Corrig´ e du DM n
◦4
Exercice [Ecricome 1996]
.On d´esigne parnun entier naturel non nul, et l’on se propose d’´etudier les racines de l’´equation (En) : lnx+x=n
A cet effet, on introduit la fonction f de la variable r´eellexd´efinie surR∗+ par : f(x) = lnx+x
I. Existence des racines de (E
n)
1. f est d´erivable sur ]0,+∞[ etf0(x) = 1x+ 1>0 En 0 :f(x) = ln (x) +x→ −∞
En +∞:f(x)→+∞.
f est continue et strictement croissante surR∗+ donc bijective deR∗+ sur ]lim0f,lim+∞f[ =R.
Pour toutn∈N, d’apr`es le th´eor`eme de la bijection, l’´equationf(x) =na une unique solutionxn∈R∗+. Et commef(xn) =n < n+ 1 =f(xn+1), alorsxn< xn+1 carf est strictement croissante surR∗+. Conclusion : (xn)n∈Nest strictement croissante.
II. Etude de la convergence de (x
n)
n∈N∗1. On ´etudie les variations de la diff´erence :
g(x) = ln (x)−x,g est d´erivable sur ]0,+∞[ et pourx∈]0,+∞[
g0(x) = 1
x−1 = 1−x x qui est du signe de 1−x
x 0 1 +∞
1−x + 0 −
g0(x) + 0 − g(x) % −1 &
doncg(x)<0 et
Conclusion : ∀x∈R∗+, lnx < x.
2. On compare les images :
fn 2
= lnn 2
+n 2 <n
2 +n 2 =n f(n) = ln (n) +n≥ncarn≥1 doncf n2
≤f(xn)≤f(n) et commef est strictement croissante sur ]0,+∞[ et que n2, xnetnen sont ´el´ements, Conclusion : ∀n∈N∗, n
2 6xn6n 3. Enfin, n2 →+∞donc par minoration
Conclusion : xn tend vers +∞quandntend vers +∞.
III. Comportement asymptotique de (x
n)
n∈N∗1. L’encadrement pr´ec´edent donne pourn∈N∗ lnn
2
n 6ln (xn)
n 6 ln (n) n , avec
lnn 2
n = ln (n)
n −ln (2)
n →
n→+∞0 car ln (n) =
+∞o(n) D’apr`es le th´eor`eme d’encadrement,
Conclusion : ln(xn)
n tend vers 0 quandntend vers +∞.
On r´eutilise alors la relation de d´efinition dexn: ln (xn) +xn =n Doncxn =n−ln (xn) =n
1−ln (xn) n
avec xn
n = 1−ln(xn)
n →
n→+∞1 et on a donc Conclusion : xn ∼
+∞n.
1
2. Pi`ege :l’´equivalent d’une somme n’est pas la somme des ´equivalents !
xn+1−xn = n+ 1−ln (xn+1)−n+ ln (xn)
= 1 + ln xn
xn+1
et xn
xn+1 ∼
n→+∞
n
n+ 1 donc xn
xn+1 →
n→+∞1 DoncConclusion : xn+1−xn tend vers 1 quandntend vers +∞.
3. On pose, pourn≥2,
un =n−xn lnn . (a) Pour toutn≥2
un−1 = n−xn lnn −1
= n−xn−ln (n)
lnn avecxn =n−ln (xn)
= n−n+ ln (xn)−ln (n) lnn
=
lnxn
n
lnn
Conclusion : ∀n≥2, un−1 = lnxn
n
lnn (b) Commexn ∼
+∞nalors xn
n →
n→+∞1 et lnxn
n
lnn →
n→+∞0 donc Conclusion : un tend vers 1 quandntend vers +∞
(c) Question difficile.
On a donc un= n−xn
lnn →
n→+∞1 doncn−xn ∼
+∞ln (n) et Conclusion : ln (xn) ∼
+∞ln (n) Puis :
1−un =− lnxn
n
lnn =− ln
1 +xn
n −1 lnn et comme xn
n −1 →
n→+∞0 et que ln (1 +vn) ∼
+∞vn sivn →
n→+∞0 alors ln
1 +xn
n −1
+∞∼ xn
n −1 = xn−n
n = −ln (xn) n donc
1−un ∼
+∞ −−ln (xn) nln (n) 1−un ∼
+∞
1 n
Conclusion : 1−un ∼
+∞
1 n
4. Il existe donc une suite (εn) ayant une limite nulle lorsque ntend vers +∞telle que 1−un = 1
n(1 +εn), donc un = 1−1
n− 1 nεn
n−xn
lnn = 1−1 n− 1
nεn
n−xn = ln (n)−ln (n)
n −ln (n) n εn
xn = n−ln (n) +lnn n +lnn
n εn
Exercice facultatif [HEC 2009]
.Toutes les matrices de cet exercice sont des ´el´ements de l’ensembleM2(R) des matrices carr´ees d’ordre 2 `a. coefficients r´eels. On note I la matrice identit´e deM2(R). On rappelle qu’un ´el´ementA deM2(R) est colin´eaire `a I s’il existe un r´eelλtel que A=λI.
On d´efinit les deux applications suivantes deM2(R) dansR, not´eesdett, par : pour tout ´el´ementA= (ai,j)1≤i,j≤2 deM2(R)
d(A) =a1,1a2,2−a1,2a2,1 et t(A) =a1,1+a2,2. 1. SoitAetB deux ´el´ements de M2(R).
(a) On a 2I= 2 0
0 2
donc
d(2I) = 2·2−0·0 = 4 or d(I) = 1, donc
d(2I)6= 2d(I) Conclusion : dn’est pas lin´eaire.
(b) SoientA=
a11 a12
a21 a22
etB =
b11 b12
b21 b22
. On a alors
A B=
a11 a12 a21 a22
b11 b12 b21 b22
=
a11b11+a12b21 a11b12+a12b22 a21b11+a22b21 a21b12+a22b22
Ainsi
d(A)d(B) = (a11a22−a12a21) (b11b22−b12b21)
=a11a22b11b22−a11a22b12b21−a12a21b11b22+a12a21b12b21 et
d(AB) = (a11b11+a12b21) (a21b12+a22b22)
−(a21b11+a22b21) (a11b12+a12b22)
=a11a21b11b12+a11a22b11b22+a12a21b12b21+a12a22b21b22
−[a11a21b11b12+a11a22b12b21+a12a21b11b22+a12a22b21b22]
=a11a22b11b22+a12a21b12b21−a11a22b12b21−a12a21b11b22
=d(A)d(B)
Conclusion : Pour toutes matrices AetB deM2(R),d(AB) =d(A)d(B) (c) SiAet B sont semblables, il existe une matriceP inversible telle que
A=P BP−1 Ainsi
d(A) =d P BP−1
=d(P)d(B)d P−1
=d(P)d P−1
d(B) =d P P−1B
=d(B) Conclusion : Si AetB sont semblables, on a :d(A) =d(B).
Remarque : On a aussi d(P)d P−1
=d P P−1
=d(I) = 1.Doncd P−1
=d(P)−1. 2. (a) t est d´efinie sur M2(R) `a valeurs dansRdonct est une application deM2(R) dansR.
SoitA=
a11 a12 a21 a22
et B=
b11 b12 b21 b22
donc
αA+βB=
αa11+βb11 αa12+βb12
αa21+βb21 αa22+βb22
Ainsi
t(αA+βB) =αa11+βb11+αa22+βb22
=α(a11+a22) +β(b11+b22)
=αt(A+)βt(B) Conclusion : t est une application lin´eaire deM2(R) dansR.
3
Im(t) est un sous-espace vectoriel deR. De plus,Im(t) n’est pas r´eduit `a {0}(cart(I) = 2 ), donc dim (Im(t))≥1 = dim (R),
ainsi
Conclusion : Im(t) =Ret dim (Im(t)) = 1 Le th´eor`eme du rang donne alors
Conclusion : dim (Ker (t)) = 4−1 = 3 (b) SoientA=
a11 a12
a21 a22
etB =
b11 b12
b21 b22
et donc
AB=
a11b11+a12b21 a11b12+a12b22
a21b11+a22b21 a21b12+a22b22
ett(AB) =a11b11+a12b21+a21b12+a22b22
BA=
a11b11+a21b12 a12b11+a22b12
a11b21+a21b22 a12b21+a22b22
ett(BA) =a11b11+a21b12+a12b21+a22b22
Conclusion : Pour toutes matrices AetB deM2(R),t(AB) =t(BA) (c) SiAet B sont semblables, il existe une matriceP inversible telle que
A=P BP−1 donc
t(A) =t P BP−1
=t P BP−1
=t BP−1 P
=t BP−1P
=t(B) Conclusion : Si AetB sont semblables, on a :t(A) =t(B).
3. SoitAun ´el´ement donn´e deM2(R) non colin´eaire `aI.
(a) CommeAetIsont deux matrices non colin´eaires, elles forment une famille libre etαetβ sont uniques. Il reste
`
a d´emontrer leur existence. SoitA=
a11 a12
a21 a22
alors A2=
a211+a12a21 a12(a11+a22) a21(a11+a22) a222+a12a21
et αA+βI=
β+αa11 αa12 αa21 β+αa22
Donc
A2=αA+βI ⇐⇒
a211+a12a21=β+αa11 a12(a11+a22) =αa12
a21(a11+a22) =αa21
a222+a12a21=β+αa22
Ce qui est vrai si (condition suffisante)α=a11+a22=t(A) et queβ v´erifie la premi`ere et derni`ere ´equation β=a211+a12a21−αa11=a211+a12a21−a11(a11+a22) =a12a21−a11a22=−d(A)
β=a222+a12a21−αa22=−d(A)
(b) Conclusion : α=t(A) etβ=−d(A) sont les seules solutions deA2=αA+βI.
4. SoitAun ´el´ement donn´e deM2(R) non colin´eaire `a I. On noteul’endomorphisme deR2 dont Aest la matrice associ´ee dans la base canonique (e1, e2) deR2On pose :w=e1+e2.
Soity un ´el´ement non nul deR2, on dit quey est un vecteur propre deus’il existe un r´eelλtel que u(y) =λ y.
(a) Si les trois sont vecteurs propres, il existe alors trois r´eelsα1,α2 etα3tels que
u(e1) =α1e1, u(e2) =α2e2 et u(e1+e2) =α3(e1+e2). Commeuest lin´eaire, on a
u(e1+e2) =u(e1) +u(e2) =α1e1+α2e2. Donc
α3(e1+e2) =α1e1+α2e2. Comme la famille (e1, e2) est libre alorsα1=α3=α2.
Ainsi pour tout v=xe1+ye2∈R2, on a
u(v) =u(xe1+ye2) =xu(e1) +yu(e2) =α1(xe1+ye2) =α1v.
Doncu=α1Id etA=α1I. OrAn’est pas colin´eaire `aI, on n’obtient donc une contradiction.
Conclusion : Les trois vecteurs e1,e2 etw ne peuvent ˆetre simultan´ement vecteurs propres deu.
(b) (x, u(x)) n’est pas une base si les deux vecteursxetu(x) sont li´es. Donc sixest vecteur propre.
Or, un des trois vecteurse1, e2 etw n’est pas vecteur propre et donc pour un de ces trois vecteurs (non nul), on a (x, u(x)) est libre donc une base deR2 (car dim R2
= 2)
Conclusion : Il existe au moins un ´el´ement non nulxdeR2 tel que la famille (x, u(x)) soit une base deR2 (c) CommeA2=αA+βI, on a alorsu2=αu+βId et donc
u(u(x)) =βx+αu(x) =−d(A)x+t(A)u(x) On a ´egalementu(x) = 0x+ 1u(x) d’o`u ses coordonn´ees dans la base (x, u(x)) Conclusion : mat(x,u(x))(u) =
0 −d(A) 1 t(A)
(d) A et mat(x,u(x))(u) sont les matrices deudans des bases diff´erentes.Aest donc semblable `a
0 −d(A) 1 t(A)
. De plus,tAn’est pas colin´eaire `aI,tAest donc aussi semblable `a
0 −d(tA) 1 t(tA)
. Enfin, commed(A) =d(tA) ett(A) =t(tA) alors
Conclusion : A est semblable `a sa transpos´eetA
5. SoitAun ´el´ement donn´e deM2(R) et C(A) l’ensemble d´efini parC(A) ={B ∈ M2(R) / AB=BA}.
(a) On v´erifie les 3 crit`eres :
• C(A)⊂ M2(R).
• 02 v´erifieA02= 02Adonc 02∈ C(A).
• SiB et B0∈ C(A) etαet β r´eels, alors
A(αB+βB0) =αAB+βAB0 =αBA+βB0A= (αB+βB0)A DoncαB+βB0∈ C(A)
Conclusion : C(A) est un sous-espace vectoriel deM2(R) (b) • SiA est colin´eaire `a I, alors toute matrice commute avec A.
Conclusion : C(A) =M2(R) et donc dim (C(A)) = 4 siA est colin´eaire `a I
• SiA n’est pas colin´eaire `a I, alors il existeP inversible telle que A=P
0 −d(A) 1 t(A)
P−1
SoitB∈ M2(R) etB0=P−1BP = a b
c d
, on a :
AB=BA ⇐⇒
0 −d(A) 1 t(A)
B0=B0
0 −d(A) 1 t(A)
⇐⇒
0 −d(A) 1 t(A)
a b c e
= a b
c e
0 −d(A) 1 t(A)
⇐⇒
−c d(A) −e d(A) a+c t(A) b+e t(A)
=
b b t(A)−a d(A) e e t(A)−c d(A)
⇐⇒
b =−c d(A) b t(A)−a d(A) =−e d(A) e =a+c t(A) e t(A)−c d(A) =b+e t(A)
AB=BA ⇐⇒
b =−c d(A)
−c d(A) t(A)−a d(A) =−[a+c t(A)] d(A)
e =a+c t(A)
⇐⇒
b=−c d(A) e=a+c t(A) Donc
C(A) =
P
a −c d(A) c a+c t(A)
P−1 aveca, c∈R
5
On poseM =P
0 −d(A) 1 t(A)
P−1, on a
C(A) = Vect (I, M) or (I, M) est une famille libre
(en effet, siαI+βM = 0 alorsP−1(αI+βM)P = 0 etαI+β
0 −d(A) 1 t(A)
= 0 d’o`u α=β = 0 ) Conclusion : (I, M) est une base deC(A) et donc dim (C(A)) = 2 siAn’est pas colin´eaire `aI