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Réponses aux questions sur les polycopiés à travailler en amont du cours

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Academic year: 2022

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Réponses aux questions sur les polycopiés à travailler en amont du cours

Pourquoi la 1ère vague d'enclosure au 16ème siècle nécessite-t-elle la reprise des terres communales aux plus pauvres ?

Pourquoi, pour Polanyi, le capitalisme libéral est à l'origine de la montée des fascismes en Europe ?

Pourquoi est-ce que Schumpeter affirme que la croissance n'est pas un phénomène simplement quantitatif ?

Comment Herbert Simon remet-il en cause la rationalité substantive des néoclassiques ? Insinue-t-il que les individus n'ont en fait pas les capacités nécessaires pour faire des calculs coûts-avantages ?

D’autres questions ?

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Retour sur l’analyse de Karl Marx

Rappels avant de poursuivre la présentation de l’analyse de K. Marx

Ambition de Marx : expliquer scientifiquement le capitalisme pour accélérer la révolte prolétaire

Cette analyse scientifique reprend des éléments caractéristiques de l’analyse des classiques La théorie de la valeur travail

La loi de la baisse tendancielle du taux de profit

Mais Marx reproche aux classiques de légitimer le rapport d’exploitation en vigueur dans la société capitaliste en faisant du profit un revenu légitime.

Marx remplace ainsi la théorie de la valeur-travail de Ricardo par une théorie de la valeur-travail exploité et montre que la baisse tendancielle du taux de profit va conduire à la mort du capitalisme.

L’analyse de Marx repose sur la formation de la plus-value

La plus-value est la différence entre la valeur de la marchandise fabriquée et la valeur des facteurs nécessaires à sa production. Ces facteurs de production, Marx les appelle :

- le capital constant : capital fixe et consommations intermédiaires - le capital variable : salaires versés aux prolétaires.

Or pour Marx seul le travail crée de la valeur : la plus-value vient de la différence entre la valeur d’usage du travail (valeur créée par le travail lors de la production) et la valeur d’échange du travail (ce que paient les capitalistes pour acheter la force de travail). Exemple :

Faisons l’hypothèse qu’un travailleur payé 10 francs par jour produise 15 francs de valeur lors de sa journée de travail. Ce capitaliste produit avec 10 travailleurs et 20 francs de capital constant. Sa plus-value sera alors de 50 francs : il avance 10X10 + 20 francs de capital et récupère 10X15 + 20 francs. Ou, plus simplement il extorque 5 francs de sur travail à chaque travailleur ce qui lui rapporte au total 50 francs car il emploie 10 travailleurs.

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Suite de la présentation de l’analyse marxiste

Marx rejette également l’approche dichotomique de la monnaie des classiques

Le but des capitalistes n’est pas de gagner de l’argent pour le dépenser (logique M-A-M mise en évidence par la loi de Say) mais de dépenser de l’argent pour en gagner davantage (logique A-M-A’ avec A < A’).

Concrètement, les capitalistes vont utiliser la monnaie qu’ils possèdent pour acheter des moyens de production (capital constant et capital variable) qui leur permettront de produire des marchandises.

Et c’est par amour de l’argent (et d’en avoir toujours plus) que les capitalistes produisent toujours plus et pour ce faire investissent, c’est-à-dire accumulent du capital constant.

La monnaie n’est pas neutre au sens où elle est l’enjeu d’un rapport de production typique du capitalisme et qu’elle se concentre entre les mains des capitalistes.

Cet amour de l’argent permet de comprendre le fonctionnement du capitalisme

Pour faire plus d’argent avec une quantité d’argent donnée, il faut qu’il existe dans la société un rapport social particulier qui est celui de l’exploitation. Concrètement, les capitalistes paient moins cher la force de travail que la richesse que cette force de travail leur rapporte. C’est ainsi qu’ils réalisent une plus-value : ils s’accaparent une partie de la richesse créée par le travail en ne la reversant pas sous forme de salaire.

Ainsi A-M-A’ n’est rien d’autres que (c + v) – M – (c + v) + plus-value

Cette exploitation n’est possible qu’en raison de la propriété privée des moyens de production :

- ceux qui ne possèdent pas de moyens de production, sont obligés de vendre leur force de travail pour vivre, renonçant ainsi au fruit de leur travail

- les capitalistes peuvent en effet, en ayant acheté cette force de travail, s’accaparer l’ensemble de la marchandise qu’elle a permis de réaliser et une partie de la valeur créée par le travail.

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Cette analyse de la nature du capitalisme permet à Marx de le distinguer de l’économie de marché Le capitalisme repose sur la propriété privée, des moyens de production notamment, mais aussi sur le salariat.

Autrement dit dans le système capitaliste le travail est une marchandise.

Une économie de marché est seulement une économie où les hommes satisfont l’essentiel de leurs besoins en se procurant des biens et services sur des marchés. Une société composée d’artisans propriétaires de leurs moyens de production peut ainsi être une économie de marché mais pas une économise capitaliste, la force de travail n’étant pas une marchandise.

Marx explique la récurrence des crises économiques

Les crises économiques (crise moderne de surproduction) sont le résultat de la suraccumulation du capital.

L’investissement permet en effet à la production d’augmenter mais pas aux revenus de ceux qui seraient susceptible de l’acheter. En effet l’investissement a pour seul objectif d’augmenter la plus-value et ainsi de continuer à investir (« accumulez, accumulez, c’est la loi et les prophètes ») et non d’augmenter la rémunération du travail qui impliquerait à l’inverse une baisse de la plus-value.

Les crises de surproduction vont alors conduire à un arrêt de l’investissement, à la faillite d’entreprises et au développement du chômage. Ces deux derniers éléments permettront aux capitalistes qui n’ont pas fait faillite d’acheter les moyens de production à un prix plus faible et de faire de nouveau un profit suffisant pour relancer un processus d’accumulation du capital.

Marx propose ainsi une analyse endogène du cycle Juglar alternative à celle proposée par Juglar lui-même.

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Marx prédit la mort du capitalisme

Le raisonnement proposé par Marx est le suivant :

1. Pour augmenter leur plus-value, les capitalistes investissent toujours plus 2. Mais l’accumulation du capital conduit à la baisse du taux de profit

3. Pour lutter contre cette baisse tendancielle du taux de profit les capitalistes vont chercher à augmenter la plus- value ce qui va conduire à une révolte du prolétariat.

Voyons le raisonnement en reprenant notre exemple chiffré :

Période 1 Période 2 Période 3

Capital constant (c) 20 francs 40 francs 120 francs

Capital variable (v) 10X10 = 100 francs 15X10 = 150 francs 30X10 = 300 francs

Plus-value 10X5 = 50 francs 15X5 = 75 francs 30X5 = 150 francs

Cet exemple montre bien que ce capitalisme augmente sa plus-value en accumulant du capital.

Mais il montre aussi qu’en accumulant du capital, le taux de profit diminue.

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L’accumulation du capital conduit à une baisse du taux de profit

Période 1 Période 2 Période 3

Capital constant (c) 20 francs 40 francs 120 francs

Capital variable (v) 10X10 = 100 francs 15X10 = 150 francs 30X10 = 300 francs

Plus-value 10X5 = 50 francs 15X5 = 75 francs 30X5 = 150 francs

Taux de profit

= Pl/(c+v)

= (pl/v)/(c/v +1)

50/(20+100) = 42 % 75/(40+150) = 39 % 150/(120+300) = 36 %

La baisse du taux de profit vient du fait que le taux de plus-value (pl/v) est resté constant (50/100=75/150=150/300) alors que la composition organique du capital a augmenté (elle est passée de 20/100 à 40/150 et à 120/300). Économiquement cela s’explique par le fait qu’utiliser davantage de capital constant dans la combinaison productive n’augmente pas la richesse créée puisque seul le travail crée de la richesse supplémentaire.

Que vont faire les capitalistes pour lutter contre cette baisse de leur taux de profit ? Deux solutions s’offrent à eux :

- augmenter la plus-value absolue (pl) en allongeant la journée de travail sans augmenter le salaire journalier - augmenter la plus-value relative (pl/v) en diminuant v soit le salaire versé à chaque travailleur ce qui est possible en cas de crise et quand il y a du progrès technique dans la production de biens de subsistance ou des importations de ces biens produits moins chers à l’étranger.

À mesure que les capitalistes vont chercher à augmenter le degré d’exploitation en augmentant la journée de travail et/ou en baissant le salaire journalier, les prolétaires vont se rendre compte qu’ils sont exploités et se révolter contre les capitalistes pour supprimer ce qui explique leur exploitation à savoir la propriété privée des moyens de production.

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Autre manière d’expliquer le mécanisme en jeu : pour augmenter leur taux de profit qui diminue avec l’accumulation du capital, les capitalistes vont profiter des crises pour réduire la rémunération du travail, ce qui est possible avec le développement d’une « armée industrielle de réserve » soit du chômage. Mais à un moment, les travailleurs vont prendre conscience de leur exploitation ce qui va provoquer une révolution (la révolution prolétaire) et mener à la dictature du prolétariat soit une société dans laquelle la propriété privée des moyens de production disparaît.

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Compléments à la fiche 5

La tendance à l’autodestruction du capitalisme est-elle vérifiable ?

- Il y a eu de nombreuses tentatives de validation empirique, mais elles se heurtent à des difficultés et notamment à la confusion qu’opère Marx entre les stocks et les flux. Le taux de profit mélange ainsi des données qui ne sont pas homogènes puisque les salaires (v) et la plus-value sont des flux et alors que le capital constant (c) est un stock (il faudrait prendre c comme un flux annuel de matières premières, de consommation intermédiaires et de dépréciation du capital)

- Mais surtout la prévision de Marx est bien moins discutée aujourd’hui que dans les années 1960-1970 en raison de la crise du « marxisme politique ». Exception : l’ouvrage de Gérard Duménil et Dominique Lévy qui tente d’actualiser l’analyse marxiste au contexte actuel et notamment à la crise de 2008 La grande bifurcation paru en 2014.

Marx est-il encore d’actualité ? Non parce que :

- La vision d'une société composée de deux classes antagonistes semble avoir été remise en cause par l’émergence de la classe moyenne.

- Les gains de productivité dus au progrès technique ont contribué à l’amélioration générale du niveau de vie (aidé par l’État-Providence).

Oui parce que :

- Son analyse des crises reste pertinente du point de vue de la suraccumulation du capital et des problèmes de débouchés.

- Sa vision du commerce international est encore valable lorsque l'on voit les pays les plus développés s’enrichir en exploitant des travailleurs étrangers.

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