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Table des matières
L’artiste ... 3
L’œuvre ... 4
Les personnages ... 7
Le monde de l’enfance ... 9
La réappropriation des objets ... 12
Des idées de sorties ... 15
Des exemples de travaux d’élèves autour de l’œuvre réalisés dans le cadre du Fmac à l’école ... 16
Bibliographie ... 17
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L’artiste
Portrait de Pascale Marthine Tayou. Photographie de Lorenzo Fiaschi, Gand, 2008.
Jean Apollinaire Tayou dit Pascale-Marthine Tayou (reprend les prénoms de ses parents en les féminisant)
Né en 1966 ou 1967 (date incertaine) au Cameroun à Nkongsamba ou à Yaoundé (lieu incertain)
Vit à Gand et à Yaoundé
Professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris
- Artiste autodidacte, Pascale-Marthine Tayou abandonne ses études de Droit au début des années 1990 pour se consacrer à la création. Sa renommée internationale date de la fin des années 1990 et du début des années 2000, notamment avec la Documenta 11 de Kassel en 2002.
- L’artiste développe un travail multiple et pluri-technique : installations, objets, sculptures, dessins, vidéos…
- Artiste nomade, Pascale-Marthine Tayou se nourrit de ses voyages et de ses rencontres à travers le monde. Son travail est intime et autobiographique, il mêle souvenirs, anecdotes personnelles, rituels, symboles, actualité et modernité. Il conjugue ses racines camerounaises, son identité africaine postcoloniale avec sa vie européenne et son nomadisme international.
« Je marche, je pense, je vois, je passe, je reviens, je ramasse l’objet qui me sollicite, je rentre, je lis, j’écris des notes. J’apprends. C’est cette connaissance que j’expose »1. - Il explore les différentes cultures, l’être humain en général et la question du village global :
« (…) toutes les cultures doivent se casser pour fabriquer tout le temps des nouvelles cultures, des nouvelles civilisations, des nouvelles approches parce que nous sommes des mutants en tant qu’existants »2.
« Ici, c’est le miroir de là-bas »3.
« Si je fais des choses, c’est aussi parce que je suis existant. Je suis un homme. C’est aussi pour m’exposer à mes semblables. C’est ça qui me motive : vivre avec les autres, avec ce que je suis »4.
- L’artiste se considère avant tout comme un être humain, un « faiseur » :
« Je me considère comme un faiseur, un rêveur, un humain »5.
1 Pascale-Marthine Tayou, Always, all ways (tous les chemins mènent à… », MAC Lyon – Malmö Konsthall, 2011, p.21.
2 Matiti Elobi – Pascale-Marthine Tayou, Château de Blandy-les-Tours, Conseil général de Seine-et-Marne, 2008, p. 21.
3 Entretien avec Claude-David Basualdo, in Pascale-Marthine Tayou – Collection privée, Actes Sud / Parc de La Villette, 2012.
4 Matiti Elobi – Pascale-Marthine Tayou, Op.cit.
5 Ibid., p.66.
À voir :
Les différentes vidéos sur le site suivant, notamment l’entretien réalisé à l’occasion de l’exposition
« Boomerang » à Bruxelles de juin à septembre 2015 : http://artplastoc.blogspot.fr/2015/07/380- loeuvre-de-pascale-marthine-tayou.html
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L’œuvre
- La statuette de la collection du FMAC en fonte est une maquette d’un détail d’une des cinq fontaines Poings d’eau créées en 2012 par Pascale-Marthine Tayou pour le parcours artistique du Tramway T3b le long du boulevard Davout dans le 20ème arrondissement.
- « Le concept des fontaines Poings d’eau est un projet vital et urbain pour rafraîchir tous flâneurs assoiffés sur le sentier battu ! Il doit stimuler le relationnel humain, le bienvenu chez moi. Je souhaite que ce projet puisse contribuer à nouer des liens entre nos différents points de vue face à notre histoire en construction.6 »
- Des cinq modèles différents réalisés en fonte peinte en gris, quatre représentent un groupe de personnages rassemblés en cercle étroit et le dernier est un poing fermé sur lequel cinq figurines sont perchées. Certains couvre-chefs ont été enduits d’une peinture blanche phosphorescente qui luit à la tombée de la nuit. De grands cercles ouvragés influencés par l’esthétique des motifs végétaux et abstraits des batiks7 traditionnels forment la base des fontaines. Lorsque l’on appuie sur un bouton poussoir l’eau jaillit d’un poing tendu, réplique à échelle de celui de l’artiste, qui s’échappe de la masse. Le poing dispensateur d’eau, source de vie, est également un symbole de révolte.
- Les silhouettes humaines sont inspirées des poupées africaines modernes appelées « les colons » qui symbolisent les figures du pouvoir, le médecin, le juge, les nouvelles élites africaines qui, cherchant une forme de légitimité, de reconnaissance, ont investi les codes vestimentaires des colonisateurs britanniques et français. Ces sculptures prennent alors la dimension satirique d’une certaine critique sociale. La quête identitaire de l’Afrique contemporaine mène à une
hybridation, une mondialisation des références aux dépens de la culture locale.
C’est le poing de l’artiste qui a servi de modèle.
Les Poings d'Eau - Bd Davout - croisement rue Charles et Robert - Paris 20
6 Pascale-Marthine Tayou : http://www.eaudeparis.fr/fileadmin/contribution/culture/patrimoine/Poingsd_eau.pdf
7 Le batik est une technique d’impression et de teinture du tissu.
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Les Poings d'Eau - Bd Davout - croisement rue Charles et Robert - Paris 20
Les Poings d'Eau - Bd Davout - croisement rue Paganni - Paris 20
Les Poings d'Eau - Bd Davout - croisement rue Réglises - Paris 20
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Les Poings d'Eau - Bd Davout - en face du Square de la Gascogne - Paris 20
Les Poings d'Eau - Bd Davout - croisement rue Saint-Blaise - Paris 20
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Les personnages
- Les personnages de Pascale-Marthine Tayou soulignent son intérêt pour l’être humain et les différentes cultures.
- Ils mêlent tradition africaine et européenne.
« Les sculptures en cristal sont d’inspiration tribale, essentiellement africaine. La base est en cristal mais elles sont habillées avec des objets contemporains issus du fétichisme moderne »8 (à propos de ses Poupées Pascale).
Installation, exposition Transgression, Galleria Continua, Le Moulin, 2011.
Flâneur de Montreuil, 2012
8 Ibid., p.20.
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Poupées pascales, 2011, cristal et matériaux divers
Poupées pascales, 2008, cristal et matériaux divers
Masques passeport – Au fil de l’eau, 2012, rives de Saône, Lyon. Commande publique, installation pérenne de 150 masques africains en céramique colorée.
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Le monde de l’enfance
- Pour certaines de ses sculptures, l’artiste utilise des matériaux renvoyant au monde de l’enfance comme des craies, des crayons de couleur, des mikados…
« (…) je veux tout simplement dire que mon enfance me manque J’ai trop vite grandi
J’aimerais naître grand et devenir fœtus, puis liquide, pour mieux me comprendre Refaire le chemin inverse comme si naître était mourir ou disparaître (…) »9.
- Certaines œuvres renvoient directement à l’école, lieu d’aliénation pour l’artiste. Il y dessine ses frustrations.
Fresque de craies, 2015
Détail de la fresque de craies
9 Pascale-Marthine Tayou, texte de 2010 publié dans Pascale-Marthine Tayou – Collection privée, Actes Sud / Parc de La Villette, 2012.
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Shangai Tree – Mikado tree, 2010, aluminium peint, béton, Shangai Word Expo, 2010
Reverse City, 2009, bois, metal, Echigo-Tsumari Art Triennal, Japon. Sur chaque crayon, est inscrit le nom d’un pays.
Arbre de crayons, Lille
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The Little Diamond, Back to school, 2011
Image extraite de son site Internet : http://www.pascalemarthinetayou.com/
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La réappropriation des objets
- Les œuvres de Pascale-Marthine Tayou sont une accumulation d’objets, de détritus, qu’il récolte au cours de ses voyages. Il utilise des matériaux hétérogènes, mêle matériaux nobles (bronze, cristal de Murano, paillettes de diamant) et matériaux pauvres (plumes, tissus, ficelles…). Cet hétéroclisme traduit une identité hybridée (poupées, masques, tambours, totems, gri-gris…)
« Les objets, c’est le dénominateur de mon action existentielle. Le matériau, c’est tout ce que je trouve sur mon chemin et détourne pour y insuffler une âme »10.
« Les matériaux que j’utilise doivent être de « nature mondiale ». Cela doit être moi. C’est une manière de dire ce que je suis grâce à un objet, que ce soit un parapluie ou une
branche »11.
Colonnes Pascale, 2007-2015
Colonies de foulards, 2004, fer, foulards, drapeaux
10 Citation de Pascale-Marthine Tayou in Matiti Elobi – Pascale-Marthine Tayou, Op.cit, p.20.
11 Pascale-Marthine Tayou, Always, all ways (tous les chemins mènent à… », MAC Lyon – Malmö Konsthall, 2011, p.11.
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Plansone Duty Free, 2006. Construction cylindrique de 12m de haut à laquelle sont attachés des objets usés, jetés et recyclés du quotidien du Cameroun. The NMAC Foundation, Vejer de la Frontera, Cadiz,
Espagne
Tour de tables, 2011, installation éphémère place Gabriel Péri, Lyon.
Plastic Bags, 2008, installation, sacs plastiques de couleur sur filet
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Open Wall, 2010, Centre Pompidou
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Une idée de sortie
Une promenade le long du Tramway T3.
http://www.dedale.info/les-promenades-du-tram
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Des exemples de travaux d’élèves autour de l’œuvre réalisés dans le cadre du Fmac à l’école
Au lycée Corbon, FMAC à l’école 2014-2015 :
Les lycéens ont travaillé à la réalisation d’une installation collective intitulée « le Tout Monde ». À partir de l’œuvre de Pascale-Marthine Tayou Détail de la fontaine E, chaque élève a réalisé une sculpture en argile, représentative de ses composantes identitaires, intégrée par la suite à ce « Tout Monde ».
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Au l’école maternelle Tourtille, 2015-2016 :
Les élèves ont travaillé à la réalisation de personnages en trois dimensions qu’ils ont habillés. À partir de l’œuvre de Pascale-Marthine Tayou Détail de la fontaine E, chaque élève a réalisé une sculpture en pâte à sel et en carton en utilisant divers matériaux pour la recouvrir.
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Bibliographie
- Matiti Elobi – Pascale-Marthine Tayou, Château de Blandy-les-Tours, Conseil général de Seine- et-Marne, 2008.
- Pascale-Marthine Tayou, Always, all ways (tous les chemins mènent à… », MAC Lyon – Malmö Konsthall, 2011.
- Pascale-Marthine Tayou – Collection privée, Actes Sud / Parc de La Villette, 2012.
- Texte téléchargeable sur le site : http://artplastoc.blogspot.fr/2015/07/380-loeuvre-de- pascale-marthine-tayou.html
- http://www.pascalemarthinetayou.com/ : site officiel de l’artiste