Comment l'urologue et son réseau de soin peuvent prendre en charge la toxicité des immunothérapies ? Application aux toxicités digestives §
How can the urologist and his care network manage the toxicity of immunotherapies? Application to digestive toxicities
P.Léona S.Champiatb F.Carbonnelc
aDépartementdechirurgieurologique,CHUde Reims,rueCognacq-Jay,51100Reims,France
bDépartementd'oncologiemédicale,institutde cancérologieGustave-Roussy,114,rueÉdouard- Vaillant,94800Villejuif,France
cDépartementd'hépato-gastro-entérologie,hôpital Bicêtre,78,rueduGénéral-Leclerc,94270Le Kremlin-Bicêtre,France
MOTSCLÉS
Immunothérapie Diarrhées Toxicités
KEYWORDS
Immunotherapy Diarrhea Toxicity
§Articleissudes2esjournéesAZ/
AFUdeformation
àl'immunothérapiequisesont tenuesàlamaisondel'urologie (Paris).
Auteurcorrespondant: P.Léon,
Départementdechirurgie urologique,CHUdeReims,rue Cognacq-Jay,51100Reims, France.
Adressee-mail: pleon@chu-reims.fr
RÉSUMÉ
Latoxicitédigestiveestfréquente15%despatientssousimmunothérapie,etsouventobservée dansles3premiersmois.Pourlaprévenirilfaudrainformerlespatientsetsoignants,rechercher: desfacteursderisques,desantécédentsdemaladiesauto-immunes,etdesnouveauxsymp- tômesouaggravationdesymptômesexistants.Ladiarrhéedevraêtresurveillée(déshydrata- tion,hypokaliémie).Laréhydratationetlelopéramidepourlesgrades1–2suffiront,maisdèsle grade 3 le traitementpar immunothérapie devra êtresuspendu,le lopéramide stoppé,et la corticothérapiedébutée.Lacoproculture(Clostridiumdifficile)devraitêtreeffectuéedèslegrade 3.Latoxicitédoitêtreconfirméeparsigmoïdoscopie.Unà5%descasdonnerontdescolites inflammatoiresperforéesetilexiste1%dedécèsliésauxcomplicationsdigestives.Lebilan hépatique sera à faire avant chaque traitement pour éliminer une cytolyse. L'incidence de l'hépatotoxicitédesimmunothérapiesestde5à10%,etdèslegrade2l'immunothérapiedevra êtrearrêtéeetunecorticothérapiedébutée.
©2018ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.
SUMMARY
Digestivetoxicityiscommonfor15%ofpatientsonimmunotherapy,andoftenobservedinthe first3months.Topreventit,patientsandcaregiversshouldbeinformed,lookingfor:riskfactors, a history of autoimmune diseases, and newsymptoms orworsening of existing symptoms.
Diarrhea should be monitored (dehydration, hypokalemia). Rehydration and loperamide for grades 1–2 will suffice, but at grade 3 treatment by immunotherapy should be suspended, loperamide stopped, and corticosteroid therapy started. Stool culture (Clostridium difficile) shouldbeperformedatgrade3.Toxicityshouldbeconfirmedbysigmoidoscopy.Oneto5% ofcaseswillresultinperforatedinflammatorycolitisandthereis1%ofdeathsrelatedtodigestive complications.Liverassessmentshouldbedonebeforeeachtreatmenttoeliminatecytolysis.
Theincidenceofhepatotoxicityofimmunotherapyis5to10%,andatgrade2immunotherapy shouldbestoppedandcorticosteroidtherapystarted.
©2018ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.
P.Léon
ProgrèsenUrologie–FMC2018;28:F43–F46
Dossier thématique
Immunothérapie
https://doi.org/10.1016/j.fpurol.2018.05.006
©2018ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.
F43
INTRODUCTION
Audépartdenotre pratiqueavecles traitementsd'immuno- thérapienoussommes confrontésà unephase d'apprentis- sage et de gestion des effets indésirables de l'immunothérapie.Lacinétiqued'apparitiondestoxicitéspeut avoirlieupendantl'administrationduproduit(<1–3%),puisde façonprécocemaiségalementjusqu'à1à2ansaprèsl'arrêt del'immunothérapie.Lepicestsouventobservédansles3à 4premiersmois.Latoxicitédigestiveestfréquente10–15% despatientssousimmunothérapie.Unà5%descasdonne- ront une colite inflammatoire perforée. Les anti- CTLA4exposent à plusde problèmes de toxicité digestive (17–54%dediarrhées,8–22%decolites,1–6%deperfora- tioncolique,0,6–0,8%décèsliésauxcomplicationsdigesti- ves) versus les anti-PD1/PDL1 (quieux amènerontun peu plusdetoxicitétypegastrite).Encasdetraitementcombiné avec anti-CTLA-4 et anti-PD1/PDL1, les effets indésirables digestifsseront:plussévères,plusprécoces,plusfréquents [1,2].
COMMENTPRÉVENIRLATOXICITÉ DIGESTIVE [3]
Commentprévenirlatoxicitédigestive[3]: c'estconnaîtrelespectredestoxicités;
c'est informer le patient et informer les équipesde soins (médecintraitant);éventuellementunelettred'information médicale peut être adressée aux médecins traitants ou confrèresprenantenchargelepatient.Certainesstructures qui prennentenchargeces patientsontmis enplacede véritables unités de soins d'immuno-onco en hôpital de semaine.Parfoiscertainsontunelignetéléphoniquedédiée pourlesmédecinsgénéralistesquiprennentenchargeun patient sous immunothérapie. Lepatient doit avoir en sa possession « une carte patient avec le traitement qu'il reçoit » et les effets indésirables possibles sous ce traitement;
c'estrapportertoutnouveausymptômeouaggravationde symptômespréexistants;
c'estrechercherlesfacteursderisques:
antécédents personnels et familiaux de maladies auto- immunes.Laprévalencedemaladieauto-immunedansla populationgénéraleesttrèsfréquente:3–5%,pluschez les femmes que chez l'homme, et il existe un rôle du systèmeHLAetdel'environnement,
antécédentsdepathologieschroniques:hépatiques...La rectocolitehémorragiqueoulamaladiedeCrohnnesont pas des contre-indications formelles aux immunothéra- pies. En revanche, il faudra être vigilant surtout avec les anti-CTLA4, et regarder si la maladie auto-immune chroniqueestactiveoustable...,
rechercherdesinfectionssévèresrécentesoudesinfec- tionsviraleschroniques,
rechercherdesvoyagesàl'étranger,
d'unpointdevuedigestifrechercherlaprised'AINSàforte dose au long terme, quiserait peut-être un facteurde risqued'événementsindésirablesdigestifsassociésaux anti-CTLA-4.Encasdetraitementparanti-PD1/PDL1des protecteurs gastriques types inhibiteurs de la pompe
àprotonssontmisenplaceparprincipemaisilsn'évitent malheureusementpasleseffetsindésirables...
Une prise en charge précoce permet souvent de limiter la sévérité. Se rappeler que le principalfacteur de risque est leretardautraitement+++.
COMMENTANTICIPERLATOXICITÉDIGESTIVE [3]
L'examencléestl'examenclinique:étatgénéral,poids,taille, fréquencecardiaqueettensionartérielle.C'estlarecherchede signesgénéraux:asthénie,appétit,examenclinique.C'estla recherchedesymptômespréexistants:transitintestinal.
Avantdedébuter letraitement:examen àla
« baseline»
Bilanbiologique:NFSplaquette,ionogramme,urée,créatini- némie.Bilanhépatique:SAT,ALAT,GGT,PAL,bilirubine.
Si association anti-CTLA4 et anti-PD1/PDL1 : lipase et amylase.
bilaninfectieux:VHB,VHC,VIH1–2.
Pendant letraitement
Avantchaqueadministrationilfautrefaire:NFS,ionogramme, urée,créatinine,bilanhépatique.
Après l'arrêtdutraitement
Ilfautfaire:NFS,iono,créatininémie,bilanhépatique,tousles 3 mois pendant 1 an puis éventuellement tous les 6 mois pendant1an.
COMMENTDÉTECTERLATOXICITÉ DIGESTIVE [3,4]
Il faudra savoir détecter les toxicités les plus fréquentes à chaquefois, tous symptômes inhabituels, toutealtération de l'étatantérieur. Il faudraéviter d'ignorer le problème. Le bilan à la « baseline» nous servira deréférence. Ilfaudra élimineruneprogressiontumorale.Ilfaudratoujoursévoquer une toxicité dysimmunitaire. Ilfaudraluttercontre d'anciens réflexescommepourunediarrhée:prescriredulopéramide sanséduquerlepatient:encasdesang,glaires,nombrede selles quiaugmente,fièvre...consulter,etarrêterle lopéra- midequiaugmentelerisqued'iléusparalytique.
COMMENTTRAITER LATOXICITÉ DIGESTIVE[3]
Ilfaudratraitersansexcèsdeconfiance(cen'estpasforcé- ment une toxicité auto-immune...),et avoir le réflexecorti- coïdec'estbienmais:nepasypensertroptard,nepasles arrêter trop tôt...Il faudra savoirenvisager les diagnostics différentiels. Attention lamoitié des maladesadressés pour unediarrhéeassociéeauxanti-PD1/PDL1ontuneautremala- die(penseraussiauxmétastasesdigestives)[5].
Lespointsclés Lespointscléssont:
P.Léonetal.
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unesurveillancerapprochée(appelstéléphoniques); l'informationdupatient(signesd'alerte);
lestraitementssymptomatiques(antalgique,lopéramide).Il nefautpasoublierquelelopéramideaugmentelerisquede perforation digestive(il augmentele risque d'iléus paraly- tiquecarildiminuelamotilitéetaugmenteletonussphinc- térien) si les diarrhées sont importantes ilfaut arrêter ce traitement;
la suspension de l'immunothérapie si nécessaire. Voire l'arrêtdéfinitifdel'immunothérapiesigrade3–4,ousitoxicité sévèreavecséquelles;
il faudra discuter la corticothérapie : solupred/solumedrol souvent1à 2mg/kgavecsurtoutune décroissancelente sur au moins 1 mois car sinon risque de rechute et de corticodépendance. En cas de corticothérapie longue (>1mois)ilfaudrapenseràmettreuneantibioprophylaxie par bactrim pour éviter les infections fongiques (pneumocystose);
ilfaudrasavoirdemanderdel'aideàunconfrèrespécialisé dansl'organe.Ilfaudradéfinirsa«dreamteam»etsavoir s'entourer:avecunendocrinologue,unpneumologue, un gastro-entérologue, un dermatologue... : grande impor- tanceduréseaupluridisciplinaireavecdesréférents+++; ilfaudrapenserparfoisàmettreenplaced'autresimmuno- suppressions(les anti-TNF,l'endoxan, lesimmunoglobuli- nes,leséchangesplasmatiques...);
ilfaudragraderlasévéritédessymptômesdegrade1à4.
Cequipermettrad'adapterletraitementenambulatoireou hospitalisation,entraitementperosouIV.
Toxicitégastro-intestinale[2,6]
Latoxicitégastro-intestinaleestl'unedesplusfréquenteset estlaplussévère(grade3ouplus)destoxicitésassociées à l'anti-CTLA4. C'esthabituellement le premier effetindési- rableconduisantàl'arrêtdel'anti-CTLA4.Lestableauxclini- ques sont polymorphes : de la colite aiguë ; à la colite microscopique qui donne des diarrhées liquides avec des iléocoloscopiesnormalesvisuellementmaisauxbiopsieson retrouve des anomalies avec excès de lymphocytes intra- épithéliaux;desinflammationsgastro-duodénalessévères... Lesprincipauxdiagnosticsdifférentielsdel'entérocoliteanti- CTLA4sont desinfections gastro-intestinales et dessymp- tômesliésauxtumeursoudesmétastasesdigestives.
Lesdiarrhées:penserbiologie(ionogramme:éliminerl'hypo- kaliémie)+classerengradelasévéritédeladiarrhée+copro- culture+scanner/rectosigmoïdoscopie.
L'analysedessellespourlesentéropathogènesbactérienset latoxineClostridiumdifficiledevraitêtreeffectuéecheztous lespatientsprésentantunediarrhéeimportante.
L'entérocolitedoitêtreconfirméeparuntraitementsigmoïdos- copieoucoloscopieavecbiopsies.Lasigmoïdoscopieflexible oulacoloscopieestrecommandéechezlespatientssouffrant de diarrhée sévère ou de persistance de la diarrhée. En endoscopique il sera observé des lésions de la colite par lesanti-CTLA4avecunérythème,uneperteduschémavas- culaire,desérosionsetdesulcérations.Lecôlonsigmoïdeet lerectumsontimpliquésdanslaplupartdescas.Leslésions ducôlonsontsouventétendues.
Lerôledel'imagerieparscannerdanslesdiarrhéesàpourbut de rechercher des signes comme une dilatation du côlon transversesupérieureà6cmquisigneraituncôlontoxique, uneperforation,éliminerunemétastase...
L'évaluationde la gravité reposesur Common Terminology CriteriaforAdverseEvents(CTCAE)del'Institut nationaldu cancer,version4:
grade1:inférieurouégaleà4sellesparjour:poursuitede l'immunothérapie, traitement symptomatique (hydratation, électrolytes,lopéramide);
grade2:4–6sellesparjour:antidiarrhéiques,supplémen- tationenfluideetenélectrolyte,sinécessaire.Lathérapie anti-CTLA4peutêtrepoursuivie;
grade3–4 :>7 sellesparjourou<7 sellesparjourmais signesdegravitécomme:rectorragie,fièvre,déshydrata- tion,tachycardie.
Àpartirdugrade3:arrêterlathérapieanti-CTLA4etrecevoir lescorticostéroïdessystémiques:prednisone0,5à1mg/kg ouméthylprednisolone 1 à 2mg/kg iv! à changer per os après3 à5jpuissevrage sur4 à12semaines (considérer prophylaxieavecTMP-SMX>4sem).Sipasderéponseàla méthylprednisolone:infliximab5mg/kg1,engénéral1dose suffit.Onobserveque1/3à2/3despatientsnerépondrontpas auxcorticostéroïdesourechuterontpendantlesevrage.Les autrestraitementsdisponibles sont:anti-TNF, Tacrolimus– mycophénolatemofétil500à1000mg(voirfigure2del'article deMouraetal[6]).
Certainspatientsdéveloppentuneperforationcolique,avecou sansabcèsintra-abdominal,soitinitialementouaucoursde traitementmédical.Il estrecommandéune colectomiesub- totaleaveciléostomieetsigmoïdostomieparcequeleslésions ducôlonsontgénéralementétenduesetsegmentairesetsila résectionducôlonestpartielle,elleestgénéralementsuivie d'une inflammation sévère du côlon restant dans la phase postopératoire.
Hépatotoxicité[2,6]
L'incidencedel'hépatotoxicitédesimmunothérapiesenmono- thérapie est de 5 à 10 %,avec 1 à 2 % de grade 3. Les immunothérapiescombinéesprovoquent25à30%d'hépa- totoxicitédont15%degrade3.Ilfauttoujoursvérifierlebilan biologique(transaminasesetbilirubineprétraitementcarpeu desymptômescliniques)avantinjectiondel'immunothérapie pour éliminer une cytolyse. L'hépatite est habituellement asymptomatiqueet détectée sur une telle surveillance san- guinederoutine.Parfoisunebiopsiedufoiepeutêtreconsi- dérée en aidant à la différence diagnostiquedes réactions hépatiques plus sévères. Il faut éliminer d'autres causes comme:l'alcool,hépatitesvirales,obstructionsbiliaires,cer- tainesplantes...
Ilfaudraégalementjugerdelasévéritédel'hépatite:coagu- lopathie (facteur V<50 %), encéphalopathie, fièvre, bilirubine>10foislanormale.
Grade 1 : ALAT/ASAT<3 fois la normale, GGT et PAL<2,5foislanormale.
Grade 2 : ALAT/ASAT>3 et<5 fois la normale, GGT et PAL>2,5et<5foislanormale.
Encasdegrade1et2sil'améliorationestrapideonpourra reprendrel'immunothérapie.
Si grade 2 : suspendre le traitement et dosage 2 fois par semaine des ASAT/ALAT/bilirubine. S'il y a persistance de l'élévationde grade2 durant plusd'une oudeux semaines aprèsavoiréliminéd'autrescauses,ilfautdébuterdescorti- costéroïdesàunedosede1mg/kg/jouretreprendrel'immu- nothérapieensuiteaprèslaréductiondescorticostéroïdes.
Commentl'urologueetsonréseaudesoinpeuventprendreenchargela
toxicitédesimmunothérapies?Applicationauxtoxicitésdigestives
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Grade3:transaminases>5foislanormale.Méthylpredniso- lone 2mg/kg/j etcesser l'immunothérapie définitivement. Si pasderéponseaprès2à3j,lemycophénolate devraitêtre ajoutéà1000mgdeuxfoisparjour.Puisl'optionthérapeutique estle tacrolimus.L'infliximab n'estpasrecommandépourle traitementdel'hépatiteliéeausystèmeimmunitaire.Habituel- lement,l'hépatitedisparaîtdansles4 à 6semaines (voirla figure2del'articleMouraetal.[6]).
Autrestroublesdigestifs
Lesgastritesauxanti-PD1/PDL1secorrigentplusvitequeles gastritesauxanti-CTLA4,maisdurentpluslongtemps.Nepas oublierqu'ilexisteégalementdespancréatites.Souventilya également des aphtoses buccales et desproblèmes extra- intestinaux(pyodermagangrenosum,arthralgies).
COMMENTSURVEILLERLATOXICITÉ DIGESTIVE [3]
Ilfaudrasurveillerdefaçonrapprochéelaréponseautraite- ment, la résolutionde symptômes, une rechute, une récur- rence,etlescomplicationsliéesàl'immunosuppression.
Pour lescas complexesil existedes RCP, commela RCP immunoTOXparexemple:RCP.ITOX@gustaveroussy.fr.Ces
RCPpermettentdefairedespharmacovigilances,dediscuter des toxicités complexes, des conduites à tenir chez des patientsayantdesantécédentsdemaladies auto-immunes.
Ellesontlieulepremierettroisièmemercredidechaquemois.
Il y a aussi des RCP d'immuno-onco hebdomadaires dans certainesstructures,avec desbasesdedonnéesmultidisci- plinaires,desprogrammesderecherche:exemplelaRCPde recourspourlespatientshorshôpitaleuropéenGeorges-Pom- pidou(HEGP)quicomprenddesoncologues,immunologistes, gastro-entérologues,urologues,néphrologues,cardiologues, pneumologues,infectiologues,etpharmaciens.
Lesprofessionnelspourrontêtreaidésparexempleparl'appli- cation mobile faite par Gustave-Roussy (téléchargement Apple ou Androïde, gratuit : https://play.google.com/store/
apps/details?id=com.iledesmedias.mpo&hl=fr) où un onglet d'immunothérapieestdisponiblepermettantuneaideaudiag- nostic et à la prise en charge des toxicités : diagnostics différentiels, bilan diagnostique, sévérités, coordonnées de référents,traitementàinstaurer...
Déclarationdeliensd'intérêts
Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd'intérêts.
RÉFÉRENCES
[1]HodiFS, ChesneyJ, PavlickAC,etal.Combinednivolumaband ipilimumab versus ipilimumab alone in patients withadvanced melanoma: 2-year overall survival outcomes in a multicentre, randomised, controlled, phase 2 trial. Lancet Oncol 2016;17 (11):1558–68.
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[3]ChampiatS, LambotteO, BarreauE, etal. Managementof immunecheckpointblockadedysimmunetoxicities:acollabora- tivepositionpaper.AnnOncol2016;27(4):559–74.
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Pointsessentielsà retenir
Latoxicitédigestiveestfréquente15%despatients sousimmunothérapie,etsouventobservéedansles 3premiersmois.
Pourlesdiarrhées:
Laréhydratationetlelopéramidepourlesgrades 1–2suffiront,maisdèslegrade3letraitementpar immunothérapie devra êtresuspendu, le lopéra- midestoppé,etlacorticothérapiedébutée.
La coproculture(Clostridiumdifficile) devraitêtre effectuéedèslegrade3.
Latoxicitédoitêtreconfirméeparsigmoïdoscopie.
Pourleshépatopathies:
Lebilanhépatiqueseraàfaireavantchaquetrai- tementpouréliminerunecytolyse.
Dès le grade 2 des hépatites l'immunothérapie devraêtrearrêtéeetunecorticothérapiedébutée.
P.Léonetal.
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