CARACTERISATION ET ATTITUDES A L’EGARD DES COMITES DE GESTION DES ETABLISSEMENTS SECONDAIRES PUBLICS DU DISTRICT D’ABIDJANpp. 41-60.

RESUME

Cette recherche exploratoire est basée sur la théorie des représentations sociales notamment la théorie du noyau central proposée par Abric (1993, 2003). En utilisant les instruments de recueil et d’analyse des données adaptés à cette approche structurale, (VERGES, P. 2001), nous avons déterminé le contenu, la structure des représentations sociales et les attitudes développées par les partenaires et acteurs du système éducatif à l’égard des comités de gestion des établissements secondaires publics. Les résultats obtenus nous permettent d’affi rmer d’une part, que les parents, les enseignants, et les élèves ont des représentations sociales différenciées.

Et d’autre part, qu’ils développent des attitudes très dévalorisantes à l’égard des comités de gestion.

Mots-clés : Comités de gestion, Représentions sociales, Attitudes, Parents, Enseignants, Élèves, Éléments normatifs, Noyau central.

ABSTRACT

This exploratory research is based on the social representations theory, in particular the theory of the core suggested by Abric (1993, 2003). By using the instruments of collection and analysis of the data adapted to this structural approach, Vergès (2001), we determined the contents, the structure of the social representations and the attitudes developed by the partners and actors of the education system relating to the management committees of public secondary schools. The results enable us to assert on the one hand, that parents, teachers, and pupils have differentiated social representations. On the other hand, they develop very demeaning attitudes with regard to the management committees.

Keys words : Management committees, Social representations, Normative attitudes, Parents, Teachers, Pupils, Core elements.

CARACTERISATION ET ATTITUDES A L’EGARD DES COMITES DE GESTION DES ETABLISSEMENTS SECONDAIRES PUBLICS DU DISTRICT D’ABIDJAN

Enseignant-chercheur

Université Houphouët-Boigny de Cocody mathiaskey@yahoo.fr

Revue Africaine d’Anthropologie, Nyansa-Pô, n° 10 - 2010

INTRODUCTION

Les comités de gestion ou COGES, créés par décret n°95-26 du 20 janvier 1995 et réorganisés par le décret n°2002-304 du 29 Mai 2002 et l’Arrêté ministériel n°80/MEN/CAB du 8 aout 2002, interviennent dans les établissements publics de Côte d’Ivoire sur toute l’étendue du territoire national, dans les sous secteurs de l’enseignement secondaire général et technique ainsi que dans les centres d’animation et de formation pédagogique(CAFOP). Composés des représentants de tous les partenaires, acteurs et gestionnaires traditionnels du système, ils interviennent dans plusieurs domaines en ce qui concerne la gestion des activités scolaires et extrascolaires.

Leurs activités couvrent les problèmes d’infrastructures (entretien, équipements et gestion du patrimoine), mais également les aspects pédagogiques et didactiques. En outre, les COGES, s’occupent de la gestion fi nancière de l’établissement dans tous les domaines.

L’objectif assigné aux COGES est de contribuer à la promotion de l’établissement scolaire dans la localité où ils siègent en créant des conditions optimum pour un meilleur fonctionnement de l’établissement. Pour ce faire, le fi nancement desdits comités provient des cotisations des parents d’élèves, de l’Etat, des ONG, et des dons volontaires des collectivités locales etc. A travers les COGES, l’Etat vise l’implication de la communauté dans la gestion des écoles. Car il est connu de tous que, toute entreprise est vouée à l’échec si, elle n’est pas prise en compte par les populations bénéfi ciaires. Il est démontré que lorsqu’une communauté participe à l’élaboration de la vision de son école, elle a plus confi ance en elle et alors, elle est prête à s’engager pour elle (BALLION, R. 1992 ; BEAUVOIS, J.-L. 1976).

Mais aujourd’hui il est indéniable que l’image des COGES semble être ternie par plusieurs maux, ceux-ci ont pour noms : confl it de compétence entre les différents acteurs, méconnaissance des textes, cotisations aussi bien inopportunes qu’abusives, détournements des fonds collectés, mauvaise gestion caractérisée¹. Par ailleurs, on assiste à la présence des mêmes personnes dans plusieurs comités de gestion de la localité. De ce fait, on peut penser que les COGES constituent une deuxième carrière parallèle pour des enseignants et des retraités. Ces dérives entrainent le désintérêt total des parents, des enseignants et des élèves qui se manifeste par l’absence

1- Forum sur le fi nancement de l’école : 7-10 avril 1999, Yamoussoukro.

aux réunions, aux activités organisées par les responsables des COGES, la diffi culté à justifi er les cotisations exigées pour le bon fonctionnement des COGES², etc. Les déviations par rapport, aux rôles, fonctionnement et objectifs offi ciels assignés aux COGES ne sont pas saisies en tant que tel par les acteurs et les partenaires.

Cette situation est décodée, réappropriée et aboutit à un système de représentations sociales qui peut induire et expliquer les attitudes et les comportements de ceux-ci envers les COGES. La notion de représentation sociale est aujourd’hui de plus en plus présente dans le champ des études portant sur les organisations et leur fonctionnement. L’intérêt de cette théorie réside dans le fait qu’elle met en lien direct la représentation sociale et la prise de position.

C’est-à-dire l’attitude d’un individu à l’égard d’un objet social donné.

L’attitude est le médiateur entre la représentation et les pratiques sociales d’un individu ou d’un groupe. En effet, c’est en fonction de leurs représentations que les sujets instaurent une relation positive ou négative avec un objet social, développent un comportement d’approche ou de rejet, s’intéresse ou non à un objet. (MOSCOVICI, S. 1984 ; DOISE, W. 2003 ; MOLINER, P. 1998).

On reconnaît en particulier que les représentations que les acteurs se font des organisations, de leurs normes, des personnes qui les gèrent, de leurs caractéristiques, ou de leurs statuts infl uencent les stratégies qu’ils développent et mettent en œuvre vis-à-vis de celles-ci. En ce qui concerne les COGES, instrument précieux de développement de nos structures scolaires, les acteurs et partenaires de l’école ont-ils des représentations sociales identiques de ces comités de gestion? Quelles sont les orientations attitudinales et les orientations sociocognitives des acteurs sociaux à l’égard des COGES ? Comment les sujets (parents, enseignants, élèves) pondèrent-ils leurs positions, au sein du raisonnement organisé autour de la signifi cation globale des COGES ?

Selon l’approche structurale, le noyau central d’une représentation sociale est constitué d’un ou de quelques éléments qui occupent dans la structure de la représentation une position privilégiée : ce sont ceux qui donnent à la représentation sa signifi cation. Or, ce

2- Ministère de l’Education Nationale (2011) : concertation nationale: sur les COGES, rapport de synthèse.

noyau est déterminé, non seulement, par la nature de l’objet et le rapport que le sujet ou le groupe entretient avec l’objet mais également par le système de normes sociales et de valeurs qui constituent l’environnement idéologique.

Par ailleurs, les dernières recherches expérimentales de Rateau (1995) et Abric et Tafani (1995) ont permis de préciser le fonctionnement du noyau central d’une représentation sociale. Le noyau serait lui-même un système, c’est-à-dire ensemble organisé.

Le noyau central est composé de trois types d’éléments : d’une part les éléments normatifs qui sont liés à l’histoire collective et système de valeurs et des normes du groupe. Ces éléments déterminent les jugements et les prises de positions relatifs à l’objet de représentation.

Ils constituent le cadre de référence à partir duquel l’objet est socialement évalué. D’autre part, le noyau central est composé d’éléments fonctionnels, liés aux pratiques qui ont cours dans le groupe. Ces éléments dictent et organisent les conduites relatives à l’objet. Ils déterminent notamment les pratiques qu’il est légitime de mettre en œuvre lorsque les individus ou les groupes sont confrontés à l’objet de représentation. Enfi n, le noyau central d’une représentation sociale est composé des éléments mixtes ayant une double dimension c’est-à-dire à la fois normatif et fonctionnel et qui interviennent aussi bien dans l’orientation des pratiques que dans les jugements relatifs à l’objet.

Fort de ce qui précède, notre préoccupation est de savoir quelle est la forme de connaissance socialement élaborée sur les COGES, tant par les pratiques de ceux qui les gèrent que par les informations reçues sur ces structures et qui participent de la construction d’une réalité, apparemment partagée par les acteurs et les utilisateurs du système.

L’objectif général de cette étude est de connaitre les représentations sociales et les attitudes vis-à-vis des COGES chez les acteurs et les utilisateurs du système éducatif. Pour ce faire, il faut tout d’abord déterminer les représentations sociales des COGES par les parents, les élèves et les enseignants ensuite comparer ces différentes représentations et enfi n déterminer leurs attitudes vis-à-vis des COGES.

Compte tenu de la nature de l’objet sous étude et de la différence de statut donc de rôle des acteurs et de ce qui précède nous formulons l’hypothèse générale suivante : les représentations

sociales des comités de gestion dépendent du statut social des acteurs. Cette hypothèse générale se décompose en trois (3) hypothèses opérationnelles :

- Il existe u

- Les éléments normatifs sont prédominants dans les représentations sociales des COGES.

- Les parents, les enseignants et les élèves ont développent des attitudes négat

ives vis-à-vis

.

1. METHODOLOGIE

1.1. Instruments de récueil des données

La volonté de connaître à la fois le contenu et l’organisation de la représentation sociale de

par les élèves et leurs parents, et les enseignants nous a conduit à utiliser le questionnaire d’évocation ou association libre. L’association libre a consisté à demander aux sujets enquêtés de produire, les mots, les adjectifs, les expressions, et tout ce qui vient à leur esprit lorsqu’ils pensent aux

. C’est une technique très souvent utilisée dans les études entreprises sur les représentations sociales, (GRIZE, J.-B. ; VERGES, P., SILEM, 1987 ; VERGES, P. 2001 ; FLAMENT, C., 1999 ; ROUQUETTE, M.L. et FLAMENT, C. 2003).

1-2. Instruments de traitements de traitement et d’analyse des données

Les éléments ainsi recueillis ont été traités avec les logiciels EVOC et SIMI 2005. Ils ont ensuite été analysés et interprétés selon la méthode de Vergès, qui consiste à tenir compte simultanément de la fréquence du mot et de son rang d’apparition. Ces deux critères permettent d’établir un tableau à quatre (4) cases où les mots sont classés en fonction de leur fréquence et de leur rang moyen. La

case où il y a une congruence positive entre ces deux critères (très fréquents et premiers rangs), c’est la case des éléments centraux de la représentation sociale sous étude. Les autres, constituent des éléments périphériques.

1.3. Population échantillon

Cette recherche a été réalisée à partir d’un échantillon de cent trente huit (138) sujets interrogés selon le principe du tout venant. Il s’agit de quarante six 46) élèves, de quarante six (46) parents et de quarante six (46) enseignants de 6 (six) établissements secondaires publics du district d’Abidjan.

1.4. Les variables de l’étude

Les variables dépendantes sont les représentations sociales et les attitudes vis-à-vis des COGES. Les variables indépendantes quant à elles concernent le statut des répondants ; cette variable a trois modalités à savoir : parents d’élèves, les élèves, les enseignants.

1.5. La procédure d’enquête

Les élèves ont reçu le questionnaire en situation de classe. Ils l’ont donc rempli sur-le-champ et l’ont remis à l’enseignant présent à l’heure de cours. Quant aux parents, ils ont reçu le questionnaire par l’intermédiaire de leurs enfants. En ce qui concerne les enseignants, le questionnaire leur été distribué au sein des établissements pendant les moments de pause et un délai d’une semaine leur a été accordé pour le ramassage.

2- Présentation et analyse des résultats

2-1. R»présentation sociales des coges par l’ensemble des sujets

Le tableau I présente les résultats de l’ensemble des sujets à la question d’évocation sur les COGES, outre les mots évoqués, nous avons les fréquences et les rangs moyens pour chaque item. Ces mots cités, les fréquences et les rangs nous donnent une idée de la représentation sociale des COGES dan la population d’étude.

Tableau I : Répartition des évocations importantes selon la fréquence d’apparition et le rang moyen chez l’ensemble des sujets.

N° Items Fréq Rangs N° Items Fréq Rang

1 gestion des

écoles 40 1.750 11 amélioration

du cadre 12 2.750

2 escroquerie 36 3.194 12 ineffi caces 10 3.200

3 mauvaise

gestion 35 2.261 13 cantines

scolaires 10 3.300

4 cotisations

abusives 28 2.400 14 mensonges 10 3.600

5 construction

infrastructures 20 2.850 15 Organisation

des écoles 9 1.556

6 Réhabilitation

infrastructures 15 2.800 16 bon

fonctionnement

écoles 9 2.662

7 réunions 14 2.714 17 incapacité 9 3.222

8 invisibles 13 3.231 18 achat mat

didactique 8 2.665

9 Comités de

gestions 12 1.167 19 inutiles 8 2.750

10 parents d’élèves 12 2.167 20 négligence 8 3.250

A l’examen du tableau I, on remarque que cinq(5) items dont les fréquences sont supérieures à 20 semblent être les expressions les plus importantes pour défi nir les COGES. On note que l’idée des COGES comme instruments de gestions des écoles est apparue quarante(40) fois avec un rang moyen de 1.750. On a ensuite successivement, escroquerie citée trente six(36) fois avec un rang moyen de 3.194, mauvaise gestion évoquée trente cinq(35) fois avec un rang moyen de 2.261, cotisations abusives vingt huit (28) fois avec un rang moyen de 2.400, construction infrastructures vingt (20) fois avec un rang moyen de 2.850. Ces cinq (5) items pourraient constituer pour l’ensemble des sujets les items principaux qui caractérisent les COGES.

Ensuite, on a 9 (neuf) items qui peuvent être moyennement caractéristiques de COGES avec des scores comprises entre 15 et10. Enfin 6 (six) items peuvent être considérés comme peu caractéristiques avec des scores inferieurs à 10 (dix), ce sont : Organisation des écoles, bon fonctionnement écoles, incapacité, achat mat didactique, inutiles, négligence.

L’examen des éléments les plus importants ou les éléments plus ou moins importants, indique une présence massive des éléments qui déterminent les jugements et les prises de positions relatifs aux COGES, c’est-à-dire les éléments normatifs. Par ailleurs, ce sont en général des éléments à connotations négatives.

Cependant cette présentation ne nous permet pas d’analyser véritablement les représentations sociales des différentes populations.

En effet, la liste des évocations est si longue et si complexe qu’elle pourrait paraître diffi cilement intelligible. En outre, cette liste d’items ne permet pas de voir aisément comment les individus saisissent la réalité, la décomposent et l’organisent. Car, selon l’approche structurale, seul le noyau central donne la signifi cation de la représentation. C’est pourquoi, il serait intéressant de voir comment toutes ces expressions s’organisent dans un tableau rang/fréquence. En effet, la prise en compte simultanée de deux indicateurs : fréquence d’évocation et rang d’apparition constitue incontestablement un indice de centralité des éléments. Selon la méthode rang/fréquence, les éléments centraux de la représentation sont les éléments qui satisfont à la double exigence : une forte fréquence d’apparition et un rang moyen faible.

Tableau II : Analyse des évocations hiérarchisées des COGES chez l’ensemble des sujets

Rang moyen <2.5 Rang moyen >=2.5

Fréquences supérieures ou égales

à 20

28 cotisations-abusives 1,750 40 gestions écoles 2,400 35 mauvaise-gestion 2,433

20 construction-infrast 2,850 36 escroquerie 3,194

Fréquences inférieures

à 20

12 comite-gestion 1,167 12 parents-élèves 2,167

12 amélioration-cadre 2,750 13 invisibles 3,231 15 réhabilitation-écoles 2,800

14 réunion 2,714

Les 138 sujets interrogés ont évoqués 590 mots pour caractériser les COGES, parmi les mots cités 185 sont différents. Cela signifi e qu’un ou plusieurs mots sont souvent utilisés par chaque sujet pour décrire cet instrument de la gouvernance scolaire.

La zone du noyau central est constituée de : gestion des écoles, mauvaise gestion, cotisations abusives. Les éléments périphériques du champ représentationnel peuvent être classés de la façon suivante : La première périphérie est construite par les

éléments : construction des infrastructures, escroquerie. Dans la zone des éléments contrastés on a : comite de gestion, parents d’élèves. La deuxième périphérie regroupe : améliorer cadre, invisibles, réhabilitation écoles, réunion.

La composition de la zone du système central fait apparaitre également une représentation centrée sur la dimension normative des COGES. Même si les COGES sont vus comme des instruments de gestion des structures scolaires, car l’élément le plus cité par les sujets et en premier est : gestion des écoles, les deux autres éléments, mauvaise gestion et cotisations abusives viennent préciser la qualité de la gestion opérée par les COGES. On pourrait ainsi défi nir les COGES : ce sont des instruments de gestion des structures scolaires qui occasionnent des cotisations abusives et mal gérés.

Nous allons analyser les représentations sociales des COGES de chaque sous population.

2-2. Représentation sociale des coges par les parents Tableau II : Répartition des évocations importantes selon la fréquence

d’apparition et le rang moyen chez les parents

N° Items Fréq Rangs N° Items Fréq Rang

1 cadre de

concertation 12 1.667 11 bonne

gouvernance 6 2.33

2 escroquerie 11 2.364 12 absence de

crédibilité 4 2.500

3 cotisations

abusives 10 2.300 13 négligence 4 2.500

4 invisibles 10 2.600 14 construction

infrastructures 4 3.500 5 réhabilitation

infrastructures 10 2.909 15 équipements

écoles 4 2.500

6 gestion des

écoles 9 1.667 16 mal organisés 3 2.667

7 cantines

scolaires 9 2.778 17 prix d’excel-

lence 3 3.000

8 Réunions 7 2.429 18 achats sans

cesse 3 2.000

9 ineffi caces 7 3.286 19 projet écoles 2 1.500

10 mauvaise

gestion 6 1.667 20 prise de déci-

sion 2 3.000

Dans la population des parents, cinq (5) éléments se sont avérés très importants avec des fréquences supérieures ou égales à dix (10).

Les COGES sont des instruments de gestions des écoles, qui est apparu quarante(40) fois avec un rang moyen de 1.750. On a ensuite successivement COGES synonyme d’escroquerie cité trente six (36) fois avec un rang moyen de 3.194, de mauvaise gestion évoquée trente cinq (35) fois avec un rang moyen de 2.261, de cotisations abusives vingt huit (28) fois avec un rang moyen de 2.400, de construction infrastructures vingt (20) fois avec un rang moyen de 2.850. Ces items pourraient constituer pour les parents les items principaux qui donnent une idée de la manière dont ils caractérisent les COGES.

Ensuite, pour cette sous population, six (6) sont plus ou moins caractéristiques des COGES avec des fréquences supérieures à cinq(5).

Enfi n, pour cette population neuf (9) items se sont avérés moins importants avec des fréquences inferieures à cinq(5). Ce sont les COGES sont synonymes de : négligence, équipements des écoles, absence de crédibilité évoqués quatre (4) fois avec un rang moyen 2.500. Les coges riment avec construction des infrastructures avec un rang moyen 3.500. Ensuite les COGES sont mal organisés, signifi ent achats sans cesse et organisent les cérémonies de prix d’excellence cités trois fois avec respectivement les rangs moyens 2.667, 2.000, 3.000. Enfi n, les COGES sont des instances de prise de décision cités deux(2) fois avec un rang de 3.000, pour les projets écoles, énoncés deux fois (2) avec un rang de 1.500.

L’analyse des résultats présentés dans ce tableau indique que, comme l’ensemble de la population, les éléments présents dans le champ représentationnel des COGES par les enseignants sont massivement normatifs, c’est-à-dire des prises de position à l’égard des COGES. Par ailleurs, ils sont essentiellement dépréciatifs. Comment ces éléments s’organisent-ils dans le champ représentationnel ?

Tableau IV : Analyse des évocations hiérarchisées des COGES chez parents.

Rang moyen <2.5 Rang moyen >=2.5

Fréquences supérieures ou

égales à 10

12 cadre-discussion 1,667 10 cotisations-abusives 2,300

11 escroquerie 2,364

10 invisibles 2,600 11 réhabilitation-infrast 2,909

Fréquences inférieures

à 10

6 bonne-gouvernance 2,333 9 gestion écoles 1,667

7 réunion 2,429

7 cantine-scolaire 3,286 9 ineffi caces 2,778

Les sujets ont évoqué 177 mots pour caractériser les coges dont 61 mots différents.

Comme l’indique le tableau IV, la zone du noyau central est constitué de : cadre de discussion, cotisations abusives, escroquerie. Les éléments périphériques peuvent être classés de la façon suivante : La première périphérie est construite par les éléments : invisibles, réhabilitation infrastructures. Quant à la zone des éléments contrastés, elle comprend : bonne gouvernance, gestion des écoles, réunion. La deuxième périphérie est constituée de : cantine scolaire, ineffi caces.

On note encore pour cette population, un système central composé essentiellement des éléments normatifs et négatifs.

Ainsi, pour les parents, même si les COGES représentent des cadres de discussion entre les partenaires que sont les enseignants, les responsables des écoles et les élèves, ils n’en demeure pas moins qu’ils sont des sources de cotisations abusives toujours pas justifi ées ce qui ressemble à une escroquerie.

2-3. Représentation sociale des coges par les enseignants Tableau V : Répartition des évocations importantes selon la fréquence

d’apparition et le rang moyen chez les enseignants

N° Items Fréq Rangs N° Items Fréq Rangs

1 escroquerie 17 3.000 11 cotisations

abusives 7 1.286

2 gestion des

écoles 13 2.308 12 réunions 5 3.800

3 mauvaise

gestion 12 2.330 13 épanouisse-

ment 4 3.750

4 problème

représentativité 12 2.500 14 contribution

parents 4 1.500

5 amélioration

cadre 11 3.091 15 comité de

gestion 4 1.250

6 construction

infrastructures 11 2.639 16 partenariat 4 1.750

7 réhabilitation

infrastructures 10 2.500 17 achat mat

didactique 4 3.000

8 sources de

confl its 9 3.333 18 bonne

gouvernance 4 2.500

9 détournements 8 2.875 19 cadre de

concertation 3 3.000

10 prix

d’excellence 6 2.833 20 solidarité 2 2.000

La lecture du tableau 5 révèle que pour caractériser les COGES, les enseignants ont cité, le mot escroquerie dix sept(17) fois avec un rang moyen de3.000. On a ensuite dans l’ordre l’idée de gestion des écoles citée treize(13) fois avec un rang moyen de 2.308, mauvaise gestion évoquée douze(12) fois avec un rang moyen de 2.330, problème de représentativité douze(12) fois avec un rang moyen de 2.500, construction infrastructures onze(11) fois avec un rang moyen de 2.639, Amélioration cadre, également onze(11) fois avec un rang moyen de 3.091 et enfi n, Réhabilitation infrastructures , énoncé dix (10) fois avec un rang de 2.500.

Les autres items son plus ou moins ou très peu caractéristiques de COGES. Pour cette population, les éléments plus ou moins importants sont : sources de confl its (9), détournements (8), Prix d’excellence (6), Cotisations abusives (7), réunions (5). Enfi n, au nombre des éléments moins importations dans la caractérisation des COGES, on a : épanouissement (4), contribution parents (4),

comité de gestion (4), achat mat didactique, partenariat (4), bonne gouvernance (4), cadre de concertation (3), solidarité (2).

Dans cette population également, note l’omniprésence des éléments normatifs à connotations négatives ce qui dénote d’une attitude négative des enseignants à l’égard des COGES.

Quelle est la structure de la représentation élaborée par les enseignants ?

Tableau VI : Analyse des évocations hiérarchisées des COGES chez les enseignants

Rang moyen <2.5 Rang moyen >=2.5

Fréquences supérieures ou égales

à 12

13 gestion des écoles 2,308 20 mauvaise-gestion 2,333 12 problème-représentativité 2,500

17escroquerie 3,000

Fréquences inférieures

à 12

7 cotisations-abusives 1,286 10 réhabilitation-écoles 2,500

11amélioration-cadre 3,091 11 construction-infrast 2,636 9 source-confl its 3,333

Les sujets ont évoqué 56 mots pour caractériser les COGES dont 195 mots différents.

La zone du noyau central est constitué de : gestion, mauvaise gestion, problème de représentativité. Les éléments périphériques des représentations sociales de cette population peuvent être classés de la façon suivante : La première périphérie est construite par l’élément : escroquerie. La zone des éléments contrastés comprend : cotisations-abusives, réhabilitation-écoles. La deuxième périphérie est constituée par : amélioration-cadre, construction- infrastructures, source-confl its.

Ces résultats révèlent que les éléments du noyau central, qui confèrent la signifi cation à la représentation des enseignants et déterminent les jugements, les prises de positions relatifs aux COGES, sont peu valorisants. Cependant on note que les enseignants et les parents ont des représentations sociales différentes des COGES étant donné que, les noyaux centraux sont tout à fait distincts. En

effet, les enseignants privilégient dans leurs représentations de coges les items : gestion des écoles, mauvaise gestion, problème de représentativité. Alors que les parents se centrent sur : cadre de discussion, cotisations abusives, escroquerie.

2-4 Représentation sociale des coges par les élèves Tableau VII : Répartition des évocations importantes selon la fréquence

d’apparition et le rang moyen chez les élèves.

N° Items Fréq Rangs N° Items Fréq Rang

1 gestion des

écoles 24 2,250 11 association 4 1,500

2 escroquerie 23 3,435 12 ignorants 4 2,500

3 ineffi caces 21 3,000 13 mal organisés 4 4,250

4 cotisations

-abusives 13 1,692 14 négligence 4 4,000

5 invisibles 10 3,100 15 vendeurs d’il-

lusions 4 5,000

6 Amélioration

du cadre 7 2.429 16 comités de

gestions 3 1,333

7 solidarité 7 2,429 17 mauvaise

gestion 3 3,000

8 menteurs 7 3,571 18 racketteurs 3 3,333

9 Parents d’élè-

ves 5 2,000 19 importants 2 2,000

10 inutiles 5 3,400 20 utiles 2 1,500

Pour les élèves les items les plus caractéristiques des COGES sont : l’élément gestions des écoles qui est apparu vingt quatre fois (24) fois avec un rang moyen de 2.250. On a ensuite respectivement escroquerie vingt trois (23) fois avec un rang moyen de 3.435, ineffi caces évoquée vingt et une (21) fois avec un rang moyen de 3.000, cotisations abusives treize (13) fois avec un rang moyen de1.692, invisibles dix (10) fois avec un rang moyen de 3.100.

Pour les élèves, au nombre des éléments plus ou moins importants on a : solidarité (7), menteurs (7), Parents d’élèves (5), inutiles (7). Enfi n, au nombre des éléments moins importations dans la caractérisation des COGES, on a : association, ignorants, mal organisés, vendeurs d’illusions, négligence (4), comités de gestions, mauvaise gestion, racketteurs (3), importants, utiles (2). Même s’ils sont différents de ceux évoqués par les deux autres

populations, ici aussi on est en présence d’éléments majoritairement normatifs et négatifs. Examinons à présent l’organisation de cette représentation sociale.

Tableau VIII : Analyse des évocations hiérarchisées des COGES chez les élèves

Rang moyen <2.5 Rang moyen >=2.5

Fréquences supérieures ou égales

à 10

13 cotisations-abusives 1,692 24 gestion écoles 2,250

23 escroquerie 3,435 21 ineffi caces 3,000 10 invisibles 3,100

Fréquences inférieures

à 10

7 amélioration cadre 2,429 5 parents élèves 2,000 7 solidarité 2,429

5 construction-infrast 3,600 6 coopératives 2,500

5 inutiles 3,400 7 menteurs 3,571

Les sujets ont cité 218 mots pour caractériser les COGES dont 65 mots différents.

La zone du système central est constituée de : cotisations- abusives, gestion écoles.

Les éléments périphériques du champ représentationnel de cette population peuvent être classés de la manière suivante : La première périphérie est construite par les éléments : escroquerie, ineffi caces, invisibles. La zone des éléments contrastés comprend : Amélioration cadre, Parents élèves, solidarité. La deuxième périphérie de cette représentation sociale est constituée de: construction- infrastructures, coopératives, inutiles, menteurs.

Comme on le voit, le noyau central de cette représentation sociale est différent de ceux des deux autres sous populations. On est donc incontestablement en présence de trois représentations sociales distinctes.

Au total, l’analyse de l’organisation des champs lexicaux utilisés pour caractériser les comités de gestion dans les établissements secondaires publics indique que les partenaires du système ont des représentations sociales différentes de ces instruments

de gouvernance scolaire. En effet, les représentations sociales construites par les parents, les enseignants et les élèves ont des noyaux centraux distincts. Or, nous savons que les noyaux centraux génèrent des prises de positions et des rapports à l’objet, donc des attitudes à l’égard de l’objet de représentation. L’analyse, des éléments présents dans le champ représentationnel et surtout dans les noyaux centraux des structures cognitives élaborées par les différentes sous populations révèle que les partenaires développent une attitude négative par rapport aux comités de gestion.

3. DISCUSSION-CONCLUSION

Les comités de gestion(COGES) sont confrontés à de nombreuses diffi cultés qui engendrent le désintérêt croissant des acteurs et utilisateurs du système scolaire. Or, interpréter, comprendre, prévoir les conduites sociales ne peut se réaliser que dans la mesure où les systèmes de représentations des sujets sont analysés. En effet, les comportements, les attitudes, des individus ou des groupes ne sont pas déterminés par les composantes objectives de la situation mais par la représentation de cette situation (ABRIC, J-C. 2003 ; FLAMENT, C. 2003 ; RATEAU, P. 1995).

Cette étude exploratoire, descriptive et analytique s’est fondée sur l’approche structurale de la théorie des représentations notamment la théorie du noyau central. Elle a pour objectif de connaître les représentations sociales et les attitudes à l’égard des COGES chez les acteurs et les utilisateurs du système éducatif. Et pour ce faire il fallait :

- déterminer les représentations sociales des COGES par les parents, les élèves et les enseignants.

- comparer les représentations sociales de ces différentes sous populations

- déterminer les attitudes des parents, des élèves et des enseig

nants vis-à-vis des

.

Les résultats auxquels nous sommes parvenus indiquent que de cette analyse menée sur des populations différentes, il ressort de façon signifi cative que ces différentes sous populations ont non seulement des représentations sociales différentes des COGES,

mais que les éléments qui déterminent les jugements et les prises de positions relatifs aux COGES c’est-à-dire les éléments normatifs sont prédominants. Par ailleurs, aussi, bien les parents que les enseignants et les élèves développent une attitude négative à l’égard des COGES.

Ces résultats nous autorisent à considérer nos hypothèses initiales validées.

Ces résultats vont dans le sens de la théorie bidimensionnelle de (MOLINER, P. 1998). Ce modèle pose que le champ des représentations s’organise autour de deux dimensions indépendantes dont il faut tenir compte dans les études de représentations sociales : une dimension structurale en rapport avec le statut central ou périphérique des différences croyances associées à un objet de représentation et une dimension attitudinale ou évaluative renvoyant aux prises de position dont ces mêmes croyances font l’objet, au fait que les sujets portent des jugements positifs ou négatifs à propos de ces mêmes croyances.

Ils confi rment également que les pratiques sociales sont les sources de production des représentations sociales des acteurs et utilisateurs du système scolaire. (ABRIC, J.-C. 1994). Les pratiques concernent ici toutes les déviations constatées dans la gestion des COGES. Mais, une perspective méthodologique plurielle utilisant plusieurs instruments de recueil et d’analyse des données nous aurait permis de renforcer nos conclusions.

C’est pourquoi, compte tenu du fait que ces résultats ne concernent qu’une population réduite, il convient de rester prudent quant à leur généralisation. Toutefois, les résultats obtenus par cette étude permettent de déterminer les éléments de base qui peuvent faire l’objet d’études antérieures.

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