Rotary Club de Cannes
Bulletin de septembre 2012
Méfiez-vous des Scams…
Par Stéphane Vassallo - Webmaster
Ce type de fraude, communément appelée « lettre de Jérusalem » au cours du XVIIIème siècle et XIXème siècle a trouvé une nouvelle
jeunesse grâce à Internet. On la nomme désormais « Fraude 419 » ou « scam nigérien ».
Les scams peuvent revêtir
différentes formes (gain à la loterie, héritage ou dons à des œuvres de charité, promesse d’une rencontre amoureuse sur le Net, intimidation d’un pseudo-gouvernement pour un acte illégal commis sur Internet, prêts de particulier à particulier).
Le plus souvent, il s’agit simplement d’une promesse de transferts de fonds sur le compte de la victime.
L’escroquerie réside dans le fait que la personne qui en est la victime doit ensuite prendre en charge tous les frais de dossiers pour toucher ladite somme miraculeuse, faire venir sa dulcinée en France ou encore verser une caution afin d’éviter des
poursuites judiciaires. Les versements à l’escroc se font toujours via Western Union ou MoneyGram et plus rarement par Paypal. En aucun cas, il ne faut rentrer dans le jeu d’un « mugu » (nom de la personne qui commet ce genre d’escroqueries) car la victime risque de se retrouver confrontée à un véritable système mafieux, en général basé en Afrique
(principalement Nigeria, Côte d’Ivoire et Bénin) ou en Asie (Malaisie).
Certaines victimes ont payé de leur vie, le fait de s’être rendu dans des pays à risques pour récupérer la fameuse malle pleine de billets qu’on leur promettait.
Tous les exemples ci-dessous sont des cas réels interceptés par les filtres antispams.
Les scams nigériens 1- le sentimental
Après avoir fait plus ample connaissance avec sa victime, l’escroc qui se fait passer pour une femme, va lui demander d’avancer les frais pour soi-disant venir faire sa
connaissance en France.
Autre variante, l’un des proches de la « future promise » va subitement tomber malade et malheureusement, il faudra prendre en charge très rapidement tous les frais liés à son hospitalisation.
2- L’héritage
3- Le prêt de particulier à particulier
Je suis jean Raoul financier suisse et Directeur de plusieurs entreprises j’octroie des prêts à toute personne désireuse selon les critères suivants:
Choix du montant : à partir 25.000 euros
Choix de la durée de remboursement : 10 ans maximum TEG annuel fixe : 3,35 %.
En option : l’assurance emprunteur pour vous protéger en cas de coup dur 24 Mensualités.
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4- La malle pleine de billets.
Bonjour,
Je suis Monsieur Michel Pradier, née le 18 juin 1939 dans le val d'Oise à Montmagny.J'ai un cancer de la gorge, je souffre terriblement en ce moment. Mon médecin traitant vient de m'informer que mes jours sont comptés du fait de mon état de santé dégradé. Ma situation matrimoniale est telle que je n'ai ni femme et encore moins des enfants à qui je pourrai léguer mon héritage. C'est pour cela que je voudrais de façon gracieuse et dans le souci d'être toujours sociable et aussi humaniste vous donner ce dit héritage s'élevant à une valeur de 2 millions d'euro pour des ouvres de charité. Je voudrais avoir les informations suivantes :
Votre numéro de téléphone et si possible le fax et surtout votre nom complet.
Je compte sur votre bonne volonté et surtout le bon usage de ces fonds pour des ouvres de bienfaisances.Dans l'attente de vos nouvelles, recevez mes très cordiales salutations.
Monsieur Michel Pradier
Rotary Club de Cannes
Bulletin de septembre 2012
Par Maître Frédérique PEUCH-LESTRADE
A l’origine internet est une petite
communauté d’utilisateurs libre de toute contrainte, fonctionnant selon un code de bonne conduite.
Les entreprises ont très vite compris qu’elles tenaient un moyen d’augmenter leurs clients potentiels.
En effet, les dispositifs informatiques permettent de collecter, gérer, conserver, traiter et réutiliser toutes les données personnelles recueillies le plus souvent à l’insu de la personne concernée.
La France a très tôt identifié les risques encourus d’atteinte à la vie privée.
Elle a été le premier état à se doter d’une législation spécifique :
Loi du 6 janvier 1978 : loi informatique et libertés
- crée des droits au profit des personnes dont les données personnelles font l’objet d’un traitement et des obligations à la charge du responsable du traitement.
- crée la CNIL : commission nationale informatique et libertés = autorité administrative indépendante.
En mettant les ordinateurs en réseau mondial, les internautes ont vu
multiplier les utilisations offertes par internet :
- Ils peuvent communiquer (courrier électronique),
- Publier des informations (grâce au Web, ex Wikipedia)
- Transférer des données ( youtube, dailymotion)
- Discuter (messagerie MSN) etc…
D’où le succès et le formidable essor d’internet : en 2011, 69% de la population française sont abonnés à internet ce qui représente 45 millions de personnes.
Cependant, ce que la majorité des internautes ignorent c’est que toute connexion, toute consultation d’un site laisse des traces électroniques qui une fois traitées, renseignent significativement sur
l’internaute.
De plus, les finalités des utilisations de ces données échappent au contrôle des personnes concernées par ces données.
En outre, depuis 2005 environ, sont apparus de nouveaux enjeux : le développement des sites de partage (youtube et dailymotion, viadeo) et surtout les réseaux sociaux (Facebook,
copainsdavant).
Les données ont pris plusieurs formes : son, image , données biométriques, et sont de plus en plus personnelles.
En effet, le principal danger émane aujourd’hui de l’internaute lui-même.
Il est invité à donner spontanément des informations personnelles :
- Par des questionnaires lors de l’accès à des sites de e-commerce - Au travers des blogs, il livre une
partie de son intimité
- Par les réseaux sociaux , Facebook, MySpace, Copainsdavant
Ce qui constitue une mine d’or pour les commerciaux.
Pratiquement toutes les applications d’internet, mettent en œuvre directement ou indirectement cette collecte
d’informations.
La préoccupation du législateur
communautaire et national est de tenter de protéger l’internaute des atteintes portées à sa vie privée à son insu (I) , mais des difficultés de taille existent(II) qu’il convient de surmonter afin de voir reconnaître à ces données personnelles un droit à l’oubli (III).