CHANSON NOUVELLE
Par Mercier
.LES CON QU EST ES DU ROT
en Flandre en1745.
Sur l'air:
De
lamarchedesTroupesV
al~lonne
V
Entrebleu,
parla corbleu,
je foisGradin,enfantdela Vidoire*
ah morbleu1
Ah
têtebleue Smon
grandplaifir c’eftdetre dans lefe*Je fers Louis
,
je fersfonfils;
fuivantleurs pasje
me
couvre degloirei par la fanbleu,par lacorbleu
,
pour ccsHéros laguerren’eftqu’unjeu.'
Ventrebleu, par la corbleu
,
à Fontenoij’ai
vu
aotre grand Sire»A
4
t l'œil ardent,"
le brasfendant i
qu.e cebon
Roi me
paroiflbitméchantI le fang coulait,bruttal * ronfloit
,
l’Anglois juroii, leFrançois crioit: tire
&
flc&c flac,
pifpouf, cric crac,
les rodomonrsfontbattus tousen placs
Cp
Ventrebleu
,
par la corbleu ,
devantTournai quel horrible tapageî
le canon,
le moufqueton
vontdégueulant Sc le fer
&
leplomb.Les ennemis prefque fournis
gagnentleur fortpour reprendre courage
^
ferré de près
,
le Hollandois
fe détermine à nous parler françois.
CP
Ventrebleu
,
par la corbleu
,
^u.andoneûtfaitcettegrande conquête,
le François plota l’Anglois,
$cfitdansGant
bombance
àpeudefrais;chacun bafroit
,
S teCsiiGit,
$ .
chacun buvoit,
lesennemis crioientapleine tete v
pauvres coyons,
toc tocfuyons ,
éloignons-nous decesmaîtres gloutons.
V
entrebleujpar la corbleu
,
amis cédons debranlerlamâchoirey
partons tous, couronsaux coups
,
quittons la torcheSe cescharmansgloux gloux-,
fur le canal ,
quel bacanalV
tuons, pillons, amis chantonsvictoire j mortiersj canons
nous vous tenons
,
jamais,morbleu, nous ne vouslâcherons*
rx?
Ventrebleu; par la corbleu
,
Brugescraignant l’cclatdenos tonnerres^
les Bourgeois
bons
&
courtoispour nous loger fortent tousa la foisj gentils lurons
,
bons compagnons,
entrez chez nous, vivons comme’ de»
freres
,
A. vî
en
même
lieu, aumême
feu,
gens, mot-
Ventrebleu
,
par la corbleu,
*ousvoicidonc campésfousOudenardc.
Varadins.
:,helasquejevousplains/"
craignez les bras de nos foldats
;
dansleurs exploits que rienneles-rccar-- de
vous faites feu
,
parla fanbleu ,
mauvaistireursonvoustiendradanspeu»
ventrebleu
5
par la corbleu
,
ladigue creve
&
l’Angloisnous inonde, fur leseaux,
quedes radeaux
portent mortiers,canonsScfauconeaux i
allons, morbleu»
allons
, fanbleu ,
«argueà1 Anglois,narguepourDender*
m
ondejpouffons avant
,
5 . tirons du fang ,
ah5. tètebleujevois le drapeau blanc.
Ventrebleu, par la corbleu >
pour prendre Oftend* emparons-nous des
Dunes
,bombardons,
ronflez canons,
&
parlez haut àtous cesfanfarons ï deleurs vaifleaux,
nos flersrivaux
nous enverronsdesmelons&cdesprunes, fans en tâter
,
fans en goûter
,
devant leur barbe
O
(tende vafauter.Ventrebleu ,
par la corbleu ,
Nieupofts’aprêteà faire refiftance >
(es marais , de nos Français
ne pourront point arrêter lesfuccès :
on prend le Fort, on prend Nieuport ,
toutcedeenfinau bonheurde laFrance, lesennemis
vaincusy fournis
,
rsconnoîtrontunmaître dans Louis»
OÉ?
2
y 2
6
Ventrebleu ,par la corbleu
,
mes
chers amis ilfaut gruger&
boiray.trinquons tous ,
ennyvrons-nous ,
rions,chantons, danfons,faifons lesfous, vuidonsles pots
,
vuidons les brocs
,
c’efl:aujourd’hui qu’il faut chanter vie»
, toire :
vive Louis y vive fon hls-,
nargue cent foisàtous leurs ennemis».
<
3
? Ventrebleu.,
par la corbleu
,
à la funtédu
Roi
buvonsrafadej admirons,
confiderons ,
&
faluons la crèmedes Bourbons portonsauxqeux
nos tendresvœux
pourun bon Prince, un pere, un cama- rade :
vive Lotis ,
' vive fon fils ,
narguecent fois a tous leursennemis.
Le Chanteur.
Ventrebleu ,
Z >9
M
par la corbleu
,
je fensquej’ai legofier fccen diable j
quelle ^ardeur \ foi de Chanteurs
ilfaut du vin pourrefaire
mon
cœur ï vous réjouirfait
mon
plaifirmaisceplaifir feroit plus
doux
a tablejdans le goufîet
(c’eft bien tôt fait )
mettezlamainpour payer
mon
caquet*-FIN.
CHANSON NOUVELLE.
Les Conquêtes du Roi en Flan-
dreen 1745.
Sur Fair :
Du
Vaudevilledes PieroîufOurons,amis
,detoutes parts, de notre Prince annoncer lapuifiance i
qu’àl’afpeétde fes étendarts ,
lesennemis tremblentfur eursremparts.
Si quelqu’un d’euxfait réfiftance, fide ferendre il différéun
moment
,,Q) U
%
Bc pif
&
pouf, ahvoilà juftementde quoi le fervir ptompteraentJ
Devant
Tournai, braves fujets% allez, fuivez le plusgrand des Monar--ques
,
* montrez quevousères François •, Mkrs vous répond desplus briilans fuc-
cès.
Si Tournai donne quelques mar- ques
de réfîfiance àce cherConquérant
,
ëc pif
&
pouf, ah voilàjuftemenrde quoi lefervirpromptement.
G
^?
Courez-, courezàFontenoi
,
braves François, chers enfansdela gloi- re
/
combattez avec votre Roi
,
portez par tout laterreur
&
l’effroi.Louis fuivi de la Victoire, attaque
; frappe, abat le plus vaillant,
& pif&
pouf, ah voilà juftemenccomme
il feit i’AngJois prompte- ment.Lowendal
, Gradin ,du Chayla dîverfement galopent dans la pLine voù diable vont donc ces gens-là?-
feplus fiibtün’entend rienàcela.
/
De
tous cotés onfedémene
,le fier Anglois paroît dans ce
moment
^&
pif8c pouf, ah voilà juftementde quoi le fervir promptement.
Mais Lovvendal ne parole pas; qu’eft devenu cegrand foudre deguer-
re?
craindroit-illefortdescombats?
duChaila feul a bravé le trépas.
Ah
je découvre le myftere!ce fin renardvientde furprendiuGa .t ,
&
voilàcomme, &
voilàjuftemen.comme
ilfaitfoncouplourdement, rvnJprLe
redoutableLovvendal’médite encorquelquegrandeentreprife,,
ilnous tnenefur lecanal
,
ahtérigué quel affreuxbacanalI
On
frappe, on tue9 on pille ,on
brife
,
nous déferions l’ennemiproprement
,
&
voilàcomme
,&
voilàjuftementcomme
onfaitfon coup prompte- ment.<x?
Un
déteftable IngénieurYeut fous leseauxétouffer notre gloire, mais
on
crible fo.’ichien decœur de milletraits,lancés par la fureur-<ij£
Braves mananschantez victoire, Sc receveznotrerenierciment
,
&
voilàcomme
,&
voila juftemenccomme
on fait foncoup prompte- ment.HP
Vers Bruges courons dece pas , entrons, amis, on nous ouvrelaporte»
ici chacun nous tend les bras
,
on
nouscarelTe> onnousfaitdes repasÿ traitez-nous toujours de la forte, buvons, mangeons , gardons notreargent
,
&zvoilà
comme
, Scvoila juftementcomme
on eftami promptement.GP
Oudenarde
de Ioncaquet,
entretient ceux qui fontlàpour lenten- dre;
Lovvendal , dit-elle, abien fait deprendreainfiGantdans fon trébuchet;
pour
moi
je fçaismieuxme
défendre,vous gafouillez-,
mon
cœur, trop libre-ment
,
&
pif&
pouf, ahvoilà juftemensde quoi vous fervir promptement.
rx?
Dende rmonde
au milieu deseauxr penfe pouvoir dormir enaifnrance:maismousallons-fur des radeaux.
troubler bien-tôt ton indigne repos. ' Hollandois prenez la défenfe ;
&cvous Anglois ,venez diligemment;
&
pif8cpouf, ah voilàjuftementde quoi vousfervirpromptement.
Allons, mesbravescompagnons,
lafîere Oftende à grands cris nous ap- pelle :
pointonscontreellenos canons
,
fnalgré l’Anglois,ventrebleu nous l’au- rons:
e’eften vainqueJean de Nivelle fur fes vaiffèaux tonne effroyablement
,
8c pif8cpouf, ali voilàjuftement dequoile fer\ir promptement.
rp
Pourfuivez, aimablesFrançois, quedelauriersvont couronnervostêtes!
Nieu
port jalouxde vosfuccês,
bravevoscoups , franchiffez fes marais;
joignezNieuportà vos conquêtes, 8c faites-lui cegentil compliment:
8c
pif&
pouf, ah voilàjuftement de quoi vous fervir promptement.<£*
Devant Athplantons nosdrapeaux,
Ath
n’eft qu’un trou,maisuntrou d’im-portance ;
malgré le feu , malgréleseaux
,
fi
continuons nosglorieuxtiavaux
,
tout ce.ieà l’invincibleFrance »
Ath
vatomber,Mons
en craint lemo- ment
-,pif 6cpouf, ah voilajuftement de quoiles fervirpromptemenS
Amis
,après tantde grands coups,rendonsvilite àl’aimable bouteille\ faifons laguerre àfesgloux gloux, charmant Bacchus que ce combat eft amis,couchons-nousfouslatreille, rions,chantons6c trinquonsbravement, detic6c tac,ahvoila juftement
comme
on s’enyvregalament.F I
N.
Lû
&
approuve parmoiCenfëurpourla Polio»!ec 7 Oétobre 1745»
Vûl’Approbation, permis d’imprimer/ àParis
’ c«
io061obre1745.
MARVILLE.
Regîdréfurle LivredelaCommunauté des Lt- braire»-ImprimeursdePans.
V
IN
CEN
1.
Cb«ïlaVeuve