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MARDI 07 JUIN DHOU EL QÎDA N PRIX ALGÉRIE : 30 DA - ISSN

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MARDI 07 JUIN 2022 - 07 DHOU EL QÎDA 1443 - N° 8377 - PRIX ALGÉRIE : 30 DA - ISSN 1111-2166

Pas de coupure

d'internet lors du BEM

LES RÉSULTATS ANNONCÉS FIN JUIN

Lire l'article de El-Houari Dilmi page 2

Le Quotidien Edition Nationale d'Information D'ORAN

TRIBUNAL CORRECTIONNEL PRÈS LA COUR DE BLIDA

Le procès en appel de l'affaire Khalifa

Bank se poursuit

P. 4

Les investisseurs veulent passer de la concession à la cession

FONCIER INDUSTRIEL

Lire l'article de Houari Saaïdia page 5 AÉROPORT HOUARI BOUMEDIÈNE

P. 3

60.000 euros saisis et 4 passagers arrêtés

Ph.: APS

Saïd Bouteflika condamné

à 8 ans de prison

P. 4

(2)

Président Directeur Général Directeur

de la Publication Mohamed Abdou

BENABBOU

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Le Quotidien

D'ORAN D'ORAN D'ORAN D'ORAN D'ORAN Edition Nationale d'Information

Editée par la SPA ORAN - PRESSE au Capital

de 195.923.000,00 DA

E V E N E M E N T

02

Le Quotidien d'Oran Mardi 07 juin 2022

S

i l’on mise sur le lancement de la Banque de l’habitat pour redynamiser le secteur du bâtiment, il faudrait

s’attendre à ne pas trouver beaucoup d’entrepreneurs dans le domaine le jour de son inauguration. La crise qui frappe de plein fouet ce secteur suite à la hausse des prix des matériaux de construction, qui est venue se greffer aux difficultés de redémarrage des chantiers après la crise sanitaire, qui a fortement impacté ses soubassements, la sortie de crise ne doit pas dépendre de la création de cette nouvelle institution financière. Et, si le contraire est vrai, pour éviter le risque d’un effondrement de cette filière névralgique pour l’économie nationale, il y a nécessité absolue de passer rapidement aux choses sérieuses sur le plan de la concrétisation de ce projet, dont le lancement effectif est prévu le 1er novembre 2022.

Voyant, peut être, que l’avancement de ce chantier se fait à pas longs, on parlait même de faire appel à un bureau d’études pour trouver des solutions aux problèmes techniques et financiers qui empêchent cette opération, le président de la République a fixé aux responsables en charge de ce projet, en l’occurrence le ministre des Finances, un délai ne dépassant pas un mois pour préparer le texte de loi relatif à la création de cette nouvelle institution financière. Une hâte qui explique une volonté des pouvoirs publics de se désengager du financement du logement ? Le rôle de la Banque de l’habitat étant le financement des projets immobiliers, une baisse de la pression sur les caisses de l’Etat s’en ferait certainement ressentir, et on pourrait espérer une relance du secteur du bâtiment sur de nouvelles bases,

Abdelkrim Zerzouri

La Banque de l’habitat arrive

qui restent à déterminer par la loi, que le ministre des Finances doit finaliser dans moins d’un mois.

Cette nouvelle institution financière va-t-elle financer tous les projets immobiliers, y compris le logement social ? Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi ne laisse aucun doute là-dessus. Il avait récemment fait savoir que «la banque du logement se veut une institution financière qui facilitera au secteur de l’habitat, le financement des programmes de logement, toutes formules confondues, sociales et autres, et optimisera la cadence de la réalisation et du lancement des projets». Le social ne sera pas abandonné, et les derniers propos du président de la République confirment cette dimension. Dans ce sens, il a donné des consignes pour «préparer la phase transitoire entre la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance (CNEP) et la Caisse nationale du logement (CNL) pour le lancement effectif de la Banque de l’habitat». Cette dernière Caisse, qui avait pour mission d’aider financièrement les acquéreurs de logements LSP et LPA avec un montant non remboursable, devrait donner son cachet « social » à cette future Banque de l’habitat. Contrairement à la CNEP Banque qui, en sus de vendre des logements à ses adhérents, accorde également des crédits aux promoteurs immobiliers et à tout autre investisseur. La Banque de l’habitat serait donc une fusion entre la CNEP et la CNL ? Avant cette intervention du président de la République, on croyait à une transformation de la seule Caisse nationale du logement (CNL) en une institution financière dédiée exclusivement au financement du logement.

El-Houari Dilmi

L

es résultats du Brevet d’enseignement moyen (BEM) seront annoncés fin juin en cours», a déclaré, hier lundi, le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Bela- bed, depuis Touggourt où il a donné le coup d’envoi de cet examen, session juin 2022. Le ministre a également indiqué qu’il n’y aura pas de coupure d’Internet durant les épreuves prévues sur trois jours. «Le phé- nomène de la fuite des sujets a nettement reculé par rapport aux dernières années, grâce sur- tout à la prise de conscience des élèves et les différentes campa- gnes de sensibilisation», a en- core déclaré Abdelhakim Bela- bed, ajoutant que «malgré la fin de la pandémie de Covid-19, le protocole sanitaire sera main- tenu durant les examens du bac et du BEM», a-t-il souligné. «La valeur du repas distribué aux surveillants et encadreurs des examens officiels a été augmen- tée de 100%», a encore indiqué le ministre, précisant que le nombre des centres d’examen est passé de 2.500 à 2.821 cet- te année, «de même que les centres de collecte et de correc- tion dont le nombre a augmen-

L

'examen de fin du cycle pri maire sera rétabli, l'année prochaine, avec une nouvelle approche et de nouvelles don- nées, a affirmé lundi depuis El-Meghaïer, le ministre de l'Education nationale, Abdel- hakim Belabed.

Dans une déclaration à la presse à l'issue de sa visite au siège de la direction de l'Edu- cation d'El-Meghaïer où il s'est enquis du déroulement de l'examen du Brevet d'ensei- gnement moyen (BEM), M.

Belabed a indiqué qu'à comp- ter de l'année scolaire 2022- 2023, l'examen de fin du cycle primaire, suspendu exception- nellement cette année, sera ré- tabli selon "de nouvelles don-

L

e Général de Corps d'Armée, Saïd Chanegriha, chef d'Etat- major de l'Armée nationale popu- laire (ANP), a entamé lundi une vi- site de travail et d'inspection à la 3ème Région militaire à Béchar où il supervisera notamment l'exécu- tion d'un exercice nocturne avec munitions réelles, indique un com- muniqué du ministère de la Défen- se nationale (MDN).

"Dans le cadre du suivi de l'exécu- tion du programme de préparation au combat 2021-2022 au niveau des grandes unités de l'ANP déployées à travers les six Régions militaires (RM), le Général de Corps d'Armée, Saïd Chanegriha, chef d'Etat-major de l'ANP, a entamé ce lundi 06 juin 2022, une visite de travail et d'ins- pection à la 3ème Région militaire à Béchar, où il tiendra une réunion d'orientation avec les personnels de cette Région et supervisera l'exécu- tion d'un exercice nocturne avec mu- nitions réelles, au niveau du Secteur opérationnel Sud de Tindouf", préci- se la même source.

Après la cérémonie d'accueil par le Général-Major Mostefa Smaali, Commandant de la 3ème Région mi- litaire, le Général de Corps d'Armée a tenu, au niveau du Secteur opéra- tionnel Sud de Tindouf, une rencon- tre par visioconférence avec les ca- dres et les personnels de la 3ème RM, où il a prononcé une allocution à tra- vers laquelle il a mis l'accent sur "l’in-

Les résultats annoncés fin juin

Pas de coupure

d'internet lors du BEM

té cette année, dans les wilayas du sud du pays sur instruction du Premier ministre», a-t-il dit.

«Toutes les conditions sont réu- nies pour assurer un bon dérou- lement de cet examen», a ras- suré Abdelhakim Belabed.

Le ministre de l’Education, accompagné par le conseiller du président de la République chargé de l’Education natio- nale et de l’Enseignement su- périeur, Nourredine Ghouali, du wali de Touggourt, ainsi que des représentants des autorités civiles et militaires de la wilaya et de membres du Pa r l e m e n t , a p r o c é d é à l’ouverture des plis contenant les sujets du BEM. Près de 740.000 candidats, répartis sur 2.800 centres d’examen, ont entamé à partir d’hier lun- di les différentes épreuves du BEM. Les épreuves de la ses- sion de juin 2022 du BEM se dérouleront durant trois jours (du 6 au 8 juin) dans neuf ma- tières, en plus de la langue ama- zighe pour les élèves concernés.

Pour la troisième année consé- cutive, ces épreuves auront lieu dans des circonstances excep- tionnelles, marquées par la re- conduction du protocole sani- taire et les mesures préventives contre le Covid-19.

nées et une nouvelle appro- che", de manière à "augmenter les chances de réussite des élè- ves et faciliter leur progression dans le système scolaire".

Le ministère de l'Education nationale avait décidé d'annu- ler, cette année, les épreuves de l'Examen de fin du cycle primai- re, suite à "une étude approfon- die de la finalité pédagogique"

de cet examen.

M. Belabed a affirmé, par ailleurs, que des études étaient en cours pour la révision de l'examen du Baccalauréat en temps opportun, outre la révi- sion du coefficient de l'examen du BEM, en vue "d'éviter que les notes soient gonflées au sein des établissements scolaires".

L'examen de 5ème sera rétabli l'année prochaine

«

térêt accordé par le Haut Comman- dement de l'ANP l'investissement dans la ressource humaine en tant que véritable richesse sur laquelle re- pose toute approche réfléchie".

"Les mutations profondes des mo- des de guerres modernes prouvent inéluctablement que la victoire à la bataille n'est pas seulement tributaire de la qualité des armements et de la sophistication des systèmes d'armes mis à disposition des armées, mais dépend également et essentielle- ment de l'état d'esprit du combat- tant, de la qualité de sa formation, du niveau de sa préparation physi- que et psychique et de ses capaci- tés à prendre les décisions pertinen- tes en toutes circonstances, tout au long des phases de la bataille. Com- me chacun le sait, les batailles sont remportées d'abord et avant tout dans les cœurs des hommes", a sou- ligné le Général de Corps d'Armée.

A ce titre, a-t-il ajouté, l'Armée na- tionale populaire "dispose d'excellen- tes potentialités humaines, dont les caractéristiques psychologiques et morales leur permettent d'être parmi les meilleurs combattants avec les- quels il faudra compter", relevant que

"c’est que l’homme algérien est dé- positaire d'un legs historique riche en gloires et en faits d'armes, à travers les âges, et que les valeurs de la di- gnité, de la fierté et de la liberté sont profondément ancrées dans la cons- cience collective".

"A cet effet et afin concrétiser les ambitions légitimes de l'ANP, en ter- mes de montée en puissance et de disponibilité opérationnelle, le Haut Commandement a veillé, conformé- ment, aux orientations de Monsieur le Président de la République, Chef suprême des Forces armées, minis- tre de la Défense nationale, à l’inves- tissement gagnant dans cette ressour- ce humaine, en tant que véritable ri- chesse et pierre angulaire sur laquel- le reposent toutes les approches et les stratégies réfléchies", a-t-il affirmé.

Tindouf

Chanegriha supervise un exercice nocturne

avec munitions réelles

(3)

E V E N E M E N T

Le Quotidien d'Oran

03

Mardi 07 juin 2022

L

’Algérie prévoit un taux de crois sance de l’ordre de 3,4% au cours de l’année 2022, a annoncé lundi à Oran le ministre des Finan- ces, Abderrahmane Raouya. «L’Al- gérie a réussi à dépasser les réper- cussions de la crise sanitaire de la Covid-19 et les grands indices éco- nomiques sont en amélioration de- puis le deuxième semestre de l’an- née 2021, ce qui permet de prévoir un taux de croissance de 3,4% pour l’exercice 2022", a souligné le mi- nistre à l’ouverture du 33ème Con- grès de l’Union générale arabe des assurances (UGAA) au Centre des conventions Mohamed Benahmed d’Oran. M. Raouya a mis en exer- gue «les dispositions de l’Etat pour prendre en charge les répercussions

Conseil des ministres

Une réduction de 100.000 DA pour

le Hadj

A. Zerzouri

A

près avoir lancé ces der niers jours un nouveau produit de la finance isla- mique, « Essabil », un prêt sans intérêt consenti par la BNA aux futurs pèlerins qui éprouvent des difficultés à s’acquitter du coût du Hadj (plus de 85 millions de cen- times), pouvant couvrir jusqu’à 70% des frais, notamment les frais d’hébergement, de restauration et de transport, dont le prix du billet d’avion avec un remboursement s’étalant sur 24 mois et un différé de remboursement de 3 mois, le président de République a déci- dé d’accorder une réduction de 10 millions de centimes (100.000 dinars) sur le coût global du Hadj.

L’annonce a été faite lors du der- nier Conseil des ministres, tenu di- manche 5 juin. « La préoccupa- tion de nos hadjis liée aux coûts élevés du Hadj pour cette saison, en raison des conditions écono- miques internationales, a été abordée, le Conseil des ministres ayant approuvé la subvention du billet de voyage des pèlerins, vers les Lieux saints, en baissant son prix de 100.000 DA », indique le communiqué de la présidence à l’issue du Conseil des ministres.

Soulignant que « le président de la République a instruit le minis- tre des Transports d’indemniser les hadjis, qui se sont déjà acquit- tés du prix du billet, lors du paie- ment des frais du Hadj ». D’autres points figuraient à l’ordre du jour de cette réunion du Conseil des ministres, dont le projet de loi re- latif à l’activité audiovisuelle. A ce propos, le président de la Répu- blique a insisté sur l’importance du projet de loi en question et son rôle dans la promotion de la pra- tique médiatique dans le cadre de la liberté d’expression dans l’inté- rêt du pays et du citoyen, et ce, en veillant à s’éloigner des métho- des non professionnelles dans la transmission de la réalité et l’orientation vers le professionna- lisme, définir des critères qualita- tifs pour promouvoir la perfor- mance des médias nationaux et garantir leur conformité aux exi- gences du professionnalisme, no- tamment en ce qui concerne le traitement des questions spéciali- sées et d’investigation.

RÉALISATION DES CINQ STATIONS

DE DESSALEMENT DANS LES DÉLAIS

Dans ce même contexte, le prési- dent de la République a ordonné la finalisation de l’élaboration du projet de loi-cadre relatif à l’infor- mation et du projet de loi sur la presse écrite et électronique. Le deuxième projet de loi examiné a concerné les conditions et moda- lités d’octroi de concessions de

Aéroport Houari Boumediène

60.000 euros saisis et 4 passagers arrêtés

terrain relevant du domaine pri- vé de l’Etat destinés à la réalisa- tion de projets d’investissement.

A ce propos, le président de la Ré- publique a exhorté le gouverne- ment à poursuivre l’enrichisse- ment du projet proposé pour dé- finir la nature de la relation entre les services de l’Etat et les agen- ces immobilières devant être créées pour l’octroi et la gestion du foncier économique, tous ty- pes confondus, et accorder aux agences chargées du foncier éco- nomique un statut particulier leur permettant de gérer les zones et parcs constituant leur porte- feuille foncier. Prônant égale- ment la libération totale du par- cours des projets d’investisse- ment du système bureaucrati- que, en adoptant une logique purement commerciale dans le traitement du dossier du foncier économique. Alors que le troi- sième point à l’ordre du jour de cette réunion du Conseil des ministres a été consacré au pro- jet de création de la Banque de l’habitat et l’ouverture d’agences bancaires à l’étranger. Dans ce cadre, le président de la Répu- blique a instruit le ministre des Finances de préparer le texte de loi portant création de la Ban- que de l’habitat dans un délai ne dépassant pas un mois. Et de préparer la phase transitoire en- tre la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance (CNEP) et la Caisse nationale du logement (CNL) pour le lancement effec- tif de la Banque de l’habitat. Le Conseil des ministres a, d’autre p a r t , a p p r o u v é l a s t r a t é g i e d’ouverture d’agences bancaires à l’étranger, notamment dans les pays africains. Sur un autre plan, il a été question de l’avancement du projet de réalisation de cinq nouvelles stations de dessale- ment d’eau de mer. Le président de la République a, dans ce sens, instruit le gouvernement de poursuivre la mise en œuvre de la stratégie nationale de déve- loppement des ressources en eau non conventionnelles, no- tamment en ce qui concerne la mise en œuvre des projets de réalisation des cinq stations de dessalement d’eau de mer dans l e s d é l a i s i m p a r t i s , e n v u e d’améliorer l’alimentation des ci- toyens, en eau potable, surtout avec l’avènement de la saison estivale. Dans un autre secteur, celui des Transports, le Conseil des ministres a approuvé un pro- jet de deux marchés, de gré à gré simple, entre l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisa- tion des investissements ferroviai- res (ANESRIF) et deux groupe- ments d’entreprises publiques na- tionales, pour la réalisation des travaux de la voie ferroviaire Khenchela-Aïn El Beïda (wilaya d’Oum El Bouaghi).

L’annonce du coût du Hadj est tombée comme une massue sur la

tête des candidats, mais d’autres bonnes nouvelles ont apporté du baume dans les cœurs des milliers

de candidats.

Abderrahmane Raouya

Un taux de croissance de 3,4% attendu en 2022

de la crise sanitaire et amortir son impact sur l’économie et les institu- tions algériennes, dont le rééchelon- nement des dettes des entreprises et l’octroi de diverses mesures inci- tatives. Ces mesures ont permis de contrôler la situation économique générale et préserver les grands équilibres dans le secteur financier, dont celui des assurances et réas- surances». Il a également mis en valeur les réformes économiques entreprises dernièrement en Algé- rie pour améliorer l’efficience éco- nomique et relever le taux de la croissance, à travers le soutien des exportations hors hydrocarbures et la révision du code de l’investisse- ment, en abrogeant les obstacles bureaucratiques, la simplification

des mesures et l’abandon de la rè- gle 51/49 dans l’investissement dans la plupart des secteurs. Il a éga- lement noté «le soutien de l’Etat, dans le cadre de ces réformes, au partenariat entre les secteurs public et privé et l’élargissement de l’utili- sation des nouvelles technologies et la numérisation dans la gestion du secteur économique», soulignant que «les premiers résultats de ces réformes seront bientôt visibles».

Ce congrès est organisé conjoin- tement par l’UAR (Union algérien- ne des sociétés d’assurance et de réassurance) et la GAIF (General arab insurance féderation). Il est placé sous le patronage du Premier ministre, Aïmen Benabderrahma- ne, a-t-on rappelé.

L

a Police aux frontières (PAF) de l’aéroport Houari Boume- diene a réussi, au courant de la semaine dernière, à déjouer des tentatives de transfert illicite de de- vises sans justificatifs bancaires, en procédant à la saisie de 60.100 euros et à l’arrestation de 4 pas- sagers, a indiqué, lundi, un com- muniqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).

«Dans le cadre de la lutte con- tre les infractions liées aux chan- ges, la PAF de l’aéroport Houari Boumediene est parvenue, la se- maine dernière, à déjouer des ten- tatives de transfert illicite de devi- ses sans justificatifs bancaires, à travers la saisie de 60.100 euros et l’arrestation de 4 passagers voyageant vers diverses destina-

tions», note le communiqué.

Après parachèvement des procédures pénales, les sus-

pects ont été déférés devant les j u r i d i c t i o n s c o m p é t e n t e s , a conclu le communiqué.

I

l suffit juste d’avoir goûté à l’ivresse d’un seul mandat pour que l’on devienne ota ge malheureux de ce presti- ge avachi et de ces privilèges per- dus. Une fois out l’hémicycle, tout s’estompe, l’on range ses

cravates bigarrées, ses costumes cuivrés, ses mo- cassins dorés et l’on garde l’amertume au bout des soupirs et des regrets de voir le vieux beau temps finir de sitôt. Elle est difficile l’accoutu- mance, elle torture, elle crucifie en silence. Ra- res sont ceux qui savent s’en découdre. C’est dans les parages des deux Assemblées, à Alger, sur la terrasse de la Rotonde qu’ils viennent sen- tir leurs victoires disparues et leurs lauriers fa- nés. Le temps subi à applaudir et à lever haut les mains est un manque à ne pouvoir le com- bler que par le retour sur des selfies avec d’an- ciens ministres qu’ils ne peuvent ni montrer ni diffuser en réseau social. Tous ou presque ont été les adeptes du cadre et roulaient pour le cin- quième mandat dont ils ne disent plus rien main- tenant. Même Bouteflika, par qui juraient-ils à tous les podiums, n’est plus un mot utile à pro- noncer. Certains de ces ex-députés et sénateurs s’effacent dans les places de leurs provinces et ne soufflent le bon vent qu’une fois installés sur une chaise de café en face de l’Aletti ou de la Grande Poste. C’est là qu’ils croient grandir pour ne pas se voir mourir tout de suite là où l’urne les a vu naître. Les autres, à défaut d’être dans la grande avenue Zighoud Youcef, se rabat- tent sur les environs du siège de leur wilaya. Là où ils bombaient le torse et s’évanouissaient dans les sofas soyeux du salon d’honneur des walis. De loin, à l’abri des regards, à bord de véhicules, ils sustentent leur ego flétri par les souvenances et les bobards envers ceux qui ne les ont pas connus p’tits poussins de laboratoi- re. Attablés, je les ai vus, avec les nouveaux ve- nus, tous tombés sous le charme de l’enthou-

Ex-députés, ex-sénateurs :

que sont-ils devenus ?

El yazid Dib

siasme du moment; les ex tien- nent à relater tel un conte bibli- que leur passage sur les bancs des immeubles formant la belle façade maritime algéroise. Ils ne disent plus rien sur l’exploit du cadenas ou sur la déferlante mouvance du 22 février qu’ils tentent de s’en y identifier louant ses effets. L’audace aussi per- siste à couvrir sans gêne et à l’éternité leur drôle de visage. Mayna ! Pour preuve qu’aucun sens partisan ou idéologique n’était leur priori- té, n’ayant de prévalence que le tremplin recher- ché; ils ne pointent plus aux instances de base de leurs partis. Fini l’élan de dissuasion, les yeux doux et le verbe enivrant. S’occuper et remplir son vide temporel par une réjouissance inache- vée ou par un investissement quelconque ne peut suppléer le rang social qu’ils croyaient avoir acquis. Ils semblaient avoir été quelque chose, ils sont rien du tout. C’est naturel, quand on provient du néant, on réintègre en fin de course ce même néant. Quant aux élus locaux à man- dat échu, la nostalgie du poste les dévore à la mesure du lourd temps qui passe depuis leur extinction. Les cérémonies ne sont plus au ren- dez-vous. Ni les audiences ni les sollicitations.

Ils les guettent à la moindre occasion.

Lorsqu’on bâtit sa personne sur le précaire e t l’on se convainc que c’est durable, c’est à l’an- goisse, à l’isolation de vous tenir compagnie.

Ce phénomène d’accoutumance est parfois vécu dans la chair et ne s’avoue jamais en public.

On le malaxe à l’intérieur de soi, mais il res- te visible chez les observateurs pertinents.

«A qui racontes-tu, ton Zabor, ô Daoud» !?

La pension grasse et gracieuse, l’aisance fi- nancière, le confort matériel des rejetons ne suffiront pas à compenser la considération sociale que l’on prétendait avoir. Il manquera toujours cette position valorisante, même faus- se, dans la hiérarchie du douar.

(4)

04

Le Quotidien d'Oran

E V E N E M E N T

Mardi 07 juin 2022

M. Aziza

L

e Directeur général du déve- loppement industriel au mi- nistère de l’Industrie, Ahmed Salem Zaid, a tenu à rassurer les concessionnaires automobiles et tous les acteurs de la filière sur un probable «dénouement» du dossier épineux de l’importation automo- bile des véhicules neufs, des con- cessionnaires et de la relance de l’industrie automobile.

Intervenant hier lors d’une con- férence organisée au siège de la CAPC portant sur la «Présentation de la contribution de la Coordina- tion nationale du patronat (CNP) pour la relance de l’industrie mé- canique en Algérie», M.Zaid a af- firmé que le département qu’il re- présente «est en train de finaliser les textes de cahier des charges spé- cifique à la filière». Il y aura proba- blement «un décret pour chaque type de véhicules et un cahier des charges particulier pour éviter de toucher à tous les véhicules en changeant les dispositifs d’un dé- cret». Il affirme qu’il y aura «un cahier des charges particulier et des commissions très simplifiées». Et d’affirmer qu’«une fois les textes fin prêts, on organisera des rencontres avant leur publication où vous aurez l’occasion d’analyser ou de critiquer ces textes».

Pour ce qui est des pistes de la relance de l’industrie automobile pour le traitement de la probléma- tique de l’industrie mécanique, pré- sentée par la Confédération algé- rienne du patronat citoyen (CAPC), M.Ziad dira que «ces con- tributions sont les bienvenues et elles seront intégrées dans la stra-

T

rois (03) personnes ont trouvé la mort et 173 autres ont été blessées dans des accidents de la route survenus à travers plusieurs régions du pays durant ces derniè- res 24 heures, indique, lundi, un communiqué de la Direction géné- rale de Protection civile (DGPC).

La même source a souligné que durant la même période, les plon- geurs de la Protection civile de la wilaya de Batna, ont repêché le corps d’une femme âgée de 20 ans, décédée par noyade dans une mar- re d’eau, au lieudit «domaine El Rouknia», dans la commune d’Ouled Fadhel, relevant de la daï- ra de Timgad. Ainsi, les secours sont intervenus durant ces derniè- res 24 heures pour l’extinction d’un (01) incendie urbain qui s’est dé- claré dans un chalet préfabriqué au

L

e procès en appel de l’affaire Khalifa Bank, dont le principal accusé, l’ancien P-DG de la Ban- que, Abdelmoumene Khalifa et dix (10) autres accusés, des cadres et des responsables, s’est poursuivi lundi par l’audition des accusés, alors que l’après-midi sera consa- crée au plaidoyer de la partie civi- le et celle du collectif de défense.

Dimanche, onze (11) accusés et deux témoins seulement ayant comparu à la première audience sur les 100 cités, ont été audition- nés par la présidente de l’audien- ce, Hassiba Rahali et les sept mem- bres du jury dans l’affaire, suite à un pourvoi en cassation interjeté devant la Cour suprême.

Les accusés, à la tête desquels Abdelmoumene Khalifa qui a com- paru par visioconférence depuis l’établissement pénitentiaire de Chlef, ont nié toutes les charges retenues contre eux, dont «consti- tution d’une association de malfai- teurs», «vol en réunion», «escroque- rie», «abus de confiance», «faux en écritures de banque», «corruption»,

«trafic d’influence» et «faux en écri- tures publiques».

L’ancien P-DG de Khalifa Bank a nié avoir bénéficié de deux cré- dits de l’agence de la Banque du développement local (BDL) de Staoueli, à travers deux faux con- trats au profit de sa société phar- maceutique, avant la création de sa banque.

De même qu’il a affirmé ne pas être au fait des deux contrats d’hy- pothèque sur la résidence familia- le à Hydra et un local commercial à Chéraga, tentant, à chaque fois, de défendre l’activité de la banque.

Le tribunal a également audi- tionné l’ancien Directeur de l’agen- ce de la BDL, Mourad Issir Idir, sur l’octroi de deux crédits au profit de Khalifa, à travers deux faux con- trats d’hypothèque, affirmant n’avoir aucune connaissance de ces actes. A été également audi- tionné l’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, Abdelouahab Keramane, poursuivi pour consti- tution d’association de malfaiteurs, vol en réunion et abus de confian- ce pour la création de la Khalifa Bank et l’octroi de l’agrément par la Banque d’Algérie.

Keramane a imputé toutes les in-

L

e procureur de la République près le Tribunal de Sidi M'ha- med (Alger) a requis une peine de 10 ans de prison ferme à l'encon- tre du patron du groupe Ennahar, Mohamed Mokaddem, dit "Anis Rahmani" poursuivi dans une af- faire de corruption. La même pei- ne a été requise contre l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout,

Tribunal correctionnel près la Cour de Blida

Le procès en appel de l’affai- re Khalifa Bank se poursuit

fractions commises par la Khalifa Bank à la Commission bancaire de la Banque d’Algérie, habilitée à contrôler les banques.

Par ailleurs, il a affirmé ne pas savoir que son frère, l’ancien mi- nistre Abdennour Keramane, avait obtenu, fin 2001, le mon- tant de 22.000 euros pour créer une société privée, et que sa fille, Yasmine, avait obtenu un mon- tant en devise pour la création d’une agence de Khalifa Bank à Milan, en Italie.

Jugés par contumace lors du pre- mier procès en 2007 et après leur retour au pays en 2022, les frères Keramane ont fait appel.

Après un procès en présentiel tenu le 28 avril dernier, les frères Keramane ont été acquittés.

Le parquet a fait appel du juge- ment le 4 mai 2022, approuvé par le tribunal qui a entamé un nou- veau procès.

L’affaire de Khalifa Bank est constituée, selon la présidente de la séance, de deux dossiers. Le premier concerne Abdelmoume- ne Khalifa et 11 coaccusés, suite à un pourvoi en cassation inter- jeté auprès de la Cour suprême, le deuxième concerne les frères Keramane.

Le tribunal a décidé la jonction des dossiers en une seule affaire du fait qu’il s’agit des mêmes faits et parties.

Selon la présidente du tribunal correctionnel, la demande de pour- voi en appel dans l’affaire Khalifa Bank a été acceptée en raison de la non prestation de serment par le liquidateur de la Banque Moncef Badis et l’expert comptable Hamid Foufa lors du procès tenu en no- vembre 2020, après approbation du pourvoi en cassation par la Cour suprême.

Suite à quoi, Khalifa Abdel- moumene a interjeté appel du verdict (18 ans de prison ferme assortie d’une amende d’un mil- lion de dinars avec confiscation de tous les biens), rendu par le tribunal en 2015.

Le tribunal correctionnel près la Cour de Blida avait condamné en novembre 2020 les accusés dans l’affaire Khalifa à des peines de 18 ans de prison ferme et acquitté 12 autres accusés.

10 ans de prison requis contre Anis Rahmani

poursuivi également dans cette af- faire pour blanchiment d'argent.

Quant à la Sarl El-Athir Presse relevant du groupe, le représentant du droit public a requis une amen- de de 40 millions de DA. Il a éga- lement demandé la confiscation de tous les biens immobiliers et avoirs bancaires saisis des accusés en ver- tu des ordonnances de saisie émi-

Accidents de la circulation 3 morts et 173 blessées

en 24 heures

niveau de la cité Seddik Abdelka- der située dans la commune de Saida, ajoute le même communi- qué, ajoutant qu’aucune perte n’est à déplorer. Quant à la lutte contre les incendies de forêts et récoltes, les services de la Protection civile sont intervenus pour l’extinction de 27 incendies, dont 03 incendies de forêts, 01 incendie de broussailles et 24 incendies de récoltes, indi- que le communiqué de la DGPC.

Les incendies en question ont causé des pertes estimés à 36 ha de forêts, 23 ha de maquis et 16 ha de blé, 14 ha d’orge, 835 bot- tes de foins, 89 arbres fruitiers et 25 palmeraies, affirme la même source, rappelant que l’interven- tion des secours a permis de cir- conscrire les incendies et évité leur propagation vers d’autres lieux.

Industrie automobile

Le ministère de l’Industrie rassure

tégie visant la relance de la filière».

A noter que les membres ayant participé à la formulation de pro- positions, les initiateurs de cette contribution rendue publique par la CAPC, ont relevé les inconvé- nients d’une intégration élevée «à l’inverse de ce qui se passe dans le monde à savoir, avec une tendan- ce mondiale d’une baisse du taux d’intégration qui s’aligne sur une fourchette allant de 20 à 25 %».

Selon la réglementation en vigueur, il est exigé un taux d’intégration mi- nimum de 30% au démarrage de l’activité, atteignant les 35% au bout de la 3ème année et 50% à la 5ème année. En d’autres termes, di- sent-ils, les constructeurs locaux doivent atteindre des taux supé- rieurs aux constructeurs mon- diaux. Les opérateurs du secteur ont ainsi affirmé à travers cette contribution que ces taux peuvent être atteints, moyennant d’impor- tants investissements, pour certai- nes catégories notamment les tracteurs agricoles au regard des technologies utilisées et leurs composantes. Néanmoins, disent- ils, «il est impossible de concevoir ces taux pour les autres types de voitures au regard de la multitude des modèles, des technologies uti- lisées et des différences dans les conceptions».

Le représentant du ministère de l’Industrie a reconnu qu’il est diffi- cile d’atteindre ce taux dès le dé- but car «il n’y a pas encore des dis- positifs qui tiennent bon», mais, dit-il, dans la stratégie visant la re- lance de l’industrie automobile

«l’on parle de taux d’intégration physique, c’est-à-dire ce que vous produisez réellement en Algérie

pour que vous activiez». Il en chaî- ne : «une façon d’encourager en premier lieu la sous-traitance. On vient de lancer au cours de ce mois le décret de la sous-traitance».

Il a ouvert une parenthèse pour affirmer que son département veut ainsi à travers cette nouvelle stra- tégie limiter le nombre de fabri- cants en raison de l’étroitesse du marché. Il dira en d’autres termes que «le marché automobile en Al- gérie qui représente une moyenne de 250.000 voitures par an, doit être mis à la disposition de quel- ques opérateurs, sinon impossible d’avoir les 30% d’intégration».

Il conclut en affirmant que le taux d’intégration n’est pas un objectif mais un préalable. En précisant que l’objectif «c’est l’export, c’est le développement et l’intégration».

Il dira que les négociations se fe- ront avec les 13 groupes ou cha- que groupe à trois ou quatre mar- ques de véhicules.

Samy Agli, président de la CAPC, a affirmé pour sa part que cette contribution vise à examiner les pistes opérationnelles pour pouvoir relancer l’industrie automobile sans affecter la balance commerciale (préservation des devises) et sans exacerber la pression sur les devi- ses du marché parallèle.

Les opérateurs ont proposé de faire des cocontrats avec des cons- tructeurs pour l’importation de kits et faire le montage en Algérie, pour qu’une partie de ces importations soit exportée vers des pays avec qui l’Algérie a des relations économi- ques favorables sur le plan régio- nal (notamment par le bénéfice des accords multilatéraux : accords avec UE, GZALE et ZLECAF).

ses par le juge d'instruction, qui font également l'objet de commissions rogatoires.

Anis Rahmani est poursuivi no- tamment pour "mauvais usage des fonds de la Sarl El-Athir Presse, in- fraction à la réglementation des changes et trafic d'influence pour l'obtention d'indus avantages et fausse déclaration".

L

e Pôle pénal économique et fi nancier du Tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a condamné lun- di Saïd Bouteflika, frère et ancien conseiller de l’ex-président Abde- laziz Bouteflika, à huit (8) ans de prison ferme dans l’affaire du finan- cement occulte de la campagne

Financement occulte de la campagne présidentielle de 2019

Saïd Bouteflika condamné à 8 ans de prison

électorale de la Présidentielle an- nulée d’avril 2019.

Le Tribunal a aussi condamné l’homme d’affaires Ali Haddad, dans la même affaire, à quatre (4) ans de prison ferme pour blanchi- ment d’argent, trafic d’influence et non déclaration de biens. Ali Had-

dad a été acquitté du chef d’accu- sation de financement occulte de la Présidentielle annulée d’avril 2019, pour le compte du candidat Abdelaziz Bouteflika.

Saïd Bouteflika a également été condamné à verser au Trésor pu- blic 3 millions de DA.

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E V E N E M E N T

Le Quotidien d'Oran

Mardi 07 juin 2022

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Foncier industriel

Les investisseurs veulent passer de la concession à la cession

Par Houari Saaïdia

L

’appel fait par ces opérateurs économiques, en leurs noms personnels ou par le biais de différentes représentations patrona- les, est à destination en premier lieu du président de la République, Ab- delmadjid Tebboune, qui avait char- gé le Gouvernement de poursuivre l’enrichissement du projet de loi «au regard de son importance et dans le souci d’assurer sa pérennité». De quoi s’agit-il ? En clair, les investis- seurs de différents champs d’activi- tés voient dans le double traitement réservé par l’administration au seg- ment de l’investissement et à celui de la promotion immobilière, en ce qui concerne le régime juridique d’attribution du foncier, une politi- que à deux vitesses. Un contresens, même. Alors que le promoteur im- mobilier voit son titre de concession se convertir quasi automatiquement en cession après la réalisation de son projet, l’investisseur, lui, est tout sim- plement privé de ce droit. Bien que son projet soit concrétisé et mis en exploitation, il est condamné à res- ter confiné dans la petite bulle du simple droit de jouissance. Au regard de la loi -et donc dans les faits- il n’est propriétaire que des murs, le terrain sur lequel est édifiée son entreprise ne figurant pas dans son titre de pro- priété. Encore faut-il reconduire ce contrat de jouissance de manière cy- clique puisque la concession est ac- cordée pour une durée minimale de 33 ans, renouvelable 2 fois, soit 66 ou 99 ans maximum.

LA POLITIQUE DE DEUX POIDS DEUX MESURES

«Curieusement, voire paradoxale- ment, c’est le créneau facile et à fort caractère commercial de la promo- tion immobilière qui est le plus avan- tagé en la matière. L’investissement productif, créateur de richesses, gé- nérateur d’emplois et à forte valeur ajoutée pour l’économie nationale, quant à lui, est soumis à des règles beaucoup moins souples, notam- ment avec cette grosse contrainte d’inconvertibilité de la concession en cession du foncier industriel», remar- que ce grand investisseur dans l’hô- tellerie et le tourisme culturel instal- lé sur la place d’Oran, qui tient à préciser que «le but de notre démar- che à travers ce message au prési- dent de la République est de remé- dier à un état de fait qui lèse à plus d’un titre les investisseurs et, à notre sens, contraste avec la volonté poli- tique de l’Algérie nouvelle qui œuvre pour la relance du dévelop- pement et la construction d’une éco- nomie diversifiée et durable assurant des opportunités d’emploi et capa- ble de créer de la richesse et qui, pour ce faire, s’apprête à mettre en place une nouvelle loi sur la promo- tion de l’investissement reposant sur la consécration du principe de la li- berté d’investissement et d’initiative et la stabilité du cadre législatif de l’in- vestissement». Un industriel opérant dans l’agroalimentaire abonde dans le même sens en soulignant «l’inco- hérence et l’ambivalence de l’actuel- le loi pour ce qui est du régime juri- dique de concession du foncier à des- tination des investisseurs et des pro- moteurs immobiliers». Sollicitant l’in- tervention du chef d’Etat, il nourrit l’espoir que «le texte de loi en cours de finalisation lève cette anomalie et uniformise les modalités».

En effet, le décret exécutif 15-281 -loi toujours en vigueur- fixe les con-

ditions et les modalités de conces- sion convertible en cession des ter- rains relevant du domaine privé de l’Etat, destinés à la réalisation de projets de promotion immobilière à caractère commercial. Il énumère les assiettes foncières susceptibles de fai- re l’objet de concession convertible en cession, dans ce cadre, à savoir : celles relevant du domaine privé de l’Etat, celles non affectées ou en voie d’affectation à des services publics de l’Etat pour la satisfaction de leurs besoins, celles situées dans des sec- teurs urbanisés ou urbanisables tels que définis par les instruments d’aménagement et d’urbanisme.

APPEL À LA PRÉSIDENCE

La concession est autorisée par ar- rêté du wali territorialement compé- tent après avis favorable du comité technique de wilaya et est consacrée par acte administratif établi par les services des domaines accompagné d’un cahier des charges type. Con- formément à la législation, la con- cession confère à son bénéficiaire le droit d’obtenir un permis de cons- truire et lui permet, en outre, de constituer, au profit des organismes de crédit, une hypothèque affectant le droit réel immobilier résultant de la concession convertible en cession ainsi que les constructions à édifier sur le terrain concédé en garantie des prêts accordés exclusivement pour le financement du projet poursuivi.

Dans son article 9, la même loi sti- pule que «la concession est conver- tie en cession à la demande du con- cessionnaire, après achèvement ef- fectif du projet conformément au cahier des charges et l’obtention d’un certificat de conformité délivré par les services habilités et après avis favorable du comité technique (…) La demande de conversion de la concession en cession est adressée au comité technique qui doit se pro- noncer dans un délai n’excédant pas un mois à partir de la date de la ré- ception de la demande». S’ensuit

l’article 10, qui précise que «la con- version de la concession en cession est réalisée sur la base de la valeur vénale fixée par les services des do- maines au moment de l’octroi de la concession avec défalcation des re- devances versées au titre de la con- cession lorsque l’opération de con- version est sollicitée par le promo- teur dans les deux ans qui suivent le délai de réalisation du projet».

Ceci alors que «lorsque la conver- sion de la concession en cession est sollicitée au-delà du délai de deux ans qui suivent le délai de réalisa- tion, celle-ci est accordée sur la base de la valeur vénale du terrain telle que déterminée par les services des domaines au moment de la conver- sion et sans défalcation aucune des redevances versées au titre de la con- cession» (article 11).

Si donc, pour le promoteur immo- bilier, la concession est convertie en cession à sa demande, après achè- vement effectif de son projet s’en- tend, il en est tout autrement pour l’investisseur. Pour ce dernier, la loi en vigueur lui octroie seulement «la concession pour une durée minima- le de 33 ans, renouvelable 2 fois (66 ans ou 99 ans maximum)».

LOCATAIRES À VIE

Au titre des obligations de l’investis- seur-concessionnaire, ce dernier est tenu sous peine de voir sa conces- sion annulée, par le paiement d’une redevance annuelle qui représente le droit de jouissance de la concession des terres concédées, la réalisation durant le délai prescrit du projet ac- cordé en vertu de la concession, le respect de la destination initiale du terrain consenti de la concession, le respect des obligations figurant dans le cahier des charges. En adoptant le mode de concession au lieu et à la place de la cession, les pouvoirs publics d’alors mettaient en avant les arguments -qu’ils n’ont pas manqué de mettre en relief sous forme d’un intertitre inséré dans leur texte de loi-

selon lesquels le régime de conces- sion «permet à l’investisseur de mo- biliser ses ressources financières pour la réalisation de son projet, plutôt qu’à l’acquisition onéreuse de l’as- siette, et offre à l’Etat la garantie d’une gestion rationnelle et une pré- servation durable d’une ressource non renouvelable».

Cependant, cet argumentaire qua- lifié par beaucoup de «discours biai- sé et rempli de clichés» est battu en brèche par les concernés eux-mêmes -ou du moins la plupart d’entre eux- lesquels, tout au contraire de ce dont prévalent les législateurs de ce texte, estiment qu’Etat et investisseurs sont tous à la fois gagnants en se mettant d’accord sur le même modèle de

«concession à courte échéance con- vertible en cession définitive» qui est appliqué pour la promotion immo- bilière. «La réalisation du projet, c’en est la finalité. C’est aussi la clé du problème. A partir du moment où le projet est mis sur pied et entre en exploitation, l’Etat n’a plus besoin de garanties pour couvrir les risques d’un éventuel inaboutissement du processus ou d’un probable détour- nement du foncier à des fins spé- culatives. Et l’Etat a dès lors tout à gagner à céder le foncier du projet abouti à son porteur, notamment sur le plan financier, au lieu de s’encombrer d’une gestion haras- sante et coûteuse d’un portefeuille foncier déjà attribué. Pour le pro- moteur du projet, l’acte de proprié- té est bien plus qu’une assurance juridique qui le conforte dans son droit de propriété du projet, «c’est l’apothéose de tout un processus de longue haleine », explique un autre investisseur, gérant d’une grande centrale à bitume à Oran.

LA CESSION : LA BONNE SOLUTION

Cependant, cette problématique liée à la concession/cession du foncier est loin d’être le seul grief fait par les opérateurs économiques au projet

de loi relative à l’investissement, que le président de la République avait chargé le Gouvernement de poursui- vre l’enrichissement lors d’un Con- seil des ministres, tenu le 8 mai der- nier. Des remarques ont été émises par-ci par-là, notamment par certains cercles professionnels et autres orga- nismes patronaux, qui tout en sa- luant la mise en place d’un cadre lé- gal stable et cohérent, qui répond aux attentes des investisseurs et met enfin l’économie nationale sur la voie de la croissance et du dévelop- pement, ont mis l’accent sur les dif- ficultés à finaliser un projet de loi à même de répondre aux objectifs.

«Ces difficultés se traduisent, estime- t-on, par des versions successives de projets de loi qui n’arrivent pas à éli- miner les contradictions : d’un côté, il est question de consacrer le princi- pe constitutionnel de la liberté d’in- vestir et, de l’autre, le processus de gestion de l’investissement se con- fronte à toute une série de contrain- tes administratives qui le vident de sa substance». «La loi est censée of- frir tout de suite un cadre stable pour l’acte d’investir, avec des procédu- res claires et fluides. Mais, dans la pratique, elle renvoie la plupart des décisions importantes à des textes d’application, ce qui rend le texte de loi opaque, non opérationnel dans l’immédiat, et non stable puisque, si même la loi ne change pas, les tex- tes d’application peuvent en chan- ger les principales modalités», indi- quent les mêmes sources.

CODE D’INVESTISSEMENT : ENTRE LARGE BÉNÉDIC- TION ET PETITE DÉFIANCE

Et d’ajouter : «La loi est censée inci- ter à l’investissement, et donc de ré- duire les risques de l’investissement.

Or, dans la dernière version du pro- jet de loi, son article 27 met les in- vestisseurs dans une situation risquée s’ils n’arrivent pas à finaliser leur in- vestissement dans les délais. Com- me chacun sait que le non-respect des délais ne dépend pas le plus sou- vent de la bonne volonté du promo- teur, se mettre sous le dispositif de cette loi augmente les risques pour l’entreprise au lieu de les réduire.»

Les causes de cette impasse ? Tout simplement parce que les débats se sont focalisés autour de la fiscalité et des «avantages» à accorder aux investisseurs. Et en conséquence, l’octroi de ces «avantages» est con- ditionné par des obligations et con- trôles pensés et exercés par une ad- ministration dont chacun reconnaît qu’elle n’a jamais brillé par son apti- tude concrète à accompagner les in- vestisseurs. Au final, la liberté d’in- vestir est perdue de vue, les incita- tions financières de l’Etat en direc- tion des investisseurs s’accompa- gnant de modalités et de conditions rajoutant du risque pour les entre- prises. Ceci alors que les investis- seurs ont plus besoin de garanties générales d’entrée sur le marché et de conditions d’établissement transparentes que d’avantages fi- nanciers ou d’exonérations particu- lières. Ainsi, de nombreux investis- seurs s’accordent à dire, en subs- tance, qu’un «un code des inves- tissements devrait établir les garan- ties aux investisseurs et leur four- nir un système de recours concret, avec des solutions rapides et im- médiatement praticables face aux blocages des administrations, à leurs dépassements éventuels ou à leur non-respect des délais légaux ou réglementaires ».

Alors que la mouture de la loi sur l’investissement -sur lequel l’on a levé un pan du voile chemin faisant- est en plein

enrichissement, de nombreux investisseurs attirent

l’attention des hautes autorités sur un point. Un détail de

taille, selon eux, qui mérite qu’on s’y arrête sérieusement.

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E VO C AT I O N

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Le Quotidien d'Oran Mardi 07 juin 2022

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ème

anniversaire de la disparition de Ahmed Messali Hadj (1898-1974)

Figure illustre du maghrébinisme indépendantiste

3ème partie Par El Hassar Bénali

C

’était le moment où émergeait également, la grande figure artistique et patrimoniale de la chanson andalouse Cheikha Tet- ma Bentab et qui a fait figure d’ovni dans le paysage culturel et artistique tlemcenien de l’époque laissant par- ler ses rêves est allée jusqu’au bout de ses aspirations d’artiste. Libérée, sa présence sur la scène publique s’inscrit, sous les auspices des Jeu- nes Algériens, dans un combat fé- ministe de la première heure, au dé- but du XXe siècle, dans cette vieille cité où la chanson a toujours fait partie du mode de vie de ses habi- tants. Les ‘’Nadis’’, en s’implantant dans la vie sociale, mobilisaient très largement les nationalistes, les pro- gressistes ouverts à l’esprit nouveau jusqu’aux Oulémas traditionnels.

Sous le signe du renouveau culturel musulman il y eut l’impact d’avant- garde des mots tels « Watan, Taqad- doun, Horriya … », a forte circula- tion des idées et des contenus et qui ont permis aux nouvelles expressions de s’élaborer s’appuyant sur des liens provoquant des solidarités et cela, dans cette phase remuée partout à travers le monde musulman et dans la même unité, par la trilogie ‘’Tan- zimat- Nahda - Réforme’’ amorçant une pensée neuve enclenchant, par là, un environnement de remises en question et de réhabilitation avec un idéal-guide, à savoir : la science en tant que facteur de libération et de décolonisation.

C’est déjà la semence au discours des nationalistes cristallisé à ses dé- buts par le panislamisme appelant à l’union des musulmans réagissant face aux agressions de l’Occident et le réveil de la Turquie soumise à l’époque, au programme ambitieux des réformes ‘’Tanzimat’’. La Turquie exerçait à l’époque une réelle fasci- nation auprès des jeunes évolués de pensée libre encore minoritaires. Ces écrins ou « Nadis » dévolus à la cul- ture et aux rencontres qui ont illus- tré cette mobilisation enfin, les so- ciétés littéraires et artistiques, spor- tives et caritatives (Kheiriya) avec leurs côtés bonnes œuvres, actives aussi dans le domaine des droits ci- viques, ont figuré parmi les expérien- ces ayant accompagné des change- ments qualitatifs dans la société ; voire, par là aussi, ses tendances modernistes impliquant l’idée de li- berté dans son cadre intellectuel.

Une fois l’indépendance acquise ces lieux de prise de parole qui faisaient partie de la tonalité du paysage cul- turel et politique ont cessé d’exister, car n’entrant pas dans le jeu politi- que, méfiant, du parti unique bri- dant la pensée libre, enfermant le pays dans des stéréotypes idéologi- ques nouveaux. L’indépendance qui a porté au pouvoir des démagogues, au pouvoir total, n’allait pas ranimer malheureusement cet engagement, bien plus, il l’a étouffé entraînant des angoisses essentielles de replis des gens de compétence, de l’esprit et de la raison dont le pays a besoin d’en tirer les compétences pour sa reconstruction.

LES ZAOUIAS:

CES LIEUX

DE RÉGULARISATION SOCIALE

Avec les zaouias, lieux de la vie spirituelle, le jeu du sacral était resté bien ancré dans la régula- risation sociale. La fibre patriotique des membres du cercle les « Jeunes - Algériens » se manifestait dès sa création en 1904, par la présence de l’étoile et du croissant sur tous ses

documents officiels: bulletins d’ad- hésion, entêtes... Avec les «Jeunes- Algériens », la résistance commen- ça dès le début du XXe siècle à pren- dre un tour politique après qu’elle ait cheminé par plusieurs étapes al- lant de la négociation, au désir d’en- tente et de cohabitation, à la lutte armée dont le peuple a brandi l’éten- dard sous l’impulsion du mouvement nationaliste. Aussi, faut-il faire remar- quer que dans la logique coloniale l’assimilation et tous les autres mots utilisés pour qualifier pudiquement la colonisation fut, plus une manœu- vre qu’une exception républicaine de la France dominatrice dont la ‘’mis- sion civilisatrice’’ a servi de nouvel- le religion pour légitimer son entre- prise impériale.

Que sait-on de l’œuvre inaugurée par l’élite nouvelle appelée ‘’Jeunes- Algériens’’ et cela, en dehors du dis- cours produit par les hommes politi- ques français dont le seul but était de maintenir la colonisation? Phago- cytée par ses marges et ses frontiè- res, l’analyse du sujet per met aujourd’hui la relecture d’une des pages intéressantes de l’histoire con- temporaine de l’Algérie. Ces mem- bres qui avaient les yeux tournés vers Ankara, ont contribué énormément à mettre en place des idées nouvel- les de transition vers la modernité synonyme de progrès et de démo- cratie. Nous noterons que l’impact de la révolution kémaliste fut plus puissant qu’ailleurs et qu’à la mort du ghazi «Ataturk», une délégation conduite par deux notables Stili Ben- dimerad et son cousin, s’était même rendue à Ankara pour présenter à Ismet Pacha Inönü, compagnon d’ar- mes de Mustapha Kemal (1881- 1938) fondateur de la nouvelle Tur- quie républicaine, les condoléances

au nom des habitants de Tlemcen.

Pour les peuples musulmans sous domination la mort du Ghazi fut con- sidérée comme une perte déplora- ble pour la cause de leur indépen- dance. ‘’Résister, donc. Ce n’est pas une affaire de mots mais d’actes’’, l’esprit de résistance était leur meilleure arme.

C’est le début du militantisme des idées, de la revendication des droits qui vont tracer la voie à l’expression et à l’émergence du portique du dire politique. Cette phase empruntant les voies modernes sera ainsi mar- quée par l’apparition des premiers éléments d’une société civile nouvel- le qui, en s’appropriant l’espace, al- lait participer à la création de la pre- mière association, celles des «Jeunes- Algériens» ou «Fatyan-s-», une épi- thète à l’air du temps, désignant, à l’époque, la jeune élite.

Son nom est «Nadi Chabiba al-wa- taniya al-djazaïriya» (cercle de la jeu- nesse nationaliste algérienne) calqué sur le parti Union et Progrès en Tur- quie où le sentiment national né de la résistance à l’oppression des co- lons utilisant au mieux le mépris poussant au contraire à la résigna- tion et au cynisme est ostentatoire- ment affiché en arabe.

L’administration coloniale, très in- quiète, sollicita des personnalités in- tellectuelles en contact avec la société arabe dont le professeur William Marçais (1872-1956), linguiste et arabisant, directeur de la médersa de Tlemcen (1898-1904), pour tâter le pouls et comprendre par là, les buts de cette jeunesse algérienne moti- vée. Elle y voyait, à travers ce cer- cle, le profil d’une vie politique en pleine gestation, «un parti pour la ci- vilisation et le progrès» composé d’anciens médersiens, notait-il, cela

dans un rapport adressé au gouver- neur général d’Algérie, à la suite des évènements provoqués par la cons- cription un moment fort de solidari- té avec les Marocains, contre la con- quête coloniale de leur pays n’osant pas entrer en guerre à l’instar de leurs voisins en Algérie. A travers le «Nadi»

les Jeunes faisaient écho des évène- ments politiques conséquences de l’impérialisme et ses conséquences dans le monde musulman.

LE RÔLE DES NADIS Les premiers animateurs de ce cercle furent notamment des ins- tituteurs, Mohamed Bouayad, Larbi et son frère cadet Bénali Fe- kar, Mohamed Bekhchi, Ghaouti Bouali et d’autres personnalités de la société civile dont également Mo- hamed Bendeddouche, Mohamed Ben Yadi, Mohamed Benturquia…

qui avaient déjà une participation ac- tive dans la vie de la cité. Le pre- mier président de ce cercle était Mo- hamed Bouayad dont le jeune Had- ji fut l’élève à l’école franco-arabe.

Lui succéda en 1919, un autre insti- tuteur, Mohamed Bekhchi. Le cer- cle a reçu la visite de nombreuses personnalités dont, en 1921, l’émir Khaled (1875-1936) accueilli par la chorale des cercles les «Jeunes Al- gériens» et «Jeunesse littéraire mu- sulmane» entonnant l’hymne à l’unité nationale chantant la patrie, un rêve rappelant la patrie et don- nant la nostalgie : «Hiya bina nahyou el watan», (Allons-en, pour que vive la patrie) exaltant le sentiment na- tional. La mémoire culturelle conser- vait encore ces poèmes patriotiques,

«Wataniyat», chantés aussi dans les zaouias, les écoles libres et les «Na- dis», du vivier patriotique.

Le mouvement des Jeunes allait profondément imbiber la société comme une force neuve, celle des idées. Avec les «Nadis», la pensée va se développer mettant à l‘épreuve tant l’efficacité des formes que les pouvoirs de la parole. Les retards donnèrent lieu à de vives confronta- tions critiques. Tel est le temps de la prestigieuse génération des «Jeunes»

brisant le mur d’airain imposé face aux aspirations des Algériens.

Le militantisme au sein de ces es- paces était devenu un marqueur dis- tinguant le camp de l’élite et de sa jeune promotion, au tournant du XXe siècle.

Ce front patriotique d’émanci- pation constitué par les «Nadis», les écoles libres… dont on pouvait tirer les leçons a été interrompu à l’indé- pendance, faisant les frais du parti unique avec ses conformismes, sys- tématiquement dangereux pour les libertés et énergiquement opposé à toute approche politique pluraliste maintenant une situation de blocus médiatique. En raison de sa haute composante élitique, le cercle mythi- que des «Jeunes-Algériens» était ap- pelé «Sénat» comptant parmi ses

«effendis» hautains, des propriétai- res, fonctionnaires, instituteurs…

Composé d’honorables personna- lités représentatives de la société tra- ditionnelle, soupçonnés par les co- lons au contact avec les propagan- distes de la mouvance panislamique.

Cette période a vu l’émergence d’une élite motivée et parfaitement engagée sur des questions brûlantes concernant la modernité en tant que facteur d’émancipation, de progrès et d’évolution.

Ce premier frémissement inaugu- ral de cette quête de forte vitalité, sera accompagné par de nombreu- ses initiatives en vue de la relance de l’art et de la culture revendiquant une démocratisation de la société musulmane en vue d’un Islam con-

temporain. Les Oulémas n’appré- ciaient pas leur libéralisme moder- niste sous l’influence du courant

«Jeunes-Turcs» qui avaient pour vo- cation de sauver l’empire opposés à une monarchie autocratique.

Contrairement aux traditionnalis- tes le souci de ces «Jeunes» de l’élite incarnant la nouvelle Algérie, était le présent et l’avenir. L’effort tendant à renforcer l’identité sera motivé par le souci de ressusciter certaines tra- ditions telle l’étude du recueil des hadits (paroles du prophète) de «Sa- hih al Boukhari» (810-870), tout au long du mois de Ramadhan, des

«Madjma’e» pour les femmes… Sur le plan religieux toujours, les mos- quées-écoles donnaient libre cours à des séances réservées à la lecture des Louanges libératoires (Mou- nfaridja) ou, à l’invocation du nom de Dieu. Au plan politique, c’est l’engagement de personna- lités en vue, telles Bénali Fekar dont la parole politique unit réa- lisme et intellectualité raffinée au goût de l’action, suivant l’évolution des idées pendant cette période cri- tique, sur les sujets liés à l’assimi- lation, la conscription, l’instruc- t i o n . S i M ’ h a m e d b e n R a h a l (1858-1928), délégué financier, qui fut le premier à remplir un rôle politique, l’avocat Taleb Ab- deslam, son suppléant, revendiquait quant à lui, avec une tournure d’es- prit moderne, une compensation du sang mêlé dans la défense de la Fran- ce pendant la guerre 14/18 où 25.000 Algériens sont morts sur les champs de bataille à Verdun pu- bliait, en 1919, un opus imprimé à Tlemcen aux éditions «Médiou- ni», intitulé «Les ambitions algé- riennes et la question d’un par- lement algérien « pour un self - gouvernement en Algérie revendi- quant par là, le droit de se gouver- ner pour mettre l’Algérie au service du progrès social, économique, in- tellectuel et politique les premières manifestations explicites d’autono- mie... étaient des figures de proue de ce mouvement d’engagement.

Bénali Fekar et Taleb Abdeslam, gentlemens de la nouvelle société, ont été, en 1911, à Paris, fondateurs de la première alliance franco-algé- rienne avec d’autres membre s , parmi eux, également, l’avocat Mohamed Bouderba de Constan- tine, le romancier français Pierre L o t i ( 1 8 5 9 - 1 9 2 3 ) p a r t i s a n d e l’empire ottoman engagé dans un effort déterminant pour se moder- niser et ami du sultan Abdelmadjid, le peintre Etienne Nasreddine Dinet (1861-1929) animé de sentiments favorables à l’Islam et auteur d’une biographie du prophète Mohamed dédiée aux musulmans mort au champ d’honneur de la grande guer- re… A Constantinople où il s’est exilé avec son père, le professeur à la médersa franco-arabe Mohamed Méziane crée, dans cette ville, le co- mité d’accueil des Algériens émigrés et participe, en 1917, au Congrès des peuples sous domination coloniale tenu à Berlin. Protoganiste algérien il sera signataire, avec le Tunisien Bach Hamba et Ahmed Biraz al-Dja- zaïri de la pétition adressée au prési- dent Wilson des Etats-Unis et aux membres du Congrès de Versailles, réunis le 18 janvier 1919 à Paris avec la participation de trente deux pays dont les Etats-Unis, la Grande-Bre- tagne et la France, pour ratifier la paix, après la Première Guerre mon- diale, et dans laquelle il était ques- tion d’autodétermination des peu- ples algériens et tunisiens, deux pays entrés très tôt dans l’histoire moder- ne du Maghreb.

A suivre

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