L’HUILE DE COLZA RICHE EN ACIDE ÉRUCIQUE
ET L’HUILE DE COLZA SANS ACIDE ÉRUCIQUE :
VALEUR NUTRITIONNELLE ET EFFETS
PHYSIOLOGIQUES CHEZ LE RAT
I. — EFFETS SUR LA CROISSANCE,
L’EFFICACITÉ
ALIMENTAIRE ETL’ÉTAT
DE DIFFÉRENTS ORGANESG. ROCQUELIN,
R. CLUZANDenise BOCCON Station de Recherches sur les Aliments de l’Homme,
Centre de Recherches
agronomiques
du Centre-Est, 21 -Dijon
Institut national de la Recherche
agronomique
Laboratoire d’Analomie
pathologique, Hôpital
Saint-Michel, ParisSOMMAIRE
La valeur nutritionnelle et les effets
physiologiques
d’une huile de colza riche en acideérucique
et d’une huile de colza sans acide
érucique
ont été comparés chez le Rat en croissance. Trois lots d’animaux comprenant chacun 20mâles et 20femelles ont reçupendant
6 mois unrégime
contenant15p. 100 en
poids ( 30
p. 100en valeurcalorique)
de l’une des trois huilesvégétales
suivantes : unehuile riche en acide
érucique,
une huile de colza sans acideérucique
et une huile d’arachide(consi-
dérée comme
produit témoin).
On observe une diminution de la croissance chez les animauxingérant
l’huile de colza riche en acide
érucique :
au cours des 2e et gemoisd’expérience
chez les femelles, aucours du 6emois chez les mâles. Les consommations de nourriture n’étant diminuées dans aucun
des lots, cette baisse du
gain
depoids correspond
à une moins bonne efficacité durégime.
Des études
anatomiques
effectuées sur un certain nombred’organes
ettissus,
ontpermis
demettre en évidence des
augmentations
depoids d’organes (foie,
reins, coeur,rate)
et des lésions car-diaques (de
typemyocardite)
chez les rats mâles et femellesâgés
de 7 mois ayantingéré
aussi bienl’huile de colza riche en acide
érucique
que l’huile sans acideérucique.
Parmi les
caractéristiques
communes aux deux types d’huiles de colza pouvantexpliquer l’appa-
rition de ces effets sur
l’organisme,
il y a lieud’envisager
la faible teneur en acides gras saturés(en
acide
palmitique
errparticulier),
ledéséquilibre
entre acides gras saturés et monoinsaturés et peut- être aussil’insaponifiable
des huiles.- !!
INTRODUCTION
I,es études sur la valeur nutritionnelle et les effets
physiologiques
des huiles de colza sont nombreuses et ontdéjà
faitl’objet
de mises aupoint bibliographiques
approfondies (B EARE ,
1957,P O TTE AU , 19 66).
L’acide érucique (cis-1 3 -docosénoique), qui
estprésent
engrande quantité
dans l’huile de colza
( 40
à 50 p. ioo des acides grastotaux),
est souvent tenu pourresponsable
des effetsparticuliers
observés chez les animauxqui
consomment cette huile enquantité importante,
notamment d’un ralentissement de la croissance pon- dérale(B EARE
etal.,
r959 ; ROINE etal.,
ig5g ; THOMASSON etB OI , DIN G H , 1955 b).
Toutefois,
certains auteurspensent
que l’acideérucique
n’est pas le seul facteur entraînant cette diminution dugain
depoids,
maisqu’un déséquilibre
entre acidesgras saturés et monoinsaturés de l’huile
(H OPKINS
etal., ig55 ;
MURRAY etal., 195 8)
ou un
apport
insuffisant d’acidepalmitique (B EARE
etal., 19 6 3 ;
CRAIG etal., 19 6 3
a,19
6
3 b) pourraient
avoirégalement
desrépercussions
sur la croissance. Parailleurs,
des travaux effectués sur Rat et sur Porc montrent l’existence d’effetsphysiopatho- logiques
au niveau de certains organes :hypothyroïdie
dont le facteur respon- sable se trouverait dans la fractioninsaponifiable
de l’huile(N IEMI
etR OINE , ig6o),
lésions du muscle
cardiaque (myocardite)
dontl’explication
reste encore à trouver(Ron«
etal., ig6o).
De nombreuses recherches pour
obtenir,
par sélectionbotanique,
des variétésde colza fournissant une huile pauvre en acide
érucique (appelée
huile sans acideérucique)
sont actuellemententreprises
dans différents pays :Canada, Pologne, Suède,
France. Ces travaux ont été couronnés de succès au Canadaoù, depuis 19 6 1 ,
on pro-duit une huile pauvre en acide
érucique :
12 ooo ha de colza(Brassica napus)
sansacide
érucique
ont été cultivés en19 6 7 .
Cette huile a été dénommée par les Canadiens huile de canbya(contraction
de CanadianBrassica).
Il a donc paru intéressant de chercher dans
quelle
mesure l’élimination de l’acideérucique
modifie la valeur nutritionnelle et les effetsphysiologiques
de l’huile de colza.MATÉRIEL
ETTECHNIQUES
i.
Caractéristiques
des huilesUne huile de colza riche en acide
érucique (CR)
et une huile de colza sans acideérucique (CO)
provenant toutes deux de colzas Brassica napus(v. Oleife y a )
ont été utilisées pour cetteexpérience,
ainsi
qu’une
huile d’arachide(A)
considérée commeproduit
témoin.Les huiles de colza ont été raffinées dans des conditions
identiques,
notamment de désodorisa- tion(i8o o C pendant
3heures, sous unepression
résiduelle de zg à 3o mm de mercure). L’huile d’ara- chide, traitée par ailleurs, a subi une désodorisation à 180°Cpendant
4heures, sous unepression
de 7 mm de mercure.
La
composition
des huiles en acides gras, ainsi quequelques-unes
de leurs constantesanaly- tiques
sont données dans le tableau i. Les acides gras ont été dosés sous forme d’estersméthyliques
par
chromatographie gaz-liquide.
Les esters d’acide gras ont étéséparés
sur colonnespolaires
desuccinate de
diéthylène glycol ( 10
p. 100 enpoids)
utilisées en isotherme( 1 90oC environ)
ou surcolonnes
apolaires
de silicone SE 30( 5
p. 100 enpoids)
à20S o C.
2
. Constitution des lots d’animaux et
composition
desrégimes
Trois lots de rats blancs Wistar
(souche
élevée dans l’animalerie de la Station de Recherches surles Aliments de
l’Homme)
comprenant chacun 40 animaux( 20
mâles et 20femelles) pris
àl’âge
de 4semaines et
disposés
en cages individuelles ont reçupendant
6 mois unrégime synthétique pré-
senté sous forme de bouillie dont la
composition (en
g pour 100 g demélange sec)
est la sui-vante
( 1 ) :
Les vitamines sont introduites dans ce
mélange
aux doses suivantes(pour
i ooo g derégime sec) :
vitamine A : 2 ooo UI ; vitamine
D, :
500UI ; vitamine E : i g mg ; vitamineK, :
i mg ; thiamine : 4mg ; riboflavine : 4mg ;pyridoxine :
4mg ;pantothénate
de calcium : 10mg ; amidenicotinique :
50mg ; acide
folique :
i mg ; acidep-amino benzoïque :
500mg ; biotine : 0,2mg ; vitamineB u :
0 ,
03 mg ; inositol : 200mg ; choline : 500 mg.
Les animaux ont été nourris ad libitum
(régime
et eau deboisson),
undispositif
demangeoires
en verre, extérieures à la cage, permettant d’éviter les pertes ou
gaspillages
de nourriture.Après
une accoutumance au
régime
de 5jours,
les consommations ont été mesuréeschaque jour
et lesanimaux pesés
deux fois par semaine.3
. Études
anatomiques
A la fin du deuxième mois
d’expérience (les
rats étant alorsâgés
de 3mois),
la moitié des mâles et des femelles dechaque
lot a étésacrifiée,
pardécapitation,
en vue des étudesanatomiques.
Les)
Un kg de ce mélange est délayé avec 500 ml d’eau.(1) L’apport énergétique (en p. ioo des calories du régime) est pour les lipides
de 31 p. ioo, pour les pro-
téines de 13 p. 100, pour les glucides de 56 p. 100.
tissus et organes suivants ont été
prélevés :
tubedigestif,
coeur et aorte, poumons, foie, reins, rate,pancréas, surrénales, glandes génitales, graisses
dedépôts (périrénales
etpérigénitales).
Ce même
protocole
a étérépété
à l’issue del’expérience (animaux âgés
de 7mois).
Les organes
prélevés
immédiatementaprès
le sacrifice de l’animal ont étépesés
et fixés dans duliquide
de Bouinpendant
48 heures,puis
dans du formol à 10p. 100. Les différents viscères inclus dans laparaffine
ont étédécoupés
au microtome à 5 et les coupes ont été montées et colorées selonune
technique classique (coloration
à l’hématéine éosine et trichrome de Masson).RÉSULTATS
I
. Consommation de nourriture
(tabl. 2 )
Chez les rats
mâles,
les consommations de nourriture sont, dansl’ensemble, comparables.On
constatenéanmoins,
chez les animaux du lotCR,
uneaugmenta-
tionlégère
maissignificative
desingérés pendant
les deuxpremiers
mois del’expé-!
rience. Ceci confirme les résultats récents de CHENITIet al.
(zg6 7 ) (huile
de référence :tournesol) .
Chez les
femelles,
les résultats sont un peu différentspuisque,
parrapport
au lotA,
il y a une baisseégalement légère
maissignificative
de la consommation chez les animaux du lot CR au cours des troisième et sixième moisd’expérience,
alorsque les femelles du lot CO
mangent généralement
un peuplus
que les animaux des deux autres lots.2
. Croissance
(tabl. 2 )
Il
n’y
a pas de différencesignificative
desgains
depoids
des mâles entre lestrois lots
considérés,
sauf au cours du dernier moisd’expérience pendant lequel
lavitesse de croissance des animaux du lot CR diminue.
Chez les
femelles,
par contre, on note un ralentissement sensible de la croissance des animaux du lot CRpendant
les deuxième et troisième moisd’expérience. Ensuite,
la vitesse de croissance redevientidentique
à celle des animaux des deux autreslots ;
mais à la fin de
l’expérience,
les femelles du lot CRpèsent
229g contre2 6 9
g pour les animaux du lot A et 268 g pour ceux du lot CO(différences significatives).
3
.
Efficacité
alimentaire de la ration(tabl. 2 )
Celle-ci ne se trouve
diminuée,
chez les rats mâles du lotCR, qu’au
cours dusixième
mois,
cequi correspond
augain
depoids plus
faibledéjà signalé.
Notons icique CHENITI et al.
(i 9 67),
en utilisant desrégimes
à 20p. 100d’huile de colza richeen acide
érucique,
avaient mis en évidence chez le rat mâle une baisse desgains
depoids
et une moins bonne efficacité alimentaire durégime
au cours de la croissanceactive des animaux. Nous retrouvons ces résultats avec les femelles du lot CR.
4.
Études anatomiques a)
Poids des organes(tabl. 3 ).
Des modifications du
poids
des organes sont sensibles chez les animaux des lots CR et COâgés
de 3 mois. On constate uneaugmentation
dupoids
dufoie,
desreins,
du coeur, de la rate parrapport
auxpoids
des organes des animaux du lotA,
ainsiqu’une
accumulationplus
lente desgraisses
de réserve. Ces observations sont moinsmarquées
chez les animauxâgés
de 7 mois.Il n’est pas
possible
de relever des différencesanalogues
chez les femelles.Signa-
lons
cependant
uneaugmentation significative
dupoids
du foie chez les animaux nourris avec les deux huiles de colza.b) Études histologiques.
Il
n’y
a pas d’altération tissulaireparticulière
àsignaler
chez les animaux exa-minés à
l’âge
de trois mois.Par
contre,
on a pu observer des lésionscardiaques (de type myocardite),
essen-tiellement chez
les animaux mâlesâgés de 7 mois ingérant
aussi bien l’huile de colza riche en acideérucique
quel’huile
de colza sans acideérucique (tabl. 4 ).
Chezles
rats
ayant
reçude
l’huiled’arachide,
il n’a étéobservé
que 3 cas d’oedème discret(
2
chezles mâles,
i chez lesfemelles)
sansréaction cellulaire notable.
Tous
les stades ont étéobservés, depuis les
lésions mineures -simple
oedèmeécartant les fibres
myocardiques
avecléger
infiltrat mononucléé(fig. i)
-jusqu’aux
lésions
marquées
oùdomine,
outrel’œdème,
un infiltrathistiocytaire
massif venantoccuper des zones où les
fibres
musculaires ontdisparu (même fig.).
DISCUSSION
Les
caractéristiques
de notre huile de colza sans acideérucique
sontconformes
à celles
qui
ont étésignalées
pard’autres
auteurs(S TEFANSSON
etal., 19 6 1 ; SA!,!,ANS, i964).
Les
teneurs en acides gras saturés(palmitique
etstéarique)
etpolyinsaturés
(linoléique
etlinolénique)
ne subissent pas de modificationsimportantes
et sont pra-tiquement identiques
à celles que l’on trouve dans les huiles de colza riches en acideéruciqué. En particulier
la teneur en acidepalmitique
reste faible( 3 , 9
p.100 ).
Quantitativement,
les acides gras monoinsaturéslongs (eicosénoïque
et éru-cique) disparaissent
pour êtreremplacés
par l’acideoléique.
Ce dernierpoint
a étémis en évidence et
expliqué
par DOWNEYet CRAIG( 19 6 4 ) qui
ont établi que, dans lagraine
decolza,
l’acideoléique
est leprécurseur
des acides gras monoinsaturésplus longs.
Ces observations
peuvent
contribuer àexpliquer
certaines différences entre lespropriétés
nutritionnelles des deuxtypes
d’huile decolza,
mais aussi l’existence d’effetsphysiologiques
communs, sedistinguant
de ceux de l’huile d’arachide :a)
les diminutionssignificatives
de croissancepondérale
et d’efficacité alimen- taireobservées, principalement
chez lesfemelles,
avec l’huile de colza riche en acideérucique
et que l’on ne retrouve pas avec l’huile de colza sans acideérucique
s’ex-pliquent probablement
par laprésence
d’acideerucique (et
dans une certaine mesureaussi par la
présence
d’acideeicosénoïque),
élémentresponsable
d’une moins bonne utilisationdigestive
de l’huile de colza riche en cet acide(Deuer,
etal., 194 8, Z
IOMBSKI
, ig6 4 ).
Il ne fautpeut-être
pas exclure nonplus
une moins bonne utilisa- tionmétabolique
de ces acides grasparticuliers,
celle-ciayant déjà
faitl’objet
detravaux intéressants
(H OPKINS
etal., 1957 ; CA RR O U ,, i 9 62 ;
CHENITI etal., rg6 7 ;
C RAI
G et
al., ig6 7 ;
CARREAU etal., ig68).
b)
HOPKINSet al.( 1955 ) puis
MURRAYet al.( 195 8)
ont montré que d’une ma- nièregénérale,
undéséquilibre
entre acides gras saturés et acides gras monoinsaturés(acide oléique)
dans leslipides
durégime
avaient un effet néfaste sur la croissancedes animaux : pour un
apport
constant d’acidelinoléique (io
p. 100 des acides gras! p. 100 acides saturés
du
régime),
si l’on donneau rapport
R =p. 100 !ides mono-insaturés,
les valeursp. ioo acides mono-insaturés,
décroissantes 3,5 - 2
― 1/2 ― i/ 8,legaindepoidsduRatestoptimumpourR= i / 2 .
Pour l’huile d’arachide utilisée dans nos
expériences,
cerapport
estégal
à=/ 3
alorsqu’il
est
égal
ài/i 3
pour l’huile de colza riche en acideérucique
et ài/ 9
pour l’huile de colza sans acideérucique :
il est parconséquent
défavorable pour ces deux dernières huiles. Dans les conditions de notreexpérience,
seule l’huile de colza riche en acideérucique
semble avoir des effets néfastes sur lacroissance,
alors que l’huile de colzasans acide
érucique qui
diffère de laprécédente
essentiellement par la nature de sesacides gras
monoinsaturés,
a, sur la croissance desanimaux,
des effetsidentiques
à ceux de l’huile d’arachide.
Par
ailleurs,
CRAIG et al.( 19 6 3
a etb)
et BEARE et al.( 19 6 3 ) ont expliqué
lesdiminutions de croissance observées chez le Rat
ingérant
de l’huile de colza riche enacide
érucique
par laprésence
de cetacide,
mais aussi par la faible teneur en acides gras saturés etparticulièrement
en acidepalmitique. Cependant,
l’huile de colzasans acide
érucique
danslaquelle
on trouve une faiblequantité
d’acidepalmitique (3!9
p.I oo)
ne semble pas avoir d’effetsparticuliers
sur la croissance des animaux si on la compare à l’huile d’arachide dont la teneur en acides gras saturés et notam- ment en acidepalmitique
est nettementplus
élevée.La divergence
entre nos résultatset ceux des auteurs
précédents s’explique peut-être
par la teneur enlipides
durégime (i 5
p. 100 au lieu de20 ) permettant
d’obtenir des consommations de nourri- tureidentiques
avec les deux huiles.Néanmoins,
les conclusions de HOPKINS etal.,
MURRAY etal.,
CRAIG etal.,
BEAREet
al., peuvent,
dans une certaine mesure,expliquer
d’autresphénomènes
quenous avons
observés
au cours des étudesanatomiques.
Parmi leseffets physiolo- giques
communs aux deux huiles decolza,
outre lesaugmentations
dupoids
de cer-tains organes, il en est un
particulièrement important :
c’est la mise en évidence de lésionscardiaques (myocardite)
chez le Rat mâle soumis à une consommation pro-longée
d’huile de colza.I,a
femelle semble moins sensible à ces altérations. Cette différence estpeut-être
liée au niveau desingérés qui
estplus
bas chez lafemelle,
mais aussi au sexe de l’animal. Ce dernierpoint
a étésignalé
et étudié chez le Ratpour d’autres maladies cardiovasculaires
(R ENAUD , rg6! ! voir
aussi NutritionReviews, i9!7).
Nos résultats sont à
rapprocher
de ceux de ROINE et al.(ig6o) qui avaient déjà
mis en évidence des
lésions comparables chez
le Porc et le Ratingérant
desrégimes
contenant de
l’huile
de colzariche
en acideérucique.
Notonscependant
que leursexpériences
étaient deplus
courte durée( 2
moismaximum)
et lesrégimes plus chargés
en
lipides (5 0
et 7o p. 100en valeurcalorique
chez leRat).
Nos résultatssuggèrent
que des
caractéristiques
de l’huile de colza autres que laprésence
d’acideérucique, caractéristiques
que la sélectionvégétale
n’a pasmodifiées, peuvent
exercer de telseffets
surl’organisme.
Le faibleapport
en acides gras saturés et d’une manièreplus générale
ledéséquilibre
entre acides gras saturés et monoinsaturés que l’on retrouve dans les deuxtypes
d’huile de colza sontpeut-être
des facteurs àenvisager,
maisaussi les éléments non
glycéridiques
de l’huile(insaponifiable)
dont on adéjà
observécertains effets sur d’autres organes
(N W
etal., i g 6o),
Reçu pour
publication
en avril 1968.REMERCIEMENTS
Ce travail a été effectué avec l’aide financière de l’Institut national de la Santé et de la Recherche médicale (INSERM) et du Centre
technique interprofessionnel
desOléagineux métropolitains (CETIOM).
L’huile de colza sans acide
érucique
a été aimablement fournie par le DrJ.
R. REYNOLDS, chef chimiste à la Saskatchewan Wheat Pool, Saskatoon, Canada.Les huiles de colza ont été raffinées dans les ateliers
expérimentaux
de l’Institut desCorps
gras(ITERG!.
SUMMARY
COMPARATIVE FEEDING VALUES AND PHYSIOLOGICAL EFFECTS OF RAPESEED OIL WITH A HIGH CONTENT OF ERUCIC ACID
AND RAPESEED OIL FREE FROM ERUCIC ACID I
. - EFFECTS ON GROWTH RATE, FEEDING EFFICIENCY AND PHYSIOLOGY OF VARIOUS ORGANS IN THE RAT
Three groups of 20male and 20female rats each were fed for six months with a
synthetic
dietwith r5 per cent in
weight (3o
per cent incalories)
of one of thefollowing vegetable
oils :rapeseed
oilwith 44per cent of erucic
acid ; rapeseed
oil without erucicacid,
peanut oil. Foodintake, growth
rate, food
efficiency
have been determined ; andhistological
studies have been made on severalorgans : heart and aorta,
liver, kidneys, spleen,
pancreas,adrenals, lungs,
testes, fatdepots
andgastro-intestinal
tract.There was no decrease in food intake whatever the oil. There was a decrease in
growth
rate atmonth 6 of the
experiment
for the male, at months 2or3 for
the female ratsgiven rapeseed
oil with44per cent of erucic acid. The lower
efficiency
of this diet isprobably
due to itshigh
content of erucicacid.
Increases in
weight
of the heart, liver,kidneys, spleen
were recorded in three months old rats fed either withrapeseed
oil with 44per cent of erucic acid, or withrapeseed
oil with zero erucic acid.Myocardium
lesions(myocarditis)
were observed in 7 months old male or female ratsgiven
witheither diet with
rapeseed
oil. Thefrequency
ofmyocarditis
washigher
with males(more
than go percent)
than with females( 70
per cent for females fedrapeseed
oil with 44per cent erucicacid,
20per cent for females fedrapeseed
oil without erucicacid).
Common characteristics of the tworapeseed oils,
such as too low a content of saturatedfatty acids,
unbalanced ratio between saturated and mono-unsaturatedfatty
acids,unsaponifiable
matter of the oilmight
account for these results.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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