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Sensibilité et fidélité des oscillateurs autodyne en
spectroscopie hertzienne
Maurice Buyle-Bodin
To cite this version:
159
SENSIBILITÉ ET
FIDÉLITÉ
DES OSCILLATEURS AUTODYNE EN SPECTROSCOPIE HERTZIENNEPar MAURICE
BUYLE-BODIN,
Laboratoire
d’Électrostatique
et Physique du Métal (C. N. R. S.),Laboratoire de Radioélectricité de la Faculté des Sciences, Grenoble.
Résumé. 2014 L’étude du niveau d’oscillation d’un oscillateur H. F. soumis à l’action d’une absorption d’énergie dans le circuit oscillant, absorption modulée en basse fréquence, montre que
l’oscillateur réagit de la même façon qu’un circuit basse fréquence sélectif. L’amortissement de ce
circuit dépend du niveau d’oscillation.
On en déduit que les oscillateurs « autodynes » utilisés pour la visualisation directe en
spectro-scopie hertzienne ne peuvent pas être fidèles alors que l’on peut atteindre à volonté leur sensibilité maximum.
Un oscillateur est décrit avec la discussion des formes de courbes de résonance qu’il fournit.
Abstract. 2014 The
computing of the level of oscillation for an h. f. oscillator, in which there is a modulated absorption of energy, shows that this oscillator acts like a selective low frequency
circuit ; damping in this circuit depends on the level of oscillation.
It is found that an " autodyne " oscillator when used to display directly the resonance lines
in microwave spectroscopy cannot have a good fidelity when adjusted for maximum sensi-tivity.
An oscillator is described and the patterns of the resonance lines obtained are discussed.
PHYSIQUE AU N°
PHYSIQUE APPLIQUÉE TOME 20, DÉCEMBRE 1959,
Parmi les
procédés
de détection des résonancesparamagnétiques électroniques
et nucléaires il faut faire unelarge place
àl’emploi
des oscillateurscntretenns
(«
autodynes
~;)
et des oscillateursdécoupés «(sitperréaction
»).
Malgré
leursensibilité,
ces derniers ont été souvent abandonnés au
profit
des
premiers auxquels
on attribuetraditionnel-lement
l’avantage
de la fidélité. Nous allonsmon-trer que pour un
emploi
en observationdirecte,
avec unbalay age supérieur
à lalargeur
de la réso-nance, lesmontages
d’oscillateurautodynes
peu-vent être rendus sensibles mais ne sont
jamais
fidèles et nous attirons ensuite l’attention du
lec-teur sur la valeur des raies de résonance
qu’il
détecte avec ces
montages.
Toutes les
qualités
(et
défauts)
de cesoscil-lateurs résidant dans la constante de
temps
dusys-tème stabilisateur de
l’oscillation,
nous allonsd’abord
rappeler quelques propriétés
del’oscil-lateur avec stabilisation sans constante de
temps,
puis
avec deuxtypes
courants de stabilisation à constante detemps
pour conclure sur lesconsé-quences de
l’emploi
de cesmontages
enspectro-scopie
hertzienne.I. Position du
problème.
- Nousrappelons que,
disposant
d’un oscillateur à lafréquence
cyclique
mo, nous cherchons à détecter la variation del’amplitude F,
des oscillations lors d’un passageà la résonance pour l’échantillon
placé
dans la« self ~~ du circuit oscillant
(C.
0.)
d’oscillateur.L’absorption d’énergie magnétique
mise enjeu
est si faible que la variation relative
d’amplitude
est extrêmement
petite ;
par suite nous pouvonslier
l’amplitude
E =Eo(l
-~--c)
de l’oscillation à laconductivité de
perte
du circuit oscillant G =Go(l
+y)
en nous contentant d’étudier larelation entre c et y considérés très
petits.
Siv"
est la
susceptibilité d’absorption paramagnétique
de l’échantillon on sait
qu’alors
y = -4n§x"Q
est le coefficients de
remplissage
de la selfet Q
son coefficient de surtension.
FIG. 1.
A la variation y au cours du passage à la réso-nance nous pouvons lier un
spectre
enfréquence
dont une
fréquence
quelconque Q
seratoujours
très
petite
devant oeo lafréquence
de l’oscillateur.I~a modulation
d’amplitude s
sera donc de mêmefréquence
D.160
Pour suivre de
plus près
leproblème qui
nousintéresse ici nous avons
pris l’absorption
à la réso-nance comme source de modulation del’amplitude
d’oscillation,
mais il est évidentqu’on
peut
envi-sager tout autre
type
de modulation bassefré-quence, telle que celle qui résulterait du battement de l’onde de l’oscillateur avec une onde extérieure
de
fréquence
voisine ou cellequi provient
destensions induites dans les circuits par les bruits dus
au C. 0. et au tube de
régénération.
II.
Étude
de l’oscillateur à stabilisation sans constante detemps.
--~)
RAPPELS SUR LESPRO-PRIÉTÉS DU CIRCUIT OSCILLANT PASSIF. - Soit un
C. 0. constitué par une inductance de facteur de
qualité Q importante
(couramment
de 50 à200)
etd’un condensateur de
pertes
négligeables.
Onpeut
alors lereprésenter
par le circuitparallèle (fig. la)
qui
sépare
les termes réactifs L et C du terme deperte
G. Dans ces conditions si est lafréquence
de résonance de ce circuit et cü ==
oeo + Q une
fréquence
voisine,
on sait que l’on a :et pour
impédance
du circuitCe circuit a donc une constante de
temps :
b)
CAS D’UN OSCILLATEUR SANS CONSTANTE DE TEMPS DE STABILISATION. -- Enparallèle
sur lecircuit
précédent
nousajoutons
une source decourant se
comportant
comme une conductancenégative ;
soit -- cette conductance où S repré-sente lapente
d’un tube derégénération
dans lecas le
plus
courant et oc un taux de réaction(voir fig. lb).
La stabilisation des oscillations
proviendra
d’une variation de ô’ avecl’amplitude
F des oscillations(ou
le carré del’amplitude
dans le cas d’unedétec-tion
quadratique).
Prenons une stabilisation liée à
l’amplitude E
(modulée
à lapulsation ~) ;
nous dironsulté-rieurement la modification à
apporter
pour unedétection
quadratique.
Dès lors :k étant un coefficient
qui exprime
le taux de stabi-lisation.Soit e la tension alternative haute
fréquence
auxbornes du C. 0. :
L’équation d’équilibre
dusystème
oscillant s’ écrit :où en faisant
apparaître
on trouve
Cette
équation générale
donne naturellement pour une modulationd’absorption
nulle :c’est-à-dire :
En
reportant
ces valeurs et ennégligeant
lestermes du second
ordre,
ainsique Q
devant Cùo,on trouve pour les termes traduisant la compo-sante de la modulation c de
pulsation :
ou
Cette relation
exprime
la modulationd’ampli-tude s résultant de la modulation
d’absorption
yselon une relation semblable à
l’impédance
d’un C. 0.
passif.
L’oscillateur secomporte
donc comme un C. 0. de facteur dequalité
Q§
apparent
si on
désigne
parG~
une conductanced’amor-tissement
apparente
telle que :Dans ce cas la sensibilité de l’oscillateur sera
exprimée
par :si on attribue à ce circuit basse
fréquence
unecons-tante de
temps
To telle queSi on se souvient que F- ==
y
= d G/Go l’expression
plus
haut s’écrit alors :qui
montre bien lecomportement
de l’oscillateur en tant que circuit bassefréquence,
comportement
résumé dans la
figure
1c où il était évident que devaitapparaître
la source de courant(-
Fo d G)
due à
l’absorption,
mais danslaquelle
nous avonspu introduire un terme d’arrortissement
Gô
fonc-tion desparamètres
de l’oscillateur,Remarquons
que si on avait utilisé une détec-tionquadratique
dans le circuit de stabilisation onaurait encore trouvé des relations semblables aux
précédentes
mais avec cette fois :ce
qui
n’altèreguère
lespropriétés
de l’oscillateur. Nous supposerons donctoujours
une stabilisationdu
type
kE.c) CONSÉQUENCES.
- La relation(1) exprime
bien
qu’un
oscillateurpossède
les mêmespropriétés
de bande
passante
qu’un
C. 0.passif
à condition de lui affecter pour conductanced’amortis-sement
G*.
Ce résultat a étédéjà
obtenu par uneautre voie par H.
Hasenjâger
[1] qui
en déduisaitles
propriétés
sélectives autour de lafréquence
zéro d’un oscillateur hautefréquence employé
enampli-ficateur basse
fréquence.
On remarque en
particulier
l’étroitesse de labande
passante
auvoisinage
del’accrochage
(G’ 0 == ocso
-Go
- 0 etpô
-oo)
jointe
à unegrande
sensibilitéthéorique
de l’oscillateur.L’expé-rience montre que c’est un fort mauvais
fonction-nement pour la détection des résonances car seules les
composantes
très bassesfréquences
dusignal
se manifestent au milieu d’un bruit basse
fré-quence très
important
(dû
au bruit de scintillation des cathodes toutparticulièrement).
Dans tous les cas la courbe c obtenue est
partiel-lement la dérivée par
rapport
autemps
de lacourbe
d’absorption théorique
y et sa formedépend
donc de la vitesse de passage sur la résonance.Une
réponse
correcte nepeut
êtreapprochée
qu’au
prix
d’une forteperte
de sensibilité ens’éloignant
du
point d’accrochage (Q* 0
devient alors très faible mais il en est de même de1 /Gô
donc deE jY).
III.
Étude
de l’oscillateur avec stabilisation àconstante de
temps.
-a)
DEUX TYPES DESTABI-LISATION A CONSTANTES DE TEMPS. -
Rappelons
d’abord que dans les oscillateurs utilisés on désire
éviter tout amortissement
supplémentaire
du C. 0. lors del’adjonction
du tubepris
souvent entregrille
et masse. Onopère
donc sans courantgrille
et,
pour la stabilisation on utilisequelquefois
uncircuit de contre-réaction à
partir
d’un détecteurséparé
[2]
maisplus généralement
oncompte
surla détection
cathodyne.
Celle-ci,
utilisant lacour-bure de
caractéristique
du tube provoque le recul dupotentiel
degrille
par l’intermédiaire de la tensionpositive qui
apparaît
sur la résistance decathode
Re
(voir fig. 3).
La démarche laplus
cou-rante des
expérimentateurs
a alors été d’éviter lacontre-réaction de cathode
(aux
fréquences
utiles pour décrire laraie)
à l’aide de condensateurs dedécouplage
Ce
entre cathode et masse. Il enrésul-tait
toujours
une améliorationimportante
dusignal
détecté maisparfois
aussi des oscillationsparasites.
Il semblequ’on
aittrop
souventnégligé
l’influence de cette amélioration sur lecompor-tement de l’oscillateur en ne s’attachant
qu’à
soninfluence sur le fonctionnement du tube en tant
qu’amplificateur
bassefréquence.
En effetRé
etCe
constituent la constante detemps
dudétec-teur
qui
assure la stabilisation de l’oscillateuret si t est la valeur de cette constante nous
voyons que dans
l’équation
(1)
il faut introduire leterme :
exprimant
qu’il
s’agit
d’une stabilisation parcontre-réaction
n’agissant
que sur les bassesfré-quences.
(Dans
le casenvisagé
cette stabilisationfait en réalité
appel
à un terme kE2 mais comme ditprécédemment,
nous raisonnerons encore sur unterme
kE.)
Par
contre,
Wang,
dans unmontage
plus
com-pliqué
[3]
avaitproposé
d’améliorer le rendementen
opposant
à la contre-réaction nécessaire à toutestabilisation d’oscillateur un terme de réaction
s’appliquant
pour lesfréquences
supérieures
duspectre
bassefréquence
composant
les raies de résonance. Son idée était de sensibiliser l’oscil-lateur dans le domaine desfréquences
utiles at deparfaire
lesignal
enajustant
cette réaction pourune zone de
fréquence
convenable. Nous renvoyons le lecteur à l’article deWang pour y
trouver le détail dumontage
[4]
et lajustification
de sa réali-sation.Négligeons
le raffinement consistant en la sélec-tivité de la réaction(facultatif
dans sonmontage)
et prenons pour ce
type
de stabilisation parréac-tion vers les hautes
fréquences
une relation de la forme :On remarque immédiatement que cette
expres-sion donne pour Ii une valeur intermédiaire
entre
Ko
(sans
constante detemps)
et celleexpri-mée
plus
haut(pour a
z=1).
Cemontage,
malgré
sa difficulté de mise au
point, possède
donc lesmêmes
propriétés que
celui décritauparavant
et il162
b)
EXPRESSION DE LA SENSIBILITÉ. - Intro-duisons la valeur de K = .K .1
dansl’ex-duisons la valeur
Ko *1 -
0 dansl’ex-1 +
pression
tirée de(1)
en se souvenant que
Ko
G ô.
Il vient :
On trouve alors que l’oscillateur se
comporte
enbasse
fréquence
pour une modulationd’absorp-tion y comme un circuit résonant bouchon
d’après
le rôleprépondérant
du dénominateur del’expres-sion ci-dessus. A ce circuit bouchon nous pouvons
immédiatement affecter :
comme terme réactif : 1 - «o ~2 au lieu de :
comme terme actif
(amortissement) :
en lieu de : j8 ,.
° dt*C)
FORME DES SIGNAUX QUE L’ON DOIT OBSERVER- La
réponse e
de ce circuit à une sollicitation ysera donc celle d’un circuit bouchon
auquel
onpeut
attribuer :une
fréquence
propre(pour
ïg - ~ ~0) :
°0
= ~ ~T ~
un amortissement
critique
pour To valantToc # 6T.
FIG. 2.
Le
comportement e
de l’oscillateuraprès
unpassage par la résonance y
rappellera
donc celui du mouvement d’ungalvanomètre balistique après
une
impulsion
ou d’unsystème pendulaire
méca-nique
après
un choc. On connaît[5]
théoriquement
et
expérimentalement
le mouvementaprès
un telchoc et il est inutile d’en
développer
icil’aspect
mathématique.
Il suffit derappeler
quel’exci-tation sera maximum si
l’impulsion d’origine
a pourcomposante
principale
dans sonspectre
defréquence
un terme à lafréquence
de résonance dusystème
pendulaire.
Dans le cas d’une excitation due au passage par une résonanced’absorption
(impulsion)
il faut que la durée de celle-ci soit voisine de lademi-période
dusystème
oscillant.On
peut
doncprévoir
la suite desfigures
2 pour unpassage à travers la résonance choisi de durée convenable :
a)
résonancethéorique ;
b)
résonance observée avec une stabilisation sans constante detemps
ou avec une stabilisation à constante detemps
maisgrand
amortissement«o - i
trèsgrand) ;
c)
cas del’amortissement
critique ;
d)
cas traditionnel utilisé à cause de sasymé-trie : le
pic
central(positif)
a étéparfois pris
pourla courbe de résonance alors que celle-ci ne serait
qu’une
partie
dupremier
pic
négatif.
La sensibilité
apparente
dusystème
serait évi-demment accrue selonl’équation (3) :
e)
le passage à la résonanceprovoquerait
l’appa-rition d’une oscillation basse
fréquence.
Enfin,
réduire encore l’amortissement To -~- r amènerait une oscillation bassefréquence
spon-tanée du
système.
d)
SENSIBILITÉ EN RAPPORTSIGNAL/BRUIT.
-Il est évident que la sélectivité basse
fréquence
dusystème
(dû
à sespropriétés
de circuitrésonnant)
s’applique
aussi aux excitationsprovenant
du bruit. Il seproduit
donc une réduction duspectre
de bruit autour de lafréquence
°0
de résonance de ce circuit résonnant en bassefréquence.
Enélimi-nant
automatiquement
lescomposantes
très bassesfréquences
du bruit(les plus importantes
et lesplus gênantes)
ceprocédé
améliore immédiatementle
rapport
signal/bruit.
Ilpossède
en outrel’avan-tage
d’atténuer les ronflements de secteur et lestensions résultant du
balayage
defréquence
ou dechamp magnétique
(en
général
à 50Hz)
néces-saires pour visualiser les passages par larésonance,
Ces derniers
avantages,
joints
à lasensibilité,
expliquent pourquoi
de nombreuxexpérimen-tateurs ont été instinctivement amenés à faire des observations en
ajustant
lesréglages
pour faireapparaître
lafigure
2d.IV. Vérifications
expérimentales.
-a)
DES-CRIPTION DE L’OSCILLATEUR EMPLOYÉ. - NOUS utilisons untype
d’oscillateur traditionnel dont leschéma est
représenté ( fig. 3).
Cependant
nous allonsjustifier
les raisonsqui
nous ont amené àutiliser ce
montage
enrappelant qu’il provient par
modifications successives d’un oscillateur dérivé
[6]
de celui de Pound et
Knight
[2]
utilisant une 6J6.Le choix de ce
montage
réside tout d’abord dansle fait que l’on
peut
régler
le taux de réactionOSCILLATEURS AUTODYNE EN SPECTROSCOPIE HERTZIENNE
FIG. 3.
l’aide de la résistance
d’autopolarisation
de cathodeR.
Cetteséparation
des fonctions donnebeaucoup
desouplesse
auxréglages
et nouspermet
de choisir convenablement les
points
defonction-nement pour
l’application
despropriétés
de l’oscil-lateur étudiéesplus
haut.La détection
séparée,
alorsqu’elle
n’est pasnécessaire car le
système
est autodétecteur(comme
tout oscillateur
autostabilisé)
est destinée àn’extraire avec le
signal
que le bruitqui
modulel’oscillation HF et à éliminer le bruit direct du’
tube. La
prise
de tension HF faite sur la cathode(à
basseimpédance)
facilitel’adaptation
derrièrela diode d’un
amplificateur
à transistors à faibleimpédance
d’entrée(~).
Deplus
laprise
sur lacathode de la tension à détecter n’amortit pas le
circuit oscillant et procure un meilleure isolement
vis-à-vis des tensions
parasites
quepeut
introduire le circuit de haute tensionplaque.
L’alimentationen continu du filament chauffant de la 6J6 cons-titue une source de tension pour
l’amplificateur
à transistors.Enfin voyons
pourquoi
cemontage
emploie
une 6J6. Nous avons ditqu’il
résultait d’un précé-dent oscillateur[6]
danslequel
les deux élémentsde la 6J6 fonctionnent en série. Une étude
[7]
surce
type
d’emploi
des doubles triodes leur attribue unepuissance
de bruit double d’une seule triode cequi
est une sous-estimationimportante
alorsque le
gain
n’est voisin que de celui d’une seuletriode en
montage
conventionnel. Par contre lemontage
des deux triodes enparallèle,
pour unepuissance
de bruit double d’une seuletriode,
double aussi legain.
La dernière combinaisonassure donc par
rapport
à lapremière
ungain
théorique
minimum deB/2
pour lerapport
signal/
bruit en tension. La
comparaison
des deuxmon-tages
avec la même 6J6 nous a confirmé ungain
de sensibilité. L’idée
générale
seraitd’envisager
la
régénération
par n tubes enparallèle
au lieu d’unseul ;
à cause de la nature aléatoire dubruit,
legain théorique
enrapport
signal/bruit
seraitvn
(2).
Onconçoit
que ce n’est pas là lasolution pour une amélioration radicale de la
sensi-bilité des oscillateurs
employés
enspectroscopie
hertzienne.
Quant
aux choix du tube assurant la .meilleure sensibilité
(signal-bruit)
une étuderécente
[8]
montre que ce n’est pas tant une ques-tion detype
que de choix entre certaines unités aussi bien d’untype
que d’un autretype
voisin.~)
VÉRIFICATION DE LA BANDE PASSANTE BASSEFRÉQUENCE
DE L’OSCILLATEUR. -NOUS avons
pris
comme tension basse
fréquence
induite dansl’oscil-lateur celle
qui
résultesimplement
du battement d’une onde àfréquence
fixe mo avec celle de notre oscillateur modulé enfréquence
sinusoïdalementautour de 6)0 à l’aide du condensateur vibrant
(à
50Hz)
du circuit oscillant. Nous obtenonsdirec-tement de la sorte une excitation à basse
fré-quence Q
variable.Ayant
fixéR,
etCr
de notre oscillateur pour unfonctionnement stable nous avons
simplement
modifié la valeur des condensateursCe
agissant
ainsi directement sur le
temps
T. On remarque immédiatement sur lesoscillogrammes
de lafigure
4 lespoints
suivants :a)
pourCe
= 0(stabilisation
sans constante detemps)
l’enveloppe
des battementsreproduit
la courbe deréponse
de l’oscillateur autour de lafréquence
°0
=0 ;
b)
pourCe
voisin de 1gF,
lesenveloppes
des battements montrent bien une résonance pour unefréquence
°0
trèséloignée
dezéro ;
c)
pourCa
supérieur
à 10gF,
lesenveloppes
des battements se sont bienrapprochées
de Q = 0avec des résonances autour de
~2,
proche
de zéro.(1)
Cet amplificateur à transistors est une réalisation deMonsieur Carcenac de Torne,
164
~
FIG. 4.
On
distingue
nettement la différence avec le cas a par la chutebrusque
de laréponse
à Q = 0.Dans les mêmes conditions pour
Re
etCe
onpeut
accroître le taux deréaction,
cequi
diminueTo
et désamortit le
complexe
résonnant en bassefré-quence. On constate dans les trois cas
précédentes
un renforcement du
gain joint
à une améliorationde la sélectivité. De même on constate que le bruit
de fond
prend
unefréquence prépondérante
jusqu’au
moment où s’amorcent les oscillations bassefréquence.
Du
point
de vuepratique
onconçoit
qu’un
teloscillateur haute
fréquence
peut
être utilisé commeamplificateur
bassefréquence
sélectif autour d’unefréquence
120
facilementajustable
à l’aide de la constante detemps
r ;quant
à la sélectivité d’un telamplificateur
elle se commande aisément parle taux de réaction de l’oscillateur HF.
L’ampli-ficateur sélectif
proposé [1]
pour le domaine desfréquences
voisines de zéro convient donc à unemploi
autour d’unefréquence
120 quelconque
pourvu que reste très
petit
devant mo,(,’)
RÉPONSE A UN SIGNAL DE RÉSONANCE. -- Sur les vues de lafigure
5 on retrouve bien les résultatsprévus
pour laréponse
de l’oscillateuraprès
le passage par une résonance(résonance
quadru-polaire
de 35Cl duparadichlorobenzène
à 34 MHzen
balayage
defréquence).
Les vues ont été
prises
en diminuantprogres-sivement la valeur de la résistance de cathode
7?c
pour diminuer io et accroître le niveau
d’oscil-lation
Eo,
la constante detemps T
étant assez peuperturbée
dans cetteopération.
On obtient le même effet en fixantRa
et en modifiant le taux deréac-tion par le terme
Cr.
Pour toutes ces mesures on apris r
assezimportant
à l’aide d’un condensateurCe
de la dizaine de microfarads.En
plus
des formes descourbes,
il faut observer leurposition
sur lesoscillogrammes.
En effet lebalayage
horizontal del’oscilloscope
a étéajusté
en
phase
avec lebalayage
defréquence
del’oscil-lateur ainsi
qu’on
a pu le constaterprécédemment
sur l’étude des battements avec un oscillateur
extérieur. On remarque bien que les
signaux
de résonance réels seprésentent
enphase
alors que lessignaux
apparents
sont en retard sur lespremiers
dans le sens de déroulement du
temps.
Deplus
une étude de la conservation des
phases
dans lachaîne
d’amplification
confirme que lessignaux
d’absorption
sont bien depolarité
convenable.La
comparaison
avec lesfigures prévues
élimine la nécessité d’introduire ladispersion
due à larésonance
(d’effet
trop
négligeable), pour justifier
la forme des courbesqui apparaissent
souvent enforme de dérivée
d’absorption
et que l’on aparfois
soupçonnées
d’être entachées dedispersion. Quant
aux oscillations transitoires créées par la
réponse
de l’oscillateur à l’excitation de résonance on
peut
craindre
qu’elles
aientparfois
étéprises
pour des165A OSCILLATEURS AUTODYNE EN SPECTROSCOPIE HERTZIENNE
FIG. 5.
les
expériences
imposaient
une sensibilitétrop
poussée.
Signalons
que cesphénomènes
sereproduisent
parfaitement
avec le même oscillateur non moduléen
fréquence,
le passage sur une résonanceélec-tronique
(avec
le D. P. P.H.)
se faisant par lebalayage
alternatif d’unchamp magnétique
exté-rieur. Un oscillateur à transistors
(2N247)
fonc-tionnant vers les mêmesfréquences
(34 MHz)
nous apermis
de réaliser les mêmesfigures
aussi bienpour une résonance
électronique
avecbalayage
parchamp
magnétique
extérieur,
que pour uneréso-nance
quadrupolaire
avecbalayage
defréquence
de l’oscillateur
d’épreuve.
V. Conditions
d’emploi
des oscillateurs.-a)
NÉCESSITÉ DU iVONTAGE LOCK-IN POUR LAFIDÉ-LITÉ. - Le
premier
point
àsignaler
estqu’un
oscillateur
autodyne
utilisé pour l’étude desréso-nances en visualisation directe n’est
jamais
fidèlequant
à la forme des courbes. Il ne le deviendrait à la limitequ’en
réduisant sa sensibilité à unevaleur dérisoire.
Rappelons
alors que la fidélité dudispositif
peut
être reconstituée par un
montage
« lock-in » dontl’intérêt n’est pas tellement d’accroître la sensi-bilité mais
uniquement
la fidélité. En effet cesys-tème utilise un 3 modulation étroite de la
fréquence
(ou
duchamp),
modulation très inférieure enlar-geur à celle de la raie de résonance. Une
ampli-fication sélective sur la seule
fréquence
debalayage
donnera bien une
réponse
proportionnelle
ausignal
et éliminera l’influence de la non linéarité de la
réponse
de l’oscillateur selon lesfréquences il
qui
166
aisément que la
phase
de la tension de référenceappliquée
au détecteursynchrone
dépendra
for-tement du
réglage
de l’oscillateur.Nous ne saurions mieux confirmer ces dires
qu’en
signalant que
des chercheursjaponais [9], après
le calcul des seconds moments des raiesd’absorption
nucléairesquadrupolaires
de 35Cl dansC103Na
fournies par divers
expérimentateurs,
ont constaté l’accord des résultats pour les mesures faites au« lock-in ». Par contre les mesures sur les courbes
de
Wang
s’avèrent sans lien avec les autres. Ceci n’est pas pour nousétonner,
les courbes deréso-nance
qu’il
donne sont les courbes dutype
d de lafigure 2,
c’est-à-dire l’oscillation d’un circuitélec-trique après
uneimpulsion
(due
à larésonance).
b)
INTÉRÊT DE CE MONTAGE. -Cependant
cetoscillateur
employé
en visualisation directepré-sente un intérêt incontestable car s’il n’est pas
plus
fidèlequ’un
oscillateur àsuper-réaction
il atteint une sensibilitééquivalente
sansprésenter
l’inconvénient de
déployer
tout unspectre
de raies.Les usages convenables de ce
montage
sont alors les suivants :-~- recherche des raies de résonance avec une sensibilité
acceptable
et atténuation desronfle-ments
parasites ;
--
mesure de
fréquences
de résonance sansambi-guïté
si on saitrepérer
lesignal
de résonancelui-même,
origine
dupic
plus
important qui
a servi à lerepérer ;
- étude de structures à
plusieurs
raies ou destructures Zeeman si les diverses raies sont
dis-tantes de
plus
de lalargeur
d’unpic
deréponse
del’oscillateur ;
2013
comparaison
del’importance
relative des raies carl’amplitude
dupic
est directement liée àl’amplitude
dusignal
(en
réalité defaçon
plus
complexe
à sonaire) ;
-
appréciation
dutemps
de relaxationspin-réseau
Tl
par l’évolution au cours dutemps
del’amplitude
dupic.
De telles mesures sont gran-dement facilitées par undispositif
dans le genre decelui que nous avons décrit
précédemment
[10].
c)
RÉGLAGES. --D’après
ladescription
dufonc-tionnement les conditions d’obtention de la sensi-bilité maximum sont faciles à obtenir. Dans le cas
de l’oscillateur ici décrit on doit
ajuster
laréac-tion
(Cr)
de telle sorte que l’oscillation basse fré-quence(avec
Ce
important) puisse
seproduire
pour une valeur assezgrande
de la résistanceRe-Dans ces conditions le critère d’un bon
fonction-nement réside dans le
comportement
del’osoil-lateur à
Rc
décroissant. On doit observer succes-sivement :1)
non oscillation hautefréquence ;
2)
oscillation hautefréquence
sans oscillation bassefréquence ;
3)
apparition
de l’oscillation bassefréquence ;
4)
disparition
de l’oscillation bassefréquence.
Au delà il subsiste l’oscillation haute
fréquence
mais entachée d’un bruit trèsimportant
dû à la détection à cause de l’amortissementimportant
du circuit oscillant.Ayant
déterminé cette succession derégimes
defonctionnement il suffit de faire retour en arrière
(accroître
Re)
pour seplacer
juste
avant lepoint
3 où la sensibilité est maximum. Si lesignal
estsuffi-samment
important
onpeut
réduire ensuite le niveau d’oscillation pour éliminer toutrisque
d’os-cillation bassefréquence
parasite.
Bien entendu on doit
ajuster
la vitesse dubalayage
defréquence
ou dechamp
pouradapter
la vitesse de passage sur la résonance à la fré-quence propre du
système
oscillant bassefréquence.
Engénéral
on a intérêt à finir lesréglages pour
l’obtention d’un
pic symétrique
(type d, fig. 2).
VI. CONCLUSIONS. - Nous avonsprésenté
iciun
aspect
de l’oscillateurqui,
à notreconnais-sance, n’a
guère
été mis en lumière surtout dansses relations avec la
spectroscopie
hertzienne. Nousn’avons fait
qu’aborder
laquestion
du choix dutype
d’oscillateur car cepoint
ne semble pas résoluet les différents
montages
proposés
seprésentent
avec desqualités
semblablesquant
à la sensibilitérapport
signal/bruit.
Il semblequ’on
nepuisse
espérer
une amélioration substantielle enconser-vant les
types
d’oscillateurs traditionnels àrégéné-ration par tube.
Nous tenons enfin à remercier M. H.
Hasenjager
dont le travailgénéral
sur les oscillateurs apro-voqué
la mise aupoint
de cette étude.Manuscrit reçu le 24 juillet 1959.
BIBLIOGRAPHIE
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Électrique, 1958,
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[4] Reporté par DAS (T. P.) et HAHN (E. L.), Solid State Physic., Supp. n° 1 « Nuclear Quadrupol
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Masson
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[9] TOKJIRO FUKE et YOSHITAKA KÔI, J. Chem. Physics, 1958, 29, 973.