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Revue CREMA RSE N 2014 Proximité sociale et environnementale et tangibilité opérationnelle versus RSE : Cas des entreprises marocaines

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Cet article analyse les enjeux de la Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) des entreprises marocaines, comme nouvelle frontière de la Finance Durable, au moyen d’une étude qualitative.

Il s’agira donc de présenter les pratiques existantes à travers deux types d’approches méthodologiques existantes à ce jour.

Le développement particulièrement des ratings extra-financiers au Maroc (labels RSE CGEM ou de Vigéo) feront l’objet d’une analyse qualitative fouillée.

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1 Chaire UNESCO en Energies Renouvelables (EnR), Efficacité Energétique (EE), Changement Climatique (CC) versus Développement Durable (DD).

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Introduction Introduction Introduction Introduction

Le débat sur la Responsabilité Sociale de l’Entreprise au Maroc est encore à son début (Boutti, 2011b). L’intérêt qui s’attache aujourd’hui à ce sujet relève du fait que le Maroc joue pleinement la carte de l’ouverture et de la modernité. On parle à ce sujet de l’entreprise citoyenne, dont la vertu serait de contrebalancer les lois du marché et du rendement à n’importe quel prix par une attitude de solidarité sociale et de préservation de l’avenir.

En effet, il est à parier que la dynamique de la libéralisation et de l’ouverture est potentiellement porteuse d’un nombre croissant de dérèglements sociaux que ni les mécanismes du marché ni les principes de bon management, rituellement réaffirmés ne pourront contenir.

La Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) (Capron et Lanoizelee, 2007), qui s’est imposée comme un concept global intégrant les aspects économiques sociaux et écologiques (Atidegla, 2005), nous amène inéluctablement à revoir les paramètres sur lesquels reposent généralement le comportement des acteurs économiques au Maroc.

L’article est organisé de la manière suivante : dans la première partie, nous exposerons les évolutions récentes en matière de RSE. La deuxième partie se penchera sur la typologie des régimes RSE directement liés aux entreprises marocaines.

Nous conclurons l’article en examinant les contours de ce nouveau méta-modèle de gouvernance qui semble émerger au Maroc et fonder sur les principes de la finance durable (Boutti, Rodhain, Bourdon et El Amri, 2013).

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Cet article se focalisera sur deux axes majeurs. Le premier traitera l’entreprise marocaine face à la Responsabilité Sociale et Environnementale.

Quant au deuxième axe, il proposera une analyse qualitative sur le Label CGEM RSE pour la période allant de 2007 au 2014. Enfin, nous terminerons notre article par une analyse concernant la notation extra- financière de 40 entreprises marocaines par Vigéo.

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Sociale et Environnementale Sociale et Environnementale Sociale et Environnementale

La RSE est définie comme un processus d’amélioration dans le cadre duquel les entreprises intègrent de manière volontaire, systématique et cohérente des considérations d’ordre social, environnemental et économique dans leur gestion (Boutti, 2014), en concertation avec leurs parties prenantes. Or, la RSE, mis à l’épreuve de la mondialisation, s’inscrit dans le prolongement naturel de la bonne gouvernance. La RSE propose une révision paradigmatique fondamentale de l’entreprise en affirmant qu’elle n’a plus seulement une fonction de générer des profits pour le bien de ses actionnaires, mais qu’elle doit désormais s’inscrire dans le cadre de l’intérêt général.

La RSE propose ni plus ni moins de modifier le postulat fondamental d’Adam SMITH (équation smithienne) et de réviser la fonction de l’entreprise en inscrivant désormais le bien commun dans ses agendas.

De façon corrélé, la RSE est de nature globale et systématique puisqu’

elle ne peut être limitée dans l’espace et dans le temps (elle impose de prendre en compte le sort des générations futures). Elle ne constitue rien

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de moins qu’un changement dans des attitudes profondes et dans la façon de voir et d’agir de l’entreprise. Elle nécessite, de la part de cette dernière, une vision à long terme, une attitude préventive et une compréhension non restrictive de son rôle dans la société. En fait, il est clair que la responsabilité sociale est non seulement l’affaire de tous au sein de la société, mais également l’affaire de tous au sein de l’entreprise (Champion, 2005). Toutefois, si cette évolution semble être acquise pour les pays hautement développés, ce n’est pas encore le cas des pays en développement. Au Maroc, par exemple, l’entreprise est très largement vécue comme une réalité exogène à la société, ainsi l’intégration des facteurs environnementaux dans les calculs économiques, comptables et financiers se fait de façon lente. En l’absence d’une mise en place de règles du jeu, il n’est pas surprenant que la plupart des entreprises qui ont recours à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un code de conduite en matière d’environnement le fassent parce qu’elles s’aperçoivent qu’il est rentable d’être vert bien que plus que parce qu’elles s’y semblent moralement obligées.

En matière de RSE, toutes les entreprises marocaines ne partent pas sur un pied d’égalité. Loin d’adopter un comportement homogène, les entreprises marocaines selon leurs tailles ou leurs secteurs d’activité, leurs maisons mères multinationales, expérimentent différentes solutions, allant de la simple réaction aux pressions variées dont elles sont l’objet à la mise en œuvre d’initiatives viables à long terme. Il est donc plus prudent d’interpréter la diffusion de cette pratique au sein du monde des affaires au Maroc comme un pas dans la bonne direction et de ne pas y voir une prise de conscience générale. Il existe encore un énorme

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décalage entre les attentes du public et la responsabilité sociale actuellement assumée par les entreprises marocaines.

Force est de reconnaître que l’entreprise marocaine peut transformer le risque de non respect des nouvelles lois et des règlements extra territoriaux récents (ISO 22 000, NRE1, LSF, SOX) en faisant de la mise en conformité un avantage compétitif (Granval et Soparnot, 2004).

Somme toute, il ne faut pas réifier la RSE. Le RSE n’est pas un objet à conserver à l’instar des œuvres d’art dans les musées ou les espèces menacées d’extinction. La RSE ne doit pas être considéré sous l’angle de l’objet, mais du point de vue de sujet, c’est à dire des Femmes et des Hommes, acteurs de l’entreprise marocaine impliqués pour la performance sociétale pérenne.

La RSE renvoie aux obligations pour les entreprises marocaines d’aller au-delà du simple respect des lois en vigueur. Cela se traduit souvent par l’intégration d’objectifs sociaux et environnementaux dans les stratégies conventionnelles. La RSE constitue une transformation des normes du marché, fondées sur la maximisation des profits des actionnaires. Les fonctions « normales » économiques des entreprises sont-elles ainsi et en quelque sorte banalisées, du moins en apparence.

La question qui se pose alors est de savoir dans quelles conditions et par quels moyens, les pratiques de RSE peuvent-elles être légitimées et acceptées dans des marchés considérés comme mode central d’organisation de l’activité économique des sociétés capitalistes fondées sur la primauté du profit.

1 GRANDVAL, Samuel et SOPARNOT, Richard. 2004. Op. Cit. p. 133-142.

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Ceci rejoint la question souvent récurrente de savoir si les entreprises peuvent retirer des bénéfices de l’adoption d’un comportement socialement responsable. Plus encore, il importe de s’interroger sur le potentiel de la RSE à être un nouveau mode de régulation des marchés.

Or, la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE), qui s’est imposée comme un concept global intégrant les aspects économiques sociaux et écologiques, nous amène inéluctablement à revoir les paramètres sur lesquels reposent généralement le comportement des acteurs économiques au Maroc.

La RSE est définie comme un processus d’amélioration dans le cadre duquel les entreprises intègrent de manière volontaire, systématique et cohérente des considérations d’ordre social, environnemental et économique dans leur gestion, en concertation avec leurs parties prenantes (stakeholders) (Igalens et Gond, 2008).

Or, la RSE, mis à l’épreuve de la mondialisation, s’inscrit dans le prolongement naturel de la bonne gouvernance. La RSE propose une révision paradigmatique fondamentale de l’entreprise marocaine en affirmant qu’elle n’a plus seulement une fonction de générer des profits pour le bien de ses actionnaires, mais qu’elle doit désormais s’inscrire dans le cadre de l’intérêt général (Moon, 2002). La RSE propose ni plus ni moins de modifier le postulat fondamental de d’Adam SMITH (équation smithienne) et de réviser la fonction de l’entreprise en inscrivant désormais le bien commun dans ses agendas.

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De façon corrélé, la RSE est de nature globale et systématique puisqu’elle ne peut être limitée dans l’espace et dans le temps (elle impose de prendre en compte le sort des générations futures). Elle ne constitue rien de moins qu’un changement dans des attitudes profondes et dans la façon de voir et d’agir de l’entreprise. Elle nécessite, de la part de cette dernière, une vision à long terme, une attitude préventive et une compréhension non restrictive de son rôle dans la société. En fait, il est clair que la responsabilité sociale est non seulement l’affaire de tous au sein de la société, mais également l’affaire de tous au sein de l’entreprise (Pasquero, 2005).

Toutefois, si cette évolution semble être acquise pour les pays hautement développés, ce n’est pas encore le cas des pays en développement. Au Maroc, par exemple, l’entreprise est très largement vécue comme une réalité exogène à la société, ainsi l’intégration des facteurs environnementaux dans les calculs économiques, comptables et financiers se fait de façon lente. En l’absence d’une mise en place de règles du jeu, il n’est pas surprenant que la plupart des entreprises qui ont recours à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un code de conduite en matière d’environnement le fassent parce qu’elles aperçoivent qu’il est rentable d’être vert bien que plus que parce qu’elles s’y semblent moralement obligées.

En matière de RSE, toutes les entreprises marocaines ne partent pas sur un pied d’égalité. Loin d’adopter un comportement homogène, les entreprises marocaines selon leurs tailles ou leurs secteurs d’activité,

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leurs maisons mères multinationales, expérimentent différentes solutions, allant de la simple réaction aux pressions variées dont elles sont l’objet à la mise en œuvre d’initiatives viables à long terme. Il est donc plus prudent d’interpréter la diffusion de cette pratique au sein du monde des affaires marocain comme un pas dans la bonne direction et de ne pas y voir une prise de conscience générale. Il existe encore un énorme décalage entre les attentes du public et la responsabilité sociale actuellement assumée par les entreprises marocaines.

Force est de reconnaître que l’entreprise marocaine peut transformer le risque de non respect des nouvelles lois et des règlements extra territoriaux récents (ISO 22 000, NRE, LSF, SOX ....) en faisant de la mise en conformité un avantage compétitif.

Somme toute, il ne faut pas réifier la RSE. Le RSE n’est pas un objet à conserver à l’instar des œuvres d’art dans les musées ou les espèces menacées d’extinction. Le RSE ne doit pas être considéré sous l’angle de l’objet, mais du point de vue de sujet, c’est à dire des Femmes et des Hommes, acteurs de l’entreprise marocaine impliqués pour la performance sociétale pérenne.

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Les origines de l’entreprise marocaine moderne remontent au siècle passé, née de la contrainte extérieure puisqu’elle est le fait de l’époque du protectorat, elle est très largement vécue comme une réalité exogène à la société.

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Elle semble être perçue dans les couches profondes comme une sorte d’artefact, de l’artificiel plaquées sur le réel de la société. La figure initiale de l’entrepreneur, se confond soit, avec celle de l’étranger acteur économique nouveau apportant des techniques de production moderne et un savoir tout à fait étranger à l’environnement social soit, à celle du négociant autochtone. En demandant aux professionnels de prendre des engagements sur la mise en œuvre d’un certain nombre d’actions et d’objectifs définis de manière concertée, selon un échéancier bien fixé2. Tirant parti de cet apport nouveau en se positionnant parfois comme intermédiaire obligé, le négociant fait circuler les richesses et les multiples. Ce dernier tire son revenu du risque qu’il prend en avançant de l’argent, en achetant ce qu’il n’a pas l’intention de consommer et qu’il se propre de vendre. Progressivement, ce développement de l’entreprise se met à produire des effets sur la structure productive.

Ainsi, les négociants en viennent à constituer de véritables chaînes d’activités.

Les premières décennies de l’entreprise n’ont pas permis, aux entrepreneurs de recourir à un crédit auprès du public. L’entreprise, de manière générale, est restée un lieu où s’octroient des privilèges et où se développe une couche sociale promue par l’Etat et la société3. Ces entrepreneurs désignés non pas essentiellement pour leur compétence, mais surtout pour leurs liens personnes. Les entrepreneurs sont restés

2 GAY GUGGENHEIM, Nathalie ; BOISSEAU, Xavier. 2010. Op. Cit. p. 35-37.

3 EL YAHYAOUI, Yahya. 2005. Op. Cit. p. 27-34.

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souvent à mi chemin entre le commerce et l’industrie et combinent leurs investissements industriels avec des placements fonciers et immobiliers.

C’est dans ce contexte que se déploie la mentalité de l’aubaine, à laquelle on doit la notion de l’entrepreneur Bouchkara (textuellement l’homme à la sacoche).

Au début des années 70 et surtout les années 80, le besoin de faire appelle à une nouvelle catégorie de dirigeants d’entreprise s’est fait sentir, il s’est fait sous la contrainte externe. Lentement, les choses ont commencé à bouger, le niveau de formation moyen s’est élevé. Les liens familiaux et le népotisme primaire ont relativement reculé des anciennes relations de proximités et de solidarités.

I.1 I.1 I.1

I.1....2222 LLLLa gouvernance des a gouvernance des a gouvernance des a gouvernance des « public equitiespublic equitiespublic equitiespublic equities »

Pour peu que les enjeux soient clairs et bien identifiés, à l’intérieur de l’entreprise, une plus grande présomption de légitimité est accordée à tous ceux qui dirigent (cadres, exécutants) et qui disposent de compétence. Parallèlement, il s’est développé l’idée de concurrence et d’ouverture sur les marchés extérieurs .Cette nouvelle donne a pour effet de changer la position des entreprises « public equities » dans la société. Plus les entreprises cotées en bourse, sont confrontées aux contraintes de l’ouverture et plus les entreprises s’affirment comme acteurs sociaux à part entière. De bon gré ou non, la société se remet à les admettre et son sein, peu ou prou. La mondialisation aidant, les entreprises s’installent dans une position de centralité sans toutefois apparaître comme l’émanation de l’évolution interne. Il s’ensuit une situation assez ambiguë où l’entreprise cotée en bourse se taille une place dans les structures économiques et sociales du pays tout en restant

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un phénomène exogène. Conséquence globale, l’économie marocaine n’a pas la structure d’une économie moderne au sens où toutes ses composantes sont gouvernées par une même logique d’ensemble. Le Produit Intérieur Brut (PIB) marocain est principalement réalisé par les ménages. C’est à dire essentiellement par des entreprises individuelles, qui ne sont pas classées comme des quasis sociétés. Il s’agit d’obtenir non pas la soumission absolue de l’ouvrier, mais son consentement.

Dans ces conditions, rien n’a vraiment changé sur le fond ; derrière les nouvelles formes d’organisation l’entreprise marocaine reste tiraillée entre le paternalisme voire le féodalisme, et le modernisme et le rationalisme. La Responsabilité Sociale de l’entreprise reste faible. Ce qui se traduit sur le plan national par une faible proportion des prestations sociales reçues par les ménages. Ces dernières ne dépassent pas 5,3%de la Formation du Revenu Disponible des ménages.

Il importe cependant, de souligner que les entreprises marocaines sont en train de connaître un vrai changement. Ainsi, désormais les jeunes qui parviennent à faire leur place au soleil sont globalement plus disposées que par le passé à faire de leur entreprise un fort d’identification et de réalisation personnelle. Les entreprises qui profitent aujourd’hui de cet état d’esprit se voient accordé un statut plus gratifiant. La zone ouverte à la reconnaissance s’élargit et l’entreprise est en voie de constituer une institution de la société. Cette reconnaissance engendre des exigences. La première c’est que l’entreprise cotée en bourse se dote de Responsabilité Sociale dans un pays comme le Maroc où l’Etat ne peut assumer la totalité des Responsabilité Sociales étant donné la modicité de ses ressources

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(Pasquero, 2005a). Les autres acteurs et notamment l’entreprise sont appelés à apporter leur contribution. Ce n’est qu’au terme d’un effort citoyen que l’entreprise peut s’installer au cœur de la société et faire oublier son caractère exogène qui lui colle tant à la peau.

I.2 Perception de la responsabilit I.2 Perception de la responsabilit I.2 Perception de la responsabilit

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L’intégration de la responsabilité sociale et des préoccupations écologiques constituent une donnée récente pour les entreprises marocaines. En effet, tout le monde s’accorde à dire que ce sont la contrainte externe et la pression de la société civile qui ont joué un rôle important. Face à ce nouvel enjeu, la RSE n’est pas souvent perçue comme ayant un impact significatif sur la performance et ce quel que soi l’argument invoqué (Moore, 2001).

I.2.

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I.2.1111 LLLLe comportement tradite comportement tradite comportement tradite comportement traditionnelionnelionnelionnel : la Responsabilit: la Responsabilit: la Responsabilit: la Responsabilité Sociale comme Sociale comme Sociale comme Sociale comme

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La grande majorité des entreprises marocaines se refusent de se voir imposer une responsabilité supplémentaire qui les forcerait à réévaluer ses interactions avec le milieu et la société, et à outrepasser le rôle qu’il s’y donne en y intégrant des aspects non économique. Les entrepreneurs y parviennent d’autant plus aisément que la grande entreprise se développe ici plus lentement et que l’économie conserve encore ses racines rurales. Historiquement, les dirigeants d’entreprise composent avec les revendications des employés en matière de rémunération et de santé de travail. Mais ils n’arrivent pas à intégrer à leurs préoccupations les nouvelles exigences de la société en regard de la

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Responsabilité Sociale ou de la préservation de l’environnement. Cette nouvelle réalité est difficile à prendre en considération et à gérer.

I.

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Les sources de pression qui amènent l’entreprise à tenir compte de ces facteurs semblent encore assez faibles. Si les syndicats ont été le principal moteur conduisant à l’amélioration des conditions de travail c’est par d’autres formes de pression que l’entreprise est appelée à redéfinir ses activités d’une manière plus respectueuses de l’environnement et de la société.

C’est donc surtout de façon indirecte, par le biais de la sensibilisation de managers et de décideurs. Cette sensibilisation est à la base des facteurs qui poussent aujourd’hui le secteur privé à s’interroger face à l’enjeu du Développement Durable (Boutti, 2011a). Cependant, cette sensibilisation est encore à ses débuts et ne touchent que les entreprises ayant une dimension suffisante pour intégrer ces données. Une grande partie d’entre elles préfère développer des stratégies communicationnelles afin de se prémunir des effets néfastes d’une publicité négative.

I.2.3 Le comportement socialement responsable I.2.3 Le comportement socialement responsable I.2.3 Le comportement socialement responsable

I.2.3 Le comportement socialement responsable : les entreprises qui : les entreprises qui : les entreprises qui : les entreprises qui

surfent sur la vaguesurfent sur la vaguesurfent sur la vague surfent sur la vague

Globalement, la Responsabilité Sociale ne suscite pas encore une réaction uniforme dans le secteur privé marocain. La perception qu’a l’entreprise marocaine non seulement de l’urgence environnementale, mais également de son rôle au sein de la société est encore floue.

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Si on procède par classification on peut identifier quatre types de comportements adoptés par les entreprises marocaines.

Primo, le comportement traditionnel ou la responsabilité sociale est vécue comme une contrainte. Ce type de comportement est celui d’une portion importante d’entreprise qui, peu consciente de la problématique environnementale, ne prennent aucune mesure pour réduire leur impact sur le milieu (Newgren, Rasher, Laroe et Szabo, 1985). Leur devise : pas vu, pas pris, pas coupable. Pour ces entreprises, la responsabilité sociale constitue une contrainte arbitraire qu’on se refuse à intégrer. Les entreprises adoptant un tel comportement sont nombreuses et variées. A l’instar des entreprises qui font travailler des enfants sous payés, ou celle qui commercialisent des produits toxiques (...) défiant parfois, les interdictions. Ces comportements illégaux sont de type prescriptif. Force est de reconnaître, qu’en plus d’être répréhensibles, ces comportements sont bien souvent l’illustration d’inefficacité, de non productivité et d’absence totale de vision stratégique de la part des dirigeants.

Secundo, le comportement de type prescriptif minimaliste (le respect des obligations sociales). Un grand nombre d’entreprise respectent réglementation (Gay Guggenheim et Boisseau, 2010) et remplissent les obligations que leur impose la société, elles adoptent ainsi un comportement de type prescriptif. Le respect des lois et des normes épargne à l’entreprise des amendes ou des frais de poursuite judiciaire mais lui évite la détérioration de son image publique. Il facilite, aussi, l’accès à la crédibilité et aux sources de financement. On doit, cependant, observer que ce type de comportement revêt un caractère minimaliste. Certes, l’entreprise affiche un respect des lois et des

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règlements, mais ce seul aspect ne suffit pas pour assurer sa légitimité sociale. Une stricte conformité aux règles a souvent pour effet de réduire le niveau assumé de responsabilité au plus petit dénominateur commun de légalité. Or, les entreprises qui restreignent leur Responsabilité Sociale aux seuls prescriptions légales et aux exigences immédiates du marché adoptent une logique réactive, puisqu’en regard du contexte socio-économique dans lequel elles évoluent, une transgression de ces principes aurait pour effet de mettre leur survie en péril.

Tertio, les entreprises qui adoptent un comportement socialement responsable. Cette troisième typologie se caractérise par des actions innovatrices et préventives. Ce sont des entreprises qui se démarquent par leur volonté de faire des affaires autrement : nouvelle philosophie, nouvelle culture organisationnelle, nouveau code de conduite vis-à-vis de l’environnement, implication dans les projets de la cité etc. (...) Ces entreprises sont souvent en mesure de mettre en place une actions sociétale suffisamment articulé pour associer les processus de la gestion et les impératifs du Développement Durable.

Ultimo, les entreprises qui surfent sur la vague. Leurs comportements ne sont pas sans rappeler celles de certaine multinationale de renommée mondiale. Ces entreprises reconnaissent et intègrent des préoccupations sociales qui ne sont pas encore traduites dans des lois (NRE ...). Elles s’interrogent également sur leur rôle et leur impact sur la société. Elles visent à atteindre un degré de légitimité supérieur et à dépasser les inadéquations ou les insuffisances du système économique et juridique en place. Ce sont des entreprises qui s’inscrivent dans la dynamique du Développement Durable dans la mesure où elles agissent comme acteurs

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constructifs des changements sociaux. Peu d’entreprises appartiennent à cette catégorie. Elles sont souvent perçues comme marginales. Celles que l’on cite sont toujours à peu près les mêmes. Ce qui tendrait à prouver que celles qui émergent ont un sens aigu de leur responsabilité.

I.3 I.3 I.3

I.3 Les nouvelles strat Les nouvelles strat Les nouvelles strat Les nouvelles strat é gies de r gies de r gies de r gies de r é gulation gulation gulation gulation « push & pull push & pull push & pull push & pull » : : : :

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Dans le cadre de leur politique d’investissement et pour répondre à une exigence de gestion alliant transparence, performance, les entreprises recourent de plus en plus au référentiels ISR (Boutti, 2005). En effet, la prise en compte de critères extra financiers dans le choix des investissements est une exigence de plus en plus marquée des investisseurs tant individuels qu’institutionnels.

Faire référence au développement durable c’est immanquablement parlers de la finance responsable et du « Reporting » social et sociétal (Boutti et El Amri, 2015).

Aussi, depuis l’avènement du concept du développement durable et avec la naissance d’une Responsabilité Sociale de l’entreprise (SARS : Société à Responsabilité Sociale) sont concernés également tous ceux qui ont un intérêt dans l’entreprise ou interagissent avec elle qu’on qualifie de « constituencies » ; autrement dit, toutes les autres parties prenantes et intéressées à titre divers (partenaires ou cointéressés). La notion de responsabilité est fortement marquée par le Droit. En effet, le terme responsabilité trouve son origine dans le domaine du Droit. Du latin

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spontio, lui-même calqué du grec spondée ; il signifie promesse solennelle génératrice d’engagement.

Aussi, par « investissement responsableinvestissement responsableinvestissement responsable », on entend la recherche de investissement responsable bénéfices sociaux ou environnementaux en plus du rendement financier associé à des investissements. Nous préférons utiliser l’expression

”investissement responsable” au lieu de l’expression souvent utilisée

”d’investissement éthique” (Pasquero, 2004a) afin d’éviter la connotation de ”morale personnelle” souvent associée à cette dernière.

Au total, les actifs, investis selon une démarche novatrice d’Investissement Socialement Responsable (ISR), croissent à un rythme significatif.

Au plan international, à l’instar de « Moody’s, Standard & Poor et Fitch » pour la notation financière pour inhérente à l’investissement, nombreuses sont les agences de notation qui analysent les performances environnementales et sociales des firmes.

Ces sociétés de rating notent en toute impartialité une entreprise sur ses performances sociales après un audit approfondi. Elles s’intéressent particulièrement dans le cadre de l’Investissement Socialement Responsable, notamment sous l’abréviation ISR, à :

la transparence des décisions d’investissement ;

le choix financiers conformes au respect des normes de protection de l’environnement ;

les bonnes mœurs sociales des entreprises ;

la présence d’une cellule ad hoc de direction développement durable ; le rattachement hiérarchique du Directeur développement durable ; la citoyenneté et charte d’éthique de l’entreprise ;

le gage de bonne conduite et de respectabilité de l’entreprise vis à

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vis du citoyen, des clients, des investisseurs, des assureurs ... ; la relation avec la société civile.

En France, sept sociétés de notation sociale et environnementale, appelées agences de notation extra-financière, Agence de rating social et environnemental des entreprises (Arese), VIGEO, « Core Rating » (Groupe Fimalac), SAM, EIRIS (agence britanniques), Ethibel et Innovest (agence américaine) font figure de pionnières, en vendant des « estimates » aux gestionnaires de portefeuilles (ISR : Investissement Socialement Responsable) soucieux de placements responsables et éthiques des informations recueillies auprès des entreprises. Enfin, EthiFinance qui est aussi une agence indépendante d’analyse extra financière spécialisée dans l’évaluation de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) pour les investisseurs socialement responsables (ISR)4. En multipliant les études de ce type ; celles-ci contribuent foncièrement à une meilleure compréhension de la manière dont les entreprises bâtissent et mettent en œuvre les stratégies de défense, d’extension ou de maintien de leur légitimité auprès de la société (Pasquero, 2004).

Au plan marocain, dans le cadre d’une « stratégie pull » le comité d’ « éthique et de la bonne gouvernance» présent au sein du patronat marocain (la CGEM : La CCCConfédération GGGénérale des EG EEEntreprises du M

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Maroc, est une association patronale qui a été créée le 20 octobre 1947 par Jean Imberti, alors que le Maroc était encore sous protectorat français.) témoigne d’une mission qui sous - tend vers une responsabilité sociale et environnementale accrue pour une meilleure efficacité économique. Ce comité trouverait sans doute un prolongement naturel à terme au sein des découpages organisationnels des organisations privées

4www.ethifinance.com

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et publics au Maroc. Au terme d’une analyse fine que nous avons menée sur le terrain en 2012, nous avons pu recenser que le Label CGEM est attribué à plus de 40 entreprises comme le met en relief le tableau en annexe.

II II

II II.... Etude qualitative Etude qualitative Etude qualitative Etude qualitative

Cette partie sera dédiée à l’étude qualitative couvrant 67 entreprises labellisées CGEM RSE pendant la période allant de 2007 au 2014. Par la suite nous essayerons d’analyser la notation extra-financière des entreprises notées par Vigéo.

Le Label CGEM a ainsi pour objectif de faire connaître les entreprises socialement responsables pour les valoriser auprès de leurs parties prenantes et de leurs partenaires institutionnels publics ou privés et leur permettre de tirer de ce Label des avantages concrets.

Vigéo évalue à la fois la performance des entreprises et des organisations et leur niveau de gestion de la RSE (Nelling et Webb, 2006).

La notation porte sur le degré avec lequel les entreprises et les sociétés prennent en compte les objectifs environnementaux, sociaux, sociétaux et de gouvernance d’entreprise (Boutti, 2010). Ces objectifs constituent des facteurs de risque pour les organisations tant dans la définition que dans la mise en œuvre de leurs stratégies et politiques.

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II.1 II.1 II.1

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La Confédération Générale des Entreprises du Maroc a défini et mis en place le Label CGEM pour promouvoir la responsabilité sociale auprès de ses membres.

Ce Label a pour vocation de faire connaitre les entreprises socialement responsables pour les valoriser auprès de leurs partenaires institutionnels publics et privés, financiers et de service et leur permettre de tirer de ce Label des avantages concrets.

C’est ainsi qu’une Commission Label a été instituée, lors du Conseil d’Administration de la CGEM du mois de septembre 2006.

Cette Commission a pour mission de vulgariser les principes de responsabilité sociale auprès des entreprises, de mettre en place les règles et les procédures d’attribution du Label et de négocier les avantages en faveur des entreprises labellisées.

La première étape, consistant en la définition d’un référentiel d’objectifs pour l’attribution du Label, a été réalisée par l’adoption par le Conseil National de l’Entreprise de la Confédération, en décembre 2006, de la Charte de responsabilité sociale.

Cette Charte est définie en conformité avec les principes fondamentaux de la Constitution et avec les conventions et les recommandations internationales relatives au respect des droits fondamentaux de la personne humaine, de la protection de l’environnement, de la saine gouvernance, de la concurrence loyale...

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Le Label est octroyé par la CGEM sur la base d’une évaluation managériale menée par l’un des tiers-experts indépendants accrédités par la Confédération. Le rapport d’évaluation élaboré à l’issue de l’audit est soumis à un Comité d’attribution.

Le Label CGEM confère à ses bénéficiaires, outre la reconnaissance solennelle de la matérialité de l’exercice de leur responsabilité sociale, des avantages auprès d’organismes institutionnels publics et privés. La Confédération a dans ce sens signé des conventions de partenariat avec l’Administration des Douanes et Impôts Indirects, la Direction Générale des Impôts, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, la Banque Marocaine pour le Commerce et l’Industrie, le Crédit Agricole du Maroc et le Groupe Banques Populaires.

Le Label CGEM pour la Responsabilité Sociale de l’Entreprise atteste que son bénéficiaire est une entreprise, établie sur le territoire marocain, dont les structures et les actes de gestion présentent une assurance raisonnable de conformité avec les objectifs définissant la Charte de responsabilité sociale de la CGEM.

L’assurance raisonnable de conformité signifie que l’entreprise a :

Fourni des preuves tangibles de non violation des obligations légales figurant parmi les objectifs de la Charte de responsabilité sociale de la CGEM ;

Adopté, au minimum, des engagements formalisés et publics, en faveur de la réalisation continue des objectifs de la Charte de responsabilité sociale tels qu’ils découlent de sa taille et de la nature de ses produits ou services.

(22)

L’expérience de la RSE au Maroc sur la période allant de 2007 au 2014 met en exergue le potentiel de la mobilisation du secteur privé.

Concrètement au cours de cette période 67 entreprises ont été labellisées (confère figure ci-après).

Figure 1 : Figure 1 : Figure 1 :

Figure 1 : SociSociSociSociétttté labellislabellislabellislabellisées RSEes RSEes RSEes RSE

Source : étude qualitative mise en place par l’auteur.

La figure ci-après démontre que les expériences actuelles et les preuves de plus en plus nombreuses mettent en évidence que les entreprises marocaines s’inscrivent dans cette lame de fond de façon à la fois plus tangible et souhaitable (confère annexe 1).

(23)

Notre étude qualitative révèle d’après la figure ci-dessous que le pourcentage des entreprises labellisées CGEM RSE correspond à un ratio de 3% en 2007 et à 24% en 2013, soit un taux de croissance exponentiel de 700% sur la période considérée 2007-2013.

Figure 2 : Figure 2 : Figure 2 :

Figure 2 : Pourcentage des sPourcentage des sPourcentage des sPourcentage des sociociociociéttttéssss labellislabellislabellislabelliséeseseses CGEMCGEMCGEMCGEM RSERSERSERSE

Source : étude qualitative mise en place par l’auteur.

Dés lors, il apparaît clairement que bien que la période objet de l’étude soit caractérisée par une croissance atone dûe à la crise de subprime, l’adoption des normes sociales et environnementales a le vent en poupe (confère annexe 1).

(24)

Parallèlement, notre étude qualitative démontre que les dix (10) entreprises cotées en bourse sont labellisées : Label CGEM « Pour la Responsabilité Sociale de l’Entreprise » pour la période allant du 2007 à 2014, ce qui représente un ratio de 15%. Alors que 57 sociétés non- cotées présentent 85% des sociétés labellisées CGEM RSE (voir annexe 1).

Figure Figure Figure

Figure 3333 : Pourcentage des soci: Pourcentage des soci: Pourcentage des soci: Pourcentage des sociéttttés labelliss labelliss labelliss labellisées CGEM RSEes CGEM RSEes CGEM RSEes CGEM RSE

Source : étude qualitative menée par l’auteur.

(25)

La figure ci-contre met en force que le nombre des sociétés labellisées CGEM RSE a passé de deux (2) sociétés en 2007 à 11 sociétés en 2014, soit un cumul significatif de 67 sociétés (se référer à l’annexe 1).

Figure Figure Figure

Figure 4444 : : : : SSSSociociociociéttttés labelliss labelliss labelliss labellisées CGEM RSEes CGEM RSEes CGEM RSEes CGEM RSE : nombre et cumul: nombre et cumul: nombre et cumul: nombre et cumul

Source : étude qualitative élaborée par l’auteur.

Ainsi, il est judicieux d’observer que les effectifs cumulés croissants des entreprises labellisées CGEM RSE enregistrent un taux de croissance phénoménale pour la période considérée 2007-2014 de 3 250%.

(26)

Par ailleurs, notre étude a relevé que les « stackholders ¸ ne sont pas restés insensibles (Banques, Caisses de Sécurité Sociale et de Retraite, Administration des Douanes et Impôts Indirects, Direction Générale des Impôts…) à la préoccupation lancinante de la Responsabilité Sociale des Organisations (RSO). En effet, dans le cadre d’une « stratégie push » nombreux sont les avantages accordés aux entreprises labélisées par le Label CGEM « Pour la Responsabilité Sociale de l’Entreprise » : sont présentés dans le tableau suivant :

(27)

Tableau 1 Tableau 1 Tableau 1

Tableau 1 : : : : Check listCheck listCheck listCheck list des avantages accorddes avantages accorddes avantages accorddes avantages accordéssss par par par le systpar le systle systle système bancaireme bancaire me bancaireme bancaire

aux entreprises du Label aux entreprises du Label aux entreprises du Label aux entreprises du Label CGEM CGEM CGEM CGEM « Pour la ResponsabilitPour la ResponsabilitPour la ResponsabilitPour la Responsabilité Sociale Sociale Sociale Sociale

de lde lde lde lEntreprise Entreprise Entreprise Entreprise » :::: Groupe CrGroupe CrGroupe CrGroupe Crédit Agricole, dit Agricole, Groupe dit Agricole, dit Agricole, Groupe Groupe Banque Groupe Banque Banque Banque

Populaire, Populaire, Populaire, Populaire, Banque MarocBanque MarocBanque MarocBanque Marocaaaaiiiine pourne pourne pourne pour le Commerce et lle Commerce et lle Commerce et lle Commerce et lIndustrie Industrie Industrie Industrie Etant donné que la RSE est au cœur des préoccupations (Pauget et Saidane, 2010), dans ce nouveau paradigme, la dynamique de son implémentation et déploiement est fortement encouragée par les bailleurs de fonds marocains :

Groupe Crédit Agricole ; Groupe Banque Populaire ;

Banque Marocaine pour le Commerce et l’Industrie.

Entreprise labellis Entreprise labellis Entreprise labellis

Entreprise labelliséeeee Avantages accordAvantages accordAvantages accordAvantages accordéssss par le Groupe Crpar le Groupe Crpar le Groupe Crpar le Groupe Crédit dit dit dit Agricole

AgricoleAgricole Agricole

Groupe Crédit Agricole CrCrCrCrédit ddit ddit ddit dinvestissementinvestissement : octroi d’un investissementinvestissement taux préférentiel pour les crédits dont la durée est inférieur ou égale à 7 ans, souplesse des garanties et instruction des dossiers dans un délai d’une semaine ;

CrCr

CrCrédit de fonctionnementdit de fonctionnement : réduction dit de fonctionnementdit de fonctionnement des commissions et des frais d’étude de dossier, souplesse des garanties et instruction des dossiers dans un délai d’une semaine ;

Fonctionnement des comptes Fonctionnement des comptes Fonctionnement des comptes Fonctionnement des comptes : exonération des frais de tenue de comptes, de remise de chèques et effets et de certification de chèques.

Source : étude qualitative architecturée par l’auteur.

(28)

Entreprise labellis Entreprise labellis Entreprise labellis

Entreprise labelliséeeee Avantages accordAvantages accordAvantages accordAvantages accordés par Groupe Banque s par Groupe Banque s par Groupe Banque s par Groupe Banque Populaire

PopulairePopulaire Populaire

Groupe Banque Populaire ExonExonExonExonérations diversesrations diversesrations diversesrations diverses : frais de tenue de compte, frais du fonctionnement du compte, frais de dossiers sur les crédits d’investissement et de fonctionnement ; RR

RRéduction de la tarificationduction de la tarificationduction de la tarificationduction de la tarification : applicable aux cartes monétiques « entreprises » ; carte Ajir et cartes Business ;

Equipement en Coffret Ressources Equipement en Coffret Ressources Equipement en Coffret Ressources Equipement en Coffret Ressources Humaines

Humaines Humaines

Humaines : un ensemble de produits et services offerts à des conditions avantageuses et dédiés aux salariés des entreprises, tels que les produits d’assistance et les crédits habitat et à la consommation. Cette offre peut également concerner des rachats de créances auprès d’autres Banques ; Tarification spéciale des crédits d’investissement et de fonctionnement à des conditions préférentielles, en fonction de la cotation de l’entreprise labellisée.

Source : étude qualitative implémentée par l’auteur.

(29)

Entreprise labellis Entreprise labellis Entreprise labellis

Entreprise labelliséeeee Avantages accordAvantages accordAvantages accordAvantages accordés s s s la Banque Marocaine la Banque Marocaine la Banque Marocaine la Banque Marocaine pour le Commerce et l

pour le Commerce et lpour le Commerce et l

pour le Commerce et lIndustrieIndustrie IndustrieIndustrie Banque Marocaine pour le

Commerce et l’Industrie Compte courantCompte courant : Diverses exonérations : Compte courantCompte courant de frais de tenue de compte, de remises d’effets et de chèques, de frais de retour d’effets impayés, de frais de certification de chèques, de frais de virement en dirhams ;

Cr CrCr

Crédit de fonctionnementdit de fonctionnementdit de fonctionnementdit de fonctionnement : Réduction de 50% des commissions et frais d’étude de dossier, Conditions préférentielles en fonction de la cotation interne de la BMCI de l’entreprise labellisée, Délai de réponse de 8 jours ;

Cr CrCr

Crédit ddit ddit ddit dinvestissement investissement investissement investissement : : : Réduction de : 50% des frais de dossiers, Conditions préférentielles en fonction de la cotation interne de la BMCI de l’entreprise labellisée, Délai de réponse de 8 jours ; Organisation de l

Organisation de lOrganisation de l

Organisation de lentreprise :entreprise :entreprise :entreprise : Mise à la disposition de l’entreprise labellisée disposant d’un grand nombre de salariés du produit « Cash-Entreprise » à des conditions très avantageuses ;

R RR

Réseau et filiales de la BMCI :seau et filiales de la BMCI :seau et filiales de la BMCI :seau et filiales de la BMCI : Mise à disposition de l’offre de l’ensemble des métiers de la BMCI dans des conditions préférentielles en fonction de la cotation interne de la BMCI à l’entreprise labellisée ; Avantages en faveur du personnel des Avantages en faveur du personnel des Avantages en faveur du personnel des Avantages en faveur du personnel des entreprises labellis

entreprises labellisentreprises labellis

entreprises labellisées :es :es :es : Dans le cadre d’une convention de partenariat entre la BMCI et l’entreprise qui bénéficie du Label CGEM, la banque met à la disposition du personnel de cette entreprise, les produits/services et les différents prêts dans des conditions très avantageuses.

Source : étude qualitative réalisée par l’auteur.

En RSE, la prise de décision sous-incertitude, comme on vient de démontrer n’est pas exceptionnelle et une palette large d’outils incitatifs existe à cette fin mis en lumière dans les tableaux supra.

(30)

Tableau 2 : Tableau 2 : Tableau 2 :

Tableau 2 : Check listCheck listCheck listCheck list des avantages accorddes avantages accorddes avantages accorddes avantages accordés par les organismes publis par les organismes publiccccssss s par les organismes publis par les organismes publi

aux entreprises du Label CGEM aux entreprises du Label CGEM aux entreprises du Label CGEM aux entreprises du Label CGEM « Pour la ResponsabilitPour la ResponsabilitPour la ResponsabilitPour la Responsabilité Sociale Sociale Sociale Sociale

de lde lde lde lEntreprise Entreprise Entreprise Entreprise » : : : Caisse Nationale de S: Caisse Nationale de SCaisse Nationale de SCaisse Nationale de Sécuritcuritcuritcurité Sociale, Sociale, Sociale, Sociale,

Administration des Douanes et ImpAdministration des Douanes et ImpAdministration des Douanes et ImpAdministration des Douanes et Impôts Indirectsts Indirectsts Indirectsts Indirects, , , Direction , Direction Direction Direction

GGGGénnnnérale rale rale rale des Impdes Impdes Impdes Impôtstststs

Si l’on s’intéresse spécifiquement aux organismes publics (CNSS, ADII et DGI), l’action publique en faveur de la RSE fait preuve de cohérence (voir tableaux infra).

Entreprise labellis Entreprise labellis Entreprise labellis

Entreprise labelliséeeee Avantages accordAvantages accordAvantages accordAvantages accordés par la Caisse Nationale s par la Caisse Nationale s par la Caisse Nationale s par la Caisse Nationale de S

de Sde S

de Sécuritcuritcuritcurité Sociale Sociale Sociale Sociale

Caisse Nationale de Sécurité Sociale Gestion du compte affiliGestion du compte affiliGestion du compte affiliGestion du compte affilié : personnalisation de la gestion du compte de l’entreprise, immatriculation des nouveaux salariés dans un délai de 24h, délivrance de différentes attestations (affilié et assurés) dans un délai de 24h...

Inspection et contr Inspection et contrInspection et contr

Inspection et contrôlele : assouplissement et lele simplification des procédures de contrôle et d’inspection par la réduction des durées et fluidité des missions d’inspections en privilégiant l’inspection et le contrôle à distance...

Service des prestations Service des prestations Service des prestations

Service des prestations : amélioration continue des services par la collecte au sein de l’entreprise des dossiers AMO et indemnités journée maladie, octroi des cartes prépayées aux salariés, contrôle médical au sein de l’entreprise...

Source : étude qualitative confectionnée par l’auteur.

(31)

Entreprise labellis Entreprise labellis Entreprise labellis

Entreprise labelliséeeee Avantages accordAvantages accordAvantages accordAvantages accordés par ls par ls par ls par lAdministration des Administration des Administration des Administration des Douanes et Imp

Douanes et ImpDouanes et Imp

Douanes et Impôts Indirectsts Indirects ts Indirectsts Indirects Administration des Douanes et Impôts

Indirects Edition de la mainlevée à domicile, aux conditions réglementaires en vigueur ; Règlement différé des litiges nés à l’occasion des opérations de dédouanement sous réserve de l’engagement du bénéficiaire à régulariser lesdits litiges et de respecter cet engagement dans un délai raisonnable :

A l’exportation : cette facilité est accordée indépendamment de la nature de l’infraction ;

A l’importation : cette faveur est consentie au cas par cas.

Dispense, au profit des sociétés disposant d’un crédit d’enlèvement, de la certification des chèques, présentés aux Receveurs des Douanes et Impôts Indirects pour le recouvrement des créances d’un montant inférieur à 30.000 dhs ( 3 000 €);

Mise en place d’une permanence les matinées du samedi, pour le dédouanement au niveau des bureaux des douanes établis dans les enceintes portuaires et les Magasins et Aires de Dédouanement (MEAD) et ce, aux conditions réglementaires en vigueur. La permanence est assurée au niveau des MEAD pour le traitement des opérations présentant un caractère d’urgence ; Réponse des services de l’ADII, dans un délai d’un mois aux courriers des entreprises labellisées, sauf cas nécessitant des investigations poussées ;

Traitement par les services douaniers des dossiers de consignation dans un délai n’excédant pas deux mois lorsque les dossiers sont recevables.

Source : étude qualitative confectionnée par l’auteur.

(32)

Entreprise labellis Entreprise labellis Entreprise labellis

Entreprise labelliséeeee Avantages accordAvantages accordAvantages accordAvantages accordés par la Direction Gs par la Direction Gs par la Direction Gs par la Direction Génnnnérale rale rale rale des Imp

des Impdes Imp des Impôtstststs

Direction Générale des Impôts Remboursement de la TVA dans les meilleurs délais pour les entreprises labellisées par la CGEM après le dépôt du dossier complet par l’entreprise ;

Diligence quant à la délivrance des attestations d’achat en suspension de TVA pour les entreprises labellisées après dépôt du dossier contenant toutes les pièces exigées, conformément à la législation et la réglementation fiscales en vigueur ;

Célérité pour les procédures de délivrance de l’attestation fiscale aux entreprises labellisées pour soumissionner à des marchés publics ;

Recherche conjointe d’un règlement diligent et amiable des litiges éventuels.

Source : étude qualitative déployée par l’auteur.

A l’heure actuelle, il est certain que la question lancinante inhérente à la RSE, au plan marocain, nécessite une immobilisation de toutes les ressources disponibles qui pourront se répandre positivement.

(33)

II II II

II.2 .2 .2 La notation extra .2 La notation extra La notation extra La notation extra----financi financi financi financi è re re : le cas de Vig re re : le cas de Vig : le cas de Vig : le cas de Vig é o Maroc o Maroc o Maroc o Maroc

Créé par Nicole Notat, longtemps à la tête du syndicat CFDT en France, Vigéo est un bureau de notation sociale qui évalue le comportement de l’entreprise face à sa responsabilité sociale « Corporate Citizen » (Pava et Krausz, 1996). Installé en France, Vigéo compte parmi ses collaborateurs Fouad Benseddik, un ancien cadre de la CNSS.

«Lorsque nous avons fait appel à Vigéo», indique Abdelhak Aqallal, Directeur Général adjoint en charge des Ressources Humaines et des relations institutionnelles de Lydec au Maroc, nous avions pour objectif d’évaluer notre système managérial et d’identifier nos axes de progrès».

Vigéo a passé en revue les six domaines des droits humains, des ressources humaines, de l’environnement, des clients fournisseurs, de la gouvernance d’entreprise et de l’engagement sociétal, répartis en 18 sous domaines et selon 38 critères. «Pour chaque point traité, il s’agissait d’identifier si l’entreprise a mis en place une politique, des processus, si elle dispose de moyens et obtient des résultats», poursuit Abdelhak Aqallal. Dans la rubrique «droits humains», par exemple, le point 2.1 traite de l’élimination du travail infantile. «Non pas chez Lydec qui est une évidence mais l’intervention de Vigéo va plus loin puisqu’elle également aux sous-traitants et aux actions que nous menons pour nous assurer que ces derniers respectent la législation en la matière». Ainsi, Vigéo a questionné Lydec Maroc sur les mesures prises pour s’assurer que le garagiste qui répare les véhicules de l’entreprise n’emploie pas d’enfants.

(34)

Le synopsis ci-après restitue à chaud les 40 entreprises marocaines qui ont bénéficiées d’une notation extra-financière émise par Vigéo pour deux secteurs économiques clés :

le secteur Industrie ; le secteur des Services.

Tableau Tableau Tableau

Tableau 3333 : : : Notation Extra: Notation ExtraNotation Extra----FinanciNotation ExtraFinanciFinanciFinancièrererere : les entreprises not: les entreprises not: les entreprises not: les entreprises notées par Viges par Viges par Viges par Vigéoooo

Secteur Industrie Secteur Services

1 11

1 AFRIQUIA GAZ 1111 ATLANTA

2 22

2 ALLIANCES 2222 ATTIJARIWAFA BANK

3 33

3 BRASSERIES DU MAROC 3333 AUTO HALL 444

4 CENTRALE LAITIERE 4444 BCP (Banque Populaire) 555

5 CCI (Compagnie Générale Immobilière)

555

5 BMCE BANK5

6 66

6 CIMENTS DU MAROC 6666 BMCI (Groupe BNP Paribas) 7

77

7 COLORADO 7777 CDM (Crédit du Maroc)

888

8 COSUMAR 8888 CIH (Crédit Immobilier et Hôtelier)

999

9 DELTA HOLDING S.A 9999 CNIA SAADA

10 10 10

10 DOUJA PROM ADDOHA 10101010 DISWAY 11

11 11

11 FENIE BROSSETTE 11111111 EQDOM 12

12 12

12 HOLCIM (Maroc) 12121212 HPS (Hightech Payments Systems) 13

13 13

13 LAFARGE CIMENTS 13131313 ITISSALAT AL MAGHRIB 14

14 14

14 LESSIEUR CRISTAL 14141414 LABEL VIE 1515

1515 LYDEC 15151515 RISMA

1616

1616 MANAGEM 16161616 SALAFIN

1717

1717 MINIERE TOUISSIT 17171717 WAFA ASSURANCE 1818

1818 SAMIR 1919

1919 SMI (Société Métallurgique d’Imiter) 20

20 20

20 SNEP (Société Nationale d’Electrolyse et de Pétrochimie) 2121

2121 SONASID 2222

2222 SOTHEMA 23

23 23

23 UNIMER

5SBIHI, Houda. La communication financière de BMCE Bank. p. 39-43.

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