A NNALES DE L ’ UNIVERSITÉ DE G RENOBLE
M ARCEL B RELOT
Fonctions sousharmoniques, presque sousharmoniques ou sousmédianes
Annales de l’université de Grenoble, tome 21 (1945), p. 75-90
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Fonctions sousharmoniques,
presque sousharmoniques
ousousmédianes
par M. Marcel BRELOT.
1. - INTRODUCTION
i. Les
premières
notions sur les fonctionssousharmoniques
deF.
Riesz,
étudiées dans des travauxdisparates C),
demandent unerédaction d’ensemble
simplifiée
et concise queje
vais essayer de faireici pour
l’essentiel,
avec diverscompléments qu’apporte
naturelle-ment un examen
approfondi
etd’après
des cours quej’ai
faits cesdernières années. Ce sera en somme un
chapitre
sur les moyennessphériques
où l’on s’attachera àséparer
les rôles de la moyenne et de la semi-continuité en examinantparticulièrement
la convergencelorsqu’on
abandonne la semi-continuité(théorie
des fonctions presquesousharmoniques).
Ces résultats mettront d’autant mieux en valeur lespropriétés plus précises
des fonctionssousharmoniques,
liéescomme on sait à la théorie du
potentiel.
2. On se
placera
dansl’espace
euclidienRt (à z ~ 2 dim.)
maison
adjoindra
unpoint-frontière z
à l’infini en un sens évidentqui
rend
compact
l’ensemble totalR (2) ;
on noteraE,
E l’adhérence etla frontière d’un ensemble E dans H., et
DI
l’ensemble despoints
(~) Voir une bibliographie dans T. Rade (( Subharmonic functions Ergebnisse..., Bd. 5
Heft 1 (Berlin, 1937), ce qui nous dispensera des références jusqu’à cette date. On trou-
vera quelques indications plus récentes dans « Bockenbach ; On almost subharmonic func- tions )), Univ. Nac. Tucuman A4 p. 243-2514 (1944).
(2) Pour ne pas alourdir l’exposé, :R- n’interviendra que comme point-frontière possible.
Pour une théorie générale dans Rr, voir mon article des Annales de l’Écolo normale supé- rieure, t. 6~, p. 301-332 (1944) noté (A. ’iN.),
76
P tels que MP n. On introduira diverses mesures de
Lebesgue (avec
l’abréviation « p. p. )) de presquepartout)
comme la mesure-vdans
H"
la mesure-o surD;,o.
On notera v, et r les mesuresv et T de
D,o
etl), (’). B /
On considérera des fonctions réelles
(finies
ounon)
dans Q ouvertde
R~ ;
on notera(si
elles existent commeintégrales
deLebesgue,
même au sens
large (2)) @,lr f (M), Jb (M)
les moyennes(spatiale
etpériphérique) de f
surD Î, D
dontl’obtention,
siDcQ,
est ditemédiation
(spatiale
oupériphérique) des.
On sait que
si f
est sommable-v dansDRO,
sa trace surDto
estsommable-T,
presquepartout
en /’ R et queOn sait aussi que si
f
est sommable-v localement(c’est-à-dire
sur tout
compact
dansQ), ,t;(M)
tendvers f(M)
presquepartout
pour r --~ o et que pour r
fixé,
et à distance de la frontièreplus grande
que r,f f(M)
est finiecontinue
deM ;
sif
est finiecontinue, .~(M)
admet des dérivées continues etsi f
admet des dérivées conti-nues d’ordre n, de même
..h f
à l’ordre(n -i- r ).
On dira quef
estrégulière
si elle admetdes
dérivées secondes finies continues.3. Enfin
soulignons
que si dans Q,f
est semi-continuesupérieure-
ment et s’il
n’ y
a pas de maximum sans constance auvoisinage
:a) f
nepeut
atteindre sa bornesupérieure
x que dans un domainecomposant
où elle est constante.Car les ensembles où
f
C a,f
-- 7. sont ouverts.De sorte que si
f C
o dans un domaine, elle y estpartout
nulle oupartout
o.b)
La bornesupérieure
estégale
à celle des limitessupérieures
aux
points-frontière (pris
dansPL) (principe
dumaximum).
c)
Sur toutcompact
K de Q, la bornesupérieure
vaut cellef -
sur K.
(2) C’est-à-dire que f -1- et f- admettent des intégrales finies ou non, mais non simulta- nément infinies (sommabilité au sens large).
(I. - NOTIONS SUR LES FONCTIONS HARMONIQUES f~. -
Rappelons l’indispensable
en le démontrant sommaire-ment.
Une fonction
u(M)
dans ~2 ouvert, réelle finiecontinue,
sera diteharmonique
si elle est invariante par toute médiationpériphérique,
ou, ce
qui
estéquivalent, spatiale.
Cela entraîne, d’une
part l’impossibilité
d’un extremum sansconstance au
voisinage
et sesconséquences (principe
dumaximum,
non
multiplicité
de la solution duproblème
de Dirichlet pour données-frontièrefinies),
d’autrepart,
l’existence des dérivées successivescontinues,
d’un flux nul à travers toutDh,o(D,o en)
et d’un
laplacien
nul ; inversement l’existence d’ungradient
continuet la
propriété
duflux (’)
ou celle locale derégularité
avec nullité dulaplacien
entraînent l’harmonicité. Cette condition différenticllemontre par
exemple
que les fonctionsharmoniques,
fonctions de r = OM seul, sont les fonctions linéaires enh(i-)
Quelle
que soit la manière d’introduirel’expression
de l’INTÉGRALE de POISSON:il suflit d’en connaître les
propriétés
fondamentalesqui
s’obtiennent trèssimplement
comme suit. Elle a un sens dèsque f
est sommable-cau sens
large
surD
et elle vautpartout I.(O)
ou.1b(0’) quand
ceciest infini.
D2 __
OM~
~Supposons f
sommable. Il est élémentaire quez MP Mr
est har-monique
de M hors P donc aussiIf
dansD~.
Deplus si f = i , If
est fonction de OM seul etpuisque
bornée auvoisinage
de 0,(’) C’est avec le flux qu’on étudie (nettement la transformation de Kclvtn(M, M’ inverses de pôle 0, OVl . ONI’ -== ~, u(ü’ ) -
-_u~ ‘~1)
_ 1
qui conduit aisément, selon une idée deDarboux, à la formule de Poisson. - */
constante et évidemment,
égale
â ~ . Il s’ensuit aisément en toutQ de D’ :
(3)
lim inf.(en mesure-?)
def en Q
Montrons
l’inégalité
de droite. Elle est évidente si le membre de droite vaut + oo .Sinon soit A
fini, (strictement) plus grand.
Il suffira de montreraue
Or soit sur
Dô
unvoisinage ~;
deQ
surlequel f 11
presquepartout. Décomposons l’intégrale
deI/B
en unepartie
relativeà
Dâ - et
une relative à y. Lapremière
est auvoisinage de Q
dansl’espace
une fonction continue nulle enQ ;
la seconde estC
o dansD
d’où la conclusion.D’après
cela toute fonctionharmonique
u vaut sonintégrale
dePoisson
(pour D,,
c S2 etf
--u)
d’où desconséquences
comme l’ana-lyticité.
III. - FONCTIONS SOUSHARMONIQUES
5. -
Définition.
- Une fonction réelle u dans Sz ouvert deR~
y sera dite
sousharmonique
au senslarge
ouhypoharmonique,
sii) M
est en toutpoint
finie ou vaut - oc,2) u
est semi-continuesupérieurement,
3)
u estmajorée
par toute médiationpériphérique,
c’est-à-dire que
u(M.) --- lU-(M.)
pour toutDMO c 52,
cequi
entrainel’impossibilité
d’un maximum sans constance auvoisinage
avec sesconséquences
et aussi*
la
propriété
suivantejustifiant
la dénomi- nation :H)
Si h ~estharmonique
dans Q et si en toutpoint-frontière,
lim. sup.
(u
-h) C
o, alors uC Ia.
~
Un passage à la limite avec o~
finie
continue surDnfo
décroissantvers il montre alors que M est
majorée
par sonintégrale I~~
pourD;" c S 2 .
Une fonction ii sera dite
surharmonique
au senslarge
ouhyper- harmonique
si~- u )
esthypoharmonique.
Les fondions harmo-niques
seront donc les fonctions à la foishypo
ethyperharmo- niques.
6. - Critère
général.
- Enintégrant
ledéveloppement limité
au2*’ ordre d’une
fonction f régulière,
il vient facilement :ce
qui
conduit à introduirepour f quelconque, plus généralement
que cette
limite,
les lim. inf. et sup.Pl, Pf
del’expression lorsque
celle-ci a un sens.
THÉORÈME 1
(D’après Blaschke, Privaloff).
- On obtient uncritère
général
dehypoharmonicité
enremplaçant
dans ladéfinition
la condition
(3)
par cellequ’en
toutpoint
ou u estfinie, Pu ->,
0(critère local).
La nécessité est évidente. La suffisance résultera de ce que u est
majorée,
comme on vavoir,
parl’intégrale
de Poisson relative àD
et c~ finie continuemajorant
u surDM,, .
Introduisonsv --
u - EIV (e ~> 0)
où w est une fonction auxiliaire
(comme MoM2
-~RZ)
finiecontinue
dans
D , C o
à lafrontière,
et admettant unP~~
> o à l’intérieur.Alors
P~
> o dansD so
donc vn’y
admet pas de maximum d’oùv C o puis
uC 1~.
.On
aurait un critèreanalogue
enremplaçant 11,f
paraf
etPu
parqui
vaut aussi lelaplacien
en casrégulier.
Mais le critère est moins bon carS,~ C Pu.
Ces critères
permettent
de modifier diversement la condition(3)
en
particulier
avec la médiationspatiale
et ensupposant
seulementavec l’une ou l’autre des
médiations,
r assezpetit
pourchaque Mo ;
ils fournissent des critères locaux d’harmonicité et
lorsque
u estrégulier,
ilséquivalent
à JttO
o, cequi
par les formules de Greense traduit en conditions sur le flux.
7. . _- Sousharminicité - THEOREME 2. - Une
fonction hypo- harmonique
dans un domaine w vautpartout
- x ou estfinie
presquepartout
; dans ce dernier cas, toute rnoyertrte.11y(Mo), .d’û(~I~~)
pourDM"
c U~est finie,
autr=ement dit ct est sommable-f7 surI)r m
et som- mable-v surI)rlo
ou toutcompact
contenu.En effet les
points
pour unvoisinage duquel
u est sommableforment un ouvert. De même les autres car si
I,r(M)
==: - ooquel
que soit r,
a’û(M)
vaut - c siMoEDM
et u vaudra - oc au voisi-nage de
Mo.
Ainsi ou bien n= or,, dans c~, ou bien u est sommable-v au
voisinage
de toutpoint
et par suite est finie presquepartout.
Dansce dernier cas, pour tout
Dr M
c~,’1>Jû(Mo)
estfini,
sinon dansDMO, l’intégrale
de Poisson pour u vaudrait -- donc aussi uqu’elle majore.
DÉFINITION. - M
hypoharmonique
sera ditesousharmonique
si elleest
finie
presqrtepartout.
De même poursurharmonique.
Rappelons
lesopérations
élémentaires conservant la sousharmo- nicité comme celle donnantl’enveloppe supérieure
ou la somme den fonctions et la transformation de
Kelvin,
et lesexemples classiques
de fonctions
sousharmoniques
que sont lespotentiels
de masses oet les modules ou
logarithmes
de modules des fonctions homolo-morphes.
8. -
Quelques propriétés
des moyennes.THÉORÈME 3. - Si u est
hypoharmonique dans S2, ^11)r(M,,)
et.11)r(M,,)
sont croissantes
de
r(Dm c SZ .
Car le
remplacement
de u par sonintégrale
de Poisson dansD m. r
donne une fonctionhypoharmonique, majorée
parl’intégrale
de Poisson dans
D",, (i-
Rl d’où la croissance de11’û qui
entraînealors celle de
@t,r d’ailleurs C a‘lLû.
Si u est
régulière
la croissance dell>û
est d’ailleurs évidente commeéquivalent
â ce que le flux sortant à traversDMO soit ~
o.D’autre
part,
on sait que la sommabilité-v de u entraîne que (1) Il suffit en fait queDfo
seulement soit dans Q ce qui rentre d’ailleurs dans unepropriété bien plus générale obtenue en utilisant la représentation par un potentiel u à
une fonction harmonique près et faisant une interversion d’intégration
dans l’uctu.,
(~) Les notions de croissance et décroissance seront toujours prises au sens large (constance incluse).
81
.(.~(M) ~
ii presquepartout.
’lais un a deplus, indépendamment
du~t~ ~ U)
théorème
précédent :
THEORÈME
4.
- Si M esthypoharmonique
dans ~j etMoEU, 11)r,(M,,)
et
.{Ju(Mo)
tendent versu(M")
pour ~° -~ o.Car si i,
fini > u(Mo)’
ilmajore
it dans~);,;,
pour , assezpetit d’où
Corollaires. -
i )
Une fonctionhypoharmonique
est déterminéepar ses valeurs presque
partout ; 2)
Siu(M)
esthypoharmonique :
alors que la semi-continuité
supérieure exige
que lesquantités
àdroite aient des limites
supérieures (pour
r-j o)
auplus égales
à
u(üIo) (’) -
THÉORÈME 5. - Si u est
sousharmonique
dans il,t,, (-NI)
est pour r°fixé, sousharmonique (finie continue)
à distance C r de lafrontière
et tend vers u pour r° ~ o. Par p médiations successives à rayon r, on obtient
Ap (e) sousharmonique,
pourvue de dér°ivées continues d’ordre p - i,tendant
vers u pour r ~ o. D’ailleursAP
comme1,’
est crois-sante de r.
La sousharmonicité de
a7û
vient de sa continuité et del’inégalité
des moyennes
qui
se déduit de celle de u par unepermutation
d’in-tégrations.
Lespropriétés
limites(pour
r--~-o)
s’obtiennent commepour
.’h (théorème 3).
Lespropriétés
de croissance sontindépen-
dantes et viennent de la croissance de
.lû (théorème 2).
Ce théorème
d’approximation
bien connu(de
F.Riesz), permet (sans
que ce soit d’ailleurs la meilleuremanière)
de ramener cer-(1) On peut en tirer d’intéressantes conséquences, comme celle d’une « quasi-limite n
en Mo et cette étude conduit à celle des ensembles « eflilés M. Voir mon opuscule sur
« l’étude des fonctions sousharmoniques au voisinage d’un point ». ici. se. et ind. N° 139 (1934) et mes articles : Jour. de Math., t. 19 (1940) et Bull. Sc. Math., i, 68 (1944).
u et le résultat.
faines
questions
au cas, detechnique élémentaire,
où les fonctionssont
régulières.
C’est ainsiqu’on
retrouvera lespropriétés
de crois-sance et
qu’on peut
même, sans utiliser comme F. Riesz leproblème
de Dirichlet pour une couronne, démontrer son théorème de convexité
qui
a tant deconséquences
et que voici :THÉORÈME 6. - Si u est
soasharmaniqrze
dans le domaine(R1 MoM R2), l’Uû(Mo)
estfonction
convexe de h(r)
-- t dansl’intervalle
[h(l~,), h(li)] (1).
Lorsque DMO
c S2, on endéduit, grâce
~a la secondeexpression (i),
la convexité de
hû
et on remarque aussi que les résultats de convexité entraînent ceux de croissance.9. -
Inégalités.
- Voici sur les médiantesspatiales
des remarquessimples peut-être
nouvelles et d’abord des limitationsanalogues
àcelles de Harnack.
Soit u
sousharmonique
o dans ~ etDr 0
cDM
S2.D’où aisément :
THÉORÈME 7.
- Soit usousharmonique
C o dans SZa)
Si-r Dm, --
M’M" et-r DM, -+-
M’M’ sont contenues dans S~b)
SiD~,
etDr^
sont contenus dans S~ et M‘ïVl." rOn en déduit par un raisonnement facile
(bien
connu dans le casharmonique) :
Corollaire. - Soit dans le domaine w un
compact
K àdistance >
rde w. Il existe ).
~fixe >
i tel que pour tor~tefonction sousharmonique
(1) Inversement une fonction convexe de h(OM) est sousharmonique en M. Voir là- dessus et sur les diverses extensions des théorèmes directs et réciproques, le fascicule de Radò (loc. cit.).
u 0 dans w or~ ait
quels
que suient Z’M" (leK,
Remarque.
- Si u estsousharmonique
et bornéesupérieurement
dans
Rz, t)ru(M)
croissante en r, ad’après (5)
pour r -~- ~~c une limite finiequi
est constante(’)
cequi
contient etgénéralise
unthéorème
classique
de Picard sur les fonctionsharmoniques.
10. -- Il est bien connu
qu’une
famillede
fonctions mesurables dans Q,comprises
entre deux fonctions localement sommables admet des17â (r fixé) également
continues enchaque point M (à
distancede la frontière ~
r).
On aici,
deplus, grâce
auxinégalités précé-
dentes :
THEOREME 8. -- Soit une
famille
defonctions
uhypoharmoniques
dans S2, bornées
supérieurement
dans leur ensemble surchaque compact
K contenu. Alors, en tout
point Mo (à
distance dela frontière
>r fixé),
les h
sontégalement
continues relativement à la structureuniforme
de la droite
numérique
achevée(2), c’est-à-dire,
parexemple,
que lese°"
sontégalement
continues au sens ordinaire(de
la structureuniforme additive de la
droite).
Ma
étantfixé,
on se ramène au cas où les u sontsousharmoniques
et o dans un
DMO
fixé. EtudionsSi
aû(Mo)
( a: o, on a pourMMo
assezpetit, indépendamment
de u
"
ce
qui
est moindre que e donné à l’avance si ~x est convenablement choisi.a étant ainsi
fixé,
supposons.:û(Ma)
x. Alorsce
qui
est moindre que s sil’exposant
de e est assezpetit,
ou si(~) Noter que pour u sousharmonique quelconque dans Rt, (0) et a"(‘ia) ont la
même limite pour r -~ oo (d’après t) de sorte qu’il suffit aussi de se reporter à l’étude approfondie de fbû faite dans (AN).
(2) Voir BOURBAKI, Topologie générale, chapitre m (Act. se. et ind. ne c~16, Paris,
Hermann (1942).
84
est assez
petit,
cequi
arriveindépendamment
de u siM~M
est assezpetit.
En résumé ~ sera moindre que e si
MMo
est assezpetit indépen-
damment de u.
Corollaire. -
L’enveloppe supérieure
desa de
la familleprécé-
dente sera continue
(la
semi-continuité inférieure étantdéjà
assuréepar la continuité des
1~r).
IV. - FONCTIONS PRESQUE SOUSHARMONIQUES ET FONCTIONS SOUJSMÉDIANES
11. - En cherchant à dissocier dans la sousharmonicité le rôle de la
semi-continuité,
on est conduit à des résultats dont voici lesplus importants,
et d’abord cet énoncé nouveau :-THÉORÈME 9. - Pour que u dans Q soit
égale
presquepartout
àune
fonction hypohtxrmonique (nécessairement unique,
notée u,~ diterégularisée
deu)
ilfaut
etsuffit
que: :a)
u soit mesurable et bornéesupérieurement
en mesurelocalement,
b)
en toutpoint M
oùc? (Mo) = lim.
sup. en mes. de u. estfinie;
;M -~- Mo
Alors u est dite presque
hypoharmonique (presque sousharmonique
si u est
sousharmonique)
etLes conditions sont évidemment nécessaires. Montrons la suffisance:
D’abord c~ est --~- oo , semi-continue
supérieurement
etmajore
u p. p. ; d’où
S,, ~
o là où (5 est fini. Ainsi ~~ esthypoharmonique.
Soit ~ l’ensemble des
points
admettant unvoisinage
où u estsommable. Il est ouvert. S’il est non
vide, (M)
y tend vers u p. p. :or là où
A
a unelimite,’
celle-cimajors
~?d’après (b) ;
d’où u = ~?p. p. sur Sur L2 -
a,
s il est nonvide,
o == donc u oo p. p. Ainsi sur Q, u ~ ~~ 1). p.(1) Il ne suffit pas que m soit hypoharmonique.
COROLLAIRE 1. --
(Critère
deSzpilrajn).
Il s’obtient enremplaçant (b) par la
condition que presquepartorrt
ercinfo
(S) u(1I) a>(,M) quel
que soitDM C _o (’).
La nécessité est évidente.
Voyons
la suffisance.Si u est sommable dans un
voisinage
deMo,
on voit que.(M)
est continue de M en
Mo
pour l’ fixé assezpetit.
Si au contraire(Mo)
=== ooquel que
soit r,aû(lI)
=r~ dès queDr
contientMo
et il y aura encore la même continuité. Donc(S)
presquepartout
entraîne en toutpoint ~.?(~’io) C -Ur a (M)
pour r - assezpetit,
donc
(b).
Il en résulte aussitôt :
COROLLAIRE 3. - Pour que ca soit
sousharmonique
dans SZ, il, f’aut
el
suffit
que u soit localement sommable et queaû(M)
soit croissantede r pour
Dr M
c SZ, même seulement presquepartout
en M.12. - Il
parait
intéressant d’isoler la notion nouvelle suivante : DÉFINITION. - Onappelle hypomédianes (sousmédianes
si u estsousharmonique)
lesfonctions
u Presquehypoharmoniques
pourlesquelles (S)
a lieu en toutpoint iVIo,
cette dernière conditionéqui-
valant alors à
z C u
ou encore lim. sup. u -- u(M) ,
M -?- Mo
ou encore lim. sup. u -- lim. sup. en mesure de u.
M -?- Mo ni ~- Mo .
Les fonctions
opposées
seront diteshypermédianes, respecti-
vement surmédianes.
THÉORÉME 10. - On « un
critère (nécessaire
etsuffisant)
pour que u soithypomédiane
enremplaçant
dans celui du théorème 9, u parc=lirn.
sup. il.M -?- Mo
En effet cela entraîne que u soit presque
hypoharmonique
etcomme alors
)r.LH
on nepeut
avoir en unpoint Mo:
ctC; d’où Cu.
(rY tl)
Remarques.
Il est évident que, dans undomaine,
une fonction presquehypoharmonique (hypomédiane)
vaut - oc p. p.(resp.
-
oc)
ou une fonction presquesousharmonique (resp. sous médiane) ;
(1) Il ne suffit pas que (S) ait lieu pour r assez petit relativement à chaque NI, (Exemple
de lt(ONI), donné par Slpi1rajn), Mais on peut astreindre r à être moindre que : > o fixe
arbitrairement petit, le même pour tous les I, et cela vaut pour le corollaire a.
en
adjoignant
la sommabilitélocale,
les critèresprécédents
deviennentdes critères pour que ~a soit presque
sousharmonique
ousousmédiane ;
avec la semi-continuité
supérieure
ilsdeviennent,
d’autrepart,
descritères de sous ou
hypo-harmonicité. Et
il est évident que les pro-priétés
des médianteshû
des fonctionshypoharmoniques~s’appliquent
à celles des fonctions presque
hypoharmoniques.
Nous laissons de côté l’étude
analogue
à cechapitre
mais moinsintéressante,
où’1’û remplacerait .û.
V. -
THÉORÈMES
DE CONVERGENCE13. - Les caractères des fonctions
sousharmoniques,
semi-conti- nuité etinégalité
demédiation,
secomportent
différemment dans les passages à la limite et il convient donc de les dissocier. La semi- continuitésupérieure
se conserve par décroissance ou convergence uniforme. L’étude du rôle de la moyenne seule nous amène d’abordau théorème :
THÉORÈME 1 1. . - Soit un presque
hypoharmonique (ou hypomé- diane),
bornéesupérieurement
en mesure sur toutcompact
de S2 indé-pendamment
den (i).
Alorsc = lim.
sup. Un est presquehypohar-
n-x)
monique (respectivement hypomédiane)
et -(oH
lim. sup.@tr ,Un
esthypoharmonique
et décroît avecr) (a).
, n~oo
-
En effet presque
partout
un~ n(DM c S2).
Or, d’après
un théorème deLebesgue-Carathéodory
(1) Ou ce qui est équivalent, majorée dans Q par une fonction (indépendante de n) loca-
lement sommable.
(2) D’après Szpilrajn-Radô, on savait que si un sousharmonique croissant a une limite
localement sommable, celle-ci est presque sousharmonique, d’où suit aisément le premier
résultat du texte, dont le complément par la formule (o) se trouve à peu près dans la
thèse de Lelong (Ann. Éc. Norm. sup., t. 58, 1941). D’autre part, avec u,, essentiellement
sousharmonique et grâce à la théorie du potentiel, on peut préciser davantage l’ensemble où ~ diffère de L. Voir ma note des C. R., t. 207, p. 836 (ig38), les résultats définitifs de H. Cartan (C. R., t. 214 (1942), p. 944 et leur développement dans Bull. Soc. Math.
de France, t. 73, 1945).
d’où presque
partout
87
~
est donc bien presquehypoharmonique ;
del’enveloppe supé-
rieure des
f.un
pourp
est continue, donc lim.sup. ’L11
estn~-~.
semi-continue
supérieurement,
etd’après
le résultatqu’on
vientd’établir, hypoharmonique.
ce
qui
entraînel’égalité (10)
à démontrer.REMARQUE. - Si, de plus
u,, ~,. - or,- p. p., u,, tend vers - ~Dc uni- formément localement et cela s’étend aussitôt aux filtres(conséquence
de la même
propriété
desa>ûn d’après
le théorème 8 ouconséquence
directe des
inégalités (5)).
Cas
particuliers.
-i)
Toute suite décroissante de fonctions sous-harmoniques
dans undomaine,
tend vers une fonction sousharmo-nique,
ou bien vers - ic et alors uniformément localement.Il y a de
plus
extension aux ordonnés filtrants décroissants(car
le passage à la limite
sous
subsiste avec des fonctions semi- continuessupérieurement décroissantes
comme avec la convergenceuniforme).
2)
Si u,,*sousharmonique
finie converge uniformément localement(au
sensordinaire)
la limite estsousharmonique.
Supposons
seulement unhypoharmonique
et d’autrepart qu’elle
soit bornée
supérieurement
localement(indépendamment
den)
etconverge uniformément localement au sens de la structure uniforme de la droite
numérique achevée, c’est-à-dire,
parexemple,
que eun converge uniformément localement. Alors la limite de Un esthypoharmonique.
Il y
a encore extension auxfiltres,
le second énoncé se ramenant aupremier
enprenant
lesenveloppes supérieures
avec une constantequ’on
fait ensuite tendre vers - oc(’).
14.
-Convergence
en moyenne(2).
- THÉORÈME 12. . - Soit(~) Le second énoncé pour filtres se ramène aussi directement au cas des suites (on forme
sur un compact une suite extraite qui a même limite).
(~) La convergence uniforme ou même simple p. p. de /*~ (localement sommable) majorée par une fonction fixe localement sommable, vers f localement sommable en traîne la convergence en moyenne sans réciproque d’où l’intérêt du théorème 13.
Mazurkievicz avait posé la question de caractériser les limites en moyenne des fonctions
sousharmoniques, ce que résolut Szpilrajn en introduisant ainsi les fonctions presque sous-
harmoniques A côté de l’énoncé direct pour u. souharmonique, il remarque que si u est presque sousharmonique, c’est la limite en moyenne de
,~,t~"
sousharmonique.dans
, un
presquesousharmonique qui
converge vers ti(localement sommable)
en moyenne sur toutcompact
K ~ ~> c’est-à-dire telle que1:lll- unidv-o.
Alors u est presquesousharmonique (Szpilrajn)
et vaut presque
partout
lim. sup. u,~.no -
K étant
choisi,
soit rô
distance de K à SZ etK1
un autrecompact
de 12 contenantDM quel
que soit MEK. AlorsSur
K,
unC ahû
p. p. ; donc u,~ est bornéesupérieurement en
mesure
indépendamment
de n d’où presquepartout,
enposant
’f == lim.
sup. Un, _On en déduit
que ~
est presquesousharmonique
et(en
faisanttendre r vers
zéro) qu’il
vaut u presquepartout.
Interprétation topologique.
- Sur l’ensemble des classesd’équi-
valence
(’)
des fonctions localement sommables dans Q prenons la structureuniforme,
d’ailleursmétrisable,
définie par la base d’en-tourages
relative àl’inégalité r’ fl - f9 dv C e (E variable > o,
K
compact
variable deS2)..l
"D’après
le théorème deFisher-Riesz,
cet espace desf est complet.
Le théorème dcSzpilrajn exprime
alors que le sous-espace formé des classesd’équivalence
de fonctions presque sousharmo-niques (chaque
classe étant celle des fonctions presque sousharmo-niques
de mêmerégularisée)
est aussicomplet (2).
15. - FAMILLES NON DÉNOMBRABLES ET ENVELOPPE SUPERIEURE.
L’extension aux-fonctions
hypomédianes
étantbanale, énonçons
seulement :THÉORÈME 13
(3) .
-- Considérons dans Qune famille quelconque
deDeux fonctions sont équivalentes si elles sont égales p. p.
(2) En outre, de la suite Un du théorème 12, on peut extraire une suite qui converge p. p. vers lim. sup. Un.
n-3-00
(3) Au cours d’un échange de lettres (sept. 42), II. Cartan m’a indiqué, indépendam-
ment, à peu près la démonstration suivante que je venais d’obtenir, à cela près qu’il no
considérait qu’une famille de fonctions sousharmoniques ; le résultat rentrait alors dans
89 jonctions
sousmédianes admettant unemajorante,
constantefinie,
commune sur tout
compact
contenu.L’enveloppe supérieure
(J est sous-mérdiane et
U - lim. (env.
sup. des1,’I’)
où celleenveloppe U, des ..~~ est finie
continuesousharmonique
décroissant avec r.Il
s’agit
au fond d’un théorème de convergencepuisque
les enve-loppes
U etUrne changent
paslorsqu’on adjoint
aux u lesenveloppes supérieures
des ensembles finis de fonctions u, cequi
donne unefamille ordonnée filtrante croissante
(ou
àdroite) (~1).
U,Ur
sontalors les limites selon le filtre .? des sections à droite.
On conservera le caractère de cette nouvelle famille en
remplaçant
en outre chacune de ces fonctions par son
enveloppe supérieure
avecl’une d’elles et l’on raisonnera sur cette troisième famille
comprise
entre deux fonctions localement sommables.
Alors si l’on sait que U est localement sommable
u(M) @tr( n) __ ,Û(M)s
d’où
U C Ur C ~’l~Û de
sorte que U est sous médiane.L’égale
continuité desa,~ entraine
la continuité deU,,
et la propo- sitionqu’on
vient d’établir montre queU,
est sousmédiane, doncsousharmonique. Ur majore U
et tend vers U pour r- o.Reste donc à voir la sommabilité locale à
priori
de U.Soit ==:lim.
Ur-
Comme uC U C V,
il suffit de voir que pour_
ra0
tout
Dzo c SZ,
il existe un u tel que.{(MJ.t(MJ) soit
arbitrai-rement
petit,
cequi équivaut
à dire queJ);(iB’Io)
=Ur(’~’I~) (z).
Or
~’~~Ûo = ~~i;,r,, t,~.
cequi grâce
à la convergence uniforme venant r del’égale
continuité des1e
vaut aussilim,
@l,r te
p ou lim.ol.,
~‘rgí U 91
""
ou encore pour la même raison que
précédemment a,i,m at,.
son théorème général plus précis et bien plus important de la théorie du potentiel, affir-
mant qu’alors U est quasi-sousharmonique, c’est-à-dire ne diffère de L que sur un ensemble dit polaire ou encore de capacité extérieure nulle. Voir ses travaux cités plus haut (théorème 11).
(i) C’est-à-dire une famille telle que deux fonctions quelconques de la famille soient
majorées par une troisième.
e) On peut achever la démonstration sans usage de filtre : au moyen d’un recouvrement fini de
D~~~
par des Dj*. on formera un u tel que o ~ t-, - ~.~ dans Drl("Si est assez petit on aura
.1’’, ~(Mo)J~(M~) ~s ~~.
On achevé en remarquant que.1rl (BIo)
op.hp (Io)
e,,t pour r, assez petit arbitrairement voisin de .~(M~).t U "’M u