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Submitted on 1 Jan 1958
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Augmentation des signaux de résonance nucléaire par polarisation dynamique. (2e partie)
Jean Combrisson
To cite this version:
Jean Combrisson. Augmentation des signaux de résonance nucléaire par polarisation dynamique.
(2e partie). J. Phys. Radium, 1958, 19 (11), pp.840-842. �10.1051/jphysrad:019580019011084000�.
�jpa-00235945�
840.
AUGMENTATION DES SIGNAUX DE RÉSONANCE
NUCLÉAIRE
PAR POLARISATION
DYNAMIQUE
(2e Partie)Par JEAN
COMBRISSON,
Centre d’Études Nucléaires, C. E. A., Saclay, France.
Résumé. - L’augmentation de la polarisation nucléaire obtenue en saturant la résonance de
spins électroniques
couplés
à des spins nucléaires se traduit par la possibilité d’observer des signauxde résonance nucléaire considérablement augmentés et - dans certaines conditions 2014 de réaliser des oscillateurs du type « Maser ». Des interactions du type dipôle-dipôle ou du type scalaire entre spins électroniques et spins nucléaires ont été envisagées et expérimentées: cas d’un radical libre dissous et de noyaux contenus dans le solvant et cas d’électrons de conduction et des noyaux de 29 Si d’un ëchantillon de silicium.
Les résultats expérimentaux obtenus à champ moyen (70 gauss) et à champ plus élevé (3 000 gauss) seront décrits.
Abstract. 2014 The enhancement of nuclear polarization obtained by saturating the resonance of electronic spins in interaction with nuclear spins gives the possibility of observing nuclear signals considarably increased and, in some cases, to have a Maser action. Dipole-dipole and scalar type interaction have been studied.
Experimental results obtained in a low field (70 gauss) and a high field (3 000 gauss) are given.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM TOME 19, NOVEMBRE 1958,
Nous avons réalisé
plusieurs expériences
danslesquelles
unepolarisation dynamique
nucléaire des~
spins
1 était obtenue par saturation d’une réso-~
nance
électronique
despins
S en interaction(de
type scalaire ou de typedipôle-dipôle)
avec les~
spins 1.
Des études ont été faites à
champ
élevé(3
000gauss),
àchamp
moyen(70 gauss)
et à baschamp (0,5 gauss)
cequi .a
entraîné l’utilisationd’appareillages’mettant
enjeu
desfréquences
com-prises
entre 2 000 Hz et 9 000 MHz. Lesdispositifs expérimentaux
ont été les suivants :a)
Production duchamp HQ : électro-aimants,
bobines deHelmholtz, champ magnétique
ter-restre.
b)
Production duchamp.de
hautefréquence H1,
nécessaire pour saturer la résonance
électronique : magnétron
à 9 000 MHz(10 watts)
ou oscillateursvers 200 MHz et 50 1BIHz
(100 watts).
,
c) Disposition
de l’ééhantillon : en un ventre dechamp Hl
dans une cavité résonnante ou dans la bobine d’un circuit oscillant. Une bobine B accor-dée à la
fréquence
de Larmor des noyaux étudiés entoure cet échantillon.d)
Détection de lapolarisation :
elle se fait parobservation des
signaux
de résonance nucléairequi
sontconsidérablement augmentés
enprésence
de
polarisation.
Selon les cas(signe
des moments.
magnétiques, types
d’interaction entre I etS,
choix de la transition
électronique)
cessignaux
sont ou non de même
signe
que lessignaux
nor-maux obtenus sans
polarisation.
Lesdispositifs pratiques
d’observation peuvent être deplusieurs
types selon leproblème
étudié et enparticulier
selon le temps de relaxation
Tl
du noyau considéré.Nous avons utilisé soit un oscillateur du type de
Pound,
soit un montageanalogue
auQ-mètre ( fcg. 1)
où l’on mesure une variationAQIQ
duFIG. 1. - Schéma de principe du montage en Q-mètre (cas d’une expérience à 70 gauss, le champ Ho est
normal au plan de la figure).
facteur de surtension de la bobine B liée à la
variation d V 1 V
de la tension à sesbornes,
soit unspectromètre
à bobines croiséespermettant
demettre en ceuvre la méthode de passage
rapide adiabatique (cas
du silicium29) [1].
Dans le cas d’une
polarisation antiparallèle
àHo quand
onpeut
réaliser un oscillateur dutype
« maser », le
système
de détection est encoreplus simple :
ilapparaît
aux bornes de la bobine B unetansion à la
fréquence
de Larmor des noyauxqui
ont subi la
polarisation.
Il suffit de détecter cette tension ou de mesurer safréquence.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019580019011084000
841
Résultats
expérimentaux :
Interaction d’un système de spins nucléaires (29Si) avec des électrons de conduction. - La méthode
proposée
par Overhauser[2]
a étéappli- quée
par Slichter et Carver[3]
dans les métaux.L’extension de cette méthode au silicium
[4] pré-
sente les avantages suivants : la faible conduc- tivité de l’échantillon permet une meilleure
péné-
tration du
champ H1,
enparticulier
auxhyper- fréquences.
Du fait dupetit
nombres des électrons de conduction lestemps
de relaxation nucléaire sontlongs (de
1 minute à 1 heure selon les échan-tillons)
cequi
permet deséparer complètement
dans
l’espace
et dans le temps les deuxopérations, polarisation
nucléaire parapplication
duchamp Hl
et observation de cette
polarisation.
L’expérience
a été faite avec un échantillon de siliciumdopé
auphosphore
ayant les caractéris-tiques
suivantes : résistivité0,06
Q. cm(5.1016
atomes de P parcm3). Demi-largeur
de laraie de résonance des électrons de conduction à 3 000 gauss et 77 oK: 4 gauss.
Temps
de rela-xation
Tl
du silicium 29 : 5 minutes. On observe lesignal
du silicium 29. Lechamp H1
créé par lasource U. H. F. était insuffisant pour saturer com-
plètement
la résonanceélectronique ;
l’effet depolarisation
maximum(facteur
3300)
n’a pas été atteint mais nous avons obtenu un facteur de mul-tiplication
de 100 avec renversement dusigne
de lapolarisation
commeprévu [4].
La résonance élec-tronique
des électrons deconduction
étaitpartiel-
lement saturée (à la
fréquence
de 9 800 MHz età 77
OK),
lesignal-
des noyaux de 29Si était observé dans un autre aimant par la méthode de passagerapide adiabatique.
Desexpériences
sont en courspour observer les
signaux pendant
lapolarisation
et étendre les résultats aux
températures
del’hélium
liquide.
2. Interaction des protons de l’eau avec des ions
paramagnétiques.
- Nous avons utilisé une solu-tion 10-2 M de nitrosodisulfonate de
potassium [5].
A
champ
élevé les trois raies de résonance électro-nique
ont unedemi-largeur
de0,5
gauss. Le tempsde relaxation des protons du solvant (eau) étant
0,4
s enprésence
duradical,
2 s en sonabsence,
le
gain théorique
dans ce casparticulier
est 90.Il a été atteint dans des
expériences
à 70 gauss[6]
(fig. 2)
et à 3 000 gauss[7].
Dans ce caségalement
a
polarisation
estantiparallèle
auchamp H o
et il aété
possible
à 3 000 gauss de compenser les pertesde la bobine B par
l’énergie
fournie par lesspins
des protons de l’eau, réalisant ainsi un « maser » vers 12 MHz dont la
fréquence
est liée à la valeurdu
champ Ho.
Enbalayant
cechamp
lentement ona d’ailleurs pu obtenir pour chacune des trois valeurs de
Ho correspondant
aux conditions de résonanceélectronique
une émission à lafréquence
de Larmordes protons
[7] (fig. 3).
Il a étépossible
en mélan-geant à l’eau un
composé
defluor,
uncomposé
delithium ou en utilisant de l’eau lourde, d’observer à 70 gauss des
signaux
derésonance
deF, Li,
Fic. 2. - Signal des protons avec polarisation dynamique (sensibilité 1/50). Amplitude de balayage 20 milligauss
autour de 70 gauss.
FIG. 3. - Détection de l’émission stimulée due aux spins
nucléaires pour les troia conditions de champ Ho corres- pondant à la saturation des trois raies de résonance
électronique du nitrosodisulfonate.
D inobservables sans effet de
polarisation
parceque noyés dans le bruit de fond
[6].
Des résultats
analogues
ont été obtenus en uti-lisant d’autres solvants
(pyridine)
et d’autres radi-caux
(D.
P. P.H., piscéine).
L’application
de cette méthode auxchamps
trèsbas s’est révélée
particulièrement
féconde-puis-
qu’elle
apermis
la réalisation d’unmagnétomètre
842
fournissant la valeur absolue du
champ
magné-tique
terrestre à 10-6 gaussprès.
Un facteur demultiplication
de 800 a été obtenu cequi
a été suffl-sant pour faire fonctionner un auto-oscillateur four- nissant la
fréquence
de Larmor des protons (vers2 000
Hz)
dans lechamp
du lieu del’expérience.
Le
magnétomètre
se compose donc essentiel-lement d’un oscillateur de
puissance
à 55 MHz etd’un flacon
(100 cm3)
contenant l’eaudopée
entouréd’une bobine accordée vers 2 000
Hz,
unampli-
ficateur et un
fréquencemètre
constituant le sys-tème de détection. ,
3. Interaction de deux
systèmes
despins
dansun solide non
métallique.
=--L’expérience
a étéfaite avec un cristal de fluorure de lithium
[8]
oùles
temps
de relaxation nucléaireTl
sont 2 minutespour 19F et
plusieurs
heures pour 6Li. Enappli-
quant unchamp
deradiofréquence
intense aux fré-quences Q = mp + cou OU Q = my - Ù)LI
(somme
et différence des
fréquence
de Larmor des deux noyaux F etLi),
on a pu accroître par un fac- teur +Y19F /Y6Li
= ±6,5
lapolarisation
desnoyaux de 6Li. Le temps de
polarisation dyna- mique
est de l’ordre de laminute,
en accord avec lathéorie,
cequi
est a comparer avec le tempsTl
deplusieurs
heures ci-dessus.Des
expériences analogues
ont pu être faites avecune interaction entre
spins électroniques
etspins
nucléaires. En soumettant un échantillon de charbon ayant adsorbé du benzène à la fré-
quence Q = ùs ::!::
û)p (somme
et différence desfréquences
de Larmor de l’électron libre et du pro-ton),
il est apparu unepolarisation
desprotons [9].
BIBLIOGRAPHIE
[1] SHULMAN (R. G.) et WYLUDA (B. L.), Phys. Rev., 1956, 103,1127.
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[8]
ABRAGAM
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Acad. Sc., 1958, 246, 2121.
DISCUSSION
Pound. -
Aprèsi T polarisation
de 29Si par cette méthode à latempérature
del’hélium,
avez-vouscalculé la
température
despin qui pourrait
résulterd’une
démagnétisation
totale ?ombrisson. -
Oui,
environ - 20microdegrés.
Probablement les
plus
chaudes destempératures
négatives jamais réalisés.
Pound. - Ne
pourrait-on
pas provoquer une très bassetempérature
en retournant lesspins (passage ,adiabatique nucléaire) ?
Combrisson. - Oui. ,