C.N.S. d'indépendance de X et S
2.
Cottrell-Genon-Catalot-Duhamel-Meyre, Exercices de probabilités, page 211 Théorème : SoientX1, . . . , Xn des V.A.R. indépendantes de même loi, d'espérance et de variance nies. On dénit
X = 1 n
Xn
i=1
Xi et S2= 1 n
Xn
i=1
(Xi−X)2
Alors : X etS2 sont indépendantes ⇐⇒ X1, . . . , Xn sont gaussiennes.
SoittX = (X1, . . . , Xn)un vecteur aléatoire deRn, avec X1, . . . , Xn indépendantes et de même loi, d'espérance m, de varianceσ2 nie. On pose
X = 1 n
Xn
i=1
Xi ; Σ2= 1 n
Xn
i=1
(Xi−m)2 , S2= 1 n
Xn
i=1
(Xi−X)2
=⇒ On suppose que la loi des V.A.R. Xi est gaussienne, c'est-à-dire que Xi à N(m, σ2) pour i = 1, . . . , n.
Alors, la vecteurX ÃNn(m1n, σ2In)puisque ses composantes sont des gaussiennes indépendantes.
1. Déterminons la loi deX.
X est une combinaison linéaires des composantes de X, donc X est gaussienne. On a E(X) = 1
n Xn
i=1
E(Xi) =m et V ar(X) = 1 n2
Xn
i=1
V ar(Xi) = σ2
n. DoncX ÃN µ
m,σ2 n
¶ .
2. Déterminons la loi denΣ2 σ2. On a nΣ2
σ2 = Xn
i=1
µXi−m σ
¶2
, avec Xi−m
σ ÃN(0,1), donc nΣ2
σ2 est la somme des carrés de n V.A.R. gaussiennes centrées réduites indépendantes, doncnΣ2
σ2 Ãχ2(n).
3. Montrons queX etS2 sont indépendantes.
Pour montrer que X et S2 sont indépendantes, il sut de montrer que X est indépendante du vecteurZ= (X1−X, . . . , Xn−X), puisqueS2estZ-mesurable. Or le vecteur(X, X1−X, . . . , Xn− X) ∈ Rn+1 est gaussien (car toute combinaison linéaire de ses composantes est une combinai- son linéaire des Xi), et pour démontrer l'indépendance deX et de Z, il sut de démontrer que Cov(X, Xi−X) = 0pour touti. Pour cela, on calcule
Cov(X, Xi) =Cov
1 n
Xn
j=1
Xj, Xi
= 1
nCov(Xi, Xi) =σ2 n commeV ar(X) =σ2
n, le résultat vient immédiatement.
4. Montrons quenS2
σ2 suit une loi du χ2(n−1). nS2=
Xn
i=1
(Xi−X)2= Xn
i=1
Xi2−2X Xn
i=1
Xi+nX2= Xn
i=1
Xi2−nX2
On voit apparaître la diérence d'une somme dencarrés et d'un terme carré.
• Supposons d'abordm= 0.
CommetX ÃNn(0, σ2In), siAest une matrice orthogonale, le vecteur tY = (Y1, . . . , Yn) = AX est aussi gaussien, avec E(Y) = AE(X) = 0, V ar(Y) = AV ar(X)tA = σ2In. Les composantes Y1, . . . , Yn sont donc indépendantes, et de plus Pn
i=1
Xi2 = Pn
i=1
Yi2, (la norme est conservée parA).
1
Il s'agit donc de choisirApour queYi2=nX2, ce qui est possible en prenant comme première ligne deA:
µ 1
√n . . . 1
√n
¶
. AlorsnS2= Xn
i=1
Xi2−nX2= Xn
i=1
Yi2−Y12=Y22+. . .+Yn2. On retrouve ainsi le fait queS2 et X sont indépendantes puisque fonctions de (Y2, . . . , Yn)etY1. Enn, puisque les V.A.R.Yi sont indépendantes de loiN(0, σ2), on anS2
σ2 Ãχ2(n−1).
• Supposonsm6= 0.
On se ramène au cas précédent, en posant Xi∗ = Xi −m et en remarquant que nS2 = Pn
i=1
(Xi∗−X∗)2.
En comparant2.et4., on voit qu'en remplaçantmpar une valeur "estimée"X, on "perd" un degré de liberté dans la loi duχ2.
⇐= On ne suppose plus connue la loi desXi, mais on suppose queX et S2sont indépendantes.
1. Supposonsm= 0. Calculons E(nS2)et montrons que E(nS2eitnX) = (n−1)σ2ϕn(t)pour tout t réel. En déduire ϕet ainsi la loi des Xi.
On suppose seulement que lesXi sont indépendantes, de même loi, centrées et de variance nie, de fonction caractéristiqueϕ. On aϕ0(0) = 0 etϕ00(0) =−σ2. Comme
nS2= Xn
i=1
Xi2−nX2= Xn
i
Xi2−1 n
à n X
i=1
Xi
!2
= µ
1− 1 n
¶Xn
i=1
Xi2−2 n
X
i<j
XiXj
et queE(Xi2) =σ2, E(XiXj) = 0(i6=j), on aE(nS2)(n−1)σ2. D'autre part, puisqueS2 etX sont indépendantes,
E(nS2eitnX) =E(nS2)E(eitnX) =E(nS2)E(eit
P
j
Xj
) = (n−1)σ2ϕn(t) Mais, en développant, on obtient
E(nS2eitnX =E
µ
1− 1 n
¶ X
j
Xj2−2 n
X
j<k
XjXk
eit
P
j
Xj
= µ
1−1 n
¶ X
j
E µ
Xj2eitXjeit
P
k6=j
Xk¶
−2 n
X
j<k
E
³
XjeitXjXkeitXkeitPh6=j,kXh
´
et en vertu de l'indépendance desXiet du fait queE(Xj2eitXj) =−ϕ00(t)etE(XjeitXj) =−itϕ0(t), on a donc
E(nS2eitnX) =− µ
1− 1 n
¶
nϕ00(t)ϕn−1(t) + 2 n
n(n−1)
2 ϕ02(t)ϕn−2(t) d'où
(n−1)σ2ϕn(t) =−(n−1)ϕ00(t)ϕn−1(t) + (n−1)ϕ0(t)ϕn−2(t) d'où la relation
ϕ00(t) ϕ(t) −
µϕ0(t) ϕ(t)
¶2
=−σ2
En posantψ(t) = log(ϕ(t)), la relation s'écrit ψ00(t) = −σ2, d'où ψ0(t) = −σ2t et ψ(t) = −σ2 2 t2 puisqueψ(0) =ψ0(0) = 0.
Doncϕ(t) =e−σ22t2 et la loi desXi est gaussienne : XiÃN(0, σ2). 2. Montrons que l'on peut se passer de l'hypothèsem= 0.
Supposonsm6= 0. Alors on peurt poserXi∗=Xi−m,X∗=X−m. AlorsS2= 1 n
Xn
i=1
(Xi∗−X∗)2, et l'indépendance deS2et X équivaut à l'indépendance deS2 etX∗, d'où le résultat.
2