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13 étoiles : reflets du Valais = Wallis im Bild = Treize étoiles : reflets du Valais = Wallis im Bild

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Tant que nous vivrons

Voici le dernier roman de Maurice Mé­ trai : une œuvre âpre, d’actualité, et qui, le livre refermé, s’incruste en vous comme une présence.

Nadine est une belle fille de la montagne qui s’en vient, après une succession de dra­ mes, habiter la ville pour rompre définiti­ vement avec un passé qui l’obsède. Dans la cité, elle rencontre Antoine, ancien merce­ naire au Viêt-nam et fils de silicotique.

Aussi bien chez le garçon que chez la fille, le vin a joué un grand rôle : tout le monde buvait dans leurs familles. On cou­ sait les verres les uns aux autres... Les fem­ mes, là-haut, au village, supportaient tout : même les brutalités de l’ivrogne. Nadine a peur de ces hommes, une peur horrible, an­ goissante...

Au Viêt-nam, Antoine, sous l’effet de la drogue, a décimé une colonie d’enfants au milieu d ’une clairière : dans le vague, il croyait distinguer une bande d ’ennemis. Le traumatisme est profond... Parfois, il revit la scène et, où qu’il soit, se remet à tirer... les mains tendues, sur une mitrail­ leuse imaginaire !

Le couple décide néanmoins de se marier. Mais les souvenirs remontent : d’un côté, des bruits de mitraille ; de l’autre, des bor- borygmes d’ivrognes ; partout, des sil­ houettes qui tanguent, vacillent, dans le sang ou le vin...

Avec l’enfant qui naît, c’est le drame qui s’accentue. E t si le petit, à la fois, allait révéler le traumatisme du père et l’obses­ sion de la mère ? S’il se mettait à imiter un mitrailleur ? A refaire le calvaire de l’un et de l’autre ?

L’atmosphère devient insoutenable : d’un amour fou, violent, on sombre dans la détresse. E t les yeux de l’enfant, agrandis par le mystère d ’une vertigineuse et perpé­ tuelle interrogation, ne cessent de les obser­ ver ! Est-ce déjà un regard qui juge, qui condamne ? L’amour contre l’hérédité, quelle confrontation !

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Les réflexions sur la vie de Charles Menge, concrétisées p a r une projection

picturale m agistrale, em preinte de gran d e beauté, de sensibilité aussi : c’est là

Charles Menge, le peintre. Les com m entaires des lavis en prose poétique, toute faite d ’a m o u r et de p u d e u r : c’est là C harles Menge, l ’homme.

Charles M enge — La V ie est un album d ’a r t de g ra n d luxe, illustré de

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Il s’agit d ’une édition originale à tirage unique de 750 exemplaires numérotés.

Le constat notarié de la destruction des film s et des clichés fa it de cet ouvrage un livre de bibliophilie. L ’exemplaire, Fr. s. 270.— . É D I T I O N E T D I F F U S I O N E X C L U S I V E

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Monsieur Georges Pillet Editeur «Treize Etoiles » CH-1920 Martigny 1 Cher Monsieur Pillet,

Après trente-cinq années de direction au Restaurant Kettner, je vais prendre ma retraite au bord de la mer.

Inutile de vous dire toute l’appréciation et le grand plaisir que m ’a apporté « Treize Etoiles » pendant toutes ces années.

Je vous remercie de tout cœur pour votre générosité en m ’envoyant ces nou­ velles de notre cher Valais et je vous serais très reconnaissant si vous vouliez continuer de me fa-ire parvenir « Treize Etoiles » a mon nouveau domicile.

Je vous envoie mes salutations les plus distinguées. J. A. Bonvin.

TOURISME

PETITE

REVUE

MENSUELLE

Manifestations de mai

2 : Fiesch, festival de musique du dis­ trict de Conches. Vex-Les Agettes, combat de reines.

3-4 : Brigue, congrès de la Fédération chrétienne du personnel des entreprises pu­ bliques de transport de la Suisse.

9 : Montana, combat de reines.

14-15-16 : Salquenen, fête de musique des districts de Sierre et de Loèche.

15 : Agarn, combat de reines.

16 : Termen, festival de musique du dis­ trict de Brigue. Vétroz, festival des fan­ fares démocrates-chrétiennes. St. German, festival de musique du district de Rarogne occidental.

23 : Kippel, festival de chant du dis­ trict de Rarogne occidental. Charrat, festi­ val bas-valaisan de chant. Leytron, amicale des fanfares démocrates-chrétiennes.

26 : Loèche-les-Bains, tournoi de quilles SSKV, coupe Gemmi (jusqu’au 8 juin).

27 : Aproz, combat cantonal de reines. Eggerberg/Baltschieder, festival de musique du Haut-Valais.

29 : Vercorin, action géraniums, objectif 4000.

30 : Bovernier, amicale des Dranses (fan­ fares). Salvan, festival bas-valaisan de mu­ sique.

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Paraît à M artigny chaque mois Editeur responsable : Georges Pillet Fondateur et président de la commission de rédaction :

M® Edmond Gay Rédacteur : Amand Bochatay Photographes : Oswald Ruppen, René Ritler Administration, impression, expédition : Imprimerie Pillet S. A., avenue de la Gare 19 C H 1920 Martigny 1 Abonnements : Suisse Fr. 38.— ; étranger Fr. 42.—

Le numéro Fr. 3.50 Chèques postaux 19 - 4320, Sion Service des annonces : Publicitas S. A., 1951 Sion, téléphone 027 / 21 21 11

La reproduction de textes ou d ’illustrations, même partielle, ne peut être faite sans une autorisation de la rédaction

26e année, N ° 4 Avril 1976

S om m aire Le livre du mois

Sons de cloches Le H aut-Plateau Petite histoire d’une centenaire Michel Amacher, le boulanger aux cent soixante pains Le tapiou, précurseur du rouleau à pâte Potins valaisans Mots croisés Sierre and the Noble C ou n try Montana, pays de montagne Crans-Montana, du soleil sur un plateau Amfoona, hiver + été Gaston Barras : on tire tous à la même corde U n demi-siècle d ’école de ski Le Chicago valaisan : C om m ent naît la viande séchée

Enthousiasme et raison Bridge Lettre du Léman Skyll Simplon — der immer noch schönste Alpenübergang

Chronique alpine : Rencontre Treize Etoiles-Schnuppen Unsere K urorte melden U n mois en Valais La table ( + Concours Guide des restaurants)

Ivresse

N o tr e couverture : A n c ie n n e a ffic h e to u ristiq u e d 'u n h ô te l de M on ta n a

(Photo Deprez)

Dessins de S k y l l P hotos A n d e n m a t te n , A r b e lla y , D e p r e z , D u b o st, Favre, Julie n, Pillet, Porée, R itle r, R u p p e n , Seigne, T h u rre, Vaipresse

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Le Haut-Plateau

Un pied dans les vignes où retentissent au printemps

le fifre et le tambour, le chef couronné des neiges

ni les Andes. Mais quel balcon! «V ue imprenable,

du Simplon au Mont-Blanc », affirm ent les prospec­

tus ; « ...imprenable », renchérissent les promoteurs.

Le coup d'œ il ne se paie pas trop cher, de l'aveu

même des célébrités qui y ont pris pied et s’y sentent

Cinquante ans à peine pour faire d ’un village et de

verts pacages la cité cosmopolite inscrite au gotha

universel des stations. S’y côtoient magnats, snobs et

vedettes faisant relâche sans l’oubli de leur gloire ;

havre de paix ; et puis ceux qui ont misé sur le jeu

de l’air et du soleil pour se refaire une santé.

Le temps file vite, le progrès suit à la traîne avec ses

commodités et ses nuisances. Ce ne sont plus tout à

fait les saisons des années 20 qu’a vécues Catherine

Mansfield. Mais il subsiste encore suffisamment de

sous-bois, d ’espace et de lumière pour retrouver,

sans trop chercher, la douceur nonpareille qui en­

chanta l’auteur des « Lettres ».

Crans-Montana a su asseoir confortablement son

prestige au soleil de la Louable-Contrée, sans fran­

chir la ligne critique capable d ’alerter les stratèges-

protecteurs de paysages. O n serait même porté à

l’indulgence pour un léger écart, tant le spectacle

des Alpes, en face, est grandiose. Imprenable.

éternelles de la Plaine-Morte. Ce n’est pas le Tibet

chez elles.

citoyens de plus obscure essence à la recherche d ’un

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Petite histoire

dune

centenaire

L a Caisse d ’E p a r g n e d u Valais v i e n t de f ê t e r u n siècle d ’e x isten ce, à l’issue de l’assem blée g én érale q u i ré u n issa it plus de tr o is cen ts délégués e t in v ité s à Sion. C ’est u n é v é n e m e n t i m p o r t a n t de la vie d u c a n t o n e t de son é c o n o m ie . Placée sous le signe de la jeunesse, c e t te a n n é e d u c e n t e n a ir e v e r r a se d é r o u l e r de n o m b r e u s e s m a n if e s ta t io n s sp ectacu laires, o u t r e la c r é a t i o n d ’u n fo n d s spécial d e s tin é à r é c o m p e n s e r t o u t e i n iti a ti v e o u a c t iv i té m é r i t o i r e de la je u n e g é n é r a t i o n d an s les d o m a in e s c u ltu re l, é c o n o m iq u e , sc ie n tifiq u e , social o u s p o r tif . « T re iz e E to iles » jo i n t ses c o m p l i m e n t s et ses v œ u x a u x n o m b r e u x té m o ig n a g es adressés à l’a le rte c e n t e n a i r e ; elle p u b lie ci-après, sous la p l u m e d e M. R e n é S p a h r, secrétaire, a u t e u r d ’u n te x t e de la p la q u e tt e é d itée p o u r la c i rc o n s t a n c e , les g ra n d s m o m e n t s q u i o n t ja lo n n é l’h is to i r e de c e t te i n s t i t u t i o n m u t u a li s t e et b a n c a ire valaisanne.

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Essayer de résum er les cent ans de la Caisse d ’E p a r g n e du V alais, c ’est une gageure, mais la fo r m u le est séduisante po u r n o tr e époque, qui a peu de tem ps à consacrer à l ’é v o c a tio n du passé et se préoccupe s u r to u t de l ’aven ir.

R a p p e lo n s do n c que la p ro p o s itio n d’in s titu e r un e Caisse d ’E p a r g n e d an s le cadre des Sociétés de secours m utuels alors existantes en V alais (S a in t- G in - golph - V o u v r y - S a in t-M a u ric e - M a r - tigny - S a x o n - Sion - B ram ois et S a in t- Léonard) fu t faite p a r M. C h a p e le t lors d’une ré u n io n du co m ité de l ’Associa­ tion de celles-ci te n u e à l’H ô te l de Ville de Sion, le 8 m a i 1875. A cette époque, cinq ans a p rès la liq u id a t io n de la B a n ­ que du Valais, il fa lla it du co u rag e p o u r pren d re une telle décision.

Six mois plus ta r d , le 26 n o v e m b re 1875, le com ité d é c id a it de so u m ettre aux sections le p ro je t de cré a tio n d ’une Caisse d ’E p a rg n e , qu i serait pla cée sous la surveillance d u com ité ce n tra l ; ses membres, q u ’on p e u t considérer com m e les f o n d a te u rs , é ta ie n t M M . C h a p e le t, président et délégué de S a in t-M a u ric e , Dr Beck, délégué de M o n t h e y , C ou ch e- pin, a v o c a t et délégué de M a r ti g n y , E d o u a rd C r o p t , p ré s id e n t et délégué de Sion, qui p ré s id a la séance, C o r n u t, d é ­ légué de V o u v r y , B ru ttin , p ré s id e n t et délégué de B ram ois, C h a rle s F a m a , dé­ légué de S axon, et M é tra i, délégué de Saint-L éonard.

U n sous-com ité fu t chargé d ’é la b o re r u n règ lem en t de la Caisse et de p r e n d r e « toutes les mesures nécessaires p o u r q u ’aussitôt après la ra t if ic a t io n du règle­ m e n t p a r les sections, elle puisse fo n c ­ ti o n n e r, pleins p o u v o ir s é t a n t donnés au com ité à ce sujet ». Le règlem ent, d a té de M a r ti g n y , le 21 décem bre 1875, est in titu lé : « R èg lem en t p o u r l’a d m i ­ n is tra tio n de la Caisse d ’E p a rg n e , f o n ­ dée et dirigée p a r l’A ssociation v a la i- sanne de secours m utuels ». A ccep té p a r les sociétés locales et h om ologué p a r le Conseil d ’E ta t, ce règ lem en t défin it com m e suit le b u t p h il a n tr o p iq u e et social de l’in s titu tio n : « en c o u ra g e r les h a b i ta n t s du c a n to n , p r in c ip a le m e n t de la classe o u v rière, à faire des é co n o ­ mies : servir de caisse d ’escom pte p o p u ­ laire ». C e fu t M. E d o u a r d C r o p t , b a n ­ q u ie r à Sion et p rés id en t de la section locale qui, investi de la charge de cais­ sier cen tral, f o n c t io n n a com m e tel dès le d é b u t d ’a v ril 1876.

L a c ré a tio n de cet établissem ent b a n ­ caire, basé u n iq u e m e n t sur la v o lo n té d ’en tra id e , sans a u cu n cap ita l de d o t a ­ tio n , ne s’ex p liq u e q u ’en liaison avec l ’idée m u tu a liste : ses f o n d a t e u rs v o u ­ la ie n t à la fois susciter le g o û t de l’é p a rg n e et c o n trib u e r à m e ttr e au ser­ vice de l ’économ ie v a la is a n n e les m oyens financiers d o n t elle a v a i t besoin.

E n m êm e te m p s que le caissier cen­ tr a l, les six p rem iers caissiers c o rr e sp o n ­

d a n ts e n t r a ie n t en fo n c tio n , soit M M . X a v i e r V u illo u d fils, à Sion, J o se p h O r - sat, à S axon, J e a n M üller, à M o n th e y , Louis C r o p t , à M a r tig n y -V ille , J e a n - B ap tiste G a y , à S a in t-M a u ric e , et Louis- A d r ie n D e la v y , à V o u v ry .

Q uelques années après sa fo n d a tio n , la Caisse d ’E p a r g n e tr a n s fè r e son siège à S axon, qui bénéficiait alors de la g r a n d e v ogue qu e lu i a v a i e n t v a lu e les « J e u x » : les personnes suivantes s’y succédèrent dans la charge de caissier ce n tra l : M M . N ico llie r, C h a rle s F am a , H e n r i V o llu z , E d o u a r d V o llu z et R o ­ b e rt V olluz.

Le d é v e lo p p e m e n t de la Caisse d ’E p a r g n e est régulier et réjouissant. E n su ite de m o d ific a tio n des s ta tu ts et règlem ents, ses com ptes sont, dès 1890, séparés de ceux de la F é d é ra t io n des sociétés de secours m utuels, et a p p r o u ­ vés a n n u e lle m e n t p a r les délégués. La guerre de 1914-1918 v ie n t p o ser des problèm es à l’économ ie du c a n to n , mais la Caisse d ’E p a r g n e n ’en p o u rs u it pas moins son chem in ; en 1918, elle entre d an s l ’A ssociation v a la is a n n e des b a n ­ ques. U n n o u v e a u règlem ent p o u r les p rê ts h y p o th é c a ire s est a d o p t é en 1920. L a crise m o n d ia le des années tr e n te f r a p p e d u re m e n t le V alais, sans é b r a n ­ le r l’in stitu tio n . E n 1935, la Caisse d ’E p a r g n e est adm ise a u sein de l’U n io n suisse de ban q u es régionales, caisses d ’é p a rg n e et de prêts, ce qui c o m p o rte dès lors u n c o n trô le fid u c ia ire in d é ­ p e n d a n t.

L e d i s c o u r s d u p r é s i d e n t L e p r é s i d e n t V i c t o r D u p u i s e n t o u r é d u d i r e c t e u r M i c h e l B o v e n ( à d r o i t e ) e t d u s e c r é t a i r e R e n é S p a h r

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M . P a u l E ^ o v e n , d i r e c t e u r h o n o r a i r e , e t u n e p a r t i e d e s i n v i t é s à l ’h e u r e d e l ’a p é r i t i f

E n 1936, M . P a u l B oven est n om m é caissier ce n tra l : il s’a c q u i tt e r a de cette tâ ch e p e n d a n t tr e n te - c in q ans, d o n n a n t à la Caisse d ’E p a r g n e une im pulsion rem a rq u a b le , ja lo n n ée p a r les événe­ m ents que voici : 6 m ai 1937 : a d o p t io n de n o u v e a u x statu ts, p o u r la Caisse d ’E p a r g n e avec sa nouvelle raison so­ ciale : « Caisse d ’E p a r g n e du Valais, so­ ciété m u tu elle ». 20 juin 1937 : décision de l’assemblée e x t r a o r d in a ir e des délé­ gués de tr a n s f é r e r de S a x o n à Sion la Caisse d ’E p a rg n e , qui re v ie n t ainsi à son p re m ie r domicile, et se loge en lo c a ­ tio n dans le b â t im e n t « Les R o ch ers » à la p lace du M idi. 1938 : a d o p t io n du p rin c ip e de l ’ém ission de p a rts sociales (la caisse n ’a y a n t jusque-là tr a v a il lé q u ’av ec ses réserves com m e fonds p r o ­ pres).

L a deuxièm e g uerre m o n d ia le n ’a rr ê te pas le d é v e lo p p e m e n t de la Caisse d ’E p a rg n e . E n 1942, grâce à la c la ir­ v o y a n c e de son d ir e c te u r et du Conseil d ’a d m in is tr a tio n , la b a n q u e p e u t a c q u é ­ rir à des c o n d itio n s très fa v o ra b le s l’im ­ m euble de la F a b riq u e de ta bacs V on d e r M ü h l, à la p lace du M id i à Sion. E x cellem m en t situé et a d a p t é p ro g r e s­ sivem ent a u x besoins de la Caisse d ’E p a rg n e , cet im m euble consacre d é fi­ n itiv e m e n t l’im p o r ta n c e que cette d e r ­ nière a prise dans l’économ ie du pays. E n 1951, la Caisse d ’E p a r g n e p eu t avec satisfactio n fêter ses sep ta n te - c in q ans d ’existence, p a r une m odeste m a n i ­ fes tatio n p ublique. M ais le progrès ne s’a r r ê te pas ; l’élan d o n n é au cours des ans s’accentue ; la p rogression de la b a n q u e v a de p a ir avec celle du c a n to n , auquel elle c o n trib u e, c a r la Caisse d ’E p a rg n e , longtem ps désignée dans le public p a r l’expression fam ilière et c o n ­ f ia n te de « B a n q u e des secours m u tu els» est d e v e n u e un établissem ent connu

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En route p o u r le d e u x iè m e siècle

dans t o u t le c a n to n , d é v e lo p p a n t les agences et les re p r é se n ta tio n s mises m o ­ destem ent en p lace dès le début.

E n 1971, M. P a u l B o v en q u itte sa charge, e n to u ré de l ’estim e et de la re ­ connaissance qu e lui v a u t la f a ç o n re ­ m a rq u a b le d o n t il a dirigé et d év elo p p e l’établissem ent : il m é rite bien l’h o n o - ra r ia t qui lui est conféré. Il a la satis­ factio n de v o ir son fils, M. M ichel B o­ ven — in vesti de la c o n fian ce des délé­ gués et p o rte u rs de p a r t s sociales — être désigné p o u r lui succéder. L ’actuel d irec­ te ur a déjà d é m o n tré que cette c o n ­ fiance é ta it bien méritée.

U n b â tim e n t a u x lignes m o d e rn e s et plaisantes — c o n s tru it au sud de l ’a n ­ cien, qui d a t e de 1867, le c r o i r a i t - o n ? — et s’h a r m o n is a n t bien avec lui, a p e r ­ mis de c o m p lé te r l’o rg a n is a tio n et l’é q u i­ pem ent de la b a n q u e , p o u r r é p o n d r e aux exigences du présen t et d ’u n large avenir.

A insi les m utualistes de la p rem ière heure — v é ritab les p récurseurs soit dans le d o m a in e de l’assurance c o n tre la m a ­ ladie, soit d an s celui, plus éten d u , du progrès social — p e u v e n t de l’a u -d e la contem pler avec u n e lé gitime satisfac­ tion leur œ u v r e d e v e n u e ce q u ’elle est en 1976. Tous ceux qui, au cours de ces cents ans, f u r e n t appelés à c o n d u ire les destinées de la Caisse d ’E p a r g n e on t suivi fid èlem en t la ligne de co n d u ite tracée p a r leurs aînés. R en é S pahr.

Photos O s w a l d R u p p e n .

U n jour, le dieu d u soleil, S ham a sh, in su ffla à H a m m u r a b i , p re m ie r b an q u ie r, l ’idée de c a llig ra p h ie r les c o ta tio n s de la bourse sur u n gros bloc de pierre. Si H a m m u r a b i im posa d u 33 %> d ’intérêts sur les céréales et plus de 20 % sur les p rêts d ’a rgent, cela ne l’em p êch a pas de d o r m ir du som meil du juste. C ’é ta it en l’a n 3400 a v a n t Jésus-C hrist... A u j o u r d ’hui, la m o r a le b a n c a ire se m a in ti e n t au beau fixe. Les in té ­ rêts sont to m bés bien bas, si l’on se souvient des 33 % d ’H a m m u r a b i.

L a Caisse d ’E p a r g n e du V alais reste consciente de ses responsabilités vis-à-vis de ses am is d ’affaires. Elle espère g a rd e r cette a m itié à tr a v e rs les gén ératio n s de son deuxièm e siècle. Elle s u iv ra avec enthousiasm e l ’é v o lu tio n des te chniques bancaires m o d e rn es et elle est bien décidée à m a r c h e r avec le te m p s et m êm e à le p récéd er d an s to u te la mesure où l ’in té rê t de sa clientèle le réclame.

C e p e n d a n t, elle se g a r d e r a de to m b e r d an s le tr a v e rs et le piè ge d ’un e puissance m o n o lith iq u e . Elle ti e n d r a p lu t ô t à p r o u v e r que sous les a p p a re n c e s d ’une in s titu ­ tio n b a n c a ire des plus m odernes, b a t t r a to u jo u rs u n cœ ur. Ses b a tte m e n ts ? C e sont les secrets de la b a n q u e !

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M IC H EL A M A C H E R

le boulanger

aux cent soixante pains

Texte Gilberte Favre , . 1 1 . 1 ,

Photos Daniel Favre e t 3 U X m i l l e I Q ê e S

N é à C hippis il y a trente ans d ’un père boulanger qui était lui-même fils de boulanger, Jean-M ichel A m a - cher est le boulanger le plus célèbre de Suisse sinon du monde.

P arce q u ’à l’ère de l ’in d u striali­ sation effrénée, son pain, Je a n - Michel A m ach er le cuit encore au four à bois. C ertains de ses confrè ­ res l’ont tra ité d ’utopiste. Ce Valai- san n ’a jamais caché son obstination et son b u t : redonner aux gens le goût du pain, leur o f f r ir le plaisir d ’en m a n g er différentes variétés se­ lon les recettes d ’autrefois — depuis 2800 a v a n t J.-C . jusqu’à l’an 2000.

C o m m e n t le p e tit garçon de C h ip ­ pis est-il devenu le b oula nge r à qui, de France, de Suède, du J a p o n et d ’A m érique (mais jamais du V a ­ lais !) on c om m ande du p ain ?

Son apprentissage, Michel A m a - cher l ’a accompli entre Genève et Zurich. Puis, soucieux de se perfec­ tionner, d ’a p p re n d re de nouvelles recettes et aussi de déc o u v rir le vaste m onde, il effectue des stages à L o n ­ dres, Marseille, M unich, M ilan, Vienne, Zagreb, Istam boul et Bey­ routh. De ses pérégrinations, Michel A m a cher ram ènera plus d ’un secret de pain.

L o rsq u ’il débarque au pays, il s’installe, il y a dix ans de cela, dans une petite boulangerie de la rue du M o lard , à Genève, où il res­ tera jusqu’à l ’été 1975. Le T o u t- G enève cosmopolite se rue dans l ’échoppe d ’A m acher. S’y côtoient pas moins de cent soixante sortes de pains : des pains Israélites (le V a- laisan a v a it commencé p a r ce genre de pains), russes, grecs (et crétois), anglais, américains (du N o r d et du Sud), turcs, chiliens, égyptiens, liba­ nais, valdotains, suédois, valaisans (de Saint-Luc mais aussi de Vissoie, A yer, C h a n d o lin et d ’ailleurs). Ce n ’est pas tout. U ne quinzaine de pains de régime, des pains au y o ­ gourt, a ux azymes, au p a v o t, aux céréales. Des pains qui sont souvent des œ uvres d ’art, ainsi ces pains grecs antiques qui suscitèrent l’inté­ rêt passionné des hellénistes.

Michel A m ach er est po p u la ire à tel p o in t que lorsqu’il d u t q uitter le M o lard , plus de cinq mille person­ nes signèrent une p é tition d e m a n ­ d a n t le m aintien de la boulangerie dans le quartier. Mais d e v a n t les im pératifs du m o n d e des affaires (la boulangerie allait être remplacée p a r une boutique de mode), rien n ’y fit. Si ! A près quelques mois d

’éclip-T r o i s r é a l i s a t i o n s a r t i s t i q u e s d e M i c h e l A m a c h e r e t , à d r o i t e , l e p l u s g r a n d p a i n d u m o n d e , c o n f e c t i o n n é à l ’o c c a s i o n d e l a r é é l e c t i o n d u p r é s i d e n t N i x o n

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se, Michel A m a c h e r re tro u v a un « nou v eau vieux fo u r » à la Servette et r o u v rit une boulangerie sous une arcade du G rand-P assage, à la rue N eu v e. A u jo u r d ’hui, on s’y presse p o u r acheter un p ain cuit au four à bois, p o u r boire un café accom pagné d ’un croissant frais ou d ’une miche de pain.

Mais la boulangerie de Michel A m a c h e r est aussi un musée ; cer­ tains pains sont de véritables pièces rares q u ’on hésite à entam er. C ’est aussi un musée ethnologique, un to u r du m onde sous form e de pains et de p arfu m s q u ’on cro y a it évaporés de­ puis longtemps.

Michel A m ach er a confectionné le plus g ra n d p ain du m o n d e — lors de la réélection de N ix o n — mais aussi la plus grande tourte, la plus gran d e tresse et la plus grande ta rte (230 kilos, trente sortes de fruits) du monde. S a lv a d o r D ali lui-même a v a it com m andé un p ain spécial à Michel A m acher, lequel ne d u t pas être banal... N o t r e boulanger ne se contente pas d ’être un artisan et un artiste. Il est à la recherche de la recette idéale d ’un « p a in de santé » qui p e rm e ttra it de lu tte r contre cer­ taines maladies et collabore, dans cet objectif, avec des médecins.

S’il est connu dans la p lu p a r t des pays du m onde, M ichel A m ach er est curieusement m éconnu en Valais. P ersonne ne lui a jamais com m andé un seul pain... mais p e u t-être cela v ie n d ra -t-il un jo u r ! E n a tte n d a n t, ce sont les étrangers et les Genevois qui, entre un p ain grec et un p ain suédois, g o ûtent a ux délices du pain de Vissoie...

T o u t en é ta n t le seul boulanger à bo rd d e v a n t « Lucifer », Michel A m a ch er p a rv ie n t à réaliser trois fournées quotidiennes. Les pains de Michel A m acher, « l’utopiste », « le fou », « le contes­ ta ta ire » o n t v ra im e n t le goût du pain. D e ce pain q u ’on c royait condam né à d isp a ra ître avec l’avènem ent des pains industriels.

N o u s en avons goûté. Michel A m a ch e r a réussi à tenir sa gageure. A red o n n er le goût du (bon) pain à ceux qui l’avaien t perdu. J ’en suis.

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Le tapiou

précurseur du rouleau

à pâte

Texte et photos Ch. Arbellay

V u s d e d e s s u s , l e s t a p i o u s e t l e u r s m a r q u e s f a m i ­ l i a l e s i n c i s é e s d a n s l e b o i s ; e n h a u t , d i v e r s e s f o r m e s d e t a p i o u s ; c i - c o n t r e , l e t r i d e s p a i n s s o r t a n t d u f o u r b a n a l d e G r i m e n t z

A u j o u r d ’h u i e n c o re , le ta p i o u est u tilisé d a n s le val d ’A n n iv ie r s et n o t a m m e n t à C h a n d o l i n . C ’est u n p a v é de bois r o n d o u o c t o g o n a l s u r m o n t é d ’u n m a n c h e au s o m m e t d u q u e l u n e m a r q u e de fam ille est g ravée. S on u tili s a t io n est f o r t simple. Si le ro u l e a u à p â t e sert à é t e n d r e la p â t e m o lle, le t a p i o u a u n rô le b e a u c o u p plus sim ple. Il est utilisé p o u r d o n n e r le u r f o r m e d o d u e a u x m ich es de p a i n de seigle p a r p e tite s tapes successives. Le ta p io u , t r a d u i t en fran çais p a r « ta p e à p a i n », a é g a le m e n t u n d e u x iè m e rôle. L o r s q u e la p â t e est p r ê t e à ê tr e i n t r o d u i t e d an s le f o u r , le b o u la n g e r lui d o n n e u n d e r n i e r c o u p d u rev ers d u m a n c h e , i m p r i m a n t la m a r q u e de fam ille. A insi « vaccinés », to u s les p ain s p o u r r o n t ê t r e c u its ensem ble et r e c o n n u s à le u r so r tie d u fo u r .

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,

-DNS

l/M A IS IX N S

L e t t r e à m o n am i F a b i e n , Va lai san é m ig r é

M o n cher,

Q u e tu saches d ’a b o r d q u ’il y a quelques jours on élisait miss Suisse à Sion. Le g r a n d jo u r n a l de ce c a n to n , qui dans une a u t r e p ag e p u b li a it un artic le de son p rê c h e u r du d im a n c h e sur le serpent, « cet a n im a l roué qui d o n n e au f r u it d é fe n d u les plus belles couleurs », nous a donné, en couleurs aussi, la p h o t o g r a p h i e de cinq c a n d id a te s à ce titr e envié.

E h bien, tiens-toi bien, le t o u r de hanches é ta it si p ercep tib le que je p o u r ­ rais t ’en d o n n e r les mesures. C ’est dire que les m in ire v ê te m e n ts exhibés n ’a v a i e n t rien à v o ir avec ceux que l ’on f a it défiler lors de la g r a n d e fête fo lk lo r iq u e des costumes valaisans.

A u tr e te mps, au tre s modes. Le V alais change... de visage, c ’est le moins q u ’on puisse d ire ! A telle enseigne q u ’o n a b eau co u p p a r l é m a q u e r e a u x ces d erniers te m ps : ceux des cimes blanches et ceux de la littératu re... hie r ceux qui v o n t sévir à G enève, à l ’a b ri des regards.

Passons et reten o n s que le m o t désigne aussi un poisson fusiform e à la ch air n o u rr iss a n te ou une sorte de groseille m û riss an t su r un buisson épineux. A in si je passerai à côté de la p la in te pénale.

P o u r m a p a r t , je tr o u v e que le V alais n ’est pas si d é g ra d é ni si p ro s titu é q u ’on v eu t bie n le dire et j ’in v ite qui le v e u t bien à p a r c o u r i r des k ilom ètres de forêts, d ’alpages et de p ierriers sans y d é c o u v ri r l’e m p re in te de l ’h om m e : t o u t au plus le passage du chasseur qui a tu é p a r nécessité « v ita le », com m e le d isait u n récent r a p p o r t !

A u t r e aspect du visage va la isa n : on se p ro p o s e « de s u p p r im e r l’in t e rd i c ­ tion » d ’o u v r i r les cafés et les re s ta u ra n t s p e n d a n t la grand-messe.

P o u r q u o i ? E h bien p a rc e q u ’il n ’y a plus que des messes « t o u t c o u rt », privées de le ur g r a n d e u r d ’a n t a n , et q u ’on ne sav ait plus la quelle p re n d r e en co n sid é ra tio n p o u r a p p l iq u e r l ’ukase in t r o d u i t d an s n o tr e lé gislation il y a juste so ix an te ans. A Ecône, on v a s’en é m ouvoir.

A in si les V alaisans p o u r r o n t e n t r e r d an s les cafés « p a r - d e v a n t » d u r a n t les heures ju s q u ’ici prohibées. E t nos visiteurs sa u r o n t q u ’il y a possibilité de se désaltérer en V alais le d im a n c h e m a tin sans d e v o ir consulter l’h o ra i re des offices et sans tr ic h e r avec les gendarm es.

M ais c’est u n peu de n o tr e im age de m a rq u e qui s’en va, car nos C o n f é ­ dérés a i m a ie n t ces petits côtés de nos m œ urs, mêm e s’ils d o n n a i e n t lieu à pla isanterie.

Plus que cela, p o u r toi qui es touriste, ces mêmes cafés p o u r r o n t rester o u v e rts à to n in t e n ti o n ju s q u ’à d eu x heures du m a tin , p e n d a n t que nous irons nous coucher. P a r c e que les touristes, tu c o m prends, ils v ie n n e n t chez nous p o u r se reposer !

P a r contre, ce qui v a reste r en pla ce, c’est la clause d ite du besoin. P a r cette fo rm u le a b straite, il f a u t e n t e n d re que p o u r o u v r i r u n d éb it de boisson, il est nécessaire de p r o u v e r que le p eu p le a soif et q u ’il ne tr o u v e pas assez de cafés p o u r se désaltérer.

D a n s m a ville, il y en a s o ix a n te - h u it ! Il semble que nous sommes déjà comblés, ceci d ’a u t a n t plus q u ’ils o n t cessé d ’être « les salons du p a u v r e » et que les gens restent de plus en plus dan s les leurs.

Il y a m êm e u n d a n c in g créé p o u r, com m e d it la loi, « égayer le séjour de nos hôtes », mais fr é q u e n té en réalité presque exclusivem ent p a r nos jeunes, h e u re u x d ’a v o i r accès à des lieux que leurs pères fr é q u e n ta i e n t a u tre fo is en solo, q u a n d ils alla ie n t à G e n è v e !

Ceci p o u r te dire que l’hypocrisie qui, faisait aussi un peu p a r t ie de n o tr e p r o t o ty p e , d is p a r a î t à son t o u r p o u r faire place à ce que d ’aucuns a p p e lle n t la fr anchise et d ’autres le péché.

M ais je risque de r e v e n ir à l’histo ire du serpent ! A lors a rr ê to n s ! Bien à toi ! I il ni IV V VI VII Vili IX X

I. C h e f-lie u en Valais. II. C a ïn le fit à

A bel. - Sion en a plus de 20 000. - R e n ­ versé, les H é b r e u x en fire nt un veau. III. D a n s la force de l ’âge. - Form e d ’avoir. IV. Saint Maurice en c o m m a n d a it une. - Soustraite. V. D é b u t d ’Israël. - Ch ar m an te v ille alsacienne. VI. C h ev illes de métal. V II. Il se para des plumes du paon. - Localité o u tr e -N u f e n e n . V I II. C elui de France était dit très chrétien. - Au cun Va laisan , sans doute, ne porte le nom de ce saint. - Pré fixe. I X . S y m b o le chimique. - G org e va udoise ou p on t valaisan. - C e que les dames cherchent à cacher. X . Sur So- leure.

1. Mar qua un tour nant dans l ’histoire. 2. Succéda à Charles le Gros sur le trône de France. - Il fait so uffler les vents. 3. M anifestai de la mauvais e humeur. 4. E n viron 576 mètres. - N o t e . - Pro nom . 5. Laveurs, ils m ange nt leurs aliments trem ­ pés. - O n le trou ve dans le B o is -N o ir . 6. A l ’église so u ven t ; en politique, parfois. - Se fait au vin, au lait. 7. Arrivés. - Moitié de m ouche - C e q u ’a fa it la poule de Loèche. 8. Sur une voitur e v e n a n t d ’A uster litz. - Q u a n d on est indigné. - C o m m e un ver. 9. Inhumain gage humain. - S y m b o le c h im i­ que. 10. U n des beaux vi llages de Conches. - O n peut avoir celle des mots croisés. 11. A v a n t le Gornergrat. E ugèn e Gex. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

_ OIDI

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EE?I E5EE

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Siene and the Noble Country

T h e t o w n o f S ie r r e is c u r i o u s l y b u i l t o n t h e site o f a p r e ­ h i s t o r i c c a t a s t r o p h y , w h e n t h o u s a n d s o f t o n s o f e a r t h a n d r o c k s l i d d o w n i n t o th e R h o n e V a l l e y f r o m t h e m o u n t a i n s to f o r m s e v e r a l h i l l o c k s d a m m i n g u p t h e R h o n e R i v e r f o r a tim e . A p a r t f r o m th is g e o lo g ic a l c u r i o s i t y , th e t o w n lies in th e h o t t e s t a n d d r i e s t r e g io n o f t h e V a la is . T h e y e a r l y a v e r a g e o f 2 5 c e n t i m e t e r s o f r a in f a l l a re f a r f r o m t h e 114 o f Z u r i c h a n d 1 3 7 o f S t. G a ll. T h e f l a g o f S ie r r e s h o w s a g o l d e n s u n o n gules. W h e r e th e l a n d is n o t a r t i f i c i a l l y i r r i g a t e d , t h e o c h r e c o l o u r e d , r o c k - s t r e w n e a r t h is as b a r r e n as t h a t o f M e d i t e r r a n e a n regions. M a n s e t t l e d t h e r e in t h e B r o n z e A g e w h i c h w a s f o l l o w e d b y t h a t o f t h e C e l t s o f t h e T e n e c i v i l i z a t i o n , u n t i l th e R o m a n s c o n q u e r e d t h e V a la is . A l t h o u g h R o m a n i n s c r i p t i o n s h a v e b e e n f o u n d , n o n e o f t h e i r « v il l a e » h a s y e t b e e n d i s c o v e r e d . A l l th e s e p e o p le s p r o b a b l y l i v e d o n t h e h i l l o c k s o u t o f reach o f th e r i v e r w h i c h c h a n g e d its co u rse o f t e n . I n 5 1 5 , t h e B u r ­ g u n d y k i n g S i g i s m u n d g a v e th is l a n d a n d a ll its i n h a b i t a n t s to t h e A b b e y o f S a i n t - M a u r i c e a n d it l a t e r p a s s e d i n t o th e p o ss e s sio n o f t h e P r i n c e - B is h o p s . I n t h e c o u rse o f c e n tu r ie s , t h e v a r i o u s s e t t l e m e n t s , castles a n d f o r t i f i e d t o w e r s b u i l t o n t h e h i l l o c k s w e r e d e s t r o y e d e it h e r b y f i r e o r d u r i n g th e m a n y f e u d a l w a r s b e t w e e n t h e b i s h o p s a n d t h e p e o p l e o f th e U p p e r V a la is , or b e t w e e n t h e m a n d d u k e s o f S a v o y . O n l y t h e c e n t u r i e s - o l d C o n v e n t o f G é r o n d e s till e x is ts o n t o p o f th e h i ll o f t h e s a m e n a m e , a n d S a i n t M a r t i n ' s C h u r c h o f G é r o n d e w i t h its 1 5 t h c e n t u r y g o t h i c stalls b e c a m e th e re lig io u s c e n tr e o f t h e re g io n . B e t w e e n th e h ills o f G e r o n d e a n d P l a n z e t t e is a b e a u t i f u l l a k e w i t h c le a r b l u e w a t e r w h i c h is n o w th e n a t u r a l s w i m ­ m i n g p o o l o f S ierre. S o u t h o f th es e hills, n e a r th e n o w d a m m e d r i v e r , lies t h e i n d u s t r i a l c e n t r e o f C h i p p i s w h e r e a l u m i n i u m is e x t r a c t e d f r o m b a u x i t e a n d t h e l i g h t m e t a l is m a n u f a c t u r e d . C h i p p i s also p r o d u c e s f e r t i l i z e r s , e x p l o s i v e s a n d colo u r s. T h e t o w n o f S ier r e , to t h e n o r t h o f t h e h i ll o c k s , h a s f e w a n c i e n t m o n u m e n t s , f o r i t w a s a l m o s t e n t i r e l y d e s t r o y e d b y f ir e . H o w e v e r , t h e 1 5 t h c e n t u r y f o r t i f i e d castle o f t h e V i d o m - nesa d m i n i s t r a t o r s o f t h e P r i n c e - B is h o p ss till s t a n d s n e a r t h e 1 6 t h c e n t u r y p a r i s h c h u r c h o f S a i n t C a t h e r i n e w h i c h s u p p l a n t e d S a i n t M a r t i n ’s o f G é r o n d e . N e a r b y also s t a n d s t h e C h a t e a u d e la C o u r b u i l t in 1 6 5 8 b y J e a n - F r a n ç o i s de C o u r t e n , t r a n s f o r m e d in 1885 to b e c o m e th e H o t e l B e l l e v u e a n d n o w t h e T o w n H a l l o f S ierre. T h e w h o l e r e g io n is c a ll e d th e N o b l e C o u n t r y b e ca u s e t h e b is h o p s , as w e l l as t h e i r a d m i n i s t r a t o r s w h o l a te r b e c a m e i n d e p e n d e n t n o b l e m e n , b u i l t m a n s io n s , f o r t i f i e d t o w e r s or castle s a ll o v e r t h e n o r t h e r n m o u n t a i n s lo p e s d e s c e n d i n g in tie rs to t h e v a l l e y . A r o a d s t a r t i n g o p p o s i t e t h e T o w n H a l l c li m b s t h r o u g h v i n e y a r d s to t h e m a n o r o f V i l l a , n o w a m u s e u m w h e r e th e V a la i s w i n e s c a n be t a s t e d . F a r t h e r a l o n g th e r o a d , o n e re a c h e s M u r a z , a h a m l e t o f t w o r o w s o f o l d h o u s e s w h o s e s m a l l w h i t e c h u r c h o v e r l o o k s t h e v i n e y a r d s c a s c a d in g to S ier re . T o g e t h e r w i t h V e y r a s , th es e h a m l e t s a re n o w a p a r t o f S ie r r e w h i c h e x p a n d s in t h a t d i r e c t i o n . N e a r V e y r a s , th e r o a d j o in s th e o l d r o a d l e a d i n g in m a n y c u r v e s t o M o n t a n a - V e r m a l a a n d C r a n s . T h e f a r t h e r o n e c li m b s , t h e m o r e b e a u ­ t i f u l is t h e v i e w o f th e A l p s in th e s o u t h , as w e l l as th e v a r i e t y o f la n d s c a p e s in t h e l o w e r reg io n s o f t h e N o b l e C o u n t r y . A l o n g t h e w a y is th e t o w e r o f M u z o t , t h e o n l y r e m a i n d e r o f a v il l a g e w h i c h f o r m e r l y b e lo n g e d to t h e b is h o p . I n 1 9 2 1 , W e r n e r R e i n h a r t , th e b e n e f a c t o r o f R a i n e r - M a r i a R i l k e b o u g h t t h is t o w e r so t h a t t h e p o e t w h o y e a r n e d f o r a p r i m i t i v e p l a c e c o u l d w o r k t h e r e to f i n i s h his « E lé g ies », th e « S o n n e t s à O r p h é e », as w e l l as t h e p o e m s « L e s V e r g e r s » a n d t h e « Q u a t r a i n s v a la i s a n s ». I n th e s e p o e m s R i l k e d e s c r i­ bes t h e p a t h s w h i c h l e a d n o w h e r e , t h e p o p l a r tre es, t h e s m a ll c a sc a d e a n d t h e v i n e y a r d s . H e a lso c u l t i v a t e d i n his g a r d e n th e f a m o u s roses w h i c h , s i x y e a r s la te r , w e r e p l a n t e d o n his g r a v e a t t h e c h u r c h o f R a r o g n e . T h e t o w e r is n o w a R i l k e m u s e u m , v i s i t e d e a c h y e a r b y a d m i r e r s o f th e p o e t f r o m all E u r o p e . S o m e d i s t a n c e f r o m t h e r e s t a n d s A n c h e t t e s ’s m e d i e v a l castle , its c h a p e l a n d c o m m o n s . T h i s f e u d a l r e s id e n c e o f th e f a m i l y d e P l a t t é a w a s t r a n s f o r m e d i n t h e 1 7 t h c e n t u r y b y th e h eir s o f th e P la t è a , t h e f a m i l y d e P r e u x w h o h a v e l i v e d th er e d u r i n g n e a r l y f o u r c en tu r ie s . H a l f a k i l o m e t r e f r o m A n - c h e tte s , a m u l e t r a i l b r a n c h e s o f f t h e r o a d i n a b e n d a n d le a d s to V e n t h o n e . O n e f i r s t d i s c o v e r s th e m e d i e v a l v il l a g e b e l o w t h e p a t h . I t s 1 5 t h a n d 1 6 t h c e n t u r y h o u s e s a re r a t h e r n e g l e c t e d a n d d e s e r v e to be re s to r e d . O n a r o c k o u t s i d e th e v il l a g e s t a n d s t h e f o r t i f i e d 1 5 t h c e n t u r y t o w e r o f V e n t h ô n e , b u i l t o f r o u g h - h e w n s t o n e in t h e r o m a n e s q u e s ty le . I t is n o w th e C o m m u n i t y H o u s e . T h e f o r m e r c h a p e l o f t h is r e s id e n ce o f a n e x t i n c t f a m i l y w a s e n l a r g e d b e t w e e n 1 6 6 2 a n d 1 6 6 7 to b e c o m e a c h u r c h o f g o t h ic s t y l e , b u t its s c u l p t u r e d f u r n i t u r e is b a r o q u e . F r o m h e r e o n e o v e r l o o k s a s p l e n d i d la n d s c a p e o f t h e U p p e r V a la i s a n d th e P h y n w a l dp i n e f o r e s tin t h e R h o n e V a l l e y b e l o w . A t t h e h e ig h t o f V e n t h ô n e , th e v i n e y a r d s g i v e w a y t o m e a d o w s a n d f r u i t trees e x i s t i n g o n l y be ca u s e m a n h a s b u i l t g u r g l i n g b r o o k s f o r t h e i r irr ig a tio n . I n a f e w m o r e t u r n s , th e r o a d reac hes t h e b e a u t i f u l s h e l f on w h i c h s p r a w l th e s p o r ts r e so r ts M o n t a n a - V e r m a l a a n d C r a n s , s u r r o u n d e d b y fo r e s ts . I n th e p a s t t w e n t y - f i v e y ea r s , t h e V a la i s a n s h a v e b u i l t t h e r e a « c i t y in th e m o u n t a i n s » w i t h l u x u r y h o t e l s a n d h i g h rise a p a r t m e n t s . T h e site is i d e a l f o r y e a r - r o u n d s p o r ts . C a b l e l i f t s a n d s k i t o w s c a r r y s k ie r s to t h e l o n g p is tes o n t h e s lo p e s a n d s k i f a n s c a n p r a c ­ tic e t h e i r f a v o r i t e s p o r t o n th e P la i n e M o r t e a b o v e V e r m a l a e v e n i n s u m m e r . I n C r a n s , o n e f i n d s a v a s t g o l f course, ice r i n k s , t e n n i s c o u r t s a n d , s o m e d i s t a n c e b e l o w , t h e l o v e l y l a k e M o u b r a f o r s w i m m i n g . W h i l e p e d e s tr ia n s r e t u r n t o S ie r r e w i t h t h e l i t t l e c o g - w h e e l t r a i n o f M o n t a n a , m o t o r i s t s h a v e a c h o ic e o f th r e e itin e ra rie s. T h e n e w h i g h w a y d e s c e n d s i n w i d e c u r v e s f r o m C r a n s p a s t t h e v i l l a g e o f o l d M o n t a n a a n d C h e r m i g n o n , t w o b e a u t i f u l l y s i t u a t e d v il l a g e s w h i c h h a v e also b e e n m o d e r n i z e d i n re c e n t y e a r s , a n d j o in s th e S i m p l o n h i g h w a y j u s t e o u t s i d e Sierre. A s e c o n d , e v e n m o r e sc e n ic r o a d , le a d s f r o m C r a n s to L e n s a n d in t i g h t h a i r p i n c u r v e s to G r a n g e s in th e R h o n e V a l l e y . B y t h e w a y , M o n t a n a , C r a n s a n d L e n s a ll h a v e v e r y m o d e r n s q u a t c h u r c h e s o f c o n c r e t e w h e r e th e l i g h t f a ll s f r o m a n o p e n i n g in th e r o o f o n t o t h e h i g h a lta r . A t L e n s a t h i r d r o a d b r a n c h e s o f f in t h e d i r e c t i o n o f I c o g n e w h e r e it passes o v e r a b r i d g e h i g h a b o v e th e d e e p g o r g e o f t h e L i e n n e a n d f r o m t h e r e m e a n d e r s t h r o u g h t h e h a m l e t s o f th e d i s t r i c t o f A y a n t o n a n a l m o s t f l a t l e d g e t o re a c h e v e n t u a l l y S i o n , th e V a la i s c a p ita l. T h e N o b l e C o u n t r y is m o s t b e a u t i f u l i n M a y a n d J u n e , w h e n f l o w e r s s p r i n k l e th e n e w gras s a n d th e f r u i t trees are b l o o m i n g , w h i l e s n o w s till c o v e r s t h e m o u n t a i n to p s , or a g a i n in O c t o b e r w h e n t h e f ie l d s a re a g o l d e n b r o w n a n d t h e l e a v e s o f trees a n d v i n e s t u r n f l a m i n g red, p u r p l e , y e l l o w a n d ta n .

(25)

MONTANA

pays de montagne

Fête m agique ?... Je u de nébuleuse ?... Quelles sont ces lumières, entre ciel et terre, qui perc en t la n u it ? Rien d ’au tre q u ’une cité du m onde, « un œil qui tr a it la m o n tag n e », dira it N orge, poète belge. Le m o n d e et sa suite, avenues, magasins, hôtels, bars, dancings. L ’aube dévoilera cette masse de béton pro lifère et prolifique, adoucie p a r endroits de contre-plaqué. Les pionniers de la station, ceux qui m o n tè re n t du village de M o n ta n a , la pioche sur l’épaule, p o u r creuser les fo n d a tio n s de la prem ière pension de famille, n ’av a ie n t sans do u te pas p ré v u pareille m u ltip licatio n des « cellules ». E t l’auraient-ils pressentie, ne seraient sans doute pas retournés sur leurs pas. Forêts d ’épicéas, mayens avec leurs chalets calcinés de soleil ; de loin, ils dev aie n t faire penser aux ailes d ’une coccinelle verte.

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C ’était au déb u t du siècle, les Rey, les R e­ vaz, les D e p r a z : « N ’y a pas à dire, fa u t tirer p a r ti de ce coin. » ... « Vous en avez déjà vu beaucoup de ces m ontagnes qui s’a r ­ rê te n t à m i-chem in de leur pente, p o u r faire une terrasse pareille ? » ... « Le soleil, de son lever à son coucher, ça non plus on ne l ’a pas p a rto u t. » ... « E t cet air qui sent la résine ? pas meilleur rem ède p o u r les p o u ­ mons. » ... Leurs filles et leurs fils s’en sou­ v iennent ; j ’en connais qui s’a rr a c h e n t les cheveux à chaque m u tila tio n de forêt ou de p âturage. « O n ne revient pas en arrière », d it l’O g re qui fait bouillir les petits poucets dans son c haudron, sur un feu de pièces d ’or. E t pou rq u o i ne re v ie n d ra it-o n pas en arrière, si ce recul n ’est q u ’une ap p a ren ce et s’il va, au contraire, de l ’a v a n t ? « T a n t le c h a u d ro n en rede m a nde q u ’à la fin il éclate. » ...

Modestes, p eu t-être même c harm a nts, ces premiers hôtels-pensions. Je ne puis cepen­ d a n t les im aginer a u tre m e n t que brisant une ha rm o n ie fo ndam entale. Six à sept chambres, pas plus, leur fenêtre, suspendue au soleil. Q uoi de plus n aturel, puisqu’il fa it chaque jour sa p r o m en ad e d ’un bo u t à l’a u tre du p lateau. Bientôt l ’é tonnante poussée des s an a to ria — que l ’époque sui­

v a n te tr a n sfo rm e ra en hôtels — puis le rendez-vous des célébrités.

Mais nous n ’en sommes pas là, C athe rine M ansfield ne se doute pas q u ’elle sera la prem ière (à ce m o m en t-là encore peu con­ nue). Elle vien t ici chercher le repos, mais l’ennui s’a b a t sur elle. Celle qui sait si bien décrire une théière, cette intimiste est une e rra n te qui se cherche. Elle descendait à la Pension Rey, a u jo u r d ’hui dépendance de l ’H ô te l H e lv etia. D a n s sa cham bre rien n ’a bougé, sauf « l ’eau c o u r a n te » ; le lit regarde toujours du côté du v a l d ’H érens. Il y a quelques années, un soir de Sylvestre, c’était bien dans cette cham bre (les mânes de C a th erin e nous p a r d o n n e n t !) nous avons tellement ri, m a sœ u r et moi ! N o u s avions décidé de nous déguiser p o u r d iv e rtir les pensionnaires de l’hôtel. N o s p ré p a ra tifs fu re n t si drôles ! à tel p o in t q u ’au m om ent où reten tit la cloche du souper, d ’un com ­ m u n accord, nous avons arrac h é no tre dé­ guisement. N os rires av aien t été du c h am ­ pagne, il ne restait que des flacons vides. Laissons les souvenirs, c’est le m a tin, p r i n ­ temps ou été, la station s’anime d ’une acti­ vité de fourm i. P o in t de place p o u r les cigales, elles ne le d e m a n d e n t pas : un tronc moussu de mousserons, la pierre

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sau-vage couronnée de coronilles, la liberté. A vez-vous rem arq u é ? elles d eviennent de plus en plus rares. Les insecticides, sans doute. P o u r t a n t les fourm is semblent en p a rf a ite santé, leur m u ltitu d e s’accroît en­ core.

D a n s cet a ffa ire m e n t m atin al, p a rm i le b ruit, un b ru it q u ’on a p e rd u l ’h a bitude d ’entendre, c’est p lu tô t dans la tête q u ’il résonne, il vien t des p ro fo n d e u rs de l ’en­ fance des montagnes, il gronde comme l ’orage... Q u e lq u ’un cherche à se ra ppeler l’o d e u r chaude du p a in dans le p e tit jour.

E t to u t à coup, p a r des portes que l ’on n ’a pas v u s’o u v rir, car elle ne p e u t être

tombée du ciel, une foule serrée enserre les étangs, ces « gouilles » où jadis v enaient boire de petites vaches brunes aussi agiles que les chèvres, et par-dessus cette foule, le temps à m oteur, le temps hélicoptère, avion, mirage, le temps qui tom be dans l’eau, d u ­ quel il ne reste rien. Bénis soient les lieux arides, escarpés, tro p p ro fo n d s ou tro p ab ru p ts où le soleil semble en p u n itio n !

M o n tan a... « pays de m o n tag n e » ... je ne sais pas s’il reste des sentiers, les noms, oui : Dué, P la n-M ayens, T zalan , l’E rtentze. Quelle jolie mélodie de patois dans la lumière. Voici p rononc é le m o t m agique : lumière. Elle sera toujours plus h a u te que le plus h a u t m u r de béton.

L ’envie nous p re n d d ’étendre les bras, de nous élancer dans l ’espace comme l’oi­ seau. Le v e n t nous p o rterait. N o u s irions ju sq u ’à la neige de la D e n t - d ’H érens, ou du M ont-B lanc-de-C heilon, p eu t-être plus loin, jusqu’au bo rd du soleil.

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Lu

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