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Une inflation élevée et des hausses de taux freinent l économie

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Academic year: 2022

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PRÉVISIONS ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES

Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège

Royce Mendes, directeur général et chef de la stratégie macroéconomique • Randall Bartlett, directeur principal, économie canadienne Hélène Bégin, économiste principale • Francis Généreux, économiste principal • Hendrix Vachon, économiste principal

Desjardins, Études économiques : 514-281-2336 ou 1 866-866-7000, poste 5552336 • desjardins.economie@desjardins.com • desjardins.com/economie TABLE DES MATIÈRES

Faits saillants ... 1 Risques inhérents aux scénarios ... 2 Scénario financier ... 3

Prévisions économiques

Outre-mer ... 4 États-Unis ... 6

Canada ... 8 Québec ...10 Ontario et autres provinces ...12 Prévisions de moyen terme ...15

Une inflation élevée et des hausses de taux freinent l’économie

FAITS SAILLANTS

f Les problèmes d’approvisionnement et les conséquences de la guerre en Ukraine demeurent bien présents et exacerbent les pressions inflationnistes un peu partout sur la planète. Les prix du pétrole resteront très élevés au cours des prochains mois.

La pandémie n’est pas terminée et continue de se manifester, notamment en Chine où les confinements ont miné l’activité économique au deuxième trimestre.

f Aux États-Unis, l’année 2022 a mal commencé pour le PIB réel qui s’est contracté au premier trimestre. On s’attend à un retour à la croissance dès le deuxième trimestre. Les gains du PIB réel seront par la suite plutôt lents, alors que l’économie devra composer avec les effets de l’inflation sur le revenu des ménages et ceux des hausses de taux d’intérêt.

f Au Canada, la banque centrale devrait continuer de resserrer vigoureusement sa politique monétaire jusqu’à l’automne afin de combattre l’inflation élevée. Cette situation pèse déjà lourdement sur le marché de l’habitation. Heureusement, cet ajustement a lieu à un moment où le marché du travail canadien va très bien, tout comme les finances des ménages, des entreprises et des gouvernements. Cela devrait contribuer à atténuer le risque d’une récession à court terme.

f Au Québec, l’économie a connu un excellent début d’année.

La croissance du PIB réel est demeurée forte et le taux de chômage a atteint un creux de 3,9 % en avril. Même si la forte inflation gruge le pouvoir d’achat des ménages, l’accélération des salaires et le taux d’épargne élevé des Québécois

devraient limiter l’ampleur du ralentissement des dépenses de consommation. La remontée des taux d’intérêt affectera surtout le secteur résidentiel et l’investissement des entreprises.

f L’inflation élevée et la hausse des taux d’intérêt commencent à exercer une pression sur les provinces où le marché de l’habitation a été particulièrement vigoureux pendant la pandémie, notamment l’Ontario. Parallèlement, les prix élevés des matières premières donnent un coup de pouce aux provinces productrices d’énergie, poussant la croissance vers l’ouest après des années de faiblesse économique.

f Les taux d’intérêt en Amérique du Nord ont continué d’augmenter, les banques centrales prenant des mesures énergiques pour contenir les pressions inflationnistes. La majeure partie de la poussée des taux provient de l’extrémité courte de la courbe, ce qui a entraîné un aplatissement des courbes de rendement aux États-Unis et au Canada. Alors que les investisseurs prévoient d’autres hausses de taux à l’échelle mondiale, le marché demeure trop ambitieux quant à l’ampleur avec laquelle la Banque du Canada (BdC) peut relever son taux directeur.

f La possibilité d’un resserrement excessif des politiques monétaires est devenue le principal risque pour l’économie mondiale. Dans un contexte d’inflation élevée et du marché du travail tendu, un resserrement agressif de la part de la Réserve fédérale, de la BdC et des autres banques centrales pourrait faire basculer certaines économies en récession.

C’est particulièrement le cas en Europe, où les prix élevés de l’énergie et les tensions géopolitiques résultant de la guerre en Ukraine ont déjà mis l’économie dans une position précaire.

Les pays dont les ménages sont très endettés, comme le Canada et le Royaume-Uni, sont d’ailleurs particulièrement vulnérables à la hausse des coûts d’emprunt en raison d’une sensibilité aiguë aux taux d’intérêt.

(2)

RISQUES INHÉRENTS AUX SCÉNARIOS

La possibilité d’un resserrement excessif des politiques monétaires est devenue le principal risque pour l’économie mondiale. Dans un contexte d’inflation élevée et du marché du travail tendu, un resserrement agressif de la part de la Réserve fédérale, de la Banque du Canada et des autres banques centrales pourrait faire basculer certaines économies en récession. C’est particulièrement le cas en Europe, où les prix élevés de l’énergie et les tensions géopolitiques résultant de la guerre en Ukraine ont déjà mis l’économie dans une position précaire. Les pays dont les ménages sont très endettés, comme le Canada et le Royaume-Uni, sont d’ailleurs particulièrement vulnérables à la hausse des coûts d’emprunt en raison d’une sensibilité aiguë aux taux d’intérêt. Cependant, les banques centrales sont sous pression pour agir avec force, alors que les risques pesant sur l’inflation restent orientés à la hausse. La politique zéro COVID de la Chine et les confinements qui en résultent ont exacerbé les perturbations sur les chaînes d’approvisionnement. Sans changement de politique, une autre vague pourrait maintenir les prix des biens plus élevés plus longtemps. La guerre en Ukraine garde également une pression soutenue sur les prix de l’énergie, des denrées alimentaires et d’autres matières premières. Un resserrement monétaire trop important et trop rapide pourrait ramener plus de volatilité et provoquer des corrections encore plus importantes sur les marchés financiers. Cela aurait des effets d’entraînement dans le monde entier et pénaliserait la plupart des devises contre le dollar américain. Cependant, si les banques centrales n’en font pas assez pour juguler l’inflation, elle risque de s’enraciner dans les anticipations, ce qui la rendra beaucoup plus difficile à réduire par la suite avec des conséquences plus graves pour l’économie et les marchés financiers.

POIDS*

2021 2022p 2023p 2021 2022p 2023p

Économies avancées 40,0 5,1 2,4 1,3 3,1 6,7 3,1

États-Unis 15,9 5,7 2,4 1,2 4,7 8,2 3,6

Canada 1,4 4,5 3,4 1,1 3,4 6,7 2,5

Québec 0,3 6,2 3,3 0,9 3,8 6,9 2,7

Ontario 0,5 4,3 3,2 1,0 3,5 6,9 2,6

Japon 4,0 1,7 1,2 1,5 -0,2 2,2 1,5

Royaume-Uni 2,4 7,4 3,4 0,7 2,6 7,9 4,6

Zone euro 12,5 5,4 2,4 1,2 2,6 7,2 3,1

Allemagne 3,4 2,9 1,5 0,9 3,1 7,0 3,4

France 2,5 7,0 2,3 1,2 1,6 4,9 2,8

Italie 2,0 6,6 2,7 1,2 1,9 6,9 2,8

Autres pays 4,2 4,3 2,7 1,8 2,4 4,5 2,8

Australie 1,0 4,7 3,6 2,3 2,9 5,0 3,5

Économies émergentes et en développement 60,0 7,0 2,6 3,7 3,7 7,8 4,7

Asie du Nord 25,7 8,2 4,4 5,2 2,4 4,0 3,5

Chine 17,5 8,1 3,4 5,0 0,9 2,7 2,7

Inde 7,1 8,9 7,1 6,0 5,1 6,4 5,3

Asie du Sud 5,3 3,8 4,4 4,3 2,0 4,2 3,4

Amérique latine 5,9 6,3 1,3 1,1 6,6 7,5 4,5

Mexique 1,9 4,8 1,2 1,4 5,7 7,0 4,6

Brésil 2,4 5,0 0,3 0,6 9,0 8,4 4,7

Europe de l'Est 8,0 6,8 -4,8 0,6 9,1 27,2 10,8

Russie 3,2 4,7 -10,0 -2,0 6,7 22,6 6,0

Autres pays 15,0 7,0 3,0 3,2 4,9 8,6 7,0

Afrique du Sud 0,6 5,0 1,0 1,2 4,6 6,2 5,3

Monde 100,0 6,2 2,5 2,7 3,5 7,4 4,1

p : prévisions; PPA : parité de pouvoir d'achat, taux de change d'équilibre entre les monnaies, qui assure l'égalité des pouvoirs d'achat entre les pays; * 2019.

Sources : Banque mondiale, Consensus Forecasts et Desjardins, Études économiques

TABLEAU 1

Croissance du PIB mondial (ajusté selon la PPA) et taux d'inflation

EN %

CROISSANCE DU PIB RÉEL TAUX D'INFLATION

(3)

SCÉNARIO FINANCIER

Les taux d’intérêt en Amérique du Nord ont continué d’augmenter, les banques centrales prenant des mesures énergiques pour contenir les pressions inflationnistes. La majeure partie de la poussée des taux provient de l’extrémité courte de la courbe, ce qui a entraîné un aplatissement des courbes de rendement aux États-Unis et au Canada. Alors que les investisseurs prévoient d’autres hausses de taux à l’échelle mondiale, le marché demeure trop ambitieux quant à l’ampleur avec laquelle la Banque du Canada (BdC) pourra relever son taux directeur. On note d’autres signes de ralentissement du marché de l’habitation en raison de l’accroissement des coûts d’emprunt. Cette situation, conjuguée à une certaine faiblesse dans les secteurs des biens, donne à penser que la BdC prendra probablement une pause cet automne après avoir fait grimper les taux d’un total de 100 points de base d’ici septembre. La hausse marquée des rendements nominaux demeure principalement attribuable aux rendements réels, ce qui a entraîné une volatilité accrue des actifs plus risqués, comme les titres de créance et les actions. La réduction des bilans des banques centrales draine également des liquidités du système financier, ce qui incite les investisseurs à rééquilibrer leurs portefeuilles en privilégiant des actifs plus sûrs. Cela dit, le marché boursier canadien demeure résilient. L’augmentation des prix des matières premières a contribué à modérer la chute des actions canadiennes au cours des récentes turbulences, même si elle stimule moins l’investissement dans le secteur canadien de l’énergie que par le passé.

T3 T4 T1 T2p T3p T4p T1p T2p T3p T4p

Taux d'intérêt directeur

États-Unis 0,25 0,25 0,50 1,75 3,00 3,50 3,50 3,50 3,50 3,25

Canada 0,25 0,25 0,50 1,50 2,50 2,50 2,50 2,50 2,50 2,25

Zone euro 0,00 0,00 0,00 0,00 0,50 1,00 1,25 1,25 1,25 1,25

Royaume-Uni 0,10 0,25 0,75 1,25 1,75 2,25 2,25 2,25 2,25 2,25

Obligations fédérales États-Unis

2 ans 0,26 0,66 2,27 3,30 3,50 3,60 3,65 3,45 3,35 3,20

5 ans 0,98 1,25 2,42 3,55 3,60 3,55 3,55 3,45 3,30 3,10

10 ans 1,53 1,50 2,33 3,45 3,50 3,50 3,50 3,40 3,30 3,10

30 ans 2,09 1,89 2,45 3,45 3,50 3,50 3,50 3,40 3,30 3,20

Canada

2 ans 0,53 0,95 2,27 3,35 3,35 3,35 3,20 2,95 2,75 2,40

5 ans 1,11 1,25 2,39 3,45 3,40 3,35 3,20 2,95 2,65 2,35

10 ans 1,51 1,42 2,40 3,55 3,35 3,30 3,15 2,90 2,65 2,35

30 ans 1,98 1,68 2,37 3,35 3,20 3,15 3,05 2,85 2,60 2,30

Marché des devises

Dollar canadien (USD/CAD) 1,27 1,26 1,25 1,30 1,30 1,33 1,35 1,37 1,37 1,35

Dollar canadien (CAD/USD) 0,79 0,79 0,80 0,77 0,77 0,75 0,74 0,73 0,73 0,74

Euro (EUR/USD) 1,16 1,14 1,11 1,05 1,04 1,03 1,02 1,03 1,04 1,06

Livre sterling (GBP/USD) 1,35 1,35 1,32 1,22 1,21 1,19 1,19 1,20 1,21 1,23

Yen (USD/JPY) 111 115 122 134 134 132 126 120 115 113

Marchés boursiers (niveau et croissance)*

États-Unis – S&P 500 Canada – S&P/TSX

Matières premières (moyenne annuelle) Pétrole WTI ($ US/baril)

Or ($ US/once)

FIN DE PÉRIODE EN % (SAUF SI INDIQUÉ)

93 (87*)

68 (75*) 107 (105*)

TABLEAU 2

Sommaire des prévisions financières

2022 2023

2021

4 766 Cible : 3 700 (-22,4 %) Cible : 3 850 (+4,1 %)

1 800 (1 800*) 1 850 (1 810*) 1 745 (1 690*)

p : prévisions; WTI : West Texas Intermediate; * Fin d'année.

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

21 223 Cible : 19 500 (-8,1 %) Cible : 19 650 (+0,8 %)

(4)

Les prix du pétrole demeureront élevés

L’offre mondiale de pétrole demeure fortement limitée alors que l’Union européenne a décrété un embargo du pétrole russe, que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires (OPEP+) échouent à atteindre leurs objectifs de production et que le potentiel d’une augmentation supplémentaire de la production dans le reste du monde est restreint. Dans un contexte où la demande s’est montrée résiliente à l’appréciation des prix de l’énergie, nous avons révisé à la hausse notre scénario de pétrole avec un prix moyen du WTI (West Texas Intermediate) de 107 $ US par baril en 2022 (graphique 1). Toutefois, la faiblesse de la croissance mondiale ainsi que le niveau insoutenable des prix actuels pour les ménages suggèrent que la demande pourrait s’éroder dans les prochains mois amenant une possible baisse de prix en 2023.

L’économie chinoise malmenée par les confinements La poursuite de la politique zéro COVID en Chine et la

réintroduction de confinements stricts et rapides ont fortement limité l’activité économique ce printemps, ce qui a fait chuter la production industrielle et, surtout, les ventes au détail (graphique 2). On s’attend d’ailleurs à une rare diminution du PIB réel chinois au deuxième trimestre de 2022. Par la suite, la Chine devrait profiter d’une baisse de la fréquence et de

l’ampleur des confinements. De plus, le gouvernement chinois a annoncé un important plan de relance de 5 300 G$ US, ce qui représente environ 30 % du PIB, et sa mise en place devrait aussi aider l’activité économique dès cet été. Toutefois, les problèmes du marché immobilier et l’incertitude financière continueront de peser sur la croissance. Ainsi, les prévisions de hausse du PIB réel chinois ont été révisées à la baisse, tablant sur une progression de 3,4 % cette année et de 5,0 % en 2023.

La zone euro se montre étonnamment résiliente Lourdement affectée par la hausse des prix de l’énergie et des aliments, conséquence directe de la guerre en Ukraine et du boycott des produits russes, l’inflation est de plus en plus forte en zone euro. La variation annuelle de l’Indice des prix à la consommation a atteint 8,1 % en mai. Le niveau élevé du prix du pétrole pourrait faire en sorte que la contribution des prix de l’énergie (variation annuelle de 39,2 % en mai) demeurera extrêmement élevée à court terme. Mais, même l’inflation de base prend de la vigueur avec un glissement annuel de 3,8 % en mai, comparativement à 2,3 % en début d’année. L’inflation se montre bien plus élevée que les hausses de revenus des travailleurs, ce qui complique la situation des ménages (graphique 3 à la page 5). Leur confiance s’est d’ailleurs beaucoup détériorée depuis le début de la guerre en Ukraine, ce

Outre-mer

Une économie mondiale fragile

PRÉVISIONS

Les problèmes d’approvisionnement et les conséquences de la guerre en Ukraine demeurent bien présents et exacerbent les pressions inflationnistes un peu partout sur la planète. Les prix du pétrole resteront très élevés au cours des prochains mois. La pandémie n’est pas terminée et continue de se manifester, notamment en Chine où les confinements ont miné l’activité économique au deuxième trimestre. Les hausses de taux d’intérêt dans plusieurs pays ont aussi des conséquences négatives pour la croissance. On s’attend donc à de lentes progressions de l’économie mondiale; le PIB réel devrait croître de 2,5 % en 2022 et de 2,7 % en 2023.

GRAPHIQUE 1

Les prix du pétrole demeureront très élevés

WTI : West Texas Intermediate

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques Prix du pétrole WTI

$ US/baril

15 25 35 45 55 65 75 85 95 105 115 125

2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024

Prévisions de Desjardins

GRAPHIQUE 2

Les confinements ont nui à l’économie chinoise

Sources : National Bureau of Statistics of China et Desjardins, Études économiques Variation annuelle en %

-25-20 -15-1010152025303540-505

2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

Prix des maisons Ventes au détail Production industrielle

(5)

qui devrait se refléter par de faibles croissances, voire des baisses nettes de la consommation réelle.

Évidemment, une chute de la consommation réelle risquerait de provoquer une récession en zone euro. Déjà, la baisse du PIB réel en France au premier trimestre de 2022 rapproche ce pays d’une telle éventualité. Cela dit, là comme ailleurs, les indices PMI continuent d’indiquer une assez bonne croissance de l’activité économique (graphique 4). Cette résilience suggère que l’économie eurolandaise pourrait possiblement passer au travers de la crise sans s’effondrer. De plus, la reprise du tourisme après deux ans de problèmes causés par la COVID-19, notamment dans les pays les plus à l’ouest, pourrait appuyer l’économie.

Une vague d’investissements publics et privés visant à soustraire l’économie européenne des importations russes et à accélérer le virage vers les énergies vertes offrira aussi un support à la croissance. On s’attend à ce que le PIB réel eurolandais progresse de 2,4 % en 2022 et de 1,2 % en 2023. On prévoit aussi à ce qu’en réponse à la forte inflation, la Banque centrale européenne entamera cet été une série de hausses de ses taux directeurs.

Royaume‑Uni : les hausses de taux feront mal

Le PIB réel britannique a progressé de 3,0 % à rythme annualisé au premier trimestre de 2022. Ce bond reflète surtout une bonne croissance de 0,7 % du PIB mensuel en janvier dernier.

Depuis, le PIB mensuel a stagné en février, puis diminué de 0,1 % en mars et de 0,3 % en avril (graphique 5). Ainsi, l’acquis de croissance pour le deuxième trimestre est plutôt négatif et se situait à -1,4 % en avril. L’économie britannique éprouve donc à son tour des difficultés alors que l’inflation y est la plus élevée parmi les principales économies, atteignant 9,0 % en avril. L’effet des hausses de taux risque aussi d’être plus marqué alors que le Royaume-Uni est, après le Canada, l’un des pays avancés où les ménages sont le plus endettés (graphique 6). On s’attend néanmoins à des hausses du PIB réel de 3,4 % en 2022 et de 0,7 % en 2023.

GRAPHIQUE 3

La croissance des revenus des travailleurs européens reste bien en deçà de l’inflation

Sources : Eurostat et Desjardins, Études économiques Variation annuelle en %

-6 -4 -2 0 2 4 6 8

2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

Rémunération par employé Salaires négociés Inflation

GRAPHIQUE 4

Les indices PMI ne suggèrent pas de décroissance marquée de l’économie eurolandaise

Sources : IHS/Markit, Datastream et Desjardins, Études économiques Indices PMI composite Indice

40 45 50 55 60 65

JUIL. OCT. JANV. AVR. JUIL. OCT. JANV. AVR.

Zone euro Allemagne France Italie Espagne

2020 2021 2022

GRAPHIQUE 5

Le PIB réel britannique n’a pas augmenté depuis janvier

Sources : Office for National Statistics et Desjardins, Études économiques PIB réel mensuel Indice

70 75 80 85 90 95 100 105

JANV. AVR. JUIL. OCT. JANV. AVR. JUIL. OCT. JANV. AVR.

2020 2021 2022

GRAPHIQUE 6

Les ménages britanniques, comme les Canadiens, sont parmi les plus endettés

* Incluant les institutions sans but lucratif au service des ménages.

Sources : Banque des règlements internationaux et Desjardins, Études économiques Dette des ménages* au T4 2021

En % du PIB

0 25 50 75 100 125

Canada R.-U. É.-U. France Japon Allemagne

(6)

À première vue, on pourrait penser que les États-Unis ont déjà un pied dans une récession. Le PIB réel a diminué de 1,5 % à rythme annualisé au premier trimestre de 2022. Cette faiblesse cache cependant une progression trimestrielle annualisée de 2,7 % de la demande intérieure finale qui reflète mieux la véritable situation de l’économie américaine. La consommation réelle (+3,1 %) a été appuyée par un gain de 4,8 % du côté des services qui continuent leur récupération post-COVID.

L’investissement des entreprises a aussi bien progressé avec une hausse de 9,2 %. Pourquoi le PIB réel s’est-il donc contracté?

Parmi les contributions négatives, on remarque une variation des stocks moins forte qu’à la fin de 2021 et, surtout, une détérioration marquée des exportations nettes. Ce dernier facteur devrait en partie se renverser au deuxième trimestre (graphique 7).

L’inflation a atteint en mai un nouveau sommet cyclique de 8,6 %. Cette poussée devrait se poursuivre alors que les prix de l’essence atteignent des niveaux stratosphériques. En écrivant ces lignes, le gallon d’essence coûtait environ 5,00 $ US aux automobilistes comparativement à 3,10 $ US en début d’année.

Cette dépense supplémentaire accapare 200 G$ US (à rythme annualisé) du revenu total des ménages (graphique 8) et risque de réduire d’autant les dépenses discrétionnaires. On en

remarque aussi les effets sur la confiance des consommateurs.

L’indice de confiance de l’Université du Michigan est tombé en juin à son plus bas niveau historique (graphique 9). D’autres indices tiennent mieux la route, mais la situation des ménages est fragile. On s’attend à ce que l’épargne accumulée pendant la pandémie et aussi une baisse du taux d’épargne sous les niveaux qui précédaient 2020 permettront de tempérer les risques.

États-Unis

Les prix de l’essence et les hausses de taux font mal

PRÉVISIONS

L’année 2022 a mal débuté pour le PIB réel américain qui s’est contracté au premier trimestre. On s’attend à un retour à la croissance dès le deuxième trimestre. Les gains du PIB réel seront par la suite plutôt lents, alors que l’économie devra composer avec les effets de l’inflation sur le revenu des ménages et ceux des hausses de taux d’intérêt. Après une augmentation de 5,7 % en 2021, le PIB réel américain devrait croître de 2,4 % en 2022 et de 1,2 % en 2023. L’inflation restera très élevée à court terme et le taux de chômage pourrait tôt ou tard afficher de légères hausses par rapport à son niveau actuel de 3,6 %.

GRAPHIQUE 7

Le solde commercial s’est récemment amélioré après avoir atteint un niveau record au premier trimestre de 2022

Sources : Bureau of Economic Analysis et Desjardins, Études économiques États-Unis − solde commercial des biens En G$ US de 2012

-140 -130 -120 -110 -100 -90 -80 -70 -60

2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

Milliers

GRAPHIQUE 8

La hausse des prix de l’essence gruge une grande partie du revenu des ménages américains

Sources : Energy Information Administration, Bureau of Economic Analysis et Desjardins, Études économiques

¢ US/gallon

100 200 300 400 500 600

100 150 200 250 300 350 400 450 500

2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022

Prix de l'essence (gauche) Consommation d'essence – dollars courants (droite) En G$ US

GRAPHIQUE 9

La confiance des ménages est à un creux historique selon l’indice de l’Université du Michigan

Sources : Université du Michigan, National Bureau of Economic Research et Desjardins, Études économiques

Indice de confiance des consommateurs américains de l’Université du Michigan Indice

40 50 60 70 80 90 100 110 120

1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020

Récessions

(7)

Les consommateurs doivent aussi faire face à la remontée des taux d’intérêt, notamment du côté des hypothèques. Le taux hypothécaire fixe sur 30 ans est passé de 3,11 % en début d’année à 5,78 % actuellement. Une telle augmentation a évidemment des conséquences pour le marché de l’habitation.

La croissance des prix des maisons demeure élevée, mais cette situation devrait rapidement changer (graphique 10). On remarque déjà des baisses des ventes de maisons, des mises en chantier et des permis de bâtir. L’investissement résidentiel réel pourrait reculer dès le deuxième trimestre de 2022 et connaîtra par la suite plusieurs diminutions consécutives. La hausse des taux devrait aussi affecter la consommation de biens durables.

Sa progression, notamment du côté du secteur automobile, dépendra aussi de l’évolution de l’approvisionnement, où les contraintes ont été amplifiées par les confinements en Chine et par la guerre en Ukraine.

Heureusement, le marché du travail continue d’offrir un bon support aux ménages américains. Bien qu’en ralentissement, les embauches évoluent autour de 400 000 nouveaux travailleurs par mois et le manque à gagner par rapport au niveau de février 2020 devrait bientôt être comblé. La croissance des salaires permet aussi de tempérer les effets de l’inflation sur les ménages. Du côté des entreprises, les hausses de coûts, les difficultés de trouver une main-d’œuvre de qualité et les

problèmes d’approvisionnement demeurent des défis importants.

Jusqu’à maintenant, ils répondent à ces défis avec une hausse de l’investissement réel qui devrait se poursuivre au cours des prochains trimestres, appuyée aussi par une accélération du côté de l’extraction de pétrole et de gaz.

T3 T4 T1 T2p T3p T4p 2020 2021 2022p 2023p

PIB réel ($ US de 2012) 2,3 6,9 -1,5 2,5 2,1 1,3 -3,4 5,7 2,4 1,2

Dépenses personnelles 2,0 2,5 3,1 3,7 2,0 1,5 -3,8 7,9 3,2 1,1

Construction résidentielle -7,7 2,2 0,4 -2,0 -4,1 -6,4 6,8 9,2 -2,6 -5,5

Investissement des entreprises 1,7 2,9 9,2 7,8 9,3 6,5 -5,3 7,4 6,6 5,3

Variation des stocks (G$ US) -66,8 193 149,6 75,0 75,0 50,0 -42,3 -32,6 87,4 50,0

Dépenses publiques 0,9 -2,6 -2,7 1,0 0,9 0,9 2,5 0,5 -0,8 1,0

Exportations -5,3 22,4 -5,4 10,0 4,0 5,0 -13,6 4,5 4,9 3,9

Importations 4,7 17,9 18,3 4,5 6,0 3,0 -8,9 14,0 10,5 2,6

Demande intérieure finale 1,3 1,7 2,7 3,5 2,4 1,6 -2,5 6,5 2,7 1,3

Autres indicateurs

PIB nominal 8,4 14,5 6,5 7,7 6,7 3,7 -2,2 10,1 8,7 4,0

Revenu personnel disponible réel -4,1 -4,5 -6,7 -2,0 0,0 2,0 6,2 2,3 -5,5 0,8

Emploi selon les entreprises 4,8 4,9 4,7 3,6 3,2 1,4 -5,8 2,8 4,1 1,1

Taux de chômage (%) 5,1 4,2 3,8 3,6 3,5 3,7 8,1 5,4 3,7 4,2

Mises en chantier1 (milliers d'unités) 1 569 1 679 1 724 1 661 1 605 1 537 1 395 1 605 1 632 1 422

Profits des entreprises*2 19,7 21,0 12,5 3,0 1,0 0,0 -5,2 25,0 3,9 0,9

Taux d'épargne personnelle (%) 9,5 7,9 5,6 4,1 3,7 3,9 16,4 12,2 4,3 3,9

Taux d'inflation global* 5,3 6,7 8,0 8,5 8,9 7,5 1,2 4,7 8,2 3,6

Taux d'inflation de base*3 4,1 5,0 6,3 6,0 6,3 5,6 1,7 3,6 6,0 3,5

Solde du compte courant (G$ US) -879 -872 -996 -965 -991 -983 -616 -822 -984 -968

TABLEAU 3

États-Unis : principaux indicateurs économiques

p : prévisions; * Glissement annuel; 1 À rythme annualisé; 2 Avant impôts; 3 Excluant aliments et énergie.

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

MOYENNES ANNUELLES VARIATION TRIMESTRIELLE

ANNUALISÉE EN % (SAUF SI INDIQUÉ)

2021 2022

GRAPHIQUE 10

Les prix des maisons existantes sont encore en forte hausse, mais l’augmentation des taux changera bientôt la donne

Sources : Mortgage Bankers Association, National Association of Realtors et Desjardins, Études économiques

En % (échelle inversée)

-25-20 -15-10 -50 510 1520 25 2,5

3,03,5 4,0 4,55,0 5,5 6,06,5

7,02008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 2024

Taux hypothécaire de 30 ans – devancé d'un an (gauche, échelle inversée) Indice S&P/Case-Shiller (droite)

Variation annuelle en % États-Unis

(8)

Après une timide augmentation de 25 points de base en mars pour amorcer le présent cycle haussier, la BdC a accéléré le rythme du resserrement avec deux majorations de taux consécutives de 50 points de base en avril et en juin. Nous nous attendons à ce qu’elle agisse à nouveau « avec vigueur » avec une hausse totale de 100 points de base d’ici l’automne. C’est lorsque le taux cible des fonds à un jour aura atteint 2,50 % que nous prévoyons qu’elle laissera la poussière retomber en prenant une pause prolongée pour évaluer l’incidence de ses hausses de taux.

La raison de cette éventuelle approche attentiste est claire.

Comme mentionné dans la récente Revue du système financier de la BdC, le niveau d’endettement des ménages au Canada est extrêmement élevé, tandis que les prix des maisons sont près de leurs sommets historiques, ce qui crée des risques pour le système financier canadien. Afin d’atténuer ces risques, la BdC a augmenté les coûts d’emprunt, ce qui laisse déjà des marques sur l’activité économique. Partout au pays, les ventes de maisons existantes ont chuté rapidement pour revenir vers leurs niveaux prépandémiques. Dans le même temps, les prix ont baissé depuis leur pic de février 2022 à l’échelle nationale. Cette tendance devrait se poursuivre alors que les coûts d’emprunt augmenteront davantage, ce qui se répercutera sur les mises en chantier et freinera l’activité économique découlant des investissements résidentiels avec une intensité que l’on n’avait pas observée depuis 2008-2009 (graphique 11).

Toutefois, nous nous attendons à une correction du marché canadien de l’habitation et non à son effondrement. Voici quelques explications. D’abord, il y a la vigueur du marché du travail canadien, et en particulier les gains salariaux, l’inflation commençant à être de plus en plus intégrée de sorte que la croissance des salaires réels est redevenue positive. Ensuite, l’immigration internationale, qui devrait apporter 1,3 million de Néo-Canadiens et de Néo-Canadiennes au cours des trois prochaines années, aidera à soutenir la demande de logements.

Enfin, l’appréciation du prix des maisons pendant la pandémie

s’est produite en grande partie dans les petites collectivités et non dans les grandes villes, qui restent relativement abordables.

La poursuite du télétravail à temps plein et à temps partiel devrait permettre aux gens de vivre plus loin que jamais du bureau, prévenant un retour en masse vers les centres-villes.

Exception faite du marché du logement, il y a des raisons d’être optimistes. Le faible taux de chômage et la solide croissance des salaires devraient favoriser une modération progressive de la consommation au cours des prochaines années. Cela est particulièrement vrai pour les services dont les gens ont été privés pendant la pandémie, même si cet effet s’estompera graduellement alors que la vie reprend son cours normal (graphique 12 à la page 9). Toutefois, on ne s’attend pas non plus à ce que la consommation de biens chute vertigineusement.

Quand l’inflation des biens commencera à diminuer peu à peu, le crédit à la consommation relativement faible et la demande refoulée pour les automobiles devraient permettre aux achats de biens réels de progresser. En même temps, l’assouplissement des contraintes qui ralentissent les chaînes d’approvisionnement profitera aux constructeurs automobiles et aux autres

manufacturiers, ce qui permettra à la production de revenir

Canada

Les hausses de taux feront passer l’économie canadienne et le marché de l’habitation de brûlant à glacial

PRÉVISIONS

Afin de combattre l’inflation élevée, la Banque du Canada (BdC) devrait continuer de resserrer vigoureusement sa politique monétaire jusqu’à l’automne. Cette situation pèsera lourdement sur le marché de l’habitation, car les coûts d’emprunt augmentent et les prix des maisons, les ventes et les investissements s’adaptent en conséquence. Heureusement, cet ajustement a lieu à un moment où le marché du travail canadien va très bien, tout comme les finances des ménages, des entreprises et des gouvernements. Cela devrait contribuer à réduire la probabilité d’une récession.

GRAPHIQUE 11

L’investissement résidentiel freinera la croissance du PIB réel

Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques

Contribution de l’investissement résidentiel à la croissance du PIB réel En points de %

-2,0 -1,5 -1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0

T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

Perspectives actuelles – à partir du T4 2021 2008-2009 – à partir du T4 2008 Prévisions de Desjardins

(9)

globalement en phase avec la demande. D’où notre hypothèse d’un rythme d’investissement décent en machines et en matériel.

La hausse des prix des matières premières devrait également favoriser de nouveaux investissements dans les secteurs des mines, du pétrole et du gaz au Canada, qui devraient être

neutralisés en partie par le fait que les ménages se sentent coincés par la hausse des prix à la pompe.

L’amélioration des finances publiques est une autre raison d’envisager les perspectives avec optimisme. La croissance élevée du PIB réel, l’inflation et l’activité sur le marché du travail ont favorisé des niveaux de revenus supérieurs aux attentes.

Parallèlement, le repli rapide de la COVID-19 a fait en sorte que les dépenses liées à la pandémie ont été inférieures aux prévisions. Cet afflux d’argent inespéré dans les coffres des gouvernements a incité certains à mettre en place des mesures pour protéger les plus vulnérables contre les effets d’une inflation élevée. La réduction des émissions d’obligations devrait également contribuer à prévenir une hausse désordonnée des coûts d’emprunt, surtout avec les gouvernements qui tournent le dos à des emprunts à plus long terme.

T3 T4 T1 T2p T3p T4p 2020 2021 2022p 2023p

PIB réel ($ de 2012) 5,3 6,6 3,1 3,8 1,6 1,4 -5,2 4,5 3,4 1,1

Consommation finale [dont :] 14,3 2,0 2,9 4,6 3,2 2,3 -4,5 5,1 4,2 2,0

Consommation des ménages 20,1 1,8 3,4 5,6 4,1 3,0 -6,2 5,0 5,2 2,9

Consommation des adm. publiques 1,7 2,3 1,8 2,2 0,9 0,3 0,0 5,8 1,8 -0,2

Formation brute de capital fixe [dont :] -12,4 7,8 10,7 3,1 -0,6 -2,4 -2,8 7,2 2,6 -0,7

Bâtiments résidentiels -30,3 12,4 18,1 -4,7 -10,7 -12,6 4,3 15,3 -2,2 -7,7

Ouvrages non résidentiels 4,0 13,9 12,0 11,4 8,8 4,2 -10,0 -0,3 10,1 3,8

Machines et matériel -0,5 3,8 3,8 12,4 6,3 5,7 -15,4 6,6 6,7 5,1

Produits de propriété intellectuelle -7,8 -2,2 -2,3 0,9 2,2 2,7 -3,3 0,6 -1,4 2,7

FBCF des adm. publiques 8,3 6,6 5,0 4,0 3,2 2,9 6,2 4,4 4,2 2,9

Variation des stocks (G$ de 2012) -12,9 5,3 7,7 9,3 8,0 9,1 -18,7 -2,4 8,5 4,1

Exportations 6,6 13,6 -9,6 7,6 3,1 3,3 -9,7 1,4 1,5 3,0

Importations -1,2 16,9 -2,7 9,3 3,7 2,6 -10,8 7,7 4,6 2,8

Demande intérieure finale 7,3 3,7 4,8 2,2 1,6 0,7 -4,1 5,6 3,4 0,8

Autres indicateurs

PIB nominal 10,6 15,2 15,7 13,7 5,7 3,5 -4,5 13,0 11,9 3,4

Revenu personnel disponible réel -4,3 -9,0 7,2 -5,3 0,7 3,8 8,2 0,3 -1,1 2,3

Emploi 6,8 6,2 3,2 4,4 1,7 1,5 -5,2 4,8 4,2 1,6

Taux de chômage (%) 7,2 6,3 5,8 5,2 5,2 5,3 9,5 7,5 5,4 6,0

Mises en chantier1 (milliers d'unités) 262 261 245 276 237 214 217 271 243 184

Profits des entreprises*2 13,4 15,7 6,6 18,4 30,7 24,8 -1,9 32,3 19,9 -0,5

Taux d'épargne personnelle (%) 9,0 6,4 8,1 5,3 4,3 4,4 14,5 10,9 5,5 4,6

Taux d'inflation global* 4,1 4,7 5,8 7,4 7,2 6,3 0,7 3,4 6,7 2,5

Taux d'inflation de base*3 3,0 3,2 4,0 4,8 4,6 4,4 1,1 2,3 4,5 2,6

Solde du compte courant (G$) 1,3 -0,1 5,0 3,9 3,4 3,1 -39,4 1,1 15,4 11,1

p : prévisions; FBCF : Formation brute de capital fixe; * Glissement annuel; 1 À rythme annualisé; 2 Avant impôts; 3 Excluant aliments et énergie.

Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques

TABLEAU 4

Canada : principaux indicateurs économiques

MOYENNES ANNUELLES VARIATION TRIMESTRIELLE

ANNUALISÉE EN % (SAUF SI INDIQUÉ)

2021 2022

GRAPHIQUE 12

Les services contribueront à maintenir la croissance de la consommation à un niveau élevé à court terme

Croissance réelle de la consommation des ménages et de ses composantes En points de % (sauf si indiqué)

-10 1 2 3 4 5 6

T4 2021 T1 2022 T2 2022 T3 2022 T4 2022 T1 2023 T2 2023 T3 2023 T4 2023 Contribution des services

Contribution des biens

Consommation des ménages – variation trimestrielle à rythme annualisé en % Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques

(10)

Les signes de surchauffe du marché du travail sont

particulièrement aigus au Québec. Le taux de chômage, qui oscille autour de 4 % depuis quelques mois, est le plus faible parmi les provinces canadiennes. Le nombre de postes vacants s’est chiffré à 259 200 en mars au Québec. La part des emplois non comblés atteint ainsi 6,7 %, soit un sommet sans précédent.

Dans ce contexte, la pression haussière sur les salaires s’accentue depuis le début de 2022. La rémunération horaire moyenne a même effectué un bond annuel de 6,9 % en mai, un rythme nettement supérieur à celui de 3,9 % au Canada. Jusqu’à maintenant, les hausses salariales demeurent toutefois en deçà du taux d’inflation qui avoisine les 7 % depuis quelques mois (graphique 13).

La variation annuelle de l’Indice des prix à la consommation (IPC) a atteint 6,8 % au Québec en avril. À très court terme, l’inflation devrait grimper davantage notamment en raison de la flambée des prix de l’essence et des denrées alimentaires. Pour l’ensemble de 2022, le taux d’inflation devrait atteindre 6,9 %. Un retour près de 2 % est anticipé au cours de l’an prochain, dans la mesure où les prix internationaux de plusieurs produits s’apaisent.

Les dépenses de consommation ont maintenu un bon rythme jusqu’à maintenant. La réouverture à pleine capacité des

restaurants, des bars et des salles de spectacles a entraîné un rebond des dépenses en services. La période de récupération devrait être bientôt complétée, soit environ deux ans après celle des achats en biens (graphique 14). La confiance des ménages qui se détériore et la remontée des taux d’intérêt devraient modérer la croissance des dépenses de consommation au cours des prochains trimestres. Le taux d’épargne particulièrement élevé des Québécois, d’environ 15 %, procure cependant une marge de manœuvre à de nombreux ménages. Dans un contexte de forte hausse du coût de la vie, plusieurs d’entre eux devraient puiser dans leurs économies. Le taux d’épargne devrait ainsi diminuer graduellement sous les 10 % et s’approcher du niveau prépandémique de 8,6 % à la fin de 2019.

Les contraintes s’accumulent pour les entreprises qui sont confrontées à une forte hausse de leurs coûts depuis l’an dernier.

La flambée du prix des intrants, des coûts de transport ainsi que la pression à la hausse sur les salaires, réduit la rentabilité d’un nombre croissant d’entreprises. La remontée des taux d’intérêt et le retrait de la plupart des programmes de soutien gouvernemen- taux liés à la COVID-19 commencent aussi à peser lourd sur les entreprises fortement endettées. Le nombre de faillites a d’ail- leurs amorcé une tendance haussière après avoir chuté à un creux au plus fort de la pandémie (graphique 15 à la page 11). Dans ce

Québec

Le ralentissement de l’économie est à nos portes

PRÉVISIONS

L’économie du Québec a connu un excellent début d’année. La croissance du PIB réel est demeurée forte et le taux de chômage a atteint un creux de 3,9 % en avril. Même si la forte inflation gruge le pouvoir d’achat des ménages, l’accélération des salaires et le taux d’épargne élevé des Québécois devraient limiter l’ampleur du ralentissement des dépenses de consommation. La remontée des taux d’intérêt affectera surtout le secteur résidentiel et l’investissement des entreprises. Après le rebond de plus de 6 % l’an passé, le PIB réel devrait connaître une croissance de 3,3 % cette année et de 0,9 % l’an prochain.

GRAPHIQUE 13

L’accélération des salaires au Québec n’arrive pas à rattraper l’inflation

Variation annuelle en %

2 3 4 5 6 7 8

JANV. FÉVR. MARS AVR. MAI

Salaire horaire moyen

Indice des prix à la consommation

2022

Sources : Statistique Canada et Desjardins, Études économiques

Prévisions de Desjardins

GRAPHIQUE 14

Au Québec, les dépenses en services termineront bientôt leur période de récupération

Sources : Institut de la statistique du Québec et Desjardins, Études économiques En termes réels

En G$ de 2012

95 100 105 110 115 120 125 130 135

2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024

Dépenses en biens

Dépenses en services Prévisions de Desjardins

(11)

contexte, les perspectives d’investissement sont moins favorables.

La progression devrait s’estomper graduellement et un recul est même anticipé l’an prochain.

Finalement, le marché immobilier résidentiel sera le plus affecté par l’augmentation des taux d’intérêt. Les premiers signes d’un revirement, soit une remontée de l’offre, combinée à une baisse

de la demande, commencent à poindre. Le simple fait que moins d’acheteurs s’empressent pour acheter la même propriété suffira à réduire graduellement la surenchère. Un ajustement à la baisse devrait donc s’amorcer bientôt. Comme détaillé dans un récent Point de vue économique, une diminution du prix moyen de 12 % du sommet au creux à la fin de 2023 est anticipée au Québec (graphique 16).

2019 2020 2021 2022p 2023p

PIB réel ($ de 2012) 2,8 -5,5 6,2 3,3 0,9

Consommation finale [dont :] 2,2 -4,1 5,6 3,8 2,4

Consommation des ménages 1,6 -6,1 5,9 4,7 2,9

Consommation des administrations publiques 3,5 0,5 5,1 1,8 1,2

Formation brute de capital fixe [dont :] 2,2 -2,9 5,6 0,3 -2,1

Bâtiments résidentiels 3,7 3,1 12,6 -3,6 -6,4

Ouvrages non résidentiels 10,2 -8,0 -4,1 -2,0 -1,3

Machines et matériel -1,0 -16,0 15,7 8,0 -1,5

Produits de propriété intellectuelle -1,4 -2,1 1,2 -1,2 1,2

FBCF des administrations publiques -2,3 -0,3 -0,4 6,0 2,2

Variation des stocks (M$ de 2012) 4 066 -5 328 1 112 2 400 2 000

Exportations 2,7 -7,9 5,3 3,2 1,5

Importations 0,5 -8,5 7,9 3,5 2,7

Demande intérieure finale 2,2 -3,8 5,6 3,1 1,5

Autres indicateurs

PIB nominal 4,7 -2,4 13,1 10,4 3,5

Revenu personnel disponible réel 3,3 8,5 2,7 1,2 -0,4

Rémunération hebdomadaire 3,5 7,9 2,9 4,0 4,5

Emploi 2,0 -4,8 4,1 2,9 0,9

Taux de chômage (%) 5,1 8,9 6,1 4,2 4,6

Taux d'épargne personnelle (%) 7,0 19,2 17,4 13,3 9,8

Ventes au détail 1,3 0,4 14,4 11,9 4,3

Mises en chantier1 (milliers d'unités) 48,0 53,4 67,8 59,6 46,8

Taux d'inflation global 2,1 0,8 3,8 6,9 2,7

p : prévisions; FBCF : Formation brute de capital fixe; 1 À rythme annualisé.

Sources : Statistique Canada, Institut de la statistique du Québec, Société canadienne d'hypothèques et de logement et Desjardins, Études économiques

TABLEAU 5

Québec : principaux indicateurs économiques

VARIATION ANNUALISÉE EN % (SAUF SI INDIQUÉ) GRAPHIQUE 15

La tendance à la hausse des faillites des entreprises est amorcée depuis quelques mois au Québec

En nombre

50 75 100 125 150 175

2019 2020 2021 2022

Niveau Moyenne mobile 6 mois

Sources : Bureau du surintendant des faillites Canada et Desjardins, Études économiques

GRAPHIQUE 16

Malgré la baisse anticipée au Québec, le prix moyen restera au-dessus du niveau précédant la pandémie au début de 2020

Sources : Association canadienne de l’immeuble et Desjardins, Études économiques 325

350 375 400 425 450 475 500 525

2020 2021 2022 2023 2024

En k$

Prix moyen des propriétés

Prévisions de Desjardins

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