réduire la pénibilité

Composé d’un broyeur, d’un moulin et d’une baratte, le “complexe Alafia” a été mis au point par l’institut national de recherches agricoles du Bénin (inrAB). Cet ensemble de machines facilite le travail de traitement du karité auparavant effectué à la main par les femmes, accroît la productivité et réduit la pénibilité du travail. toutefois, son coût est jugé trop élevé, de plus d’un million de francs CFA (1 500 euros).

Les multiples usages de la canne à sucre.

MOUCheS DeS FrUitS

Merveilleuses

fourmis tisserandes

© N. Ackbarally

© Mobile Assay

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EnTREPRISE ET COMMERCE

MiCrOFinAnCe

Crédit idoine pour petits producteurs

Dans le cadre du “Cocoa Livelihood Programme” de la Fondation mondiale du cacao (WCF), l’institution de micro finance Advans Côte d’Ivoire a lancé en 2012 un produit de financement spécifique pour les petits producteurs de cacao. “Crédit Cacao” permet à une coopérative ou un traitant de bénéficier - sous certaines conditions - d’un crédit allant de 1 à 50 millions de FCFA (de 1 500 à 7 600 €) sur un an pour acheter des engrais et produits phytosanitaires. Le crédit est remboursé par le prélèvement sur les livraisons de cacao dans le cadre d’un accord avec l’exportateur.

Depuis 2012, plus de 3 700 producteurs ivoiriens ont bénéficié de ce crédit. Advans compte développer ce mécanisme dans le pays et, à moyen terme, dans l’ensemble des pays exportateurs de cacao en Afrique de l’Ouest.

vAniLLe

Rémunération haut de gamme

Heilala Vanilla, un producteur de vanille des Tonga, est devenu une marque haut de gamme en pénétrant le marché japonais où sont exportés ses gousses et autres produits dérivés (extrait, pâte, sucre et sirop). L’entreprise possède sa propre plantation aux Tonga en partenariat avec les communautés locales, et toutes les étapes de transformation, commercialisation et distribution sont menées depuis le siège de la société à Tauranga en Nouvelle-Zélande. Grâce à l’appui du projet Accroissement du commerce de produits agricoles (‘Increasing Agricultural Commodity Trade-IACT), financé par l’Union européenne et mis en œuvre par le Secrétariat de la Communauté du Pacifique (SPC), Heilala Vanilla a pu obtenir une certification biologique, acheter des équipements spécialisés et se former aux meilleures pratiques commerciales.

CACAO

une production en hausse

Selon les nouveaux chiffres publiés par le Conseil de l’industrie du cacao de la Jamaïque, la production de cacao dans l’île a augmenté de plus de 100 %, avec 476 tonnes produites durant la saison 2011-12, soit l’équivalent de 150 millions de dollars (110 millions d’euros), contre 216 tonnes en 2010/11. Cette hausse est attribuée aux investissements de l’Ue dans le renforcement des capacités et dans l’infrastructure. environ 7 000 agriculteurs produisent du cacao, sur 3 500 ha.

BOiS Créer de la valeur ajoutée

La Société nationale des bois du Gabon (SnBG) a lancé sa troisième unité de transformation dédiée au déroulage et au contreplaqué. La décision du gouvernement fin 2009 d’interdire les exportations de grumes afin de favoriser la production à valeur ajoutée locale a conduit la société à proposer en 2010 un plan de développement. Deux ans plus tard, deux usines étaient ouvertes, l’une de sciages et l’autre de plaques tranchées.

■ Changement d’échelle pour le prin- cipal label du commerce équitable. En effet, Fairtrade International a adopté un modèle complémentaire de labellisation, les Programmes d’Approvisionnement Fairtrade (Fairtrade Sourcing Programs-FSP) avec pour ambition d’accroître les ventes des petits pro- ducteurs. Comment ? Pour un produit donné, l’entreprise pourra faire le choix de s’approvi- sionner pour une seule matière première en fairtrade, par exemple le cacao dans une barre chocolatée mais non le sucre ou le lait. Un logo spécifique indiquera le FSP.

Alors qu’aujourd’hui seul 1,2 % du cacao mondial est échangé aux conditions du com- merce équitable Fairtrade, avec le FSP, les ventes de cacao Fairtrade augmenteront de 14 %, soit 6 000 tonnes. Ceci générera 1,2 mil- lion de dollars (876 000 €) supplémentaires de Prime de développement pour les produc- teurs, selon Max Havelaar. Neuf entreprises, dont Mars et des distributeurs en Allemagne, en Suisse et au Japon, ont déjà signé des contrats dans le cadre de ces nouveaux pro- grammes, qui ne concernent aujourd’hui que le cacao, le coton et le sucre.

■Dans le cadre du projet “Growth for Uganda”, démarré en avril 2013 et qui ambi- tionne d’améliorer la situation des petits producteurs, l’entreprise allemande K+S KALI GmbH et l’ONG japonaise Sasakawa Africa Association (SAA) viennent de mettre en place le Mobile Farmer’s Training Centre.

Equipé d’un laboratoire d’analyse des sols, cette unité mobile de formation va sillonner l’ensemble du pays, accédant à des villages et des communautés les plus reculées dans des conditions difficiles tant au niveau des routes que de la météo. Cette unité permettra de dis- penser aux agriculteurs des formations allant de la nutrition des plants jusqu’à leur com- mercialisation, en mettant l’accent sur l’amé- lioration et le maintien de la fertilité des sols.

Dans la première phase du projet (avril à août 2013), Growth for Uganda, a formé 10 000 petits exploitants dans les districts Dokolo et Apac. Dans la seconde phase, qui court jusqu’à mi-2014, 10 000 nouveaux agri- culteurs devraient être formés et sur les cinq prochaines années, 50 000 supplémentaires.

Ces six pages ont été réalisées avec la contribution de : N. ackbarally (Maurice), O. alawode (nigeria), M. andriatiana (Madagascar), B. Bafana (Zimbabwe), O. issa (niger), G. Kamadi (Kenya), M. a. Konte (Sénégal), P. Kouakou (Côte d’ivoire), C. Mkoka (Malawi), E. Ntungwe (Cameroun), P. Pink (Jamaica)

FAirtrADe

Approvisionnement équitable

FOrMAtiOn

La mobilité au service de la productivité

© H. Vanilla

© K+S KALI GmbH/A. Fischer

L’unité mobile du Farmer’s Training Centre sillonne l’Ouganda pour dispenser des formations aux agriculteurs.

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InTERvIEw

Quels sont selon vous les principaux défis que devra relever le secteur des pêches au cours de la prochaine décennie ?

L’enjeu de la conservation préoccupe de plus en plus les pêcheurs et pèse toujours davantage sur leurs moyens d’existence. Ces dernières décennies ont vu la mise en place de programmes spécifiques portant sur la conservation. Certains de ces programmes sont directement liés à la structure organisationnelle des entreprises de pêche dans l’économie mondiale. Ainsi, directement ou indirectement, ils dressent des obstacles à l’activité des pêcheurs. Par exemple, si un programme d’un organisme de conservation favorise les zones marines protégées, les restrictions de pêche ou les quotas individuels, il limite en réalité l’espace ou les ressources auxquels les pêcheurs ont accès. Et même si ces programmes se fondent sur des recherches scientifiques, les observations des pêcheurs, qui passent beaucoup plus de temps sur l’océan que les chercheurs, sont parfois différentes.

Le défi consiste ici à apprendre la façon dont nous pouvons travailler avec la communauté scientifique pour trouver un équilibre entre conservation et utilisation durable des ressources halieutiques. Nous (notre réseau) pensons fermement que les pays des Caraïbes devraient tirer le meilleur parti possible de leurs ressources, que ce soit pour éradiquer la pauvreté ou promouvoir un développement économique à long terme.

Comment les TIC changent-elles la manière dont l’information est partagée avec les petits pêcheurs ?

Actuellement, le fonctionnement de notre réseau repose exclusivement sur les TIC (Internet, Skype et le service GoToMeeting).

Ces technologies sont très utiles pour une région aussi géographiquement dispersée que les Caraïbes. En partenariat avec l’Université des Antilles, nous avons aussi développé le concept “mFisheries” (pêches mobiles), un point d’information unique. Il comprend un ensemble innovant d’applications mobiles et web créées à l’intention des petits pêcheurs, transformateurs, revendeurs, grossistes et consommateurs. L’information est utilisée par les pêcheurs pour planifier les campagnes de pêche, marquer les sites de pêche, obtenir les prix du marché et les prévisions météorologiques ou partager les informations avec la communauté des pêcheurs. Le concept

“mFisheries2” est actuellement en cours d’élaboration pour répondre aux demandes régionales dans le secteur.

Comment ce secteur peut-il davantage s’orienter vers les marchés tout en maintenant un environnement durable ?

La politique commune de la pêche se fonde sur une approche axée sur les marchés. Sur le plan international, les économies d’échelle ne nous permettent pas d’être compétitifs alors que le commerce régional de la pêche présente un potentiel intéressant. Des facteurs comme la certification et les normes constituent des barrières commerciales pour les petits pêcheurs, même s’ils proposent leurs produits de manière durable. La politique ne traite pas précisément de cette question alors qu’elle est dissuasive pour le

commerce international. En outre, la politique de la pêche est un ensemble de directives relativement générales. Une fois adoptée par les chefs d’État, elle peut servir d’instrument au service des pêcheurs pour réclamer une plus grande participation aux questions de gouvernance. Elle peut aussi permettre aux gouvernements de préciser leurs propres objectifs en matière de commercialisation, notamment pour les échanges interrégionaux.

En ce qui concerne la durabilité, nous avons besoin d’une approche éco-systémique afin que les pêcheurs soient conscients de la manière dont ils pêchent et dont ils peuvent atténuer leur impact sur l’habitat du poisson.

Un tel effort nécessitera des recherches et une collaboration entre chercheurs et pêcheurs qui, une fois mise en place, devrait générer des informations pertinentes sur l’ampleur des ressources, leur diversité et la manière dont les pêcheurs peuvent accéder au mieux à cette diversité tout en assurant leur prospérité économique à long terme.

Cette approche de la pêche peut-elle bénéficier à d’autres petits états insulaires ?

Bien que je connaisse mal les autres régions concernées, le partage des enseignements, expériences et difficultés peut bénéficier à d’autres parties. Toutefois, comme nous vivons dans des cultures différentes, nous ne devrions pas nous attendre à obtenir des résultats identiques même si nous copions ces enseignements.

Keron Bascombe

MitCheLL LAy

Pour une pêche durable dans les Caraïbes

Mitchell Lay est le coordinateur du Réseau des organisations de pêcheurs des Caraïbes (CNFO). Créé dans le cadre du Mécanisme régional des pêches des Caraïbes, ce réseau vise à accroître les capacités et l’influence des communautés de pêcheurs dans la gestion des ressources halieutiques.

Dans l’ensemble des Caraïbes, le secteur des pêches emploie directement et indirectement plus de 182 000 personnes. La pêche artisanale est vitale pour l’emploi local. Elle assure également la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Il est toutefois indispensable que les pêcheurs soient mieux

informés en matière de politiques et de gouvernance des pêches et qu’ils y participent davantage.

© M. Lay

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DOSSIER

tiC La révolution numérique

Dopée par les progrès des TIC, une révolution numérique opère une véritable renaissance des systèmes de chaînes de valeur agricoles dans les pays en développement. Cette évolution remarquable s’est inscrite au cœur des débats qui ont animé la Conférence ICT4Ag, organisée par le CTA et le ministère rwandais de l’Agriculture et des Ressources animales à Kigali en novembre 2013. Le dossier suivant rassemble les articles des vainqueurs de la compétition média organisée à cette occasion.

© CIRAD/Africa Rice

17 | POINT DE VUE

iCow : comment tirer profit des TIC 18 | REPORTAGE AU CAMEROUN une nouvelle vie grâce aux TIC

DOSSIER

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“D

ans les pays ACP, l’agriculture est le principal acteur économique puisqu’il emploie entre 40 et 60 % de la population et contribue pour 25 à 45

% au produit intérieur brut”, a expliqué Michael Hailu, directeur du CTA, au début de la Conférence ICT4Ag.

Traditionnellement le secteur s’est caractérisé par des agriculteurs très pauvres utilisant des techniques agricoles obsolètes qui se traduisent par de faibles niveaux de productivité. N’ayant d’autre choix que de traiter avec des intermédiaires qui les exploitent, les agriculteurs ont toujours été exposés à la famine et à l’insécurité alimentaire. Mais maintenant, “les TIC opèrent une révolution, depuis la vulgarisation jusqu’à la commercialisation en passant par les services d’approvisionnement en intrants agricoles, les services bancaires et financiers et la gestion de la certification”, affirme Agnes Kalibata, Ministre rwandaise de l’Agriculture et des Ressources animales.

En 1971, Alan Kay, un informaticien américain, a déclaré : “la meilleure façon de prédire l’avenir est de l’inventer.” Ceci s’illustre parfaitement par la prolifération des applications agricoles reposant sur les plates-formes web, radio et mobiles. Ces applications autonomisent les agriculteurs des pays en développement en leur fournissant des informations sur les prix de différents

produits, des prévisions météorologiques ou des tendances épidémiologiques. Ainsi, sont-ils mieux préparés pour planifier leur activité. Les agriculteurs ont maintenant au bout de leurs doigts la possibilité d’accéder à des informations sur la production agricole.

Ces applications “offrent aux agriculteurs des conseils et informations utiles et leur permettent d’augmenter leur productivité, d’accéder aux marchés pour accroître leur efficacité et d’augmenter leurs revenus tout au long de la chaîne de valeur”, souligne M. Hailu. N’oublions pas que les petits agriculteurs, qui sont essentiellement des femmes, produisent 80 % des aliments en Afrique ! Toutefois, ils sont confrontés à de nombreux défis dont une faible productivité, des prix élevés de l’énergie et des engrais, les difficultés d’accès au crédit et des services de vulgarisation insuffisants, voire inexistants.

“L’importance de l’agriculture pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la prospérité dans les pays ACP, comme dans la plus grande partie du monde en développement, ne saurait être trop soulignée”, fait valoir le Directeur du CTA.

un tremplin numérique

A l’occasion de la journée “Plug and Play”, les innovateurs ont présenté une quarantaine de solutions TIC répondant aux différents aspects de la chaîne

DOSSIER

© CTA

À gauche : la conférence ICT4Ag a réuni près de 500 participants.

Au centre : des agricultrices du Ghana utilisent Esoko, une application mobile qui donne accès aux prix pratiqués sur les marchés, aux prévisions météorologiques, à des conseils agricoles et à des offres pour leurs produits.

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de valeur dans les pays ACP. Parmi les applications présentées figurent notamment mFarm et iCow du Kenya, Kinu de la Tanzanie, Esoko du Ghana, Farmerline du Nigeria, mFisheries de Trinité-et-Tobago, TRAC FM de l’Ouganda, Rural eMarket de Madagascar et AGRICO du Burkina Faso.

mFarm utilise des données simples pour

“m-autonomiser” les agriculteurs indique sa cofondatrice Susan Oguya. Elle affirme que mFarm a créé “des fermiers en fauteuil” et attiré vers le secteur des jeunes devenus producteurs, négociants, fournisseurs d’intrants et concepteurs de contenus.

Esoko, une application qui donne accès aux producteurs aux prix pratiqués sur les marchés, aux prévisions météorologiques, à des conseils agricoles et à des offres pour leurs produits, rassemble plus de 2,5 millions d’utilisateurs dans 16 pays africains (Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Kenya, Madagascar, Malawi, Mozambique, Nigeria, Ouganda, Rwanda, Swaziland, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe).

“L’objectif de l’application est de mettre plus d’argent dans les poches des petits agriculteurs”, affirme Mark Davies, directeur d’Esoko. Nombreux sont ceux qui ont augmenté leurs recettes de 10 à 15 % par an. “Certains ont été jusqu’à obtenir une augmentation de 500 % de leurs gains grâce à l’amélioration des prix”, déclare-t-il.

DOSSIER

La Ministre rwandaise de l’Agriculture et des Ressources Animales, Agnes Kalibata, s’adressant aux participants de la conférence ICT4Ag.

© Esoko © CTA

Graines de journalistes

Depuis plusieurs années, le CTA est fier d’organiser un concours de journalistes des pays ACP qui vise à améliorer la qualité de la couverture des sujets liés à l’agriculture et au développement rural. Le concours de 2013 a été lancé sur le thème “Technologies de l’information et de la communication pour l’agriculture – ICT4Ag” et était ouvert aux journalistes de la presse écrite et électronique qui pourraient le mieux explorer les défis et opportunités que présente l’utilisation des TIC pour l’agriculture. L’objectif du concours était de faire mieux connaître et présenter les meilleures pratiques liées aux TIC dont l’utilisation pourrait être élargie et reproduite pour favoriser une transformation de l’agriculture dans toutes les régions ACP.

Plus de 120 concurrents ont envoyé leur proposition à un comité de juges internationaux. Six demi- finalistes ont alors été sélectionnés pour assister à la Conférence ICT4Ag, et participer à un stage organisé pour les journalistes, animé par Mme Maria Protz, juge en chef du concours. En se fondant sur les compétences acquises, ils ont alors dû couvrir les événements de la réunion et soumettre quatre articles supplémentaires à l’appréciation des juges. La compétition a été serrée ! Ce dossier spécial de Spore présente les articles des trois finalistes qui ont gagné. Il s’agit de :

• Joshua Masinde (voir photo), premier Prix, originaire d’Ouganda, est journaliste spécialisé dans l’économie et le domaine des affaires pour le Daily Nation, le principal journal d’Afrique centrale et de l’Est.

• Arison Mbuli Tamfu, deuxième Prix, originaire du Cameroun, est le correspondant africain du MALAYSIA MSME News Network, un portail de nouvelles en ligne.

Il est également rédacteur au Cameroon Daily Journal – une publication en ligne basée aux États-Unis.

• Fidelis Zvomuya, troisième Prix, originaire du Zimbabwe, a travaillé pour plusieurs organes de presse dans le monde entier. Aujourd’hui, Fidelis est journaliste spécialisé dans le changement climatique, l’agriculture et l’environnement et rédacteur à Agriconnect Communication Media. Il est également rédacteur et fondateur de Africa Green Media.

Le CTA est fier de partager leurs articles dans ce numéro de Spore.

© CTA

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