A. Limonta G. Gastaldi
C.-P. Heidegger
C. Pichard
introductionLes patients admis aux soins intensifs (SI) présentent un état hypercatabolique lié à la présence d’un syndrome de réponse inflammatoire systémique (SIRS) qui peut évoluer vers un syn
drome de défaillance multiple d’organes (MODS). Au niveau cellulaire, ces patients souffrent d’ischémie tissulaire, de défauts d’apoptose et d’atteintes cytotoxiques secondaires au dérèglement de la réponse inflammatoire. Ces atteintes favo
risent le déséquilibre entre les voies métaboliques anaboliques et cataboliques, qui se traduit cliniquement par une perte de masse maigre, principalement mus
culaire, et une tendance à l’hyperglycémie.
stressetglycémie
Aux SI, l’apparition d’un déséquilibre glycémique est courant, y compris chez des patients non diabétiques,1 avec une prévalence qui atteint 32%, soit trois à quatre fois celle de la population générale.2 L’hyperglycémie est souvent secon
daire à la décompensation d’un diabète préexistant ou inaugural. Elle peut aussi découler d’apports nutritionnels excessifs ou refléter une réponse adaptative (hyperglycémie de stress, hyperglycémie secondaire aux traitements hyperglycé
miants).3 Les mécanismes sousjacents sont l’augmentation de l’insulinorésis
tance (IR) en lien avec l’état inflammatoire et l’activation des hormones de stress.
Hyperglycémie de stress
L’hyperglycémie associée à une maladie aiguë, appelée aussi hyperglycémie de stress, a longtemps été considérée comme une réponse physiologique secon
daire à l’augmentation des taux de cortisol, de catécholamines, de glucagon et d’hormone de croissance (GH). En effet, ces hormones, communément appelées hormones de contrerégulation, agissent à trois niveaux : 1) elles favorisent l’IR ; 2) elles stimulent les voies cataboliques hyperglycémiantes (néoglucogenèse et glycogénolyse) et 3) elles modulent la sécrétion insulinique du pancréas (réserve pancréatique dépendante du nombre d’îlots fonctionnels). La définition de l’hy
perglycémie de stress est une élévation de la glycémie, limitée à la phase des soins aigus, avec une résolution complète après trois mois (absence de traitement, Insulin therapy and parenteral nutrition in
intensive care patients : practical issues Critically ill patients are hypercatabolic due to stress and inflammation. This condition induces hyperglycemia. Muscle wasting is in
tense during critical illness. Its prevention is essential. This is possible by early and appro
priate nutritional support.
Preserving the function of the gastrointestinal tract with enteral nutrition is the gold stan
dard. However, when targeted proteincaloric intake is not met through enteral nutrition within the first three days in the intensive care unit (ICU), supplemental parenteral nutrition is administered to reduce morbidity and mor
tality. In addition, in order to limit metabolic imbalance and reduce mortality, glycemic con
trol using insulin therapy is mandatory.
This article reviews the current understanding of parenteral nutrition and insulin therapy in ICU patients, and provides the decision model applied in our institution.
Rev Med Suisse 2015 ; 11 : 728-33
Les patients aux soins intensifs (SI) présentent un état hyper- catabolique lié au stress et à l’inflammation, qui induit une hyperglycémie. Pour limiter la perte de masse maigre, un sup- port nutritionnel précoce doit être instauré. La nutrition enté- rale est la référence mais si elle ne permet pas d’atteindre les cibles protéino-caloriques après les trois premiers jours, une nutrition parentérale de complément est débutée afin de diminuer la morbi-mortalité. D’autre part, pour limiter les trou- bles métaboliques et diminuer la mortalité, le contrôle glycé- mique par insulinothérapie est primordial.
Cet article précise l’utilisation de la nutrition parentérale et de l’insulinothérapie chez les patients des soins intensifs, et montre le modèle décisionnel utilisé dans notre institution.
Insulinothérapie et nutrition
parentérale en soins intensifs : aspects pratiques
le point sur…
normoglycémie). Des publications récentes montrent néan
moins que la prévalence du diabète est nettement plus élevée une année après les soins aigus.
Contrairement au dogme du passé, l’augmentation du cortisol circulant n’est pas secondaire à une activation de l’axe hypothalamohypophysosurrénalien mais à une baisse de la clairance périphérique du cortisol.4 Seules des études complémentaires permettront de mieux dissocier les effets respectifs de l’activation du système neurovégétatif sur le pancréas (inhibition de la sécrétion d’insuline par le système sympathique) des effets endocriniens spécifiques.
Insulino-résistance
La réponse métabolique aux hormones de stress est déterminée par le degré de sensibilité à l’insuline. Cette dernière dépend de facteurs métaboliques cliniquement objectivables (adiposité viscérale, dyslipidémie, prédiabète, diabète de type 2, etc.) ainsi que de facteurs non évalua
bles en l’absence d’une méthodologie sophistiquée adaptée à la recherche.5
Sur le plan biochimique, l’IR, soit la diminution de la ré
ponse cellulaire et tissulaire à l’insuline, est un désordre posttranslocationnel secondaire à des défauts de phospho
rylation des protéines de signalisation intracellulaire (PI3K/
Akt, MAPK, etc.). L’IR est corrélée au degré d’inflammation systémique.6 Dans le cas d’un SIRS, la libération massive de facteurs inflammatoires accentue les défauts de phos
phorylation (défaut d’action des protéines kinases), puis de l’IR intrinsèque et du degré de dysglycémie secondaire aux défauts d’externalisation des récepteurs GLUT4 et des signaux anabolisants dépendant de l’insuline (figure 1).
L’homéostasie du glucose résulte du degré d’IR, de la capacité du pancréas à produire de l’insuline, des taux d’hormones de stress (figure 2) et des apports nutritionnels.
supportnutritionnel
A l’admission aux SI, la malnutrition concerne 20 à 40%
des malades. L’introduction précoce d’un support nutrition
nel, soit l’apport de calories, de protéines, d’électrolytes, de vitamines, de minéraux et d’oligoéléments en quantité adéquate, est considérée comme un standard of care.7 Le ré
sultat d’un déficit cumulatif en énergie est associé à une hausse des coûts7 secondaires à une morbimortalité ac
crue,8,9 avec une augmentation du risque infectieux,1012 une altération de la guérison des plaies,11 du risque de syndrome de détresse respiratoire aiguë, d’insuffisance ré
nale et des escarres.11
Quand commencer ?
L’introduction précoce du soutien nutritionnel vise à limi
ter la fonte de la masse maigre, qui est en moyenne de 400 g/j et peut atteindre 800900 g/j lors de stress majeur (par exemple, brûlures sévères, polytraumatisme, sepsis sévère, etc.). Un tel impact sur la masse maigre, essentiellement constituée de la masse musculaire, est problématique pour les patients, en particulier pour ceux souffrant d’une mal
nutrition préexistante à l’hospitalisation ou ceux atteints de maladies chroniques réduisant leur masse musculaire. C’est notamment le cas chez les patients présentant un âge avancé, une obésité sarcopénique ou souffrant de maladies chroniques comme une bronchopneumopathie chronique obstructive, une maladie neurodégénérative, ou une cir
rhose avancée.13,14
Les conditions spécifiques des patients des SI, soit le travail respiratoire, l’hyperthermie, l’anxiété et la douleur contribuent à une augmentation du métabolisme et à ac
centuer le déficit calorique.15
Durant la phase aiguë du stress, le glucose est le subs
trat énergétique principal et l’utilisation des acides gras à
Figure 1. Mécanismes intracellulaires de l’insulinorésistance
L’insulinorésistance entraîne des altérations post-translocationnelles liées à des défauts de la phosphorylation des voies de signalisation intracellulaires (PI3K/Akt, MAPK, etc.) et d’externalisation des récepteurs GLUT4. Ces anomalies augmentent la glycémie et sont à la base d’anomalies du métabolisme cellulaire des macronutriments (glucides, lipides, protéines).
Membrane cellulaire Cytosol
PI3K/Akt
• Métabolisme du glucose
• Synthèse (lipides, protéines, glycogène)
• Expression des gènes spécifiques
• Métabolisme du glucose
• Synthèse (lipides, protéines, glycogène)
• Expression des gènes spécifiques
• Croissance cellulaire
• Différenciation cellulaire
• Croissance cellulaire
• Différenciation cellulaire Expression des gènes
non spécifiques Expression des gènes
non spécifiques PI3K/Akt
MAPK MAPK
Insuline
Récepteur insuline Récepteur insuline Récepteur insulineRécepteur insuline Insuline
Cytosol
Membrane cellulaire
GLUT4 GLUT4
visée énergétique est partiellement inhibée.16 Ce phéno
mène induit une consommation supplémentaire des pro
téines endogènes (tissus maigres) par néoglucogenèse, ce qui aggrave les pertes musculaires en l’absence d’apports optimaux en protéines et en énergie, via la nutrition.1719
Comment commencer ?
L’utilisation d’un score de dépistage permet de stratifier le risque de malnutrition et d’établir son degré de sévérité.
Le score employé aux HUG est le Nutritional Risk Screening ou NRS2002 (tableau 1), recommandé par la Société euro
péenne de nutrition clinique et métabolisme (ESPEN).20 Son emploi, associé à l’évaluation des ingesta, permet de proposer des apports nutritionnels personnalisés (figure 3).
Nutrition entérale
Si le tractus digestif est fonctionnel, la nutrition entérale (NE) est toujours à privilégier 2123 car elle est plus physiolo
gique que la nutrition parentérale (NP). Malheureusement, la tolérance digestive requiert souvent une prescription progressive dont le but est de couvrir les besoins nutri
tionnels au terme des 35 premiers jours de traitement. La NE est assez souvent insuffisante pour atteindre les cibles protéinoénergétiques.24
Nutrition parentérale
L’introduction d’une NP est recommandée pour toute si
tuation contreindiquant l’administration de nutriments via le tractus digestif ou lorsqu’un déficit énergétique sous NE
Etat Degré 1 – léger 1
nutritionnel • perte pondérale de L 5% en 3 mois
• ingesta couvrant 50-75% des besoins
Degré 2 – modéré 2
• perte pondérale de L 5% en 2 mois
• ingesta couvrant 25-50% des besoins
• IMC 18,5-20 kg/m2
Degré 3 – sévère 3
• perte pondérale de L 5% en 1 mois
• ingesta couvrant 0-25% des besoins
• IMC l 18,5 kg/m2
Age L 70 ans 1
Gravité Degré 1 – léger 1
maladie Fracture hanche, pathologies chroniques acutisées, dialyse, diabète, tumeurs
Degré 2 – modéré 2
Interventions abdominales majeures, AVC, bronchopneumonie sévère
Degré 3 – sévère 3
Trauma neurochirurgical, polytraumatisme, brûlures graves, transplantation moelle, score APACHE L 10 (soins intensifs)
Total … Le NRS-2002 quantifie le risque de malnutrition chez les patients hos- pitalisés. Un score NRS-2002 L 3 points doit faire poursuivre le bilan nutritionnel. Le NRS-2002 prend en considération l’état nutritionnel du patient (IMC, évolution pondérale et ingesta) et la gravité de la maladie.
Aux soins intensifs, cette dernière correspond presque toujours à 3 points. L’âge avancé (L 70 ans) est un risque indépendant de malnutri- tion qui fait augmenter le score de 1 point.
Tableau 1. Nutritional Risk Screening – 2002 (NRS-2002)
Figure 2. Régulation glycémique
L’homéostasie du glucose résulte du degré d’insulinorésistance et de la capacité du pancréas à produire de l’insuline. Ces deux conditions sont fortement influencées par le génome et par l’augmentation des hormones de la contre-régulation. L’altération du métabolisme glucidique détermine une toxicité métabolique qui aggrave les troubles endocriniens du pancréas, ainsi que l’insulinorésistance. L’hyperglycémie influence d’autres systèmes (immunologique, inflammatoire, vasculaire) avec une aggravation de la morbi-mortalité et des coûts hospitaliers.
ROS : Reactive oxygen species.
Gènes
Hormones : q hormone de croissance q hormones thyroïdiennes
q glucocorticoïdes q catécholamines
Troubles immunitaires
qInfection systémique
qROS qFacteurs de transcription
qMédiateurs secondaires Hyperglycémie
qDurée d’hospitalisation, qMorbidité, qMortalité
H
Altération des fonctions endocrines du
pancréas
Insulinorésistance foie, muscle, tissu
adipeux
L’alimentation orale est toujours privilégiée. Si celle-ci est impossible ou si les ingesta sont insuffisants, une nutrition entérale par sonde naso-gastri que est débutée pendant les 3 premiers jours si le tube digestif est utilisable.
Une nutrition parentérale est débutée quand le tube digestif n’est pas fonctionnel. Si à J3 la cible protéino-énergétique n’est pas atteinte, une nutrition combinée (NE r NP) est commencée.
Adaptée de : Heidegger CP, Maisonneuve N. Soins intensifs adultes (SIA) ; Dicastère nutrition-métabolisme & gastro-entérologie, 2010.
Réalimentation orale
Nutrition parentérale (NP)
Poursuite NE Promouvoir alimentation orale
Tube digestif fonctionnel ?
Evaluation des besoins nutritionnels Oui
Oui
Oui Oui
Non
Non
Non Non ou insuffisante
Figure 3. Arbre décisionnel pour le choix du support nutritionnel aux soins intensifs
Diminuer la NP Couverture des
apports M 60% durant 3 jours ?
Maintenir la NE Ajouter NP pour atteindre 100% de la
cible énergétique à J4
Augmentation NE possible ? Nutrition entérale
(NE)
Alimentation orale possible ?
persiste au terme des trois premiers jours aux SI.
La NP a souvent été associée à un risque accru d’infections liées aux cathéters. Or, de grandes études récentes n’ont montré aucune différence en termes de morbimortalité entre NP et NE, lorsque ces dernières apportent une quan
tité d’énergie optimale.9,22,25,26 C’est donc l’excès d’apport énergétique observé dans certaines études recourant à la NP qui cause un nombre accru d’infections. En revanche, il reste à déterminer avec précision le meilleur moment pour débuter la NP.
Il est utile d’intégrer la mesure des besoins énergéti ques par calorimétrie, afin d’éviter une surnutrition qui augmente le risque infectieux,8,25,2729 le risque de complications mé
taboliques (hyperglycémie, hypertriglycéridémie)30 et d’un allongement du temps de ventilation mécanique.8
En pratique : nutrition combinée
Dans la pratique, sous NE exclusive, la calorimétrie in
directe montre que les besoins protéinocaloriques réels sont couverts au mieux chez 52 à 70% des patients.24,31,32 En effet, il existe de multiples aspects pratiques qui limitent une utilisation efficace de la NE.33 De fait, il est fréquent de devoir recourir à une nutrition combinée (NE r NP) pour couvrir efficacement les besoins nutritionnels protéinoca
loriques accrus.24,34 L’administration d’une NP complémen
taire dès le quatrième jour après l’admission aux SI réduit le risque d’infection nosocomiale et la durée de ventilation mécanique.8,9,35
insulinothérapie
Rationnel de l’insulinothérapie
La gestion de l’hyperglycémie est intimement liée au support nutritionnel. En effet, indépendamment de l’étiolo
gie de l’hyperglycémie, il faut contrôler la glycémie afin de limiter la morbimortalité. De nombreuses études ont con
firmé l’effet délétère de l’hyperglycémie intrahospitalière sur la morbidité (durée d’hospitalisation,3,36 taux de surin
fection, taux de cicatrisation) ainsi que sur la mortalité.37,38 L’insulinothérapie IV est le traitement de choix pour un bon contrôle glycémique.39
Glycémie : cibles à atteindre
Il persiste cependant une controverse autour des cibles glycémiques optimales. En effet, l’usage de cibles glycé
miques trop strictes (46 mmol/l) a conduit, dans d’autres essais cliniques, à une mortalité accrue, attribuée à des événements cardiovasculaires liés aux hypoglycémies ré
pétées.37,40 A l’heure actuelle, les cibles glycémiques su
périeures rendant le traitement insulinique futile restent à déterminer (entre 8 et 10 mmol/l).41 Sur la base de ces élé
ments, un consensus d’experts a retenu, comme glycémie cible, de viser 8 mmol/l.42
En pratique
Aux HUG, les patients admis aux SI bénéficient d’un contrôle glycémique régulier et de l’introduction d’un sché
ma d’insuline IV avec des cibles glycémiques situées entre 5 et 8,5 mmol/l. C’est l’équipe infirmière qui gère le traitement insulinique IV selon un protocole de contrôle glycémique
incluant un algorithme décisionnel (tableau 2).
La gestion de l’insulinothérapie se complique le plus souvent au moment du transfert à l’étage. Car, si l’insulino
thérapie reste indiquée, les soignants sont confrontés à plu
sieurs problèmes. D’une part, le transfert implique de mo
difier l’administration de l’insuline de la voie veineuse à la voie souscutanée. Cette transition est souvent marquée par des changements dans les besoins en insuline (mobilisa
tion, changement d’alimentation, anorexie, etc.). D’autre part, les soignants ont moins de disponibilités pour gérer l’insu
line.3 Cela explique probablement pourquoi, malgré de nom
breuses tentatives, il n’existe à ce jour pas de protocoles fiables pour prédire la manière de faire ce changement.
Dans notre institution, il existe un protocole spécifiant les changements du traitement insulinique lors du transfert vers l’étage (pour plus d’informations, veuillez consulter le site internet des soins intensifs des HUG).
conclusion
Le stress observé lors de séjour en soins intensifs entraîne des modifications métaboliques liées à la libération des hormones de contrerégulation et à l’inflammation. Limiter la perte de masse maigre est primordial pour diminuer la morbimortalité et favoriser la convalescence après l’épi
sode aigu, d’où l’importance de débuter précocement un support nutritionnel optimal et d’assurer un contrôle glycé
mique efficace grâce à l’insulinothérapie intraveineuse con
tinue. L’optimisation du support nutritionnel et de l’insuli
nothérapie constitue un défi permanent pour les soignants durant le séjour aux SI et lors du transfert vers les unités de soins.
Glycémie Actions l 3 mmol/l • Stopper l’insulinothérapie IV
• Confirmer l’hypoglycémie
• 2-4 ampoules 10 ml G40% IV
• Traiter l’hypoglycémie selon ordre médical
• Contrôler les glycémies toutes les 15 minutes jusqu’à valeurs L 3 mmol/l puis toutes les 30 minutes jusqu’à valeurs L 5 mmol/l 3,1-3,9 mmol/l • Stopper l’insulinothérapie IV
• Confirmer l’hypoglycémie
• Traiter l’hypoglycémie selon ordre médical
• Contrôler les glycémies toutes les 30 minutes jusqu’à valeurs L 5 mmol/l
4-4,5 mmol/l • Diminution de 50% de l’insulinothérapie IV
• Traiter l’hypoglycémie selon ordre médical
• Contrôler les glycémies toutes les 30 minutes jusqu’à valeurs L 5 mmol/l
L 10 mmol/l • Confirmer l’hyperglycémie
(pendant L 4 h) • Administrer l’insuline en bolus IV selon ordre (sous insuline IV) médical
• Contrôler les glycémies après 15 minutes, puis en fonction de la cinétique
Tableau 2. Hypo ou hyperglycémies sous insulino- thérapie
(Adapté de : Gardaz V, Fleury Y, Heidegger CP. Soins intensifs adultes (SIA) ; Dicastère nutrition-métabolisme & gastro-entérologie, juin 2012).
Dr Alessandro Limonta Pr Claude Pichard Unité de nutrition Dr Giacomo Gastaldi
Unité d’endocrinologie et diabétologie Service d’endocrinologie, diabétologie, hypertension et nutrition
Dr Claudia-Paula Heidegger Service des soins intensifs Département d’anesthésiologie, pharmacologie et soins intensifs HUG, 1211 Genève 14 alessandro.limonta@hcuge.ch giacomo.gastaldi@hcuge.ch claude.pichard@hcuge.ch claudia.heidegger@hcuge.ch
Adresse
Implications pratiques
Débuter un support nutritionnel précoce chez les patients aux soins intensifs, afin de limiter la perte de masse maigre Choisir la modalité d’administration la plus adéquate : si le tube digestif est fonctionnel, la nutrition entérale est à privi- légier
Si, après trois jours d’hospitalisation, les cibles protéino- énergétiques ne sont pas atteintes, débuter une nutrition parentérale de complément
Surveiller les glycémies et les corriger afin de diminuer la morbi-mortalité
Organiser le relais soins intensifs-étage est indispensable pour optimiser la prise en charge nutritionnelle
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* à lire
** à lire absolument
Bibliographie
Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêts en relation avec cet article.