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Pour une connaissance ambulatoire de l'espace public objectal à Bruxelles.

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Academic year: 2021

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Les choses de la rue et leurs publics.

Pour une connaissance ambulatoire de l'espace public objectal à Bruxelles.

Giulietta LAKI

Thèse présentée en vue de l’obtention du grade académique de Docteure en Sciences politiques et sociales

Sous la direction de Messieurs les Professeurs Olivier GOSSELAIN (ULB)

Jean-Louis GENARD (ULB)

Jury

Jean-Louis GENARD (Université Libre de Bruxelles) Olivier GOSSELAIN (Université Libre de Bruxelles) Agnès JEANJEAN (Université de Nice Sophia-Antipolis) Pierre LANNOY (Université Libre de Bruxelles)

Noortje MARRES (University of Warwick)

Benedikte ZITOUNI (Université Saint-Louis)

Année académique 2018-2019

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8

Sauf si spécifié autrement, les photographies sont des productions originales de cette thèse, pro- duites par l’auteure et par les participant.e.s à son enquête.

Ce travail a été réalisé avec une bourse du Fonds National de la Recherche Scientifique FRS-FNRS.

Sa finalisation a été soutenue par le fonds Alice et David Van Buuren.

Conception graphique : écran papier

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pour la rue,

pour Árpád

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10

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Résumé

Les choses de la rue et leurs publics. Pour une connaissance ambulatoire des espaces publics objectaux à Bruxelles

Que se passe-t-il si l’on considère que les objets sont partie prenante de la vie publique ? Cette hypothèse est explorée ici au départ d’une entrée spécifique, celle des objets qui peuplent les rues d’une ville, Bruxelles. Comment les objets participent-ils à l’espace public urbain ?

La notion d’« espace public » a pour principal atout le fait de thématiser un lien entre le spatial et le sociétal, entre matérialité de la ville et vie publique, entre le quotidien et le politique ; mais rares sont les études qui analysent la nature de ce lien. C’est ce que nous allons faire ici, par le biais d’une ethnogra- phie des choses déposées ou abandonnées dans les rues de Bruxelles et des interactions qu’elles génèrent et auxquelles elles prennent part.

Autrement dit, il s’agit de jauger la portée politique d’une dimension de la production de l’espace public qui n’est usuellement pas considérée sous cet angle : le façonnement de la ville par les objets de petite taille et traces d’usage qui marquent l’espace urbain au quotidien. Une telle perspective in- tègre au titre de « producteurs » des espaces publics d’autres acteurs que les seuls concepteurs professionnels et acteurs politiques : elle met sur un pied d’égalité des acteurs aussi différents que pouvoirs publics, riverains, sans-abris, multinationales, etc. ; elle rassemble autant des objets explicitement politiques que des choses abandonnées dans la rue par mégarde.

Cette thèse s’attache à ces choses de la rue en adoptant une approche « ra- dicalement empirique » (William James), faisant l’hypothèse que leur prise en compte ouvre une dimension inexplorée de l’espace public – que je nomme

« espace public objectal ». Comment ces objets naissent-ils ? Comment les in- teractions qui les impliquent fonctionnent-elles ? Qui prend place dans cet espace public formé par les objets ? Qui en tient compte ?

L’hypothèse de l’« espace public objectal » est à la fois descriptive et spécu-

lative. Pour faire ses preuves elle nécessite un cheminement non seulement

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12

empirique mais aussi théorique. La thèse se déploie ainsi en quatre opérations distinctes et liées :

1. éclairer la dimension plus-que-discursive de la communication dans la rue, qui inclut les objets et espaces au même titre que les textes écrits ou parlés ;

2. étendre la théorie des publics de John Dewey aux objets pour se donner les moyens d’évaluer la portée publique et politique des choses et traces qui prennent place dans la rue ;

3. par le biais d’une « connaissance ambulatoire » (William James) suivre les réseaux de sens et de relations qui se nouent par et au- tour les choses de la rue pour explorer la portée des objets et la di- mension spécifiquement « objectale » de l’espace public urbain ; 4. rapporter les contributions objectales au façonnement de l’es- pace urbain pour évaluer ce que leur prise en compte fait aux théories de l’espace public, et plus spécifiquement à la notion de

« participation urbaine ».

Si les objets et traces qui constituent le corpus de cette thèse peuvent ini- tialement sembler anecdotiques et anodins, l’enjeu est en réalité considérable : le décentrement du regard (prendre en compte ce qui passe généralement inaperçu) fait monter sur la scène publique et politique des acteurs et enjeux qui ne sont pas représentés dans les sphères publiques et médiatiques gé- néralement considérées comme relevant de l’« espace public ». L’attention à la dimension objectale de l’espace public permet ainsi d’obtenir une vision plus globale des façons de participer à la sphère publique d’une société : les contributions n’y sont plus (que) des arguments rationnels et discursifs, mais également des actes et objets qui fonctionnent sur un registre émotionnel et esthétique ; elles n’y sont plus (que) des actes accomplis de façon délibérée, mais également les effets indésirés de ces mêmes actes, et les effets d’actions sans aucune visée politique.

Je propose ainsi de reconnaitre ces objets et traces comme une forme

spatiale et matérielle de participation urbaine, que je nomme « participation

objectale ».

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14

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Table des matières

11

Résumé

15

Table des matières

21

Table des matières photographique et géographique

23

Pré-ambule

le déclenchement d’un questionnement méthodologique

27

Introduction

31

Organisation du texte

35

Partie I

Approcher la ville par ses objets

143

Partie II

S’entretenir avec des objets publics

251

Partie III

Prendre place. Contribuer à l’espace public objectal

363

Partie IV

Un espace public objectal.

Ce que cela change

385

Conclusions

391

Bibliographie

423

Remerciements

(14)

16

37

CHAPITRE 1

POUR UNE CONNAISSANCE AMBULATOIRE DE L’ESPACE PUBLIC OBJECTAL À BRUXELLES BALISER LE TERRAIN

40 « Connaissance »

40 Aménager l’« hospitalité » à la surprise 42 L’héritage du pragmatisme

43 Démarche d’enquête, production de savoir 44 Les marches exploratoires

46 La photographie 47 Google Street View

48 Le traitement des données visuelles et textuelles

49 Enquêtes ordinaires, un savoir diffus mais peu disponible

51 La rue comme espace d’intelligibilité 54 Les objets comme dispensateurs de

signification

56 Le paradigme indiciaire 58 Une connaissance esthétique 61 « Ambulatoire »

62 William James pour une connaissance ambulatoire

64 Une thèse ambulatoire 65 Les « entretiens d’objets » 66 Les planches photographiques 69 Pas de perception sans mouvement 71 « Espace public »

71 Les espaces publics urbains.

(In)définition conceptuelle 75 Espace public et sphère publique 79 L’importance politique des interac-

tions personnelles et privées 80 Le(s) public(s) émergent(s) 81 Un espace communicationnel 85 Les espaces publics dans cette enquête 86 « Bruxelles »

86 Ici et pas ailleurs

88 Échelles d’enquête, échelles de narration 90 « Objectal »

90 Le tournant objectal

94 Les objets et les choses : terminologie 97 Teneur politique de l’objectal

100 Les choses chez William James 102 Hors champ : les objets et la ville

105

CHAPITRE 2

FAIRE SENS DE LA RUE, TISSER DES RÉCITS PAGE

109 Une marche exploratoire à Bruxelles 112 Faire sens de la rue : les objets 113 Faire sens de la rue : les paysages 114 Faire sens de la rue : les thèmes

116 Des comptes rendus de terrain au texte ethnographique

116 Les planches thématiques :

tisser des récits par les photographies 118 L’exemple du seuil, ou comment recruter

des objets par une idée

123 Des objets-idées comme guides de l’expérience. Un dispositif expérimental.

127 Explorations photographiques Planche 2.1.1 Le seuil Planche 2.1.2 Le seuil Planche 2.1.3 Le seuil

Planche 2.2 Les marches par objets : briques

Planche 2.3 Les marches par objets : pots de fleurs alignés Planche 2.4 Les marches par objets :

pavages

Planche 2.5 Les marches par objets : parcours reconfigurés par l’objet-guide

PARTIE I

APPROCHER LA VILLE PAR SES OBJETS

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147

CHAPITRE 3

COMMUNIQUER AVEC UN OBJET DE LA RUE PAGE

151 Entretien d’objet : « J’ai perdu mon chat, aidez-moi à le retrouver »

157 De l’auteur à la transaction 158 Des propositions non discursives

au processus de valuation 161 De l’objet au public

165 Débordement #1

de l’intervention ponctuelle à la « persistance »

165 Prolongements photographiques

Planche 3.1 Les affiches de chats perdus

Planche 3.2 Invitation à agir

Planche 3.3 L’intime et le personnel dans l’espace public Planche 3.4 L’emplacement fait

le message Planche 3.5 La « persistance »

181

CHAPITRE 4

RENDRE LES CHOSES PUBLIQUES PAGE

185 De l’exposition à la publicité 187 Entretien d’objet : « 127 BOUM » 190 Débordement #2 : La « polyvalence »

et la portée politique des choses 192 Prolongements photographiques

Planche 4.1 Explorer le « voisinage conceptuel »

du « 127 boum » Planche 4.2 Inviter à enquêter Planche 4.2.1 Inviter à enquêter :

« lundi promis » Planche 4.3 Inviter à la réflexivité/

sensibiliser

PARTIE II

S’ENTRETENIR AVEC DES OBJETS PUBLICS

(16)

18

205

CHAPITRE 5

ARTICULER L’OPINION PUBLIQUE, COMPOSER

UN ESPACE PUBLIC OBJECTAL

209 Entretien d’objet : « Contre les centres fermés... »

211 De l’espace public à l’espace des publics 211 Le public et la foule

213 Au-delà de la coprésence : ce que les objets font à l’espace public

214 Publics de choses versus publics de médias

217 Débordement #3 : « Articulation » d’objets publics, prises de position

218 Prolongements photographiques

Planche 5.1 Articuler - prendre position

223

CHAPITRE 6

DE LA PLURALITÉ DES PUBLICS…

VERS LA POSSIBILITÉ

D’UN MONDE COMMUN PAGE

227 La cohésion du public. De l’importance politique de l’expérience esthétique 230 La pluralité des mondes

231 Le « perspectivisme du corps » 232 Entretien d’objet : El condor 237 Objet d’enquête : African Beauty 239 Débordement #4 : de la cohérence

à la consistance par « cumulation » 242 Prolongements photographiques

Planche 6.1 Exposer les produits Planche 6.2 Cumuler (au-delà

de la cohérence) Planche 6.3 Palmiers

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PARTIE III

PRENDRE PLACE. CONTRIBUER À L’ESPACE PUBLIC OBJECTAL

255

CHAPITRE 7

PRODUCTEURS DE VILLE.

ENQUÊTE SUR ET AVEC LE VINYLE ADHÉSIF PAGE

259 Objet d’enquête : « Si je cache des rayons, c’est en montrant des rayons »

262 Une autre « vision » de la chaussée de Louvain : Atrium en lutte contre la « pollution visuelle »

268 Prendre place sur les vitrines : de Best Print à Lyca Mobile 268 Objet d’enquête : venir gratter

chez Lycamobile

270 Prolongements photographiques

Planche 7.1 Best Print, producteur de ville

Planche 7.2 Chaussée de Louvain en évolution

Planche 7.3 Dissimuler - exposer Planche 7.4 Atrium, producteur

de ville

Planche 7.5 Lyca mobile, producteur de ville

Planche 7.6 Producteurs de ville Planche 7.6.1 Producteurs de ville :

présences objectales des pouvoirs publiques Planche 7.6.2 Producteurs de ville :

animaux et plantes

295

CHAPITRE 8

PRENDRE PLACE PAR LES OBJETS :

S’« APPROPRIER » L’ESPACE PUBLIC URBAIN ? PAGE

299 Penser en termes d’« appropriation » 300 Loose space : manifeste pour un

urbanisme de l’appropriabilité 301 Les politiques de l’appropriation 304 La logique de l’appropriation

304 D’Henri Lefebvre à Michel de Certeau 305 Objets à penser l’appropriation

305 « Un tag en appelle toujours plein d'autres »

306 Première réserve 306 Deuxième réserve

306 Des « Guerilla knitting » aux cadenas d’amour

307 Troisième réserve 307 Entretien d’objet :

« Poubelle + canettes = cricket » 309 Des appropriations aux contributions 3 1 1 Prolongements photographiques

Planche 8.1 Cumuler (au delà de la prise de possession) Planche 8.2 Détourné - approprié -

investi

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20

319

CHAPITRE 9

LES CONTRIBUTIONS

OBJECTALES. PROLONGEMENTS PHOTOGRAPHIQUES PAGE

323 Laisser des traces 325 Semer sa présence 326 Prendre position

330 Répondre : des dialogues en actes

330 Dialogues en actes avec les pouvoirs publics 332 Effacer

333 Modifier : réparer, améliorer, vandaliser, détourner, mettre en valeur...

335 Inviter à agir 335 Inviter à enquêter

335 Inviter à la reflexivité / ralentir 337 Inviter à coopérer ou à participer 340 Explorations photographiques

Planche 9.1 Laisser des traces Planche 9.2 Semer sa présence Planche 9.3 Prendre position

Planche 9.4 Répondre : des dialogues en actes

Planche 9.4.1 Dialogues en actes avec les pouvoirs publics Planche 9.5 Effacer

Planche 9.6 Modifier : réparer, amé- liorer, vandaliser, détour- ner, mettre en valeur...

Planche 9.7 Inviter à agir Planche 9.8 Inviter à enquêter Planche 9.9 Inviter à la réflexivité /

ralentir

Planche 9.10 Inviter à coopérer ou à participer

PARTIE IV

UN ESPACE PUBLIC OBJECTAL. CE QUE CELA CHANGE

365

CHAPITRE 10

PRENDRE CONNAISSANCE

DE L’ESPACE PUBLIC OBJECTAL

367 Premiers constats et transformations 368 Les déplacements

371

CHAPITRE 11

DE LA PARTICIPATION URBAINE : CONTRIBUER À L’ESPACE

PUBLIC OBJECTAL

373 Quitter l’approche procédurale

de la participation urbaine…

376 Décomposer la participation

376 ... pour adopter une approche spatiale et matérielle : la participation objectale 378 Apporter une part

380 Prendre part 381 Recevoir une part

385

Conclusions

391

Bibliographie

423

Remerciements

Carte page de droite → Fonds de carte libre David KOWALKOWSKI towards.be

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426 De la pluralité des publics… vers la possibilité d’un monde commun Chapitre 1

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(22)
(23)
(24)

Références

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