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TOUS ENSEMBLE LE 15 MAIET LE 18 MAI E

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ÉDITO

L ’ H E B D O M A D A I R E D U S Y N D I C A T N A T I O N A L D E S E N S E I G N E M E N T S D E S E C O N D D E G R É

ENJEUX

2 , 4-5

REPRÉSENTATIVITÉ

CARTE SCOLAIRE

RÉFORMES DU LYCÉE

ACTION

3

BILAN DU 29 AVRIL

RÉUSSIR LE 15 MAI ET LE 18 MAI

MÉTIERS, CARRIÈRES

6

HORS-CLASSES

DIMA

SUR LE TERRAIN

7

RÉPRESSION LYCÉENNE

ACADÉMIE DE DIJON

WALLIS

SOMMAIRE

N° 666 3 MAI 2008

Tout en adoptant la posture de la contrition, le président de la République persiste et signe ; dans son allocution du 24 avril, il reconnaît la gravité de la question du pouvoir d’achat mais n’en tire aucune conséquence sur les salaires ; de même, concernant les retraites, il n’envisage pas l’apport de nouvelles

ressources et prône l’allongement de la durée de cotisation.

L’avenir des Français se résume à travailler plus, plus longtemps et pour gagner moins...

Quant à la fonction publique, elle est conçue comme un poids et la volonté de ne remplacer qu’un départ en retraite sur deux de fonctionnaires a été confirmée ; l’Éducation devrait être largement mise à contribution et, non seulement N. Sarkozy a confirmé les suppressions de postes pour 2008, mais il a donné son éclairage sur les réformes : leur finalité première serait de permettre un budget 2009 en nette baisse et de permettre de nouvelles suppressions par la réduction de l’offre de formation.

Ces propos lèvent toute ambiguïté sur les intentions du ministre qui cherche a diviser la communauté éducative, jouer les uns contre les autres. Les contacts réguliers que le SNES entretient avec les organisations lycéennes permettent de constater l’inanité de ces manœuvres ; chacun voyant les conséquences d’une réforme des lycées menée dans le cadre tracé par le Président. Xavier Darcos diffère d’ailleurs tout contact avec les organisations syndicales et, depuis l’audience accordée au SNES le

TOM ET JERRY ?

E

n écoutant le président de la République expliquer pendant 90 minutes que les réformes devaient servir à mettre en œuvre les suppressions d’emploi dans la fonction publique, on peut s’interroger sur la stratégie de notre ministre. Il annonce une réforme du lycée, multiplie les contacts avec les organisations lycéennes mais refuse, avec un certain dédain, de parler des moyens.

Oui, Monsieur le Ministre, nous voulons avec l’ensemble de la profession parler de nos missions, de nos métiers, de ce que nous enseignons.

Oui, Monsieur le Ministre, nous avons la volonté

d’améliorer le système éducatif, l’immense majorité des personnels ayant choisi d’entrer dans l’Éducation

Suite page 2

nationale par conviction.

Enfin, oui, Monsieur le Ministre, nous voulons être respectés comme professionnels, comme citoyens, comme individus.

Tout cela exige que vous entendiez en préalable ce qui monte des salles de professeurs, ce que clame la rue dans laquelle, finalement, vous jetez les jeunes par votre silence.

Alors, oui, Monsieur le Ministre, répondez

aux propositions que nous formulons pour l’avenir du service public d’éducation et de nos professions et faites connaître les vôtres.

Cessez de jouer au chat et à la souris avec la profession.

L’École a trop à y perdre.

Roland Hubert,cosecrétaire général

22 MAI PÉTITION

ENSEIGNANTS, PARENTS, LYCÉENS

TOUS ENSEMBLE LE 15 MAI ET LE 18 MAI

Marseille, le 29 avril 2008

©DR

Défendons des retraites solidaires

Les cinq centrales syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) appellent à « une journée nationale interprofessionnelle d’action et de manifestations » le 22 mai. La FSU se félicite de la décision prise par les cinq confédérations et s’associera à cette journée. Au moment ou nous imprimons L’US, la FSU est reçue par André Santini sur cette question. Compte rendu et décisions d’action sur www.snes.edu

Menace sur

les mutations 2009

Signez la pétition

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Suite de la page 1

ENSEIGNANTS, PARENTS, LYCÉENS

TOUS ENSEMBLE LE 15 MAI ET LE 18 MAI

17 avril, aucune manifestation du ministre. Nous lui avons pourtant remis des documents résumant nos principales propositions pour le système éducatif et ses personnels, souligné l’urgence de mesures sur les postes comme sur la revalorisation des métiers de l’éducation,

nous allons le réinterpeller sur ces sujets.

C’est dans les médias que Xavier Darcos choisit de s’exprimer, annonçant pour début mai un canevas sur la réforme des lycées, alors que le ministre entend lier livre blanc des lycées et réforme, continuant à caricaturer la réalité des suppressions de postes et à traiter avec dédain les manifestations lycéennes. Pourtant, son espérance de voir le mouvement dépérir est déçue : les lycées ont défilé dans les zones B et C. D’ores et déjà un nouvel appel est lancé

à Paris le 6 mai. Cette dynamique laisse présager, le 15 mai, une grande journée de grève à l’appel des fédérations de fonctionnaires et à l’appel des fédérations de l’éducation ; les attaques contre le système éducatif participant pleinement du démantèlement organisé de la fonction publique, à travers la RGPP et le rapport Silicani. Quant à la manifestation du 18 mai à Paris, dans le prolongement des actions menées dans les établissements, elle permettra de poursuivre notre action, inscrite dans la durée ; elle devra trouver des prolongements à la rentrée et les assemblées réunies le 15 mai auront à débattre de la question des suites si aucune réponse n’est donnée par le gouvernement.

Frédérique Rolet

pressions massives d’emplois, y compris dans les établissements fragilisés, apprécieront les bonnes intentions du ministre et l’attention des recteurs...

En fait, on retrouve une fois de plus la logique du renoncement à la qualité pour tous, cachée derrière la promotion d’une minorité d’élèves.

Fabienne Bellin

D

es consignes envoyées aux recteurs début avril ainsi que la circulaire de rentrée (BO du 10/4/2008) reviennent sur le sujet.

Si ces textes s’accordent sur le dogme désor- mais bien connu selon lequel cet assouplis- sement garantirait une « liberté nouvelle offerte aux familles », une plus grande « égalité des chances » et « plus de diversité sociale au sein des établissements scolaires », ils com- portent pourtant un certain nombre de contra- dictions qui montrent pour le moins un flot- tement dans la ligne de conduite ministérielle.

En effet, alors que la circulaire de rentrée pré- cise, concernant les demandes de dérogations, que « les élèves handicapés bénéficient dans tous les cas d’une priorité absolue », la lettre aux recteurs présente une liste de critères nationaux, tout en laissant aux inspecteurs d’académie (IA) la liberté de fixer les critères par arrêté dans leur département. La consultation de quelques sites académiques montre qu’un certain nombre d’IA se sont affranchis de la contrainte prévue par la circulaire de rentrée et que l’ordre des critères varie sensiblement d’une inspection d’académie à l’autre. Celui imposé l’an passé présenté, comme moyen de la mixité sociale, n’est donc plus paré des mêmes vertus aujourd’hui.

Autre contradiction majeure entre les discours et les actes : «Nous avions dit que les établisse- ments qui perdraient des élèves [du fait de l’as- souplissement] conservaient les moyens. Je confirme que c’était bien mon intention, donc je vais demander aux recteurs d’être très atten- tifs» (Xavier Darcos LCI 8/4/2008). Les parents, les élèves et les profs qui se battent aujourd’hui contre des DHG peau de chagrin et des sup-

« POSITION COMMUNE »

REPRÉSENTATIVITÉ SYNDICALE CARTE SCOLAIRE

L’OBSTINATION

Xavier Darcos l’avait annoncé dès la fin de l’année scolaire

dernière : il fallait « doubler le nombre de dérogations à la rentrée 2008 pour aller vers la suppression progressive de la carte scolaire ».

« La position commune »est le titre du texte sur lequel viennent de se conclure, le 9 avril, les négociations sur la représentativité, le dialogue social et le financement syndical pour le secteur privé.

cement, ces derniers s’appliquant aussi aux organisations patronales.

QUELLE APPRÉCIATION ?

Le texte comporte certaines faiblesses, mais va dans le bon sens, celui de rendre la parole aux salariés. La pluralité syndicale, consacrée hier par un arrêté gouvernemental, ne pourra désor- mais que résulter de leur choix. La voie à une re- légitimation du syndicalisme et des organisa- tions syndicales est ouverte.

La CGT et la CFDT (57 % des voix aux dernières prud’homales) ont décidé de signer(1). Malgré les concessions obtenues sur le seuil de représen- tativité, la CGC et la CFTC ne signent pas car elles refusent le critère de l’audience ; FO non plus, ce texte constituant « un recul social, syndical, et démocratique ».

Le désaccord exprimé par Solidaires et l’UNSA tient essentiellement au fait que les prud’ho- males ne soient pas l’élection de référence.

La balle est maintenant dans le camp du gou- vernement pour les traductions législatives et réglementaires.

Elle l’est aussi pour les discussions qui se dérou- lent sur ce dossier dans la fonction publique où on attend de lui qu’il affiche une ambition comparable et qu’il laisse la démocratie s’exprimer.

La balle est surtout dans les mains des salariés pour que sur le terrain et dans les luttes se créent de nouvelles dynamiques syndicales.

Eugenio Bressan eugenio.bressan@snes.edu

(1) Deux des trois organisations patronales (MEDEF et CGPME) signent également.

E

lles ont rassemblé, chaque semaine depuis fin janvier, cinq syndicats (CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO) et trois organisations patronales (CGPME, MEDEF, UPA).

L’enjeu était d’ampleur : sortir d’une situation où cinq confédérations disposent d’une repré- sentativité octroyée depuis plus de 40 ans mais jamais fondée sur le choix des salariés, où le patronat peut conclure, avec des syndicats minoritaires, des accords qui déterminent les conditions de travail et de rémunération de millions d’entre eux. Il est dommageable que la FSU, Solidaires et l’UNSA aient été écartés de dis- cussions dont la portée peut être considérable pour la démocratie sociale et le syndicalisme.

Les pouvoirs publics, pourtant acteurs de négo- ciations sur les retraites ou la protection sociale et employeurs de plus de cinq millions d’agents, n’étaient pas de la partie. Le patronat refuse de se voir appliquer des règles de légitimité et de transparence.

LES PRINCIPAUX POINTS

De nouvelles règles de représentativité :l’audience aux élections professionnelles dans l’entreprise devient un critère déterminant de la représen- tativité (seuil de 10 % pour être admis à la négo- ciation dans l’entreprise, à 8 % dans la branche et l’interprofessionnel) et tout syndicat légalement constitué pourra se présenter au premier tour.

De nouvelles règles de négociation :est retenu le principe de validation des accords par des syn- dicats représentant une majorité de salariés, avec comme première étape un seuil mini- mum de 30 %.

Sont également proposés des dispositifs d’aide à la syndicalisation et de transparence du finan-

©Daniel Maunoury

©DR

12 mai : lundi de Pentecôte

Décidément, certains chefs d’établissements (peu nombreux semble-t-il), sans doute mal formés au dialogue social, entendent imposer aux personnels d’etre présents dans l’établissement le 12 mai prochain. En réponse aux demandes des collègues concernés, le SNES a déposé un préavis de grève pour cette journée.

©Daniel Maunoury

Menace sur les mutations 2009

Des discussions doivent rapidement se conclure dans la fonction publique sur la « rénovation du dialogue social ».

Le gouvernement prévoit la réduction du rôle des commissions paritaires dans lesquelles siègent les élus du personnel.

En particulier, les mutations et les affectations des personnels ne seraient plus étudiées par commissions paritaires.

Cette mesure pourrait prendre effet dès la rentrée 2008. Cela interdirait, aux élus du personnel, d’améliorer les projets de mutation et d’affectation élaborés par l’administration et de s’assurer qu’ils respectent des règles équitables, connues de tous, applicables à tous.

Le SNEP, le SNES, le SNUEP et le SNASUB lancent une pétition à signer en ligne.

NOUS VOUS APPELONS À LA SIGNER ET À LA FAIRE SIGNER : WWW.SNES.EDU

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Après les puissantes manifestations parisiennes, les zones A et B ont pris le relais des mobilisations. Le SNES appelle à leur poursuite et à leur développement. Il propose d’amplifier l’action au plan national dès la semaine de rentrée de la dernière zone. Il appelle à la grève le 15 mai dans le cadre d’une journée intersyndicale de toute l’éducation et avec l’ensemble des fonctionnaires. Le 18 mai, il organise avec toute la FSU une grande manifestation nationale à Paris. Il s’agit de donner toute la visibilité de l’ampleur de la contestation. Au lendemain de cette initiative, il faudra en fonction des réponses gouvernementales décider des modalités de la poursuite de l’action.

Le 24 mai, rendez-vous est déjà pris pour des initiatives dans les départements avec les parents d’élèves.

Actions locales

29 AVRIL : LES ZONES A ET B DANS L’ACTION

Gard :Réussite impressionnante de l’opération « département mort » : 70 % des élèves étaient absents (chiffres de l’IA) de la maternelle au lycée. De nombreux

établissements étaient fermés. La manifestation à Nîmes a rassemblé 1 500 personnes.

Nice :Grosses manifestations à Nice (3 500) et Toulon (5 000). La participation ne cesse de progresser depuis la semaine dernière. Plus d’enseignants présents dans les manifestations par rapport à la

semaine dernière. Manifestations également à Cannes, Antibes St- Maximin avec 300 à 500 lycéens à chaque fois.

Marseille :Manifestations dynamiques et colorées : 1 000 à Avignon, 2 000 à Marseille, avec beaucoup de lycéens et la présence des enseignants dans les cortèges.

Ille-et-Vilaine :Grève des enseignants du premier degré à l’appel du SNUIPP, SGEN-CFDT, SE-UNSA, SNUDI-FO et SUD : le taux de gréviste atteint 75 %, plus de la moitié des écoles du département étaient fermées (entre 240 et 250 sur 440), Près de 3 500 personnes, ont manifesté à Rennes. De nombreux parents d’élèves étaient également présents (la FCPE organisait un pique-nique devant la préfecture de région).

Toulouse :Plusieurs établissements bloqués : Lycée les Arènes, Raymond Naves, Rive Gauche, lycée de Colomier et les trois collèges de Colomiers. Un millier de manifestants à Toulouse.

Limoges : Une cinquantaine d’enseignants du lycée Gay-Lussac ont fait un pique-nique au carrefour Tourny. Des lycéens de divers lycées de Limoges terminant leur manifestation les ont rejoints au même endroit. Le boulevard Georges Périn a été rebaptisé à cette occasion

« boulevard des postes supprimés dans les lycées du Limousin ».

Dijon : 28 avril : opération établis- sements morts au Collège et lycée de Châtillon-sur-Seine à l’initiative des parents d’élèves, manifestation en ville, soutien des élus.

29 avril : manifestation à Auxerre de 800 lycéens, 200 à Sens, 150 à Avallon, 300 à Chalon-sur-Saône et Louhans, grève au collège de St-Sauveur en Puisaye, 3enuit d’occupation du collège de Tonnerre (voir article page 7).

Rouen :Environ 1 500 lycéens, selon la police, ont défilé à Rouen (la troisième et la plus importante manifestation depuis le 21 avril) et environ 400 au Havre.

Poitiers : Grève au collège Descartes de Châtellerault, reconduite mercredi 30 ; grève et blocage du lycée agricole de Melle ; une centaine de lycéens ont défilé dans les rues de Thouars, 200 à Angoulème ; 1 millier de manifestants à Poitiers ; nouveau rassemblement à Niort devant la préfecture à l’occasion du CDEN reconvoqué. À ce jour le SNES a reçu et transmis au recteur un peu plus de 1 000 signatures de « refus collectif des HSA au-delà d’une ».

Nancy-Metz : Opération convoi par l’École publique, manifestation en voiture, colorée et bruyante vers le Rectorat.

Besançon : 1 000 manifestants à Besançon, 400 à Montbéliard, Vesoul et Belfort.

15 MAI : GRÈVE NATIONALE 18 MAI :TOUS À PARIS

DÈS LE 5 MAI

Reprise de l’action au plan national

Du 5 au 9 mai : de premiers rendez-vous se concrétisent sur la journée du 6 mai (contacts en cours avec les organisations lycéennes).

LE 15 MAI

Grève de toute l’éducation, de la maternelle

à l’université

À l’appel de la FSU, SGEN CFDT, UNSA Éducation, SN FOLC, Sud Éducation Pour nos métiers, nos emplois, nos salaires :

• Le rétablissement des postes supprimés en particulier par la transformation des heures supplémentaires en emplois, le maintien des enseignements dispensés aux élèves, l’amélioration des conditions d’études.

• La consolidation des trois voies de formation au lycée, l’arrêt de la généralisation des bacs professionnels en trois ans qui conduirait à la disparition des sections de BEP.

• L’ouverture de véritables négociations sur la revalorisation de nos métiers.

Avec l’ensemble de la fonction publique

À l’appel de la CGT, FSU, Solidaires, Unsa, et CFTC « Le projet de loi “relatif à la mobilité et aux parcours professionnels” validé par le Conseil des ministres est en cours d’examen au Sénat. S’y retrouvent toutes les mesures dont les organisations syndicales ont unanimement demandé le retrait, (...) L’objectif essentiel est de faciliter les suppressions massives de postes dans la Fonction publique (35 000 à 40 000 emplois par an), en articulation avec les mesures annoncées dans le cadre de la Révision Générale des Politiques publiques. (...) Les organisations syndicales signataires décident de faire du jeudi 15 mai, une étape massive et rassemblée de la mobilisation notamment par la grève et/ou des manifestations. »extrait de l’appel commun.

La CFDT et FO appellent également à l’action le 15 mai dans la fonction publique mais dans des appels séparés.

LE 18 MAI

Tous à Paris pour l’Éducation

Manifestation nationale à l’initiative de la FSU pour l’avenir de l’éduca- tion, pour nos métiers, nos emplois, nos salaires : 13 heures départ depuis l’Opéra, puis parcours par République jusqu’à la Bastille.

Toutes les sections départementales FSU prennent des dispositions pour assurer le transport d’un maximum de manifestants. Inscrivez- vous auprès de la section académique du SNES ou de votre section départementale FSU.

Envoyez votre participation financière par chèque à l’ordre du SNES en mentionnant au dos « manifestation ». Si vous n’êtes pas adhérent du SNES, le meilleur moyen de soutenir et financer cette manifestation est d’adhérer et vous bénéficierez de 66 % de crédit d’impôt.

Le service public est notre richesse

Lancé par plus de 60 personnalités syndicales, associatives et chercheurs, cet appel est un instrument de mobilisation citoyenne pour le service public.

Les organisateurs de l’opération, FSU, CGT-fonction publique, Solidaires, Attac, AC Le Feu, Fondation Copernic, etc., vous appellent à le signer et le faire signer en ligne sur http://service-public-notre-richesse.fr/ et à constituer des comités locaux.

Les oubliés du ministre

Dans sa conception du dialogue social, le ministre de l’Éducation nationale entend lier les discussions sur les évolutions du métier avec sa réforme du lycée. Exit donc une réflexion sur des mesures de revalorisation pour tous les enseignants en collège (près de 60 % de la profession), sans parler des documentalistes, CPE, Conseillers d’orientation psychologues qu’il continue d’ignorer.

Le 15 et le 18 rappelons-lui leur existence.

Feux d’artifice

« Ce n’était pas en multipliant les recrutements qu’on va résoudre le problème de l’école. »

« Il y a à faire, mais s’il vous plaît écartons les vieilles méthodes, qui consistent, chaque fois qu’il y a un problème, à recruter des fonctionnaires. »

« L’objectif de non-remplacement de un pour deux est maintenu »car « c’est absolument vital. Nous n’avons pas d’autre solution. Après, chaque ministère s’organise. »

André Santini (secrétaire d’État chargé de la Fonction publique), France 2, 29 avril Poitiers

1ermai : manifestation unitaire de Poitiers.

6 mai : « Assises départementales contre la casse de l’École » dans la Vienne et en Charente.

13 mai : manifestation devant l’IA-86.

15 mai : dans la Vienne, la FCPE appelle à une journée « écoles, collèges, lycées morts ».

18 mai : toujours dans la Vienne, la FCPE appelle à participer à la manifestation à Paris.

Bouches-du-Rhône

L’intersyndicale SDEN-CGT, SGEN-CFDT, SNES- FSU, SNEP-FSU, SUD-ÉDUCATION, UNSA- ÉDUCATION et des organisations lycéennes, FIDL, UNL, appellent les collègues, les lycéens à se réunir dans les établissements, à faire du 1ermai une journée de lutte interprofessionnelle, à poursuivre et amplifier la mobilisation tout au long du mois de mai, notamment les 6 mai (journée d’action lycéenne), 15 mai (grève Éducation, fonction publique), 18 mai (manifestation nationale à l’appel de la FSU), 24 mai (manifestations départementales Éducation).

©Daniel Maunoury

P 03 (Cette semaine) 30/04/08 20:13 Page 3

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P

our le SNES, l’organisa- tion du lycée doit être le moyen de répondre à l’objectif qui reste pertinent de démocratiser l’ac- cès au baccalauréat et de permettre à une pro- portion plus importante de la jeunesse d’obtenir un diplôme du supérieur. La diversification en trois voies de formation clairement identifiées et ouvrant toutes sur des études supérieures est, dans ce cadre, une nécessité.

Basée sur une Seconde générale et technolo- gique jouant mieux son rôle de classe de déter- mination, évitant les ségrégations, les trois séries de la voie générale doivent être confortées dans leur caractère généraliste. C’est cette exigence qui devrait guider par exemple toute réorganisation de la série L.

Sans doute, une meilleure prise en compte de l’ar- ticulation entre travail en classe et en dehors de la classe doit être recherchée. Des pistes exis- tent, qui imposent une meilleure explicitation de ce qui est attendu, qui interrogent les blo- cages didactiques au lieu de renvoyer le traite- ment de la difficulté scolaire à l’extérieur du temps scolaire, qui développent les compétences docu- mentaires, l’interdisciplinarité et qui laissent aux élèves du temps pour la recherche personnelle et celui de la rédaction d’un travail personnel indis-

LYC É E S : Q U E L L E

Assez de manipulations ! Quelques données chiffrées (Toutes les données ci-dessous proviennent des « notes d’information » de la DEPP)

« Un bachelier sur deux échoue dans le supérieur »

FAUX(1)Les trois-quarts des bacheliers qui s’étaient inscrits dans une filière générale de l’Université après leur baccalauréat sortent du système éducatif avec un diplôme de l’enseignement supérieur.

Plus de 60 % ont obtenu un diplôme universitaire, 15 % un autre diplôme supérieur (BTS, DUT, etc.).

83 % des bacheliers généraux parvenus au bac « à l’heure » (18 ans) quittent l’Université diplômés.

Si près d’un quart des inscrits en DEUG sortent de l’enseignement supérieur sans aucun diplôme, les jeunes qui ont rejoint l’Université après une autre formation réussissent : 75 % obtiennent un diplôme universitaire.

(1) Note d’information 07-10 :

« les inscriptions à l’Université : quel bilan ? »

« Tout le monde veut aller à l’Université »

FAUX(2)

En fait seulement 40 % des bacheliers s’inscrivent en premiè année à l’Université en licence ou premier cycle d’études médicales ou pharmaceutiques : 80 % d’entre eux sont titula d’un bac général. Les filles sont largement majoritaires (62 % 7 % des bacheliers intègrent une classe préparatoire, 9 % un 19 % entrent en STS et 8 % intègrent d’autres formations.

Les bacheliers technologiques représentent 20 % des inscri l’Université, ils redoublent leur première année pour 32 % et réorientent vers des formations bac + 2 pour 52 %. 18 % arrê leurs études. Lorsqu’ils choisissent une formation à bac + 2 ( ou IUT), ils y restent à 90 % et seulement 1 sur 10 redouble.

(2) Note d’information 07-11 : « qui sont les bacheliers inscrits en licence à la rentrée 2006 ? » ; note d’information 05-19 : « ce deviennent les bacheliers deux ans après leur bac ».

U

ne des justifications fréquemment avan- cée par le ministère pour supprimer des emplois dans le second degré est son coût jugé excessif. C’est une fois de plus en s’appuyant sur des comparaisons internationales que la démonstration est tentée.

Les documents de l’OCDE se livrent à une com- paraison entre les différents pays concernant le coût par élève(1).

On peut noter d’abord que, si la France est au dessus de la moyenne des pays de l’OCDE, nombre de pays ont des dépenses par élève supérieures à la France dans le second degré.

Citons par exemple, sans être exhaustif, la Suisse, la Norvège, les États-Unis, l’Autriche.

Les comparaisons de l’OCDE ne portent que sur les coûts directement ou indirectement supportés par « les établissements d’enseigne- ments, tous services confondus ». Ainsi les dépenses engagées directement par les familles (autres que les frais versés aux établissements), comme celles engagées directement par les entreprises (formations en alternance par exemple) ne sont pas prises en compte.

Par ailleurs le post bac dans le second degré, lar- gement développé en France (CPGE, BTS), est en grande partie imputé en France au second degré, augmentant ainsi artificiellement le coût du second degré.

Enfin le financement de l’enseignement de cer-

LE SECOND DEGRÉ COÛTE-T-IL TROP CHER ?

LES PROPOSITIONS DU SNES

taines disciplines (EPS, enseignements artis- tiques...) n’est pas, dans certains pays, assuré directement ou indirectement par les établis- sements d’enseignement et n’entre donc pas dans le calcul du coût d’un élève du second degré dans ces pays.

On voit bien que tout cela relativise considéra- blement la pertinence des écarts affichés dans les documents de l’OCDE et qui sont largement instrumentalisés aujourd’hui.

Daniel Robin 1. Le tableau et les graphiques sont consultables par le lien http://ocde.p4.siteinternet.com/

publications/doifiles/962007052P1G10.xlsou http://dx.doi.org/10.1787/071335405381

Le SNES est fortement attaché aux trois voies de formation (générale, technologique et professionnelle) pour conjuguer diversité et égalité :

• diversité des choix de disciplines dominantes et des options facultatives ;

• diversité des approches pédagogiques selon les voies ;

• diversité des activités proposées ;

• diversité des programmes disciplinaires selon les voies de formation.

La classe de Seconde générale et technologique, classe de tous les espoirs et de tous les dangers est la plus mal traitée en ce qui concerne les effectifs. Son architecture doit être repensée pour en faire vraiment une classe de détermination, où le temps soit donné pour une meilleure appropriation des

disciplines qui y sont poursuivies, et une place importante accordée aux enseignements nouveaux et aux pratiques construisant une meilleure autonomie, en tenant compte de la diversité des élèves qui y accèdent.

La série L est la série de la voie généralequi doit être revalorisée en priorité.

Nous affirmons qu’elle a un avenir pour peu que la réflexion sur sa construction, ses débouchés post-bac soit menée.

L’autonomie des établissements ne peut concerner les horaires ou les programmes (voir sondage SNES-CSA). Elle doit permettre l’autonomie des équipes pédagogiques dans les dispositifs de prise en charge individuelle des élèves, la conduite des projets, l’organisation du temps scolaire dans l’établissement.

©Daniel Maunoury ©Daniel Maunoury

©DR

Alors que l’ensemble de la communauté éducative est engagé dans un mouvement de refus des suppressions de postes prévues pour la rentrée 2008, pour toute réponse le ministre annonce une réforme du lycée, après celle de la voie professionnelle. Réponse pédagogique aux réels problèmes que rencontre le second degré,

pensable à l’appropriation et au réinvestisse- ment. Elles sont à l’opposé d’une conception du travail scolaire découpé en un temps réduit de cours, recentré sur des formes de transmissions plus ou moins frontales des savoirs, et un temps d’aide aux devoirs, de soutien, d’accompagne- ment éducatif déconnecté de l’activité de classe et confié à des personnels plus ou moins pré- caires ou extérieurs à l’Éducation nationale.

La forte demande d’aide formulée par les lycéens doit être prise en compte. Mais, ils le savent, l’au- tonomie cela s’apprend, cela se conquiert. Il ne suffit pas d’augmenter le temps de travail pour la construire. C’est dans la classe que se construisent les stratégies d’aide et de soutien, non dans le couple cours-rattrapage dont l’efficacité reste limitée ! Encore faudrait-il sortir d’un discours caricatural sur les effectifs de classe dont la limi- tation reste un des leviers les plus sûrs pour amé- liorer les conditions du travail en classes.

Les options, souvent plus coûteuses que les ensei- gnements obligatoires, assurent un double rôle : celui de l’ouverture, souvent du plaisir d’ap- prendre (consolidé ou (re)découvert) pour le jeune, et celui du maintien dans notre système éducatif de disciplines dont l’existence est mena- cée par toute forme d’unification des séries.

Roland Hubert, Mireille Breton

TROP D’HEURES AU LYCÉE ?

L

es élèves de Seconde ont actuellement de 27 heures à 29 heures hebdomadaires obligatoires auxquelles peut s’ajouter une option, donc entre 30 heures et 32 heures. Sur la base de 36 semaines, cela conduirait à un horaire annuel sans options de 972 heures à 1 152 heures, en sachant que plus l’horaire est chargé, plus la partie organisée en groupes allégés est importante. L’audit lycée de 2006 propose un plafond de 900 heures annuelles.

En Première et Terminale, le plafond serait à 950 heures.

Il est de 1 050 à 1 386 heures actuellement : de 23,5 heures à 27,5 heures hebdo en Terminale L, 27/28 heures en ES et S.

Sur quoi se ferait la coupe, sur les modules, l’horaire dédoublé ? Ou les heures de cours ? Les options ? Selon l’audit par exemple, les horaires de français en Seconde passeraient à 100 heures, c’est-à-dire de 4 h 30 hebdo à moins de 3 heures, ceux de LV1 à 70 heures annuelles, soit de 3 heures hebdo à moins de 2 heures... à moins qu’on ne supprime carrément des disciplines.

Dans les séries technologiques rénovées, les initiateurs de la réforme se félicitent déjà des 5 % de réduction du temps d’enseignement en STG et 10 % en SMS (ST2S). En attendant les STI ?

Dans le même temps, l’accompagnement éducatif arrive au lycée encadré par ... des personnels en HS ou non

fonctionnaires. CQFD M. B.

P 04-05 (Enjeux) 30/04/08 20:05 Page 4

(5)

L E S R É F O R M E S ?

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e, 9 % un IUT, ations.

des inscrits à r 32 % et se 18 % arrêtent

bac + 2 (STS edouble.

inscrits 19 : « ce que

« Supposons que dans les classes

de 35 élèves,on soit partout 30 à la rentrée prochaine, vous pensez que tout sera réglé ? Que le lycée sera sauvé ? »(Xavier Darcos) Dans l’enseignement public, 74,6 % des classes de Seconde ont 30 élèves et plus, 18 % en ont 35 et plus !(3)

« Sauvera-t-on le lycée » en donnant moins d’heures de cours dans des classes toujours plus chargées ?

(3) Repères et références statistiques 2007.

L

e ministre prévoyait une réforme de la voie professionnelle mettant les trois voies de formation du lycée « à égale dignité ». Avec le bac en trois ans au lieu de quatre, l’appétit des lycéens de la voie professionnelle pour la pour- suite d’études devait augmenter, notamment en BTS(1). Enfin le ministre y voyait un des moyens d’impliquer le MEN dans le processus de révision générale des politiques publiques (RGPP), et donc de réaliser des économies faciles.

Les lycéens n’ont pas admis ce « vol » une année de formation. Avec les enseignants ils ont expliqué et défendu qu’il faut du temps pour apprendre un métier, que cet appren- tissage doit se faire par étape : deux années pour le BEP puis deux années pour le bac pro.

Il est inadmissible d’enlever aux lycéens sou-

vent les plus en difficultés un quart du temps de formation.

Les employeurs de certaines branches pro- fessionnelles (hôtellerie-restauration, BTP...) ont mis en garde le ministre : l’essentiel des recrutements de leur secteur se fait au niveau V, c’est à dire au BEP. Généraliser le bac pro en 3 ans constituerait un frein à l’emploi ou une déqualification encore plus importante des jeunes diplômés.

En terme de budget, certains font remar- quer que si l’on conduit les 200 000 jeunes qui entrent au lycée professionnel jusqu’au bac, cela risque de coûter plus cher que la structure actuelle.

Pour les centres de formation d’apprentis (CFA) dont la plupart des formations sont au

Un objectif de 50 % diplômés du supérieur ?

OÙ EN EST-ON ? Les données varient selon les publications du ministère.

Globalement le nombre de licenciés sur une génération se situe entre 26 et 28 %. Les autres diplômés du supérieur, essentiellement bac + 2 (BTS et DUT) représentent environ 12-13 %. C’est donc environ 40 % des 25-34 ans aujourd’hui qui ont obtenu un diplôme du supérieur (la moyenne de l’OCDE est à 32 %).

Non, il n’y a pas trop d’étudiants en France.

À partir d’une réalité inquiétante sur certains points, le ministère et le gouvernement développent un discours catastrophiste sur les résultats du second degré. Faisant référence à des comparaisons internationales sur les coûts, comparaisons qui mériteraient pour le moins débat, ils assènent à longueur de journée que notre système serait un des moins performants de l’OCDE. Signalons qu’en fait il n’existe aucune étude comparative sur le niveau des élèves après 15 ans, c’est-à-dire sur ce que produirait le lycée !

FEUILLE DE ROUTE ?

BACS PROFESSIONNELS : ACCUMULATION DE COUACS

E N T R E T I E N A V E C

F

LORIAN

L

ECOULTRE, Président de l’UNL L’US :Pouvez-vous nous

préciser comment vous aborderez les discussions sur la réforme du lycée dans ce contexte de suppressions massives de postes et de poursuite de la mobilisation ? Florian Lecoultre :Nous avons

répété clairement au ministre lors de nos rencontres qu’une réforme du lycée était nécessaire, mais qu’elle ne pouvait avoir comme préalable les suppressions mas- sives de postes et de moyens que l’on connaît actuellement. Celles-ci risquent en effet de dégrader les conditions d’étude des lycéens avec des classes surchargées, des disparitions d’options, etc. Si les lycéens continuent à se mobiliser aujourd’hui, c’est parce que le ministère prend le problème à l’envers en obéissant à des impératifs comp- tables. C’est au contraire le budget qui doit être au service de l’Éducation.

L’US :Quels sont, pour vous, les princi- paux axes d’une réforme du lycée ? F. L. : Pour n’en citer que quelques-uns,

une vraie revalorisation de l’enseignement professionnel, avec le développement de passerelles entre les filières, est urgente. Il faut un vrai Service Public d’Orientation capable de dispenser à tous les élèves une information gratuite et de qualité, faire évoluer la pédagogie, notamment pour réduire l’actuel fossé entre les méthodes de travail du secondaire et celles du supérieur, ou encore promouvoir les lycées polyvalents, regroupant dans un même établissement à taille humaine voies professionnelle, générale et technologique. Nous sommes attachés à l’idée d’un Service Public d’Aide Scolaire afin d’éviter que des missions de l’école publique soient assurées par le privé, pour ceux qui en ont les moyens.

Enfin on ne pourra pas faire l’économie d’une réflexion sur les rythmes scolaires, très souvent en décalage avec les rythmes biologiques des lycéens avec tout ce que cela implique en termes de fatigue dans le travail.

Selon Xavier Darcos : « Les leaders lycéens entrent dans mon bureau, me demandent des moyens, je leur dis que je ne peux pas et que je ne veux pas et là, on commence à discuter de choses beau- coup plus intéressantes : la réforme du lycée ».

©DR

ou redoutable moyen de justifier les budgets 2009 et suivants inscrits dans le cadre de la RGPP ? La réponse du président de la République, lors de son intervention télévisée du 24 avril a été claire : une réforme pour diminuer les moyens...

niveau V (CAP, BEP), très peu d’employeurs accepteront de signer un contrat d’appren- tissage de trois ans avec un jeune qui, sor- tant de Troisième, n’a pas de compétence professionnelle. Ils redoutent que l’appren- tissage se déplace vers le niveau supérieur, c’est à dire les BTS.

Les Régions prédisent, comme beaucoup, un échec massif en Seconde professionnelle, entraînant une déscolarisation importante et donc une augmentation importante de jeunes devant intégrer les dispositifs d’insertion finan- cés par les conseils régionaux.

Enfin personne ne voit comment ce dispositif de baccalauréat professionnel en 3 ans pour- rait diminuer les difficultés scolaires des lycées de la voie professionnelle.

Dès lors le ministre ne parle plus de générali- sation mais « d’extension de l’expérimenta- tion » qui ne concernerait que les « forma- tions professionnelles les plus générales ».

Dès la prochaine rentrée, dans les LP, de nom- breux parcours de bac pro 3 ans seront impo- sés aux jeunes, sans information, sans que les contenus et exigences de la seconde profes- sionnelle ne soient définis, sans que l’on sache ce que deviendra le BEP, sans réel référentiel.

L’improvisation devient la règle au ministère de l’éducation.

Thierry Reygades

1. Contribuant ainsi à atteindre les objectifs de Lisbonne : 50 % d’une classe d’âge diplômés du supérieur.

D

epuis des mois, le ministère distille ça et là des éléments de sa réflexion sur le lycée, mais en précisant toujours que « rien n’est bouclé ». Il a ainsi déclaré à l’AEF, le 21 avril :

« d’autres manières d’organiser le travail au lycée avec un renforcement de l’accompagnement éducatif et une aide à l’orientation pour que le lycée ne soit pas seulement “une machine à dis- tribuer des cours ” »puis « cette réforme exige des enseignants un “aggiornamento important” : une plus grande présence dans les établisse- ments, une aide à l’orientation et la mise en place d’études surveillées. Le métier enseignant doit s’adapter à la société : il faut qu’ils acceptent de devenir des éducateurs ».

Une chose par ailleurs semble incontournable : supprimer 17 000 postes à la rentrée 2009 ne pourra se faire à structure constante. Le ministre doit donc adapter le lycée, et en premier lieu la classe de Seconde générale et technologique, au budget dont les arbitrages sont discutés actuellement dans les bureaux de Bercy. La dif- ficulté réside probablement dans l’habillage pédagogique d’une réforme dont le fondement sera la diminution de l’offre de formation.

Les objectifs pédagogiques annoncés : – améliorer la transition second degré-Univer- sité, en particulier en favorisant l’autonomie des élèves au lycée ;

– rééquilibrer, en termes d’effectifs, les trois séries de la voie générale, ou les fusionner plus ou moins totalement ;

– améliorer le fonctionnement de la classe de Seconde GT qui connaît de forts taux de redoublement et joue mal son rôle de déter- mination.

Les moyens probables :

– diminuer le nombre d’heures de cours à tous les niveaux ;

– développer les dispositifs d’aide, l’individua- lisation ;

– accroître l’autonomie des établissements.

On retrouverait ainsi les principes mis en œuvre à l’école élémentaire avec la suppression des heures du samedi matin pour tous, transférées pour une partie des élèves dans des disposi- tifs d’aide, et le recentrage des enseignements sur « les fondamentaux ».

Roland Hubert P 04-05 (Enjeux) 30/04/08 20:06 Page 5

(6)

M É T I E R S , C A R R I È R E S

« J’ai compris qu’il ne suffisait pas de dénoncer l’injustice, il fallait donner sa vie pour la combattre »

ALBERT CAMUS

Le Havre : mobilisation à Descartes

Au collège Descartes, les deux secrétaires en poste, assistées d’une collègue en emploi aidé, ne suffisent déjà pas à faire face à toutes les tâches : le rectorat a décidé de supprimer un demi-poste à la rentrée prochaine.

Pétition, audience en mars avec les parents à l’inspection académique du Havre : rien n’y a fait. Mardi 22 avril, les professeurs refusent de prendre les élèves en classe, obligeant l’IA à réagir ; le mercredi 30 avril, ils organisent avec les parents une journée « collège mort ».

Au-delà de la solidarité avec une collègue déstabilisée dans son affectation et son métier, la section du SNES considère que la qualité du service public est en jeu et que le collège Descartes, classé Ambition-réussite, a besoin aussi de moyens

administratifs pour fonctionner correctement.

Enseignement supérieur

Le SNES a été reçu à deux reprises par le cabinet de Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Les échanges ont porté sur :

• les formations professionnelles courtes (BTS, IUT...), reconnues comme contribuant à la réussite des jeunes dans l’enseignement supérieur et en particulier pour les bacheliers technologiques ;

• les poursuites d’études des bacheliers professionnels, en particulier vers les sections de techniciens supérieurs ;

• le bilan de l’ensemble des formations supérieures des lycées et des statuts des enseignants qui y interviennent. Cela concerne notamment les formations comptables (DCG) qui devraient retrouver un statut proche des classes préparatoires ;

• l’orientation active dont nous avons dénoncé certaines dérives tout en rappelant nos propositions ;

• le dossier unique.

Compte rendu complet disponible sur www.snes.edu

ENQUÊTE DEPP

ATTENTION FICHAGE

APPRENTISSAGE JUNIOR

Q

uestion posée par la FSU lors d’une entre- vue auprès du directeur des Affaires finan- cières du ministère de l’Éducation nationale le 16 avril. Question qui s’impose alors que le ministère fait le constat de la baisse du nombre d’inscrits (de 400 000 à 250 000 en quelques années) et que le flou subsiste sur le partage entre les activités relevant d’une délégation de service public, en principe les seules subven- tionnées, et les activités du champ concur- rentiel (dont le soutien scolaire).

Certes, un projet de décret (CSE de janvier 2008) officialise la mission de service public du CNED pour l’enseignement initial des premier et second degrés, y compris BTS et classes préparatoires, sans pour autant garantir la gra- tuité pour les inscrits, ce qui a amené le SNES à faire voter un amendement. Mais le ministère affirme qu’il continuera à subventionner la promotion sociale, au moins pour les agents de l’Éducation nationale (concours internes) et rien n’est tranché pour les concours externes.

Il est tout à fait conscient qu’une hausse

« trop » forte des tarifs ferait baisser encore le

nombre d’inscrits et fait remarquer d’autre part que les établissements publics nationaux ont été relativement épargnés par les sup- pressions de postes (pour les personnels tra- vaillant sur place).

Ce constat ne tient pas compte des répercus- sions au CNED de la nouvelle gestion des postes « adaptés » (pour raisons de santé). La chute des affectations pour ce type de poste (les rectorats privilégiant les solutions locales) fragilise le fonctionnement des instituts qui scolarisent les jeunes dans le primaire et le secondaire : le CNED devra multiplier les vaca- tions. Par ailleurs, l’activité du CNED dans les autres secteurs est de plus en plus dépen- dante de conventions et d’appels d’offre où l’établissement se trouve en situation de concurrence avec des prestataires privés, mais aussi publics (Greta, universités...), qui déve- loppent des services d’enseignement à dis- tance. La forte inquiétude des personnels du CNED quant à leur avenir et à celui de l’éta- blissement reste donc entière.

F. Vénier, M.-N. Gilbert

CNED QUEL AVENIR ?

La DEPP(1)a lancé une enquête auprès de 35 000 collégiens entrés en Sixième à la rentrée 2007.

S

uivis jusqu’à la fin de leur formation initiale et au début de leur insertion professionnelle, leurs acquis cognitifs sont évalués en avril 2008, en 2011 (quelle que soit la classe atteinte) et en 2012 et 2013 pour ceux qui doubleront. Les épreuves s’appuient sur un corpus de type scolaire, sans se focaliser sur les programmes (les élèves n’auront pas tous le même cursus au même rythme). Certains items concernent la motivation des élèves, leur sentiment d’effica- cité personnelle, leurs intérêts scolaires ou liés à la vie sociale. La synthèse des cahiers des élèves a lieu au niveau national.

Les familles devront remplir un questionnaire en 2008 et un autre en 2011, à renvoyer directe- ment sans que le collège n’ait connaissance des résultats des élèves ni des réponses des familles.

Les questions portent sur l’environnement fami- lial de l’élève, sa scolarité à l’école primaire et au collège. L’enquête est obligatoire et soumise à amende en cas de refus.

Comme pour les quatre enquêtes précédentes, l’objectif est d’observer sur plusieurs années un important échantillon d’élèves pour mieux comprendre leurs progrès et leurs difficultés, d’analyser les facteurs qui influent sur les parcours scolaires, de « mesurer l’égalité des chances

C

e gouvernement n’en finit pas d’avoir des idées pour mettre en place une école sélec- tive qui réserve aux élèves en difficulté une for- mation initiale réduite, et hypothèque grave- ment leur avenir scolaire, professionnel et social.

Une fois encore, ce sont les élèves issus de classes sociales défavorisées qui risquent d’être concer- nés en premier lieu par DIMA.

Ce nouveau Dispositif d’Initiation aux Métiers en Alternance (DIMA) propose à des collégiens âgés d’au moins 15 ans, de suivre une formation en alternance durant un an, en LP ou en CFA. Ce dispositif, qui devrait concerner 10 000 élèves,

prévoit de les maintenir sous statut scolaire, et ne devrait donc pas porter atteinte à l’âge de la sco- larité obligatoire, comme ce fut le cas pour l’ap- prentissage junior. Il se substituera également aux classes préparatoires à l’apprentissage (CPA), mais s’ajoutera aux formations en alternance déjà existantes en Quatrième.

DIMA répond donc à la volonté de « flécher » les élèves en difficulté sur des voies de formation à la marge du « tronc commun » du collège. Loin de chercher à résoudre l’échec scolaire par la pré- vention, il favorise l’éviction des élèves, en insti- tuant, de fait, un seuil d’orientation précoce au sein du collège. DIMA est censé permettre à ces élèves l’acquisition du socle commun, modeste objectif, mais pourtant compromis puisque l’élève en alternance n’a que peu de temps pour combler ses lacunes. Il ne s’agit donc nullement d’un parcours de réussite pour ces élèves en difficulté, et rien ne leur garantit l’accès à une qualification au terme de la scolarité obligatoire, pas même le niveau V car les fermetures de BEP risquent de les conduire dans les CFA alors que le taux d’échec en appren- tissage est élevé. C’est pourquoi le SNES condamne ce nouveau dispositif qui, en l’absence de tout cadrage national, ouvre la porte à toutes les dérives. Véronique Ponvert

devant l’enseignement », « d’évaluer la manière dont l’école participe à l’intégration des enfants d’immigrés » et de mieux comprendre les attentes des jeunes et de leurs familles à l’égard de l’école.

Le principe de suivi de cohorte interdit tout anonymat dans la phase de collecte des infor- mations, mais la DEPP affirme que le traitement des données respectera l’anonymat, comme pour les enquêtes précédentes, et que leur stockage sera entièrement sécurisé.

Si les items nationalité ou langue parlée à la maison se trouvaient déjà dans l’enquête de 1998, une politique qui prévoit des quotas d’ex- pulsion de sans-papiers et vise au contrôle des familles dans le cadre de la loi sur la prévention de la délinquance les rend plus sensibles.

Le SNES estime que la vigilance doit rester de mise, dans un contexte de multiplication des fichiers et de leurs possibilités de croisement. Il suit attentivement ce dossier et demande à être reçu à la DEPP pour rappeler ses exigences en matière de sécurisation des données individuelles. Il s’opposera à toute pénalité des familles qui refuseraient de répondre à tout ou partie de l’enquête.

Philippe Castel(droits et libertés) et Monique Daune(collège)

1. Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance.

MODE D’EMPLOI

HORS-CLASSES 2008

Quand on est promouvable à la hors-classe, c’est le moment de consulter les avis portés sur son dossier mais aussi de refuser l’arbitraire.

QUELS AVIS SONT À CONSULTER ? Depuis 2005, les hiérarchies locales, chefs d’éta- blissement et IPR (sauf CPE), ont à porter des avis sur les dossiers de promotion de tous les col- lègues promouvables (à partir du 7eéchelon). Le recteur traduit alors ces avis en points dans le barème. Dans trop d’académies, celui-ci se des- saisit de ce rôle au profit d’une automaticité qui revient à donner entièrement la main aux hié- rarchies locales et à rendre encore plus difficile l’in- tervention des élus du personnel dans les CAP.

À QUOI SERVENT LES AVIS ?

Les barèmes académiques pour les corps à ges- tion déconcentrée (certifiés et CPE) ou nationale pour les agrégés combinent tous : notation, ancienneté de carrière, avis. Dans les faits, les avis jouent toujours un rôle décisif, soit en dési- gnant les promus, soit en ciblant ceux que l’ad- ministration veut exclure. Le SNES considère que l’avis le plus favorable (exceptionnel, très favorable...) doit être attribué aux collègues les plus anciens dans la carrière, seuls à même de bénéficier de gains indiciaires significatifs à l’occasion de la promotion.

QUAND CONSULTER ?

Chacun doit pouvoir consulter les avis émis sur son dossier avant les CAPA, possibilité obtenue par la lutte des élus du SNES dans les instances paritaires. La consultation se fait via I-prof. Les calendriers de consultation sont fixés par chaque recteur. Pour les agrégés, la période de consul- tation touche à sa fin. Pour les autres catégories, se renseigner auprès du SNES académique.

QUELLE DÉFINITION L’ADMINISTRATION DONNE-T-ELLE DU « MÉRITE » ?

L’analyse des discours ministériels et des avis portés depuis trois ans sur les dossiers des col- lègues montre qu’il ne s’agit pas de reconnaître l’investissement personnel dans son métier ou dans des tâches qui lui sont complémentaires.

Le « mérite » est en fait apprécié selon les « par- cours professionnels » jugés « utiles » selon l’établissement et la conviction intime du chef d’établissement ou de l’IPR, hors de toute consi- dération pour l’ensemble de la carrière et des éléments objectifs qui la constituent (notation, qualification...).

COMMENT CONTESTER LES AVIS ? Vu le rôle décisif des avis dans la promotion, il importe de contester individuellement et col- lectivement les avis problématiques. Les situa- tions comme les congés maladie, CPA, temps partiel, etc. ne peuvent servir à justifier des avis qui écartent de toute promotion. À notre demande, la note de service 2008 va sur ce point dans le bon sens. Les avis en baisse doi- vent aussi être contestés systématiquement.

La cohérence entre avis et notation s’impose aussi aux évaluateurs.

L’action collective dans le cadre de l’établissement ou de la discipline est le meilleur moyen pour appuyer les contestations individuelles, faire prévaloir transparence et équité, et rendre plus efficace encore le travail et l’inter- vention des élus du SNES dans les CAPA.

Fabrice Giovanazzi, Nicole Sergent

©DR

PAS ENCORE ABROGÉ, DÉJÀ REMPLACÉ...

Strasbourg P 06-07 (Metier+terrain) 30/04/08 19:55 Page 6

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