HAL Id: jpa-00245696
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Submitted on 1 Jan 1987
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Formation et propriétés de l’interface
métal-semiconducteur et de la barrière de Schottky
L. Lassabatère
To cite this version:
Formation
et
propriétés
de
l’interface
métal-semiconducteur
et
de la barrière de
Schottky
L. Lassabatère
Laboratoire d’études des
surfaces,
interfaces et composants 2014 unité associée CNRS04-0787, Université des Sciences et des
Techniques
duLanguedoc,
place Eugène-Bataillon,
34060Montpellier,
France(Reçu
le 2février
1987,
révisé le 1er avril 1987,accepté
le 30juin
1987)
Résumé. 2014
Après
unrappel
succinct de l’histoire du contact destiné à mettre en évidence lafaçon
dont s’est effectuée laprise
de conscience sur le rôle des différentsparamètres
et la démarche de recherchequi
en arésulté,
on s’attache toutd’abord,
à l’aide dequelques
exemples,
à illustrer laméthodologie
actuelle basée sur un suivi pas à pas de la formation du contact. Onprésente
donc succinctement des méthodes d’études depropriétés
desurfaces,
des toutespremières
phases
del’interaction,
de la formation de ladiode,
ainsique
quelques
résultatssignificatifs.
On s’attache ensuite àl’analyse
des résultats et expose les différents modèles,anciens comme tout récents, utilisés pour les
expliquer.
On conclutqu’aucun
modèle à l’heure actuelle nepermet une
synthèse
correcte de l’ensemble desrésultats,
cequi
implique
un effort de recherche accru.Abstract. 2014 In
this paper we review fondamental
points
in the formation of Metal Semiconductor contact.After a brief historical view in order to
emphasize
the role ofphysical
and chemical parameters we describetypical
resultsconceming
theformation,
stageby
stage, of the III-V metal contacts. We compare the surfaceFermi level
pinning
inducedby cleavage defects,
oxygenadsorption,
metalsubmonolayer deposition
and thepinning
in
the diodes. Then webriefly
present and discuss the results and the models which are used toexplain
them. We conclude that, at this
time,
there is nosynthetical
model able toexplain
all theexperimental
results.Physics
73.30-73.40C
Dans la
physique
moderne,
comme dansl’électro-nique
descomposants,
les interfaces ont unepart
dont
l’importance
aaugmenté
defaçon
exception-nelle dans la dernière décennie. Ceci résulte d’une
part,
d’une demande venant del’aval,
au niveau de lacompréhension
des mécanismes en vue d’unemeilleure maîtrise de la
technologie
et de l’améliora-tion desperformances
descomposants,
d’autrepart,
d’une avancée des études fondamentales vers dessystèmes
de dimensionalitéréduite,
avancéepermise
ou induite par la meilleure connaissance des
proprié-tés de volume et aussi par l’évolution des
techniques
d’élaboration.
Parmi ces interfaces certaines comme le contact
métal-semiconducteur ou comme l’interface
sili-cium-silice étaient
déjà
au centre despréoccupations
de nombreux groupesdepuis
de nombreusesannées,
les années60,
ou même avant.D’autres,
commecelles que l’on trouve dans les structures à interfaces
multiples,
comme lessuper-réseaux
parexemple,
nedonnent lieu à des travaux denses que
depuis
quelques
années seulement.A l’heure
actuelle,
etmalgré
l’antériorité desREVUE DE PHYSIQUE APPLIQUÉE. - T. 22, ? 11, NOVEMBRE 1987
études sur le contact
métal-semiconducteur,
lestravaux sur ce
sujet
sont tout aussi nécessaires queceux consacrés aux structures
plus
nouvelles. Eneffet,
en raison de lacomplexité
des mécanismes etde la
multiplicité
desparamètres,
la connaissance dece contact est très loin d’être
complète.
Et pourtant,
ce contact est le
plus
élémentaire. Ilpeut
mettre enjeu
un nombre très limité d’atomes de naturedifférente
(Si
+ Métal = 2types
d’atomes).
Ilper-met de réaliser des combinaisons
multiples
en élabo-rantdes
surfaces semiconductrices depropriétés
variées,
enprenant
encompte
la structure électroni-que des atomes, leurréactivité,
leurs
dimensions...et de
préciser
ainsi sélectivement le rôle dequel-ques-uns
des différentsparamètres
qui
jouent
sur les’propriétés
de l’interface.C’est donc un thème
porteur
en raison de sastructure
simple
et de son intérêt auplan
descomposants.
Ceciexplique
les étudesmultiples qui
lui ont étéconsacrées,
depuis
de nombreusesannées,
et le
regain
d’intérêt dont il estl’objet
ces dernierstemps.
Ceregain
d’intérêt s’est traduit parl’appari-tion
d’analyses
nouvelles,
par laproposition
demodèles conçus à
partir
de résultatsexpérimentaux
obtenus
par une étude pas àpas in
situ de l’interfaceen cours de
formation,
par uneanalyse
de l’évolution de la structureélectronique
des atomes desurface,
despotentiels
desurface,
de laphysicochimie,
de la croissance et de lamorphologie
de la couche métalli-que, enfin par une étudeplus
fouillée de la diode finie.Ces recherches dont des bilans
synthétiques
sontprésentés
dans d’excellents livres tout récemmentpubliés [1, 2]
ont pu sedévelopper
grâce
à uneavancée considérable des
techniques d’analyse
et des méthodes d’élaboration parjets
moléculaires enparticulier.
Elles ontpermis
d’obtenir des résultats substantiels.Malgré
ce, auplan
de laphysique
comme au
plan
de lamodélisation,
il n’existe pas, àce
jour,
deréponses
claires auxproblèmes posés.
Lecontact métal-semiconducteur est au centre d’un
grand
débat dont cet article s’efforcera dedégager
les éléments essentiels. Ilcomportera
pour celaaprès
un brefrappel
sur lesparamètres
jouant
sur lecontact et sur son
histoire,
uneprésentation
de la formation de l’interface illustrée parquelques
exem-ples
et unedescription
des modèles utilisés pour enexpliquer
lespropriétés.
1. Les
paramètres jouant
sur le contact.Lorsqu’un
atomemétallique
tombe sur une surfacesemiconductrice,
ilpeut,
si le coefficient decollage
n’est paségal
à1,
être réfléchi ou se fixer sur lasurface. Dans ce dernier cas, la liaison
qui
le retientpeut
être faible(quelques
centièmes d’eV parexem-ple)
dans le cas dephysisorption,
un peuplus
fortedans le cas où il y a
échange
decharge
entre lapopulation
deporteurs
libres etl’atome,
plus
élevéelorsqu’il
y a formation de liaisons localisées sur des sites de surface. La naturede
l’adsorption
sera liéeaux
propriétés volumiques
dusemiconducteur,
à lanature des sites de
surfaces,
auxpropriétés
de l’atomemétallique
et à desparamètres
macroscopi-ques comme, par
exemple,
latempérature.
Lacomposition
de lasurface,
sa structure, sesdéfauts,
son état
électronique
et ses liaisonspendantes
pour-ront contribuer de
façon
spécifique
à lapremière
phase
del’interaction,
cellequi
correspond
à unfaible recouvrement.
Au cours de
l’étape
suivante,
plusieurs possibilités
sont à
envisager.
L’atome adsorbépeut,
et celadépend
de la forcequi
le lie ausubstrat,
durecouvrement de la surface et donc des forces d’interaction entre atomes
métalliques,
de latempé-rature, rester sur son site
d’adsorption,
diffuser lelong
de la surface pour former des amas, diffuservers l’intérieur du semiconducteur en se
plaçant
enposition
interstitielle. Ilpeut
également
si la force de liaisoninteratomique
du semiconducteur n’est pastrop
importante,
contribuer à larupture
de sesliaisons et former un
composé
nouveau, cette forma-tionpouvant
s’initier par lepremier
plan
de surfaceou par des
plans
sous-jacents.
Interviennentdonc,
dans ce processus, la réactivité dumétal,
sa chaleurde
condensation,
la chaleur de formation ducomposé
nouveaucomparée
à celle du semiconduc-teur, bref la réactivité de l’interface étalonnée àpartir
de la différence entre ces deuxquantités.
Globalement
donc,
suivant
les matériaux enpré-sence, suivant les conditions
expérimentales,
onpourra avoir affaire à des interfaces
abruptes,
le passage du métal vers le semiconducteur se faisantsur un tout
petit
nombre deplans atomiques
ou à desinterfaces
graduelles,
voire à des interfaces tout à faitspécifiques
dans le cas où uncomposé
nouveauen surface isole l’électrode
métallique
du semicon-ducteur.Ces
quelques
remarques tout à faitgénérales
amènent naturellement àenvisager
une corrélationentre les
propriétés
de la diodefinie,
sa barrièreOB
et la nature des éléments enprésence.
C’est cequi
a été effectivement fait au cours dutemps.
Il enrésulte
quelques analyses
qui
ont ensuite servi de base à desappréciations plus
récentes. Nous enrésumerons
donc,
defaçon
succincte lesgrandes
lignes.
2.
Historique.
Les
premiers
éléments de corrélation ont été établis parSchottky
[3],
Mott[4], qui
ont cherché à établirune relation entre la hauteur de barrière et la différence entre le travail de sortie du métal
0 m et
celui du semiconducteur0 sc.
Effectivement,
dans le cas de certains contacts, il se forme unebarrière de diffusion dans le semiconducteur
qui
s’ajuste
defaçon
à rendre son travail de sortieaprès
contact0 sc
égal à
celui du métal.On a
alors,
avec les notationsprécises
(Fig. 1)
avec
et S indice de
comportement
de l’interface =doB
1En fait cette corrélation n’est valable que dans
quelques
cas et enparticulier, lorsque
le substrat est un matériau àforte
liaison surlequel
le métal se lietrès
faiblement,
voire sephysisorbe
(Au/Si02,
Al/Si02...).
De
façon plus
générale, S
est différent de 1. On neretrouve pas dans la barrière les variations du travail
de sortie du métal. Ceci a conduit Mead
[5],
à introduirel’électronégativité
du métalXM,
connue,Fig.
1. - Contact metal semiconducteur(a)
Diagramme
de bande : métal et semiconducteur de type néloignés.
(b)
Diagramme
de bande : métal et semiconducteur de type n trèsrapprochés.
(c)
Diagramme
de bande : contactSchottky
sursemiconducteur de
type
n.(d)
Diagramme
de bande : contact Bardeen sursemiconducteur de type n.
(e)
Diagramme
de bande : contactSchottky
sursemiconducteur de type p.
~Bn ~Bp
Barrière deSchottky respectivement
sursemi-conducteur de type n et p.
[Metal
semiconductor contact(a)
Energy
banddiagram
before contact.(b)
Energy
banddiagram
whendecreasing
thedis-tance semiconductor metal.
(c)
Energy
banddiagram :
Schottky
contact on ntype semiconductor.
(d)
Energy
banddiagram :
Bardeen contact on ntype semiconductor.
(e)
Energy
banddiagram : Schottky
contact on ptype semiconductor.
~Bn ~Bp
Schottky
barriers on n and p typesemiconduc-tor.]
]
entre les
électronégativités
XA et XB
desatomes,
AB parexemple,
constituant
lesemiconducteur.
S* =d~B dXm
s’avère alorségal
à 1 dansle
cas desmatériaux
ioniques
pourlesquels
|XB - XA| > 0,7
(cas
de -Si02SnO2,
A1203...),
très peudifférent
de zéro pour les matériaux covalents(Si,
Ge, GaAs,
...)
caractériséspar
|XB - XA|
0,7
et dont la barrière est ancrée par une forte densité d’états d’interface. La limitecorrespondante
est la limite de Bardeen[7].
Dans les cas
intermédiaires OB
s’exprimera
sous la forme0 0
traduisant alors la contribution des états d’inter-face.Les deux cas limites ci-dessus mettent en évidence la contribution de la force de liaison entre les atomes
du semiconducteur. Le fait que
~0
soit trèsdépen-dant de
X M
pour les matériaux dont la liaison estfortement
ionique,
etindépendant
pour lesmaté-riaux covalents conduit à
préciser
le rôle de la force de liaison. Dans cetteoptique,
en1975, Phillips et
al.
[8],
après
avoir établi une relation entre S et lapolarisabilité
du semiconducteur(1 - S
croît avec laconstante
diélectrique
dusemiconducteur)
ont dans le cas de Si et des métaux de transition mis enévidence
une corrélationentre ~B
et la chaleur de formationHF
dusiliciure,
CPB
devenant d’autantplus
faible queHF
estnégative.
Les interfaces enquestion
sont réactives et caractérisées par la formation d’une couche interfacialequi
fait que l’interface vraie setrouve
repoussée
à l’intérieur du semiconducteur et, de cefait,
indépendante
despropriétés
de la surfaceet du travail de sortie du métal. -Cette
appréhension
a étéreprise
par Brillson en1978
[9] qui
a étendu cetteanalyse
auxalliages
III-Vet II-VI et établi une série
de
courbes en forme de SLa barrière
maximum
lorsque
les interfaces nesont pas
réactives,
diminue fortementlorsque
la réactivité croît.Parallèlement,
lalargeur
de l’inter-face décroît avec la chaleur deréaction,
les interfaces lesplus abruptes
étantcaractéristiques
dessystèmes
pourlesquels
l’interaction métal-anion est laplus
forte.Les
analyses
précédentes
supposent
une croissancemétallique
couche parcouche,
sansîlots,
cequi
necorrespond
pas à l’ensemble des casexpérimentaux.
De
plus,
les donnéesthermodynamiques qu’elles
utilisentcorrespondent
à des réactions de volume.Malgré
ce, elles mettent en évidencel’impact
des interactions interfaciales sur la barrière et elles ontdonné lieu à des
développements
nouveaux[10, 11].
Il faut enfin noter que des réévaluations récentes
[12,
13]
ontenvisagé
des caspour
lesquels S
pourrait
êtresupérieur
à 1. Laquestion
de la barrière est donctoujours
cruellementposée.
Les
approches
ci-dessus ont étédéveloppées
dansl’hypothèse
d’unpremier
contactmétal-semiconduc-teur direct. Il n’en est pas ainsi
lorsque
la surface du semiconducteur est recouverte de sa couched’oxyde
natif,
parexemple,
ou d’une couche isolante mince d’une autreorigine.
Ce cas trèsimportant
dupoint
de vueexpérimental
a été traité parCowley
etSze
[14] qui
ontproposé
un modèle bienadapté
[15]
qui,
auxlimites,
rendcompte
aussi des interactionscorrespondant
aux modèles deSchottky
et de Bar-deen.3. De la surface à l’interface finie.
L’approche
précédente,
trèsmacroscopique,
s’est trèsrapidement
avérée limitée. On a alors été conduit àétudier,
pas à pas, des interfaces enformation en cherchant à mettre en évidence la contribution des différents
paramètres
précédem-ment introduits. Pour
cela,
onpart
donc de lasurface,
on la caractérise. On effectue ensuite lesdépôts
à faible vitesse etprécise
les mécanismes de croissance du métal et lesmodifications
depropriétés
qui
y sont associées. On construit ladiode,
la caractérise et cherche une corrélation éventuelleentre les différents résultats obtenus. Nous allons décrire les
caractéristiques
fondamentales de cettedémarche
etquelques-uns
des résultatsqu’elle
four-nit en nous limitantcependant
aux contacts métal-matériaux III-V.3.1 SURFACE LIBRE.
3.1.1
Caractéristiques
essentielles. - Les études lesplus
complètes
ont été effectuées sur des surfacesclivées
(110) qui
sont constituées d’un nombreégal
d’atomes de la colonne III(cations : C)
et d’atomes de la colonne V(anions. : A)
alors que lessurfaces
polaires
(001)
et(111)
sontcomposées
de couches successivescomplètes
d’atomes III ou V.Dans le cas
général,
la surface110
n’a pas sastructure
idéale,
mais une structure relaxée[16].
La surface estreconstruite ;
les atomes de la colonne Vsont
déplacés
versl’extérieur,
ceux de la colonne IIIvers
l’intérieur,
cequi
se traduit parl’apparition
d’un
dipôle
(dont
lalongueur
peut
atteindre0,6
à0,7
Â).
Il en résulte une différence depotentiel
supplémentaire
à la traversée de la surfacequi
peut
atteindreplusieurs
dizaines,
voireplusieurs
centaines de meV. Cette relaxation a deplus
un effetprimor-dial sur les états
électroniques intrinsèques
desur-face. Des calculs
théoriques,
confirmés par des résultatsexpérimentaux
ont, eneffet,
montré que les étatsélectroniques
de surface deGaAs,
InP,
InAs,
InSb étaient localisés dans la bande de conduc-tion et de valence.GaP,
seuleexception, présente
une bande vide d’états dans le gap
[17].
Cette absence d’états dans la bande interdite est
fortement mise en évidence par des mesures de travail de sortie. En
effet,
en l’absenced’états,
il nedoit pas y avoir de barrière de surface et le travail de sortie est alors
Si on compare les travaux de sortie
~SC1
etOSC2
de deux échantillons dedopage
différent,
onEn fait des échantillons de
type n
nepouvant
révéler que les
accepteurs
et les échantillons detype
p, que des donneurs(dans
la mesure encore où ils ne sont pasrespectivement
très haut ou très bas dans legap),
lacomparaison
pour êtreparfaitement
concluante doit être faite entre les échantillons detype
p et detype
n.La
figure
2représente
destopographies
du travail de sortie relevées par la méthode deKelvin,
endéplaçant
une sonde devant la surface. Elle faitapparaître
des zones de surface caractérisées par :CPsep - CPsen =
(EC -
EFp)0 -
(Ec -
EFn)0
=0394~0
et d’autres par : .
0394~
pouvant
même devenir très peu différent de 0. Ces variations de0394~
que l’on corrèle aisément à laqualité
cristallographique
locale de lasurface,
mon-trent que dans les zones
parfaitement
clivées,
iln’y
aFig.
2. -Topographies
de travail desortie : 0394~sc
=~SC - ~M,
~M =
travail de sortie de l’électrode de Kelvin.(a)
InP type n : surface(110)
obtenue parclivage
(b)
InP type p : surface(110)
obtenue parclivage
[Work
functiontopographies :
0394~SC = ~SC - ~M, ~M =
work function of the Kelvin
probe.
(a)
n type InP : surface(110)
(b)
p type InP : surface(110)]
clivées des états dus au
défaut accepteurs
et donneurs declivage
créent une barrière etpeuvent
conduire àl’ancrage
du niveau de Fermi[18, 19].
Cette existence d’états a été
également
mise enévidence par des méthodes de
photoémission
[20,
21],
despectroscopie
dephotovoltage [22].
3.1.2 Etude de
l’ancrage
du niveau de Fermi.-Plaçons-nous
dans le cas d’états de surfaceaccep-teurs sur un semiconducteur de
type
n ou donneurssur un semiconducteur de
type
p. Si la densité des états estsuffisante,
la barrière de surfaceprend
unevaleur telle que le niveau de Fermi vient se
placer
ensurface au niveau de l’état
[23].
La neutralité du semiconducteurimpliquant
que la densité decharge
en surface
Qss et
la densité de volumeQsc
soientégales,
on a donc dans le casd’accepteurs
de densitéNa
et deposition
énergétique
EA :
La détermination de
VS
satisfaisant à cetteégalité
peut
être illustréegraphiquement.
La
figure
3représente
un réseau de courbesobtenues pour deux
dopages
différents ;
son examen montre que lespoints
d’intersection des deuxcour-bes F avec la courbe
Qss (Vs)
ont des abscissesEps
très voisines. Pour les deux échantillons le niveau de Fermi est venu se fixer au niveau de l’état.Une
augmentation
de la densitéNa
ne modifieguère
la
position
du niveau de Fermiqui
est dit ancré ensurface. Par contre, à faible valeur de
Na,
la barrière àl’équilibre
sera obtenue alors en considérantl’intersection de la
partie
horizontale de la courbeQss
avec les courbes F. Les deuxpoints
d’intersec-tion
pourront
être trèséloignés
l’un de l’autre. Iln’y
a
plus
d’ancrage.
Des résultats semblables sont obtenus si on
consi-dère deux
types
d’états. Les réseaux de courbeslorsque
les étatsaccepteurs
sont situés au-dessus desdonneurs,
puis
dans le casinverse,
sontprécisés
figure
3.Lorsque
lesaccepteurs
sont situés au-dessous desdonneurs,
lescharges
dans chacun desétats,
dans les mêmes conditions dedopage
sontbeaucoup plus
fortes que
lorsque
lespositions
sont inversées. Dans le cas de lafigure
3c,
EA > ED, l’ancrage
se fait entrele niveau donneur et le niveau
accepteur.
Pour le semiconducteur detype
n, la variation deEFS
avecNa
etNd
estpratiquement indépendante
durapport
Na .
Par contre, pour letype
p, laposition
d’ancrage
est d’autant
plus rapidement
atteinte queNa Nd
estfaible. Cette situation est tout à fait différente de celle
correspondant
à lafigure
3d pourlaquelle
l’état donneur estau-dessus
de l’étataccepteur.
L’ancrage
ne se fait pas,
ici,
entre les états mais toutprès
de l’état donneur siNd > Na,
toutprès
de l’étataccep-teur si
Na > Nd,
entre eux siNa
=Nd.
Cettediffé-rence de
comportement
s’explique
par le fait quelorsque
EA
est au-dessous deED,
les étatsaccepteurs
sont
beaucoup
plus
chargés
quelorsque
EA > ED ; la
charge
de surface nécessaire àl’ancrage
résulte alors de lacompensation
entre deuxcharges,
beaucoup
plus
élevées quelorsque
EA
>ED,
mais dont ladifférence reste du même ordre.
3.2 DÉPOTS
MÉTALLIQUES.
3.2.1 Modes de croissance. -
Lorsque
lespremiers
atomes
métalliques
arrivent sur lasurface,
ils peu-vent[24] :
-
se
physisorber
et constituer ainsi un étatFig. 3.
(a)
Modèle à deux états(b)
Variations deQsc
etQss
avecEps
dans le cassuivant :
- un
accepteur
(densité
Na)
sur type n +++-
un accepteur
(densité
Na)
et un donneur(densité
Nd)
sur type n...(c) (d)Variation
de laposition
deEps
enprésence
d’un étatdonneur et d’un état accepteur en fonction de la densité des états accepteurs
Na
et donneursNd
pourNa
Na
constante 10, 1, 0,1.c = EA > ED - d =
ED > EA
[(a)
Two state model(b)
Qsc
andQss
versusEFs
variations- acceptor surface states
(density Na)
on n type+++
- acceptor surface states
(density Na)
and donor(density Na)
surface states on n type...(c) (d)EFs
variationversus
a
forEA
>ED
andED
>-
s’ionosorber,
c’est-à-dire se transformer en ion paréchange
avec lapopulation
deporteurs
libres. Dans ce cas, ils ont uncomportement
électronique
identique
à celui d’un état et l’onpeut
leur associerun
niveau ;
-
se fixer sur un site par des liaisons locales. Ils
peuvent
ensuite diffuser lelong
de lasurface,
rencontrer d’autres atomes mobiles et former avec eux des amas
qui
sestabiliseront,
grossiront
etcoalesceront sous forme de cristallites ou
s’agglomé-rer à des cristallites en cours de croissance
qui
en sedéveloppant
feront le film continu... ou désorber.La croissance du film ainsi schématisée
peut
s’effectuer suivant différentsmodes
liés à la naturedes liaisons
interfaciales,
àl’énergie
de cohésion des métaux et dessemiconducteurs,
à la nature de la surface et auxpropriétés
de diffusion du métal... Partant de considérationsthermodynamiques
et de donnéesexpérimentales
Bauer[25]
aproposé
les trois modes schématisésfigure
4.Dans la croissance suivant le mode
Volmer-Weber,
caractéristique
desystèmes présentant
desparamètres
de maille différents et uneénergie
librede surface
(Es)
et d’interface(E; )
telle queEs
>E;/2,
les atomes diffusent sur la surface et seregroupent
en îlots : la croissance est une croissance par îlots.Le modèle de Frank-Van der
Merwe qui
corres-pond
à une croissance couche par couche est obtenuquand
le substrat et le film ont desparamètres
de réseau voisin etquand
la liaison substrat-adsorbatest
plus
forte que la liaisonadsorbat-adsorbat,
c’est-à-direquand Ei
>Es/2.
Enfin,
le troisième mode dit Stranski-Krastanovest une
synthèse
des deux. Lesparamètres
de réseausont différents mais
Es
E;/2.
On a alors croissance d’unepremière
couche cequi implique
une fortinteraction substrat
atome
adsorbé,
suivie d’une croissance par îlots.L’étude de ces modes de croissance est
effectuée,
in
situ,
ens’appuyant,
enparticulier,
sur une étudeAuger
fine despics,
sur un suivi en diffraction d’électrons lents ou diffraction d’électrons de hauteénergie,
enspectroscopie
dephotoémission
dans l’ultraviolet...[26, 27]
et ex situ parmicroscopie
électronique
à transmission[28].
Elle montre quesur les
III-V,
enparticulier,
si la croissance se faitplus
fréquemment
suivant le modeStranski-Krasta-nov
(Al,
In,
Ga sur InP(110),
Al,
sur GaAs100),
elle se fait
également
suivant
le mode Frank-Van der Merwe[a-Sn
sur InSb(100)
et CdTe(100),
Sb surInSb (111)]
et Volmer-Weber[Au,
Ag
surGaAs
(110) (100)].
3.2.2 Formation et structure de
l’inter face.
Fig.
4. - Modes de croissance du métal :(a)
Franck Van der Merwe(b)
Volmer Weber(c)
Stranski-Krastanov.[Crystal growth
modes :(a)
Franck Van der Merwe(b)
Volmer Weber(c) Stranski-Krastanov.]
être considérée comme stable. Cette évolution se
fait en
plusieurs phases
schématisables comme suit. Lapremière phase correspond
aux toutpremiers
dépôts,
c’est-à-dire à un recouvrement inférieur à la demi-monocouche. Elle estappelée parfois phase
diluée car la
quantité
de métal esttrop
faible pourqu’on
puisse
avoir un filmmétallique
continu ensurface. Les
caractéristiques
dépendent
del’interac-tion ’ directe
entre atomes et sites de surface aucomme
la vitesse dedépôt,
lestempératures.
Sonimportance
estgrande
car elle induitdéjà l’ancrage
du niveau de
Fermi ;
deplus,
la diffusion commencedéjà
dès lespremiers
recouvrements.
La deuxième
étape
correspond
en gros à laformation de la
première
monocouche voire de la deuxième. Laquantité
de métaldéposé
est encoreinsuffisante pour que le
dépôt présente
desproprié-tés
métalliques [29, 30]
et lespropriétés
de l’interface ainsi élaborée sont trèsdépendantes
de la structurede la couche
métallique
et par la même de latempérature
dedépôt
et de traitementsthermiques
éventuels. Les effets dediffusion,
d’électromigra-tion,
les réactions sontgénéralement importantes
durant cette deuxième
phase.
Les
dépôts
suivants contribuent encore à la forma-tion de l’interface. L’évolution des contraintes duesau désaccord de
réseau,
laprésence
dejoints
degrains
font quel’interface
n’atteint uneconfiguration
quasi
stable quelorsque
ledépôt
atteintplusieurs
monocouches(3
à 10 pourGaAs).
Cette stabilité n’est d’ailleurs que relative car des diffusions lentes àla
température
ambiante ou accélérées par traite-mentthermique
peuvent
encore la faire évoluer.3.2,3
Etude despropriétés
del’interface
en cours decroissance. - Nous donnerons seulement ici
quel-ques résultats de
façon
à ne pas alourdir laprésenta-tion.
La
figure
5(31)
représente
la variation du travail de sortie obtenue par la méthode de Kelvin lors dedépôt
d’Au,
Ag,
Al sur InP(110).
Elle montre que dans ces trois cas, les travaux de sortie des échantil-lons detype
p et n sontdéjà pratiquement
égaux,
pour les
dépôts
de l’ordre de 1monocouche ;
le métal créé des défauts donneurs etaccepteurs
endensité suffisante pour que
l’ancrage
soit trèsrapide.
Les variationsde 0 sc
qu’on
obtient ensuitelorsqu’on
augmente
laquantité
de métaldéposé
sont dues à des modifications de l’affinitéélectronique
au traversdu
dipôle
semiconducteur-métal.Cette méthode
présente
l’inconvénient de ne paspermettre
à tout instant deséparer
sansambiguïté
les variations de la barrière de celles de l’affinité
électronique.
On est conduit à y associer des mesuresde
photovoltage
dont onpeut moyennant
certaineshypothèses (comme
l’a fait Brillson[9]
ou commenous l’avons fait nous-mêmes
[31])
déduire lesbar-rières. Il faut
cependant
êtreprudent ;
enparticulier,
la
simplification qui
consiste à considérer que dans des conditions d’éclairementclassiques,
on arriveaux bandes
plates,
est irréaliste.Ces réserves étant
faites,
la méthodeprésente
desparticularités
très intéressantes : elle n’est pasFig.
5. -Variations du travail de sortie d’échantillons
clivés d’InP type n et type p avec le recouvrement avec
Au,
Ag,
Al.[Work
function variations of n and p type InP(110)
surfaces versus Au,Ag,
Alcoverage.]
travers de la barrière de
surface,
desétats
chargés
négativement
ainsi que des étatschargés
positive-ment. De
plus,
moyennant
unemodélisation,
ellepermet
de situer laposition
des états. Ce n’estcependant
pas une méthodespectroscopique,
comme la
photoémission
parexemple.
Celle-ciper-met en effet de localiser directement dans la bande
interdite
des étatsoccupés
et d’en suivre l’évolution. Lafigure
6 obtenue dans le groupedirigé
par C. Sebenne[32],
utilisant desénergies
dephotons
voisines du seuil dephotoémission,
en illustre lespossibilités.
La densité desétats,
déjà
mis en évi-dence pour des recouvrements 0 aussi faibles quequelque
10- 3
monocouche croît ensuiterégulière-ment avec 6.
L’utilisation
d’énergies
plus
élevéescorrespondant
à l’ultraviolet(quelque
10eV,
UPS),
auxrayons-X
(1 254 eV-Mg,
1 454
AlXPS)
fournit
beaucoup
de
renseignements
sur la bande devalence,
les niveaux de coeur ,et
donc sur l’interactionchimique.
Le rayonnementsynchrotron
apermis,
enparticulier,
une avancéeremarquable
dans ce domaine[33,
34,
63].
Outre lesrésultats
sur la structure de bande envolume,
les utilisateurs ont pu en déduire despropriétés
des états desurface,
de liaisonspendan-tes, des
énergies
deliaison,
de la distribution decharge
de surface... C’est donc un outil trèspuissant.
D’autres méthodescomplémentaires jouent
unrôle essentiel dans le suivi de la formation de l’interface.
Fig.
6. - Densité d’étatssur GaAs en fonction du
recouvrement en Ga
(Réf. 32).
[Density
of states on GaAs versus Ga coverage(Réf.
[32]).]
C’est le cas de :
- l’effet
Auger
qui
permet
le contrôle de lasurface,
le suivi de son évolution et de sastoechiomé-trie,
l’étude de la croissance du filmmétallique
et de laphysicochimie
de l’interface lors del’interaction ;
- de la diffraction d’électrons
lents
(DEL)
ourapides
(RHEED)
qui
apporte
une informationimportante
sur la structure de la surface initiale etcelle du
dépôt ;
- de laetc., ont été
également
utilisées mais defaçon
ponctuelle.
3.3 INTERFACE FINIE. -
Lorsque
la couche métalli-quedépasse
plusieurs
dizainesd’angstrôms
l’inter-facepeut
être considérée comme finie et ce bienqu’elle puisse cependant
encore êtresujette
à des évolutions enparticulier
à cause dediffusion,
dedissociation,
de liaisons. Ces interfacesqui
définis-sent les
propriétés
desdiodes,
propriétés
que l’on obtient par des mesuresI(V), C(V) [35-37]
ou dephotoréponse
peuvent
être schématisées par uneprésentation générale
faisant intervenir lesdifféren-tes zones suivantes
(Fig. 7) :
rug. ’/. -
Structure de 1 interface : Zone 1 Semiconducteur
non
perturbé ;
Zone 2 Semiconducteur avec défauts induits par ladiffusion ;
Zone 3Composé
nouveauéven-tuel ; Zone 4 Zone
métallique
perturbée ;
Zone 5 Métal.[Interface
structure : Zone 1 Undisturbedsemiconduc-tor ; Zone 2 Semiconductor with
defects ;
Zone 3 Newcompound ;
Zone 4 Disturbedmetal ;
Zone 5Métal.]
zone 1 : semiconducteur non
perturbé
dans sa ’stoechiométrie,
ni dans ses étatsélectroniques ;
zone 2 : semiconducteur
perturbé
par desatomes ’
métalliques
diffusés,
par des lacunes résultantde
l’exodiffusion de sesconstituants,
par des défautsextrinsèques
induits par lemétal ;
zone 3 : une zone intermédiaire
correspondant
à la formation éventuelle d’uncomposé nouveau ;
zone 4 : une zone de faible
épaisseur
correspon-
dant au métalperturbé
et parexemple
à laformation
d’un
alliage ;
zone 5 : le métal
proprement
dit.Cette subdivision
peut
encore êtreprécisée
sion
1prend
encompte
les états induits par le métal dont 1métalliques
desrégions
sans étatsmétalliques.
L’importance
de la zone de transition entre métalet semiconducteur comme celle des différentes zones
ci-dessus
dépend
de la nature des matériaux enprésence
et des traitements subis. Suivant la chaleur de réaction à l’interface l’étendue pourra aller dequelques
À
àquelques
dizainesd’Â.
Dans le cas du silicium et de métaux
nobles,
cettezone
peut
être très étendueet
allerjusqu’à
écrantercomplètement
l’interface siliciure-semiconducteur de l’action du métal de l’électrode.3.4
QUELQUES
RÉSULTATS. - Nousprésentons
(Fig.
8a, b,
c) quelques
résultats obtenus au LESICqui
montrent l’évolution del’ancrage
du niveau de Fermi sur InP au cours desétapes précédentes,
ainsi quequelques caractéristiques
essentielles des diodes obtenues sur GaAs et InP(Tab.
la, b,
etII).
L’analyse
de ces résultats montre tout d’abord quel’ancrage
du niveau de Fermi pour GaAs se faittoujours
dans lapartie
inférieure de la bande interdite et pour InP dans lapartie supérieure.
Si lanature du métal ne modifie pas de
façon
trèsimportante
cetteposition
del’ancrage,
elle se traduitcependant
par deslégères
variations dans la barrière desurface,
enparticulier
dans le cas d’InP pourlequel
les métaux réactifs conduisent à un ancragebeaucoup
plus proche
de la bande de conduction que les métaux non réactifs.On note de
plus
une similitude entre les résultats obtenus par ledépôt
dequelques
monocouches et ceux déduits de l’étude des diodes.Enfin,
uneperturbation
de l’interface induite paradsorption d’oxygène
oudépôt
d’une couche interca-laire entraîne unchangement
sensible dansl’ancrage
et la barrière dans les diodes.
En ce
qui
concerne cesdernières,
lesvaleurs
numériques
données dans les tableaux montrent quele coefficient
d’idéalité,
pour des diodes élaborées simultanément sur un mêmesubstrat,
peut
varier defaçon
très sensible. Même dans le cas des diodes élaborées sur surfacesclivées,
on nepeut
être certain de laqualité
«électronique »
de l’interface.4. Modèles.
La
complexité
duproblème rejaillit
sur lamultiplicité
les modèles. Certains d’entre eux, lesplus
anciens;ont basés sur des mécanismes
physiques
qui
rendentcompte
macroscopiquement
des effets observés. Ils1e se sont pas attachés à la recherche exhaustive des
causes
physiques,
de la naturepossible
de cesFig.
8. -Ancrage
du niveau de Fermi dans la bande interdite de InP(110) : (a)
en surface(b)
en surface et dans lesdiodes
(c)
contribution d’une couche interfaciale d’indium.[Fermi
levelpinning
on(110)
InP surfaces and inSchottky
diodes :(a)
surface Fermi levelpinning
(b)
surface FermiTableau la. - Barrière de
Schottky
à 300 K sursurfaces
clivées(110)
et sursurfaces
obtenues parnettoyage
chimique.
Les valeurs nmax et nmin n sontles,
valeurs limites ou moyennes obtenues sur des diodes élaborées enmême
temps,
sur une mêmeplaquette. NI
etN2
correspondent
à deuxnettoyages
chimiques différents.
Les.chiffres
qui
leur sont associés ont pourobjet
d’illustrer
une variation quepeut
induire unnettoyage.
[Schottky
barriers at 300 K on(110)
cleaved and(100)
etched GaAs surfaces. nmax, ni. ncorrespond
to themaximum,
theminimum,
the mean values of n for diodessimultaneously
elaborated on the same substrate.Nl,
N2
correspond
to two different and classical processes for chemicaletching.]
Tableau Ib. - Barrière de
Schottky
etcoefficient’
d’idéalité à 300 K sur InP(110).
[Schottky
barriers andideality
factor at 300 K on InP(110).]
Tableau II. - Barrières de
Schottky
surInP(n)
etGaAs(n)
obtenues à 300 K(Réf. [36]).
P =Atomiquement
propreC =
Nettoyage
chimique
[Schottky
barriers andideality
factor for InP and GaAs at 300 K(Ref. [36]).
P =Atomically
clean4.1 .MODÈLES DE BASE.
4.1.1 Modèle de
Schottky.
- Lespremières
interpré-tations des barrières de
Schottky
reposaient
sur le modèle deSchottky
dont on a vuqu’il
suppose quele contact entre le métal et le semiconducteur se
traduit seulement par un transfert de
charge.
La chute depotentiel
qui
apparaît
aux bornes de la zonede
déplétion
ainsi formée dans le semiconducteurs’ajuste
defaçon
àégaler
les travaux de sortie des deux matériaux. On adonc
Ce modèle ne rend pas
compte
de laplupart
descontacts
Schottky
sur les III-V et sur les matériauxde la
quatrième
colonne du tableau de Mendeleieff. 4.1.2 Modèle de Bardeen. -Ce modèle rend
compte
dela
présence
d’états d’interfacesqui
écran-tent l’action du métal et font
que
la hauteur de barrière resteindépendante
de son travail de sortie. La nécessaire différence entre le travail de sortie du métal etcelui,
fixé par lesétats,
du semiconducteur est alors assurée par undipôle d’interface,
cequi
suppose que les états ne soient pas « en contact
direct » avec le
métal,
car celui-ci écranterait leuraction,
voire les feraitdisparaître.
Ceciimplique
soitl
que la distancemétal-semiconducteur
soitsupérieure
à 3A
environ,
soit que les états soientspatialement
distribués dans le semiconducteur.4.1.3 Modèle de
Cowley
et Sze. -Les deux modèlesprécédents
sont des cas limites d’un modèleplus
général,
le modèle deCowley
et Sze. Dans cemodèle,
le semiconducteur et le métal sontséparés
par une couche isolante
d’épaisseur
5. La barrière deSchottky
s’exprime
alors en fonction du travail desortie 0 m
à l’aide de larelation q5 B (dans
le cas où lesbandes sont
plates)
=C
~M
+C2
oùC
est
donnéen fonction de la constante
diélectrique e
de la couche et de la densité d’états d’interfaces par la relation :Lorsque
la densitéDs
est suffisamment élevée pour queq2 DS
03B4 » E alors on retrouve le modèle de Bardeen et une barrièreindépendante
du métal. Inversement siDs
tend vers 0d~B d~M = 1 ;
on retrouvele modèle de
Schottky.
Ce modèle deCowley
et Szeest
particulièrement
adapté
au cas des diodesSchot-tky
réalisées pardépôt
métallique
sur surface réelle. 4.2DÉVELOPPEMENTS
RÉCENTS. - Les modèlesprécédents
cernent des mécanismesqui
permettent
d’expliquer
les résultatsexpérimentaux.
Le modèle de Bardeen basé surl’ancrage
du niveau de Fermi par des états de surfacepermet
d’expliquer
denombreux résultats
expérimentaux
àpartir
de distri-butionssimples
d’états.L’origine
physique
de cesétats dont la densité nécessaire à
l’ancrage
peut
nepas excéder le 1L100 de monocouche n’est pas élucidée. Les résultats
expérimentaux
montrentsim-plement
que ces états semblent êtreindépendants
de la nature du métal. Ceci a conduit à proposerdifférentes
origines
à ces états.4.2.1 Modèle des états
intrinsèques : interface
abrupte.
- Les surfaces(110)
relaxées,
neprésen-tent pas d’états dans la bande
interdite,
exception
faite de GaP pourqui
une bande vide d’états de surface se trouverait dans lapartie
supérieure
de la bandeinterdite, près
de la bande de conduction.L’ancrage
àl’interface,
comme dans lesdiodes,
nepeut
être attribué à ces états sauf si on suppose quel’interaction avec le métal les ramène dans la bande interdite. Certains auteurs ont exclu cette éventualité
en se basant sur des études fines de
photoémission
angulaire
[38].
D’autres,
par contre, considèrent cettehypothèse
comme
possible
[39].
La controverse n’est pas levéesur ce
point
comme nous le verrons dans unprochain
paragraphe.
4.2.2 Modèle des
défauts
deSpicer
[40-41].
-Lesarguments
précédents
ajoutés
au fait que, d’unepart,
sur les III-Vl’ancrage
du niveau de Fermi sefaisait,
quelle
que soit la nature dumétal,
au même endroit dans la bande interdite et que, d’autrepart
cet ancrage était obtenu pour des densités d’atomes
métalliques
de l’ordre de1012 cm- 2
seulement ontconduit
Spicer
[41]
à mettre en cause des défauts induits par le métal. Les atomes du métal en secondensant sur la
surface,
libéreraient uneénergie
suffisante pour
créer
des défautsspécifiques
dusemiconducteur,
indépendants
de la nature du métal. Dansl’hypothèse
deSpicer,
ces défauts seraient des lacunes du cationqui
secomporteraient
comme des donneurs et des lacunes de l’anionqui
secomporte-raient comme des
accepteurs.
Les étatscorrespon-dants,
caractéristiques
dechaque
semiconducteur,
seraient localisés commeprécisé
figure
9.A faible recouvrement, ce modèle traduit bien de nombreux résultats
expérimentaux,
enparticulier
sion
envisage
que le taux de création des défauts estlié à la nature du métal
déposé.
Les barrières obtenues par l’étude des diodes et laposition
del’ancrage
à faible recouvrement évoluentglobale-ment de
façon
voisine,
mais les différences notées dans certains cas,ajoutées
au fait que laprécision
des mesures n’est pas très
grande,
fontqu’on
nepeut
conclure sans