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Graminées pour la pâture en région sèche

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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La hauteur de l'herbe mesurée à l'herbomètrec permet de calculer la densité et les quantités ingérées de chacune des graminées.

1111101111111114

0

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_ =

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= = =Station fédérale de recherches

=_ = en production végéf ale

de Changins

http:llwww.changins.ch Directeur: André Stâubli

ïï> ij 4 ij

Haute école suisse d'agronomie

http:llwwwshl.bfh.ch i

Directeur: Alfred Buess

Graminées pour la pâture en région sèche

E. MOSIMANN', StcitO1d i c1 l ~ ic i tale de Chaiigégé iiis, CH-1260 Nyon 1 P. RUFER et Atitielise BERNER, Huiite c~cole suisse d'cigronottiie, CH-3052 Zollikafeti

E-mail: eric.mosimann@rac.admin.ch

~ Tél. (+41) 22 36 34 444.

Résumé

Deux essais comparant sept graminées ont été conduits dans la région de La Côte, caractérisée par des pé- riodes de déficit hydrique en été. L'aptitude au paturage a été évaluée dans le premier essai par des mesures de hauteur des plantes avant et après le passage des animaux. Dans le deuxième essai, la croissance journalière, la densité de l'herbe et la digestibilité de la matière organique ont été déterminées sur des parcelles fauchées. Les quantités de matière sèche ingérées étaient les plus élevées avec les fétuques élevées Elfina et Kora, le dactyle Pizza et le ray-grass anglais Pastoral. Elles étaient plus faibles pour le dactyle Amba, le ray-grass anglais Arion et le brome Gala. La fétuque élevée a eu une croissance constante au cours de l'année 2001 et son rendement en matière sèche était supérieur de 30% à celui des autres graminées. En revanche, sa digestibilité était médiocre.

Le ray-grass anglais a produit le fourrage de la meilleure qualité.

Introduction

Certaines régions, notamment au pied du Jura, subissent régulièrement des périodes sèches en été. Le stress hy- drique fragilise la production et 1'equi- libre botanique des prairies. La crois- sance des graminées est freinée et la part des légumineuses augmente. La valeur fourragère diminue et le risque de météorisation s'accroît pour le bé- tail. Soumis à la pâture, les mélanges à base de ray-grass anglais et de trèfle blanc accusent cette tendance de ma- nière particulièrement marquée. D'au- tres graminées que les ray-grass sont connues pour leur tolérance â la séche- resse. Surtout utilisé pour la fauche, le dactyle suscite une certaine méfiance lorsqu'il s'agit de le faire pâturer. En- core plus redoutée en raison de la for- mation de refus, la fétuque élevée est pratiquement absente des mélanges de semences. Enfin, les bromes fourragers sont très peu utilisés. Pour tester l'apti- tude des plantes fourragères au pâturage 'Avec la collaboration technique de C. Ber- tola, R. Coueet, L. Stévenin, A. Benaïssa et T. Kufel.

en conditions sèches, nous avons mis en place deux essais dans la région de La Côte. Le premier essai comparait sept graminées semées en combinaison avec cinq légumineuses et a été pâturé

par un troupeau de vaches laitières. Le deuxième essai a été fauché et visait â caractériser- la croissance ainsi que la valeur nutritive des sept graminées en cultures pures.

(2)

Les vaches sont sélectives lorsqu'elles ont le choix entre des graminées semées séparément.

Matériel et méthodes Essai pâturé

Le premier essai a fait l'objet de deux travaux de semestre de la Haute école suisse d'agro- nomie de Zollikofen (RuFER, 1998; BERNER, 1999). La parcelle a été mise à disposition par Hans et Fritz Rufer à Colombier-sur- Morges (VD), à une altitude de 510 m sur un sol mi-lourd et profond. Le semis s'est fait le 20 août 1998, après une préparation minutieuse du sol (labour, roulage, hersage), avec un semoir à socs d'une largeur de 3 m.

Sept graminées et cinq légumineuses ont été comparées (tabl. 1). Les sept graminées ont tout d'abord été semées en bandes contiguës de 6 m de large, à une profondeur de 1 à 2 cm. Puis les cinq légumineuses ont été semées à la volée, perpendiculairement aux graminées, en bandes contiguës de 6 m de large. Des semences de pâturin des prés et de fétuque rouge ont été ajoutées aux lé- gumineuses, afin d'assurer une certaine densité au gazon (tabl. 1). En croisant ainsi les semis, toutes les associations graminée/

légumineuse, soit 35 combinaisons, étaient présentes sous forme de parcelles de 6 m x 6 m. Le schéma expérimental choisi correspond à un strip plot et a été répété trois fois. Une fertilisation azotée de 30 kg N/ha sous forme de nitrate d'ammoniaque a été appliquée à la levée du semis, puis après chaque utilisation. Aucun traitement herbi- cide n'a été nécessaire. L'essai a été pâturé par un troupeau de 16 vaches laitières une fois en automne 1998, puis six fois par année durant les années suivantes. En géné- ral, une fauche des refus a été nécessaire chaque année.

La vitesse de levée et la force de concurren- ce des graminées et des légumineuses ont été estimées visuellement de 1998 à 2000 sur chacune des associations. La hauteur de la végétation a été mesurée avec un herbo- metre@ ITCF équipé d'un appareil d'enre- gistrement des données. A la suite de la mauvaise installation du lotier et des deux espèces de luzerne, seules les bandes de gra-

minées, sans distinction entre les légumi- neuses, ont été mesurées à raison de 20 me- sures par procédé. Les mesures ont été effectuées avant et après le passage des ani- maux sur la parcelle d'essai.

Essai fauché

Le deuxième essai a été mis en place le 6 avril 1999 à Changins près de Nyon (VD), à une altitude de 430 m sur un sol lourd et profond. Après un labour d'hiver et un her- sage superficiel, le semis a été réalisé avec un semoir de 1,5 m de large. Les sept gra- minées (tabl. 1) ont été installées en cul- tures pures, sous forme de parcelles de 1,5 m x 6 m, en cinq répétitions (blocs).

L'essai a été coupé quatre fois en 1998 et cinq fois en 1999. En 2000, quatre blocs ont été fauchés successivement semaine

après semaine du 2 avril au 22 octobre. Le cinquième bloc a été fauché moins fré- quemment à partir du 7 mai. Les récoltes ont été pesées et la croissance calculée selon la méthode de CORRALL et FENLON (1977), basée sur des repousses de quatre semaines.

Avant et après chaque récolte, la hauteur de la végétation a été mesurée avec un herbo- mètre° ITCF, équipé d'un appareil d'enre- gistrement des données. Des échantillons ont été prélevés à chaque coupe et séchés à 60 °C durant dix-huit heures, en vue de dé- terminer les divers paramètres de la valeur nutritive. Les constituants pariétaux ont été analysés selon la méthode de SCEHOVIC (1979). La digestibilite de la matière orga- nique a été estimée à partir des teneurs en ligno-cellulose, cellulose vraie, lignine et acides phénoliques estérifiés, selon 1 équa- tion de SCEHOVIC (1991).

Tableau 1. variétés, indice de précocité et densité de semis des graminées et des légumineuses semées en association.

Indice Densité

Espèce Type Variété de de semis

Graminees

précocité* (g/are)

1 fétuque élevée feuilles rigides Kora 53a 200

2 fétuque élevée feuilles souples Elfina 52b 200

3 dactyle précoce Amba 52a 150

4 dactyle tardif Pizza 52b 150

5 brome stamineus Gala 51 a 300

6 ray-grass anglais précoce, diploïde Arion 43b 150 7 ray-grass anglais tardif, tetraplo'ide Pastoral 61b 200

a trèfle blanc petites feuilles Mikanova 40

b trèfle blanc grandes feuilles Regal 40

c luzerne commune tiges fines Frankenneu 150

d luzerne lupuline Virgo 80

e lotier cornicule Leo 80

' Indice de précocité: le premier chiffre indique le mois, le second la décade et la lettre la partie de la décade (a = début, b = fin) de la date d'épiaison.

** Les légumineuses ont été mélangées à 100 g/are de pâturin des prés Lato et 50 g/are de fétuque rouge Echo.

Résultats et discussion Essai pâturé

Notations visuelles

Les appréciations des divers procédés sont résumées dans le tableau 2. Le classement des graminées, de la plus rapide à la plus lente à lever, est le sui- vant: ray-grass anglais, dactyle, brome stamineus, puis fétuque élevée. La va- riété de fétuque élevée Kora s'est mal installée. Un contrôle des semences a révélé une faculté germinative de 50%

seulement. Par la suite, les parcelles ensemencées avec cette variété étaient peuplées de touffes volumineuses et ir- régulières. La légumineuse qui s'est développée le plus rapidement est la lu- zerne commune, alors que le lotier s'est installé très lentement. Les trèfles blancs et la luzerne lupuline ont eu un comportement intermédiaire.

(3)

Tableau 2. Vitesse de levée et force de concurrence des graminées et des légumi- neuses dans l'essai pâturé de Colombier (échelle des notes: 1 = très rapide, très fort; 5 = moyen; 9 = très lent, très faible; 1998-2000).

Vitesse Concurrence envers les

Force

de concurrence Force de

Espèce Variété de levée

(28.09.98) adventices (moyenne de concurrence (14.04.00)

Graminées

(30.03.99) 4 dates en 1999)

1

1 fétuque élevée Kora 4,9 5,5 4,1 2,3

2 fétuque élevée Elfina 4,4 3,6 3,2 1,8

3 dactyle précoce Amba 3,4 3,4 3,6 2,3

4 dactyle tardif Pizza 4,1 3,7 3,2 1,8

5 brome stamineus Gala 3,6 4,4 4,6 2,6

6 ray-grass anglais Arion 3,3 2,0 2,2 1,3

7 ray-grass anglais Pastoral 2,9 3,2 2,8 117

a trèfle blanc Mikanova

Legumineuses

3,9 3,9 5,3 6,4

b trèfle blanc Regal 3,8 3,5 4,9 7,2

c luzerne commune Frankenneu 2,7 3,2 7,4 8,9

d luzerne lupuline Virgo 3,6 3,7 8,1 8,8

e lotier corniculé Leo 4,9 4,0 7,2 8,9

Le 30 mars 1999, une appréciation de la présence d'adventices confirmait l'observation faite après le semis. Les plantes annuelles non semées étaient principalement la capselle bourse-à- pasteur et les amarantes. Les ray-grass anglais les ont bien concurrencées, Arion davantage que Pastoral. Les par- celles semées avec la fétuque élevée Kora et avec le brome Gala étaient les plus envahies par les adventices. Les dactyles et la fétuque élevée Elfina cou- vraient relativement bien le sol, moins toutefois que les deux variétés de ray- grass anglais. Grâce à sa bonne vitesse d'installation, les parcelles avec la lu- zerne commune contenaient le moins de plantes non semées. Par la suite, avec les fréquents passages des animaux sur l'essai, la part des adventices a rapide- ment diminué.

Les notations sur la force de concur- rence effectuées au cours de l'année 1999 et au printemps 2000 expriment la relation entre les graminées et les lé- gumineuses. Les moyennes reportées dans le tableau 2 montrent que la lu- zerne commune, la luzerne lupuline et le lotier ont pratiquement disparu sous l'effet combiné de la fertilisation azo- tée et de la pâture. La part des deux trèfles blancs couvrait 25 à 35% de la composition botanique en moyenne des diverses associations. La variété à pe- tites feuilles Milkanova était la plus concurrentielle, confirmant les résultats obtenus dans d'autres essais (Mosi-

MANN, 2002). Le ray-grass Arion était particulièrement agressif, puisque nous n'avons pas observé plus de 20% de trèfle blanc en sa présence. Les autres

graminées ont peu à peu augmenté leur proportion dans les diverses parcelles et présentaient un excellent taux de couverture du sol au printemps 2000.

Hauteur de l'herbe

La hauteur de l'herbe a été mesurée avant et après le passage des vaches sur la parcelle d'essai. La figure 1 illustre

Maximum

200 Valeur médiane Intervalle Minimum 5-95%

150 E 0

,(D

2

E 100

(D

â z 50

D Avant la pature

D Apres la pature

les résultats enregistrés lori de dix pé- riodes de pâture entre 1999 et 2001.

Bien qu'elle se soit développée sous la forme de touffes grossières, la fétuque élevée Kora a mieux été appréciée par le bétail qu'Elfina. Sa hauteur résiduelle après la pâture était comparable à celle des deux ray-grass anglais, alors qu'El- fina formait des zones de refus importan- tes. Les dactyles Pizza et Amba ont bien été broutés malgré leur hauteur élevée avant pâture. Pizza a été particulière- ment appréciée du bétail, avec une hau- teur consommée (= différence de hau- teur avant et après la pâture) moyenne de 69 mm. Le brome Gala est resté court lors des différentes pousses, bien qu'il remonte plusieurs fois en épis du- rant l'année. Sa hauteur résiduelle était la plus faible, attestant du fait que les vaches ne l'ont pas dédaigné.

La figure 1 laisse entrevoir qu'une fai- ble pression de pâture a été exercée sur la parcelle expérimentale. Les temps de repousse, généralement de quatre se- maines ou plus, n'ont pas été favorables à la fétuque élevée. TROXLER et MITZAL

(1983) constatent qu'au-delà de trois semaines, cette graminée durcit et est évitée par le bétail. De manière générale, il est conseillé de recourir à la fauche dès que la hauteur de l'herbe est supé- rieure à 150 mm. Or, bien qu'ayant ré- gulièrement dépassé cette valeur, le dactyle a été bien pâturé. Cette espèce, malgré sa mauvaise réputation, convient donc aussi à la pâture.

Fétuque élevée Dactyle Brome Ray-grass anglais Kora Elfina Amba Pizza Gala Arion Pastoral

Fiel. 1. Hauteur des graminées avant et après le passage du troupeau dans l'essai pâturé à Colombier (mesures à l'herbometre en mm; 10 périodes d'observation de 1999 à 2001).

(4)

70 60 50

~ ~

° 40

~ ~ U)

~ 30

~

20 10

- Fétuque élevée Kora Fétuque élevée Elfina - - - Moyenne des sept graminées 0'

mars avril mai juin juillet août septembre

70

- Dactyle précoce Amba

60 Dactyle tardif Pizza

Brome stamineus Gala

50 - - - Moyenne des sept graminées

.ô 40- 30-

20

0

30 20 10

0

mars avril mai juin juillet août septembre Fig. 3. Croissance journalière du dactyle et du brome dans l'essai fauché à Changins (kg MS/ha par jour; 2001).

70 60 50

~ ~

° 40

~ ~

~

~ 30

Ne

20 10

0 +_

mars

- Ray-grass anglais précoce Arion Ray-grass anglais tardif Pastoral --- Moyenne des sept graminées

avril mai juin juillet août septembre Fig. 2. Croissance journalière de la D

fétuque élevée dans l'essai fauché a Chan- gins (kg MS/ha par jour; 2001).

Essai fauché

Croissance journalière et rendement annuel

Les courbes de croissance des grami- nées obtenues à Changins en 2001 sont reportées dans les figures 2, 3 et 4. La moyenne des sept procédés y est tracée en pointillés et permet la comparaison entre les espèces d'un graphique à l'au- tre. La période de végétation 2001 s'est caractérisée par des mois d'avril, juin et juillet humides par rapport aux an- nées antérieures. La somme des précipi- tations et la moyenne des températures s'inscrivent toutefois dans la moyenne.

Comparativement à d'autres sites en Suisse, la croissance journalière de l'herbe mesurée dans cet essai était fai- ble. Les prairies intensives du Plateau atteignent un accroissement supérieur à 100 kg MS/ha/jour au moment du pic de croissance (THOMET et BLATTLER, 1998), alors qu'il n'a pas dépassé 60 kg MS/ha/jour à Changins.

La production de la fétuque élevée (fig. 2) s'est répartie de manière réguliè- re au cours de la saison. Kora était plus constante qu'Elfina, particulièrement productive en début et en fin de saison.

Les plantes de fétuque ont démarré très tôt leur croissance, en hiver déjà. La dé- pression estivale a été moins marquée que chez les autres graminées. Enfin, leur persistance en automne était bonne. Ces résultats confirment la tolérance de cette .11 espèce face aux variations climatiques et sa faculté de croissance durant l'hiver.

Les deux variétés de dactyle ont eu des comportements similaires (fig. 3). Leur dormance hivernale était forte en com- paraison des autres graminées. Par la suite, le contraste entre l'explosion au début de mai et la dépression en juin indique que la croissance du dactyle est irrégulière. Les repousses durant l'été étaient plus faibles que celles de la fé- tuque élevée, mais plus importantes que celles du ray-grass anglais.

Le brome a confirmé le faible niveau de production observé dans l'essai pâ- turé. La forme de sa courbe de crois- sance suit bien celle du dactyle, à un niveau inférieur, jusqu'à la mi-été. En revanche, cette graminée a eu une crois- sance supérieure à la moyenne d'essai en fin de saison.

La différence de précocité entre les deux variétés de ray-grass anglais ap- Fig. 4. Croissance journalière du ray- D grays anglais dans l'essai fauché a Chan- gins (kg MS/ha par jour; 2001).

(5)

Tableau 3. Rendement annuel des graminées dans l'essai fauché de Changins (dt MS/ha/année; 2001).

Date de la 1 fe coupe (nombre de coupes)

Espèce Variété 2 avril Moyenne

(7)

9 avril (7)

17 avril (7)

23 avril (7)

7 mai (6)

1 fétuque élevée Kora 59,6 75,9 80,7 101,9 98,6 83,4 2 fétuque élevée Elfina 64,1 80,9 91,9 93,5 96,6 85,4 3 dactyle précoce Amba 47,3 54,5 55,8 69,3 57,0 56,8 4 dactyle tardif Pizza 48,2 55,4 53,2 6477 44,9 53,3 5 brome stamineus Gala 52,2 58,3 48,3 67,3 55,4 56,3 6 ray-grass anglais Arion 59,0 49,9 65,5 65,2 62,3 60,4 7 ray-grass anglais Pastoral 48,5 51,1 66,7 75,2 53,8 59,1

Moyenne 5491 6099 6650 7657 6790

Tableau 4. Densité des graminées dans l'essai fauché de Changins (kg MS/ha/mm;

R2 = coefficient de détermination; n = nombre de mesures; 2001).

Espèce Variété

Première pousse Pousses suivantes

Densité R2 n Densité R2 n

(kg MS/ha/mm) (kg MS/ha/mm)

1 fétuque élevée Kora 15,8 0,98 5 19,1 0,04 30 2 fétuque élevée Elfina 19,0 0,79 5 22,8 0,45 30 3 dactyle précoce Amba 13,3 0,93 5 15,6 0,84 30 4 dactyle tardif Pizza 14,2 0,83 5 14,7 0,85 30 5 brome stamineus Gala 225 4 0,84 5 17,8 0,74 30 6 ray-grass anglais Arion 1711 0,95 5 16,1 0,48 30 7 ray-grass anglais Pastoral 19,9 0,92 5 19,6 0,68 30

Tableau 5. Digestibilite de la matière organique des graminées dans l'essai fauché de Changins (dMO; %; 2001).

Fétuque élevée Dactyle Brome Ray-grass anglais Date Pousse

Kora Elfina Amba Pizza Gala Arion Pastoral 2.4.2001 1 74,1 70,1 72,2 69,5 68,8 78,0 76,3 9.4.2001 1 71,9 69,7 75,9 76,8 71,9 80,4 77,9 17.4.2001 1 77,5 71,6 79,5 78,4 73,7 83,0 81,8 23.4.2001 1 79,1 75,3 81,4 8112 74,9 85,4 85,0 7.5.2001 1 73,5 72,1 76,9 77,8 68,0 80,3 841 4 1.5.2001 2 74,2 73,2 80,3 81,4 70,9 82,8 85,2 7.5.2001 2 70,1 72,6 74,4 75,0 67,9 79,2 8111 14.5.2001 2 70,5 68,8 71,8 73,0 65,6 76,2 77,6 21.5.2001 2 67,3 66,6 68,7 70,8 62,3 76,3 80,1 5.6.2001 2 71,0 70,0 68,4 69,2 725 4 78,3 81,1

Avril 1 75,2 71,8 77,2 76,8 71,5 81,4 81,1

Mai 2 70,6 70,2 72,7 73,9 67,8 78,5 81,0

Juin 3 68,9 70,0 68,0 71,3 70,2 76,2 80,1

Juillet 1/2 4 69,3 67,8 68,7 68,1 66,3 7117 72,2 Juillet 2/2 5 68,9 67,4 66,4 67,3 66,9 71,6 72,8

Août 6 70,3 70,1 67,6 68,6 65,0 73,2 75,8

Septembre 7 72,5 71,4 69,9 71,8 68,3 777 1 78,6

Octobre 8 74,2 72,3 72,4 73,8 69,8 77,7 81,3

Moyenne 1 a8 71,2 70,1 70,4 71,4 68,2 75,9 77,9 paraît clairement dans la figure 4. Le

maximum de croissance a été enregis- tré aux environs du 10 mai pour Arion et du 28 mai pour Pastoral. C'est sur- tout au printemps et au début de l'été que les courbes de croissance des deux variétés se sont fortement distinguées.

La croissance d'Arion a démarré tôt et s'est répartie régulièrement au cours de l'année, de manière comparable à la fé- tuque élevée, mais à un niveau infé- rieur. Dès le mois de juillet, les re- pousses des ray-grass ont été faibles, confirmant la faible tolérance au sec de cette graminée.

Les récoltes réalisées pour établir les courbes de croissance permettent d'éva- luer l'effet de la date de la première coupe sur le rendement annuel (tabl. 3).

Ce dernier a augmenté lorsque la date de première coupe a été retardée. Les résultats obtenus démontrent surtout le très haut potentiel de production de la fétuque élevée dans les conditions de Changins. Il dépassait en moyenne de 30% celui des autres graminées.

Hauteur et densité de l'herbe Lors de la première pousse, les rnesu- res de hauteur de l'herbe traduisent de grandes différences entre les procédés.

La fétuque élevée et le ray-grass an- glais Arion, qui ont démarré leur crois- sance en hiver déjà, atteignent une hau- teur à l'herbometre de 250 mm le 7 mai.

A la même date, le dactyle précoce Amba mesure 200 mm et les autres gra- minées ne dépassent pas 150 min. Des écarts comparables ont déjà été obser- vés entre diverses variétés de ray-grass anglais (MOSIMANN, 2002).

La densité de l'herbe correspond au rapport entre le rendement en matière sèche et la différence des hauteurs me- surées avant et après la coupe. Les den- sités reportées dans le tableau 4 sont donc celles de la strate d'herbe récol- tée. Lors de la première pousse, on ob- serve une relation étroite entre la hau- teur et le rendement (coefficients R' élevés). La densité du brome Gala était

la plus grande avec 22,4 kg MS/ha/min et celle du dactyle la plus faible avec 13,3 et 14,2 kg MS/ha/mm. Pour les deux espèces restantes, on constate des différences entre variétés. Lors des pous- ses suivantes, la relation était faible pour la fétuque élevée Kora, probable- ment en raison de son développement en touffes irrégulières. En revanche, El- fina a formé un gazon plus homogène au cours de la saison et s'est distinguée par une forte densité des repousses de

22,8 kg MS/ha/mm, supérieure à celle des autres graminées.

Ces valeurs de densité permettent de donner une nouvelle interprétation aux résultats de l'essai pâturé. En effet, en multipliant la différence des hauteurs avant et après pâture (fig. 1) par la den- sité (tabl. 5), on obtient la quantité d'herbe consommée. Ainsi, aux 69 mm de différence de hauteur du dactyle Pizza correspondent environ 1000 kg MS/ha d'herbe consommée. Les valeurs sont comparables pour les deux variétés de fétuque élevée et pouf- le ray-grass anglais Pastoral, alors que les quantités consommées étaient plus faibles avec Amba, Gala et Arion.

Valeur nutritive

Les échantillons prélevés sur chacun des cinq blocs de l'essai ont été analysés séparément pour les deux premières pousses. Pour les pousses 3 à 8, les analyses ont été effectuées sur le mé- lange des échantillons collectés sur les cinq blocs. Les résultats de digestibilité de la matière organique figurent dans le tableau 5.

(6)

La fétu ùé élevée a une croissance ::am' êrement .constante au cours € e I'an, - née. E°llè convient pour des parccelles pâturées très tôt en début c e saison, mais aussi tard en fin de saison et éventuellement durant l'hiver. Cette faculté de pousser tout au long de l'année permet à la fétuque élevée d'atteindre un rende- ment annuel en matière sèche de 30% supérieur à celui des autres graminées.

❑ La croissance du dactyle est irrégulière, avec un démarrage lent en sortie d'hiver, un pic de croissance en mai et une dépression en juin particulièrement marqués.

❑ Le brome stamineus n'a pas révélé de qualité particulière et ne présente pas d'intérêt majeur pour une utilisation en Suisse.

❑ Le ray-grass anglais produit un fourrage d'excellente valeur nutritive. Les diffé- rences importantes qui apparaissent dans la forme de la courbe de croissance entre les variétés semblent être liées à leur précocité.

❑ En conclusion, l'utilisation de la fétuque élevée pour la pâture dans des régions à sécheresse périodique peut étre recommandée. La valeur nutritive de son four- rage est cependant insuffisante pour des vaches à haute productivité.

Zusammenfassung

Weidegrâser in trockenen Regionen

Zwei Vergleichsversuche mit sieben Grsern wurden in der Region La Côte durch- geführt. Im ersten Versuch wurde die Weideeignung durch Pflanzenhôhemessungen vor und nach der Besatzzeit beurteilt. Im zweiten Versuch wurden auf Mhparzellen das tgliche Wachstum, die Grasdichte und die Verdaulichkeit der organischen Sub- stanz bestimmt. Die verzehrten Troc kensubstanzmengen waren am grôssten mit den Rohrschwingeln Elfina und Kora, dem Knaulgras Pizza und dem englischen Raigras Pastoral. Sie waren kleiner mit dem Knaulgras Amba, dem englischen Raigras Arion und der Trespe Gala. Whrend des Jahres 2001 hat der Rohrschwingel ein konstantes Wachstum verfolgt und sein Jahresertrag war 30% hdher als derjenige der übrigen un- tersuchten Griser. Dafür war seine Verdaulichkeit tief. Das englische Raigras hat die beste Futterqualitt produziert.

Summary

Grasses for grazing in dry regions

Two trials have been conducted in the region La Côte characterized by water shortage during summer. Grazing ability has been evaluated in the first trial by sward height measurements before and after the animals presence on the paddock. With the second trial, daily growth, sward density and organic mater digestibility have been determined on mowed plots. The highest forage intake was obtained with hard fescues Elfina and Kora, cocksfoot Pizza and English ryegrass Pastoral. It was lower with cocksfoot Amba, ryegrass Arion and brome Gala. Comparing with the other grasses, hard fescues have been growing more constantly and have produced 30% more dry matter. On the other hand, their digestibility was low. Ryegrasses produced forage of the best quality.

Key words: grazing, grasses, growth, dry matter production, plant height, digestibility, sward density.

Pour chacune des graminées, la valeur nutritive a augmenté au cours du mois d'avril. Cette amélioration est due aux résidus secs de l'automne précédent qui ont pénalisé la qualité des récoltes précoces. Une diminution de valeur liée à l'évolution phénologique n'a été mise en évidence que durant l'intervalle du 23 avril au 5 mai. Les teneurs du dactyle et des ray-grass anglais au cours de ces deux semaines correspondent aux ré- sultats de SCHUBIGER et cil. (200 1 ) et de

DACCORD et al. (2002). La digestibilité de la deuxième pousse était d'autant meilleure que la première coupe avait été précoce. Les premières coupes ef- fectuées au mois d'avril ont provoqué un deprimage ou un étêtage des grami- nées (GILLET, 1980) et la phase géné- rative s'est reportée sur le deuxième cycle de croissance. Cela expliquerait la baisse de qualité observée aux cours des deuxièmes pousses.

Pendant la saison, la valeur nutritive a d'abord diminué, puis s'est améliorée par la suite. Cette évolution en forme de U correspond aux résultats obtenus sur di- vers pâturages en Suisse (THOMET et HA-

DORN, 1996; MÜNGER et JANS, 2002).

La comparaison entre graminées confir- me l'excellente valeur nutritive du ray- grass anglais. Les teneurs en énergie des deux variétés expérimentées se sont tou- jours maintenues au-dessus de 6,0 MJ NEL/kg MS, à l'exception des mois de juillet et d'août. Le dactyle et la fétuque élevée ont fourni un fourrage de qualité moyenne. Enfin, la digestibilité du brome Gala était la moins bonne de l'essai.

Remerciements

Nous remercions Hans et Fritz Rufer pour avoir mis à disposition la parcelle pâturée à Colombier ainsi que Peter Thomet, professeur à la Haute école suisse d'agronomie de Zollikofen, pour son soutien lors de la mise en oeuvre de cet essai. Notre gratitude va aussi à Si- mone Dick Moret et à Jan Scehovic pour les analyses de la digestibilité ef- fectuées à la Station de Changins.

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Références

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