ESSAIS PRÉLIMINAIRES DE MESURE DE LA CAPACITÉ D’ÉLEVAGE DANS LA RUCHE
H. MONTAGNER
Laboratoire de
Ysyrhophysiologie,
desSrie l ltCs, Xa}/{y;
Station de Recherches sur l’Abeille et les Insectes sociaux, 8url’s-sur- ’{vette
(Seille-et-Oise)
SOMMAIRE
L’auteur étudie les
principales
influencesqui
s’exercent surl’acceptation
des et l’élev-agedes larves dans la colonie d’abeilles. Deux cas sont considérés : celui de la ruche normale et celui de la ruche en état de disette. On constate que la présence de couvain
operculé
et la distance (les larves a la reine sont deux facteurs déterminants.INTRODUCTION
L’acceptation
des oeufs etl’élevage
des larves constituent des facteursqui
influen-cent de
façon
essentielle le bondéveloppement
de la colonie d’abeilles. Différents auteurs ontremarqué
que cesaspects
ducomportement
social ne sont passimples
et ont
essayé d’analyser
les influencesqui
s’exercent sur lacapacité d’élevage
descolonies.
Ainsi,
il s’est avéré que le tauxd’élevage
n’est pasrigoureusement proportion-
nel à
l’importance
de lapopulation.
TaRavov( 194 6)
a montré quel’élevage
leplus
intense par Abeille est réalisé dans des colonies de i
kg (3,5!
larves par Abeilleadulte)
et
qu’il
décroîtlorsque
cepoids
estdépassé.
Ces résultats ont été confirmés par uneélève de MUSALEWSKY, DENISSOVA
(z956).
Il est
possible qu’il
en soitainsi,
mais il reste encore àpréciser
cequ’est
le rende-ment
d’élevage
d’une ruche. Eneffet,
cetélevage dépend
de nombreux facteursqui
interfèrent souvent.
CHAUVIN
( 195 6)
a établi quel’élevage
du couvain est soumis à de nombreusesfluctuations ;
il a pu calculerexpérimentalement
un rendement de transformation oeufs-larves de l’ordre de 90 p. 100 etlarves-nymphes pouvant
varier de 72 p. 100 à 80 p. roo.Il n’est pas rare, en
effet,
de constater dans une ruche des destructions d’oeufsqui peuvent
atteindre degrandes proportions,
comme nous le verronsplus
loin.Nous nous sommes donc
proposé
d’étudiersystématiquement
les facteurs respon- sables de ces déficiencesd’élevage.
MATÉRIEL
ETTECHNIQUE
Nos
premières
observations sur l’éliminationspontanée
des larves ont été faites dans des ruchesqui
servaient à l’étudeexpérimentale
de la ponte de la reine. Nous avonstoujours
conservé dansces ruches la même
disposition
des cadres afin de maintenir des conditionsd’élevage identiques.
Les
expériences
ont ensuite porté sur des ruches normales à io cadres que nous avons diviséesen deux parties par une grille à reine verticale, la zone où se trouvait la reine comportant 3 cadres.
Les cadres étant numérotés de i à 10, comme le schéma
l’indique (fig.
i), ceuxqui
sont placés en1 et 3sont choisis couverts d’œufs et de couvain. Le cadre 2 est introduit vide et
remplacé
dès que la ponte de la reine est devenue tropimportante
pourqu’elle puisse
sepoursuivre
normalement.Ainsi, la ponte n’est pas
perturbée
et la vie de la colonie sepoursuit
normalement grâce àl’ap-
port sensiblement constant des abeilles adultesqui
naissent en i et 3.OBSERVATIONS ET
RÉSULTATS
A. - INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE INTERNE DE LA RUCHE
Il n’est pas douteux que
l’élevage
du couvain est soumis à larégulation thermique
dont la ruche est le
siège ;
c’est ainsi que les oeufs et les larvesfigurant
à lapériphérie
d’un cadre ont
parfois
peu de chances de donner des adultes. Maisla régulation
dela
température
étant elle-même fonction du nombred’abeilles,
il en résulte que ce dernier facteur conditionne finalementl’élevage
des larves à lapériphérie
des cadres(Notons
que c’est là le seulavantage
d’avoir une fortecolonie, puisque
TARANOV,rappelons-le,
a montré quel’élevage
des larves était maximum pour les colonies deikg.)
B. - DESTRUCTION D’œUFS DANS LA PARTIE ORPHELINE DE LA RUCHE COMPORTANT PEU DE RÉSERVES ET PEU DE COUVAIN
Ayant
été amenés à constater, dans la ruche en état dedisette,
des destructions d’ceufs et de larvesimportantes,
nous avonsplacé
les cadres venant de 2 dans lapartie orpheline,
à mesurequ’ils
étaient couverts d’crufs.a)
Dans ¡mepremière
séried’ex!ériences,
nous avons mis les cadres 2 enposi-
tion 9 dans la
partie orpheline (voir
le schéma de larépartition
des cadres dans laruche).
Au bout de deux ou trois
jours,
selon le nombre d’oeufsprésents
audépart,
toutétait
nettoyé
sur le cadre 9, àl’exception
dequelques
oeufsdispersés.
Cette
expérience, répétée plusieurs
fois sur différentesruches,
nous atoujours
montré que la destruction des ceufs
s’y
faisait d’unefaçon
presque linéaire.La
figure
2donne pour 6 ruches les courbes de destructions d’oeufs sur les cadresplacés
enposition
9, enpériode
de disette. Enabscisses,
la date àlaquelle
s’est faite la mesure du nombre d’oeufsprésents
sur le cadre 9, et enordonnées,
laquantité
d’oeufs restants.
b)
Dans une deuxième séried’expériences,
nous avons mis les cadres 2pleins
d’œufs en
position 6, et
8.De la même
façon
queprécédemment,
nous avons établi les courbes de pour-centage d’oeufs, puis
de larvesacceptées jusqu’à
leuroperculation,
en fonction dutemps,
et cecidans 4
ruches(fig. 3 ).
Le début des
paliers
horizontauxcorrespond
àl’operculation
ducouvain,
ouparfois
à des larvesâgées qui
seront finalementacceptées.
Signalons
encorequ’il
arrive quel’acceptation
soit effective en 8 dans les ruches très actives mais que, même dans ce cas, elle esttroujours
très faible.c)
Dans une troisième séried’exfiériences.
- Le cadre 2 étantplacé
enposition
4 ou 5, nous avons obtenu les résultats
qui
sontreprésentés graphiquement
sur lafigure
4.Ces courbes nous montrent de
façon
indubitable que,jusqu’à l’operculation
ducouvain,
des œufs et des larves sont continuellement détruits oumangés.
En outre, cette destruction ne se fait pas au
hasard,
mais elle semble fonction de la distance des oeufs et des larves à la reine. Cette dernièrereprésenterait
donc unpoint
central dont la zone d’influence conditionneraitl’adoption
des oeufs etl’élevage
des larves.
Nous avons alors
essayé
depréciser
ces résultats dans les conditions de la ruche normale.C. -- Al)l’T10B DES ŒUFS ET ÉLEVAGE DES LARVES DANS LES CONDITIONS XORMALES DE LA RUCHE SAINE
Précisons d’abord que par ruche saine », nous
désignons
unepopulation
assezforte avec des réserves et du couvain
operculé
enquantité
telle que l’activitépremière
de la ruche
puisse
se conserverpendant longtemps après
le début del’expérience
de
séparation
d’uncompartiment
convenant à la reine.1°
J njiuence
rLe fa distance desœufs et
larves à la reineAyant
été amenés àenvisager
ce facteur pour l’étude de la ruche en état dedisette,
nous venons de montrer que les œufs et larves sont d’autant mieux
acceptés qu’ils
se trouvent
plus près
de la reine.Nous avons renouvelé nos
expériences
en utilisant le mêmedispositif expéri-
mental ; cettefois,
les cadres fraîchementgarnis
d’oeufs sont introduits dans lapartie orpheline
dans des conditions différentes de cellesqui règnent
dans la ruche en état de disette.De cette
façon,
nous avons pu étudier l’influence de laproximité
du couvainoperculé
et desréserves,
ainsi que de leurabondance,
surl’élevage
de la colonie et du nombre de larves à nourrir.La reine se trouvant isolée sur les trois
premiers cadtes, 4 ruches
furent misesen
expérience
àpartir
du 20juillet 10 6 1 .
Ellescomprenaient
toutes despopulations
d’abeilles de race
italienne,
sensiblementégales (ruches
contenant environ 2,5kg d’abeilles).
En outre, audépart,
ellepossédaient
toutes sensiblement la même quan- tité de couvainoperculé
et de réserves(miel
etpollen).
Dans une5 e ruche, l’élevage
des larves a été continuellement suivi
pendant
un mois et demi.Ces
expériences
nous ont donné les résultatsconsignés
dans les tableaux i et 2 et que l’onpeut
résumer comme suit :a)
Toutd’abord,
remarquonsqu’il
est très difficile de se rendrecompte
du pour-centage
de larves élevées sur les cadres de la zone où se trouve lareine,
ceci à cause de laponte
continuelle de cette dernière et des éclosions successivesqui
interviennent.Néanmoins,
le cadre 2 étant continuellementremplacé
pourpermettre
à la reine depondre
sur un cadrequasi vide,
une observationjournalière
de l’état du couvain sur les cadres i et 3permet
de constater quepratiquement
tous les oeufsdonnent des larves et que la transformation
larves-nymphes
s’effectue selon un pour-centage
de l’ordre de go p. 100 à 95 p. 100.b)
Il estremarquable
que,quelle
que soit laquantité
de larves données en éleva-ge à la
ruche,
il y a une nette décroissance du nombre de larvesacceptées
et nourriesde la
grille
au fond de la ruche(fig. 5 et 6).
Ces résultats confirment donc bien notre
hypothèse
selonlaquelle
la reine cons-tituerait véritablement un centre d’attraction pour la colonie. Elle cristalliserait l’ac- tivité des ouvrières et en
particulier
desnourrices,
cequi
amènerait ces dernières àélever,
parpriorité,
les larves se trouvantprès
de la reine.c)
L’état des rayons étant sensiblement le même dans nosexpériences,
il est intéressant de noter quechaque
ruche sembleposséder
sa proprecapacité d’élevage.
Cela est
probablement
dû au nombre et à laqualité
des nourricesprésentes
danschaque
colonie.Toutefois,
les abeilles ne semblent paspouvoir régulariser l’élevage
des larvesen
augmentant,
parexemple,
le nombre ou l’activité des nourriceslorsque
le nombredes larves à nourrir est
trop important.
C’est ainsi que, nourrissant tout d’abord le couvain larvaire dans la zone où se trouve lareine,
les abeilles ne semblentadopter
leslarves de la
partie orpheline qu’en
fonction du nombre des larves de lapremière
zone.Si l’on se
réfère,
parexemple,
aux tableaux i et 2établis pour des ruchesavant
despopulations
sensiblementégales,
on note que :-
(Tableau r),
le nombre des larvesprésentes
dans la zonepossédant
une reineest nettement
plus grand
pour laruche
4 que pour la ruche 2( 2
280,contre r !!o).
Cela est
également
vrai pour les cadres 6 de ces 2ruches. Parsuite,
on note une chutebrutale de
l’élevage
sur le cadre 9 de la ruche 4, les abeilles élevant d’abord les larves des cadres 1, 3 et 6.Par contre, dans la ruche 3, le nombre des larves nourries est nettement
plus faible,
cequi explique
enpartie
le bonpourcentage d’acceptation
sur le cadre ci-
(Tableau 2 ),
dans la ruche !, oùl’élevage
a étérégulièrement suivi, l’accep-
tation est décroissante de la
grille
à reine au fond de laruche,
en fonction du nombre de larves nourries sur les cadres 1, 2et 3(fig. 7 ).
2
0
Influence
du contenuprééxistant
du cadreIl suflit de comparer les courbes
d’acceptation
des larves établies d’unepart
pour les ruches en état de disette
et,
d’autrepart
pour les ruches que nous avons qua- lifiées de « saines ».Alors que dans les
premières
iln’y
avait que peu de réserves et de couvain oper-culé,
nous avons fait en sorte que les « ruches saines» gardent toujours
unequantité
de couvain
operculé
et de réservesqui
soit sensiblement constante, ainsi que le mon- trent nos tableaux.Il
apparaît
alors clairement que laprésence
combinée de ces deux éléments favorisel’élevage
des larves.Nous avons alors
dégagé plus
nettement le rôle du couvainoperculé.
Pourcela,
nous mettions en 2 des cadres contenant une certaine fraction de couvain
operculé.
Puis, lorsque
la reine y avaitpondu,
nous l’introduisions dans lapartie orpheline,
à différents
endroits,
pourjuger
del’acceptation
des larves.Xous avons alors
enregistré
les résultats contenus dans le tableau 3.La
présence
de couvainoperculé
sur un cadre facilite doncl’adoption
définitivedes oeufs et des larves
qui
y sont contenus.D. - VÉRIFICATION DU RÔLE PRÉDOMINANT DE LA DISTANCE REINE-LARVES Nous avons utilisé pour cette vérification une ruche double
pouvant
contenir 16 cadres. Nous avons alors
établi,
aumilieu,
uneséparation
nepermettant
pas le passage des abeilles.Puis,
nous avons versé une colonie d’abeilles de 2,5kg
environdans
chaque conmpartiment
et nous avons isoléchaque
reine sur 3cadres aux extré- mités de cettegrande
ruche derrière unegrille.
Troisjours plus tard,
enprenant
soind’asperger
les abeilles ausirop
demiel,
afin d’éviter unpillage réciproque,
nousavons enlevé la cloison médiane. Nous avons ainsi constitué une
grande
colonied’abeilles
possédant
une reine isolée àchaque
extrémité et au sein delaquelle
nousavons
distingué
arbitraitement une zone 1 et une zone2,
chacune d’entre elles com-prenant
8 cadres(fig. !).
Nous avons pu ainsi vérifier que :
- La distance reine-larves est bien un facteur essentiel dans
l’acceptation
etle nourrissement de ces dernières. Le
pourcentage
des larves élevées sur les cadres 7et 8 est en effet nettement inférieur à celui
qui
serapporte
aux larvesfigurant
surles cadres !, ! ou 6
(fig. et 10 ).
-
Signalons
ensuite unphénomène
curieuxqui
devra être vérifié :De
temps
entemps,
dès que le cadre 2de la zone i contenait un nombre d’oeufsassez
important,
nous l’introduisions dans lapartie orpheline
de la zone 2, et inver-sement.
De
plus,
nous introduisionségalement
danschaque
zone des cadres d’oeufsprovenant
de ruchesétrangères.
Il semblerait alors que, soumises à l’influence d’une
reine,
les abeillesacceptent
difficilement des larves
provenant
d’une reineétrangère (fig.
9etio).
Cette
constatation,
si elle se trouvevérifiée,
offrira un certain intérêtpratique
pour les
apiculteurs.
Eneffet,
on sait que pourproduire
lagelée royale,
ces derniersprélèvent
dans une même ruche des larves servant au« greffage
n dans de nombreu-ses
colonies ;
ces larves sont donc élevées par des abeillesétrangères.
Il est alors pos-sible,
que, si nos observations sevérifient,
le faiblepourcentage d’acceptation
descellules
royales
que l’on constate à certainespériodes
del’année,
soit dû augreffage
de larves
étrangères
à la colonie éleveuse. Aussi conviendra-t-il de faire une étude sys-tématique
de« greffages
» faits d’unepart
avec les larves d’une certaine ruche et réin- troduites dans cette mêmeruche,
et d’autrepart
avec des larvesqu’on
introduirait dans des ruches différentes.CONCLUSION
Il
apparaît
donc que dans les conditions de nosexpériences,
des oeufs et deslarves sont continuellement détruits ou
mangés
dans la ruche.(Ces
conditions d’ex-périence
sont celles que réalisent lesapiculteurs qui, produisant
de lagelée royale,
isolent la reine derrière une
grille,
à l’extrémité d’uneruche.)
On
pourrait
penser, commecertains, qu’il apparaît
des oeufs non viables(H A -
cmrroH!E,
J I m B u, i 95 8),
cequi
est au moinspossible.
Maisici,
ilapparaît
d’unefaçon
très nette, même en tenant
compte
du rendement de transformationparfois
peuimpor-
tant, ceufs-larves et
larves-nymphes,
défini par CHAUVIN( 195 6),
que laproportion
des larves arrivant à
operculation, dépend
de la distance du cadre à lagrille
à reineIl est donc
probable
que lepourcentage d’acceptation
oeufs-larvesdépend
de l’activitédes
ouvrières,
celles-ciacceptant plus
facilement les larvesqui
se trouvent leplus près
de la
grille.
Dèslors,
la décroissance dupourcentage
de larvesacceptées
de lagrille
au fond de la ruche traduit
également
ungradient
d’activité desabeilles,
confirmantnotre
hypothèse
émise ausujet
de larépartition
de la nourriture dans la ruche : le centre d’activité estdéplacé
du côté où se trouve la reine(M ONTAGNER , r 9 62). Il appa-
raît donc
qu’en présence
de la reine isolée à une extrémité de laruche,
les abeilles n’élèvent les larves que dans la mesure où elles ne sont pastrop éloignées
de cettereine.
Or,
sur les cadres 7 et8,
même 9parfois,
il y a unpourcentage
de larves accep- tées nonnégligeable.
Il y aurait donc une doublepulsion qui agirait
sur les ouvrièreset serait
responsable
de ce«gradient
d’activité » : l’uneorganique
enquelque
sorteet
provoquée
par laprésence
des larves(
les oeufsreprésentant
un stimulus nettementplus faible)
et l’autre véritablement « vitale »provoquée
par laprésence
de lareine, qui
serait nettement dominante. La reine serait donc bien le seul moteur dontdépen-
dent toutes les activités sociales et notamment
l’élevage
des larves.Dès
lors,
il sera intéressant de voir si laquantité
d’ecto-hormoneprésentée
par la reineélargit
sa zone d’influence etpermet
ainsi unélevage plus important
des larves.Il
apparaît
enfinqu’en
dehors de l’attraction de lareine, chaque
ruchepossède
sa propre
capacité d’élevage
et que laprésence
de couvainoperculé
facilitel’adop-
tion des oeufs et des larves sur le même cadre.
Reçu pour
publicatiora
enjuin
796.3.SUMMARY
PRELIMINARY EXPERIMENTS FOR MEASURING THE BREEDING CAPACITY Or A HIVE
The writer tries to define the chief factors
influencing
egg acceptance and larvarearing
in beecolonies.
A
study
was made of the causesof inadequate breeding, firstly
in food-deficient hives and then under conditions of normal nutrition and food reserves.After
having
observed that each hive had its ownspecific breeding capacity
and that the bees did not seem to have the power tochange
this to anysignificant degree,
thefollowing
two factorswere found to have determinant effects :
r) the presence of an
operculated
brood comb ; 2) the distance of the larvae from the queen.
There was evidence that a
gradient
ofactivity
existed to which the bees conformed veryclosely
under the conditions of the
experiments.
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