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(1)

Scientia

(fq

H. FRENKEL

Les Fonctions rénales

N° 3 GAUTHIER-VILLARS

et

C'e, Éditeurs

(2)
(3)

SCJEN'l'lA

8~-~ 3

BIOLOGIE 3

LES

FONCTIONS RÉNALES

PAR

FRENKEL

Professeur agrégé à la Facullé de Médecine de Toulouse

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TABLE DES .\[ATIÈRES

Pages.

PRÉFACE . . 5

CHAPITRE PREMIER. Structure du rein.

T11bes ou canalicules urinifères. Vaisseaux. Tissu conjoncLif.

'\'erfs. llistoirc du dé,eloppement. g

CHAPITRE II. L'urine.

Caractères physiques de l'urine. Concentration moléculaire des urines. Caractères chimiques de l'urine. Origine des élé- ments de l'urine. Variations de la composition de l'urine. Pro- priétés biologiques. Toxicité urinaire. Technique de la recherche de la toxicité urinaire. Importance de l'examen biologique des urines ..

CHAPITRE III. Physiologie de la sécrétion rénale.

Le rein considiré comme filtre. Théorie de Lud1Yig. - Le rein considéré comme glande. Théorie de Bomnan-Ileidenhain.

Action des substances diurétiques sur la sécrétion rénale.

Innervation rénale. Résorption intrarénale. 3G

CnAPITRE IV. La sécrétion rénale interne.. 53

CHAPITRE V. Physiologie pathologique de la sécrétion rénale.

Les oliguries et les anuries. Les polyuries. Les albuminuries.

Rôle dL1 rein clans la production de la glycosurie. ü2

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TAllLE DES ,L\TllmES

C11APITRE VI. De la perméabilité et de l'insuffisance_

rénales.

Perméabilité rénale. Méthodes d'examen de la perméabilité rénale. Perméabilité rénale au poinL de vue qualitatif. Insuffi- sance rénale. Causes de lïnsuffisance rénale. Diagnostic de l'in- suffisance rénale. Signes de l'insuffisance rénale'. 73

CONCLUSIONS. 83

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- LES FONCTIONS R~NALES

Le rem, organe pair, hautement différencié chez l'homme en raison de l'importance de ses fonctions, a pour but d'éliminer de l'organisme les principes de l'ac- tivité cellulaire devenus inutiles et nuisibles pour le fonctionnement normal des organes. Secondé par le pou- mon et ]a peau, qui débarrassent le milieu intérieur, lymphe et sang, des produits volatiles, le rein sépare du sang le(, termes ultimes des mutations nutritives, solubles dans l'eau, pour les rejeter sous la forme du liquide uri- naire. Par contre, les principes solides inaptes ~1 parti- ciper aux processus intraorganiques, par leur qualité ou simplement par leur excès, sont expulsés du tube digestif avec les selles, avant même de pénétrer dans le milieu intérieur. Toutefois, ces distinctions entre substances volatiles, solubles dans l'eau et solides, au point de vue des voies d'élimination, ne sont point absolues. Car le rein élimine, même normalement, des substances odo- rantes volatiles, des traces d'acides gras volatiles, comme d'autre part il peut éliminer des substances insolubles dans l'eau, telles que les graisses étrangères h l'organisme (huile de foie de morue), de la cholestérine en excès, des résines.

C'est par l'étude préalable des caractères et de la composition du produit de l'activité rénale, de l'urine,

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6 PilÉF.\.CE

qu'on est parvenu à se rendre un compte exact des fonc- tions rénales. Mais les notions sur la physiologie des reins ne sont devenues vraiment scientifiques que depuis les recherches de ce siècle sur la structure intime de cet organe, et en particulier sur la constitution des divers épithéliums, depuis la capsule de Bo,vman jusqu'aux tubes collecteurs et aux calices et bassinets. Nous aurons donc, avant d'aborder l'exposé de nos connaissances sur les fonctions rénales, à rappeler, aussi brièvement que pos-

~ble, la structure des reins et à examiner les caractères du liquide urinaire an d-ouble ,point de vue physico-chi- mique et biologique. Munis de ces connaissances, nous pourrons entreprendre l'étude du mécanisme suivant lequel se fait la sécrétion de l'urine, la principale fonc- tion des reins. Mais la sécrétion externe ne constitue pas la fonction unique de l'organe rénal. Les idées de Bro\\·n- Séquard sur les sécrétion(, internes, si fécondes pour la physiologie, la pathologie et la thérapeutique des autres organes glandulaires, commencent à trouyer leurs appli- cations pour les reins dont la nature glandulaire n'est plus sujette à contestation.

Nous serions incomplets si, restant sur le terrain pure- ment physiologique, nous voulions exclure du cadre de notre exposé tout fait d'ordre pathologique. ~ous arnns pensé que la physiologie pathologique était susceptible de compléter certaines notions sur les fonctions rénales.

C'est ainsi que les fait~ d'oligurie soulèvent l'intéressante question d'inhibition de l'épithélium rénal, ceux de polyurie en soulèvent une autre, de polyuries électives.

La physiologie de l'albuminurie se rattache sans aucun doute à notre sujet, puisque de l'intégrité du rein dépend avant tout l'absence ou la présence de l'albumioe dans l'urine. Mais, nous verrons qu'il en est de mème pour certaines glycosuries dont la production n'est pas tou-

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PRÉF.\CI~ J

jours indépendante des fonctions rénales, notion toute contemporaine et de conquête récente.

Au point de vue de la pathologie générale, la question de la perméabilité rénale a toujours préoccupé les obser- vateurs attentifs ; elle vient d'être mise à l'ordre du jour, nu point de vue pratique, par les nouveaux progrès réali- sés dans la technique de sa recherche. Il nous a pnru nécessaire de faire suivre notre court chapitre sur laper- méabilité rénale de quelques mots sur cette notion si féconde de l'insuffisance rénale, qui seule nous permet de mesurer toute l'étendue, toute la valeur physiologique des fonctions rénales. On n'apprécie ses vrais amis que quand on les a perdus : l'insuffisance rénale nous fera mieux comprendre à quoi servent les fonctions rénales non troublées. Enfin, dans nos conclusions générales nous ex- poserons notre manière de voir sur la valeur biologique des fonctions que nous aurons étudiées.

Et maintenant, il nous reste un devoir agréable à rem- plir. Si nous avons pu nous livrer à quelques recherches personnelles, dans ce domaine si intéressant des fonc- tions rénales, nous le devons à notre vénéré maître, M. le pr J. TEISSIER, qui a bien voulu nous associer ~l

quelques-uns de ses travaux et toujours nous a encouragé de ses savants conseils. C'est dans son enseignement élevé que nous avons puisé le désir de voir au-dessus des faits isolés les lois générales qui les régissent. Qu'il nous permette de lui apporter ici le juste hommage de notre reconnnissance.

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;_

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CII _ \_ PITRE PREJ\llER

STll[CTLRE DL llEl:\

Lorsqu'on coupe un rein suivanl son axe longitudinal cl un plan passant par Je hile (lieu de jonction du rein aYcc l'uretère et les rnisscaux rénaux), on reconnaît, à l'œil nu, une partie péri- phérique, d'un gris rosé, d'aspect granuleux, qui s'appelle sab- slance corticale~ cl une partie centrale, formée de I 2 à 15 masses p)Tamidalcs à base périphérique (pyramides de Malpighi) qui c nomme substance médullaire. Les P)Tamidcs de Malpighi cnYoicn L des irradiations dans la substance corticale (pyramides de Ferrein), comme aussi la substance corticale cnYoie des pro- longements entre les p)Tamidcs de l\lalpighi (pyramides de Berlin).

Ces diITércnccs d'aspect sont ducs à la distribution rnriablc des canaux urinifères et des Yaisscaux. Cc sont, en effet, ces deux.

éléments anatomiques qu'il importe de connaitre avant tout, pour comprendre le fonctionnement de l'émonctoire rénal. -ous décrirons donc rapidement et d'une façon schématique le par- cours d'un tube urinifère, puis la distribution rnsculairc d'un rein. :\lais cette description se rapporte aux aspects microscopi- ques des coupes du rein convenablement préparées.

Tubes ou canalicules urinifères. - Le premier contact entre le sang cl le parenchyme rénal a lieu en des points multiples de la couche corticale, là où les capillaires se pelotonnent en un bouquet vasculaire entouré d'un sac formé par in vagi nation: c'est le glomérule de l\lalpighi entouré de la capsule de Bo,vman. Le glomérule de Malpighi est le peloton vasculaire ; la capsule de Bowman est la partie initiale d\m tube urinifère. Celle-ci repré- sente un sac imaginé de Yolume de o, I à o, 2 de millimètre, dont

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10 STH.liCTulrn HEL'\

la paroi est composée d'une membrane propre, hyaline, tapissée, sur les deux faces qui se correspondent, par une seule couche de cellules aplaties, polygonales, avec un gros noyau. Entre les deux surfaces formées par la couche des cellules aplaties, il y a une cavité virtuelle qui se remplit constamment de liquide venant des capil- laires et s'écoulant par le tube urinifère (voir fig. I .).

N

L. ... , ..

11 ... .

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F1G. 1. - Sc111h1A o'uis TUBE u111N1,il11B, n'ArllÈS BoNEVAL·BEllDAL,

[. Vaisseau afférent. - Il. Glomérule de Malpighi. - Ill. Vaisseau efférent. - l \'. En- dothP!inm périglornérnlaire. - Y. Endothélinm de ]a capsule. - Vl. Capsnle de Bowman.

- VII. Endothélium des capillair,c>s du glomérule. - Vlll. Collet. - IX. Tube contoumé. - X. Branche descendante Je l'anse de Heule. - XI. Anse de Benle. - XII. Branche ascendante de l'anse de Renie. - X.111. Tube d'union. - XIV. Tube collecteur,

Cet écoulemenL a lieu par un point réLréci du sac (collet) au pùlc opposé à celui par où l'artère pénètre dans le glorn.érulc pour se diviser en un bouqueL de capillaires. A partir de cc poinL rélréci, commence un canal qui a d'abord un parcours accidenLé cL conLourné (tubes conloumés). C'est celte par Lie si imporLanLc du canalicule urinifère qui a tout parLiculièrcmcnt solliciLé l'aLLcntion des physiologistes. Elle se distingue par son diamèLre considérable ( 42 à 68 p.) dù à la hauteur des cellules qui lapis- sent son intérieur, car la lumière des Lubcs· conLournés csl, au contraire, très petite. En effet, la paroi est composée d'une mem- brane lrès mince, l1omogèn,c et sans slrucLure; comme loulcs les

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Tl ,ms ou C_\ \ \LlCl l,l~S CHI \lFi-:1rns I I

parois propres, cl d'un épithélium lrès hautement diilércncié, d'un Yéritablc épithélium glandulaire. Celui-ci est constitué par une scu le couche de grosses cellules cylindriques, à forme de P)ramidcs tronquées, dont la base correspond ~t la paroi propre du tube, cl donl la structure permet de distinguer deux porlions.

La portion C\.tcrnc, ou basale, se caractérise par une disposilion spéciale dn proloplasm.a décrilc par llcidcnhain en 1874; on aperçoit, dans celle portion de la cc11ulc, dcpclils hàlonnct f'ms parallèles i1 la hauteur de la cellule et occupant les trois quart· de celle han leur. Celle slruclurc du protoplasma a valu à l'épi- thélium des tubes contournés le nom de cellules striées on i1 b,Uonncls. D'après c1nclqucs hislologi tes plus modernes, la stria- tion des cellules serait Loule en surface, el duc à une espèce de crèlc, elle sen irai L à augmenter la surface de conlacl enlrc les cellules , oisincs. en formant une sorte d'engrenage. La portion interne de la cellule, celle qui aYoisinc la lumière du tube con-

tourné, csl dépounuc de striation, mais contient un gros no -au, au milieu d'un protoplasma granulcu"\..

Les glomérules de ';\Ialpighi a, ec leurs cap ·ulcs de Bo,Yman (corpuscllles de J[(llpighi) cl les tubes contournés consliluenL la masse principale de l'écorce rénale. En raison du trajet tortueux

<ln canalicule dans celle région, on a donné à cette partie de l'écorce rénale qui sépare les p) ramidcs de Fcrrcin des glomérules, le nom de labyrinthe. Le canalicule urinifère ne se termine cepen- dant pas a, cc le tube contourné. Sou le nom. d'anse de II ente, il descend d'abord dans la portion du rein située entre la couche corticale cl la couche papillaire et appelée ::one limilanle, ponr remonter ensuite de nom eau, ers l'écorce. L'anse de Ilcnlc a donc une branche clcsccndanlc cl une branche ascendante. La branche descendante a un diamètre très pelil cl une large lumière, parce que on épithélium c L formé par une seule rangée de cellule cÀtrèmcmcnL minces, épais ics seulement au niYeau de leurs no)aU:\.; on ponrraiL confondre ccL épithélium aYcc l'cndoLhéliüm , asculairc, mais la membrane propre permet de rcconnaîlrc qu'il ne s'agit pas d'une Ycinulc. La branche ascendante, au con- traire, plns grosse, a un épithélium également trié tl sa base, comme les cellules des tubes contournés, dont elle se distingue par la f>lus faible hauteur des cellules cl par une lumière plus large du canal.

Jlcrnnu clan la couche corticale du rein, le tube ou canalicule urinil'èrc prend le nom de tube d'union. Celle partie est tapissée

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STRüCTURE Du REn·

par des cellules cylindriques claires, un peu basses (Schweigger- Seidd), pcul-èlrc striées à leur base (Cornil cl Ranvier). Le Lubc d'union sert à relier la branche ascendante de Ilcnlc au tube collecleur (tube droit). Les tubes collecteurs sont de plusieurs ordres : plusieurs tubes droits se réunissent en un seul de deuxième ordre, ceux de deuxième ordre en un autre de troisième ordre. Le système entier des tubes collecteurs ou de Bellini présente un épithélium cylindrique clair. Dans les tubes de pre- mier ordre les cellules sont aplaties et la lumière large, dans ccm ..

d'un volume considérable, l'épithélium est cylindrique. Ces tubes droits, en parcourant toute la couche médullaire, depuis l'écorce jusqu'au hile, constituent les rayons médullaires, et se réunis- sant en tubes collecteurs de plus en plus volumineux, ils se termi- ncnl par un oriüœ commun. Cc dernier débouche sur celle por- Lion de la pyramide qui plongcanl dans un réservoir urinaire appelé calice, forme une Yérilablc papille. Les calices donncnl naissance au bassinet ou réscnoir commun, qui se conlinuc di- rectement aYecl'urctèrc. Mais le canalicule urinifère s'est déjà Ler- miné au ni, eau de la papille, de sorlc que calices cl bassincl pcu- Ycnt être considérés comme élanl en ~chors du parenchyme rénal.

Vaisseaux. - L'arlèrc rénale pénètre par le hile cl se divise immédiatement en un certain nombre de branches princi- pales qui se dirigent entre les pyramides vers l'écorce rénale ; au niveau de la zone limilantc, ces branches forment des arcs incom- plets qui émettent des petits vaisseaux intcrlobulaircs, les unes destinées au labyrinthe, les autres à la zone limitanlc (vasa recla). Chaque coté d'une artère intcrlobulairc donne naissance à plu- sieurs branches courtes appelées vaisseaux affércnls ( Yoir fig. 2).

Ceux-ci pénètrent dans le glomérule de Malpighi, se résohcn L en capillaires, puis se réunissent en un rnisscau efférent qui quille le glomérule au point même où a pénétré le vaisseau afférent. Le vaisseau efférent porte encore du sang artériel ; après un courl lrajct, il se résoud de nouveau en capillaires qui celle fois ne constituent plus un peloton vasculaire baignant dans un sac uri- naire ( capsule de Bowman), mais un véritable réseau qui en loure celle portion du canalicule utinifèrc que nous avons longucmcnl décrite sous le nom de tubes contournés, ainsi que les autres seg- ments du tube urinifère. Cc deuxième réseau de capillaires donne naissance aux branches veineuses, qui suivent les artères homo- nym·es. Les veines aboutissent à un réseau veineux. formant, au

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niveau de la capsule rénale, des figures étoilées connues sous le nom cl' étoiles de Verheyen, et aux arcades veineuses accompa- gnant les arcades artérielles de la zone limitanlc. Notons ici que, d'après les recherches de)'[. J. Renaut, la circulation veineuse dn rein communique avec celle de l'atmosphère adipeuse cl, par

x · ···

m· ---..

Fm. 2. - ScnÉMA DE LA. CIRCULATION DU REIN, D'APRÈS BoNEVAL-BERDAL.

I. Vaisseau afférent. - II. Réseau glomérulaire. - III. Vaisseau efférent se résoh·ant en capillaires. - IV. Branche artérielle interlobulaire. - V. Branche de la voô.te artérielle. -

\"I. Réseau capillaire de la substance mérlullaire. - Vil. Réseau capillaire de la substance r.orticale. - YJIL Branche de la veine voô.te11se. - IX. Veines de la substance médullaire.

- X. Ilrunche veineuse interlobulaire. - XL Origine des étoiles de Verheyen. - XII. Canaux:

contournés et capillaires péritnbulaires.

l'intermédiaire de celle-ci, avec les réseaux sanguins sous-cutanés rt cutanés du triangle de J .-1. Petit.

La structure histologique des parois vasculaires mérite quelques remarques. 1 ous avons dit que la capsule de Bowman est un sac in raginé dont les deux urfacc internes sont la pissées de cellules.

Une de cc surfaces est le revêtement extérieur du glomérule de

·\Talpighi, l'autre est appelée aussi face interne de la capsule de Bowman, parce qu'on néglige le rcrêtcmcnt extérieur du glomé- rule. "La raison en est que cc revêtement du glomérule n'e t qu'une mince pellicule protoplasmique semée de noyaux, qui ne

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14

STRUCTURE DU REIN

ressemble en rien·

a

l'épithélium de tout le reste de la surfaèe interne du sac invaginé. A cette structur~ de l'épithélium externe du glciniérule correspond une structure analogue del' endothélium des capillaires du glomérule ; celui-ci est également constitué par une lame excessivement mince de protoplasma semée de noyaux.

Cette disposition qui est celle de l'état embryonnaire a pour but de faciliter la dialyse à travers les deux couches endothéliales ( externe du glomérule et endothéliale capillaire) qui ne sont sépa- rées l'une de l'autre que par la membrane propre du capillaire n'opposant·pas·de résistance aux phénomènes dialytiques.

Le vaisse'au efférent est plus étroit que le vaisseau afférent, d'où une augmentation-de pression clans les vaisseaux du glomérule.

De plus, à.fors que le vas a.lJerens possède une couche continue de fibres annuhlir<?s lisses, comme toutes les artères, le vas efferens n'offre de fibres annulaires qu'au voisinage immédiat de ]a capsule de Bo,vman et prend plus loin les caractères d'un capillaire yrai non musclé (Kollicker, Hor tolès) ( r).

Tissu conjonctif. - La connaissance de la distribution du tissu conjonctif n'est pas aussi indispensable, pour comprendre le fonctionnement normal des reins, que celle des deux éléments précédents, canalicule urinifère et vaisseaux, mais elle acquiert une importance majeure lorsqu'il s'agit d'interpréter certains troubles de la sécrétion . urinàire, comme l'a bien fait voir M. J. Renaut. Les détails suivants sont dus à cet auteur. Le tissu conjonctif n'existe clans le lobule rénal que sous del~x formes : 1'.0 bande marginale, satellite des vaisseaux intèrlobulaires, avec des prolongements autour des artérioles gloméluraires afférentes

et

une mince trame conjonctive au pourtour de la capsule de

· Bowman. A l'état normal cette dernièrè n'est pas apparente, mais clans l' œclème chronique elle s'infiltre facilement au point de pou- voir comprimer 1es corpuscules de Malpighi ; 2 ° tissu connectif des pyramides qui se poursuit le .long des rayons médullaires pour s'épuiser et disparaître au niveau du raccordement de ceux- ci avec les -canaux d'union à épithélium strié. Ce système con- nectif reste à l'état jeune et n'est pas susceptible de s'infiltrer d'une façon aussi intense, par l' œdème, que le système précédent.'

·Par contre, les espaces intertubulaires, clans la rég·ion des tubes

( r) H. BERDAT,, Nouveaux éléments d'histologie normale, [1" érlit;,, 180/1.

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JllSTOlHE DU D1tVELOPPE\Œ~T

contournés, sont exclusivement occupés par les capillaires san- guins ; il n'y a pas de Lissu conjonctif. lei l' œdèmc ne pourrait pa.

comprimer les tubuli contorti, le plasma exsudé pa se immédiate- ment dans les Lubuli eux-mêmes.

Nerfs. - Les nerfs rénaux quittent, chez le chien, la moelle épinière, avec les racines antérieures de la sixième paire thora- cique à la deuxième paire lombaire pour se rendre aux vaisseaux rénaux. On ne sait rien sur les nerfs sécréloircs proprement dits, Lcls qu'il en existe par exemple dans la glande sous-maxillaire ; on n'a jamai vu une fibrille nerveuse se rendre à l'épithélium rénal.

Histoire clu clévcloppement.

La description suivanle est empruntée à

::iir.

::ii1athias Duval ( 1) et nous servira à comprendre la valeur morphologique des divers épithéliums du rein, que nous venons d'apprendre à connaitre.

Tous les épithéliums des voies urinaires (tubes du rein, uré- Lèrc), sauf celui de la , c. sic, sont d'origine mésodcrmique. Ces voies rcpréscntcnl des diverlicules de la cavilé plcuro-péritonéalc.

Chacun de cc diverticules qui constituent, à l'élat cmbrJonnaire, le pronéphros, rein précurseur ou rein cervical, esl un tube creux. qui s'appelle le canal de "Tolff et fonclionnc comme un véritable appareil C:\.Crélcur chez les vertébrés inférieurs (batra- ciens).

Avec le dé, eloppcmenl onlo- et phylogénétique, le pronéphros se transforme en mésonéphros, rein primitif ou corps de 1Volff. A cette phase de développement se forment les glomé- rules (glomérules du corps de

· w

olff) rcpré en.Lés par un peloton vasculaire ccnlral en.Louré d'un prolongcmcnl sacciforme du divcrlicul~, prolongement Lapissé de cellules épithéliales sur toute la surface inlcrnc. Alors que le canal de vVolff communiquait encore avec la cavilé pleuro-périton6alc, les glomérules du corps de

,v

olff ~c communiquent plus avec celle cavité, par suite de l'oblitération des néphroslomcs. En rc,anchc, chaque glomé-

(1) M. DuvAL. Précis d'histologie. 1898, p. 254 et suiv.

(18)

1G STRUCTURE DU REIN

rule esL le point de. départ d'un tube de "\Volfî qui rn s' ouYrir dans le · canal de "\-Volff ( canal collecteur), constituant ainsi un véritable appareil excréteur. Une série de glomérules constituent le corps de

· w

olIT qui, chez quclqu·cs vertébrés, est la forme défi- nitive du rein.

Chez les , ertébrés supérieurs ( oiseaux, mammifères), le mèso- néphros, par une nouvelle évolution, se transforme en rein défini-

tif ou ,nélanéphros qui se caractérise par cc fait que l'uretère, les tubes contournés et les glomérules sont parfaitement différen- ciés.

De cette description, il faut retenir deux ordres de faiLs: 1

°

l' ap- parition successive, à des degrés divers d'évolution, des éléments essentiels de l'actiYité rénale: des glomérules (glomérules du corps de "\VolIT) à la deuxième phase évolutive, ou phase de mésoné- phro ; des tubes contournés avec leur épithélium spécifique à la troisième phase évolutive ou phase de métanéphros; la prove- nance de l'épithélium des mie· urinifère du mésoderme: proYe- nance directe pour les tubes contournés du rein, indirecte pour les tubes droits cl l'ure Lère. Si donc l'origine épithéliale est un critérium pour les éléments d'une glande, le rein occupe une place à part sous cc rapport, puisque son épithélium ne provienL pas de l' ectoder111c comme les glandes salivaires ou celles de la peau, ni de l' entodcrme comme celles du tube digcsLif, mais du mésoderme comme les glandes génitales (M. Dunl).

(19)

CHAPITRE II

Caractères physiques de l'urine.

L'urine esl un liquide clair, jaune ambré, salé, d'odeur aroma- tique difficile à décrire cl dite urineuse, devenant plus pénétrante par l'expo ilion ~l l'air, présenlant une réaclion acide; sou l'in- fluence d'un microbe, le micrococcus ureae, l'urine ubil la fermenlalion ammoniacale aux dépen de l'urée et de,icnt alca- line.

Aprè l'ingestion de certaines sub tances, l'urine contient des corps ·rnlatilcs qui lui donnent une odeur caractéristique: l'odeur de ,iolettes après l'inge Lion de lérébenthine; une forle odeur aromalique, sous l'influence du copahu cl du cubèbe; une odeur félide, pénélrante, après l'ingestion des asperges ; l'odeur de _valér.ianc, d'ail, du ca toreum, après l'ingestion de ces sub- stances.

La couleur de l'urine varie sui,ant sa conccnlratiou, le régime alimentaire, l'exercice ou le repos ; plus foncée le matin, elle devient plus claire après l'ingestion des bois ons. Elle peul pré- senter toute une gamme de teintes, depuis le jaune clair jusqu'au noir, en passant par le jaune foncé, le jaune rouge et le rouge.

L'échelle des couleurs de Neubauer et Vogcl, allanl de I à IO,

correspond à cc. di,crscs teintes. L'urine paune en cls et en matières colorantes, comme dans la néphrite interstitielle, offre la teinte 1 ; l'urine normale donne un jaune clair 2 ou 3 ; riche en urates, un jaune foncé 4 ; celle qui contient <les globules rouges ,isiblcs seulemcnl au microscope, la teinte 5 ; l'urine hémalurique a une teinte 6 ou 7 ; quand cl1e contient beaucoup de sang et est d'un rouge foncé, la teinte est 8; quand il y a beau- coup de pigments qui la font brunir, devenir noire, la teinte correspond à g ou IO de l'échelle. )lais, dans des circonstances

FitENKEL. Les fonctions rénales. 2

(20)

1:linINE

anormales, l'urine peut dcYcnir Yerlc, comme après l'ingestion de' naphtol CJ. ou bien après _l'ingestion du bleu de mélh)'lènc; noire comme après l'intoxication par Je phénol; jaune foncé ou orange.

après l'usage du éné, de la rhubarbe, de la sanlonine, de l'acide chrypophaniquc, de la gomme-goutte; rouge, par l'alizarine, le bois de campèchc, le bitter, etc.

Dans certaines affections des Yoies biliaires, l'urine deYient ictérique par l'élimination massiYe des pigments biliaires ; elle est comme fumée et nettement dichroïque, lorsqu'elle contient certains pigments biliaires pathologiques.

L'urine se trouble souvent par le repos; tantàt, quand elle est très acide elle laisse déposer les urates; tantàt quand elle devient alcaline, le dépàt est constitué par des phosphates ammoniaco-

magnésiens. Dans le premier cas, le dépàt est rougeâtre; dans le dernier cas, il e t blanc. Le dépàt, en outre des sels minéraux et organiques, urates, oxalate de chauÀ, phosphates terreux et ammoniaco-magnésiens, cystine, t)rosine, carbonate de chaux.

contient souYent des substances organisées pro-rnnant des tubes urinifères du rein ou des Yoies urinaires ; ce sont les cellules épi- théliales de la vessie, des uretères et bassinets, ou, dans d'autres circonstances, des cylindres soit amorphes, hyalins, soit épithé- Eaux. Quelquefois les dépàts contiennent en grande abondance des globules de pus, d'autres fois des globules rouges, voire même des petits coagulums de fibrine.

La réaction de l'urine fraîchement émise est d'autant plus acide,. que le régime est constitué par une nourriture plus exclusivement animale; avec le régime ·végétarien, ou chez les herbivores, la réaction peut être d'emblée alcaline. L'acidité de l'urine est duc non à un acide libre mais au phosphate acide de sodium; elle cor- respond à 2 à 3 grammes d'acide oxalique et peut être saturée par

1gr,5 de soude caustique, pour une quantité de 2l~ heures. L'état des sucs digestifs, surtout du suc gastrique, a une grande influence sur l'acidité de l'urine; après un repas qui utili_se beaucoup d'a- cide chlorhydrique pour la digestion stomacale, l'urine peut deve- nir neutre ou même alcaline. Elle est fréquemment alcaline, même à l'état frais, chez les hyperchlorhydriqucs avec hypersécrétion.

qui vomissent, parce que l'acide chlorhydrique libre déversé dans l'estomac et rejeté au dehoÎ's par le vomissement rend le sang d'autant plus riche en bases par rapport aux acides disponibles. 1l y a donc un rapport inverse entre l'acidité du contenu stomacal et celle de la sécrétion rénale.

(21)

CO:.\"CE;xTH.ATIOK 110LÉCULAIUE DES UHE'\ES 19

La qaantilé d'urines émises en 24 heures varie, à l'étal nor- mal, entre 1300 cl 1Goo centimètres cubes chez l'homme, entre

900 et 1260 centimètres cubes chez la femme. L'émission des urines uit certaines nriations, quant à sa quantité, dans les diverses heures du jour et de la nuit, sous l'influence du repas, du décubitus, mais aussi d'un cycle d'élimination nyctéméral dû à des influences cosmiques mal précisées. M. Lépine a vu que l'élimination de l'urine, chez l'homme, se fait souvent, sui rnnt le type tierce; dans une observation de ?\I. Roger, ce type a alterné avec le type quarte (1).

La quantité d'urine nrie encore physiologiquement suivant l'âge, les saisons, l'alimentation, la température, le repos ou la marche, l'état de la peaû, etc. A l'état pathologique, elle peul diminuer ou augmenter.

Elle diminue surtout dans les états fébriles, dans les affections du cœur, des reins, du foie. Elle augmente, au contraire, dans la connlescencc de beaucoup de maladies, dans certaine aflcclions cl u rein, ou du système nerveux, où elle atteint le plus gros chiffres

( 10, I 5, 20 litres cl davantage), dans les diverse affections diabé- tiques.

La clensilé de l'urine varie, à l'état normal, entre 1015 et

1020 el s~ trouve dans un rapport inverse avec la quantité émise.

Cette densité est normalement abaissée chez le vieillard, augmen- tée chez l'enfant ; elle est légèrement plus faible chez la femme que chez l'homme . . Après l'ingestion d'une grande quantité de boissons, la densité descend à 1005 ou davantage ; après les repas copieux et surtout à la suite d'une transpiration, elle s'élève jus- qu'à 1030 ou mèmc plus. Lorsque la densité élevée ( au-dessus de

1035) accompagne une augmentation de la quantité de l 'urinc ( au-dessus de 3 litres), on peut avoir de fortes présomptions qu'une telle urine contient du sucre. Une faible densité ( au- dessous de 1005) accompagnant une faible quantité d'urines ( au- dessous de 500 centimètres cubes) ne s'observe guère que dans ]es états cachectiques de longue durée, et encore le fait est-il exceptionnel.

Concentration moléculaire des urines. - Dans une série

(1) H. RoGER. A1·ch. dephysiol., 1895, p. 500 ..

(22)

20 L'URfüE

d'études fort originales, M. ·wintcr ( 1) a proposé une nou vcllc méthode d'examen des fonctions rénales. Il désigne sous le nom de concenlration moléculaire d'une solution le nombré de molé- cules dissoutes dans un certain poids E de dissolvant ( dans l'or- ganisme virnnt, cc dissolvanL csL de l'eau). Toute solution enfer- mée dans un rnsc à paroi semi-perméablç, c'est-à-dire laissanL passer le dissolvant et retenant toutes ou une partie des subsLances dissoutes, exerce sur l'intérieur de la paroi de cc rnsc une cer- taine prc ion, dès qu'on le plonge dan une solution plus diluée qui le baigne extérieurement. CetLe attraction réciproque en- o-endre: r0 un courant de liquide de la solution la plus faible Yer · la plus forte; une pression des molécules intérieures sur la paroi du rn c. La pres ion osmotique exercée par une olution qui se dilue o-raducllcmcnt en absorbant de l'eau, diminue au fur et à mesure que le Yolumc augmente; elle est en raison irwer e de cc Yolume. Il en résulte que, lorsque la concentration moléculaire d'une olution correspondant à un certain Yolumc est connue, sa pression osmotique est égalemenL connue. Or, Ja concentration moléculaire peut èLre déterminée par la méthode de M. RaoulL ( cr)'oscopie ou recherche du point de congélation).

Les cellules organiques n'étant que des rnscs à paroi semi-per- méable, d'après de Vries du moins, on conçoit que toute modili- caLion de la concentration dans une cellule quelconque ou à sa surf ace libre, se transmettra immédiatement aux cellules Yoisincs et déterminera un courant Ycrs la solution agissante la plus con- centrée.

M. "\Vinter a montré que la concentration moléculaire du sérum, du lait et des sérosités oscillent étroitement autour d'un axe moyen correspondant, numériquemenL, à un abaissement de o0 ,55 du point de congélation de l'eau; cette concentration esL constante chez les diYerscs espèces animales examinées. On con- çoit donc que là où l'urine se trouYc en rapport osmoLique avec le sang, elle assure l'entraînement de l'eau en vertu de. la di[é- rcncc de concen traLion moléculaire des deux liquides. Si U est la concentration de l'urine, S celle du sérum, la force qui tend à mouYoir l'eau du sang vers l'urine est proportionnelle à U-S.

(1) J. W1NTER. De la concentration moléculaire des liquides de l'organisme.

Acad. des sciences, 26 décembre 1892, 3-17 juillet 1893. Arch. de phys-iol, 1896, p. II4. Ibid., p. 529.

(23)

CARACTiRES CllIMIQUES 21

Cette pression, mesurable (Van't-Hoff), équirnut parfois à plu- sieurs atmosphères. - S étant une quantité invariable, à l'état physiologique, il suffit de déterminer U pour savoir immédiate- ment dans quelle mesure on peut compter sur la fonction rénale.

Or, nous avons vu que le point de congélation indique la concentration moléculaire et par conséquent la pression osmo- tique.

Par de nombreuses expériences, JI. ,vinter a trouvé que la concentration moléculaire des urines chez l'homme, exprimée en unité d'abaissement du point de congélation, oscille entre les limites con tanlc 1°,85 ci 0°,55; on voit que les abaissement du point de congélation des urines sont toujours plus élevés que celui du érum qui est 0°,55. Cette propriété caracléri e l'urine comme liquide d'excrétion.

La méthode proposée par )1. " -inter qui s'applique à l'étude de l'équilibre moléculaire de toute les humeur de l'organi me, peut servir à mesurer la sécrétion rénale dans chaque cas parti- culier; elle esl appelée à rendre de grand eniccs en physiologie rt en clinique.

Caractères chimiques de l'urine.

· L'urine est une solution aqueuse de sels minéraux et de sub- stances pro, cnant de la décomposition par hydratations succes- sives des corps albuminoïdes, substances connues sous le nom générique d'uréides, avec l'adjonction d'une petite quantité de composés de la série grasse, de la série aromatique et des pig- ments.

Parmi les substances minérales, citons par ordre d'importance, les chlorures ( de sodium), les phosphates ( alcalins et alcalino- terreux), les sulfates, les sels ammoniacaux. Les uréides sont:

l'urée, l'acide urique et les urates, l'allantoïne, la xanthine, l'hy- poxanthinc, la guanine, la créatine, la créatinine, tous dérivés des albumines alimentaires ou organiques. Parmi les corps de la série grasse, l'urine contient de faibles quantités d'acides volatiles, d'a- . cides oxalique, acétique, succinique, de glycose et d'autres sub- stances réductrices. Les plus importants des composés aromatiques de l'urine sont les acides sulfo-conjugués du phénol, du crésol, J'indol, l'indican, le scatol.

Les pigments normaux de l'urine sont l'urochrome (pigment

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jaune) et l'indoxyle (pigment rouge) ; de plus, l'urine conticll l.

encore leur chromogène. Les auircs pigments, bilirubine, bilivcr- dinc, urobiline, pigments du foie, l'hémoglobine, l'hématine, pigments du sang, ne se rencontrent, dans l'urine, qu'à l'étal pathologique.

Le tableau suivant, emprunté à A. Gautier, résume la com- position quantitative de l'urine normale, par litre d'urine.

Eau ..

Matières mi- nérales.

Matières or-

16 à 17 gr.

ganiqnes. . 28 à 3ogr.

1 Chlorure de sodium ..

1

Sulfates alcalins. . Phosphate de chaux ..

)

de magnésie ..

alcalins. . Sels ammoniacaux. .

\ Acides silicique, nitrique.

Urée ..

Acide urique.

- hippurique.

Créatinine et créatine.

Xanthine.

Matières colorantes et ex-

956 gr.

10,5 3, 1

o,31 o,45

1 ,43 0,70 Traces 25,37 0,/40 o,5o 0,80

o,ot,

tractives. . /4 , 5o Acides gras, oxalique, phé-

nols, indols, scatols, gly-

cose, mucus, pepsine,etc. Très peu

_ ous ne pouvons pas nous étendre ici ni sur la constitution chimique des substances urinaires, ni sur les divers procédés de démonstration de leur présence dans l'urine, encore moins sur leur dosage. ;\lais il importe, pour l'intelligence des fonctions rénales, que nous nous expliquions sur leur provenance, ainsi que sur les conditions dans lesquelles elles sont plus ou moins abondantes dans le liquide urinaire.

Origine des éléments de l'urine. - Si l'on peut dire, en thèse générale, que rien n'apparaît dans l'urine, à l'état physiolo-. gique, qui ne se trouve dans le sang, cette proportion a reçu, dans ces derniers temps, cette restriction que toutes les substapccs uri- naires ne sont pas préformées dans le sang. C'est là un des argu- ments les plus frappants en faveur de l'activité uaimcnt Yitalc du

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ORIGINE DES J~LG:\IENTS DE L1URINE

parenchyme rénal. .\.insi, par exemple, l'acide hippurique ne préexiste pas dans le sang, mais apparait dans l'urine à la suitr d'une véritable synthèse produite à l'intérieur du rein, lorsque]<' sang contient de l'acide benzoïque et du glycocolle.

La provenance de chacune des substances contenues normale- ment dans l'urine a fait l'objet de nombreuses recherches. On peul 1·ésumer les résultats de ces longs cITorls de la chimie physiolo- gique en disant que l'urée, l'acide urique, l'acide hippurique, la créatine, la créatinine sont les termes u1Limes de la destruction clans l'organisme des substances albumineuses inlroduiles par l'a- limentation ou composant les éléments histologiques des tissus ; que l'acide phosphorique provient en majeure partie des cellules

<lu système nerveux el en général des nucléines, substances con- tenues dans les noyaux des cellules; que les sulfates proviennent

<lu soufre alimentaire et de celui du protoplasme cellulaire quel qu'il soit, que les chlorures proYicnncnt du suc gastrique, les sels calcaires des os, la potasse des globules rouges du sang, la soude du plasma cellulaire, etc., abstraction faite de cc qui provient directement de l'alimentation.

En cc qui concerne le lieu de formation de chacune de ces sub- tances, l'urée et l'acide urique ont suscité le plus grand nombre cle travaux. Il est acquis aujourd'hui que ni l'urée ni l'acide urique ne se forment dans les reins et que c'est le foie qui élabore aussi bien l'urée ( v. Schrodcr ( 1), Brouardel) que l'acide urique (Y. Scbroder et )linkowsky) ( 2). Mais le foie n'est pas le seul organe qui Yersc dans le sang de l'urée; le fait vient d'être définitivement prouvé par Nencki et PaYlow par des méthodes très perfectionnées. Nous ignorons quels sont les autres organes chargés d'élaborer l'urée. Quant aux produits intermédiaires de transformation des albumines en urée, il y a encore beaucoup

<l' obscurités dans cette question. On sait que, par des hydratations et par de dédoublements successifs, lamoléculcd'albuminesetrans-

forme en peptones, puis en acides amidés, leucine, tyrosine, et en glycocolle. Mais si expérimentalement il est facile de transformer les acides amidés en urée, celle-ci, vu sa richesse en azote par rap- port au carbone, ne peut pas provenir entièrement des acides

(1) vV. voN ScnRôDER. A,·ch. f. exp. Path. u. Phcwm., L. XV, p. 36l,, 1884, t. XIX, p. 373, 1885.

(2) O. M1NKOWSKh A1·ch. f. exp. Path. u. Pharni., t. XXI, p. 41, 1886.

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amidés relativement pauvres en azote. On a pensé encore que l'urée se forme, après passage de l'albumine par une phase de carbonate d'ammoniaque. La chose est possible chimiquement.

elle l'est même physiologiquement, mais il n'est pas absolument certain que tel soit réellement le mode de production de l'urée.

En tout cas, l'urée peut directement se séparer de la molé- cule d'albumine, comme elle peut aussi proYcnir de la créa- tine, substance qui se trouve en abondance dans les muscles ( 1).

L'acide urique, qui se trouve en bien plus faible quantité dans l'urine que l'urée, aurait pour source les noyaux cellulaires.

ainsi que les recherches de Horbaczewski tendent à le faire admettre.

Chez les oiseaux, l'acide urique joue le mèmc ràlc que l'urée chez les mammifèi"cs, c'est-à-dire qu'il constitue la forme princi- pale sous laquelle s'éliminent les déchets des albumines ; ce fait est en rapport aYcc la respiration très active des 01seaux.

La formation de l'acide hippurique dans les reins aux dépens de l'acide benzoïque et du glycocolle sera étudiée plus longue- ment à propos de la physiologie de la sécrétion rénale.

Les combinaisons aromatiques, comme le phénol, crésol, pyro-ca- Léchinc, etc., et surtout l'indol, toutes substances qui se dédoublent de l'albumine sous l'influence des putréfactions intestinales, sont éliminées par l'urine à l'état de combinaisons aYcc l'acide sulfu- rique, sous forme d'acides sulfoconjugués. Leur quantité est donc en rapport aYcc l'intensité des fermentations intestinales ; elle en est une sorte de mesure. La substance la plus importante sous ce rapport, l'indoxylc sulfo-conjugué, appelé indican, est facilement décelable dans l'urine. C'est encore le foie qui parait être le lieu de synthèse des substances aromatiques aYcc l'acide sulfurique, en vue de formation des acides suifa-conjugués. Le but de cette transformation est de rendre inoffensives pour l' orga- nisme les substances qui pénètrent dans le sang ; en cITct, toutes les substances aromatiques, phénol, crésol, etc., se distinguent par leur grande toxicité à l'égard des cellules, tandis que- les acides sulfo-conjugués sont bien moins dang?reux pour ces éléments.

Le foie joue donc, en opérant ces SJnthèses, un ràle protecteur

(1) Voir, pour les détaih: G. BuNGE. Cours de chimie biologique. Paris, G.

Carré, 189 1.

(27)

VARIATION DE LA CO}IPOSITION

Yis-à-vis del' organisme, comme nous en connaissons encore beau- coup d'autres exemples.

Nous voyons donc, en résumant l'origine des éléments de J'urine, que ces éléments proYicnncnt soit de l'alimentation, di- reclement ou indircclcmcnt, soit de la destruction des éléments histologiques des tissus. Parmi ces substances, les unes arrivent à leur terme ultime par une série discontinue d'hydratations et de- dédoublements ; les autres subissent au préalable une synthèse aYec perle d'une molécule d'eau, synthèse qui a pour but de s'adapte!' physiologiquement aux besoins des cellules (diminution· de la toxicité, assimilation, nutrition, etc.) ( 1).

Variations de la composition de l'urine. - Ces Yarialion sont quantitatives ou qualitatives.

L'urée, comme principal produit de la destruction des ma- tières albuminoïdes, est augmentée clans l'urine, à la suite soit d'une ingestion exagérée des substances albuminoïdes, soit d'une destruction exagérée des tissus. Sa quantité dépend donc de l'ali- mentation, du genre de vie, du traYail musculaire ou intellectuel, de l'àge, etc. Elle augmente dans les maladies fébriles, ainsi que- clans le diabète et dans l'azoturie non sucrée. Elle est diminuée à 1' état de jeùne ou de diète albumineuse cl dans les cachexies,

1 par exemple, dans le cancer à la période de dénutrition, comme d'ailleurs sous l'influence de toutes les maladies qui abaissent la nutrition.

L'acide urique n'existe pas toujours ·dans les urines des carni-- vores ; par contre, on le trouve encore dans celles des herbiYorcs soumis à la diète. Sa quantité dépend de l'alimentation : l'acti- vité musculaire excessive la fait diminuer, le repos et le travail cérébral la font augmenter. Elle s'élève encore dans les afTcctions aiguës fébriles et dans certaines affections chroniques ; dans les maladies de l'estomac, du foie, dans la leucémie splénique, clans la dyspnée. Elle diminue clans l'atrophie aiguë du foie, dans beaucoup de maladies chroniques. - Dans la goutte, l'acide urique se trouve en excès dans le sang, mais il est mal éliminé par les urines, sauf pendant l'accès fébrile de la goutte pendant lequel il y a décharge urinaire de l'acide urique.

(1) Voir, pour les détails: A. GAuT1rn. Leçons de chimie biologique, 2• édit., 1897.

(28)

Les substances exlraclives, créatine, créatinine, xanthine, hypoxanthinc, sont augmentées, quand les échanges nutritifs des cellules ne suivent pas leur cours nonnal, quand les albumi- noïdes des tis us ne sont pas suffisamment m..ydés et ne sont pas dédoublés en urée. Leur augmentation indique donc un trouble de nutrition, mais non un trouble dans le fonctionnement des reins.

On peut mesurer cc trouble d'oxydation des albuminoïdes, en recherchant le rapport azoturiquc. On nomme rapport a::::olu- rique ou coefficient d'utilisation a::olée le rapport entre l'azote de l'urée et l'azote total de l'urine ; cc rapport est, à l'état nor- mal, de 86 à 90 pour roo, chez l'homme; si l'alimentation aug- mente, cc rapport s'abaisse; il augmente aYecl'ingestion d'eau, le travail musculaire modéré.

L'azote total de l'urine indique le degré de désassimilation des tissus ; l'azote de l'urée mesure la désassimilation normale. Si le rapport azoturiquc diminue, l'urée restant constante, c'est que l'azote total ou imparfaitement oxYdé augmente ( I).

Les chlorures augmentent ou diminuent dans l'urine suiYanL que les aliments sont plus ou moins salés. Il est remarquable dr Yoir combien est constante la teneur du sang en chlorure de so- dium. L'estomac en déYerse-t-il trop lor de l'hypersécrétion chlorhydrique, l'urine en contient d'autant moins. Les bois ons, l'acliYité mu culaire augmentent le taux des chlorures urinaires.

Les aITcctions fébriles, surtout la pneumonie lobaire, le rcpo , lr sommeil le font diminuer.

Les sulfates et les phénols-sulfatés sont augmentés dans les putréfactions intestinales, les péritonites, la tuberculose intestinale, les affections de l' c lomac ayec fermenta lions pu- trides, les cystites, les abcès putrides. Us diminuent dans les aITccLions fébriles, dans la phtisie, les gastrites, les anémies, la leucémie, la S) philis.

Les phosphates sont augmentés à la suite d'une nourriture animale, l'exercice musculaire, l'ingc tion des carbonates alca- lins, le Yin, les substances excitantes. Il n'est pas démontré que le tra-rnil cérébral élèYe la proportion totale des phosphates uri- naires. Une alimentation riche en graisses ou en alcool les font diminuer. Dan les üèues, les phosphates terreux restent cons-

(1) A. GAn1rn. Leçons de chimie biologique. 2• éd., 1897.

(29)

VARIATIONS DE LA CO)IPOSITIO~

tanls, tandis que le phosphate potassique qui proYicnt de la des- truction des tissus augmente. Il y a phosphaturie dans la ménin- gite aiguë, les affections ner-Yeuses ou pulrn.onaires, dans les ma- ladies chroniques de l'estomac, dans l'atrophie aiguë du foie, dans la leucocytémic, chez les diabétiques, les oxaluriques. - Il n'est pas clérn.ontré que clans le rachilismc et l'ostéomalacie il y ait phosphaturie. Dans la goulle, les maladies aiguës, les ma- ladies des reins, dans les intenalle des accès de fièvre, pendant la grossesse, les phosphates diminuent dans les urines.

Pour plus amples renseignements sur les variations des substances urinaires normales cl pathologiques nous ne pouvons que re1woyer le lecteur aux remarquables leçons de 1\1. Armand Gautier.

Les variations qualitatives de la composll10n de l'urine sont celles où des substances autres que celles qu ·on y trouYe nor- malement apparaissent clans l'urine. DiYers corps étrangers à l'organi me peuYent èlrc rejetés par l'urine, lorsqu'ils ont pé- nétré dans le sang. Le plu souYent ils créent des lésions rénales, à la fa Yeur de quels ils forcent la barrière. C'est le cas pour les microbes pathogènes de l'organisme. Ils peuYent aus i passer dan.

l'urine, ans créer des lésions, suiYanL leur nalure. Le sucre, par exemple, pa se dans l'urine, qnand sa proportion dans le sang dépas e 2 à 3 pour 1000, sans altérer le rein pendant longtemps;

mais si cette élimination est trop abondante et trop prolongée, elle finit.par léser la struclure rénale (Armanni, Ehrlich, Straus).

D'autres substances n'apparaissent dans l'urine que quand le rein est malade: l'albumine, par exemple. A nai dire, il existe, à l'étal normal, des proportions infinitésimales d'albumine, de sucre, substances considérées jusqu'à présent comme patholo- giques dans le liquide urinaire. )lais comme pour les déceler, il faut user des réactifs très sensibles qu'on n'emploie pas habituel- lement dans les analyses des urines, on peut considérer leur pré- sence comme ayant un inlérèt purement théorique. Ne avon - nous pas que loul état pathologique n'est que de l'exagération d'un état phy iologique, suirnnt la judicieuse remarque de CJ.

Bernard)

De éléments morphologiques, cellules épithéliales du rein, cylindre· urinaires, globules blancs, globules rouge du sang peuYcnt être lrom-és dans l'urine à l'examen microscopique. Il.

indiquent une altération rénale dans certaines circonstances, ils

(30)

L'URINE

n'ont pas de signification morbide clans d'autres. Nous ne pou- Yons entrer ici dans de plus longs développements. Il faut savoir aussi que d'autres éléments morphologiques trouvés dans l'urine proYiennent des Yoies urinaires, uretères, vessie, urètre, ou en- core du vagin, chez la femrue. C'est à la séméiologie urinaire de déterminer quelles conclusions on peut tirer de ces diverses constatations pour l'état d'intégrité ou d" altération de la glande rénale.

En résumé, les variations de la composition de l'urine chez l'homme nous renseignent jusqu'à un certain degré sur l'état de nutrition de l' organisn1e, sur les variations de la composition du sang, quelquefois sur l'état d'altérations rénales plus ou moins accentuées. Elles nous renseignent moins bien sur l'état fonc- tionnel des reins, abstraction faite des maladies rénales caracté- risées, qui sont reconnues grâce à l'examen urologique mieux que par tout autre moyen. Aussi l'examen des propriétés phy- siques et chimiques de l'urine est-il in·suffisant pour juger de l'état des fonctions rénales, il faut y joindre encore l'examen de ses propriétés biologiques.

Propriétés biologiques de l'urine. Toxicité urinaire.

Déjà Segalas, Vauquelin, Gaspard, Cl. Bernard avaient abordé l'étude des propriétés biologiques de l'urine, mais c'est au pr Bouchard ( r) que revient le mérite d'avoir posé le~ règles d'une élude systématique de ces propriétés, d'avoir par une très longue série d'expériences tiré des notions très fécondes en patho- logie et en thérapeutique générales et d'avoir créé un Yéritable mouvement scientifique dans cette direction, en montrant le·

ràle du rein dans la sauvegarde del' organisme contre l'intoxica- tion.

En effet, l'organisme n'est pas seulement exposé aux poisons qui peuvent Yenir de dehors et pénétrer son intérieur, il est incessamment sous le coup des poisons produits dans son sein, dans l'intimité de ses tissus. Toutes les substances qui le pénè- trent ou qui le quittent produisent une double action sur les

(1) Cn. BoucuARD. Leçons sur les auto-intoxications. Paris, 1887.

(31)

PROPRIÉTtS BIOLOGIQTJBS

cellules organiques : elles les excitent à l'activité et elles les frappent d'impuissance. Tantôt c' esl le premier effet qui prédo- mine, tantôt le dernier ; cela dépend de la nature de la substance mise en con.Lact avec la cellule, cela dépend aussi de l'état dans lequel se trouve momentanément la cellule. Toutes les substances venues de dehors ou élaborées dans l'organisme mèmc se com- portent donc à l'égard des cellules à la fois comme substances utiles cl nuisible . Elles restent utiles tant que les cellules en ont besoin pour leur nutrition ou leur activité fonctionnelle ; elles deviennent nuisibles dès qu'elles ont été dédoublées, hy- dratées, oxydées, ou, au contraire, synthétisée , déshydratées, réduites par les tissus; elles deviennent encore nuisibles lorsque, impropres à ces mutations intra-organiqucs, elle agissent comme excitant pormanent qui épuise la cellule.

Tout csl ou peut èlre poison pour les cellules, mais certaines substances ont celte propriété à un degré très faible, d'autres, au contraire, sont très toxiques. L'expérimentation seule pouvait nous rcn cigncr à cet égard. S'il est vrai que l'effet toxique dé- pend, en partie, de l'état de la cellule ellc-mème, il est cepen- dant un autre facLeur plus important de cet cfîct toxique, c'est la toxicité de la substance agissanle. ~ous n'avons pas à nous occuper ici de la lm .. icilé des poisons venus du dehors. Celle des poisons produits dans l'organisme nous intéresse davantage. Elle n'est connue que depuis peu de temps. C'c t à )l. le pr Bou- chard, à ~l. le pr Charrin ( 1), c'est tt ce mouvement scien- tifique auquel nous avons fait allusion plus haut que nou sommes redevables de la majeure partie de nos connaissances dans cc domaine. :M. Bouchard a réuni sous quatre chefs les ori- gines mulliplcs des poisons de l'organisme: poisons venant du dehors, avec l'alimentation; poisons provenant des fermentations dans l'estomac et l'inte tin, , éritable laboratoire pour les sub- stances toxique ; poisons qui résullcnt des échanges nutritifs et foncLionnels intracellulaires ; enfm les poisons provenant de la sécrétion biliaire.

Tous ces poisons sont constamment détruits ou transformés en substances moins nocives dans l'organisme mème, ou bien ils sont éliminé . En réalité cc sont les transformations intracellu-

(1) A. CaAnn1N. Poisons de l'urine. Paris, G. Masson.

(32)

3o

laires incessantes qui constituent la vie même des cellules, ql.l.i sont la sauvegarde principale de l'organisme contre l'intoxication:

car toute cellule YiYanLc a un certain pouYoir antitoxique. Ce qui n'est pas fait par l'actiYité des organes et de leurs éléments.

morphologiques est achevé par les émonctoires : les substances.

inattaquables par les cellules sont éliminées de l'organisme.··

Parmi ces émonctoires: poumons, peau, muqueuses, glandes, intestin, reins, ces derniers jouent le ràlc peut-ètre le plus actif,

·inon le plus important. Les reins éliminent clone les substances.

inaptes à participer aux mutations nutritiYcs, partant toxique pour les cellules.

Il s'agit pour nous d' étHclier la toxicité de celte urine qui est le produit de l'élimina lion rénale, cl en particulier la toxicité de- ses parties constiluanlcs.

Comment fait-on celle étude~ JI. Bouchard a choisi le lapin comme réactif; être vivant, mammifère, le.lapin présente ccrtains- arnntages, vis-à-vis d'autres animaux utilisés en médecinc- cxpérimentale. Le lapin est sufüsammcnt résistant aux manipu- lations, sans être lrop insensible aux eITels des substances à étudier. On peul se procurer cet animal en aussi grand nombre qu'il est nécessaire. Il oITre, sur la face dorsale du pavillon de l'oreille, une veine facilement accessible à l'expérimentateur ; la

lcclmique expérimentale elle-même est des plus simples.

Technique de la recherche de la toxicité urinaire.

Comme voie d'introduction dans l'organisme de l'animal réactit J1. Bouchard a choisi la voie sanguine, parce que, de cette façon, les poisons de l'urine vont directement impressionner les cellules.

et produire les phénomènes qu'on veut observer. Il est néces- saire de filtrer l'urine avant de l'injecter dans les veines de l'a- nimal, pour éviter les embolies par les particules solides du dépôt urinaire; il est nécessaire aussi de se mettre à l'abri d'une cause- d'erreur qui résulterait de la pénétration, au cours de l'injection, de l'air atmosphérique dans le courant sanguin. Mais il est inu- lile de ramener l'urine à la température du corps, la température- du laboratoire ( 16 à 20°) n'apportant pas de variations dans la toxicité urinaire. Il est également inutile de neutraliser l'urine, mais il est essentiel cl' employer l'urine fraîche, avant que les fer- mentations ammoniacales aient changé la réaction de ce li- quide.

La vitesse avec laquelle on fait pénétrer le liquide dans les.

(33)

TOXICITÉ URINAIRE

Yeines de l'animal a une certaine importance pour les résultats obtenus. C'est pourquoi il conYient d'adopter une même vitesse pour toutes les expériences, par exemple, 5 centimèlres cubes d'urine par minulc, ou bien, comme le conseille M. Charrin, davantage (par e:\.emple IO centimètres cubes).

Si l'on injecte l'urine en bloc, on peut rechercher la toxi- cité de celte urine mélangée de 24 heures, pour obtenir une moyenne des eITels de l'urine de jour et de nuit; ou bien on peul étudier séparément les propriétés de l'urine du jour et celles de l'urine de la nuil. M. Bouchard a monlré que l'urine du jour est soporifique, c'esl-à-dire que l'organisme produit et élimine dans la journée des substances qui provoquent le sommeil, landis que l'urine de la nuil est conYulsivante.

L'injection de l'urine dans le sang de l'animal a un double but : le premier esl celui de rechercher quelle est l'intensilé du pouvoir toxique de l'urine ; le deuxième celui de connaître les qualités des substances toxiques, les phénomènes qu'elles pro- Yoquent dans l'organisme Yi rnnt.

a) L'intensité du pouvoir toxique se mesure par le coefficient urotoxique~ chiITre abstrait indiquant le rapport de la quantité des urotoxies éliminées à celle nécessaire pour tuer un poids de matière viYanle égal à celui du sujet dont on examine l'urine ( 1).

Ce rapport' est fonction de quatre éléments qu'il est indispensable de connallre: du poids du sujet, de celui de l'animal-réactif, de la quantité d'urine nécessaire pour tuer cei animal et de la quantité d'urine que le sujet émet en 24 heures.

Un exemple permettra de saisir comment on peut fixer le coefficient urotoxique.

Un homme de 60 kilogramrn.es fournit I ,5oo centimètres cubes d'urine par 24 heures ; il faut 100 centimètres cubes de cette urine pour tuer un lapin qui pèse 2 kilogrammes. Si, dans ce cas,

100 centimètres cubes d'urine contiennent de quoi tuer 2 kilo- grammes de matière vivante, I centimètre cube d'urine contient clone de quoi tuer ~ l ilogramme de matière vivante, partant

100

toule l'urine de 24 heures de quoi tuer ~ X 1500 kilogrammes

IOO

(1) L'u1·otoxie s'appelle la quantité de matières toxiques nécessaire pour tuer

1 kilogramme de matière vivante ; le coefficient urofoxique est le nombre ou la fraction d'urotoxies fabriquées en 2!1 heures par 1 kilogramme d'individu.

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