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13 étoiles : reflets du Valais = Wallis im Bild = Treize étoiles : reflets du Valais = Wallis im Bild

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Reflets du Valais eannée No 9 Septembre 1976 Le num éro 3 fr. 50

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C’est le troisième livre de la collection «Cap sur l’Histoire», lancée aux Editions de la Matze il y a u n peu plus d ’une année. Il vient après «Flâneries archéologiques dans Bramois» et «Sion autrefois». U n hameau de plaine, une ville, un pays de m ontagne: c’est un «échan­ tillonnage» bien choisi p o u r cette collection d o n t le but est de donner conscience que l’héri­ tage du passé a de la valeur (valeur sentimen­ tale, patriotique, archéologique, culturelle, ethnologique) et q u ’il est nécessaire de le sauvegarder tant q u ’on le peut encore. Il faut une histoire à u n pays, il faut à un peuple un enracinement fait de générations successives, des liens noués dans le temps ; il faut à chacun une patrie... et la patrie, c’est u n héritage. T o u t ce qui est fait po u r fixer dans les livress et dans les esprits les témoins d u passé est œuvre utile p o u r l’histoire et p o u r les peuples. Il est d ’ailleurs remarquable que ce soit précisément à notre époque moderniste que l’on se tourne le plus ardem m ent vers les plus lointaines origines, que l’on attache tant d ’importance aux objets trouvés dans les tombes préhisto­ riques. Comme s’il fallait équilibrer par l’his­ toire notre projection dans le futur! Il faut prendre le temps d ’un arrêt, et regarder autour de soi, observer le chem in parcouru. Olivier Clottu l’a fait à E volène, p o u r Evolène, lui qui aime ce pays de vacances, qui lui est fidèle depuis une trentaine d ’années. Il a par­ couru les ruelles des villages, crayon en main, notan t l’architecture des maisons, les décora­ tions, les inscriptions, les contours des objets, l’ordonnance d ’ensemble aussi bien que les détails d ’un angle, d ’une porte ou d ’u n esca­ lier. D ans l’introduction au livre, Jean Qui- nodoz souligne la valeur de cette docum en­ tation iconographique «qui constitue un véritable trésor dans lequel il n ’y a plus q u ’à puiser p o u r revoir tel o u tel objet encore en place et surto u t p o u r retrouver tel autre depuis longtem ps disparu». Ces documents, écrit-il encore, sont «la mémoire du pays d ’Evolène».

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Sait-on q u ’une grande population de fourmis peut, en une seule journée, em porter 100000 proies vers sa fourmilière? Lors d ’invasions d ’une forêt par des parasites phytophages, de véritables îlots verts de 25 à 100 mètres de diamètre restent intacts autour des fourm i­ lières.

La disparition des fourm is des bois doit être enrayée sans retard. Le W W F suisse et l’Office fédéral des forêts o n t organisé un program m e de longue haleine de protection de ces hymé­ noptères. Ils o n t dressé un inventaire des fourmilières po u r toute la Suisse, travail réalisé en collaboration avec les administra­ tions forestières cantonales, les forestiers, et avec l’aide de classes scolaires, d ’enseignants et de groupes de jeunes.

Une brochure richem ent illustrée en couleurs sur ces précieux insectes, traitant de leurs mœurs, de leur biologie, de leur organisation sociale et aussi du program m e de protection est gratuitem ent à disposition au W WF suisse. E nvoyer une grande enveloppe- réponse affranchie (à 20 centimes) au WWF, F o u rm is des bois, 8027 Zurich.

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J ’ai été particulièrement intéressé et même ému par vos derniers num éros qui o n t ravivé de bien bons souvenirs personnels. Le premier: l’Ecole de ski de M ontana.

J ’avais qinze ans en 1929 et nous passions un an en famille dans le chalet du Forest H ôtel à Vermala, devant les belles pentes douces où enseignaient les premiers m oniteurs de l’Ecole nationale. J ’y appris les finesses du «T ele­ mark» mais aussi les principes du « Christiania» — en compagnie d ’autres élèves d o n t deux devaient devenir célèbres — en d ’autres disci­ plines.

L’une, connue de toute la Suisse et de to u t le m onde musical, était la violoniste Blanche H onegger. L ’autre était Madeleine Ley, poète belge.

Moi-même, en ce merveilleux hiver neigeux, je pensais bien plus à gravir les pentes du M ont-Lachaux intact (sans télésiège ni res­ taurant ni rien que l’utilisation fabuleuse des peaux de phoque) q u ’à mes années futures de reportage mondial. A h i que la neige était belle en 19291 J ’entends encore les braves vieux cochers d u Forest H ôtel, qui grom m e­ laient en dégageant à la pelle le chemin de l’écurie: «Je voudrais q u ’il tom be de l’eau bouillante p o u r faire fondre toute cette salo­ perie! (sic)» C’était le bon temps...

L ’autre souvenir — c’est celui de to u t u n été passé dans le chalet de M athieu Chappot, à T rient, en 1947 — quand la nouvelle route n ’avait pas encore in tro d u it le vacarme dans la vallée. Les marm ottes allaient à leurs affaires au b out du village et les fermiers récoltaient des fraises grosses comm e les poings de mes enfants.

E n vérité, nous devons au Valais, ma famille et m oi, des mois, des années presque, abso­ lum ent radieux.

Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de mes sentiments bien amicaux.

H uges Van Neck

(En journalisme H ugues Vehenne).

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m e n ts «Fly-Drive». C ’ est fa cile : v o u s tro u v e re z ci- dessus, la m o n n a ie lo ca le et le prix q u e v o u s p aie rez p o u r l’ e s s e n c e dan s un c e rta in n o m b re d e pays. L’ e ssen ce , rien d ’ autre. C ’e st en e ffe t la se ule c h o s e q u e n ou s ne p o u v o n s re n d re plus a v a n ta g e u s e p o u r vous.

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26e année, N ° 9 Septembre 1976

Sommaire

Le liv re d u mois Sons de cloches C o m p to irs La D istillerie M o ra n d Skyll, u n e fo rm e de dessin ascétique P o tin s valaisans M ots croisés M a rtig n y — H e a d q u a rte rs w hile y o u w an d er

G u sta v e C o u r b e t à M a rtig n y Le tré s o r de La B âtiaz O ù n a ît le « bagnes » P o r t r a it d ’u n p ré sid en t : W illy F errez Sodeco - SAIA - E n tr e m o n t ... h a b en die L ac h er a u f ih re r Seite U nsere K u r o r te m elden T reize E toiles - S ch n u p p en Bridge L e ttr e d u L ém an Saillon-les-Bains A é ro d ro m e de Sion : n o u v e l envol T o u rism e, p e tite re v u e m ensuelle U n mois en Valais La tab le Le vin, c ’est l’eau de feu

N o tr e couvertu re : Sentin elle martig nerain e, le château de La Bâtia z (Photo P. C rausa z) Dessins de S k y l l Photos A n d e n m a t t e n , M eier, M o n tf o r t , R itle r, R u p p e n , Thurre, Valpresse

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P ré s e n ta tio n v o ir p a g e 68 de ce nu m é ro

UESSEUE CHIM

IE It III

En guise de préambule :

« Le vin est v ra im e n t un u n iversel qui sait se re n d re s in g u lie r s’ il trouve, to u tefo is , un p h i­ lo so p h e q ui sa ch e le b o ire ».

Ce tte p e nsée du p h ilo s o p h e G aston B a c h e la rd me rev ien t à l’e s p rit c h a q u e fo is q u 'il est q u e s tio n d u vin et d e son m ystère. Dieu s a it que la litté ra tu re du et a u to u r du vin ne m an q u e pas d ’adeptes. On en a é c rit et on le c h a n te dans des c o u p le ts fa c ile s où vin rim e avec div in et v e rm e ille avec treille. Il y a b e a u c o u p de c h a n s o n s à b o ire et des plu s rebutantes, p a rc e que c o n v e n tio n n e lle s . C elles q u ’a ras s e m b lé e s et q u 'in te r p rè te J e a n -M a rie V e rs e ile s o rte n t v ra im e n t de l'o rd in a ire . Plu­ s ie u rs d ’e n tre elles, m altra ité e s p a r des a d a p ­ ta te u rs tr o p pressés, se la is s e n t r e d é c o u v rir d a n s to u te leur ve rte fra îc h e u r.

V o ilà un d is q u e utile, q ui mêle le p la is ir des sens à l’a g ré m e n t d e s sons.

Benjamin Romieux.

SOUSCRIPTION

BULLETIN DE COMMANDE

à r e to u rn e r à :

Chr. Eicher et J.-M. Verseile Case postale 15, 1010 Lausanne 10

V e u ille z m ’e n v o y e r ...exem plaire(s) du d is q u e 33 to u rs « Verse ile ch a n te le vin » que je paiera i dès livraison de ma c o m m a n d e au p rix de F r./p iè ce 25.— (frais d 'en vo i c o m p ris).

Expéditeur :___________________,_______________

Adresse :

Comptoirs

L’automne prend ses quartiers en même temps

que le Comptoir. Flottent les oriflammes et des

senteurs de moût et de fruits surs. Pomone géné­

reuse a déversé sa corne aux pieds ailés de Mer­

cure dans les matins embrumés et tout frisson­

nants.

Quelques semaines plus tôt, Brigue avait donné

le branle avec l’Oga. Martigny suit, l’axe Haut-

Bas du commerce valaisan fonctionne.

Pour la dernière fois, le Comptoir a endossé sa

mante de toile bise. L ’an prochain, il sera « en

dur », bien assis, comme on dit d ’un marchand

qui a su mener ses affaires.

O n va regretter un brin le grand chapiteau godé

au cœur d ’Octodure, temple de l’échange tra­

vail - argent qui tient du caravansérail et de la

kermesse.

C ’est N ijni-N ovgorod et c’est Tombouctou en

raccourci, carrefour des rencontres ou il se dis­

tribue autant de poignées de mains qu’en deux

mois de campagne électorale.

Une miscibïlité facilitée par le coude à coude,

justement aux comptoirs des stands ou se con­

somme le vin et se négocient les marchés.

Etablir les contacts dans la chaleur de l’accueil,

rapprocher l’homme de l’homme : une mission

que le Comptoir remplit parfaitement bien.

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De Martigny a Singapour

L A D I S T I L L E R I E M O R A N D

T e x te Pascal T h u r r e - P h o to s O sw ald R u p p e n et T h o m a s A n d e n m a t t e n

O n dit une Williamine comme on dit un Larousse pour dire un dictionnaire. C’est devenu un nom commun. Finis­ sez gentiment votre verre et trouvez- moi une meilleure preuve de réussite! Il arrive que les concurrents eux-mêmes se trom pent, au soir de leur dégusta­ tion, eux qui le matin même au guichet mettaient à l’ordre le client venu de Sierre ou Pampelune, réclamant inno­ cemment «une bouteille de Williamine» pour se voir remettre une eau de Williams to u t à fait ordinaire !

J ’ai vu plusieurs fois les yeux de Louis M orand pétiller de malice derrière ses lunettes sans bord. Jamais l’étincelle de la joie ne m ’est apparue aussi explo­ sive que le jour où d ’une main il me m ontrait le vieil alambic qui en 1889, sous les avant-toits de Martigny-Croix, distillait les premières eaux-de-vie de son grand-père et, de l’autre, la carte

du monde où il a planté d’épingles à têtes rouges, vertes ou jaunes les gran­ des capitales où l’on commande dans toutes les langues du M orand par­ dessus le bar.

La grande Distillerie M orand a ses comptoirs à l’étranger comme la France aux meilleures heures de son histoire.

— Regarde cette épingle. C’est Sin­ gapour. O n vient de nous commander trois cartons. Le chargement que tu vois là-bas c’est pour eux. Ils s’impa­ tientent. Ce soir les Philippines, de­ main D akar ou N ew York, sans négli­ ger Pinsec ou Chez-les-Reuse.

Si le grand-père M orand savait ça ! C’est lui (Louis aussi de son prénom) qui le premier fonda, l’autre siècle déjà, la maison aujourd’hui connue dans le monde entier. Il versait dans ses ton­ neaux ses bidons de cerises et de p ru ­

neaux, broyait le to u t et distillait à la bonne franquette ses deux ou trois litres par semaine qu’on s’arrachait déjà entre copains.

Ajoutait-il en douce dans ses tonneaux de chêne autre chose que de la sueur et sa volonté de bien faire? L ’histoire de la Régie n ’a rien retenu à ce sujet. Bientôt les voisins arrivent avec hottes ou petits chars. L ’entreprise prend forme, étend ses conquêtes avec pour to u t drapeau ce label délivré par l’Etat et que l’on trouve aujourd’hui sur cha­ que bouteille, véritable garant de qua­ lité et d’authenticité.

D u tonneau de bois, on saute à la citer­ ne. D e Martigny-Croix à Martigny- Ville. André M orand, toujours présent, reprend en mains les rênes de son père avant de transmettre à son fils Louis la direction de cette entreprise familiale. Les citernes s’enchaînent, vitrifiées,

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émaillées et ventrues. Plus de cent vingt aujourd’hui sont là, capables d ’avaler quatre millions de kilos de poires qui donneront environ 280000 litres d’eau- de-vie à 5 o degrés. La capacité totale des caves approche aujourd’hui les cinq millions de litres.

— Nous fournissons régulièrement les grandes compagnies aériennes et de navigation, poursuit M. M orand en lissant sa moustache de satisfaction. De Swissair à Air-Afrique, en accostant tous les transatlantiques. Nous sommes d’autre part sur la table de la plupart des ambassades... comme «Treize E toi­ les», sans oublier pour cela la cour de Belgique, qui nous honore de ses commandes.

Nous traversons la salle des dégusta­ tions où l’eau-de-vie me vient à la bouche en voyant la mosaïque des griôttine, cassis, pastis, cognac, ani­ sette ou fine champagne à l’orange. — La gamme dépasse aujourd’hui la centaine de produits différents, p o u r­ suit notre guide en nous rappelant que la maison a l’exclusivité pour la fabri­ cation, en tonneau de chêne encore, de la fameuse liqueur du Grand-Saint- Bernard... qui est presque aussi connue en Amérique que les chiens des cha­ noines !

Nous nous perdons dans des labyrin­ thes flanqués de citernes dont la conte­ nance dépasse les 50000 litres, to u ­ jours à la recherche d’Oswald Ruppen, minotaure d’un jour, que nous aper­ cevons finalement juché sur trois caisses de poires, afin de mieux dom pter la voracité des broyeuses. Les tapis rou­ lants où l’on écarte une dernière fois les fruits suspects charrient vers les

Ci-dessus, le triag e des poires W illiam ; c i - c o n tr e , l’arriv ée de la m a tiè r e p r em ièr e dans le vaste h all de la d is ti lle rie

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La dis ti llerie

l

T ro is g én é ratio n s de d is ti lla­ te u rs : Louis, le f o n d a t e u r ; A n d r é , q u i d o n n a l’essor à l ’e n tr e p r is e , e t Louis, l ’ac tu el d ir e c te u r

A d r o it e , v u e partielle des caves de sto ckage e t la Wil- liam in e à l ’é t a t b r u t

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tambours à purée le quart ou la moitié de la production valaisanne de poires. Magistral coup de pouce à l’économie agricole dont l’engorgem ent frôle par­ fois la catastrophe. Relevons en pas­ sant que c’est en 1952 que, pour la première fois, les producteurs valaisans, baissant les bras sous le poids de leurs caisses, apportèrent à M. M orand une tonne de poires dont personne ne vou­ lait. Le miracle a eu lieu. Il a nom Williamine.

Il faut cent kilos de poires pour tirer huit litres d ’alcool. Cette bouteille que vous avez près de vous en lisant ces lignes représente un panier de treize kilos d’un fruit appétissant et parfumé.

A nos côtés, les élévateurs bourdonnent,

glissant fiévreusement leurs doigts d ’acier sous des piles de cartons de liqueurs, de caisses de bière, d’eaux minérales ou sirops aux saveurs mul­ tiples.

Le personnel cligne de l’œil à notre passage en nous voyant tituber sur le sol humide. C’est fou ce que les mar­ ches sont glissantes dans une distillerie! — Une ambiance de travail extra­ ordinaire, lance M. M orand, pour atté­ nuer la malice de ses employés. Midi déjà. N ous voici dans le bar d’en face. Je m ’écroule sur un tabouret. — Garçon, vite, pour me remettre, une eau-de-vie de poire Williams avec label de qualité et d ’authenticité. Pardon!... une Williamine!

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R a co n ter Skyll. Mais d ’ab o rd le des­ sin d ’h u m o u r — si peu bourgeois, si peu entré dans les m œ urs, si peu conform iste — dessin qui passe in a ­ perçu, arrach e un haussem ent d ’é­ paule, voire une boutade. En fait une form e d ’a rt — nous y revien­ drons — refusée à p rio ri p a r m a n ­ que de lucidité, p a r lâcheté, p a r crainte de la flèche décochée à bout p o rta n t, qui engendre le rire, le sou­ rire mais aussi le clin d ’œil, la ré­ flexion, le grincem ent de dents, la tristesse. Prononcée p o u r les longues dissertations, explications, n o tre so­ ciété repousse la prise de conscience choquante, violente et p ro v o c a n te que l’a rt h um oristique affirm e : h o r ­ reur d ’être surpris, d ’être m o rd u à

Une forme de dessin ascétique...

un attendrissem ent sur l’hom m e

v if au cœ u r de problèmes. Moi aussi je n ’ai pas vo u lu sourire jaune, j ’ai rejeté le m élodram e to u t petit, to u t concentré, l ’ém otion hérissée de piq u an ts qui se d it sous la form e con­ tenue du tra it, avec réserve, avec pudeur.

L ’h u m o u r v rai est a rt : il est celui de Skyll, car il f a u t distinguer ici com ­ me il f u t fa it p o u r les farces grasses au X V I I e et les comédies de Molière. Allusion audacieuse. E n fait non, car le dessin d ’h u m o u r im plique un d r a ­ me com plet, dépouillé jusqu’à n ’être surpris que dans son m o m en t essen­ tiel. L ’anecdote réduite à l ’image — parfois à deux ou à plusieurs — écla­ te dans sa phrase cruciale et le spec­ ta te u r se d o it de deviner, voire d ’in ­ v en te r ce qui la précède, ce qui la suit. A p p réh en d ée d ’un regard, saisie à l ’échelle minuscule — t a n tô t comé­ die, t a n t ô t tragédie, chez Skyll sou­

v e n t m élodram e — l ’action qui se joue relève donc d ’un a r t hum ble et discret, sobre p a r ses moyens, d ’où considéré encore comme mineur, mais d ’un a r t p o u rta n t. Il réclame de l’artiste-hum oriste talen t d ’ob­ servation et d ’im agination, modestie et virtuosité d ’expression.

Skyll sait d evoir à la form e d ’art choisie de se contrôler sans cesse, d ’éviter de se faire plaisir g ra tu ite ­ m ent au-delà de l ’anecdote. C om m e

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dans l’écriture la plus exigeante, il est p o rté à l ’économie. S’il m anie le crayon en virtuose, ses doigts s’a rrê ­ ten t a v a n t d ’en dire tro p mais après en a v o ir d it assez : le tr a it incisif qui se tire se dépouille alors d ’un m ax im u m d ’aspects extérieurs — dé­ cor, en v iro n n em en t — p o u r un m a ­ xim um de signification. Le tr a it de­ v ien t psychologie, parole, récit, p e n ­ sée. Le tr a it parle, alors même que les objets, les personnages se taisent, alors même que son personnage — car Skyll a aussi son double, son héros — est m uet : le tr a it devient source de réflexion, d ’ém otion len­ tem ent révélées.

Les personnages et les objets chez Skyll sont à la fois tendres et féro ­ ces. Ils naissent du regard lucide que Jea n - François B urgener jette sur les êtres et les choses. D ’où son héros — un antihéros en fa it — p e tit person­ nage n aïf, gauche, délicat, peureux, craintif, mais lucide, stoïque,

rési-1

gné. Il est l’hom m e du X X e siècle, nu, seul avec sa nature, débarrassé de son masque d ’hypocrisie face à un m on d e q u ’il a débrouillé p o u r le réduire aux objets essentiels, u tili­ taires ou affectifs. Il est nous, sans artifices, dépouillés du sérieux qui nous déguise si bien, m iro ir de notre m oi secret, un peu égaré, un peu dérouté, un peu angoissé. Il jette un regard poétique sur le m onde et t a n tô t le m on d e lui sourit, t a n tô t le m onde lui éclate de rire au nez telle une bombe.

A trav ers lui, Jean-F rançois Burge­ ner, tel un mime sur la scène, nous fa it des signes en solitaire : une m a ­ nière de se faire du souci p o u r les choses, de considérer les hum ains sans blesser, sans faire de mal. U ne m anière tim ide sans doute mais qui a ses retranchem ents, ses piquants, comme les cactus que Jean-F rançois affectionne et dessine.

C h a n ta i G ay-D eslarzes.

... u n e pas sion p iq u a n te Les cactu s, plus q u ’u n hobby.

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, JONS

I/MAISIXNS

L e tt r e à m o n a m i F a b i e n , V a la isa n é m ig r é

M on cher,

Au m om ent où je t ’écris ces lignes, une bombe tom be sur les téléscripteurs du pays.

D ’altissimes personnages ont réglé leurs comptes à un endroit, quelque part en Valais, où l’altimètre marque 2000 m. d’altitude et où se construit un alti­ port. T u situes le drame, j’espère.

Ce furent d ’altiers propos qui prirent l’allure d ’une altercation de haut vol, où alternaient griefs et reproches.

Bref, ce dut être v if de couleur et de ton. O n parla d’altérations apportées aux paysages de ce pays, comme si, pour les promeneurs, il n ’y avait pas d’autre alternative pour visiter le Valais que d’aller vers ce chantier mené par M. Verbier et ses alter ego.

O n en reparlera longtemps au coin du feu, dans les «chaumières» du plateau bagnard, de cet incident de parcours sur la voie du progrès et des décibels... en se désaltérant avec un bon verre de fendant.

Mieux vaudra se souvenir de cela que de ce colonel-brigadier et de sa salade russe, personnage qui a hanté les nuits de générations de soldats auxquels il enseigna le sens du devoir et l’attachement à la mère-patrie. Je l’entends encore enguirlander le petit caporal que j’étais, un matin d ’automne 1941, quelque part à la frontière; Quelle douche !

Comme il faut to u t de même reprendre le dessus, consolons-nous à l’idée que les élections communales approchent avec leurs préparatifs fébriles et leurs joyeusetés.

Parmi les signes avant-coureurs, relevons la quantité inusitée de bitume déposée sur les chemins les plus humbles, le foisonnement d’institutions sociales mises sur pied à la hâte pour les enfants, les malades, les couples non instruits et les personnes du troisième âge, sans compter les raclettes et soupers- choucroutes des partis.

Relance économique et relance électorale firent cette année excellent ménage et là où rien n ’est prêt, ce sont les projets qui sortent, mirobolants bien sûr, pour satisfaire tous les goûts.

C’est le dernier m om ent pour percer symboliquement le Rawyl, affiner les tracés d’autoroutes, prom ettre des piscines et des programmes de télévision étrangère, commémorer des aérodromes et insister, dans les discours, sur la «qualité de la vie».

En se persuadant, bien sûr, que Seveso, c’est très loin d ’ici et en oubliant que dans peu d’années on pourra acheter des bombes atomiques comme des œufs.

Cela fera partie des arsenaux familiaux, à côté des fusils d’assaut et des car­ touches de réserve.

Heureusement que l’esprit belliqueux des Valaisans s’est émoussé et que les ambitions de certains s’arrêtent à quelques parties de chasse dont ils sortent assez souvent vainqueurs, m arquant ainsi la supériorité de l ’hom m e sur l’animal sauvage et désarmé.

...Excuse-moi pour aujourd’hui, mais je dois me pencher sur les six objets soumis au vote populaire des Valaisans à la fin de ce mois de septembre. Ce sera ma distraction du dimanche, car tu sais que nul n ’est sensé ignorer les lois, même si leur lecture demanderait plus qu’une vie d’avocat pour en arriver au bout.

Il y a notam m ent une nouvelle loi sur les cafés et restaurants dont je t ’ai déjà parlé. Sache que grâce à celle-ci, dans la plupart des localités du Valais, il ne sera probablem ent plus nécessaire d’entrer par derrière pendant la grand- messe. Cela vaut la peine de voter oui et de dire non à l’hypocrisie.

Bien à toi, et viens vite me donner un coup de m ain pour les vendanges si tu n ’as pas peur d ’avoir les mains collantes.

par Eugène Gex

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I. E ntre Dranse et Fare. 2. Au-delà du Rhône, parbleu! 3. D onna le jour à un beau dieu .- Anime M artigny. - D ébut de syncope. 4. Ré­ cita péniblement. - Ville de B ade-Wurtemberg. 5. Dote. - Listel entre deux cannelures d ’un pilastre. 6. Commencement de mosaïque. - Centre lainier de Grande-Bretagne. - A son jour. 7. Ce q u ’a fait l’ivrogne. - Pas ici. - Joue un grand rôle en Valais. 8. O n le fête

en février. - Il admire ce qui est en vogue. - 9. Résultés. - Appelée. - Abréviation élec­ torale. 10. Form e de faire. - Energiquement. I I . Lunes mal posées. - Il faut le mettre par­ fois. 12. Village vaudois. - Village proche de Martigny.

Verticalement

1. Sa célébrité dépasse largement les frontières de Bagnes. - La gamme à deux dièses. 2. Porte le nom de Marc-M orand du côté d u Comptoir de M artigny. - Dole, goron, gamay et Cie. 3. Dans la plaine de M artigny (au pluriel, comme autrefois). - Abréviation religieuse. - Sur la boussole. 4. Principe odorant. - D onne le ton. - Hameau du district de Conthey. 5. X énon. - Rire à Bonn. 6. Au Châble, comme à

Orsières et comme à Martigny. - Espace de temps mal placé. 7. Sans vergogne. - A uteur du «Roi d ’Ys». 8. Poltronneries. 9. A voir conjugué. - Localité tessinoise. - Symbole chimique. 10. Fin de participe. - Fin de parti­ cipe. - Q uand l’Anglais ne veut pas. - T o u r à la frontière bas-valaisanne. 11. Phonétique­ ment, entre le bras et le thorax. - Ce que fit Produit. 11. Prénom. - Dans le nom d ’un hameau du district d ’Entrem ont.

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Martigny

Headquarters while you wander

The ancient settlement o f the Celtic tribe o f Veragres, called Octodurus, which became the Roman Forum Claudii in the first century o f the Christian era, is nou> the modern town o f Martigny, a crossroad through which thousands o f tourists pass and hardly ever stop to look around. Yet it is the center o f a vast region o f historical events as well as o f natural beauty. The town makes a good headquarter from where to ramble on fo o t, by car or postal motor coach.

To begin, look at the huge stained-glass window in the stairway o f the C ity H all. I t depicts the history o f the V a l d ’Entremont from the Great Saint Bernard Pass down to Martigny and the marriage o f the Dranse River with the Rhone. A fte r that, go to the Forum Claudii on the eastern outskirts o f the town, where archaeologists are still uncovering remains o f that settlement. N ear the lower end o f the Place Centrale stands « L a Grand- Maison», once an important hostelry fo r people and horses, now no longer in use, though many illustrious guests used it as a stopover in times past. A lm ost opposite o f the Grand-Maison stands the «M anoir» where each summer interesting expositions are held. This year, from October 2-12, the Swiss N ational Tourist Office shows there the history o f Swiss hotels and pays a tribute to the country’s pioneers o f the hotel trade, among others the Valaisans César R it^ o f Parisian fam e and the dynasty o f the Seilers of Zermatt. This exhibition is held during the Comptoir o f Martigny, the yearly faire o f Valais products. I t starts, on October 2, with a folklore pageant and a «R ally o f the W ine», fo r at this time, the grape harvest w ill be in fu ll swing. The Comptoir ends with a «Battle o f the Queens » where cows o f the lively Valais race fight to become queen o f the herd.

The Tourist Office in the Place Centrale w ill provide information on other points o f interest in the town, such as the Priory where the canons o f the Great Saint Bernard Hospice spend the winter, leaving only one or two to guard the Hospice during the terrible snow storms which rage up there.

Motorists arriving from Lake Geneva now enter Martigny on a wide highway regulated by traffic lights near a vast car park. I t is worthwhile to park there and stroll to the foot o f the round watch- tower o f L a Bâtia, the only remains o f a fortified castle wich com­ manded the traffic o f three roads merging in Martigny. Since 1233, this castle tv as constantly fought over by the Prince-Bishops of Sion and the counts o f Savoy who tried to conquer the Valais, until in 147 / the people o f the Upper Valais destroyed it, leaving only the tower, now a landmark o f Martigny. Below it, a narrow covered wooden bridge crosses the Dranse River and leads to the village L a B â t i a One marvels that less than twenty years ago, the already lively motor traffic had to pass over that bridge and through the narrow street o f the village. Meanwhile, the Valaisans have made great efforts to modernise their roads.

A short way up-river from the bridge stands a remarkable Baroque chapel o f 1617 with a richly gilded altar fram ed by black marble columns. I t contains many ex-votos dedicated to Our Lady of Compassion fo r miraculous protection, some o f them painted on glass in vivid colors.

Visitors staying in Martigny, have a great choice o f excursions in the vicinity, especially in late September and through October, when the whole Central Valais is covered with a glorious mantle o f brightly colored leaves.

The small village o f Ravoire situated on a slope o f the A rpille mountain is a vantage point from which to overlook this splendour. I t commands the view o f the Rhone Valley, looking toward Lake Geneva and up-valley over the orchards, vineyards and Bernese A lp s o f the Central Valais to the two medieval watchtowers of Saillon and Saxon.

The passroad o f L a F orcla£ descends through vineyards to Martigny Combe. Climb up that road, and some distance from the hairpin curve near the tower o f L a B â t i a the road to Ravoire branches off. F irst one reaches some modern chalets and the comfortable H otel Ravoire overlooking the elbmv o f the Rhone Valley. Farther up, there is the old village, whose farmers cultivate mountain strawberries and raspberries. This past summer, visitors were taken through the village to see many old bread ovens rediscovered in recent years and a special Valais bread can be bought there. Some weeks ago, a telecommunications relay station has been inau­ gurated on a rocky ledge near Ravoire. In their narrow valley

between high A lp s, the Valaisans have had difficulties receiving television, which has now been made possible. The tower transmits radio and television programs, while the square building at its base houses the instruments fo r wireless telephone transmission. Later it will also enable telephone communications with travelling motor cars.

From Ravoire, hikers have a choice o f marked footpaths through the fiels and forests o f the A rpille mountain, from whose top one enjoys a grand view o f the M ont Blanc and its satellite glaciers. A nice excursion by motor car is to drive up the road o f the Forclas^ Pass, stopping fo r a meal or snack at the hotel at the top o f the pass before descending to Trient with a splendid view o f the Trient glacier and on to Chamonix at the foot o f the M ont Blanc. From there one can pass through the M ont Blanc road tunnel to Italy and return to Martigny over the Great Saint Bernard Pass or through the tunnel fo r motor cars.

Another excursion is a drive up the V a l d ’Entremont to Orsi'eres. Since July 1 / , this old village is now by-passed by a motor road three kilometers long and ten and a half meters wide. B ut those wishing to see the typical old Valais village where the heavy traffic o f the pass road until a few months ago passed through its narrow streets, can leave the by-pass on the northern or southern entrance to the village, park there and quietly walk through it to look at its lovely old houses. A t Orsi'eres, they will also find the road leading to beautiful Lake Champex at 148/ meters above sea level between the wooded slopes o f the Catogne and L a Breya mountains. A few small hotels cater to summer guests and sonie also remain open in winter fo r ski fans. A holiday in this quiet resort, with its pure air scented with resin and the glaciers o f the Grand Combin across the valley mirroring themselves in the crystalline water o f the lake, is a rejuvenating cure.

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GUSTAVE

COURBET

A MARTI G NY

Le 14 juillet passé, on commémorait modestement, par la pose d ’une cou­ ronne aux couleurs suisses et françaises, le don de Courbet à la ville de Martigny, en 1876, d’un buste de femme nommé « Helvetia » et représentant la «Liberté ». Chacun sait que Jean Désiré Gustave Courbet, artiste peintre et sculpteur de talent, expulsé de France en 1873, demanda l’asile politique à la Suisse, choisissant le Valais comme terre d ’exil. Il se rendit d ’abord à La Tour-de-Peilz puis, pour être plus à l’abri des im por­ tuns, se réfugia à Saillon où il séjourna plusieurs mois au sein de la famille de Maurice Barman, de 1874 à 1875. Les habitants de M artigny et les voya­ geurs de passage pouvaient voir régu­ lièrement Courbet et l’un ou l’autre de ses amis se prom enant sous les platanes de la place Centrale ou attablés au Café de la Poste (situé au rez-de-chaussée de l’immeuble de la famille Closuit et à côté de l’entrée de la banque) ou au Café des Amis (actuellement Café Indus­ triel). T ant à Saillon q u ’à Martigny, Courbet apprécia notre vin. Il en abusa même, ce qui porta atteinte à sa santé et le contraignit, en 1876, à quitter le Valais pour retourner à La Tour-de- Peilz afin de soigner son foie. C’est dans cette ville, sur les rives du Léman, qu’il m ourut en 1877.

Avant de quitter définitivement M ar­ tigny, soit le i l juin 1876, il eut la présence d’esprit de remettre au prési­ dent Alexis Gay ce buste d’Helvetia personnifiant la Liberté. Le 14 juillet, ce dernier fut scellé sur un piédestal portant l’inscription:

COU RBET

F E L I T & D E D I T M D C C C L X X V I

et placé au centre de la place de la Liberté (actuellement place de Plai­ sance) baptisée ainsi en son honneur. Depuis plusieurs années, une fontaine occupe le centre de cette place et la statue de la Liberté se trouve au fond d ’un petit square situé à côté de la gen­ darmerie cantonale.

Pourquoi a-t-on débaptisé cette place et déplacé le m onum ent? Peu de personnes le savent ou ne souhaitent pas devoir donner d ’explication à ce sujet. E n 1976, il s’en est fallu de peu que l’on oubliât de commémorer le centième anniversaire de ce don cha­ leureux. Il convient de souligner que ce buste n ’existe qu’en deux exemplaires. Courbet fit don du second, peu de temps avant sa m ort, à titre de recon­ naissance, à la population de La Tour- de-Peilz. O n peut le voir au milieu de la place du Temple, devant l’Hôtel de Ville. Voilà pourquoi, le 14 juillet 1976, on déposa chez nous une couronne au pied de la statue. Les rubans p o r­ taient l’inscription suivante : «M artigny reconnaissante à Gustave Courbet —

1876-1976».

Ce que les Valaisans ne savent pas, c’est la raison de l’expulsion de France, en 1873, de Gustave Courbet, ministre des Beaux-Arts sous la Commune: Courbet a été la victime des tribulations de la colonne Vendôme érigée à Paris, de 1806 à 1811, sur ordre de Napoléon Bonaparte. E n 1801, déjà, le Premier

Consul tenta de faire démonter la colonne Trajane de Rome pour la transporter à Paris afin de l’ériger au centre de la place Vendôme, sur le piédestal qui avait supporté la statue équestre de Louis X IV , abattue pen­ dant la Révolution. Pour diverses raisons, Bonaparte renonça à ce projet. E n 1803, un décret de Napoléon ordon­ nait la construction d ’une colonne en bronze imitant la colonne romaine. Elle devait supporter une statue éques­ tre de Charlemagne prise à Aix-la- Chapelle.

En 1804, on décida que la future colonne serait surmontée d ’une statue de l’Em pereur et, en 1805, Napoléon décréta q u ’elle s’appellerait «la colonne d’Austerlitz». En février 1811, elle était achevée et, à son sommet, se dres­ sait la statue de Napoléon 1er en Impe­ rator, haute de 3 m. 40, œuvre de Chaudet. E n 1814, la statue fut enlevée par les ultras royalistes et fondue, avec celle de la colonne de la Grande Armée de Boulogne-sur-Mer, pour servir à la fabrication de la statue d ’Henri IV se trouvant actuellement sur le Pont- Neuf. A sa place, le drapeau blanc à fleur de lys flotta jusqu’en 1830. Mais, en 1833, Louis-Philippe fit mettre en place une statue en bronze, œuvre de Seurre, représentant Napoléon «en petit caporal ». Elle fut, à son tour, descendue en 1863 et remplacée par une œuvre de D um ont représentant N apoléon en im perator comme Trajan. La statue de Seurre, installée à Courbe- voie, fut jetée à la Seine sur ordre de Gambetta en 1870. Puis elle fut

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S ta t u e de « La L ib erté », à M a r ti g n y

chée, en 1875, et transportée aux Inva­ lides.

Finalement, le 16 mai 1871, la colonne des Victoires, qui avait résisté aux royalistes en 1814, fut abattue avec de grosses difficultés. E t c’est lors de cet épisode que Gustave Courbet intervint. E n effet, le 12 avril 1871, le célèbre peintre français étant ministre, fit voter par les communards la décision sui­ vante: «La colonne impériale de la place Vendôme étant un m onum ent de barbarie, un symbole de force brutale et de fausse gloire, une affirmation du militarisme, une négation du droit international, une insulte permanente du vainqueur aux vaincus, un attentat perpétuel à l’un des trois grands prin­ cipes de la République, la Fraternité, elle sera démolie. »

Ce texte valut à son auteur l’expulsion du sol français. D e juillet à décembre 1875, à Paris, alors que Courbet était exilé en Suisse, chez les Valaisans et les Vaudois, on remonta et restaura la colonne Vendôme sur ordre de Mac- M ahon et cela à la gloire de Napoléon et de la Grande Armée. Courbet, ulcéré par cette désagréable nouvelle com ­ muniquée de France, noya son mécon­ tentement et sa rogne dans les nectars du Valais, à l’ombre des platanes de la place Centrale de M artigny ou des murs d ’enceinte du bourg médiéval de Saillon. Il ne foula plus le sol de sa patrie et ne revit jamais la colonne incriminée, responsable de ses m ul­ tiples tourments.

Léonard Closuit.

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Légende

L a légende naît, de préférence semble-t-il, dans les pays pauvres ; elle germe avec prédilection dans les montagnes où les rois aux chevelures de foudres dérobent aux mortels des vallées leurs châteaux et leurs trésors. Elles foisonnent dans le Valais, chaque vallée a les siennes que l ’on raconte, le soir, aux longues veillées d ’hiver.

L a tour de L a Bâtia% a de nombreuses légendes. Une des plus connues est celle des trésors que la vieille forteresse était sensée contenir. Un homme hanté par cette idée, et résolu de s ’emparer secrètement du magot, donne l ’ordre à sa femme de lui confectionner un certain nombre de petits sacs en toile destinés à le transporter.

Sa femme, curieuse, raconte l ’histoire un peu partout, comme cela va de soi. L a nuit de N oël, aux premiers coups de minuit, l ’homme entre dans les ruines avec ses sacs et divers ingrédients cabalistiques, entre autres une touffe de mousse verte cueillie sur la fosse d ’un être humain comptant cent ans de sépulture ; sous son bras il porte un superbe chat noir. Soudain, une voix rauque lui dit : «V eux-tu une prise de tabac? », et un bras se tend vers lui, exhibant hors de la ligne d ’ombre une grosse tabatière d ’argent, serrée dans de longues griffes noires. I l y plonge les doigts sans se laisser trop déconcerter et éprouve comme un coup d ’aiguillon vers la naissance du pouce, pendant que des yeu x ardents piquent les ténèbres de deux tisons de flamme.

Presque aussitôt l ’apparition prend la forme d ’un gigantesque lézard et se met à grimper avec agilité, suivie du chat noir, le long des murailles, pour bientôt disparaître par-dessus les créneaux. A ffolé à cette vue, l ’homme perd la tête et, après avoir erré toute la nuit autour des ruines, il est découvert le matin par des vignerons et reconduit che^ lui.

L e matin suivant on le trouva mort dans son lit.

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Où naît

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Une matinée à l’alpage

de Chermontane

Texte Gilberte Favre - Photos Oswald Ruppen

O n ne l’attendait plus. Après une m on­ tée souvent tortueuse et abrupte, pour ne pas dire épique (ah! se rappellera- t-on le labyrinthe creusé dans la m on­ tagne après le barrage de Mauvoisin!). Après la frousse et un paysage franche­ ment paradisiaque, nous avions fait du chemin. D e chalet d’alpage, de vaches, de bergers, aucune trace. Peut-être nous étions-nous trompés de route? Etait-il possible que des vaches brou­ tent si haut? T o u t au plus des chèvres... N ous étions déconcertés et prêts à redescendre lorsque, miracle, une voi­ ture surgit. Des humains! Il s’agissait de deux douaniers de Martigny, jumel­ les en bandoulière, en mission sur ces hauteurs. Nous parlons de cette cabane invisible et de la beauté des lieux. Sou­

dain, tintement de cloches. Taches brunes surréalistes: c’étaient les pen­ sionnaires de l’alpage de Chermontane («Bagnes 6 »). La cabane où, comme dans d’autres endroits de la vallée, l’on fabrique ce fameux «bagnes», n ’était plus loin. Dans l’entrebâillement de la petite maison de pierres apparut le fro­ mager, Joseph Michaud, vingt-huit ans, de Lourtier, torse nu bronzé et large sourire.

— J ’avais seize ans quand je vins ici pour la première fois.

Il apprit son métier en quatre semaines (et en beaucoup de saisons) aux cours de fromager de Chamoson, sous la direction de M. Clément Fellay. Mais Joseph Michaud n ’est pas seul. Il y a aussi Anatole Fellay, le saleur. Le temps

de parler avec eux, et de boire une tasse de lait, tandis que les bergers gardent les vaches plus haut. Eux, nous les- verrons plus tard, à l’heure de la traite.

Il y a Albert Pellissier, l’aide-fromager (de Sarreyer celui-là), Régis Maret, Yvan Michaud, douze ans, le petit berger qui gagne iz francs par jour nourri, logé et assuré. E t le benjamin, le volontaire de neuf ans, Philippe Fellay, adorable frimousse de berger comme on en rencontre dans les contes de fées. Tous de Lourtier, sauf un, le maître-berger, Emile Bruchez, est ab­ sent ce jour-là, souffrant de douleurs dans une jambe.

N ous visitons la cabane-salle de séjour- chambre à coucher-cuisine-fromagerie. Un immense lit, couvert d’un matelas (un luxe, car avant, c’était seulement le foin!) où les sept bergers se serreront dans leurs sacs de couchage. Les nuits sont froides à plus de 2300 mètres. — Ouais, c’est la plus «m oderne» de nos cabanes, dit en riant M. Anatole Fellay.

De la vétusté des lieux, il ne s’en plaint pas, d ’ailleurs, ni ses camarades. Il n ’a

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