HAL Id: jpa-00206717
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Submitted on 1 Jan 1968
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Propagation d’ondes électromagnétiques de basse fréquence dans un métal compensé : l’étain
J.P. Hulin, G. Weisbuch
To cite this version:
J.P. Hulin, G. Weisbuch. Propagation d’ondes électromagnétiques de basse fréquence dans un métal
compensé : l’étain. Journal de Physique, 1968, 29 (8-9), pp.799-806. �10.1051/jphys:01968002908-
9079900�. �jpa-00206717�
Résumé. 2014 Nous étudions les divers modes
électromagnétiques susceptibles
de se propager à bassetempérature (4,2 °K),
à hautchamp magnétique (de
5 à 55kgauss),
dans des échantillonsmétalliques
monocristallins et purs. Nous vérifionsexpérimentalement
par la méthode del’impédance
de surface l’existence de ces modes dans l’étain.Abstract. 2014 We first
study
the differentelectromagnetic
modes that canpropagate
at lowtemperature (4.2 °K)
andhigh magnetic
fields(5
to 55kgauss),
in puresingle crystals.
Wethen
verify experimentally by
surfaceimpedance
measurements the existence of such modes in tin.La
possibilite
de propager des ondes6lectromagn6- tiques
de bassefrequence
dans un metal a4,2
OK enpresence
d’un fortchamp magnetique
est maintenantbien connue
[1] (1).
Le vecteur d’onde et lapolari-
sation des modes
electromagneticlues dependent
de laforme de la surface de
Fermi,
c’est donc un moyen d’6tude de cette derni6re.La m6thode de
1’impedance
de surface[2]
estparticulièrement
bienadaptee
a 1’6tude de1’etain,
metal
compensé
danslequel
sepropagent
dans laplupart
des orientations duchamp magnetique
desondes de Alfven fortement att6nu6es. La
pr6sente
etude met en evidence la
propagation,
suivant lesorientations de
champ magnetique
parrapport
auxaxes
cristallins,
d’ondes deAlfven,
d’ondes « orbitesouvertes » et d’ondes helicon ainsi que 1’effet tunnel
magnetique
oscillatoire.Calcul des modes propres et de
llimpddance
d6 surface. - La variation de1’impedance
de surfaced’un 6chantillon monocristallin d’etain en fonction du
champ magnetique depend
d’une manierecritique, (1)
Les conditions de cettepropagation
sont lessuivantes :
w we : :
frequence
de l’onde inf6rieure a lafrequence cyclotron,
1 frequence cyclotron sup6rieure
a lafrequence
de collision
(’t’
est letemps
de relaxation desporteurs),
r. X : rayon de l’orbite
cyclotron
inf6rieure a lalongueur
d’onde.Dans notre cas,
w/27?
= 10 kc, r = 10-1° s ; pour unchamp magnétique
de 10kgauss,
ws N 1011 s-1;Y,, C-- 10 tA, ), f-- 100 u.
ainsi que le montrent nos
experiences,
de 1’orientation de cechamp magnetique
parrapport
aux axes cris- tallins. Cecis’explique
de la maniere suivante : suivant l’orientation duchamp magnétique,
la naturedes orbites d6crites par les electrons varie
(nous
distin-guons les orbites « electrons », « trous », « ouvertes
»).
11 s’ensuit différents
comportements
du tenseur de conductivit6 dont ond6duit,
enreportant
ce tenseur dans lesequations
deMaxwell,
différents types depropagation d’onde, correspondant
chacun a uncomportement donne de
l’imp6dance
de surface.TOPOLOGIE DES ORBITES
ELECTRONIQUES
EN PRESENCED’UN CHAMP
MAGNETIQUE
DANS L’ETAIN. - L’6taincristallise dans le
syst6me tetragonal
a faces centr6esavec deux atomes par cellule unite. La maille 616men- taire est un
prisme
droit a base carr6e. Lerapport
ducote a du carr6 a la hauteur c vaut
1,84.
L’étain est
tetravalent,
cequi
donne 2 X 4 = 8 elec-trons par cellule unite. Une zone de Brillouin 6tant
susceptible
de recevoir deuxelectrons,
lerapport
des volumes de la surface de Fermi et de la zone de Bril- louin est de quatre. Ce rapport 6tant un nombreentier,
1’etain est un metal
compensé :
ceci veut dire que les volumes inclus dans les nappes electrons et dans les nappes trous de la surface de Fermi sontegaux.
Unemanifestation
exp6rimentale
de ce fait est que 1’effet Hall est nul a hautchamp magnétique.
La surface deFermi d6termin6e par la construction de Harrison
[3]
est
repr6sent6e
sur lafigure
1.Les nappes ferm6es de la surface de Fermi
(comme
celles situ6es dans les zones 2 et
6)
donnent des orbites fermees dont la nature electron ou trou nechange
pasArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01968002908-9079900
800
FIG. 1. - Zone de Brillouin
et surface de Fermi de 1’6tain
d’apres
Weisz[4].
quelle
que soit l’orientation duchamp magnétique.
(Une
orbite electron est une orbite pourlaquelle
les6tats illtérieurs a l’orbite sont
occupes,
pour une orbitetrou ce sont les 6tats ext6rieurs a l’orbite
qui
sontoccupés.)
Par contre, les nappes ouvertes comme celles des zones 4 et 5(2)
donnent des orbites dont latopo- logie
varie avec l’orientation duchamp magnétique.
Du
point
de vue de la nature desorbites,
ces deuxnappes sont
6quivalentes
a desgrilles parall6les
auplan (001).
Cesgrilles
sont constituees d’un reseau a base carr6e decylindres coupes
par deuxplans paral-
16les au
plan (001).
Pour la zone4,
le cote du carr6est
parall6le
a I’axe 110 et lescylindres
sontpleins,
tandis que pour la zone 5 les
cylindres
sont vides etle cote du carr6 est
perpendiculaire
a 100. Lafigure
2montre que dans le cas de la nappe de la zone
5,
suivantque le
champ B est parall6le
ouplus
ou moinsoblique
(2)
La nappe de la zone 3 n’est pas ouverte en realite ainsi que le montrent lesexperiences
d’effet de Haasvan
Alphen
de Stark[4]
et les theoriesplus
61abor6esde Weisz bas6es sur la m6thode des
pseudopotentiels.
FIG. 2. - Les diff6rents
types
d’orbites suivant l’orien- tation duchamp magnétique
B :- OE orbite electron
pour B oblique
parrapport
a
(001) ;
- OT orbite trou
pour B perpendiculaire
a(001).
Le
changement
de nature de l’orbite donne naissancea une
rupture
de lacompensation :
- 00
(100)
et 00(110)
orbites ouvertes pour Bperpendiculaire
a(100)
ou(110)
existant pour toute inclinaison de B par rapport a(001).
- 00
(nm0)
orbite ouvertepour B perpendiculaire
a
(nm0),
n’existant que pour un faibleangle
entre Bet
(001).
Cetangle
est d’autantplus
faible que crois- sent n et m et atteint une limite de 40° pour n et m infinis(orbites
ouvertesaperiodiques) .
par rapport a
(001),
les orbites se transforment d’or- bites trous en orbites ouvertes ou en orbites electrons.Nous en d6duisons les diff6rentes
regions
d’existence des diverstypes
d’orbites suivant les directions duchamp magnetique ( fig. 3).
METHODE GENERALE DE CALCUL DES MODES PROPRES.
- On 6tudie la
propagation
des ondes6lectromagn6- tiques
dans un milieuquelconque
en r6solvant lesystème
constitue par lesequations
de Maxwell d’unepart :
E :
champ electrique,
H :
champ magnetique,
B : induction
magnétique,
j
: courant de conduction(on neglige
le courant dedeplacement
auxfrequences
inf6rieures a la fr6- quence deplasma),
et de
1’autre,
par lesequations
demilieu :
y
permeabilite magnetique
que nous prenons6gale
a uo
permeabilite
du vide.varie en B-2/3 ou en B-2 suivant les cas, ce
qui justifie
a
posteriori
le fait denégIiger
les effets non locaux dansFIG. 3. -
Stcreogramme
des directions dechamp magn6- tique
pourlesquels
existent differentstypes
d’orbites : Les traitspleins correspondent
aux zones d’orbitesouvertes
p6riodiques
et la zone hachur6e a 1’existence d’orbites ouvertesap6riodiques.
Les
lignes Sn1
etSn2 representent
les zones 6tudi6esau moyen des 6chantillons
Sn1
etSn2.
les domaines de
champ magnetiques
etudies(de
5a 55
kgauss).
Nousemploierons
donc dans la suite des calculspour a
lamagnétoconductivité
locale :Ainsi que nous le verrons
plus loin, a depend
d’unemaniere
critique
de latopologie
des orbites d6crites par leselectrons,
c’est-a-dire de 1’orientation duchamp magnetique
continu par rapport aux axes cristallins.C’est ainsi
qu’apparait
l’influence de la surface de Fermi sur lapropagation.
En
fait,
comme dans toute etude depropagation
(1)
Une lettre grasse surmont6e d’un tilde(a) repre-
sente un tenseur.
Le second membre de
1’equation
s’6crit tressimple-
ment dans le referentiel
oii q
est suivant 1’axe des z :Comme nous ecartons a
priori
la solutiontriviale,
ledeterminant de la matrice :
doit etre
nul,
cequi
nous donne les valeurs de q.En reportant dans le
syst6me
lineaire les valeursde q
ainsi
calcul6es,
nous pourrons determiner l’orientation de E.Le calcul des modes propres est fait selon l’orienta- tion de B aux
paragraphes
suivants. Apartir
de lavaleur ainsi calcul6e
de q1
et q2 les vecteurs d’onde des modes propres, onpeut
determinerl’imp6dance
de surface de Fechantillon.
IMPEDANCE DE SURFACE. - Nous avons mesure
l’imp6dance
d’unbobinage
aspires jointives
enroulesur un 6chantillon
parallélépipédique (voir fig. 4).
1
FIG. 4.
On calcule
1’impedance
dubobinage
en sommant lescontributions de chacune des quatre faces de 1’echan- tillon en contact avec le
bobinage.
Dans le cas outoutes les
longueurs caractéristiques
dubobinage
a,b, c,
sont tres
sup6rieures
auxlongueurs
d’onde et d’att6-nuation,
onpeut
supposer les dimensions de 1’echan- tillon et dubobinage
infinies.Nous sommes ainsi amenes a consid6rer une face
au contact des
spires
comme unplan
de courant de802
densit6 de courant
superficielle 6gale à nl
I(I
courantdans
chaque spire,
nl nombre despires
par unite delongueur), separant
l’air du metal deprofondeur
infinie.Le
champ magnetique
alternatif H = n1 I cree a la surface par lebobinage
rayonne dans le metal suivant les modes solutions desequations
de Maxwell.Le vecteur d’onde est
perpendiculaire
a la surface.Apres projection
duchamp
excite H sur les modes propres :OB
on
obtient,
apartir
de rot E= - aB,
la valeur du atchamp electrique
transverseEt parallele
a la surface :C’est la circulation de E le
long
des fils de la bobinequi
donne la difference depotentiel
aux bornes dubobinage,
doncl’imp6dance
de la bobine.Au
point
ou nous en sommes, nous pouvonsdeja
voir que
I’amplitude de E,
donc del’imp6dance,
estindependante
du fait que l’onde se propage avec ousans
attenuation ;
elle nedepend
que deI’amplitude
du vecteur d’onde. C’est ce fait tres
important qui
permet
1’6tude des m6tauxcompens6s
que l’onpensait
inabordable par des m6thodes de
propagation
d’ondesbasse
frequence,
car on nepeut
y pronager le mode helicon.Calcul des modes propres et de
llimpddance
de surface suivant les orientations duchamp magnetique
par
rapport
aux axes cristallins(voir fig. 5).
-DIRECTION DE NON-COMPENSATION SANS ORBITES OU- VERTES. - En 1’absence d’orbites ouvertes, si la direc-
FIG. 5. - Les référentiels :
xOy
est une face de 1’echan- tillon, la direction du courant I estparaH6le
a y, lechamp magnétique
de l’ondeparall6le
A x et levecteur d’onde
perpendiculaire
axOy.
Lechamp magnétique
constant tourne autour de Ox.Les 6ventuelles directions d’orbites ouvertes sont situees dans le
plan xOy
ouOy’
estperpendiculaire
a Ox et a OB. Or et Or, sont
perpendiculaires.
tion du
champ magnetique
est une direction de non-,
compensation (en
faitl’angle
entre B et 001 doit etrepetit),
le tenseur demagnétoconductivité
a la formesuivante
(dans
lerepère
ou B est suivant 1’axe desz) :
Nous nous sommes limites aux termes d’ordre 0 et
du
premier
ordre en((i)c"t’)-l.
ao est la conductivite scalaire en I’absence dechamp magnétique,
N ladifference entre le nombre d’orbites electrons et le nombre d’orbites trous. Le nombre d’orbites d’un
type
est le volume
compris
a l’int6rieur des orbites de cetype (3).
On en
d6duit,
apartir
de la m6thodeexpos6e
auparagraphe precedent,
que les modes propres sontpolarises
circulairement(en
cequi
concerne lechamp magnetique
et lechamp electrique transverse).
Lesvecteurs d’onde q+ et q- sont :
Ce sont les deux modes helicons dont l’un se propage
sans attenuation dans la limite des (i)e’T infinis et dont 1’autre est evanescent. 11 leur
correspond
uneimp6-
dance de surface :
DIRECTIONS DE COMPENSATIONS EN L’ABSENCE D’OR-
BITES OUVERTES. - Dans les m6taux
compensés,
leterme de Hall est nul et on est amene a faire intervenir les termes du deuxieme ordre en
(wc",r)-2.
On obtientalors :
Les modes propres sont alors les modes de Alfven
poIarisés lineairement,
l’unrapide
dont lechamp éIectrique
E estperpendiculaire
a q etB,
et 1’autrelent,
dont E est dans leplan (q, B) :
(3)
Les calculs apartir
del’equation
de Boltzmann fontapparaitre
l’existence de termes axx et Qn,. Mais,, ainsi que le montrent les résultatscomplets
dans chacun des casparticuliers
que nousenvisageons
ici, ces termesn’interviennent
qu’en
modifiantquantitativement
cer-tains résultats. Dans la mesure ou nous
n’exploitons
pas
num6riquement
nos mesures sur1’amplitudes
del’imp6dance,
nous pouvons nous contenter d’une theorie ou (Jxe et ayx sontnégligés.
Ak,,
est l’accroissement de moment cristallin au coursde la
p6riode
de l’orbite ouverte, m est la massecyclotron correspondant
a cettep6riode.
oc, la « pro-portion »
d’orbites ouvertes, est definie par1’6quation
ci-dessus. Dans
1’etain,
(xpeut
etre de l’ordre de 10%.
DIRECTIONS NON COMPENSEES. - Dans ce cas, la
magnétoconductivité
s’ecrit :L’autre mode a pour
composantes :
dans le référentieI
(x, B, y’), Oy’
6tantperpendiculaire
a Ox et a OB. C’est-a-dire
qu’il
estparall6le
a ladirection d’orbite ouverte dans
1’espace
reel en propa-gation longitudinale
parrapport
auchamp magn6- tique.
NousI’appelons
modeparall6le :
son vecteurTABLEAU I
(*) Les expressions donnees du vecteur d’onde et de la profondeur de peau ne sont pas valables pour un etain dt rapport
de résistivit¿ 30 000, nous sommes en fait dans la region d’effet de peau anormal. qo et 80 n’ont valeur que de comparaison pour la propagation
avec champ magnetique.
804
d’onde est
indépendant
duchamp magnétique (dans
lalimite des
grands
occo,,r bienentendu).
Comme le
rapport
des deux vecteurs d’ondes est :l’imp6dance
desurface, proportionnelle
a l’inverse’
du vecteur
d’onde,
est dominee par le mode perpen- diculaire(sauf evidemment
dans le cas ou l’on n’excite que le modeparallele) .
DIRECTIONS COMPENSEES. - Le tenseur de
magn6to-
, conductivite s’6crit :
On retrouve, comme dans le cas des m6taux non
compens6s,
lapropagation
des deuxmodes, parall6le
et
perpendiculaire,
de memepolarisation.
Mais dansle cas des m6taux
compens6s
le vecteur d’onde dumode
perpendiculaire
estindépendant
de a :L’impedance
de surface esttoujours
dominee par le modeperpendiculaire :
Le tableau I resume les resultats dans le cas de la
propagation parallele
auchamp magnetique (q /1 B).
Rappelons
que1’impedance
estproportionnelle
a 3calcul6 ici en microns. -
Expdrience.
- PREPARATION DES ECHANTILLONS. - Apartir
d’6tain Cominco depurete 99,9999 %,
nousfaisons d’abord un monocristal par recristallisation lente en
presence
d’ungradient
detemperature.
Ondeduit le
temps
de relaxation desporteurs
durapport
de r6sistivit6 entre latemperature
ambiante et cellede 1’helium
liquide;
celui-ci mesure par letemps
de d6croissanceexponentielle
des courants de Foucault varie entre 30 000 et 40000,
cequi indique
un etainde tres bonne
qualite.
Les monocristaux sont alors orient6s aux rayons X et sontd6coup6s
en forme deparalléIépipèdes rectangles
aux dimensions(5 X 5
X 15
mm)
et orientations voulues.Apr6s polissage électroIytique (4)
et recuit pourgu6rir
les defauts dus(4) L’électrolyte
est l’acideperchlorique
pur et la tension est de 6 volts. L’6chantfllon est anim6 d’un mouvement de rotationrapide (120
tours parminute).
a
1’6tincelage,
les 6chantillons sontprets
a etre utilises.On enroule alors sur les
parallélépipèdes
150spires jointives
de fil de cuivre de5/100
mm.MONTAGE
EXPÉRIMENTAL (fig. 6).
- L’echantillonest
immerge
dans 1’heliumliquide,
lechamp magn6- tique
6tant fourni par une bobinesupraconductrice pouvant
donnerjusqu’A
55kilogauss.
Undispositif
deFIG. 6. -
Montage experimental.
rotation enclenche de l’extérieur
permet
de varier l’orientation de 1’echantillon parrapport
auchamp magnetique
de la bobine.L’impedance
du fil bobine sur 1’echantillon est mesuree par uncomparateur d’impedance (General
Radio 1605
AM), qui
donne lapartie
r6elle et lapartie imaginaire
de la variation del’imp6dance,
soit enfonction du
champ magnetique,
soit achamp magn6- tique
fixe en fonction de1’angle
de rotation de 1’echan- tillon.RrGSllItatS. - REGIONS COMPENSEES ET ORBITES OU- VERTES. - Les
figures
7 a et 7 b montrent la variation del’imp6dance
de surface achamp magnetique
constant en fonction de l’orientation du
champ magn6- tique.
Cette orientation estreperee
en fonction de1’angle
de rotation sur lafigure
3. Nous pouvons constater encomparant
lesfigures
3 et 7 quechaque
fois que le
champ magnetique
estdirig6
suivant unedirection pour
laquelle
lafigure
3indique
1’existence d’orbites ouvertes,l’impédance
estplus faible,
ce quelaisseraient
pr6voir
d’unepart
le facteurangulaire
appa- raissant dans la formuleth6orique,
et d’autrepart
le fait que seule laprojection
duchamp magnetique
del’onde excit6e en surface sur le mode
perpendiculaire
intervient.
Nous voyons sur la
figure
7 b quel’imp6dance
estparticulièrement
faible dans la zone d’orbites ouvertesap6riodiques
entourant lepoint (001).
Ceci tient a lagéométrie
de la bobine : lechamp magnetique
exciteFiG. 8. - Resonance dimensionnelle :
Champ magnetique
suivant l’axe
(001), frequence
10 kc,6paisseur
de1’6chantfllon 4,6 mm,
temperature
1,4 OK.est
impair,
on observe un maximumd’impedance.
Ceci s’6crit :
ou I est
1’epaisseur
de I’échantillon :Toutes les autres
quantites
6tantmesurées,
nous end6duisons N :
ce
qui, compare
au nombre total d’electronsNt :
donne un taux de
compensation P :
FIG. 7. -
Impedance
de surface en fonction del’angle
de rotation de l’échanti1lon par
rapport
auchamp magnétique :
Le
champ magnetique
est de 50kgauss,
laf requence
de 10 kc et la
temperature
de 4,2 OK pour la courbe a(echantillon Sn1)
et 1,4 OK pour la courbe b(échan-
tillon
Sn2) .
Les chiffres
figurant
sur les accidents de la courbe aindiquent
les directions des orbites ouvertes d’ordresup6rieur
dans leplan (001) (espace reciproque).
806
EFFET TUNNEL
MAGNETIQUE [6].
- La section de la surface de Fermi par leplan
rXL(plan (001)
passant par le centre de la zone de
Brillouin)
montre que les orbites 38 et
4
sont tres peu dis- tantes l’une de 1’autre( fig. 9).
11 existe unepossi-
bilit6 de passage a haut
champ magnetique
d’un 6lec-FiG. 9. - Les electrons
peuvent
transiter des orbites 3 8 a 4 par effet tunnelmagnétique
donnant ainsi des orbites ouvertes.tron de l’une a 1’autre : c’est le
phénomène
d’effettunnel
magnétique. Lorsqu’un
electron4 (
arrive enbord de zone, une
partie
de l’onde6lectronique
estr6fl6chie suivant la loi de
Bragg,
cequi correspond
al’orbite
4 ,
tandis que 1’autre continue sans etrer6fl6chie, passant
ainsi sur l’orbite 3 8.La
topologie
des orbites est donc considerablement modifi6e et cequi
nous int6resse ici c’est lapossibilite d’apparition
d’orbites ouvertesqui changent
la loi devariation de
l’imp6dance
en fonction duchamp
FiG. 10. - Unet tunnel
magnétique :
Le meme 6chantfl- lon que celui de lafigure
8 aplus
hautchamp magn6- tique
ouapparait
1’effet tunnelmagnetique
oscillatoire.magnétique,
ainsi que le montre lafigure
10. Apartir
de 20
kgauss apparaissent
les oscillationsquantiques
de1’effet tunnel
magnétique, qui s’expliquent
comme suit.La
probabilite
de transition d’une orbite 3 8 donnee a une orbite4 correspond
a une suite de passages de 1’electron de 3 8 a4 chaque
foisqu’il
arrive en bordde zone. Entre deux passages
successifs,
l’ électron decrit 1’orbite 3 8 et sa fonction d’ondechange
d’unfacteur de
phase
Q :Cette
phase
est laphase
intervenant dans les oscilla- tions de Haas vanAlphen.
L’amplitude
deprobabilite
de transition d’une orbite a l’autre est la somme desamplitudes
deproba-
bilit6 de passage de 1’61ectron 3
apr6s
avoir decrit1, 2,
..., n fois 1’orbite 3 8. Achaque
fois cetteampli-
tude de
probabilite
de passage est affectée d’un facteur : IP
amplitude
deprobabilité
de passage.L’amplitude
de
probabilite
de transition est affect6e d’un facteur :On s’attend donc a ce que
l’imp6dance
de surfacepresente
des oscillations dont lap6riode
estp6riode
de Haas van
Alphen
de 1’orbite 3 a et la forme celle desfranges
deP6rot-Fabry.
Lafigure
10correspond
bien au
comportement pr6vu th£oriquement.
Conclusion. - L’6tude
th6orique
que nous avonsfaite
permettait
deprevoir
lapropagation
de diff6rents modeséIectromagnétiques
suivant les directions duchamp magnetique
parrapport
aux axes cristallins. Lesexperiences
r6alis6es en mesurantl’imp6dance
de sur-face de monocristaux d’6tain vérifient sans
ambiguite
lapropagation
des modespr6vus
aux orientationsprevues.
Du
point
de vueapplication
de cesexperiences
commem6thode d’6tude de la surface de
Fermi,
nous avons misen evidence 1’effet tunnel
magnetique
et nous avons me-sur6 le taux de
non-compensation
dans la direction(001 ) .
Nous remercions C. Laroche pour sa collaboration
technique,
C. Guthmann et C.Meyer
pour leur aide dans lapreparation
des6chantillons,
etJ.
Bok etA. Libchaber pour de stimulantes conversations.
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