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Texte intégral

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PCHE

PROJET RIVIÈRE AUX PINS

Plan nord—américain de gestion de la sauvagine

MISE À JOUR ET ANALYSE DU PROJET D'AMÉNAGEMENT POUR LE POISSON, PRÉVU DANS L'UNITÉ 2 DE LA FRAYÈRE DE LA RIVIÈRE AUX PINS

par Suzanne Lepage

PCHE-Poisson Québec, avril 1997

Document de travail

Gouvernement du Québec Ministère de l'Environnement et de la Faune

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MISE À JOUR ET ANALYSE DU PROJET D'AMÉNAGEMENT POUR LE POISSON, PRÉVU DANS L'UNITÉ 2 DE LA FRAYÈRE DE LA RIVIÈRE AUX PINS

par Suzanne Lepage

PCHE-Poisson Québec, avril 1997

Document de travail

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prévu dans l'unité 2 de la frayère de la rivière aux Pins. Ministère de l'Environnement et de la Faune du Québec, Service de la faune aquatique, Québec. Document de travail. 53 p.

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TABLE DES MATIÈRES

Page

1. INTRODUCTION 1

2. CARACTÉRISTIQUES VÉGÉTALES DU MILIEU 6

3. CARACTÉRISTIQUES FAUNIQUES DU MILIEU 9

3.1 Exigences biologiques de la faune 9

3.1.1 Poissons 9

3.1.1.1 Grand brochet 10

3.1.1.2 Perchaude 11

3.1.1.3 Achigan à grande bouche 12

3.1.1.4 Barbotte brune 13

3.1.1.5 Crapet-soleil 14

3.1.2 Sauvagine 15

3.1.3 Autres espèces 15

4. NIVEAUX D'EAU 16

5. CONCEPTS POSSIBLES D'AMÉNAGEMENT ET LEURS IMPACTS

POTENTIELS 18

5.1 Concept initial 18

5.2 Concept #2 24

5.3 Concept #3 27

5.4 Concept #4 3D

5.5 Concept #5 33

6. CONCLUSION 36

7. RECOMMANDATIONS 38

REMERCIEMENTS 42

RÉFÉRENCES CONSULTÉES 43

ANNEXES 47

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LISTE DES TABLEAUX

Page

Tableau 1. Répercussions potentielles concernant le concept initial

d'aménagement de l'unité 2, de la rivière aux Pins 21 Tableau 2. Répercussions potentielles concernant le concept #2 d'aménagement

de l'unité 2, de la rivière aux Pins 25

Tableau 3. Répercussions potentielles concernant le concept #3 d'aménagement

de l'unité 2, de la rivière aux Pins 28

Tableau 4. Répercussions potentielles concernant le concept #4 d'aménagement

de l'unité 2, de la rivière aux Pins 31

Tableau 5. Répercussions potentielles concernant le concept #5 d'aménagement

de l'unité 2, de la rivière aux Pins 34

LISTE DES FIGURES

Figure 1. Plan de mise en valeur des trois unités de la rivière aux Pins (Adapté

de MI_CP 1991a) 3

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LISTE DES ANNEXES

Page

Annexe 1. Niveaux d'eau à la station de Pointe-aux-Trembles 47 Annexe 2. Moyennes des données de niveaux d'eau à la station de Pointe-aux-

Trembles 51

Annexe 3. Résultats globaux de l'analyse de comparaison de moyenne du mois

d'avril 52

Annexe 4. Cotes et superficies approximatives (planimètre) obtenues à partir du plan d'arpentage de 1996, pour l'unité 2 de la rivière aux Pins, ainsi

que les profondeurs d'eau correspondantes 53

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1. INTRODUCTION

L'importance de la rivière aux Pins en tant que frayère multispécifique n'est plus à démontrer. Depuis 1974, celle-d a été classée comme l'une des dernières frayères à potentiel très élevé du fleuve Saint-Laurent, située entre Montréal et le lac Saint-Pierre (Massé 1974). En effet, 44 espèces de poissons fréquenteraient ce site au printemps alors qu'au moins 16 d'entres elles s'y reproduisent (Harvey 1978; Massé et aL 1998).

Malgré son statut de bonne frayère, il a été démontré que la production de plusieurs des espèces de poissons est influencée, entre autres, par le niveau d'eau du fleuve (Massé et al. 1988). Ainsi, une forte crue prolongée sera favorable au développement du frai, alors qu'une faible crue ou qu'un retrait rapide de l'eau de crue aura l'effet inverse (Massé et al. 1988).

Ce milieu humide est utilisé également par plusieurs espèces d'oiseaux, de même que par des amphibiens, des reptiles et des mammifères (MLCP 1991a).

Depuis ces dernières années, diverses propositions d'intervention ont été préparées dans le but de conserver et d'améliorer cet habitat. Il a été convenu que le territoire en question soit divisé en trois unités (figure 1).

Les unités 1 et 2 ont été identifiées comme site prioritaire à aménager pour le poisson.

Un document décrivant les concepts à préconiser était prévu à cet effet. Toutefois, en raison de besoins spécifiques, le présent document traitera seulement de l'unité 2.

Différents concepts favorables à divers degrés à la faune seront examinés. Par la suite, ce document de base sera utilisé pour évaluer les impacts éventuels de ces concepts sur les terres agricoles.

L'unité 2 englobe la partie principale de la frayère (MLCP 1991a). L'intervention proposée dans cette unité a pour but de bonifier le potentiel du milieu par son aménagement. Plus précisément, le projet d'aménagement vise à:

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interventions projetées

— Limites du projet Ouvrage de contrôle du niveau d'eau Niveau d'opération maximum 6,0 m

_

Figure 1. Plan de mise en valeur des trois unités de la rivière aux Pins.

(Adapté de MLCP 1991a).

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1. aménager cette frayère multispécifique afin d'améliorer les conditions de fraie, l'alevinage et l'alimentation des différentes espèces de poissons;

2. augmenter la production de canards (mais également dans les unités 1 et 3) puisque l'unité 2 présente un potentiel intéressant pour la nidification et l'élevage des couvées.

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2. CARACTÉRISTIQUES VÉGÉTALES DU MILIEU

La végétation de l'unité 2 croît dans un milieu présentant les particularités suivantes. Le type de sol est constitué de loam limono-argileux, lourd, plastique, sur une pente de 1 à 3 %. Les sols y sont toujours très humides en raison de la nappe phréatique qui demeure élevée durant une bonne partie de la saison de végétation, de fa plasticité du sol ainsi que de la faible pente du terrain (Lapalme et La Rochelle 1991). À cela s'ajoute l'inondation printanière qui vient aussi influencer les constituantes végétales (Tessier et al. 1981).

Lorsque l'on compare la carte de végétation de 1983 par rapport à celle de 1988, on constate un étalement des plantes de milieu plus sec dans certains secteurs (CIC 1987;

MLCP 1991a). L'évolution naturelle du milieu, de même que l'assèchement plus prononcé (diminution de la hauteur de la nappe phréatique) pourraient expliquer ce phénomène (Provost 1981; Tessier et aL 1981). Ainsi, selon la carte de 1988, une partie très importante du territoire est occupée par du phalaris roseau accompagné de la spartine pectinée. Une petite dépression, située au nord-ouest de l'unité, favorise la pousse de la quenouille, du rubanier, mais également du butome à ombelles. Des arbustes (saules) sont aussi présents, principalement en périphérie du groupement de quenouille. Toutefois, il est évident qu'un relevé plus actuel permettrait de préciser les changements survenus depuis lors.

Pendant l'été, seule la rivière demeure en eau (profondeur: 1 m). Elle est colonisée par l'élodée du Canada et la cornifle nageante, alors que sa surface est souvent recouverte de lenticule mineure et de spirodèle polyrhize (Harvey 1978; Arbour et aL 1997). Selon Arbour et ai. (1997), ces deux dernières espèces proliféreraient dans des eaux stagnantes et riches en éléments nutritifs.

L'étude de Tessier et aL (1981) constitue un bon outil pour comprendre la dynamique de ce milieu en termes de groupements végétaux. Selon ces auteurs, la topographie particulièrement uniforme de l'archipel des Cent-îles correspondrait au paysage typique de la plaine inondable du fleuve Saint-Laurent. La micro-topographie et la mise en eau printanière seraient les deux facteurs les plus importants dans la position des groupements végétaux (Tessier et aL 1981). Les groupements aquatiques et semi-

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aquatiques auraient une zonation très bien définie en fonction de leur degré d'immersion respective. Par le fait même, la position de la nappe d'eau jouerait un rôle très important dans la séquence des groupements végétaux. Dans certains cas, la composition floristique peut varier face à un changement faible de la nappe phréatique, comme dans le cas du groupement Phalaris et Calamagrostis (Tessier et aL 1981).

Cette dénivellation est particulièrement évidente lorsqu'on mesure la variation de la nappe phréatique à l'aide de piézomètres.

Ainsi, en se basant sur cette étude, les groupements herbacés identifiés dans l'unité 2 présenteraient fort possiblement des caractéristiques se rapprochant de ceci:

— Groupement à phalaris et spartine: l'inondation ne doit pas l'affecter trop longtemps.

La nappe phréatique doit varier de 0 à 10 cm au printemps et de -40 à -50 cm en période estivale. La présence de la spartine indique des zones plus basses.

— Groupement à quenouille, rubanier et butome se situerait entre les deux groupements suivants:

Groupement à sagittaire et guenouille: il se situe sur une nappe d'eau qui fluctue entre +160 et +20 cm mais dont la hauteur moyenne est d'environ +50 cm.

Groupement à rubanier et butome: au printemps, la nappe d'eau doit être d'environ +140 cm. En période estivale, la nappe phréatique est superficielle et s'abaisse souvent jusqu'à -10 cm.

La durée de la crue exerce une influence sur le type de végétation (Tessier et aL 1981).

À titre d'exemple, prenons le phalaris roseau, qui fait partie des espèces dites hélophytes, c'est-à-dire qui croissent de préférence sur la portion de l'hydrolittoral submergé moins de 33 % du temps (Gauthier 1980). Toutefois, la tolérance chez des plants adultes de phalaris par rapport à la durée de la crue varie selon la hauteur d'eau et les conditions environnementales (Haworth-Brockman et aL 1987). Selon différentes études, cette période d'inondation varierait de 35 à 62 jours selon la hauteur d'eau recouvrant les plants (Haworth-Brockman et aL 1987). Ainsi, avec une période de croissance s'étendant du 1er mai au 15 octobre pour la région concernée, il est probable que le phalaris pourra survivre à une inondation artificielle allant jusqu'à la fin juin.

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Enfin, pour préserver les groupements végétaux actuels tels que le phalaris et la spartine, une certaine vigilence est de rigueur en ce qui concerne deux espèces présentes sur le site de la rivière aux Pins, soit la salicaire pourpre et le butome à ombelles. En effet, ces dernières peuvent s'avérer très compétitrices vis-à-vis d'autres plantes, particulièrement lorsqu'un milieu subit des modifications ou des stress (White et al. 1993). Des précautions doivent donc être prises afin d'éviter l'expansion de celles-ci dans le secteur aménagé.

Certaines conditions pouvant induire la germination ont été précisées dans le cas de la salicaire (Clay 1986). Elles se résument comme suit: 1) la croissance débute à une température de 15°C, avec un optimum de 25°C, 2) un sol humide favorise la croissance, mais la graine doit être en contact avec l'air, 3) préfère un milieu ouvert, 4) requiert approximativement une photopériode de 13 heures par jour, 5) compétitive par rapport à plusieurs plantes (Clay 1986). Ainsi, une exondation du milieu en juin pourrait favoriser la germination. Par contre, un maintien du niveau d'eau pourrait entraver celle-ci (Clay 1986). En ce qui a trait à la compétition, il est possible que le phalaris, lui aussi très compétitif, ait empêché la salicaire d'envahir le milieu jusqu'à maintenant, comme peuvent le faire certaines plantes (Clay 1986; White et al. 1993).

Ainsi, pour limiter les risques d'expansion de ces plantes indésirables, le concept d'aménagement devra répondre à deux questions (Clay 1986). La première est de savoir «Quel effet aura le moment choisi d'une vidange sur la compétition entre la salicaire et/ou le butome et les autres espèces ?». La seconde est de savoir «Comment la vidange peut être utilisée tout en évitant la germination et l'établissement de la salicaire et/ou du butome ?»

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3. CARACTÉRISTIQUES FAUNIQUES DU MILIEU

Le secteur de la rivière aux Pins est actuellement classé comme étant une frayère multispécifique à potentiel très élévé (Massé 1974, Massé et al. 1988). Les caractéristiques du milieu favorisent la fraie et l'alevinage de poissons d'eaux calmes.

Au moins 16 des 44 espèces répertoriées utiliseraient ce site à cette fin (Massé et al.

1988). Les principales espèces sont le grand brochet, la perchaude, la barbotte brune et le crapet-soleil. La marigane noire et l'achigan à grande bouche, espèces moins abondantes, s'y reproduisent également.

En ce qui a trait à la sauvagine, la rivière aux Pins présenterait également un potentiel fort intéressant selon les inventaires réalisés dans ce secteur (Dubé et aL 1993). On y retrouve le canard pilet, le canard souchet, le canard d'Amérique, le canard colvert, le canard chipeau, la sarcelle à ailes bleues et la sarcelle d'hiver.

Bien entendu, de nombreuses espèces d'oiseaux fréquentent le secteur en question, tels la bécassine des marais, le pluvier kildir ou encore, le hibou des marais (MLCP 1991a). Il en est de même pour d'autres espèces animales. Le ouaouaron, la chélydre serpentine ainsi que le rat musqué, y ont été observés, pour ne mentionner que ceux-là (MLCP 1991a).

3.1 Exigences biologiques de la faune

Les exigences biologiques des principales espèces ou groupes qui utilisent la rivière aux Pins sont traitées ici, dans le but de mieux déterminer les particularités que l'on doit viser dans le site à aménager. En effet, pour réaliser un bon aménagement, il est primordial de bien connaître les besoins des espèces ciblées.

3.1.1 Poissons

Les poissons de la rivière aux Pins utilisent principalement l'unité 2 pour la reproduction (Harvey 1978; Massé et al. 1988). En général, cette activité implique plusieurs moments critiques chez la plupart des espèces. Chacune d'elle a des exigences particulières et le bon succès de reproduction dépend d'une variété d'éléments prévalant aux différentes

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étapes de ce processus. Les espèces qui ont été choisies et qui sont, pour la plupart des espèces dominantes, sont traitées en débutant par le frayeur le plus hâtif au frayeur le plus tardif, bien qu'il existe un chevauchement du cycle de reproduction chez certaines espèces, telles que l'achigan et la barbotte.

3.1.1.1 Grand brochet

Le grand brochet fraie au printemps, immédiatement après la fonte des glaces (Scott et Crossman 1974). Dans la région de Montréal, le début de la fraie se situe entre la fin mars et la troisième semaine d'avril (Vallière et Fortin 1988). La crue printanière constitue l'un des premiers stimuli déclencheurs du comportement de fraie (Vallière et Fortin 1988). Un autre stimulus important est la température (Vallière et Fortin 1988).

Celle-ci doit se situer entre 4° et 15°C pour provoquer la reproduction. La période de fraie s'étend de 2 à 5 jours mais peut varier selon la température (Scott et Crossman 1974; Vallière et Fortin 1988).

Arrivés sur le site de fraie, les géniteurs adoptent un comportement exploratoire (Vallière et Fortin 1988). Ils parcourent le territoire et forment des groupes constitués généralement d'une femelle et de plusieurs mâles. Les brochets avancent lentement, s'arrêtant fréquemment pour frayer au-dessus d'un substrat adéquat, et ce, à des profondeurs pouvant varier de 0,1 à 3,5 m (Vallière et Fortin 1988). Selon Fabricius et Gustafson (1958), la présence de végétation constituerait un stimulus essentiel pour déclencher la ponte. Dans la région de Montréal, les frayères à grand brochet seraient caractérisées par des herbacaies terrestres inondées de type graminoïde, de profondeurs allant de 0,1 à 1,2 m (Leclerc 1984). Toutefois, selon les données disponibles, cet ésocidé serait plutôt opportuniste dans le choix du substrat de fraie (Fabricius et Gustafson 1958; Vallière et Fortin 1988).

Les oeufs, très adhésifs, demeurent fixés à la végétation (Scott et Crossman 1974). Ils éclosent ordinairement au bout de 12 à 14 jours (Scott et Crossman 1974). À 18°-20°C, les oeufs peuvent éclore en 4 ou 5 jours (Vallière et Fortin 1988). Dans le cas de la rivière aux Pins, les variations obtenues en 1975 et 1976 par rapport au temps d'incubation s'expliqueraient en partie par la différence de température entre ces deux

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années (Massé et al. 1988). En effet, en 1975 l'éclosion s'est produite à l'intérieur de 11 à 15 jours (6 au 10 mai) après le pic de fraie comparativement à 1976 où 13 à 26 jours (22 avril au 6 mai) ont été nécessaires. Dans les deux cas, le pic de fraie est survenue deux jours après le début de la période de fraie. Toutefois, bien qu'importante, la température de l'eau ne serait pas le seul facteur en cause dans le développement des oeufs (Vallière et Fortin 1988).

Inactifs pendant 6 à 10 jours, les alevins de 6 à 8 mm restent fixés par des glandes adhésives à la végétation (Scott et Crossman 1974). À des longueurs de 10 à 15 mm, les alevins commencent à s'alimenter, alors que le sac vitellin n'est pas complétement résorbé. Les différentes études permettent de constater que les brochetons peuvent quitter le site de reproduction à des tailles très variables, allant de 10 à 92 mm (Vallière et Fortin 1988). Cependant, des travaux mentionnent qu'au moment de quitter la frayère une très faible proportion de brochetons ayant une petite taille survivront jusqu'à l'âge adulte (Vallière et Fortin 1988). Ainsi, un retrait hâtif de la crue peut être critique pour les brochetons qui sont alors contraints de se diriger vers le plan d'eau principal avant que les herbiers ne soient complètement développés (Vallière et Fortin 1988).

Donc, une période d'environ 35 jours de maintien du niveau d'eau à partir de la mi-avril serait nécessaire pour obtenir une certaine production de brochetons capables de se mouvoir.

3.1.1.2 Perchaude

La reproduction chez la perchaude s'effectue ordinairement entre le 15 avril et le début mai, mais peut parfois se poursuivre jusqu'en juillet à certaines latitudes (Scott et Crossman 1974). Une température se situant entre 7° et 13°C constitue un élément important pour déclencher la fraie (Scott et Crossman 1974; Krieger et al. 1983).

D'après l'étude de Massé et al. (1988), la fraie de 1975 et 1976 a débuté le 1 ar mai et le 25 avril respectivement, pour une durée de 13 et 20 jours. Dans les deux cas, le 3e ou 4e jour correspondait au pic d'activité. Toujours selon cette étude, la perchaude se reproduirait environ une dizaine de jours après le grand brochet (Massé et al. 1988).

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La femelle, accompagnée de plusieurs mâles, libère un long chapelet gélatineux contenant ses oeufs (Scott et Crossman 1974). Ce ruban s'accrochera à un substrat tel que brindille, végétation aquatique ou inondée, ou autres substrats de ce genre (Scott et Crossman 1974; Massé et aL 1988). La profondeur optimale recherchée pour le dépôt des oeufs est de 0,36 m à 0,91 m (Krieger et al. 1983; Massé et al. 1988).

Les oeufs éclosent généralement après 8 à 10 jours, mais ils requerront 27 jours à une température de 8,3°C (Scott et Crossman 1974). La condition optimale pour le développement embryonaire serait une température de 10°C, avec une augmentation de 1°/jour jusqu'à 20°C (Krieger e t al. 1983).

Les jeunes alevins (environ 5 mm) demeurent inactifs pendant environ 5 jours, soit jusqu'à l'absorption du vitellus (Scott et Crossman 1974). Par la suite, ils recherchent durant les deux premiers mois des secteurs où la température avoisine 20°C plutôt que 10°C (Krieger et al. 1983). Bien que la croissance soit rapide au début, les petits alevins (< 9,5 mm) sont relativement fragiles (Krieger et al. 1983). Ils sont incapables de combattre un courant plus fort que 2,5 cm/s (Krieger et al. 1983). En 1975, Massé et al.

(1988) observaient entre le 12e et le

le

jour après le début de la fraie, une dévalaison passive chez les jeunes qui ne mesuraient alors que 3 mm. Par contre, au 30e jour, une dévalaison active s'était produite chez les alevins de cette espèce, qui avaient atteint depuis une taille moyenne de 15 mm (Massé et al. 1988).

Dans l'ensemble, une durée approximative de 25 jours d'inondation serait à prévoir pour couvrir la période de la ponte jusqu'à la nage active des alevins.

3.1.1.3 Achigan à grande bouche

La période de pointe pour la reproduction de ce poisson s'étend généralement du début juin à la mi-juin (Scott et Crossman 1974). En fait, le mâle entreprend la construction du nid dès que l'eau atteint 15°C. La fraie, elle, s'effectue lorsque la température de l'eau se situe entre 15° et 24°C (Heidinger 1975). En 1975, à la rivière aux Pins, la fraie s'est produite entre le 9 et le 27 mai (Massé et al. 1988). Au début de la fraie, la température était de 16°C, mais augmenta par la suite jusqu'à 23°C. Durant cette période, les valeurs maximales variaient entre 20° et 25°C.

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Les nids sont ordinairement construits à des profondeurs de 0,3 à 1,22 m, mais peuvent parfois être observés à 0,15 m ou à 5,5 m (Leclerc 1984; Scott et Crossman 1974;

Heidinger 1975). Le mâle nettoie une superficie d'environ 80 cm de diamètre, où des végétaux comme le roseau, le scirpe ou le nénuphar sont présents (Scott et Crossman 1974). La femelle vient ensuite y frayer. Le nid contient souvent des oeufs de diverses femelles, alors que ces mêmes fémelles libéreront leurs oeufs dans plusieurs nids différents (Heidinger 1975).

La température de l'eau joue aussi un rôle dans le temps d'incubation qui est généralement de 3 à 5 jours (Scott et Crossman 1974). Ainsi, pour des températures de 10°, 18° et 28°C, l'incubation sera de 13, 2.5 et 2 jours respectivement (Heidinger 1975). Les jeunes alevins mesurent entre 3 et 6 mm et ne sont mobiles qu'après 6 à 13 jours, lorsqu'ils ont atteint 5,9 et 6,3 mm (Heidinger 1975). Ils se nourrissent alors par banc, qui sera sous la protection du mâle pendant environ 31 jours (Heidinger 1975).

Donc, environ 17 jours seraient nécessaires chez cette espèce pour obtenir des alevins actifs.

3.1.1.4 Barbotte brune

La barbotte brune fraie à la fin du printemps et en été, quand la température de l'eau atteint 21°C (Scott et Crossman 1974). Les observations de 1976 à la rivière aux Pins indiquent effectivement que la fraie s'est produite lorsque la température moyenne était de 20°C, variant de 15,8° à 25,6°C (Harvey 1978). Cette année-là, la fraie a débuté le 24 mai, alors que les activités de fraie les plus intenses ont eu lieu au cours des deux premières semaines de juin (Harvey 1978).

Le nid, qui consiste en une dépression, un tunnel ou autres, est confectionné par le mâle ou la femelle, ou par les deux sexes, à des profondeurs d'eau de 0,10 m et plus (Leclerc 1984; Scott et Crossman 1974). D'après l'étude de Harvey (1878), les nids recensés à la rivière aux Pins étaient situés à des profondeurs de 0,6 à 1,5 m environ.

Les oeufs ainsi que les alevins sont protégés par l'un ou l'autre des parents, ou les deux (Scott et Crossman 1974).

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Selon Scott et Crossman (1974), l'éclosion survient au bout de 6 à 9 jours (21°-23°C).

Les alevins ont alors 6 mm de longueur et ne peuvent se mouvoir avant 7 jours en raison du sac vitellin (Scott et Crossman 1974). Puis, toujours sous la protection des parents, ils s'alimenteront en groupes jusqu'à ce qu'ils aient atteint approximativement 51 mm de longueur.

Selon ces informations, les alevins devraient être en mesure d'effectuer leur premier déplacement dans les 14 jours suivant la ponte des oeufs.

3.1.1.5 Crapet-soleil

Espèce très prolifique, le crapet-soleil fraie généralement à la fin du printemps ou au début de l'été (Scott et Crossman 1974). La durée du cycle de reproduction est relativement longue puisque le mâle consacre du temps pour la construction du nid, la fraie puis la protection des oeufs et des alevins. De plus, ce dernier peut frayer plus d'une fois durant la saison, avec la même femelle ou des femelles différentes (Scott et Crossman 1974).

Le mâle construit son nid dès que la température de l'eau atteint 20°C environ (Scott et Crossman 1974). Ce nid consiste en une petite dépression peu profonde, localisé dans des zones d'eau calmes de 15 à 31 cm, et où l'on retrouve de la végétation aquatique submergée (Scott et Crossman 1974). En 1975, la fraie du crapet-soleil à la rivière aux Pins a débuté vers le 23 mai et s'est poursuivie au-delà du 20 juin, alors que les températures moyennes variaient de 15° à 25°C (Massé et aL 1988).

À une température de 28°C, les oeufs écloront en 3 jours seulement (Scott et Crossman 1974). Pendant environ 11 jours, le mâle assure une protection aux jeunes. Par la suite, ceux-ci quitteront le nid. Le mâle entreprend alors le nettoyage du nid en vue d'une nouvelle ponte (Scott et Crossman 1974).

Chez le crapet-soleil, il faut donc prévoir environ 14 jours avant que les alevins puissent nager librement dans le milieu.

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3.1.2 Sauvagine

Bien que les travaux reliés à l'utilisation de la rivière aux Pins par la sauvagine soient peu nombreux, ceux qui ont été réalisés démontrent le potentiel intéressant qu'offre ce site tant au moment de la migration printanière de la sauvagine que pour l'appariement des couples, la nidification et l'élevage des couvées (Dubé et al. 1993). D'après les données, une douzaine d'espèces y ont été répertoriées, dont la majorité sont des barboteurs (Dubé et al. 1993). Certaines d'entre elles, comme le canard pilet, le canard d'Amérique et le canard colvert, y élèvent leur couvée. De plus, selon l'inventaire de 1991, le secteur principalement utilisé par les couvées serait l'amont de la rivière aux Pins (Dubé et al. 1993). Peu attrayante, la partie aval de la rivière ne constituerait plus à l'été qu'un étroit canal, avec peu de végétation émergente en bordure.

Les couples de barboteurs établissent leur nid en avril ou en mai, majoritairement dans une prairie haute constitué de phalaris roseau, de verge d'or, de carex et de prêle (Bélanger 1989 ; Dubé et al. 1993). Des couvées peuvent y être observées en mai, en juin et en juillet. D'apparence fragile, les canetons sont capables lorsqu'ils quittent le nid de parcourir des distances relativement importantes pour rejoindre le plan d'eau (Bellrose 1980; Duncan 1987).

3.1.3 Autres espèces

Plusieurs espèces d'oiseaux, de petits mammifères, d'amphibiens et reptiles fréquentent ou utilisent actuellement ce site (Dubé et al. 1993). De plus, chez ces deux derniers groupes, le milieu ne serait pas reconnu comme un habitat susceptible d'abriter des espèces rares (Arbour et al. 1997).

La diversité de la faune retrouvée à la rivière aux Pins est le reflet de la diversité végétale qui constitue l'habitat. L'implantation d'une plus grande diversité d'espèces végétales serait donc favorable à la faune (Arbour et al. 1997). La faune avienne, tels les passereaux, y trouvera un meilleur couvert de nidification, d'abri et de nourriture, tout comme l'ensemble de la ressource faunique (Arbour et al. 1997).

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4. NIVEAUX D'EAU

Les variations du niveau d'eau de la rivière aux Pins au printemps sont déterminées à l'aide des données de la station limnimétrique de Pointe-aux-Trembles (20A49 ou 15630). En effet, l'étude de Couture et Vézina (1992) mentionne que les niveaux d'eau à cette station durant cette période peuvent être transposés à l'embouchure de la rivière, en considérant un écart variant de 0 à 15 cm en moins. Pour nos besoins, le facteur de correction utilisé sera de moins 7 cm (moyenne).

Pour élaborer un concept adéquat pour le poisson, il faut, dans un premier temps, utiliser des données qui reflètent la situation actuelle qui prévaut à la rivière aux Pins. La séquence des niveaux d'eau des 26 dernières années à Pointe-aux-Trembles a donc été retenue comparativement à celle qui avait été utilisée (Station de Varenne: 1930 à 1981) lors de l'élaboration du concept initial (Lapointe 1990a et b). Ces données sont colligées aux annexes 1 et 2.

À l'intérieur de cette séquence, des analyses statistiques de comparaison de moyenne ont été réalisées pour le mois d'avril, à l'aide d'un test Z bilatéral (0,-0,01) (Scherrer 1984). Les résultats révèlent une différence significative entre les blocs 1970-1982 et 1983-1995 (annexe 3). Alors que le niveau moyen de 1970-1982 est de 7,21 m, on observe une diminution de 43 cm par rapport au niveau moyen de 1983-1995, correspondant à 6,78 m (annexe 2). Les données regroupées en bloc de 5 ans indiquent aussi que des fluctuations de l'ordre de -49 cm à +25 cm sont présentes (annexe 2). Pour plusieurs de ces blocs, des différences significatives ont été décelées entre eux (annexe 3). Tout ceci démontre bien la dynamique irrégulière des niveaux d'eau qui se produit dans la frayère durant la période printanière.

Dans un deuxième temps, il faut établir le gain qui sera obtenu suite à l'aménagement.

Une façon de faire serait d'estimer la superficie du site qui a contribué à la production de poissons pendant les 26 dernières années. Toutefois, la situation actuelle est probablement toute autre, puisque la variabilité des niveaux d'eau affecte directement la productivité de la frayère. En effet, on qualifie le site de bonne frayère lorsque son niveau d'eau printanier y est relativement stable, ce qui permet d'éviter l'exondation des

(25)

oeufs ou de conserver une profondeur d'eau idéale pour les nids, et ce, jusqu'à ce que les alevins puissent se mouvoir (Massé et Vincent 1975). Or, il faut s'attendre qu'au cours des 26 années, la production annuelle de poissons n'a été qu'occasionnelle pour ce site.

Ainsi, en utilisant l'annexe 1, il est possible de cibler les années où le niveau d'eau printanier aurait favorisé la production de poissons, et ce, en se basant sur les exigences biologiques des espèces. Les années 1970, 1978 et 1983 ont probablement été des années de productivité passable pour le grand brochet et la perchaude, tandis que 1972 et 1973 ont dû contribué davantage au renouvellement de ces populations.

Enfin, l'année 1974 se serait avérée le summum de ces 26 dernières années. En effet, comme ont pu le constater Massé et Vincent (1975), cette année-là fut mémorable pour la reproduction du poisson dans ce secteur. Donc, en ce qui concerne ces deux espèces, 6 années sur 26 auraient possiblement été favorables à la production d'alevins.

Dans le cas des autres espèces de poissons, celles-ci seront moins favorisées puisque généralement lorsque fa décrue débute, l'eau de la frayère se retire relativement rapidement et la surface pour la reproduction diminue alors de façon importante.

Ainsi, en considérant l'élément « maintien du niveau d'eau' », on peut s'attendre dans le cas du grand brochet et de la perchaude, à ce que les gains obtenus correspondent aux 20 années restantes, qui auraient alors offert aux poissons des conditions minimales pour la reproduction. Enfin, pour les autres espèces de poissons, les gains seraient davantage significatifs puisqu'en plus de bénéficier d'une stabilité du niveau d'eau, une aire de fraie et de développement des alevins beaucoup plus considérables seraient aussi disponibles.

1 En supposant que le maintien du niveau d'eau soit suffisamment long pour répondre au besoin de ['espèce visée (voir chapitre 3).

(26)

5. CONCEPTS POSSIBLES D'AMÉNAGEMENT ET LEURS IMPACTS POTENTIELS Plusieurs concepts différents peuvent être envisagés en ce qui a trait à l'aménagement de la frayère de la rivière aux Pins. Il va sans dire que chaque scénario d'aménagement amène par rapport au milieu actuel, des avantages qui lui sont propres. Par la même occasion, le concept peut provoquer des inconvénients chez d'autres espèces. En effet, pour créer un aménagement polyvalent, il faut répondre aux besoins des diverses espèces (Lepage et al. 1991). Plus le nombre d'espèces est élevé, comme dans le cas de la rivière aux Pins, plus il 'devient complexe de satisfaire les besoins de chacune. De toute évidence, le concept à retenir pour la faune sera celui qui améliorera la situation d'un plus grand nombre possible d'espèces, afin de maintenir un certain équilibre dans l'écosystème (MLCP 1991b).

L'exercice qui va suivre met en lumière, selon le but visé, les avantages et inconvénients potentiels de cinq concepts différents. Ce cheminement facilitera par la suite la réflexion dans le choix du meilleur aménagement à réaliser dans l'unité 2.

L'analyse touche presque essentiellement les aspects végétal et faunique. Elle est réalisée en utilisant les données mises à jour et les connaissances de base présentées dans les chapitres précédents. Par exemple, dans le cas du grand brochet, une profondeur d'eau de 0,1 à 1,2 m est considérée comme étant celle utilisée pour la fraie de cette espèce, alors que chez la perchaude la profondeur d'eau retenue pour la fraie est de 0,3 à 0,9 m.

5.1 Concept initial

Les interventions proposés en 1991 pour l'unité 2 étaient identifiées comme suit (MLCP 1991a):

— contrôle du niveau de l'eau;

— réseau de fossés piscicoles;

— aménagement du couvert de nidification;

— intégration des pratiques agricoles;

(27)

— renaturalisation du secteur du remblai.

L'analyse réalisée ici portera principalement sur le contrôle du niveau de l'eau et le réseau de fossés piscicoles. En 1991, les objectifs d'aménagement étaient de:

— maintenir une superficie inondée suffisamment grande lors des crues printanières pour favoriser les activités de reproduction des poissons et augmenter les super- ficies utilisables pour l'appariement des couples de sauvagine;

— contrer les effets néfastes d'un retrait hâtif des eaux après la crue pour favoriser le développement et l'alevinage et offrir des aires d'élevage à la sauvagine;

— améliorer l'aspect esthétique des tronçons amont de la rivière et de ses rives tout en augmentant la qualité des habitats pour plusieurs espèces fauniques (plusieurs espèces de poissons, herpétofaune, etc.),

Pour atteindre ces objectifs, le détail suivant avait été proposé:

— installation d'une structure de contrôle du niveau d'eau dont le design devait tenir compte des apports d'eau en amont du bassin de drainage et de la nécessité d'assurer la montaison et l'avalaison des poissons;

— contrôle à la cote 8,0 mètres géodésique, à partir de l'atteinte du pic de la crue printanière, pendant environ un mois pour augmenter les superficies utilisables pour la fraie, le développement des oeufs et l'alevinage des différentes espèces de poissons et celles utilisées pour l'appariement des couples de sauvagine;

— baisse graduelle du niveau de l'eau en mai et maintien de la cote 7,5 mètres jusqu'à la mi-juillet. Baisse graduelle et remise en phase avec le fleuve à partir de ce moment. Cette opération devait permettre d'assécher progressivement la plaine inondable et favoriser le maintien du phalaris roseau (meilleur substrat de fraie du grand brochet), tout en conservant suffisamment d'eau pour l'élevage des couvées de canards qui devraient avoir quitté le site à la fin de juillet. Pour l'analyse actuelle, l'abaissement de 8,0 à 7,5 m débuterait à la mi-mai pour se terminer le 21 mai.

(28)

Diverses répercussions sont envisageables quant à l'application de ce concept, en raison des données actualisées ou encore par les impacts engendrés par l'intervention elle-même. Le tableau 1 en présente la synthèse. En ce qui a trait à la végétation, on y mentionne trois inconvénients que l'on peut qualifier « d'évolutifs ». L'un des facteurs responsable concerne la durée d'inondation. Pour le phalaris, la durée maximale d'inondation est d'environ 60 jours à partir du début de la saison de croissance. Une exondation du milieu réalisée seulement à partir de la mi-juillet surviendrait donc trop tard pour empêcher la perte de cette plante. Par contre, la présence d'eau favoriserait la pousse d'espèces plus aquatiques. Toutefois, celles-ci éprouveraient peut-être de la difficulté à se maintenir dans le milieu suite à I'exondation à la mi-juillet. Il y aurait peut- être alors implantation d'espèces ayant une meilleure capacité d'adaptation, telle la salicaire.

Chez le poisson, l'inconvénient principal est la difficulté d'accéder à l'aménagement. En supposant que la digue atteigne une hauteur de 8,00 m, celle-ci constituerait un obstacle difficile à franchir lorsque l'aménagement serait maintenu à cette cote. Selon les données, quatre années seulement sur 26 auraient permis l'accès aux poissons durant la montaison en avril (annexe 1). D'après l'annexe 2, le niveau maximal moyen en avril à la rivière aux Pins correspond à 7,58 m. Chez certaines espèces à fraie tardive, la migration vers le site de fraie se fait plus tard, soit au moment du maintien à 8,00 m, ou lorsque le retrait de l'eau de l'aménagement s'effectuerait en mai. Bien qu'un ouvrage de franchissement (passe à poissons) puisse y être implanté, aucune certitude actuellement ne peut être avancée quant au succès de cette mesure. Un autre désavantage touche la perte de production de grands brochets et de perchaudes. En effet, la durée du maintien de l'eau entre 7,5 et 8,0 m serait trop courte pour permettre le passage de tous les oeufs jusqu'au stade de larve mobile. Quant à la mise en phase de la mi-juillet, celle-ci risque d'affecter la survie du poisson en raison de la température chaude d'été et de la faible résistance des fretins de certaines espèces. Enfin, des conséquences sont à prévoir suite au changement de la végétation qui constitue pour plusieurs espèces un élément important pour la reproduction.

Pour ce qui est de la sauvagine, le seul inconvénient identifié serait la diminution de la qualité de la végétation.

(29)

Tableau 1. Répercussions potentielles concernant le concept initial d'aménagement de l'unité 2 de la rivière aux Pins.

P: permanente O: occasionnelle

COMPOSANTE AVANTAGE DURÉE INCONVÉNIENT DURÉE

VÉGÉTATION Aucun P Perte sur 16 ha des espèces

hélophytes jusqu'à la cote 7,5 m

P

Remplacement par des espèces hydrophy- O tes, possiblement : quenouille, butome

dans la majeure partie du secteur inon- dé

Propagation possible de la salicaire p suite à l'exondation de la mi-juillet

Favorise la production des brochets ayant accédé à l'aménagement, sur env.13 ha Favorise la production des perchaudes ayant accédé à l'aménagement, sur env. 8 ha Favorise une certaine pro- duction chez les frayeurs tardifs ayant accédé à

"aménagement, sur env. 16 ha

P Difficulté à accéder à l'aménagement O

(espèces à fraie hâtive)

Difficulté ou impossibilité P

P à accéder à l'aménagement (plusieurs espèces à fraie tardive)

Perte de la production de brochet et O O perchaude des 1,49 ha exondés en mai

Le changement de la végétation pourrait avoir des P répercussions sur l'habitat de traie du poisson

FAUNE Poisson

(30)

Tableau 1. SUITE

P: permanente O: occasionnelle

COMPOSANTE AVANTAGE DURÉE INCONVÉNIENT DURÉE

Libre circulation du pois- son dans l'aménagement par le réseau de fossés

Utilisation du réseau (fraie, alimentation, etc) par le poisson avant et après la mise en phase

P Stress au niveau du poisson causé par la mise en phase alors que les conditions environnemen- tales sont difficiles (sécheresse, température très chaude, etc)

P

P

Sauvagine Le changement de la végétation par des hydrophytes pourrait avoir des répercussions sur la qualité d'habitat

O Le changement de la végétation par la salicaire pourrait avoir des répercussions sur la qualité d'habitat

Favorise l'appariement des couples, sur env.18 ha Favorise la nidification

Favorise l'élevage des couvées, P sur env. 17 ha

Le réseau de fossés favorise l'alimentation des couvées

(31)

Tableau 1. SUITE

P: permanente O: occasionnelle

COMPOSANTE AVANTAGE DURÉE INCONVÉNIENT DURÉE

Herpétofaune Favorise une utilisation plus vaste du site pour la reproduction et la ponte AUTRES

P Perte importante de l'habitat de dévelop- pement (mi-juillet) sur env. 16 ha pour les adultes de certaines espèces et les tétards Difficulté pour abaisser le niveau

d'eau à 7,5 (1 année/5) car niveau du fleuve trop haut entre la mi-mai et le 21 mai)

P

O

(32)

L'herpétofaune y serait aussi avantagée jusqu'au moment de la mise en phase en juillet, alors que le besoin d'un site en eau est très important pour les jeunes comme pour les adultes de certaines espèces.

Enfin, un dernier inconvénient a trait à l'impossibilité occasionnelle d'appliquer le mode de gestion qui a été élaboré soit d'abaisser le niveau d'eau à 7,5 m en mai.

D'après cette analyse, on constate que ce concept d'aménagement comporte plusieurs inconvénients potentiels qui risquent d'aller à l'encontre du but visé. Une gestion très fine de l'aménagement doit être prévue si l'on veut obtenir un bénéfice net avec ce concept, sans toutefois pouvoir éliminer plusieurs inconvénients importants.

5.2 Concept #2

Le concept #2 consiste à maintenir l'aménagement à la cote 7,5 m jusqu'à la tin mai, où un abaissement de l'eau s'effectuerait pour atteindre 7,2 m. Le maintien se poursuivrait jusqu'en juin, où à nouveau un abaissement aurait lieu pour obtenir une mise en phase avec le fleuve à la fin de juin. Un réseau de fossés piscicoles ferait également partie du concept.

À la lecture du tableau 2, on note une amélioration évidente de ce concept par rapport au précédent, et ce , sur plusieurs points. Toutefois, du côté de la faune ichtyologique, deux inconvénients sont soulignés. On indique d'abord qu'une difficulté pour accéder à l'aménagement pourrait survenir occasionnellement. En effet, selon les données des 26 dernières années, les niveaux d'eau moyen et maximal moyen sont de 6,93 m et 7,58 m respectivement pour le mois d'avril, alors que la digue aurait probablement une élévation autour de 7,5 m (annexe 2). Le deuxième problème réside dans la perte des oeufs des tardifs ayant été déposés dans le secteur des 5,21 ha à être exondés à la fin mai.

Aucun désavantage n'a été détecté en ce qui concerne la sauvagine, sauf pour la superficie d'élevage qui a diminué à 12 ha et qui ne sera disponible que jusqu'à la 3e semaine de juin.

(33)

COMPOSANTE AVANTAGE DURÉE INCONVÉNIENT DURÉE VÉGÉTATION Forte probabilité de maintenir P

la végétation actuelle entre 7,2 et 7,5 m

Bonne probabilité de maintenir P ka végétation actuelle en deça

de 7,2 m FAUNE

Poisson Favorise la production des P brochets ayant accédé à

l'aménagement, sur env.16 ha

Favorise la production des P perchaudes ayant accédé à

l'aménagement, sur env. 11 ha

Favorise une certaine production P chez les frayeurs tardifs sur env.

11 ha ou moins selon l'espèce

Libre circulation du poisson dans P l'aménagement par le réseau

de fossés

Difficulté à accéder à l'aménagement Perte de la production des tardifs sur les 5,21 ha exondés à la fin mai

0 P

(34)

COMPOSANTE AVANTAGE DURÉE INCONVÉNIENT DURÉE Utilisation du réseau P

(fraie, alimentation, etc) par le poisson avant et après la mise en phase

Sauvagine Favorise l'appariement des P couples, sur env. 17 ha

Favorise la nidification P Favorise l'élevage des couvées, P sur env. 12 ha jusqu'à la 3e sem.

de juin

Le réseau de fossés favorise P l'alimentation des couvées

Perte importante de l'habitat de développement P (juin) sur env. 11 ha pour les adutles de certaines

espèces et les tétards

Difficulté pour abaisser le niveau O d'eau à 7,2 (1 année/9) car niveau

du fleuve trop haut à la fin mai Herpétofaune Favorise une utilisation P

plus vaste du site pour la reproduction et la ponte AUTRES

(35)

Les mêmes avantages et inconvénients ont été notés chez l'herpétofaune, bien que les superficies utilisées ou perdues changent quelque peu.

Dans l'ensemble, bien que plus avantageux que le concept initial, certaines lacunes seraient à corriger avant de retenir le concept #2.

5.3 Concept #3

Ce concept propose d'abord un maintien du niveau d'eau à la cote de 7,2 m. Un seul abaissement serait réalisé soit en juin dans le but d'atteindre le niveau du fleuve à la fin de ce mois. Un réseau de fossés piscicoles est prévu dans ce concept.

Le tableau 3 regroupe les différents avantages et inconvénients de ce concept. Pour les poissons, deux inconvénients occasionnels sont précisés soit la difficulté d'accès à l'aménagement et l'impossibilité de stabiliser le niveau d'eau au-delà de 7,2 m.

Cependant, toujours pour le mois d'avril, la différence amont/aval de l'obstacle (digue) est beaucoup moins importante dans ce cas-ci, puisque le maintien de l'eau serait à la cote 7,2 m. Les surplus d'eau évacués de l'aménagement par un déversoir ou autres structures de ce genre, pourraient devenir une porte d'entrée dans l'unité en question.

Par contre, une crue relativement forte (7,2 m et plus) mais de retrait rapide incitera les frayeurs hâtifs ou tardifs à déposer une partie de leurs oeufs dans la zone où le niveau d'eau ne pourrait être contrôlé. Toutefois, la présence de la digue (7,2 m) ralentirait le retrait de l'eau de crue.

La sauvagine tire plusieurs avantages de ce concept, quoique la surface pour l'appariement des couples ait diminué de 5 ha comparativement au concept #2.

Chez l'herpétofaune, les avantages et inconvénients sont les mêmes que pour le concept précédent.

Ainsi, ce concept présente des avantages fort intéressants. Une stabilisation à 7,2 m serait probablement favorable pour les espèces ichtyologiques protégeant un nid.

Toutefois, des solutions pour atténuer les inconvénients amélioreraient davantage ce concept.

(36)

COMPOSANTE AVANTAGE DURÉE INCONVÉNIENT DURÉE VÉGÉTATION Maintien de la végétation actuel- P

le entre 7,2 et 7,5 m

Bonne probabilité de maintenir la végétation actuelle en deça de 7,2 m

FAUNE

Poisson Favorise la production des P Difficulté à accéder à l'aménagement O co r+) brochets ayant accédé à

l'aménagement, sur env. 11 ha Impossibilité d'assurer un maintien stable du O niveau d'eau au-delà de 7,2 m

Favorise la production des P perchaudes ayant accédé à

l'aménagement, sur env. 11 ha

Favorise une certaine production P chez les frayeurs tardifs, sur env.

11 ha ou moins selon l'espèce

Libre circulation du poisson dans P l'aménagement par le réseau de fossés

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COMPOSANTE AVANTAGE DURÉE INCONVÉNIENT DURÉE Utilisation du réseau P

(fraie, alimentation, etc) par le poisson avant et après la mise en phase

Sauvagine Favorise l'appariement des P couples, sur env. 12 ha

Favorise la nidification P Favorise l'élevage des cou- P vées, sur env. 12 ha jusqu'à

la 3e sem. de juin

Le réseau de fossés favorise P l'alimentation des couvées

Herpétofaune Favorise une utilisation plus vaste P Perte importante de l'habitat de développement P du site pour la reproduction et (juin) sur env. 11 ha pour les adultes de certaines

la ponte espèces et les tétards

(38)

5.4 Concept #4

Dans ce concept, le niveau d'eau serait maintenu à la cote 7,0 m jusqu'au mois d'août.

Une mise en phase avec le fleuve serait alors réalisée à cette période. Un réseau de fossés piscicole fait aussi partie du concept.

Le concept #4 présente plusieurs inconvénients comme on peut le constater au tableau 4. Du côté de la végétation, un maintien aussi prolongé du niveau d'eau jusqu'à la cote de 7,0 m provoquerait des modifications importantes. De plus, la faible profondeur d'eau dans la majeure partie du territoire inondé, la stagnation de l'eau ainsi que les apports en éléments nutritifs de provenance agricole et qui viendraient alimenter ce «vaste bassin de sédimentation», favoriseraient une forte croissance de la végétation aquatique (Landry et Lepage 1993). Enfin, la mise en phase en août entrainerait probablement un stress sur la végétation aquatique et pourrait être profitable à des espèces comme la salicaire.

L'ichtyofaune y éprouverait également certaines difficultés. Les secteurs profonds étant plutôt limités et la quantité importante de végétation peuvent rendre difficile la survie du poisson. Il en serait de même pour une vidange réalisée alors que la température de Peau est élevée. Le changement de végétation pourrait aussi affecter négativement la reproduction du poisson.

La sauvagine serait également touchée par le bouleversement de l'habitat.

Enfin, l'herpétofaune serait affectée par l'assèchement du milieu en août.

L'amélioration de l'accessibilité pour le poisson est le seul point intéressant dans ce concept. Cependant, tout comme pour le concept précédent, une crue d'amplitude supérieure à la cote de l'aménagement incitera les frayeurs à utiliser une partie de la zone qui ne sera pas sous l'influence du contrôle du niveau d'eau. Un autre élément important caractérise ce concept, soit le changement de la végétation. Les conséquences négatives qui ont été soulevées au tableau 4 sont reliées au maintien prolongé du niveau d'eau et à la mise en phase en août. Une amélioration évidente doit être apportée au concept pour éviter un tel impact.

(39)

Tableau 4. Répercussions potentielles concernant le concept #4 d'aménagement de l'unité 2 de la rivière aux Pins.

P: permanente O: occasionnelle

COMPOSANTE AVANTAGE DURÉE INCONVÉNIENT DURÉE

VÉGÉTATION Maintien de la végétation P Perte sur env. 7 ha des espèces P

actuelle au-delà de 7,0 ni hélophytes jusqu'à la cote 7,0 m

Prolifération importante de plantes P aquatiques dans le secteur peu

profond

Possibilité de provoquer un stress chez les P plantes aquatiques et de favoriser la croissance

d'espèces telle la salicaire, par la mise en phase avec le fleuve

FAUNE

Poisson L'aménagement est relati- vement accessible au prin- temps, car digue à 7,0 m

P Impossibilité d'assurer un maintien stable du niveau d'eau au-delà de 7,0 m

Difficulté du poisson à survivre lors de

conditions de sécheresse et d'une trop grande abondance de plantes aquatiques

Stress au niveau du poisson causé par la mise en phase alors que les conditions environnementales sont difficiles

(sécheresse, température très chaude,etc)

O Favorise la production des

brochets, sur env. 7 ha

Favorise la production des perchaudes, sur env. 7 ha

P

P

(40)

COMPOSANTE AVANTAGE DURÉE INCONVÉNIENT DURÉE P

Sauvagine

Favorise la production des P Le changement de la végétation pourrait avoir frayeurs tardifs, sur env. 7 ha des répercussions sur l'habitat de fraie du

poisson Libre circulation du poisson P

dans l'aménagement par le réseau de fossés

Utilisation du réseau (fraie, ali- mentation, etc) par le poisson avant et après la mise en phase

Favorise l'appariement des P Le changement de la végétation pour- couples, sur env. 8 ha rait avoir des répercussions sur la

qualité d'habitat pour la sauvagine Favorise la nidification

P

Favorise l'élevage des cou- vées, sur env. 8 ha

Le réseau de fossés favorise l'alimentation des couvées

Herpétofaune Favorise une utilisation P Perte importante de l'habitat de développement plus vaste du site pour la (août) sur env. 7 ha pour les adultes de certaines reproduction et la ponte espèces et les tétards

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5.5 Concept #5

Contrairement aux autres concepts, le concept #5 consisterait seulement à confectionner par creusage, un réseau de fossés piscicoles qui serait soumis aux fluctuations naturelles du fleuve et de la rivière aux Pins.

Le principal inconvénient détecté suite à une réalisation éventuelle de ce concept concerne le changement de la végétation relié au drainage hors contrôle du terrain (tableau 5). Il va sans dire que les gains par rapport au milieu actuel demeureraient relativement modestes pour le poisson, particulièrement pour les frayeurs hâtifs qui en tireraient parti que lorsque la crue printanière serait de faible amplitude. De plus, ces gains ne seraient fort probablement que temporaires en raison du changement important que subirait progressivement la végétation. Il en est de même pour les autres espèces fauniques.

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COMPOSANTE AVANTAGE DURÉE INCONVÉNIENT DURÉE

VÉGÉTATION Risque d'augmenter l'assèchement par drainage

du terrain dès que les conditions de crue seront terminées, ce qui accélérera le passage de la suc- cession végétale actuelle vers des espèces végé- tales davantage terrestres

Les bas niveaux d'eau à l'été risquent de favoriser P la croissance massive dans le réseau de fossés

d'émergentes, telle la quenouille FAUNE

Poisson Favorise la production des O Le changement de la végétation aura des

brochets répercussions sur l'habitat de fraie du

poisson Favorise la production des O

perchaudes

Favorise la production des O frayeurs tardifs

Libre circulation du poisson O dans l'aménagement par le

réseau de fossés

(43)

COMPOSANTE AVANTAGE DURÉE INCONVÉNIENT DURÉE Favorise l'alimentation du O

poisson

Sauvagine Favorise l'appariement des O Le changement de la végétation aura des P

couples répercussions sur la qualité d'habitat pour la

sauvagine Favorise la nidification O

Favorise l'élevage des cou- O vées

Herpétofaune Favorise une utilisation un peu O Le changement de la végétation pourrait avoir P plus vaste du site pour la des répercussions sur la qualité d'habitat

reproduction et la ponte

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6. CONCLUSION

Globalement, l'analyse des différentes composantes reliées à l'aménagement de l'unité 2 démontre bien la complexité d'améliorer ce milieu à l'avantage de l'ensemble des espèces animales. Une certaine souplesse au niveau du concept et de la gestion de l'aménagement devront donc être de rigueur, de même qu'une vigilance par rapport au suivi des changements qui pourraient survenir, notamment au niveau de la végétation.

Comme prévu, chacun des cinq concepts présente des avantages et des inconvénients.

Certains inconvénients sont plus importants que d'autres. Il en est de même pour les avantages.

Le concept initial présente plusieurs désavantages. Un changement important de la végétation risque de se produire. De plus, l'accessibilité de l'aménagement au printemps par le poisson peut être difficile en raison de la hauteur de J'ouvrage de retenue d'eau (digue: 8,00 m) et de l'amplitude des crues enregistrées en avril au cours des dernières années. Les superficies productives en poissons sont inférieures par rapport à d'autres concepts à cause de la vidange partielle de mai. Cette même vidange ne peut occasionnellement être réalisée puisque le niveau aval se maintient à des cotes trop élevées. Enfin, la mise en phase durant l'été affectera négativement la survie de l'ichtyofaune. Pour toutes ces raisons, mais également par la faible différence de gains obtenus par rapport à d'autres concepts, il serait préférable d'éliminer ce concept.

Deux inconvénients majeurs ont été identifiés pour le concept #2. Il s'agit, ici aussi, de la difficulté du poisson pour accéder à l'aménagement. De plus, une perte de production est prévue pour les frayeurs tardifs due à la vidange partielle réalisée à la fin mai, et ce, sur une superficie de plus de 5 ha. Malgré cela, ce concept est à retenir en raison des avantages qu'il présente et de la possibilité d'exclure la vidange partielle de mai.

Le concept #3 est lui aussi intéressant à cause de l'accès plus facile qu'il offre pour l'entrée du poisson dans l'aménagement. Un désavantage demeure cependant en ce qui a trait à l'incapacité d'éviter les effets sur une partie de la production des frayeurs hâtifs ou tardifs, lorsque des fluctuations de niveaux d'eau au-delà de la cote d'opération se produiront et que le retrait de ces eaux se fera rapidement.

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Le concept #4 est déconseillé dû aux conséquences négatives d'un maintien du niveau d'eau jusqu'en août et de la mise en phase réalisée durant ce mois. De plus, dans l'ensemble, les gains obtenus sont plutôt limités par rapport à d'autres concepts.

Enfin, le concept #5 présente peu de gains, et ceux-ci varieront selon l'ampleur du réseau. De plus, ces gains risquent d'être temporaires en raison de l'augmentation probable du drainage à l'été et du changement végétal qui en découlera. L'ajout d'un maintien du niveau d'eau pourrait en faire un concept plus intéressant. Malgré tout, il demeurerait de deuxième ordre par rapport aux concepts #2 et #3.

Les concepts #2 et #3 se démarquent donc parmi les autres. Ainsi, le futur site aménagé pourrait comporter certains des éléments avantageux qui ont été, à priori, identifiés dans l'un ou l'autre de ces concepts. Pour orienter cette démarche, plusieurs détails et idées sont présentés sous forme de recommandations, qui pourront par la suite être évaluées en rapport avec les aspects techniques de conception (génie).

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7. RECOMMANDATIONS

Parmi les cinq concepts qui ont été analysés, aucun d'entre eux ne s'est avéré sans faille. Toutefois, en utilisant les éléments décrits dans ce document et l'analyse des concepts #2 et #3, il est possible d'élaborer un aménagement qui comporterait de nombreux avantages mettant en valeur ce site pour la faune, tout en minimisant les impacts négatifs. Les ouvrages de contrôle devront toutefois offrir une certaine flexibilité, afin de pouvoir permettre des ajustements éventuels dans le mode de gestion.

Tout d'abord, le maintien du niveau d'eau recommandé dans l'aménagement devrait se situer entre les cotes 7,2 et 7,5 m, et ce, jusqu'à la mi-juin environ. En effet, les superficies inondées de 11 à 16 ha représenteraient un gain important comme zone de fraie. Le choix de la cote d'opération peut sembler difficile, puisque l'analyse démontrait des avantages pour la cote 7,5 m comme pour la cote 7,2. Un compromis entre les deux pourrait être une option.

Une autre façon de faire serait d'établir une gestion qui reproduit d'une façon moins prononcée la dynamique naturelle du milieu, et ce, à l'intérieur d'un intervalle de 7,2 à 7,5 m. Le concept présenterait les caractéristiques suivantes. Une digue de 7,5 m serait érigée en aval de l'unité 2. Incorporé à cette digue, un déversoir (cote : 7, 2 ou 7,3 m2) permettrait l'évacuation des surplus d'eau au printemps, tout en constituant une porte d'entrée dans l'aménagement lorsque la crue atteindrait la cote du déversoir. Toutefois, une passe à poissons devra aussi faire partie intégrante des ouvrages afin d'assurer une entrée sûre dans le site. Celle-ci serait aussi alimentée par le surplus d'eau et devrait être opérationnelle durant au moins le mois d'avril, ou jusqu'à la mi-mai si possible. Cette dernière ferait également office de structure de contrôle pour la stabilisation à 7,2 m. Cependant, s'il s'avérait que le surplus d'eau ne soit pas suffisant pour alimenter les deux ouvrages, il faudrait maintenir la passe opérationnelle plutôt que le déversoir.

2 La cote du déversoir de même que sa longueur seront établies à partir du volume d'eau en surplus à évacuer.

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Bien que l'expertise concernant l'utilisation de passes migratoires pour les espèces ciblées soit plutôt limitée, plusieurs éléments laissent entrevoir du succès avec une telle structure. Selon les données disponibles, un niveau d'eau pour avril de 7,3 m dans l'aménagement constituerait une hauteur de 0,99 m à franchir d'après le niveau minimal moyen en aval à cette période (6,31 m), alors qu'à la cote de 7,5 m cette hauteur serait de 1,19 m. Ces dénivelles sont relativement modestes, ce qui encourage l'implantation d'une passe à bassins successifs. Elle serait fort probablement facile à franchir par la plupart des espèces, sans pour autant être de trop grande dimension. En effet, les caractéristiques de ce type de passe sont de diviser la hauteur de chute à franchir à l'aide de bassins, tout en assurant une dissipation de l'énergie. Ainsi, plus le nombre de bassins augmente, plus la passe devient facile à franchir. De même, plus les bassins sont grands, plus l'énergie est dissipée, facilitant ainsi le repos du poisson.

Pour éviter des changements dans la végétation, une vidange partielle débuterait en juin pour atteindre la cote de 6,5 à la fin de ce même mois. Une structure conçue à cet effet, telle une vanne de fond, devra donc s'insérer au niveau des ouvrages de retenue. Cette vanne devra être dimensionnée pour répondre à un abaissement de 0,7 m, en préconisant une vitesse de 0,08 m/jour pour réaliser ce genre d'opération. La vidange devrait débuter le 21 juin et s'étaler sur environ 9 jours. Il faut se rappeler qu'à cette période certaines espèces tardives sont en fraie. En supposant que la fraie s'effectue durant les deux premières semaines de juin chez la barbotte et que 14 jours sont nécessaires avant que les alevins puissent se mouvoir, la date du 21 juin provoquerait probablement une certaine perte de production. Toutefois, l'abaissement de 0,7 m n'exonderait pas tous les nids occupés. En effet, cette espèce peut déposer ses oeufs dans des zones relativement profondes, allant jusqu'à 1,5 m dans le cas de la rivière aux Pins. En comparaison, une vidange à partir de la cote de maintien 7,5 m nécessiterait un début d'opération le 17 juin, soit 5 jours de moins pour les jeunes alevins de frayeurs tardifs comme la barbotte. Une perte de production plus importante est à prévoir.

Il est aussi recommandé d'intégrer à l'aménagement le réseau de fossés piscicoles pour les raisons suivantes : 1) faciliter la circulation du poisson pour la reproduction, l'alimentation et la sortie du poisson lors de la vidange de l'eau, 2) augmenter les zones

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de reproduction de certaines espèces de poissons avant et après la vidange, 3) faciliter la circulation de la sauvagine et leur couvée, pour s'alimenter, se mettre à l'abri ou se déplacer dans le milieu, 4) favoriser la croisssance de plantes aquatiques pendant l'été, comme la lenticule mineure qui constitue un élément important de l'alimentation des canards et de nombreux organismes.

Ce réseau serait constitué d'un fossé principal soit la rivière aux Pins, et de plusieurs fossés secondaires reliés à ce dernier. La création des fossés secondaires devrait se faire par excavation en utilisant les points de faible élévation du terrain. Une inclinaison uniformisée des fossés secondaires allant rejoindre le fossé principal est conseillée, afin d'assurer une bonne circulation du poisson lors des vidanges. Le centre de tous les fossés devra être suffisamment profond pour éviter un envahissement par les plantes aquatiques, notamment les émergentes. Par contre, chaque côté des fossés devra présenter une pente douce (1 :3) qui favorisera la croissance de plantes aquatiques et son utilisation par la faune. Ces profondeurs seront déterminées d'après le choix de la ou des cotes d'opération de l'aménagement et du mode de gestion.

Ainsi, une telle conception faciliterait l'accès au site pendant au moins le mois d'avril pour l'ensemble des espèces de poissons qui utilisent la frayère actuellement. Dans le cas d'une année de crue de forte amplitude, la disposition des ouvrages de retenue ralentira l'entrée d'eau comparativement à une digue qui serait à la cote de 7,2 sur toute sa longueur. Le même phénomène s'exercerait lors du retrait de la crue. Graduellement, le niveau d'eau s'abaissera de 7,5 à 7,2 m tout en alimentant en eau le déversoir et la passe à poissons. Une fois le niveau d'eau stabilisé à 7,2 m, une superficie inondée d'environ 11 ha serait disponible pour la faune, constituée à 59% d'une profondeur d'eau de 20 à 70 cm en excluant le réseau. Afin de préserver les caractéristiques végétales du milieu, la vidange débuterait le 21 juin pour se terminer à la fin du mois à la cote de 6,5 m. Bien que l'abaissement du niveau d'eau ne soit que partiel, la facilité de sortie du poisson est fort probable. Enfin, par rapport au lit de la rivière (5,98 m), une profondeur minimale de 70 cm d'eau serait conservée dans le fossé principal et possiblement dans les fossés secondaires après la vidange, à l'avantage de la sauvagine et de l'herpétofaune. En effet, l'excavation réalisée lors de l'implantation du réseau de fossés augmentera la profondeur de la rivière.

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La gestion de ce type d'aménagement serait relativement simple, alors que les gains obtenus seraient considérables. En quelque sorte, ce genre d'aménagement aurait contribué à améliorer les conditions de niveau d'eau des 20 années de faible production évaluées dans le cas du grand brochet et de la perchaude, et davantage pour les autres espèces de poissons. Bien entendu, cet élément de « maintien de niveau d'eau » ne constitue pas le seul facteur limitant le succès de reproduction des espèces ichtyologiques de la rivière aux Pins. Cependant, il n'en demeure pas moins que la stabilité du niveau d'eau occupe une place non négligeage dans la réussité d'une bonne production chez les poissons de la plaine inondable.

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier M. Martin Léveillé, biologiste du Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune de la région de la Montérégie, pour son aide technique, ses conseils et ses précieux commentaires lors de la réalisation de ce document de travail.

Mes remerciements vont également à toutes les personnes qui ont contribué par un soutien quelconque au bon cheminement du travail.

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RÉFÉRENCES CONSULTÉES

GÉNÉRAL

ARBOUR, BERTHIAUME, BEAUREGARD et L. GRATTON. 1997. La vraie nature de la rivière aux Pins, un projet d'aménagement des rives. Nature-Action Boucherville.

Boucherville, Québec. 42 p. + annexes.

LANDRY, J. et S. LEPAGE. 1993. Bilan des divers suivis environnementaux effectués en milieux humides aménagés et naturels lors de la réalisation du volet 1G de l'entente cadre sur les habitats. Canards Illimités Canada et le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 71 pages.

LEPAGE, S., N. GÉLINAS et C. GRONDIN. 1994. Bilan sur la prise en compte des besoins des autres espèces fauniques lors de la réalisation d'aménagements de Canards Illimités. Entente cadre concernant un plan quinquennal pour la protection et l'aménagement des habitats fauniques. Volet 1G. Ministère de l'Environnement et de la Faune du Québec et Canards illimités Canada, Québec.

79 p. + annexes.

CIC. 1987. Proposition d'aménagement faunique du territoire de la rivière aux Pins.

Canards Illimités Canada, pour le ministère du Loisir de la Chasse et de la Pêche, Québec. 26 p. + annexes.

MLCP. 1991a. Rivière aux Pins: Plan d'acquisition des habitats et propositions d'aménagements fauniques. Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche du Québec, Québec. 36 p. + annexes.

MLCP. 1991b. Principes directeurs concernant les aménagements fauniques dans les terres humides. Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche du Québec, Direction de la gestion des espèces et des habitats, Québec. ISBN: 2-550-223144.

9 p.

PROVOST, J. 1981. Aspects ichtyofauniques de l'optimisation des aménagements des zones marécageuses. Document préparé par SAGE pour Canards Illimités, Saint- Jean-sur-Richelieu. 135 p.

SCHERRER, B. 1984. Biostatistique. Gaétan Morin éd. Ltée. 850 p.

Références

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