HÉRITABILITÉS ET INTERACTIONS GÉNOTYPE X
RÉGIME POUR LE POIDS A HUIT SEMAINES DE POULETS EN PRÉSENCE DE DEUX ALIMENTS
P. MÉRAT Jacqueline
PROD’HOMMEStation centrale de
Génétique
animale,Station de Recherches avicoles,
Centre national de Recherches zootechniques, 78-Jouy-en-Josas
Institut national de la Recherche agronomique
En
19 6 2 ,
l’héritabilité dupoids
à 8 semaines et deplusieurs
critères de confor-mation a été
comparée
pour deux groupes d’animaux d’une même souche(J 66,
sélectionnée pour la vitesse de
croissance)
recevant ad libitum un aliment de teneur différente enénergie
etprotéines.
Chez lesfemelles,
l’héritabilité de ces caractères étaitplus
élevée enprésence
de l’aliment leplus
riche(B OYFR ,
DE LAAGE etC
AL ET, 1963).
En
mai-juin
de la mêmeannée,
unecomparaison
semblable était faite sur une autrepopulation
«synthétique » (J ¢¢)
sélectionnée pourplusieurs caractères,
dont la croissance. Sur 8 éclosionssuccessives,
celles de rangimpair
recevaient une rationplus
riche enprotéines
eténergie (aliment
« enrichi»)
que celles de rangpair (ali-
ment « basse
énergie »).
Un anticoccidien étaitadjoint
aupremier
aliment.Les effectifs étaient voisins de 800
poussins
par sexe et parrégime,
avec 20pères
et environ 8 mères parpère.
Le tableau i
indique
les valeurs moyennes dupoids
à 8 semaines pourchaque
groupe.
La variance du
poids
semblelégèrement plus
élevée danschaque
sexe enprésence
de l’aliment « enrichi ». Les distributions defréquences
sont un peudissy- métriques,
avec l’un ou l’autrerégime.
Les différences les
plus
intéressantes concernentl’héritabilité, augmentée
dans les deux sexes avec l’aliment « enrichi
» (tabl. 2 ).
Nousdésignons
parh2
Dl’héritabilité estimée à
partir
de lacomposante
cc mère » de la variance dans uneclassification
hiérarchique
par familles de frères-soeurs etdemi-frères, demi-soeurs;
lag représente
celle basée sur lacomposante
«père
», et h2 la moyenne des deux.Nous avons, d’autre
part,
testé les interactions entre les facteurs «famille »,
« sexe » et «
régime
», par uneanalyse
de variance sur une fraction échantillonnée desdonnées,
avec trois enfants dechaque
sexe choisis au hasard pourchaque
mèreet
chaque régime (tabl. 3 ).
On voit que la seule interaction
significative
est celle entre sexe etrégime,
les mâles bénéficiant
davantage
de l’aliment enrichi.En particulier,
iln’y
a pas d’interaction décelable entre famille etrégime.
Comme il y avait
ségrégation
dans certaines familles aux loci C(blanc récessif)
et Bl(dilution
dunoir),
nous avonstesté,
dans dessous-échantillons,
et
séparément
pourchaque
sexe, les effetsprincipaux
et interactions des facteurs« famille », «
génotype » (au
locusenvisagé)
et «régime
». Dans les deux cas, legénotype
neprésente
ni effetprincipal significatif,
ni interactiondécelable,
àl’exception
d’une interaction famille Xgénotype
Xrégime, significative
au seuili p. 100pour le
gène
Bl chez lesfemelles, d’interprétation
difficile.Le résultat sur les héritabilités du
poids
à 8 semainesparaît
confirmer celui deB
OYER et al.
( 19 6 3 ).
En outre, des donnéesanalogues
ont été recueillies en19 6 3
sur la souche
J
66 avec deux aliments différantdavantage
par leur tauxénergé- tique (BoYER,
données nonpubliées)
et chez deux sélectionneurs sur deux souches lourdes sélectionnées pour la croissance : « V zz » et « T 22»(P ROD ’ HOMM U,
donnéesnon
publiées).
Dans ces trois
troupeaux,
demême,
l’héritabilitécorrespondant
tant à lacomposante
« mère» qu’à
lacomposante
«père
» estaugmentée
enprésence
del’aliment enrichi
(dans
les deux sexes, sauf pour la souche T 22où seules les donnéessur les femelles étaient
disponibles).
Ce
type
d’alimentparaît
doncsusceptible
depermettre
ungain génétique plus important
pargénération
de sélection.L’absence
d’interaction entre familles etrégime suggère
que - du moins dans la soucheJ ¢¢ -
cette sélection donne unrésultat aussi en
présence
d’un aliment moins riche. Dans la soucheJ 66,
la varianceinteraction est
significative,
au seuil 5p. 100 en19 6 3 ,
mais elle nereprésente qu’une
fraction assez réduite de la variance totale
(P ROD ’ HO mme,
données nonpubliées).
Reçu pour publication en novembre 1968.
SUMMARY
HERITABTI,ITIES AND GENOTYPE X DIET INTERACTIONS FOR 8-WEEKS WEIGHT OF CHICKEN WITH TWO DIFFERENT FEED TYPES
For the strain e J 44 t in 1962, the heritability of 8-week weight, estimated from sire and dam components of variance in a hierarchical classification by full and half-sib families, was found higher in both sexes for a sample fed a high-protein, high energy feed than for a group receiving a feed with lower protein and energy. Published (Boyer et al. 1963) and unpublished
data show analogous results in 3 other strains.
There was no significant interaction between family and feed type.
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
] 3 oy
ERJ.-P., DE LAAGE X., CALETC., 1963. Influence of feed on the heritability of some chicken traits.
Xl. Int. Conf. Genet., 1, 262 (Abstr.).