FACULTÉ
DEMÉDECINE
ETDE PHARMACIE DE BORDEAUX
ANNEE 1898-1899 hï° ÎM>
DES AVANTAGES
Tracte fl'Hitet (de Mi) nié
mues FI mm.A mues iras
Dans les Variétés
postérieures
THESE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECI
présentée et soutenue
publiquement
le21 Juillet 1899
PAR
Jean-Joseph-Pline-Catherine PARMENTIER
Né à Asques (Gironde), le 21 Juillet 1872
Examinateurs de la Thèse:■
MM. BOURSIER professeur Président.
PIÉCHAUD professeur...
POUSSON agrégé ) Juges.
CHAVANNAZ agrégé....
Le Candidat répondra aux questions qui lui seront ï'aites sur
les
diverses parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
IMPRIMERIE RU MIDI, P. CASSIGNOL 91 — RUE PORTE-DIJEAUX — 91
1899
Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux
M. DE NABIAS, doyen — M. PITRES, doyen honoraire.
PROFESSEURS
MM. MIGÉ ^
AZAM DUPUY MOUSSOUS
Pro fesseurs honoraires.
i piQOT
Cliniqueinterne
j
PITRESMM.
Médecinelégale Physique
nr . , \ DEMONS. Chimie
Clinique externe
j
LANELONGUE. Histoire naturelle ...Pathologie et théra- Pharmacie peutique générales. YERGELY. Matière
médicale
Thérapeutique ARNOZAN.Médecine expérimen-
Médecineopératoire. MASSE. taie
Clinique d'accouché- Clinique
ophtalmolo-
ments LEFOUR. gique
Anatomie pathologi- Clinique des
maladies
que COYNE.
chirurgicales
des en-Anatomie N. fants
Anatomie générale et Clinique gynécologique histologie V1AULT. Cliniquemédicale des Physiologie JOLYET.
maladies
desenfants
Hygiène LAYET. Chimie
biologique...
AGRÉGÉS El EXERCICE :
skction demédecine (Pathologieinterneet Médecine
MM. CASSAET. | MM. Le DANTEC.
AUCHÉ. | HOBBS.
SABRAZÈS.
MM.
MORACHE.
BERGON1É.
BLAREZ.
GUILLAUD.
FIGUIER.
DE NABIAS.
FERRÉ.
BADAL.
PIECHAUD.
BOURSIER.
A. MOUSSOUS.
DENIGÈS.
SECTION DE CHlRDHGll!
iMM. BINAUD. | Pathologie
externe]
BRAQUEHAYE |CHAVANNAZ.
ETACCOUCHEMENTS IMM.
Accouchements.')
légale.)
CHAMBRE LENT F1EUX.
Anatomie..
Physique.
SECTION DESSCIENCESANATOMlQUliS ET PHYSIOLOGIQUES
IMM. PR1NCETEAU | Physiologie MM. PACHON.
' **
"f CANN1EU. | Histoire naturelle BEILLE.
SECTION DES SCIENCESPHYSIQUES
MM. S1GALAS. I Pharmacie M. BARTHE.
COURS COHPUÉ1IFATA1RFS :
Cliniquedesmaladies cutanées et
syphilitiques
Cliniqqe desmaladies des voiesurinaires
Maladies dularynx, desoreilles etdunez Maladiesmentales
Pathologie interne Pathologie externe Accouchements Chimie
Physiologie Embryologie Pathologie oculaire
Conférenced'Hydrologie etMinéralogie
Le Secrétaire de la Faculté:
MM. DUBREU1LH.
POUSSON.
MOURE.
RÉGIS.
RONDOT.
DENUCÉ.
CHAMBRELENT.
DU POU Y.
PACHON.
CANNIEU.
LAGRANGE.
CARLES.
LEMA1RE.
Pardélibération du 5 août1879, la Faculté aarrêté que les opinions émises dans les
Thèsesqui lui sont présentéesdoivent êtreconsidérées commepropres
à leurs auteurs,
etqu'elle n'entend leurdonner niapprobation ni improbation.
A LA MÉMOIRE DE MON PÈRE — A MA MÈRE
C'est à la mémoire, moncher et regretté père, que
je
veuxdédier
ce travail.
C'est à toi, à les conseils, à ton exemple, (que
je
dois tout cequi
a pu contribuer à faire de moiunhomme.
C'est en mesouvenant que dans les moments
difficiles je
trouve¬raicettepuissancede travail, cette
abnégation,
tous cesprincipes de
hautephilanthropie, qui firentde toiun
des premiers
et undes qjlus
vénérésparmi les concitoyens ;
c'est
en mesouvenantqueje
trouve¬rai toujours le droit chemin dans ladifficile roule que
j'ai résolu de
suivre, sillonnée seulementpar ceuxqui souffrent
etqui m'accorde¬
ront uneconfiancedont
je devrai toujours
memontrer digne
parmonsavoir etpar mon dévouement.
C'est à toi,ma mère chérie, queje devrai la douceuret
la bonté qui
sont lespremières qualités d'un
médecin
;c'est ainsi
que parles
constants sacrifices,parles douces
gâteries,
par tonangélique bonté
tu as su consoler lespetites peines de mon
jeune âge
etréfréner les
ardeurs de mon adolescence.
C'est grâce à loiquejesauraid'une bonne
parole
panseretcalmer
unedouleur.
A vousdeux, mes bien-aimés parents,
je
doisd'avoir
entrevula
véritablevertu.
Je lâcherai de vous imiter.
Merci.
A MONSIEUR LE DOCTEUR
RIVIÈRE
PROFESSEUR AGRÉGÉ A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE BORDEAUX
A MONSIEUR LE DOCTEUR PRINCETEAU
PROFESSEUR AGRÉGÉ A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE BORDEAUX CHEF DES TRAVAUX D'ANATOMIE
CHIRURGIEN DES HOPITAUX
OFFICIER D'ACADÉMIE
'A MONSIEUR LE
DOCTEUR PIÉCHAUD
PROFESSEUR DE CLINIQUE CHIRURGICALE
INFANTILE A LA FACULTÉ
DE MÉDECINE DE BORDEAUX CHIRURGIEN DES HOPITAUX
OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
À mon Président de Thèse
MONSIEUR LE DOCTEUR A.
BOURSIER
PROFESSEUR DE CLINIQUE GYNÉCOLOGIQUE A LA
FACULTÉ
DEMÉDECINE
DE BORDEAUX
CHIRURGIEN DES HOPITAUX
MEMBRE CORRESPONDANT DE LA
SOCIÉTÉ
DE CHIRURGIEOFFICIER D'ACADÉMIE
PRÉFACE
Au terme de nos études
médicales, c'est
unplaisir et un
devoir pour nous
de remercier nos professeurs qui, par un
dévoûment et un zèle
infatigables,
sesont efforcés de nous
fairepartager
leur savoir.
Nous remercieronstout
d'abord M. le professeur Boursier,
qui a
bien voulu
nousfaire l'honneur de présider notre thèse.
C'est sous sa haute
direction
quenousavons commencé nos
études médicales,
c'est
aveclui
quenous avons appris à les
aimer. Son constant
dévouement,
sabonté, son affabilité
alliés à une science
profonde toujours accrue par un tra¬
vail incessant, nous
ont montré dès le début qu'il était l'idéal
vers
lequel devait tendre tous ceux qui aspirent à l'exercice
de notre noble
profession. Nous lui adressons l'hommage
de notrebien
sincère et respectueux attachement.
Nous adressons un hommage
particulier à M. le professeur
Viault qui nous a
toujours accordé sa bienveillante sym¬
pathie.
M. le
professeur agrégé Princeteau nous a toujours aidé
de ses conseils dansnos
débuts, et plus tard dans les études
plus
spéciales
quenous avons entreprises, notamment dans
ce travail. Qu'il nous
permette de le remercier de l'amical
intérêt dontil nous a si
souvent donné la preuve.
M. le
professeur agrégé Rivière nous a initié à l'art des
accouchements, c'est
grâce à
sessavantes leçons, si claires,
si
précises,
que nousavons appris le peu que nous savons;
il nenous a
jamais ménagé ses encouragements; nous lui
adressons l'hommage de
notre profonde gratitude.
M. le
professeur agrégé Sabrazês nous a donné nos pre¬
mièresleçons
d'anatomie pathologique. Nous le remercions
de la sollicitudedontil nous a
toujours entouré.
M. le
professeur agrégé Sigalas
nous adonné
enmaintes
circonstances des marques
d'intérêt. Qu'il veuille bien agréer
l'expressionde notre vive reconnaissance.
M. le professeur
Hirigoyen, chef du service d'accouche¬
ments à la Maternité de
l'hôpital Pellegrin de Bordeaux,
a bien voulu assister à nos expériences et,les renouvelant lui-
même, les a appuyées
de
sahaute sanction et leur
adonné
une valeur à
laquelle
nousn'aurions osé prétendre. Qu'il
veuille bien agréer nos
remerciements
pourl'accueil
quenous avons trouvé
auprès
de lui.Nous remercierons
particulièrement
nosmaîtres dans les hôpitaux
:M. le professeur Picot, M. le professeur Piéchaud,
M. le professeur Démons,
M. le professeur agrégé Villar,
M. leprofesseur Pitres, M.
le professeur Lefour, M. le profes¬
seurArnozan, M. le professeur agrégé
Ghambrelent, M. le
professeuragrégé Fieux;
nosmaîtres de la Faculté
:Mvie
professeur
Bouchard, à la mémoire duquel
nousadressons
un respectueux hommage, M.
le professeur Jolyet, M. le
pro¬fesseur
agrégé
Sellier, M.le professeur agrégé Denucé,
M. le professeur
Morache, M. le professeur Vergel
y,M. le
professeur Lavet.Nous manquerions
à
nosdevoirs, si
nousn'adressions
l'hommage de notregratitude à
M.le
DrGendron,
qui,dans
la construction de l'instrumentque nous présentons ici, ne nous a pas
ménagé
sesconseils éclairés, et
nous atémoigné
une
sympathie dont
nouslui
sommesprofondément
recon¬naissant.
M. Victor Quignon, mécanicien ajusteur
à
la Faculté de Bordeaux, nous a aussi aidé de ses conseils dans la partie techniquede la construction de notre instrument;
nousl'en
remercions vivement.
Etvous, mes chers amis, mes
chers camarades, permettez-
moi de vous adresseren vous
quittant
unamical
adieu; lesbonnes heures passées
ensemble
meseront toujours
unbien
agréablesouvenir,
vousrevoir
merendra toujours heureux.
PLAN DU TRAVAIL
Nous présentons
dans notre travail
unforceps à poignées
articulées et muni d'un tracteur, combinaison
du tracteur
mobile deTarnier et du tracteur fixe d'Hubert
(de Louvain).
1° Ce tracteurétant
susceptible de s'adapter à tout forceps,
nous l'étudieronsdans une
première partie, afin de
nepoint
nous
répéter.
a) Nous
ferons d'abord la critique du tracteur de Tarnier
etnousdirons comment nous avons été
amené à le modifier.
b)
Nous feronsla description de notre tracteur.
c) Nous
conclurons
surles avantages qu'il nous a paru
présenter.
2° Dans une seconde partie, nous
aborderons l'étude de
notre forceps
à poignées mobiles.
a) Nous en ferons
la description
endétail, au point de vue
de son montage et de sa
désinfection.
b)
Nousexaminerons les positions auxquelles il répond
plus spécialement.
c) Les méthodes
employées jusqu'ici pour Taccouchemenf,
par le forceps dans ces
mêmes positions.
d)
Nous exposeronsles avantages
quenotre forceps nous
a semblé offrir dans ces cas.
e)
Nous dresseronsnosconclusions.
Des avantages
du Tracteur d'Hubert (de Louvain
modifié.
Pour qu'un
accouchement
avecapplication de forceps se
fasse dans de bonnes conditions,
il faut
quela tête, empri¬
sonnée par les
cuillers,
setrouve à tous les moments de
l'expulsion
dans
unesituation semblable à celle qu'elle
occuperait
si elle était expulsée
parle muscle utérin agis¬
sant seul et
physiologiquement; et cela,
enexerçant une
force synergique sur
les parois maternelles en contact avec
elle; c'est-à-dire
qu'à
tousles moments de l'accouchement,
le centre de l'ovoïde foetal doit se trouver sur
l'axe de la
filière génitale.
Quand
l'application des cuillers est bien faite, le centre du
volumequ'elles
déterminent correspond
aucentre de l'ovoïde
fœtal, et l'axe des
cuillers
passe par cecentre.
On exerce des tractions : il
s'agit
defaire
progresserla
tête fœtale à travers la filière
génitafe
ensuivant
uneligne
courbe, l'axe de cette
filière, et
enexerçant des tractions sui¬
vantune lignedroite,
l'axe des cuillers.
Au moment où on commence
à
exercer cestractions, la
droite, suivant
laquelle elles sont dirigées, passe suivant l'axe
descuillers etpar le
centre de l'ovoïde fœtal
;elle est tan¬
gente en ce
point à l'axe courbe de la filière génitale. C'est en
ce point
qu'est faite l'application de notre force, c'est ce
point
seul qui doit être considéré.
Or, si à mesure que
la tête descend, suivant l'axe génital,
nous faisonsvarier la direction
de notre force, de telle sorte
que, la
maintenant toujours tangente en son point d'appli-
Par. 2
cation à la courbe génitale, ce
point
occupesuccessivement
tousles points
de cette courbe,
nousaurons résolu le pro¬
blème.
Tel est le raisonnement tenu par
Tarnier lorsqu'il
cons¬truisit ce forceps,qui
fut
undes plus grands titres de gloire,
non seulement de l'illustre
maître, mais de l'École française
tout entière,
puisqu'il fut universellement adopté par tous les
accoucheurs
français et étrangers.
Nous allonsanalyser
le mode de traction
avecle forceps de
Tarnier ; nous
essaierons de démontrer les quelques légers
inconvénients qu'il nous a paru
présenter, et nous dirons
commentnousavons pensé
pouvoir
yremédier,
enappor¬
tant à son tracteur
quelques légères modifications.
L'appareil de traction de Tarnier
secompose essentielle¬
ment de deux
parties
:1° De deux tiges de
traction situées au-dessous de l'œillet
inférieur de chaque
cuiller, où
setrouve foré un trou qui
sert à les fixer. Chacune de ces
tiges
setermine à l'une de
ses extrémitéspar un
bouton arrondi qui vient se loger dans
le trou qui
lui est destiné. A l'autre extrémité se trouve, sur
lebord
supérieur de la tige,
uneencoche qui sert à fixer
le tracteur.
2° Du tracteur
proprement dit, formé de deux tiges métalli¬
ques
réunies
aangle droit par une articulation à pivot : la
tige
horizontale
seterfhine
parune douille, dans laquelle
viennent se loger les
deux encoches qui existent sur le bord
supérieur
des tiges de traction; celles-ci y sont maintenues
à l'aide d'un écrou qui
glisse
surla tige horizontale et dont
l'extrémité vient s'insinuer dans
la douille, au-dessous de
l'extrémitélibre des tiges de
traction.
La tige
verticale s'articule
avec unmanche horizontal sur
lequels'applique la main de l'opérateur.
Grâce à ce tracteur recourbé,
le périnée risque
peud'être
blessé par
les branches de traction qui ne font qu'un angle
léger avec
les branches de préhension.
On peut
tirer dans l'axe des cuillers, puisque l'effort de la
traction se dirige suivant une droiteallant de la poignée du tracteur à l'articulation des tiges de traction à la base des cuillers.
La rotation de la tète peut se faire naturellement grâce à l'articulation de la poignée, puisque la force de traction se résume en une droite allant de l'articulationde cettepoignée
au centre de l'ovoïde fœtal, et que tous lesmouvements sont
possibles, dans un plan perpendiculaire en ce point à la direction de cette force de traction.
Onpeuttoujourstirer suivantl'axe utéro-vaginal ; en effet, à mesure que la tête descend dans ce canal, elle entraîne dans son mouvement les cuillers du
forceps
et les branches depréhension,
partiesrigides;
or, si nousexerçons les trac¬tions suivant une ligne droite, l'axe
utéro-vaginal
étant courbe, à chaque mouvement quela tête effectue danssades¬cente le point
d'application
denotre force,point de tangence,se déplaceen dehors de l'axe
utéro-vaginal,
où il était primi¬tivement situé. Il y a alors une
décomposition
deforces : d'un côté, force donnée par latraction;
d'un autre, force donnée par la résistance des parois maternelles, résistance égale¬ment répartie surle pourtour de la tête fœtale,etqueles trac¬
tions continuées suivant unemêmedroite rendent inégales.
Cette
décomposition
de forcesse traduitpar une résultante droiteimaginaire,
qui est la droite suivant laquelle nous devrionsàcemomentexercernotre traction,etquise traduit objectivement par la nouvelle position des branches de pré¬hension qui ont varié d'un angle égal à l'angle formépar la première position du tracteur, et celle qu'il devrait occuper à ce moment. C'est-à-dire que, si tout d'abord nous avions
un angle A entre nos branches de préhension et notre trac¬
teur situé surle prolongement de l'axe des cuillers, et que les branches de préhension viennent à varier d'unA', nous n'aurons qu'à fairevarier notre tracteur d'un angle A' pour tirer suivant la résultante donnée ; autrement dit, pour tirer toujours suivant l'axe
utéro-vaginal,
il suffit de maintenir toujours un mêmeécartdonnéentre lesbranches detraction- 20 —
et lesbranches
de préhension qui servent ainsi d'aiguilles
indicatrices.
L'appareil de traction de Tarnier, ainsi compris, est théori¬
quement le plus sûr, puisque, grâce à lui, on peut guider
mécaniquement la tète fœtale. Est-il véritablement pratique?
Assurément, son
succès l'atteste; nous avons cependant
relevé quelques
inconvénients que nous allons signaler.
Si l'on considère, en
effet,
quele forceps est un instrument
qui,
surtout dans les campagnes, est appelé à être manié par
des mains
forcément
peuhabituées, puisque les médecins
ne sont
appelés
querarement et seulement dans les cas dif¬
ficiles, si l'on
considère, d'autre part, que l'extraction du
fœtusdoitêtre
rapide, puisque souvent sa vie dépend de la
rapidité de l'accouchement, on conviendra avec nous qu'un
forceps
doit être aussi commode et aussi maniable que pos¬
sible.
L'articulation du
tracteur et des branches de traction dans
le forceps
de Tarnier est peu commode pour une personne
énervéeou peu
habituée à son maniemeut.
La
présence des quatre branches de traction et de préhen¬
sion
paraît embarrassante.
L'écartement, si
minime soit-il, qui existe entre les bran¬
ches de
préhension et de traction, est souvent gênant, sur¬
toutdansles
applications
audétroit supérieur, où le manche
du forceps
vient buter contre la commissure postérieure
de la vulve; les
branches de traction, au maximum de leur
écartement en ce
point, ont pu occasionner souvent des
éraillures,
quelquefois même des déchirures du périnée.
L'articulation du
tracteur
surles branches d'articulation
n'est pas
absolument rigide, elle laisse certains mouvements
de latéralité
qui permettent de tirer dans des plans obliques,
par
rapport
auplan médian antéro-postérieur du forceps,
par
conséquent en dehors de l'axe du volume déterminé par
les cuillers; et
cela, à l'insu de l'accoucheur, puisque l'angle
formé par
les tiges de préhension et de traction n'a point
varié.
— 21 —
Les poignées
du forceps de Tarnier sont lourdes
;n'étant
point soutenues,
elles forment
unlevier où la résistance
setrouve sur la tête fœtale;
elles
créent,de
cefait,
unenouvelle
force qui
tend à vicier la résultante des forces exercées
parla traction et les résistances maternelles, force qui ne peut
être vaincuequ'au
prix de tractions plus énergiques
sur un pointopposé du canal utéro-vaginal.
Telles sont les quelques
objections
que nous croyons pou¬voir faireà l'appareil de
traction de Tarnier, bien légères
sansdoute, maispeut-être
suffisantes
pouravoir fait préférer
à quelques
accoucheurs le forceps de Levret, qui paraît plus
simple.
Nous avons pensé que,
dans
un nouveautracteur,
ces quelquesinconvénients pourraient être évités, tout
encon¬
servant les avantages de
celui de Tarnier
; nous avonscher¬
ché à faire un instrumentsimple,
maniable, facilement
asep- tisable, pouvants'adapter
surtous les forceps. Voici la des¬
cription de
celui
que nous avonsconstruit
:Notre tracteur procède
du tracteur rigide d'Hubert (de
Louvain), que nous avonsmobilisé à
sabase.
Pour la commodité de son emploi, nous
l'avons divisé
en deux parties: unepartie fixe, vissée
endessous de la grande
articulation de la branche gauche du forceps, une
partie
mobile, le tracteur proprementdit.
Si nous considérons dans un forceps de Levret, par exem¬
ple, la partie du
manche gauche
surlaquelle est fixée la
grande vis articulaire
(PL 1, fig. 1;,
nous voyonsqu'elle pré¬
sente une face supérieure
plane,
surlaquelle est fixe la vis
avec sa tête
(1)
et uneface inférieure (2), plane également,
sous laquelle vient
saillir plus
oumoins la pointe de la
grande vis articulaire
(3), suivant
quecette vis est plus
ou moins serrée.(Voir fig.,
p.22.)
Si maintenant nous considérons le forceps articulé, nous voyons que cette vis
articulaire
ne setrouve point
surle
plan médian
antéro-postérieur du forceps.
La partie
fixe
de notretracteur (fig. 2)
se compose :d'une
platine
(4) maintenue fixée à la face inférieure de la branche
gauche du forceps par unesérie de vis (5). Cette platine,
creuse en son centre etexcentriquement pour
loger l'extré¬
mité de la grande vis articulaire, est
surmontée d'une partie
coniquecreuse formantcapuchon destinée à loger la vis
ar¬ticulaire et continuée par un tube creux
destiné à loger le
tracteurproprement dit. Ce
tube
creuxporte à
sonextrémité
etsur un de ses côtés un orifice
(7) destiné à loger et à fixer
un bouton
(10)
situé surla seconde partie du tracteur.
La seconde partie du tracteur, tracteur
proprement dit,
se composeelle-même de trois parties
:Un tube rigide
(9).
Un étrier mobile porteur
d'une aiguille (15, 17, 12).
Une
poignée (19).
Le tube rigide (9),
légèrement cintré suivant le plan mé¬
dian antéro-postérieur
du forceps, ainsi
quele tracteur fixe
de Hubert (de
Louvain),
porteà
sapartie supérieure le bou¬
ton
(10) qui
estdestiné à le fixer et dont
nous avonsparlé
plus haut.Il porte en son milieu et sur ses
faces latérales
unautre
bouton(11) destiné à
servir d'index
pourla position à donner
à l'aiguille (12; et
à l'étrier (15, 17)
surlequel elle est fixée.
Il porte en outreà sa
base
et surchacune de
sesfaces laté¬
rales deux petits cylindres
(14) destinés à servir de
moyeu à l'anneau articulaire(13)
del'étrier mobile.
L'étriermobile secompose
d'une fourche (15, 16) terminée
à chacune deses extrémités par un anneau
(13) mobile
au¬tour du moyeu
(14)
et porteurd'une aiguille (12) destinée à
nous indiquerdans quelle
situation
nousdevons mettre l'é¬
trier pour exercerles tractions. La
courbe formée
parles
deux branches 15 et 16porte en sonsommet,
et dans le plan
qu'elle détermine, un tuberigide (17) à l'extrémité duquel
vient s'articuler une poignée
(18) fixée
par unevis (19) et
mo¬bile dans le plan
perpendiculaire
autube rigide (17).
Pour fixer le tracteur sur le tube destiné à le recevoir, il suffit de faire
pénétrer l'extrémité supérieure du tracteur
dans lapartiecreuse (8) du tube destiné à le loger, de telle sorte que le bouton
(10) puisse pénétrer
dans l'orifice(9).
On fait alors tourner le tracteur de droite à gaucbe, et suivantson axe,
jusqu'à
ce quele bouton(10)
l'arrêtedans son mou¬vementde rotation. Le tracteur est alors fixé dans le plan
médian antéro-postérieurdu forceps.
Supposons maintenant notre tracteur fixésur un
forceps,
etvoyonss'il offreles mêmes avantages que le tracteur de Tarnier, c'est-à-dire:
S'il permet de tirer dans l'axe des cuillers.
S'il laisse la tête fœtale mobile, et si à mesure que celte tête descend on peut aiguiller le sens de la traction.
S'il permet la rotation naturelle de
ia
tête.Reportons-nous
aux figures3 et 4.La figure 3 nous représente un forceps de Tarnier, intro¬
duit dons le canal utéro-vaginal. L'application du
forceps
est telle que le tracteur étant situé dans la position représen¬
tée dans la figure 3, la force de traction se dirige suivant une droit a cl' qui passe par l'axe des cuillers.
Si nous considérons que le centre de l'ovoïde fœtal se trouve dans l'axe de la filière génitale, étant donné que nous tirons suivant une droite a a' perpendiculaire au milieu de la droite qui joint le pubis au promontoire b b, le centre de cet ovoïde devra se trouver à l'intersection des droitesaa' et b b, et, en ce point, nous tirerons suivant l'axe delà filière. Grâce à la mobilité du tracteur au point 2, la position du forceps n'est pas solidaire de la position du tracteur, etle centre de la tête fœtale dans sa descente pourra s'écarter librement de lu droite a a\ la tête entraînerale
forceps
dansson mouvement, fait qui se traduira par une variation de l'angle existant entre le tracteur et les manches du
forceps.
Faisant alors varier la position du tracteur, nous revenons à
l'angle
primitif, et à ce moment nous recommençons à tirer dons l'axe de la filièregénitale.Reportons-nous maintenant à lafigure4, qui représenteun
forceps
situé exactement dans les mêmes conditions que celui représenté dans la figure 3.- 24 -
Notre tracteury est
adapté.
Nous avons la main sur la
poignée, et
nousexerçons des
tractions. Grâce à la mobilité
de rétrier (l)sur lequelest fixé
la
poignée, la droite suivant laquelle se dirige la force exer¬
cée par notre
traction part du point d'articulation (2) de
rétrier pour
aller aboutir, comme dans la figure 3, au centre
del'ovoïdefœtal, situé
à l'intersection des droites a a' et b b'.
Nos tractions s'exercentdonc
à
cemoment suivant l'axe des
cuillers.
La tète fœtale a la môme
mobilité
quelorsqu'on tire avec
le tracteur de Tarnier; en
effet, la position du forceps est
absolument
indépendante de celle de notre main, grâce à
l'articulation
(2); elle n'en serait dépendante qu'au moment
où notre
poignée et l'étrier mobile seraient situés sur le pro¬
longement
de la droite
aa\ ainsi que c'est figuré, mol
d'ailleurs, en D, dans
la figure 4(1); mais, grâce à l'aiguille
fixée sur l'anneau articulaire
(2),
noussommes averti de
tous les mouvements que
fait l'étrier, et rien ne nous est
plus
facile
quede le maintenir dans la position voulue.
Ainsi que nous
l'avons dit plus liant, la poignée est mobile
dans le plan
perpendiculaire à la tige de l'étrier; rien ne
s'opposera
donc à
ce queles manches tournent autour de la
droite a cC devenue un côté
de l'angle droit d'un triangle
rectangle
engendrant
uncône, les manches du forceps re¬
présentant l'hypoténuse. La rotation de la tête sera donc
absolument
indépendante des tractions.
Nousavons les mêmes avantages
qu'avec le tracteur de
Tarnier :
Nous pouvons
tirer dans l'axe des cuillers
.La tête fœtale reste mobile.
Nous pouvons
aiguiller le
sensde la traction.
La rotationde la tête peut
s'effectuer naturellement.
Nous croyons ne pas en
avoir les inconvénients : notre
tracteurest plus
maniable, moins compliqué, moins embar-
(4) Voir àla fin de notre
travail la Table des figures pour leur explication,
page42.
— 25 —
rassant, et surtout beaucoup plus facilement montable et démontable que le tracteur de Tarnier.
Le point
où
il estfixé étanttoujours
en dehors de la vulve,il ne peut jamais occasionner de blessures.
Notre tracteur étant absolument rigide dansleplan médian antéro-postérieur du forceps,
les tractions
ne peuvent pass'exercer dans des plans obliques.
Notre tracteur présente encore un avantage.
Dans le forceps de Tarnier, les tractions ne peuvent tou¬
jours se faire exactement suivant l'axe utéro-vaginal; on cherche à maintenir égal un angle donné entre les branches de préhension et les
branches
detraction
; mais cet anglene peut être toujours ainsi maintenu,il
y a forcément desvariations en dehorsou en dedans, qui, si minimes soient- elles, suffisent à faire varier la direction que l'on cherche à donner à la force de traction. Avec notre tracteur, il ne peut
enêtre ainsi; la direction de la force de traction partant tou¬
jours de l'anneau mobile de l'étrier, l'angle formé par la
direction de cette force et les branches du forceps est tou¬
jours égal, puisqu'il a
toujours
une mesureégale, la
partiefixe de notre tracteur.
Pour honorer la mémoire du célèbreet modeste praticien dont les travaux ont inspiré le forceps moderne, nous donnerons à notre tracteur le nom de tracteur d'Hubert modifié.
CONCLUSIONS
1° Le tracteur d'Hubert modifié permet d'opérer des trac¬
tions. toujours dans l'axe utéro-vaginal;
2°Avec ce tracteur, il estimpossible de tirer en
dehors
decetaxe;
3° Ce tracteur est plus maniable, plus
facilement montable
et démontable que le tracteur de Tarnier;
4° Etant toujours situé
complètement
en dehorsde la
vulve, il ne peut en aucun cas
blesser les parties mater¬
nelles.
Des
avantages d'un forceps à branches
mobiles dans les variétéspostérieures.
Lorsqu'on fait une application de forceps sur une tête en
position occipito-sacrée, et qu'on la ramène en occipito- pubienne, au moment où l'occiput est ramené sous lepubis,
la concavité des cuillers regardant la concavité sacrée, et les tractions étant difficiles par suite de l'abaissement des manches qui touchent presque la commissure postérieure
de la vulve, on désarticule le forceps et on fait une seconde application.
Lorsque, dans l'excavation, on fait une application de for¬
ceps sur une tête en variété postérieure, le forceps, suivant la têtedans sa rotation, se trouve mal
placé
au moment oùl'occiput
est ramené sous le pubis ; on se trouve dans les mêmes conditions que précédemment, et dans ce cas encore on fait généralement une double application.Dans ces divers cas, le forceps à branches mobiles permet de faire l'extraction avec une seuleapplication de forceps.
Diverses objections nous ont été faites au sujet de cet instrument. Nous n'essaierons pas pour le moment de les discuter.
Nous commencerons par en donner la description, en
expliquer
le maniement; nous exposerons les expériences que nous avons faites ; nous discuterons ensuite les objec¬tions que l'on nous a adressées : puis, après un parallèle
entre les applications avec le forceps de Tarnier et avec le notre danslesvariétéspostérieures, nous dresserons nos conclusions.
— 28 —
Le forceps à
branches mobiles a pour but de faciliter les
tractions, grâce
à l'inclinaison variable que l'on peut donner
auxmanches par
rapport
auxcuillers. Ce forceps se com¬
pose
de deux branches articulées entre elles par une grande
visarticulaire.
Par rapport aux
cuillers, qui restent immobiles, les man¬
ches
peuvent être mobiles ou fixés dans le plan médian
antéro-postérieur du forceps.
Ils
peuvent être fixes dons trois positions.
Première
position.
—Les cuillers sont inclinées par rap¬
port aux
manches : la branche gauche étant regardée sur sa
face interne, la
cuiller est inclinée à droite par rapport aux
manches. Les
courbures céphaliques sont les mêmes que
dans le forceps
de Tarnier.
Deuxième
position.
—Les cuillers sont situées sur le pro¬
longement
de Taxe des manches. Nous avons un forceps
droit.
Troisième
position.
—Les cuillers sont inclinées par rap¬
portaux
manches ; la branche gauche étant regardée sur sa
face interne, la
cuiller est inclinée à gauche par rapport au
manche. Les
courbures céphaliques sont inversées.
Au niveau de
l'articulation qui permet la mobilité des
manches par
rapport
auxcuillers, on observe sur les faces
de chaque
branche
unelégère coudure en baïonnette. Cette
coudure, qui ne
nuit
enaucune façon à l'introduction des
branches, a été
donnée afin de maintenir le parallélisme
entre ces
articulations (manches, cuillers) au]moment où les
cuillers
embrassent la tête fœtale. C'est grâce à ce paral¬
lélisme que
les manches peuvent être mobilisés sans amener
de
déplacement dans la position donnée aux cuillers.
On peut
adapter à notre forceps un tracteur analogue à
celui que nous avons
décrit dans la première partie de notre
ouvrage
(Pl. 2, fig. 9.)
Les manches
sont munis, au-dessous de la grande vis
articulaire, d'une
vis de pression (Pl. 2, fig. 5, n° 12) destinée
à maintenirla
préhension de la tête par les cuillers lorsqu'on
abandonne les manches pour se
servir du tracteur. Cette vis
est semblable à cellequ'on observe sur
le forceps deTarnier.
Chaque
branche (Pl. 2, fig. 5)
se compose : D'un manche(11, 15);
D'un verrou articulaire
(8);
D'une platine
articulaire (2)
; D'une cuiller(1).
La figure 5 représente
la branche gauche.
La figure 6
représente la branche droite.
Le manche du forceps,
semblable à celui de Tarnier, jusqu'à
1centimètre environ au-dessus de la grande articu¬
lation, a été coupé au niveau
de
soninsertion
surla cuiller.
Il se termine en cepoint par un
disque (Pl. 2, fig. 7,
n°6). De
ce manche, on a enlevé, sur la face interne, une
épaisseur
égale à l'épaisseurde la platine (fig. 7,
n°21)
que nousdécri¬
rons tout à l'heure. Sur la
partie ainsi mise à
nu aété
creusée une rainure (fig. 7, n°
9) destinée à loger
un verrou (fig. 7, n°17).L'extrémité inférieure de cette rainure
commu¬nique avec la face
supérieure du manche droit, la face infé¬
rieure du manche gauche
(fig.
5, n°8, fig. 6,
n°6),
par une ouverture (fig. 7, n°12) destinée à loger l'extrémité du
verrouet son bouton terminal
(fig.
7, n°17); l'extrémité supérieure
communique avec uneboîte articulaire située à l'extrémité
supérieure du
manche. Sur le côté du manche
setrouve
uncrochet
(fig.
5, no 5,fig. 7,
n°10) destiné à maintenir et à fixer
la platine articulaire. La
partie supérieure du manche
aété
fraisée et présente un
disque formant la face inférieure
d'une boîte articulaire (fig. 7, n°
6;;
sur cedisque viendra
se loger la cuiller (fig. 7, n°1).
Aucentre de
cedisque est placé
un crochet articulaire
(fig.
7, n°5) destiné à maintenir la
cuiller
(1)
et laplatine (21).
Le verrou articulaire est formé par une tige
(16) carrée,
coudée à son extrémitéinférieure et terminéeparun bouton.
La platine
articulaire est formée
par unelame d'acier
s'ajustant surla
face (10) du manche,sa partie inférieure est
terminée par une
poussette qui sert à la mobiliser; sa partie
- 30 —
supérieure
estterminée
par undisque (fîg. 7,
n°20) sembla¬
ble au disque
terminal du manche;
cedisque est percé
enson centre, et
perpendiculairement
augrand
axede la
platine,d'un orifice (19) destiné à faire
passerla tète du
crochetarticulaire
(5) situé
surle manche.
La cuiller du forceps à
manches mobiles est droite, elle
présenteà considérer
: unepartie inférieure, formée par un
disque(fîg.
7, n°4) de même dimension
quele disque termi¬
nal du manche. Ce disque présente sur son
bord inférieur
trois échancrures
(d) destinées à loger l'extrémité supérieure
du verrou articulaire. Ce disque présente en
outre,
en son centre, un orifice(3), mal figuré dans notre planche, à grand
axesitué suivant le grand axe de
la cuiller,
etdestiné à faire
passer
la tète du crochet articulaire (6) situé
surle manche.
La partie
supérieure de la cuiller est formée
par unesurface ovoïde cintrée et fenêtrée. Les deux côtés
de la fenê¬
tre ainsi forméesont inégalement
cintrés, afin de permettre
une meilleure adaptation sur
la tète fœtale.
Maintenant que nous avons
étudié séparément les parties
constituantes de la branche, voyons
comment
onles ajuste
entreelles.
Après avoir pris le manche du forceps (fîg. 8, nn 7), nous
introduisons le verrou articulaire(4), dans sa
rainure (6);
nous prenons
ensuite la cuiller,
nousmettons
songrand
axe dans le prolongement
du grand
axedu manche, et
nous faisons passerla tète du crochet articulaire du manche (flg.
7, n°5), dans l'orifice pratiqué à la partie inférieure de
la cuiller
(mal figuré, flg. 7,
n°4). Pour maintenir le tout,
nous
plaçons la platine (flg. 2,
n°8) à angle droit, de façon à
faire passer
la tète du crochet articulaire (flg. 7,
no5) dans
l'orifice pratiqué
à l'extrémité supérieure de la platine (flg. 7,
n°
19); cela fait,
nousfaisons tourner la platine qui forme
ressort, de façon
à la
ramenerdans l'axe du manche; dans
ce mouvement, ellevient se placer sous
le crochet situé
sur le manche(flg.
8, n°5); les mouvements de latéralité sont,
en outre,empêchés
parla présence d'un petit bouton placé
au-— 31 -
dessous de la poussette
(fig.
7, n°22),
qui vient seloger dansune cupule située sur le manche et destinée à le recevoir
(fig.
7, n° 13). Nous avons alors les branches telles qu'ellesnous sont
représentées
sur leurs faces externe et interne (fig. 6 et5).
Les cuillers peuvent en ce moment tourner autour du crochet articulaire(fig. 5, no4); lesextrémités supérieuresdu manche et de la platine forment dans l'articulation deux joues, entre lesquelles le
disque
articulaire delà cuillerjoue librement.Pour fixer la cuiller il suffit de faire glisser le bouton qui termine l'extrémité inférieure du tracteur (fig. 5, n°
8);
l'ex¬trémité supérieurede celui-ci vients'engagerdans les échan-
crures situées à la partie inférieure de la cuiller (fig. 7,
cl),
et les fixe dans une des trois positions plus haut décrites.
La figure 9 représente notre forceps : les deux branches sontarticulées; la vis de pressionestserrée; le tracteur, sur la description duquel nous ne reviendrons pas, est adapté
et permet de tirer suivant Taxe des cuillers a a.
Nous avons pris les divers plans du forceps de Tarnier;
nous avons décrit dans ces plans la forme des manches et des cuillers de notre
forceps;
les cuillers, les manches, l'arti¬culation qui les réunit, ont été ainsi calculés d'une façon
telle que,
lorsque
nos cuillers ont été orientéescomme celles d'unforceps
bicourbe, les courbures céphaliques de notreforceps
sont les mêmes que celles du forceps de Tarnier. 11 résulte de cefait que lorsque nos cuillers sontfixées dans la même position que les cuillers du forceps de Tarnier, nous pourrons faire un accouchement aussi bien qu'avec ce for¬ceps.
Nous avons dit, au débutde notre travail,que nous avions introduit une articulation dans les manches, en vue de l'ac¬
couchement dans les variétés postérieures; avant de décrire les services que notre instrument nous paraîtsusceptible de rendre dans ces variétés, nous croyons devoir répondre à quelques objections.
On nous a ditque notre forceps
était
uninstrument
propre à faire seulement des exercices de mannequin, parce que : 1° La position occipito-sacréen'était
jamais un cas de dys- tocie, et que l'accouchement pouvait toujoursêtre fait dans
cette position ;
2° Qu'ilétaittoujourspossible de
réduire
entransversale,
etmêmeenantérieure, uneposition
postérieure.
Nous ne saurions réfuter absolument cesobjections, il est certain que, pour des accoucheurs très expérimentés, ces différentes manœuvres sont toujours chose facile; mais, malheureusement, tous les médecins ne sont pas desaccou¬
cheurs expérimentés, la plupart n'ont point l'occasion de s'exercerjournellementet
d'acquérir
cette délicatesse et cette sûreté de main auxquelles peuvent seuls aspirer ceux quiont fait de l'art des accouchements une
spécialité.
Tous les médecins sont cependant appelés
à
fairedes
accouchements.
Nous parlions dans la
première
partie de notrethèse
des médecins de campagne appelés seulement et souvent troptard
danslescasdifflciles;
cesontceux-làsurtoutqui
sont intéressants,praticiens modestes quidoivent
êtreuniversels; et, en cherchant à simplifier pour euxles manœuvres d'une intervention, nous croyonsavoir fait œuvre méritoire.D'autre part, la position occipito-sacrée n'est-ellejamais un cas de
dystocie?
Doit-on toujours et systématiquement chercher par tous les moyens
à
réduire les variétés postérieures en transver¬sales?
Considérons ce que disent les grands maîtres classiques,
les Ribemont-Dessaigne, les Farabeuf, les Varnier, les Auvard, tous ceux enfin, qui par leurs travaux, font loi aujourd'hui en
matière d'obstétrique.
Position
occipito-sacrée.
— « Dansle
casoù la rotation de
l'occiput s'estfaite
enarrière, le manuel opératoire diffère
peu pour
l'application des cuillers et l'orientation à donner
aux manches de celui que nous avons
décrit dans
lavariété
- 33 —
directe ou
occipito-pubienne...
Il faut toutefois se rappelerque
lorsque
leforceps
est ainsiappliqué
surla tête face enavant, le bord concave des cuillers regarde la face et non
l'occiput,
la prise n'est pas tout à fait régulière par rapport à la tête fœtale, et l'instrument ainsi appliqué a besoin d'être manié avec prudence... L'extraction du fœtus peut être faite de deux manières différentes :» En ramenant
l'occiput
au-dessous de lasymphyse
pu¬bienne...
» En
dégageant l'occiput
en arrière...« En
dégageant
enoccipito-pubienne lorsque
le grand mou¬vement de rotation estaccompli, le bordconcave des cuillers esta l'envers par rapportau
bassin;
deuxconduites peuvent alorsêtre tenues :» 1° On peut
dégager
la tète,leforceps
restant ainsi double¬ment mal
appliqué...
» 2o Si l'onéprouve une certaine
résistance,
il estpréférable de désarticulerl'instrument...,
on fait une nouvelle applica¬tion de
forceps,
mais alorsrégulière,
sur la tète enoccipito-
pubienne.Dégagement
enoccipito-sacrée.—
» Lorsque la tête n'estpasvolumineuse,
ilestpossible de ladégager
enoccipito-sacrée»
(Riremont-Dessaigne,
Précisd'obstétrique).
«
Exceptionnellement,
la rotation se fait à rebours, l'occi¬put recule au lieu
d'avancer,
et se tourne directement enarrière dans la concavité
sacro-coccvgienne,
et ledégage¬
ment se fait en position occipito-sacrée. Ce seul fait que
l'occiput
tourne dans le mauvais sens doit vous inciter à intervenirimmédiatemen t.» Presque toujoursdans ce casl'accouchementse termine
spontanément,
sansdommages
notables pour la mère, ni pourl'enfant,
mais enfin il n'en est pas toujours ainsi »(Farabeuf et Varnier, Introduction à l'étude
clinique
des accouchements).«•L'extraction peut se faire de deux façons, soiten
occipito- pubiennê, après
avoirimprimé
à la tète un moment de rota-Par. 3