A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION B
A. T ORTRAT
Lois tendues et convolutions dénombrables dans un groupe topologique X
Annales de l’I. H. P., section B, tome 2, n
o4 (1966), p. 279-298
<http://www.numdam.org/item?id=AIHPB_1966__2_4_279_0>
© Gauthier-Villars, 1966, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de l’I. H. P., section B » (http://www.elsevier.com/locate/anihpb) implique l’accord avec les condi- tions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute uti- lisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit conte- nir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
279
Lois tendues
etconvolutions dénombrables dans
ungroupe topologique X (1)
A. TORTRAT (Institut H. Poincaré).
Ann. Inst. Henri Poincaré, Vol. II, n° 4, 1966, p. 298.
Section B : Calcul des Probabilités et Statistique.
Ce travail est la suite de
[7]
que nouscomplétons
en cequi
concernel’étude
(n
-oo)
des convolutions(dénombrables,
de lois yntendues),
(0)
Vn = y1 ... ~n(partie II), ajoutant
celle(partie III)
deslois y
tellesqu’il
existe des trans-lations
(à droite,
parexemple) an
rendant la famille{ ~" }
uniformément tendue(2).
Dans lapartie
1 nous revenons sur desproblèmes généraux préli-
minaires concernant la définition de la convolution dans un
demi-groupe topologique (dans [7]
nous avons étendu sans discussion laprésentation
donnée dans
[2]
pour le cascompact)
et sur lareprésentation
comme mesuresproduit
des lois invariantes pour un sous-groupe compactH,
dans un groupetopologique
X(dans [6]
nous avonsprésenté
cepoint
de vue sansjustifi-
cation
détaillée).
Rappelons qu’à
cesproblèmes
est essentiellement attaché le nom de B. M.Kloss,
faisant suite auxprécurseurs
que furent MM. P.Levy
etY. Kawada-K.
Ito;
ces derniersenvisageaient respectivement
le cerclepuis
un groupe compact et Kloss le cas compact dans[3]
etquelques
pro- blèmes du cas «représentable
» pour X localementcompact
dans[4].
Undes intérêts de la méthode « directe » est d’éliminer
l’hypothèse
de localecompacité (comme
decompacité)
en étudiant des ensembles U. T. de lois et d’écarterl’appareil
difficile des transformées deFourier;
les résultats~
(1) X est séparé, donc complètement régulier, suivant des axiomes couramment
adoptés.
(2) Par abréviation, nous écrirons U. T.
ANN. INST. POINCARÉ, B-H-4 19
ainsi
obtenus, appliqués
aux espaces vectorielstopologiques (séparés)
lesplus généraux,
neparaissent
pas triviaux. Il serait d’autre part intéressant de poser lesproblèmes complémentaires :
étudier des convergences(CV.)
vn - v
(vn quelconques,
ou vn E(1),
ou vn = ougn) qui
ne soientpas U. T. On peut aussi
envisager
des extensions à certainsdemi-groupes,
ce que nous avons
essayé
dans[8].
M. Csiszar s’est
posé
les mêmesquestions
que nous en cequi
concernele
principe
deCV., après
translationsconvenables,
de(0),
dans un travailen cours de
parution.
Nous citonsquelques-unes
de ses idées etquelques résultats ;
cette confrontation nous apermis
unesimplification
concernantl’autre
problème,
celui des nanéquitendues, qui
nousparaît
devoir sus-citer encore des recherches.
I. - CONVOLUTIONS DANS UN DEMI-GROUPE
ET
REPRÉSENTATION
DES LOIS H-INVARIANTES DANS UN GROUPE1.
Soient y
deux lois dans(X, 93) demi-groupe topologique
munide sa tribu borélienne
~B, 93a
la tribu deBaire,
«engendrée »
par les fonc- tions continues bornées(/eC).
Soit pl’application
.de X = Y X Y’ dans
X,
Y et Y’ étant espaces(identiques
àX)
derepré-
sentation
de [.L
et avec leurs tribus boréliennes et A la tribuproduit
dans
X;
93désigne
la tribu borélienne dans X et~
x ~ la tribu Acomplétée (pour
laloi [.L
Xl1-’,
de même...).
Rappelons
les définitions : ~. est tendue si 3 des compactsKg
avec
K3
> 1 - e(e
> 0arbitraire),
la fonction linéairefd (définie
sur
C, positive
donc continue pour latopologie
de la convergence uni- forme : supf (x))
est dite tendue si3Ke,
tel que 1 - e pourxeX
toute
signifie f (x) >
et on peut se borner àdes
f
prenant leurs valeurs dans[0, 1]. ~
estK-régulière
siet à toute
Tf
fonction linéairepositive (~
0 pourf ’ > 0)
sure, tendue,
correspond K-régulière unique régularisée de 0
siT/= lorsque X
LOIS TENDUES DANS UN GROUPE TOPOLOGIQUE 281
est
complètement régulier (C. R.),
définie par(1),
et Fdésignant
un ensemblefermé :
Par support
de [J.
nousdésignons
un ensemble ferméde [J.
= 1.Lorsque
Xest à base dénombrable de
voisinages,
oulorsque [.L
estK-régulière (ou
-continue et
régulière
par rapport auxfermés),
on peut, et nous le feronstoujours, appeler
support l’ensembleunique
intersection de tous lesFEF = 1,
c’est l’ensemble des « valeurs
possibles »
x pour [J. > 0 pour toutvoisinage
ouvertU(x)
dex).
Proposition
1. - X étant undemi-groupe topologique,
a)
Si X est à base dénombrable devoisinages,
$ == ~ : la tribu boré- lienne de Y X Y’ coïncide avec la tribuproduit (des
tribusboréliennes)
eten
particulier
c A.b)
S’il existe pour tout ~ > 0 et pour des fermés à bases dénombrables devoisinages
de mesures > 1 - e, parexemple
si {JL et~,’
sont tendues suivant desKg qui
sonttels,
on aDémonstration. Il suffit de montrer que tout ouvert O dans
X
appar- tient à A(ou AIL
x(J.’).
a) V,
V’désignant
des ouverts appartenant à des bases dénombrables pourY, Y’,
les V X V’ forment une telle base devoisinages
dansX;
tout y
X y’
dans0,
E un tel V X V’qu’on
peut choisir c0,
0 est doncU dénombrable de tels V X
V’,
donc E A.b)
SoitFe
=Fe
XF~,
fermé dansX;
0 nFg
est(même
raisonnement queci-dessus)
n dénombrable de{V xV’} n Fe donc,
X-Fet
f étant(pour
~i J1f0) fI. ’ nul,
et deA,
on a 0 E x (J.’.On en déduit le
THÉORÈME 1-1. - La convolution
~,~,’
estdéfinie,
sur93,
et dans les condi-tions de la
proposition
1(a)
oub) ),
parl’image
de la mesureproduit y
définie sur
~,
ou x (J.’(cas b)),
soit(théorème
deFubini)
ou
Les ensembles x-1B =
{y :
xy EB } (ou By-1 = {x :
xy EB }) appartien-
nent à
~S;
les fonctionsy’(x-iB)
sont engénéral
mesu-rables,
mais 93 mesurables dans le casa) .
De même dans(2’) f (xy)
est93
mesurable,
sonintégrale
p. r. à(dx)
ouy’(dy)
est93w-,
ou mesurable(sauf
le casa)
où elle est 93mesurable).
La convolution ainsi définie est associative :
Lorsqu’on
n’est pas dans le casa)
oub),
on a laProposition
2. Pour des lois y,tendues,
les fonctions(de
sont
A.c.
x IL’mesurables ;
il estéquivalent
de dire quen
De même la tribu de Baire de X est dans
~
pour toute loi v tendue dans(X, ~)
et contient~-193a.
Démonstration. 2014 3 des recouvrements finis de
Kg, Kg
par des ouvertsV,
V tels que l’oscillation x:/)
surchaque
V x V soit 7) :/
est donc
approchée
uniformément surKg
=Kg
XKg
par des fonctionssimples
mesurables et-~~i (pour
e B0)
~ et est’ nul,
d’où la conclusion.
THÉORÈME 1-2. 2014 Pour des lois
, ’ tendues,
la convolution’
est uneopération
associative :~
est définie sur93a
paret satisfait donc à
f 93a mesurable,
enparticulier
C.LOIS TENDUES DANS UN GROUPE TOPOLOGIQUE 283
Lorsque
X est C. R. et que .et ~.’
sontrégularisées, yy’
estprolongeable
à 03B2 suivant
(1), (1’) (pour
,’K-régulières)
etlorsque
X est un groupetopologique,
onpeut remplacer 93a
par 93 dans(4)
et(4’)
et toutes les fonc-tions
intégrées
dans(4), (4’)
sont ~ mesurables.Démonstration. La
première partie
résulte de laproposition
2(et
duthéorème de
Fubini).
Bien sûrles f ~
sont93a
mesurables et suffisent à définir~’.
La deuxième
partie
résulte de ce queFy-1 équivaut àJ’(y’)
=f(y’y)
et
f > F,
alorsavec :
d’où
car la fonction
(de
gf semi-continuesupérieurement
etbornée) ’g
admetle passage à la limite suivant les ensembles filtrants décroissants
(y’
étantrégulière
et tendue donc~-continue) (3). (4)
vaut donc pourl’algèbre
i
des
(Fi- F’i) engendrée
par les fermés et est stable pour les limites mono-i
tones donc vaut pour tout B E 93. De
plus
est 93-mesurable(semi-
continue
supérieurement),
donc aussi les fonctionsintégrées
dans(4), (4’)
pour B E 93ou f 03B2-mesurable.
REMARQUES. -
Que
les sectionsdef(y
Xy’) = f( yy’)
soient $ mesurableslorsque f l’est
ne nouspermet
pas d’affirmerque f( y
Xy’)
est mesu-rable.
Dans le cas où X n’est pas un groupe, nous pouvons seulement
affirmer, puisque / =3 F =>.f(/) =/(~) ~ FY-i
=> quede même
et
(4)
n’est assuré que pour les F de frontière~.~,’
nulle(si F t ~a).
Bien noterque pour des lois
tendues,
esttoujours
de Cavec f (cf. [2]
ou[7]).
(8) Cf. J. NEVEU, Bases mathématiques du calcul des
probabilités,
proposi- tion 11-7-3, ou HENNEQUIN-TORTRAT (Masson, 1965) § 11-5 (9°-4).2. Soit H un sous-groupe compact d’un groupe
topologique X,
m = mHla loi de Haar
portée
par H définie sur 03B2 parmHB
=mH(B
nH),
El’espace quotient X/H
des classes àgauche eH,
e E E étant identifiée à un élé- ment e EX,
de cette classe(arbitrairement
fixé danschaque classe).
Si~. est
K-régulière,
sur93,
la formule de convolutionse réduit à
Be étant la e-section de
B ;
eneffet,
vu l’invariance de m, on aet
On sait
qu’à
laprojection (LE
de y sur Ecorrespond
la tribucylindrique engendrée
par les ouvertscylindriques xH,
é) ouvert deX, qui
définis-sent la
topologie quotient
dans E et la tribu borélienne dans E que nous iden- tifions avec93E (son image
inverse dansX,
pour laprojection). D’après
ce
qui
a été vu au n°1, m(x-iB)
est 93 mesurable et nedépend
que dee(x=eh)
donc est
93E
mesurable : ainsi(5) définit, quelle
que soit laloi ,
sur93,
uneloi v sur
~&;
mais nous affirmons que cette loi est m-invariante à droite : ym = ~,, seulementsi (L
estK-régulière,
ou siX,
ou ou desFg
pour y sont à bases dénombrables devoisinages :
Proposition
3. Toute loiK-régulière
définit par convolution avec mH une loimH-invariante (ou H-invariante)
àdroite;
cette loiqu’on
peutappeler H-régularisée de ~
est bien définie par la loimarginale K-régulière y
etpeut
êtreconsidérée,
suivant la formule(5),
comme la loiproduit ~
X mH, pour toutereprésentation
de X commeproduit
E X H. La condition deK-régularité (de ~) peut
êtreremplacée,
parexemple,
par l’existence de fermés Fc(avec
> 1 -e)
à bases dénombrables devoisinages.
REMARQUE. - Dans
[7]
nous avons étudiél’équation
v étant
supposé K-régulière,
et utilisé la formule(4),
ainsi que lesupport
my,comme ensemble des valeurs
possibles.
Pourcela,
il faut ou supposerLOIS TENDUES DANS UN GROUPE TOPOLOGIQUE 285
v’K-régulière,
ou montrerque v’
est tendue(et
larégulariser),
mais sans uti-liser
(4) (cf.
laproposition 6)
dans[7]);
il suffit pour cela d’entendre(6)
au sens
Plus
généralement
nous devons énoncer ainsi laproposition
6(de [7]) : Proposition
4.- Soit {
une famille U. T.(suivant
lesKE)
de lois dansun groupe
topologique X;
les lois s’il enexiste,
vérifiantsont U. T. suivant les
(pour 2e). Régularisant
toutes ceslois,
on aalors
Démonstration. Soit g E
C,
à valeurs dans[0, 1] et
g ~KwK(K
=Ka) ;
posons
j(z)
= infg( y),
on af(z)
= 1 pour tout z E K etf (xy) g( y)
pour tout x ~
K,
d’oùII. - PRINCIPE DE CONVERGENCE
D’UNE CONVOLUTION
DÉNOMBRABLE
Rappelons (cf. [7] ou [7]) qu’étant
donnée une telle convolution(7)
>1 ... >n ... , > Vn = ~i... = ...vaut le théorème de 0 ou 1 de Paul
Lvéy :
ou supvnx(K) 0,
pour tout compactK,
ou bien il existe des constantes an telles quel’ensemble ~ vnan ~,
donc l’ensemble des soient U. T.Rempla-
çant ~.n par(sauf remplacée
par nous pouvons donc sup- poser, dans ce deuxième cas, que lafamille vn (ou ’Vnn’)
est U. T.Alors le
principe
de CV. deKloss, partiellement
démontré dans[3]
(X
étant un groupecompact),
vautégalement :
THÉORÈME II. - Si la
famille {
vn = ~,i ... dans X groupetopolo-
gique
est U. T. suivant des Ke métrisables(soit :
à bases dénombrables devoisinages),
parexemple
si e a dans G une base dénombrable de voisi-nages, alors il existe des constantes an telles que la convergence suivante
(en loi)
ait lieu(les
vnan étantégalement
U. T. suivant des compactsKc métrisables) :
REMARQUES. - Nous avons énoncé cette
proposition,
en note p.235,
dans[7]. Depuis,
M. Csiszâr nous acommuniqué
une extension de(8)
ence sens : la suite an
peut
être choisie de telle sorte que, pourchaque k,
lessuites vknan
convergent.
Nousindiquerons
brièvementplus
loinl’ingénieuse
méthode de
l’auteur,
valable dès que e, unité deX, possède
une base dénom- brable devoisinages (dans [1],
l’auteur suppose X localement compact et à base dénombrable devoisinages,
doncpolonais (métrisable, séparable, complet)
eta-compact,
mais sa méthode a valeurgénérale.
Elle repose sur la définition d’ «idempotents
de queue »(« tail-idempotents »)
que nous retrouverons d’une autrefaçon,
moinssystématique.
Proposition
5. Dans tout groupetopologique X,
les lois limites(soit vED)
pour la famille
supposée
U. T.{ vn
= ~.1 ... sont translatées les unesdes autres ;
plus précisément,
pour toutcouple
v, v’ d’entreelles,
il existedes sous-groupes
compacts H,
H’ maximaux(pouvant
se réduire à{ e }),
invariant à droite
respectivement v
et v’ tels que l’ensemblecompact
H-invariant à
gauche,
est contenu dans{ x :
x-1Hx =H’} (4).
S’il se réduità
H,
lasuite vn
converge.Démonstration. - Si Y et Y’ sont deux filtres
(sur
l’ensemble des entiers >0)
suivantlesquels 03BDn
vv’,
les ensembles{ n
X n’ : nn’,
n E E n’ E E’
e y }
forment unfiltre,
car aucun d’eux n’est vide(chaque E,
E’ étantinfini)
donc toute intersection finie d’entre euxégale
celui
qui correspond
à n E et nE’. On déduitdonc, de Vn’
= vnvnn’, si À est limite de vnn- suivant un filtreplus
finconvergeant,
et,
symétriquement
(4) Noter que ce dernier ensemble est une classe à droite pour le
plus grand
sous-groupe G =3 H
(et H’)
danslequel
H est normal.LOIS TENDUES DANS UN GROUPE TOPOLOGIQUE 287
On a donc v =
~.XX’,
v’ =v . a’7~;
soit(supposant
toutes ceslois, tendues, régularisées)
etqui engendrent
des sous-groupescompacts
H et H’de
X,
invariant à droiterespectivement v
et v’. Mais celaimplique,
vu H pour tout x’ E À = A
x’-1,
avecH,
doncpour tout x’ E et
symétriquement. L’ensemble {x : 03BD’
=vx } comprend donc 03C903BB
et et si H et H’ sont les sous-groupes del’énoncé,
on a Hx = xH’pour tous ces x..
REMARQUE. - M. Csiszàr obtient ainsi un «
idempotent
de queue ». Sion
peut
pour un filtreplus
fin obtenir vin -(qui
entraîne =on peut
donc,
en recommençant, affirmer l’existence d’un filtre suivantlequel chaque
suite vkn - et même le choisir tel que ces v(k) eux-mêmes CV. suivant le même filtre vers une limite voo
qui,
on le voit immé-diatement,
invarie à droitechaque
v(k) et estidempotente.
Achaque ~
associons
Hk,
sous-groupe maximal invariant on a(9) Hk
H et m~ loi de Haar sur H estl’idempotent
lim ~~00
(x
= v(k) => = voox et comme invarie à droitechaque
v ° =
mH).
Il existeégalement
un filtre sur l’ensemble descouples (k
Xn)
tel que - v co, suivant ce filtre.
Le lemme suivant est fondamental pour la suite :
LEMME 1. - Si les
Kg (une
suite de ~0) sous-tendant {
sontmétrisables,
l’ensemble L(compact)
des loisK-régulières (sur X, 93)
sous-tendues par ces mêmes
Ke,
enparticulier
l’ensemble(compact)
D des loislimites pour
{
est à base dénombrable devoisinages, donc,
étant compact, métrisable etséparable.
On
peut vérifier, directement,
quechaque v
E L est à base dénombrable devoisinages,
cequi
nous suffirait pour lasuite,
mais il estpréférable
deprouver que sa structure uniforme est à base dénombrable. Notons que L est
séparé
car ~1 ~ pour unef
de e et lesvoisinages (ouverts) { ~ : ! ~/2014 [ E }, ~ ~, : ~ ~.,~ - [ e}
sontdisjoints
pour e assez
petit.
Sur
chaque
K(de
la suiteK~),
il existe unealgèbre
dénombrable de fonc- tions continues(définies
surK), approchant
toute fonction continue(définie
sur
K)
uniformément et arbitrairement. D’où pour l’ensemble desKei
relatif à L une famille
dénombrable ( £ )
de fonctions EC,
carchaque
fonc-tion
continue,
définie surK,
peut êtreprolongée
en une fonction de C(c’est-à-dire
définie sur tout X etcontinue) :
la démonstration de[0],
p. 84(théorème d’Urysohn)
pour X normal et unfermé,
vaut pour X C. R. etun compact.
Alors les ensembles de L x L :
sont des entourages de la structure uniforme de L et
engendrent,
par les intersectionsfinies,
une base dénombrable de tels entourages. Ceux-ci corres-pondent
bien à latopologie
de la CV. en loi dans Lpuisque
étantf ~ C
et EL,
ilexister
telleque 1 1 - fi 1
e surKg,
donc(supposant
par exem-ple,
cequi
n’est pas unerestriction,
que ces fonctions prennent leurs valeursdans
[0, 1]) :
.Ainsi pour
fixé,
on abien
-+ [.L suivant le filtre desvoisinages de
défini par la base dénombrable
d’entourages qu’engendrent
ceux de(1 1)..
Démonstration du théorème II. Soit vo E D.
A)
Soit U; une basedénombrable,
dansL,
devoisinages de vo,
et vi = vox.Les
U;x
forment une base devoisinages
de vi, caret tout ensemble E’ de L :
contient
Ux,
donc leurs intersections finiesqui
forment une base devoisinages
de vox contiennent aussi un Ux..
Pour la
suite,
il suffisait d’ailleurs de savoir quechaque
Ux estvoisinage (ouvert)de
vox :B) Considérons,
dans la fermeture D= {
... vn ...,D }
D U;x =
0;,
la réunion étantprise
sur l’ensemble des x tels quex
LOIS TENDUES DANS UN GROUPE TOPOLOGIQUE 289
vox E
D;
D -0;
est un compactqui
ne contientqu’un
nombre finide vn :
vn E un Uix au
moins,
pour tout n > N~ etpour j
assezgrand vn n’appar-
tient à aucun
Ujx,
sinon onaurait vn
E n0;
=D,
donc vn = voxn et onpeut exclure de tels vn
(le
choixde an
ne posantplus
deproblèmes,
c’estxn).
Pour
chaque
n, il existedonc j(n),
augmentant indéfiniment avec n, tel queil suffit de choisir an = un des tels que vn E
Uj-lXn,
pour avoir vnan Esoit vnan -~ v. ’
REMARQUE. -
Indiquons
leprincipe
de la méthode de M. Csiszàr. Soit suivant la remarque faiteplus
haut et(vu l’hypothèse Ks métrisables
donc l’existence des basesU;(v)
pourchaque v),
une sous-suite nk telle queMais, point essentiel,
on peut choisir dansUi(m), puis
nk, tel que vnk nk, EU1(m) (voisinage
ouvert de m donc deV(nk)
d’où une sous-suite que nous notons de
même,
telle queOn en déduit des ouverts de
X, Gi
>H,
tels queMais sous
l’hypothèse
que e a une basedénombrable,
on peut choisir1
et
définir an
parOn vérifie alors
(par l’absurde)
que ce choix entraîne Vknan2014-~
~,
pour tout k.L’idempotent
de queue mH est alorsunique,
pour lasuite vn
=Si H se réduit à
{ e },
le critère deCauchy
de la CV. en mesure est satisfaitpour la suite vn.
L’auteur de
[1]
montre que, dans tous les cas, la suite vnan ainsi choisie CV.presque sûrement modulo
H,
c’est-à-dire enprojection
surl’espace
quo- tientX/H,
cequi
résout trèsélégamment
leproblème
desrapports
entre CV.en
loi,
enprobabilité
et p. s.(5).
(5) Dans [1] le problème
qui
suit n’est pas abordé.III. -
ÉTUDE
DE LA SUITEgnan
SUPPOSÉE UNIFORMÉMENT
TENDUE1.
Rappelons
que pour la suite{
elle-même le résultat estsimple :
elle n’est U. T. que
si [.L
a sonsupport
dans un groupecompact
H et dans le casprésent
notreproblème
est de trouver un telH,
de le caractériser parrapport
à c~ defaçon
àexpliquer pourquoi
la suite est U. T.Nous ne cernons la
question
desrapports
entre et H sous une formeassez
précise qu’à
travers lesproblèmes
suivants :Hypothèse Pi.
- Nous dirons quel’espace (X, 93)
satisfait à la pro-priété (ou hypothèse Pi) Pi, lorsqu’étant
deux familles L et L’ de lois U.T.,
telles queles ~’
E L’ soient de la forme xyy, (1. E L(x,
y variant avecy),
les lois adhérentes à L’ soient de la forme À =
avb, v
étant adhérente à( :
limitepour)
L.Il est immédiat que X E
Pi,
si X estcompact,
ou si le groupe X est abélien.On
peut
poserl’hypothèse précédente
sous une formeplus particulière
d’étude
plus
facile etégalement
intéressante pour la suite. Si onutilise,
suivant la remarque de la page 286 et la méthode de M.
Csiszàr,
l’existence d’une suite(si
les K sontmétrisables)
ou d’un filtre de vk,n =akln-kan
CV.vers
l’idempotent
de queueHypothèse P~.
- Si une suite U. T.(ou
unfiltre)
de lois p~ CV. vers(loi
de Haar surH)
et si une suite U. T.(ou
unfiltre)
deak03C1kbk
CV. versune limite v, on a v =
am H b (soit mHab,
avec H =aHa-1).
Hypothèse P 2.
- Nous dirons que X satisfait à lapropriété P2
si ,pour tout sous-groupecompact H,
la relation aH c Hb entraîne aH = Hb(= Ha).
Cette
propriété,
commePi,
ne pose deproblème
quelorsque
X n’est pas abélien.LEMME 2. est satisfaite
lorsque
X estcompact.
Il nous suffit
d’adapter
la méthode de Numakura(cf. [5],
lemme2)
àl’extension suivante : X étant un
demi-groupe compact
etsimplifiable (donc
en fait un
groupe)
et F étantfermé,
on aLOIS TENDUES DANS UN GROUPE TOPOLOGIQUE 291
Il existe des
points
d’accumulation u, v, pour les suitesrespectives
an, cn.On a uFv c n
anFcn,
car si x EF,
y = uxv, toutvoisinage W(y) ~ UxV,
U et V étant
voisinages
de u, v, doncW(y)
contient des anxcn EanFcn,
doncy E tout anFcn. Inversement (’) anFcn ~
uFv,
car y =anxnbn,
tout n,entraîne,
X étant compact et F
fermé,
y = uxv. Alors uaFcv =uF’v,
avec F’ =aFc,
00
soit uF’v =
Oanfcn
= aFv(car anFcn ,
vul’hypothèse
donc2
simplifiant
àgauche
par a, à droite par c, aFc = F..LEMME 3. - Si une loi v
portée
par le sous-groupe compact H adhère àune famille U.
T. { pap },
il existedes an
telles que les soient toutes dans H(n
=1, 2, ... ).
Démonstration.
- A)
Soit 0 unvoisinage (ouvert)
de Hqui
soit une réu-nion de classes à droite
(Ou
=Lj Hx,
Uvoisinage
ouvert dee) ;
l’inter-xeu
section de tous ces
Ou
est H et on sait que latopologie quotient
pour(X/H
est
séparée) (: X/H
est espace deHausdorff).
On a lim =
1,
la limite étantprise
suivant le filtre Y CV. vers v(6),
donc il existe des
Nk
tels queVu
(4), qui
vaut ici pour tout B E93,
la non-croissance de la fonction de concentration à droite entraîne l’existence pour tout n de constantes yn,k telles aueB)
Laissons maintenant nfixe,
posons yn,k = xk etA =
nAu
se compose d’une(seule)
classe à droiteHa’,
car c’est uneu
réunion de telles classes et si y,
y’
EA,
indexant les U(par i),
on a y =h;u;xk, y’ =
pour tout k >Ki (y, y’),
soit(6) H étant compact et X C. R. 3/séparant H et
C
é) (/e[0,1], /
= 0 hors de é),1 sur H) et des 0 =3 0’ ::> H (0’ = {je f > ~}, ~ de continuité pour v(é)’) tels
que v { FrO ’ ) - 0.
Or
0) IHUiH
=H,
avecUi
= car lesUi
constituent une base devoisinages
de e s’il en est ainsi pour lesUi
et, H étant compact UH > HU*(chaque
XE H a unvoisinage xUx c: UH,
d’où un recouvrement fini de H parUxl,
...,UxK,
contenu dans UH et de même un HU* c: UH avecK
U* =
nU XK)
et afortiori
UH ::> HU*H donc(puisque chaque U;
contient unUj).
Ainsi
y y’-1
E H etH y
=H y’
..C)
Latopologie quotient
étantséparée,
ilexiste, d’après
cequi précède,
pour tout
Ha’,
unOuxk
et unvoisinage
de xdisjoints,
et ce, pour des k arbitrairementgrands,
donc toutes les valeurspossibles
pour yn sont dans Ha’ et, cette loi étant tendue(et régularisée),
Ha’ est bien de mesure 1 ..REMARQUE. - On rencontre les difficultés suivantes pour étendre ce lemme
au cas d’une famille
{ bp pap}
U. T. :Supposons e
à base dénombrable devoisinages,
on ad’où
> 1
- ~
pour tout ~, et un N ;>N(U, ~)
=N~ ;
prenant
N~
=sup N~,
on a doncsoit
avec
&.
Chaque
s’écrit avecHk
=bNkHb-1Nk
et est unvoisinage
de la classe pour =0 Nous devons la démonstration suivante de ce point, valable en toute
généralité,
à M. Csiszâr.293
LOIS TENDUES DANS UN GROUPE TOPOLOGIQUE
On en déduit que
chaque An
est une réunion de classes à droite pour~
H est un sous-groupe de X et si y,
y’
E A on a(comme
enC) ci-dessus)
pour
chaque
isoit
ou
(14)
pose deuxproblèmes :
Hypothèse Pg.
- H étant un sous-groupe compact, le sous-groupe H = limbkHb-1k
est à fermeture H compacte(sans hypothèses
concernantles constantes
bk),
lim étant ici entendu au sens ensembliste{A :
h E Hk pour tout k >N(h) }.
Mais même si X E
Pg,
il n’est pas engénéral
sûr que les >Kl)
forment une base de
voisinages
de e; si cela est, on peutespérer
que
(14) => yH
=y’H,
soit H(pour des a’p convenables).
THÉORÈME
III-1. - Si le groupetopologique
X satisfait àP~
et si la suite ynan est U.T.,
alors il existe unidempotent
de queue de supportH
et
des an
telles que .En
effet, Pi
entraîne(cf.
la remarqueprécédant
la définition deP~)
pour une
quelconque
loi v limite pour et le lemme 3s’applique
avec H =
REMARQUE. - Si on n’utilise pas la notion
d’idempotent
de queue, on obtient un résultatplus
faible concernant v et la même relation(15),
sousl’hypothèse plus
forte Pi :THÉORÈME III-l’. - Si le groupe
topologique
X satisfait àPi
et si lasuite nan est U.
T.,
alor s les lois limites v pour la famille{
sont dela forme v = ax, avec G2 = crc. Le
support
de Gc-1engendre
un sous-groupecompact
H et les v ont leursupport
dans une classe à droiteHx’(x’ = cx),
tandis que, a étant H-invariante à
droite,
celui de a est une réunion declasses
yH
contenue dans la classe Hc.En
effet, d’après Pi
les lois ~ de la démonstration de laproposition 5, appliquée
à limitespour {
Vnm = = m-nam-n.a-1m-nam },
sont de la forme
bvo yb’,
donc v = vox =vobvo yb’
= voz, soit pour a =vob :
L’application
du lemme 3 donne à nouveau(15).
THÉORÈME III-2. - Si le groupe
topologique
X satisfait àP2
etP2,
enparticulier
s’il estabélien,
pour toute suite ynan U.T.,
il existe uncompact H, plus petit
sous-groupecompact
satisfaisant à(16) :
etona
Démonstration. On a v =
mHab (si
v est limite pournan), d’après Pi;
ma est donc limite U. T. de lois donc
(1.’
= mH est limite U. T.de lois
Les an
sont donc dans un mêmecompact
et on endéduit ’
= v’a’ =mHa",
et
puisque
lesupport de y’ est
une réunion de H-classes àgauche égale
à une classe à droite
Ha",
P 2 => Ha" = a"H et(vu ~’
= Ha".(15)
s’ensuit carnan(ab)-1
= --~ mH et~."an-n ~ H;
toutes leslois limites pour
yna"-n
sont donc de la forme mHx ~H,
doncégales
à m~
(cf. [3]).
H est leplus petit,
sinonyna"-n convergerait
vers mH~ avec H’strictement contenu dans H..
REMARQUE. 2014 Partant du théorème III-1’
(c’est-à-dire
avecl’hypothèse plus
forteX E Pl),
on déduit deP2
a = mHc; mais vo =mHcb-1
est limite de lois ynan, donc mH de lois
na’n
et on aboutit aux mêmes conclu- sions que ci-dessus.295
LOIS TENDUES DANS UN GROUPE TOPOLOGIQUE
THÉORÈME III-3. - Dans tout espace vectoriel
topologique séparé,
pourtoute loi tendue non
dégénérée
~, on aen
conséquence
la fonction de concentrationQ~ (Q~(B)
= sup(.Lx(B»
décroîtx
(strictement)
par convolution avec vn(v tendue)
pour tout n ~ no : 1Q~,
pour tout n > no.Sinon,
en effet(cf. [7],
théorème 4 etproposition 12)
les vnan seraient U. T.pour
des an convenables;
or, H ne peut être quef e ~
et pLimpropre
vu(15).
Notons que
lorsqu’un
tel espace X est en outre localement convexe, on a no = 1 : toute convolution(propre)
fait décroîtreQ~,
comme pour X = la droiteréelle; sinon,
eneffet,
toutes les «projections »
de v seraientimpro-
pres : pour tout x* E
X,
on auraitx*(v)
= cte(p. s.),
d’où (ùv = a, lesx*(x)
suffisant pour définir
chaque point
x E X.Signalons
aussi leproblème
de l’unicité de la fonction de concentration :Q~,
définie sur93,
définit-elle [.L à une translationprès ?
2.
Étude
del’hypothèse P~.
- Bornons-nous au casparticulier
où pk = mH, soit celui de ce
problème :
Étudier
les lois limites v pour lafamille, supposée
U.T.,
desmncn=anmHbn,
avec mn =
Hn
=anHa-1n,
Cn =anbn.
L’hypothèse Pi équivaut
en ce cas à : v =amHb
= avec H’ = aRa-le THÉORÈME III-4. - Dans tout espacetopologique
C.R.,
tel quechaque point
admette une base dénombrable devoisinages,
la CV. de lasuite vn
vers v
(ou
celle suivant un filtre à basedénombrable,
alorséquivalente
à celled’une
sous-suite)
entraîne entre les supports wndes vn
et M de v :( 18)
(ù c lim mn, lim wn= {x :
3~ -~ x, avec xn E wn~.
Démonstration. - Soit en effet z E c~" et vn
~
v, c’est-à-dire que pour toutU, voisinage
de z, il existeU,
de frontière v-nulle(prendre f conti-
nue, nulle en z,
égale
à 1 hors de U et U’ ={ x :f(x)
a 1})
avecvU’ >
0,
donc il existeEu
tel quevnU
> 7) > 0 pour tout n EEu :
c’est-à-dire quechaque
U coupe tous les (Ùn pour n EEu.
Si{
est unebase
dénombrable,
soitU~ B {z},
on peut supposerE;
7’ et choisirxn E (Ùn n
Ei
pour tous les n EEt et n f. E~ + 1;
on a xn - z pour le filtreANN. INST. POINCARÉ, B-II-4 20