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L objectif ultime de cette première étape est de vérifier si le

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Academic year: 2022

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L’

objectif ultime de cette première étape est de vérifier si le recours à l’étude de cas est pertinent pour la recherche à entreprendre.

Pour ce faire, deux éléments sont à considérer. Premièrement, il y a la perspective à laquelle adhère le chercheur, c’est-à-dire sa démarche intellectuelle, son état d’esprit, son « arrière-fond philosophique » (Aktouf, 1987). Deuxièmement, il faut aussi tenir compte de la nature de la problématique de recherche.

ActivitÉ

1.1 Définir l’approche à laquelle adhère le chercheur

Le chercheur envisageant de recourir à L’étude de cas comme méthode de recherche doit souscrire à la perspective constructiviste. La société n’est alors pas donnée, mais construite par les relations établies entre les individus (Hagedorn, 1983). Le comportement des gens se com- prend en tenant compte de l’influence du milieu où ils se trouvent (McMillan et Schumacher, 1984). Cela nécessite d’obtenir plus d’infor- mations que celles fournies par les méthodes quantitatives. Ces der- nières testent certaines variables, sans vraiment tenir compte du contexte dans lequel elles sont mesurées (Yin, 1981a).

En plus de vérifier s’il y a des relations entre les variables, le chercheur qualitatif veut savoir comment et pourquoi celles-ci existent (Eisenhardt, 1989 ; Mintzberg, 1979). Il est donc juste de dire que la décision de recourir à l’étude de cas n’est pas seulement un choix méthodologique. C’est aussi celui de l’objet étudié (Bardin, 2007).

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Toujours selon la perspective constructiviste, les organisa- tions, y compris les entreprises, sont des systèmes sociaux. Pour les comprendre, des descriptions détaillées des situations, des événe- ments, des gens, de leurs interactions et de leurs comportements sont nécessaires. Il faut cerner le comment avant de s’attarder au pourquoi des choses.

Seules les méthodes qualitatives permettent d’obtenir de telles descriptions (Patton, 1982 ; Worthman et Roberts, 1982). L’unité de recherche « […] n’est pas le laboratoire d’études des individus qui composent ces organisations, ni non plus les études sur le terrain comparant des groupes de travail, mais plutôt l’étude de cas dans lequel l’organisation est vue comme un tout intact et intégré » (Bullock, 1986, p. 33).

Évidemment, on doit alors privilégier une stratégie de recherche idiographique plutôt que nomothétique. La première cherche à comprendre un phénomène dans son contexte, tandis que la seconde s’efforce d’établir des lois générales (Franz et Robey, 1984 ; Weick, 1984). Le design d’étude met alors l’accent sur l’optimisation de la compréhension d’un phénomène plutôt que sur la généralisation des résultats (Bardin, 2007).

Dans le cas de ma recherche sur le comportement des dirigeants de PME dans l’adoption de technologies, il ne suffisait pas de questionner les propriétaires ou les dirigeants pour le comprendre.

Il fallait connaître les acteurs du processus d’adoption, cerner leur comportement et circonscrire leurs interactions.

Par conséquent, je devais recueillir des descriptions exhaus- tives du processus d’adoption de la technologie, des événements reliés, des interactions entre les gens concernés, de même que leurs comportements observables. De plus, il était nécessaire de s’enquérir des expériences, croyances et pensées de ces gens à l’égard du processus d’adoption.

Par ailleurs, cette perspective constructiviste m’amène à croire au non-déterminisme de la technologie. Il ne suffit pas d’ana- lyser cette dernière pour connaître l’effet de son adoption dans une organisation. On doit également prendre en considération les gens y participant, le site et le contexte de cette adoption.

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ActivitÉ

1.2 Circonscrire sommairement la problématique de recherche

La pertinence du recours à l’étude de cas s’établit aussi par rapport aux caractéristiques de la problématique d’intérêt. Cette méthode de recherche est particulièrement appropriée pour des questions pra- tiques, où l’expérience des acteurs est importante et son contexte essentiel à connaître (Benbasat, 1984 ; Benbasat et coll., 1983 ; Bonoma, 1983 ; Roethlisberger, 1977). Yin (1981a, p. 98) écrit : « The need to use case studies arises whenever : an empirical inquiry must examine a contemporary phenomenon in its real-life context, especially when the boundaries between phenomenon and context are not clearly evident. »

Il devient nécessaire de cerner l’objet d’étude et de s’enquérir des bases théoriques existantes. Il s’agit ici d’identifier le phénomène à comprendre et l’objet premier du questionnement qu’il suscite. Pour ce faire, le chercheur est bien avisé d’analyser comment s’est déve- loppé son intérêt pour cette problématique. En parallèle, il procède à une revue sommaire de la littérature pour cerner ce que l’on sait déjà de ce phénomène. Cependant, ce n’est qu’à l’étape suivante que sera définie précisément la question de recherche.

ActivitÉ

1.3 Vérifier si la problématique est de type exploratoire ou empirique brut

L’étude de cas est adéquate pour les problématiques de type explo- ratoire ou empirique brut. Dans le premier, le chercheur veut systé- matiquement induire une signification des événements qu’il observe (McMillan et Schumacher, 1984 ; Rothe, 1982). Cependant, cela ne veut pas dire qu’il n’a pas déjà certaines idées et concepts en tête. Relati- vement aux problématiques de type empirique brut, le chercheur s’intéresse à un phénomène sans avoir d’idée a priori ( Benbasat et coll., 1983 ; McMillan et Schumacher, 1984 ; Whyte,1963).

Le premier type porte sur des sujets dont la pertinence ne semble pas faire problème, mais ont été peu ou pas exploré. Le second se situe en amont, en ce qu’il s’intéresse à des thèmes dont le poten- tiel de recherche n’est pas pour l’heure suffisamment étayé pour jus- tifier de s’y attaquer de plain-pied (Benbasat et coll., 1983 ; Gagnon et Landry, 1989 ; McMillan et Schumacher, 1984 ; Whyte, 1963).

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Il s’agit donc de déterminer si la problématique sommaire- ment délimitée à l’étape précédente appartient bien à l’un ou l’autre de ces deux types.

ActivitÉ

1.4 Répondre à certaines questions pour établir la pertinence

Une réponse affirmative à chacune des quatre questions suivantes, proposées par Benbasat et coll. (1983, p. 372), montre jusqu’à quel point les caractéristiques de la problématique de recherche sont com- patibles avec celles de L’étude de cas comme méthode de recherche : 1. Le phénomène qui est l’objet d’intérêt doit-il être étudié

dans son contexte naturel pour être vraiment compris ? 2. Faut-il mettre l’accent sur les événements contemporains

dans l’étude de cette problématique ?

3. La connaissance du phénomène peut-elle être acquise sans avoir à contrôler ou à manipuler les sujets ou les événe- ments en cause ?

4. La base théorique qui existe au sujet de la problématique sous étude comporte-t-elle des éléments non expliqués ? Dans le cas de la recherche sur le comportement des dirigeants de PME dans l’adoption d’une nouvelle technologie, les réponses à ces questions étaient positives. En ce qui concerne la première, le comportement du dirigeant dans l’adoption d’une nou- velle technologie est lié au contexte particulier du site où elle se réalise. Notamment, ce comportement ne peut être vraiment compris que si l’on tient compte de la culture de l’entreprise. Celle d’une PME risque fort d’être différente de celle d’une grande entreprise. Égale- ment, il faut considérer les relations qui existent entre les interve- nants touchés par cette adoption. Il devenait dès lors essentiel de comprendre comment la technologie et le contexte de son introduc- tion interagissaient.

Pour la deuxième question, l’examen a posteriori du processus d’adoption n’aurait pas permis de relever ni de comprendre tous les événements concomitants. Par exemple, dans l’un des cas observés, une journée de très grande chaleur, le système de clima-

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imposée par l’implantation de la nouvelle technologie qui connaissait des ratés, cela a provoqué un débrayage général et sa remise en question. Pourtant, six mois plus tard, en plein hiver, seuls les problè- mes techniques vécus lors de l’implantation sont mentionnés pour expliquer cette remise en question du projet.

À la troisième question, non seulement le contrôle ou la manipulation des sujets sous étude ou des événements n’étaient pas nécessaires, mais ils auraient eu pour effet de modifier le phénomène étudié.

Pour ce qui est de la quatrième question, il existait une bonne base théorique sur l’adoption de nouvelles technologies, de même que sur ce qui différencie le comportement de l’entrepreneur de celui du gestionnaire. Cependant, ces deux bases théoriques n’avaient jamais été mises en commun pour étudier le comportement du dirigeant dans le processus d’adoption d’une nouvelle technologie.

Si la problématique sous étude répond aux critères de pertinence du recours à L’étude de cas comme méthode de recherche, il convient dès lors d’envisager les actions à poser pour assurer la véracité des résultats.

Références

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