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Relation entre les propriétés dynamiques et structurales des conducteurs superioniques

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HAL Id: jpa-00210889

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00210889

Submitted on 1 Jan 1988

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Relation entre les propriétés dynamiques et structurales des conducteurs superioniques

Y. Boughaleb

To cite this version:

Y. Boughaleb. Relation entre les propriétés dynamiques et structurales des conducteurs superion-

iques. Journal de Physique, 1988, 49 (12), pp.2077-2088. �10.1051/jphys:0198800490120207700�. �jpa-

00210889�

(2)

Relation entre les propriétés dynamiques et structurales des conducteurs superioniques

Y. Boughaleb

Laboratoire de Physique de la Matière Condensée École Polytechnique, Palaiseau Cedex 91128, France Département de Physique, Université Hassan II, Faculté des Sciences II Ben M’Sick, Casablanca, Maroc

(Requ le 15 septembre 1987, révisé le 22 août 1988, accepté le 25 août 1988)

Résumé.

2014

Nous nous proposons d’étudier les propriétés dynamiques d’un système unidimensionnel de

particules browniennes interagissantes et soumises à un potentiel périodique, en relation avec les conducteurs

superioniques. Nous analysons le comportement de la conductivité dynamique 03C3 (03C9) avec l’intensité des interactions de paire et la densité des ions mobiles. Nous partons de l’équation de Fokker-Planck généralisée à

N corps et nous utilisons le développement de 03C3 (03C9) en fractions continues au quatrième ordre. En calculant les fonctions de corrélations statiques à l’aide de l’approximation homogène, nous dérivons une expression de

03C3 (03C9) qui n’introduit aucune restriction sur le régime de température ou l’intensité des interactions de paire et qui reflète clairement la relation entre le comportement dynamique du réseau désordonné et ses propriétés

structurales.

Abstract.

2014

We investigate the dynamical conductivity 03C3 (03C9) of a one-dimensional system of interacting

Brownian particles subject to a periodic potential in relation to superionic conductors. By varying the density

of the mobile particules and the strength of the pair interaction, we discuss commensurability effects and determine how the dynamical responses are effected by the correlated motion of the ions. We start from the Fokker-Planck equation generalized to N-particles and we use continued fractions development up to fourth order of the velocity-velocity correlation function. Using the homogeneous approximation to perform the

many body averages in the static correlation functions, we derive an expression of 03C3 (03C9) which does not introduce any restriction on the temperature régime or the strength of the pair interaction and which shows

clearly the relationship between the dynamical behavior of the disordered sublattice and its structural

properties.

Classification

Physics Abstracts

05.40

-

66.30D

1. Introduction.

Les conducteurs superioniques [1] reprdsentent une

classe spdciale des solides ioniques : ils se caractdri-

sent par une conductivitd ionique du meme ordre de grandeur que celle observ6e dans les electrolytes liquides tout en dtant dans la phase solide. L’image

la plus simple que l’on peut faire de ces mat6riaux

est celle d’un solide ou l’une des esp6ces ioniques

constitue une structure rigide a travers laquelle

1’autre esp6ce ionique de charge oppos6e diffuse de fagon quasi liquide. Du au fait que ces matdriaux

poss6dent un potentiel technologique considerable,

des efforts importants aussi bien expdrimentaux que

thdoriques ont ete deployes ces dix derni6res ann£es ,

pour une bonne comprehension de leurs propriétés

de transport et surtout pour examiner les facteurs

qui sont responsables de la bonne conduction ioni- que. Dans un certain nombre de ces composds, le

processus de conduction est restreint a de basse dimensionnalit6. Citons par exemple, l’alumine-13 (d

=

2), k-hollandite (d = 1), eucryptite-p (d = 1)

etc. Dans les conducteurs unidimensionnels, les ions

sont confines dans des canaux ou il se bloquent

mutuellement.

Ces derni6res anndes, un nombre considerable de rdsultats expdrimentaux [2] a ete accumuld et leur

interpretation necessite une description bas6e sur le

mouvement continu des ions mobiles. Les techniques

de diffusion des neutrons et de diffraction des rayons X ont ete utilises tr6s frdquemment pour la determination du d6sordre dans plusieurs conduc-

teurs superioniques. Dans AgI [3], la distribution

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0198800490120207700

(3)

spatiale des ions Ag+ pr6sente une faible modulation le long des chemins de conduction : a 160 °C, la probabilit6 de trouver un ion dans une position d’6quilibre est seulement 2,5 fois plus dlevde que celle de le trouver dans une position interm6diaire

entre 2 sites voisins. Une etude par la dynamique

mol6culaire [4] de ce meme compose, a confirm6 ces

r6sultats exp6rimentaux et indique d’autre part, que la correlation entre les oscillations locales des ions et leur mouvement de diffusion doit etre prise en compte dans 1’6tude thdorique de ce materiau. Le facteur de structure statique S (q) informe en prin- cipe, sur l’importance des correlations statiques

entre les particules mobiles dans ces composes. En

effectuant des experiences de diffraction des rayons X sur la hollandite potassique, Beyeler [5] a

obtenu un facteur de structure qui prouve sans

6quivoque que les interactions entre les ions mobiles

sont du meme ordre de grandeur que la barri6re

d’6nergie du reseau rigide et que l’arrangement des

ions pr6sente un caract6re unidimensionnel avec

certains ions d6centr6s des sites cristallographiques.

Cette situation affectera clairement les propridt6s de transport dont l’analyse requiert une approche compl6tement dynamique. R6cemment des mesures

de la diffusion in6lastique des neutrons [6] ont ete

effectudes sur le conducteur superionique /3-Ag2 S-

La demi-largeur de la raie quasi-61astique du spectre de S (q, w ) montre une dependance en q similaire à celle correspondant a un liquide fortement corr6ld.

Toutes ces observations exp6rimentales confirment

le role important des correlations entre les ions mobiles dans la phase de supraconductivite ionique

de ces compos6s. D’autre part, dans plusieurs

conducteurs superioniques, la taille et la densite des ions mobiles peut varier sur une large gamme, sans pour autant modifier la structure du reseau rigide.

Par exemple, dans le syst6me Pyrochlore Mi + xTal +.,,Wl -.06 avec M = Na, K, Tl, x peut varier de 0 a 1 et dans le Nasicon [7]

Na1 +xZr2SixP3 -x012, X peut prendre toutes les

valeurs de 0 a 3. Cette stoechiomdtrie variable

sugg6re que certains mat6riaux peuvent etre fabri-

qu6s de fagon a obtenir les propri6tds de transport d6sir6es.

La compréhension de l’influence pr6cise des fac-

teurs associés aux différents constituants, repr6sente

donc un apport crucial pour l’optimisation des

conducteurs superioniques.

Dans la section 2 de cet article, nous ddfinissons le mod6le et nous donnons les expressions des diffd-

rents coefficients intervenant dans le d6veloppement

de o- (w ) en fractions continues. Dans la troisi6me

partie, nous d6terminons le coefficient de troncature du d6veloppement Rn en utilisant le concept du potentiel effectif et nous discutons les effets de commensurabilitd. Et finalement, dans la section 4,

nous 6valuons les diffdrentes fonctions de corr6la-

tions statiques d’ordre supérieur, à 1’aide de 1’approximation homog6ne et nous analysons la

conductivite dynamique dans toute la gamme de

frequence avec la densite des ions mobiles et l’inten- sit6 des interactions de paire. Et enfin, nous compa-

rons nos r6sultats avec ceux de Thomas et Diete- rich [9b].

2. Modèle et formalisme.

2.1 MODELE. - La densite des ions mobiles dans les bons conducteurs ioniques prdsente une faible

modulation spatiale le long des chemins de conduc-

tion : ceci sugg6re un mod6le dans lequel le mouve-

ment des ions ne peut etre decrit que comme un processus continu. Nous sommes donc conduit à 6tudier un syst6me de particules browniennes en

interaction, soumises a un potentiel pdriodique.

Dans le cadre de ce mod6le, nous nous int6ressons

au calcul des propri6tds dynamiques de ce syst6me,

et plus particuli6rement la conductivite a(w) qui

nous informe sur les effets de correlation des ions dans le temps durant leur processus de migration. Ce

genre de problemes, qui est frequemment rencontr6

dans des situations physiques de la mati6re conden-

see, a ete abord6 de fagon analytique seulement

dans certains cas de faible interaction de paire [9a],

d’interaction de courte portde [9b] ou dans la limite

de haute temperature [10]. Dans notre etude nous

nous plagons dans un cas tr6s general. Le potentiel

d’interaction entre les ions mobiles, V2 est choisi de

telle fagon qu’il soit r6aliste pour les conducteurs

superioniques et assez souple pour nous permettre de faire des calculs analytiques des differentes fonc- tions de correlation statiques. L’utilisation des inte- ractions harmoniques entre les ions plus proches

voisins parait donc tr6s appropri6e. En utilisant le

formalisme de projection de l’op6rateur d’evolution du syst6me introduit par Mori [8], nous d6veloppons

la fonction de correlation courant-courant, en terme de fonctions de corr6lation statiques de diffdrents ordres, que nous 6valuons a partir de 1’approxima-

tion homog6ne [20, 24]. L’int6r6t de cette etude est

de mettre clairement en evidence la relation entre le comportement dynamique du sous-r6seau mobile et les propri6t6s statiques de ce demier.

En vertu des fameuses formules de Kubo [11] les quantit6s physiques qui caract6risent la r6ponse du systeme a une faible excitation ext6rieure, peuvent etre exprim6es en terme de fonctions de correlation.

La conductivit6 d6pendante de la frequence que

nous voulons calculer est donn6e par la fonction de correlation des vitesses :

ou Q reprdsente la charge effective transport6e, D

(4)

est le volume du syst6me et /3 = 1/ kB T. Pour

calculer la fonction de correlation des vitesses, il est

utile d’introduire la densitd de probabilite de transi-

tion W (x’, v’, t/x, v ) ou (x, v ) reprdsente le vecteur

A 2 N dimensions dans 1’espace des phases des N particules du rdseau mobile. L’6volution dans le temps de cette fonction W est ddcrite par 1’equation

de Fokker-Planck g6n6ralisde a N corps :

avec l’opdrateur diffdrentiel de Fokker-Planck,

donne par:

La force Ki agissant sur la particule i est d6rivde du potentiel total :

avec :

l’intensit6 des interactions de paire est mesur6e par

K -1 repr6sentant la longueur de corr6lation en

unit6s de b :

Au lieu d’utiliser l’opdrateur de Fokker-Planck (3),

il est plus convdnient de considerer sa forme renver-

see dans le temps backward form connue sous le

nom de l’opdrateur de Kolmogorov :

L’opdrateur L agit sur le vecteur initial de 1’espace

de phase (x, v ) en conservant fixde la configuration

finale (x’, v’ ). Il decrit 1’evolution dans le temps du syst6me a N corps. Les deux premiers termes de L

sont identiques au Liouvillien de la m6canique classique. Les deux demiers sont de nature dissipa-

tive et tiennent en compte le couplage des particules

mobiles avec les fluctuations thermiques du reseau rigide.

L’6volution de la densitd de probabilitd de transi-

tion W (x’, v’, t/x, v ) peut donc 8tre obtenue en

rdsolvant l’équation (2) oil l’on a remplace l’opdra-

teur de Fokker-Planck par celui de Kolmogorov, en

tenant compte des conditions aux limites :

et quand t -+ oo, la distribution rejoint la distribution

d’6quflibre de Boltzmann.

D’une fagon gdndrale, le calcul des fonctions de corrdlation necessite la connaissance explicite de W (x’, v’, t /x, v ). Cependant en utilisant les dqua-

tions (2) et (3) W peut etre mise formellement sous

la forme :

Introduisons la solution (9) dans 1’expression de la

fonction de coffdlation des vitesses et int6grons sur

les variables finales (x’, v’) nous obtenons :

La moyenne est tout simplement faite sur la distribu-

tion d’6quihbre Peq(x, v ) donn6e par 1’6.quation (8).

Plusieurs m6thodes ont dtd utilis6es pour le calcul des fonctions de coff6lation dans le cas ou l’opdra-

teur L decrit un syst6me de particules indépendantes.

Mais l’une d’entre elles, qui est d’un grand intdr6t gdn6ral et dont nous donnons le principe, consiste à d6velopper en fractions continues la transform6e de Fourier temporelle de (10).

2.2 DfVELOPPEMENT EN FRACTIONS CONTINUES DE a (w ).

-

Pour le calcul des fonctions de coffdla- tion, Mori [8] a introduit le concept de ddveloppe-

ment en fractions continues qui est base sur la technique de projection de l’opérateur devolution

du syst6me hamiltonien. La g6n6ralisation de la

mdthode de Mori aux syst6mes non-hamiltoniens, ce qui est le cas pour notre probleme puisqu’il contient

des termes dissipatifs, a dt6 faite par Schneider [12].

L’int6r6t de cette mdthode rdside dans le fait que la fonction de correlation des vitesses est une fonction convergente pour laquelle nous pouvons dcrire un

développement de Taylor au voisinage de t

=

0.

(5)

avec

La conductivit6 d6pendante de la frequence s’obtient

en prenant la transform6e de Fourier de (11)

Le ddveloppement de o- (w ) en fractions continues permet d’expliciter la divergence A to

=

0 de 1’expression (12) :

Les coefficients ai et bi consistent en des fonctions de correlations statiques et peuvent etre obtenus en

utilisant la technique de Mori. Par exemple, si Ao est la variable dont nous voulons calculer 1’auto- correlation (dans notre cas Ao reprdsente le courant

des vitesses), les coefficients ai et bi sont donnds

comme suit :

out les An sont derives de la fonction Ao :

ou L est l’opdrateur de Kolmogorov et Q,, l’opdrateur

de projection defini par :

En suivant cette hidrarchie d’6quation nous obtenons

les premiers coefficients ai et bI:

L’expression de a3 est tr6s compliqude. Nous la prdsentons en appendice A. K, est la force provenant du potentiel extdrieur Kl(xi) = - aV,(xi)laxi et

Kí (Xi) est sa derivee. Notons que le potentiel

d’interaction V2 n’intervient pas explicitement dans

les expressions de al et a2. Ceci ddcoule particuliere-

ment de son caract6re harmonique.

L’etude de la dynamique des syst6mes sous-amorti

( y _ w0 ) par cette mdthode necessite un ddveloppe-

ment tr6s poussd de 1’expression (13) et pose le probl6me de sa convergence. Mais dans plusieurs

cas, quelques poles suffisent pour ddcrire qualitative-

ment la forme du spectre des propridtds dynamiques.

Dans le cas de frottement fort, on pourra limiter le

d6veloppement a un certain ordre (ici, nous nous

limitons A l’ordre 4) et instaurer le reste du develop- pement dans un coefficient Rn(w). Malheureuse- ment, la determination de Rn ( w ) reprdsente un probl6me majeur mais qui est crucial pour l’efficacité de la mdthode. Pour calculer la conductivite o, (w ),

on est donc confronte a deux probl6mes : le premier

consiste a trouver une approximation valable pour le coefficient Rn (w ) et le deuxième revient à calculer les differentes fonctions de correlation statiques qui

constituent 1’expression (13).

3. Approximation pour Rn(w ) discussion de or (o ) à partir du potentiel effectff.

La proc6dure la plus plausible pour 1’evaluation du coefficient Rn consiste A le remplacer par une constante (Rn(w) = R (0)) qu’on d6terminera a par- tir de la conductivite a frequence nulle u (0) connue

par d’autres considerations qui, n6cessitent cepen- dant toute la connaissance du potentiel effectif dont

nous avons largement discute la structure et le

comportement en fonction des diff6rents param6tres caract6ristiques du mod6le [13]. D’une fagon g6nd- rale, la conductivité u (0) depend du potentiel

effectif dont la barri6re d’6nergie est assimil6e à

(6)

1’£nergie d’activation du processus de migration

Le potentiel effectif peut, en principe, etre mesure à

partir de la distribution des ions mobiles p (x ). En effet, en analysant les intensitds de Bragg observers

par plusieurs matdriaux conducteurs superioniques,

Schultz et al. [14] et Cava et al. [15] ont deduit la

forme du potentiel effectif le long des chemins de conduction. Pour les composés a - AgI, a - Ag2S

et K-hollandite, ils ont obtenu des barri6res d’dner-

gie effectives de 0,05 eV, 0,03 eV et 0,07 eV, respec-

tivement, en tr6s bon accord avec les energies

d’activation d6riv6es de mesures de conductivite

of (0). Meme pour un syst6me de particules inddpen- dantes, 1’expression analytique de o-(0) n’est connue

que dans certains cas limite. A tr6s basse temp6ra-

ture la description du mouvement de conduction par

un mod6le de saut devient appropri6e et on pourra facilement repr6senter o"(O) en fonction de la bar-

ri6re d’dnergie du potentiel effectif Veff :

ou p o est la densitd des ions mobiles, Q leur charge,

a la distance moyenne de saut et v est une frequence

dont la valeur ddpend essentiellement des courbures du potentiel effectif A ses extrdmums et du rdgime de

frottement consid6r6 [16]. Pour un syst6me unidi- mensionnel, dont la dynamique hors d’dquilibre est

fortement r6duite par le couplage des ions mobiles

avec les fluctuations thermiques du rdseau rigide (rdgime de fort frottement y > w o), la dépendance

fonctionnelle de la conductivité u (0) avec le poten- tiel A une particule est connue explicitement [17-18] :

L’expression (22) qui est exacte dans le cas de

particules non interagissantes, refl6te clairement le lien entre la conduction du sous-rdseau mobile et sa

structure microscopique. Dans un travail prdcddent [23], nous avons discutd le domaine de validite de

1’expression (22) et nous avons trouvé qu’elle repro- duisait tr6s correctement la valeur de a (0) ddduite

de la dynamique de Langevin, dans la limtie de fort frottement (r

=

(2 7T’Y /lJJo):> 5 ), ce qui n’est dvi-

demment pas toujours le cas pour les conducteurs

superioniques. L’analyse des effets de commensura-

bilit6 a partir de 1’expression (22) ndcessite ddja la

connaissance du potentiel effectif. Pour cela, l’appro-

che standard se base sur la premiere equation de

Yvon-Bom-Green avec 1’aide de la version non

homog6ne de 1’approximation de Percus-Yevick.

Cette m6thode conduit directement aux deux fonc- tions de distribution de plus bas ordre, A savoir la

density de probabilite p (x ) et la fonction de corr6la- tion de paires 9 (x, x’), dans le cas d’interaction de

c0153ur dur ou d’interaction V2 faible et de courte port6e [19]. Mais pour des syst6mes fortement

coff6l6s auxquels nous nous interessons, cette appro- che se heurte A des probl6mes de convergence. Nous

avons dtd amend a utiliser l’approximation homo- g6ne qui consiste A remplacer g (x, x ’ ) par go (x - x’ )

associ6 au syst6me liquide correspondant. En repor- tant go (x - x’ ) dans la premi6re dquation de Y-B-G

que nous avons modifi6e de faron a tenir compte du caract6re particulier des interactions de Frenkel- Kontorova (interactions harmoniques entre plus proches voisins seulement), nous avons derive l’équation auto-coh6rente pour le potentiel effectif (Boughaleb et Ratner) [20] :

Dans 1’equation (23) la somme porte sur tous les

vecteurs d’onde positifs du rdseau r6ciproque (k=n(21T/a);n=1,2,...); f3 =l/kBT; Pk

repr6sente le k-i6me coefficient de Fourier de la densite de probabilite p (x ) oc exp (- P Veff (X))- Le potentiel V1 (x ) simule l’interaction d’un ion mobile

avec les ions du reseau rigide dans leur position d’dquilibre et nous le choisissons sous la forme suivante :

En r6solvant de fagon auto-coh6rente 1’6quation (23) et en reportant le rdsultat obtenu dans 1’expres-

sion (22) nous d6terminons 1’effet des interactions

V2 sur les propri6t6s de transport dans toute la gamme de densitd des ions mobiles. Sur la figure 1,

nous avons reporte la variation de la conductivite

normalisde o, (O)loo ou Uo

=

po Q21my, avec la

density C

=

a/b (ions par site).

La conductivite prdsente des oscillations en fonc- tion de la concentration avec des minima et des maxima plus ou moins prononcds. Les minima apparaissent pour des concentrations C = a/b tel

que C-1 = entier. Dans ces cas, les ions sont essentiellement distribuds au fond des puits de potentiel V1(x ) et sdpar,6s par des lacunes de telle sorte que dans I’£tat fondamental, les deux potentiels Vi et V2 atteignent leur minimum. A chaque fois qu’un ion se deplace, ses interactions avec les autres ions et le potentiel pdriodique coop6rent pour le relocaliser dans sa position d’dquilibre. Donc, les

correlations qui en resultent sont essentiellement des

correlations en arri6re r6duisant ainsi le processus de

conduction. Cette situation se prete parfaitement à

(7)

Fig. 1.

-

Dependance de la conductivitd a (0) avec la

concentration des ions mobiles pour deux valeurs de la force d’interaction de paire : la courbe (...) est associée à K-1 = 2. L’autre courbe (- -) rdsulte d’interaction plus

forte K-1 = 5 : I’dquation (23) ne converge pas pour la gamme de densitd que nous avons repr6sent6e par des hachures. La conductivit6 a- (0) est normalis6e par 0’ 0

=

P o Q2/my. La barri6re d’energie du potentiel V1(x ) est 6gale A 0,1 eV et T

=

600 K.

[Dependence of the conductivity 0’ (0) with the density of

the mobile ions for two values of the strength of the pair

interaction : the curve (...) is associated with K -’ = 2. The other curve (- -) results from stronger pair interaction

( K-1 = 5 ) : Equation (23) does not converge in the range of density that we represented by dashes. The conductivity 0’(0) is normalized by 0’0

=

p o Q2/m-y. The barrier energy of the framework potential V1(x) is equal to 0.1 eV and T=600K.] ]

une 6tude par un mod6le de gaz sur r6seau, mais ne peut correspondre qu’A des mat6riaux poss6dant une

conductivit6 ionique bien en-dessous de celle des bons conducteurs ioniques.

D’autre part, bien que la conductivit6 prdsente plusieurs maxima relatifs, le plus important apparait toujours pour des concentrations comprises entre 0,7 et 0,8 : ce rdsultat peut representer un crit6re

pour optimiser certains conducteurs superioniques

unidimensionnels pour lesquels on peut varier la densite des ions mobiles sur une large gamme de valeurs sans pour autant modifier de fagon significa-

tive la structure du sous-r6seau rigide ni par consd- quent le potentiel p6riodique V1(x) - La K-hollan- dite en fournit une tr6s bonne illustration. Elle

pr6sente, dans ses 6tats de conduction optimale, une

concentration C = 0,77. Nous sommes donc amenes

A avancer qu’un bon conducteur ionique (unidimen- sionnel) se caractdrise notamment par 1’existence

d’un 6tat d’incommensurabilitd entre les deux sous-

r6seaux qui le composent. En effet pour des concen- trations C -1 non enti6res , les deux potentiels Vi et V2 entrent en competition, chacun essayant

d’imposer sa propre pdriodicit6 au syst6me des ions

mobiles. Dependant de la force relative des deux

potentiels, un compromis est atteint donnant lieu à

un 6tat fondamental ou certains ions sont d6centrds par rapport aux sites cristallographiques. Il en r6sulte

une faible modulation de la densite le long du

chemin de conduction et par consdquent un accrois-

sement de la conductivitd cr (0) par rapport A celle

d’un syst6me de particules sans interactions V2. Un comportement similaire de la conductivite o, (0) avec

la densite des ions mobiles a 6td observ6 exp6rimen-

talement par Boilot et al. [7] dans le Nasicon

Nal +xZr2SixP3 -x012 : le maximum de la conductivite est obtenu pour x

=

2, ce qui correspond a la

situation ou 3/4 des sites disponibles sont occupds.

Le m6canisme de diffusion associ6 A une situation

d’incommensurabilité peut etre tr6s complexe et peut englober plusieurs m6canismes de diffusion

simples d6jA bien connus comme le m6canisme lacunaire, caterpillaire, etc. Son detail requiert une

connaissance assez correcte des diff6rentes forces

qui gouvement le mouvement des ions et se caract6- rise mieux par le comportement de la demi largeur

de la raie quasi6lastique du facteur de structure

dynamique coherent que nous avons calcul6 [21] par la simulation num6rique de Langevin. Mais A ce

niveau et A partir de la conductivit6 o’(0), on peut

d6jA imaginer qu’en plus des corr6lations en arri6re

qui refl6tent l’obstruction du chemin de diffusion d’une particule qui tente de se d6pi6ger par ses

voisines, des corr6lations de type oppose s’installent

et deviennent le facteur principal dans le processus de diffusion pour un syst6me dense avec des interac-

tions de paires dominant le potentiel p6riodique V1(x ). Ces correlations en avant s’analysent de la fagon suivante : quand un ion traverse la barri6re de potentiel, il entraine avec lui ses voisins en distri- buant 1’energie qu’il lib6re pour se relocaliser dans

une nouvelle position d’6quilibre. Ce ph6nom6ne s’op6re d’autant plus que certains ions dans leur 6tat fondamental se situent tout pr6s des maxima de V1(x) n6cessitant ainsi qu’une faible 6nergie compa- r6e a Vo pour survoler la barri6re de potentiel. Le deplacement a travers le solide de ce groupe d’ions dont la taille d6pend de la longueur de corr6lation dans le syst6me, pendant le temps de diffusion d’une particule, contribue donc de fagon significative à o-(O).

4. Evaluation des fonctions de corrklation statiques.

Etude de la dynamique haute frequence du système.

La question qu’on peut se poser est de connaitre le

role de correlation des ions dans le spectre de haute

(8)

frequence de la conductivit6 dynamique a (w ) et

aussi d’établir le lien entre le comportement dynami-

que des ions et les propridt6s structurales qui r6sul-

tent de leurs interactions. Dans le paragraphe pr6c6- dent, nous avons 6tabli l’importance du potentiel

effectif a elucider les effets de commensurabilit6 et à

permettre de d6duire des conclusions sur les mdca- nismes de conduction. Néanmoins, pour inclure tous les d6tails de la dynamique du syst6me, il convient

d’évaluer en outre les fonctions de corr6lations

statiques d’ordre sup6rieur repr6sent6es par les coefficients a,, a2, ..., dans 1’expression (13) de

U (w ). A partir de 1’expression (24) du potentiel pdriodique V1(x), nous d6duisons la forme suivante pour les coefficients al et a2 :

ou qo reprdsente le vecteur d’onde relie a la pdriode spatiale du reseau rigide : qo = 2 ir Ia. Les moyennes

... > 0 doivent etre effectu6es sur la distribution

d’dquilibre donnde par l’équation (8). Geisel [10a] a considdrd, en premier, I’dtude de la conductivitd

dynamique, en utilisant la procddure de d6veloppe-

ment en fractions continues au troisi6me ordre. Pour le calcul des coefficients ai et bi du developpement, il

a introduit deux simplifications qui faussent l’analyse

de la dependance du spectre de haute frdquence

avec le param6tre de frottement et avec l’intensitd des interactions de paire : en effet, il a n6gligd le

coefficient Rn(w ) et dvalud les moyennes intervenant dans les expressions de al et a2 A l’aide de la

technique des intdgrales de transfert, dans la limite

de haute tempdrature, ce qui revient A ignorer compl6tement la contribution du potentiel p6riodi-

que V1 1 dans la distribution d’équilibre. Ici, nous calculons u (Cd) dans le cas gdn6ral en utilisant 1’approximation homog6ne [24] (g(Xi’ Xj):=

g0(Xi - Xj)). Cependant, nous limiterons nos conclu- sions au domaine de validity de cette approximation

que nous avons discutd dans un travail prece-

dent [20]. Apr6s un long calcul fastidieux, nous

obtenons les expressions de al et a2 en fonction des coefficients de Fourier de la densit6 de probabilitd

Pk et du facteur de structure du liquide correspon- dant S0(q) :

La somme est effectude sur tous les vecteurs d’onde k

=

nqo, n

=

0, ±1, ± 2, ...- De meme,

Les coefficients de Fourier de la densite sont donnds par :

ou le potentiel effectif V eff( ) est obtenu en rdsolvant

de fagon auto-coh£rente liquation (23). En

l’absence d’interaction V2, les coefficients de Fourier sont simplement donn6s par les fonctions de Bessel modifies : (p k/ Po) = In ({3 V 0/2)/10 ({3 V 0/2) ou

n

=

k/qo. Le facteur de structure S0(q) pour un

liquide unidimensionnel avec des interactions de

paire harmoniques a 6t6 calcul6 par Emery et

Axe [22] et prend la forme :

ou on rappelle que a est la force d’interaction et b la distance moyenne entre deux particules proches

voisines.

En tenant compte du coefficient Rn, la conducti-

vitd dependante de la froquence est maintenant compl6tement ddtermin6e par les dquations (27), (28), (29) et (30). Nous n’avons fait aucune restric- tion sur le regime de tempdrature ou sur l’importance

relative des potentiels V1 et V2. Nous serons donc capables de décrire, à partir de 1’expression obtenue

pour cr (w ), les cas de figures suivants :

a) syst6me de particules sans interaction

(V2 = 0 ) : So (q ) =1 pour toute valeur de q ; nous remplacerons les coefficients de Fourier Pk par les fonctions de Bessel modifiees ;

b) syst6me homog6ne V1 = 0 (p k/ Po = 0 si k I > 0) ;

c) syst6me inhomog6ne (V 1 #= 0, V 2 #= 0 ).

Il est intdressant aussi de determiner les conditions dans lesquelles la description des particules inddpen-

dantes soumises au potentiel effectif, peut reproduire

la dynamique (surtout le spectre de haute frequence)

du syst6me i N corps. Pour cela, on remplace dans

les equations (18) et (19) la force Kl par la force

effective Keff = - aveff/ax. Les coefficients ai et

(9)

bi s’expriment seulement en termes de coefficients de Fourier de la densite de probabilite p (x ). Sur la figure 2, nous reprdsentons la dependance de la

conductivitd avec la frequence. Nous la comparons

avec les rdsultats de la technique des integrales de transfert [10a] et avec u (w ) obtenue à partir du developpement (13) dans lequel les coefficients . ai et bi sont 6valu6s par simulation numerique. Cette figure correspond a une situation de non-competi-

tion C

=

0,5. Les autres param6tres sont : Vo=0,leV, T = 400 K, K-1 = 3 et r=lO. On voit que 1’approximation homog6ne conduit a un

tr6s bon accord avec la simulation num6rique dans

toute la gamme de fr6quence, contrairement aux

r6sultats de Geisel [10a] qui surestiment la valeur de

o- (0 ) (le potentiel p6riodique qui dresse des barri6res

au mouvement des ions et par consequent r6duit la conduction, n’y est introduit que de fagon perturba- tive) et qui conduisent a un deplacement vers les

hautes frequences (Cù R ::> Cù 0) de la structure de

Fig. 2.

-

Conductivit6 dynamique 6valude A partir de

diff6rentes methodes : ( ) Approximation homog6ne ; (. - - ) Technique des int6grales de transfert « T.I.T. »

[Ref. 10a] ; (---) Equation (13) ou les coefficients ai et bi sont calculds par la simulation numdrique.

Les param6tres microscopiques pour cette figure sont : Vo = 0,1 eV, T=400K, K-1=3 et C = 0,5.

[Dynamical conductivity evaluated from different

methods : (-) Homogeneous Approximation ; (. - - )

Transfert Integrale Technique «T.I.T. » [Ref. 10a] ; (--- ) Equation (13) where the coefficients ai and bi are computed by numerical simulation.

The microscopic parameters associated with this figure

are : Vo = 0.1 eV, T = 400 K, K -1 = 3 and C

=

0.5.] ]

resonance du reseau mobile (ce déplacement. se

manifeste d’autant plus que les interactions de paires

sont renforcdes, inddpendamment de la commensu-

rabilit6 des pdriodes spatiales des deux sous- reseaux).

Pour cette situation commensurable, la barri6re

du potentiel effectif se trouve augmentee par les interactions entre les ions, entrainant un accroisse- ment de sa courbure au voisinage des minima et par voie de consequence, un deplacement de la position

du pic du mouvement oscillatoire, vers une frd-

quence supdrieure a w o, dans la description du syst6me a N corps par le potentiel effectif. Ceci est

illustr6 sur la figure 3 ou nous avons aussi reporte la

conductivite associde au syst6me sans interaction de

Fig. 3.

-

Conductivite dynamique u (w ) avec les memes param6tres que ceux de la figure 2. (---) : V2 = 0, (. - - - - ) : particules inddpendantes soumises au potentiel effectif, (-) : Approximation homog6ne et (. -. ) :

« T.LT. ».

[Dynamical conductivity u ( w ) for the same parameters as in figure 2. (---) : V2

=

0, (. - . - . ) ; independent particles

in the effective potential, (-) : Homogeneous Approxi-

mation and finally (. -. ) : « T. 1. T. ».]

paire. Les param6tres utilises ici, sont les memes que

ceux de la figure precedente. Les effets des corrdla- tions sont davantage mis en evidence sur les figu-

res 4a et 4b correspondant repectivement a K-1 = 3

et K -1= 6. L’accroissement des interactions de

paires V2, s’accompagne d’une intensification du

spectre de haute frequence dont la position du

maximum se stabilise autour de wo, et d’une r6duc-

tion du spectre de basse frequence et donc de la

conductivité u (0).

(10)

Fig. 4a.

-

De meme que la figure 3 mais pour T

=

600 K. La courbe (..-..) correspond au système sans

interaction de paire.

[Same as in figure 3 except for the temperature : T

=

600 K. The curve (..-..) corresponds to a system without pair interaction.] ]

Fig. 4b.

-

De meme que la figure 4 mais avec des

interactions de paire plus importantes K - 1 = 6.

[Same as in figure 4 but here we consider stronger pair interaction: K - 1 = 6.] ]

Pour des situations incommensurables ou

commensurables d’ordre supdrieur a l’unit6 ou les deux potentiels sont constamment en competition

pour imposer une distribution spatiale des ions qui

minimiserait leur valeur dans 1’etat fondamental,

nous devons nous attendre A ce que le comportement du spectre de o- (w ) avec l’intensitd des interactions de paires differe fortement de celui du cas commen-

surable. En effet (voir Fig. 5) l’augmentation de l’importance relative de V2 par rapport a Vl,

entraine un accroissement du spectre de basse frd-

Fig. 5.

-

Conductivitd dynamique o- (w ) pour une situa- tion de competition C

=

2/3, T

=

600 K, Vo

=

0,1 eV et

pour 2 valeurs de K - 1. (-) : Approximation homog6ne

et (’2013’): technique des intégrales de transfert.

[Dynamical conductivity a (w ) describing a situation of

competition C

=

2/3, T

=

600 K, Vo

=

0.1 eV and for 2 values of K -1. (20132013): Homogeneous Approximation and

(. -. ) : Transfert Integral Technique.]

quence au depend de celui des hautes frequences

dont la position du maximum se deplace en dessous

de wo, traduisant ainsi une forte contribution des

parties anharmoniques de V 1 (x) par les ions dont la

position d’dquilibre se situe au-dela des minima du

potentiel p6riodique. Pour de tr6s fortes interactions

V2, la plupart des ions se placent tout pr6s des

maxima de V 1 (x) conduisant a une domination totale des modes locaux par le mode de diffusion,

comme le montre la figure 6. Dans ce cas IA, la description bas6e sur le potentiel effectif reproduit

sur toute son integrite le spectre de a (w ) du syst6me A N corps.

Toutefois, nous devons faire remarquer que pour les tr6s basses temperatures, I’approximation homo- g6ne sur laquelle notre etude théorique est basee

devient incorrecte. En dehors des limites de basses

temperatures et de faible frottement (r 1 ) ou la

simulation numerique reste jusqu’A présent le seul

moyen d’etude des effets de correlation dans les

syst6mes incommensurables, 1’expression analytique

(11)

Fig. 6.

-

u(w) pour C

=

0,75, T

=

400 K, Vo

=

0,1 eV

et K-1 = 3. Les courbes sont obtenues A partir des memes

mdthodes que celles ddcrites dans la figure 3.

[a (w ) for a 3-order commensurate system (C

=

0.75 )

and with T = 400 K, Vo = 0.1 eV and K-1=3. The

different curves are obtained from the same methods describes in the legende of figure 3.]

de o, (w ) que nous avons obtenue ddcrit assez bien

qualitativement et parfois meme quantitativement

les propriétés de transport dynamique du syst6me à

N corps. Elle g6ndralise aussi les rdsultats analyti-

ques de o- (0) obtenus dans la limite de tr6s fort

frottement et de faible potentiel p6riodique ou de

haute temp6rature. En effet, dans le cas d’un systeme dont la dynamique est fortement amortie,

nous pourrons limiter le d6veloppement au troisi6me

ordre. Le terme a3lb4 est donn6 par :

A frequence nulle, ce terme qui decroit en 1/y

devient ndgligeable devant b3

=

y. Ainsi nous abou-

tissons a une expression de a (0) qui ne contient

aucune restriction sur l’importance du potentiel p6riodique ou sur le regime de temperature

Les expressions de at et a2 sont donndes respective-

ment par (27) et (28). Dans la mesure ou kBT > V o

ou plus exactement kB T > Veff (cette derni6re condi-

tion peut etre satisfaite pour des syst6mes incommen-

surables (0,7 C 0,8 ) avec de fortes interactions de paire), nous ne retiendrons dans a, et a2 que les

termes associés au coefficient de Fourier de la densité de plus bas ordre : (p k/ Po) == 0 si k =1= 0.

et qui s’dcrit au deuxi6me ordre en Vo

Nous retrouvons ainsi 1’expression de cr(0) obtenue

par Geisel [10a] et Dietrich et al. [9a] qui se sont

bases sur une definition de la conductivite o- (w )

similaire a celle d’un mod6le de saut et ont effectu6 la moyenne de correlation des forces en n’employant

que la distribution d’dquilibre associ6e au syst6me homog6ne.

Dans 1’equation (34) les interactions de paire

n’interviennent que par le facteur de structure

statique du syst6me liquide. La conductivite (34) exprime de flagon qualitative les effets de commensu-

rabilit6 dans le sens que sa valeur depend des

maxima et des minima de SO(q) relativement au

vecteur d’onde qo

=

2 w la reprdsentant la frequence spatiale du potentiel p6riodique V 1 (x). Effective-

ment si qo coincide avec un minimum de So(q), la

conductivite devient plus grande que dans le cas d’un

syst6me sans interaction de paire et qui correspond A So (q ) = 1. D’autre part si qo coincide avec un maximum de S0(q ), la conductivité est abaissée.

Cependant nous notons que les expressions (33) et (34) de a (0 ) ont ete 6valudes a partir d’approxima-

tions s6v6res et sous des conditions physiques qui ne correspondent pas toujours a celles des conducteurs

superioniques. Pour d6crire des situations proches

de la r6alitd, nous devons plut6t utiliser 1’expres-

sion (13).

Revenons bri6vement aux r6sultats de Thomas and Dieterich [9b] concernant la conductivite dyna- mique d’un syst6me a N particules browniennes en

interaction. Ces auteurs se sont appuy6s sur l’approximation de champ moyen dependant du

temps pour d6river une 6quation de Fokker-Planck pour la distribution de densite a une particule. Pour

le calcul de a (lù ), ils ont utilisé des interactions de

paire de courte port6e de type V2 (X)

=

B (bl I x )n

où n > 2. Leur analyse les a conduit a conclure que le spectre de basse frequence de o- (w ) (particuli6re-

ment a (0)) du syst6me a N-corps est reproduit

exactement par la description bas6e sur le potentiel

effectif quelque soit le regime de frottement. Or,

cette conclusion n’est valable que dans le cas de fort frottement [23].

En ce qui conceme le spectre de haute frdquence,

leur etude montre que la frequence de r6sonance

depend seulement du potentiel p6riodique V1(x )

(12)

pour toute densitd des ions mobiles. Dans notre

travail, nous ddmontrons, contrairement aux rdsul- tats de [9b], que la frequence de rdsonance ddpend

aussi bien de V1(x) que de l’interaction de paire V2(x). En effet, pour des densitds incommensurables

ou commensurables d’ordre supdrieur a 1, le pic de

rdsonance se d6place vers les basses frequences (w - 0) d’autant plus que les interactions de paire

s’intensifient.

5. Conclusions.

En conclusion, nous avons derive a 1’aide de la

m6thode du d6veloppement en fractions continues et de 1’approximation homog6ne, une expression

pour la conductivitd dynamique a(w) qui couvre

toute la gamme de concentration des ions mobiles,

et qui refl6te les effets de commensurabilit6 en tr6s bon accord avec les simulations num6riques. Le comportement des spectres de basse et de haute

fr6quence a ete analys6 en fonction de la concentra- tion et de l’intensitd des interactions de paire. Les

r6sultats obtenus rejoignent ceux de la simulation num6rique [23] a 1’exception des r6gimes de tr6s

basses tempdratures et de faible frottement (T 1).

Nous avons aussi clairement mis en evidence la relation entre les propridtds dynamiques et les caract6ristiques structurales, a savoir le potentiel

effectif et le facteur de structure statique S (q ), d’un syst6me a N corps. Nos r6sultats montrent tr6s nettement que les interactions entre les particules

diffusantes jouent un r6le ddterminant dans l’origine

de la supraconductivit6 ionique.

Remerciements.

Je suis très reconnaissant au Professeur Mark A. Ratner (Northwestern university) pour nos nom- breuses discussions et a J. F. Gouyet pour la lecture tr6s critique du manuscrit.

Annexe.

Dans cette annexe, nous donnons 1’expression du

coefficient a3 et nous dvaluons les differentes fonc- tions de correlation statiques qui le composent à 1’aide de 1’approximation homog6ne. En utilisant la

technique de projection de l’opdrateur d’evolution de Mori [voir Eqs. (14) a (16)], le coefficient a3 du d6veloppement (13), s’écrit donc :

avec

K’ et Kl reprdsentent respectivement la d6,rivde premiere et seconde de Kl

L’expression de al est donnde par I’dquation (25).

En utilisant 1’approximation homog6ne (g (x, x’) = go (x - x’ ) ), nous ddrivons 1’expression

suivante pour QT :

et

Le coefficient a3 est constitue de six termes dont la

plupart s’expriment facilement en fonction de al et a2 calcul6s dans le texte. N6anmoins, il fait

intervenir la fonction de corrdlation suivante :

et qui s’obtient, dans 1’approximation homogene,

comme :

(13)

Rappelons que qo reprdsente le vecteur d’onde rdciproque, relid a la pdriode spatiale du potentiel V1 par 2 iT Ia. Toutes les sommes sont effectu6es sur tous vecteurs d’ondes k

=

nqo (n = 0, ± 1, ± 2, ... ).

So (q) est le facteur de structure statique du syst6me

homog6ne correspondant. p k reprdsente le k-i6me

coefficient de Fourier de la densite p (x). Pour plus

de details concernant la definition de toutes les

quantit6s apparaissant dans cette annexe, nous refe-

rons le lecteur au texte.

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