Résilience de l’activité
microbienne des sols
Impact d’un apport
de matière organique
Pourquoi apporter de la matière
organique exogène dans un sol ?
• Pour que le sol soit plus fertile ?
• Pour que les cultures suivantes produisent plus ? • Pour que la pollution organique soit épurée - ou
Comment vérifier l’impact d’un
apport de matière organique sur un
sol ?
• En mesurant l’évolution des caractéristiques du sol, mais cela peut prendre beaucoup de temps pour
mesurer une variation significative !
En effet, il y a 3000 tonnes environ de terre arable par hectare et les apports de MO sont bien négligeables
Un peu plus rapide, on peut aussi…
• Vérifier la croissance et la production d’une culture sur le sol ayant reçu la matière organique par
comparaison avec un sol témoin… mais cela prend… toute une saison de culture et cela intègre… toutes les variations de la composition du sol au cours de cette saison !
Encore plus réactif…
• Les microorganismes en particulier les telluriques -se multiplient rapidement et sont plus ou moins
sensibles aux conditions du milieu dans lequel ils vivent.
• Il est donc aisé de vérifier leur survie ou leur activité après un apport de produit exogène dans le sol traité par rapport aux activités dans un sol témoin.
Impact, résilience…
• Impact positif d’un apport de MO facilement disponible sur les microorganismes du sol
• Impact négatif d’un produit toxique
• Résilience : retour à la normale des activités
microbiennes (pour ce qui nous concerne) du sol après une
La résilience d’une activité
microbienne
Impact dû à la perturbation Activité étudiée temps A B C Résilience : B-C/A-CExpérimentation sol sableux /
compost de distillerie
Les résultats présentés ci-après ont été obtenus en laboratoire, en conditions contrôlées, au CIRAD
à Montpellier, en collaboration avec une UMR de l’Université Lyon I.
En plus des activités, des dénombrements spécifiques des microorganismes nitrifiants et dénitrifiants
Incubations en conditions
contrôlées
• Sol + compost (5 g.kg-1) correspond à 15 t / ha environ • Sol + compost (50 g.kg-1) correspond à 150 t /ha environ • Sol stérile + compost
• Sol + compost stérile
• Incubation : 28°C, aérobiose, un seul apport de MO
• Sol
– 90 % Sable, 5,3 % Limon, 3,5 % Argile – pH eau : 7,85
– MO : 2,43 % (1,12 % C org, 0,112 % N org)
• Compost
– 50 % MO, 29 % Corg, 2,72 % N org – C/N : 10,66 – pH eau : 8,25
Dispositif expérimental
1s 2 s 1 2 3 6 9 mois
Début incubation :
28°C, humidité à 100% CAC
Analyses effectuées pour chaque date de prélèvement :
• C minéralisé (CPG catharomètre) • N du sol
• Biomasse microbienne (fumigation) Activités potentielles
• C minéralisé
Pourquoi mesurer plusieurs
activités ?
• Parce qu’elles ont des réactions différentes par rapport à la perturbation
• La respiration n’est pas spécifique
• Par contre, la dénitrification l’est déjà plus
• Et l’activité nitrifiante n’est effectuée que par
0 1 2 3 4 5 0 100 200 300 400 C m in e r al is é (m g C -C O 2 k g -1 s ol h -1 )
Vitesse de minéralisation
réelle
Les 60 premiers jours de
l’expérimentation
Vitesse de minéralisation réelle du carbone organique
0 20 40 60 80 100 120 0 10 20 30 40 50 60 70 m g C -CO 2 pr odui t kg -1 s ol s ec j-1 S SCB SCH S sté+C S+C sté
Suivi de la biomasse microbienne
(totale)
0 50 100 150 200 0 40 80 120 160 200 240 280 320 360 Mic r o b ia l b io m a s s (e qv t C m g kg -1 s o il)0 2 4 6 8 10 12 0 100 200 300 Time (d) P ot e n tia l C m in e r al is a tio n (µg C g -1 s oi l h -1 )
Vitesse de minéralisation
potentielle
Incubation 6, 12, 24 et 48 h NH4+→NO 3 -Elimination NO3 -endogène (NH4)2SO 4 Détermination de la quantité de NO3 -endogène résiduel Aérobiose Anaérobiose NO3-→ N 2O He + C2H2 ANAEROBIOSE
NO3- produit par nitrification
NO3- N 2
He + C2H2
Nitrification
potentielle
dans les mélanges
0 20 40 60 80 0 30 60 90 120 150 180 210 240 270 Temps (j) µg N-N03 g-1 sol sol scb sch s ste + C S+ c ste
Dénitrification
potentielle
des mélanges
0 2 4 6 8 10 12 Dénitrification potentielle µg N-N20.g-1 mélange sec s scb sch s sté+C S+c stéApport massif
vs
apports cumulés
Même sol, même compost, mêmes conditions
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 0 50 100 150 200 250 CO 2 (µ g C -C O 2 .g -1 s o l. h -1 ) TI - TEMOIN TII - COMPOST 5% TIII - COMPOST 1.25%
Minéralisation du carbone d’écume de
sucrerie dans un vertisol au Soudan
0 2000 4000 6000 8000 10000 0 20 40 60 80 100 120 Incubation time (D 28°c) C C O2 m g kg -1 so il Sol
témoinl 5% écume 1.25% 2X1.25% 3X1.25% 4X1.25 écume
• Effet d’apports cumulés vs un apport massif
• Cumul du CO2 respiré pendant les 100 premiers jours
Mesure de la dénitrification en conditions
non limitantes
(de substrat et énergie)
Témoin ; 1.25% écume ; 5% écume : potentielle (C2H2 bloque
dénitrification en N2O) et réelle (sans inhibition C2H2 N2O + N2)
0 5 10 15 20
1 day 1 week 1 month
0 5 10 15 20
1 day 1 week 1 month
m g N N2 O kg -1 d -1
En conclusion, pour le Soudan,
concernant la dénitrification
• Dans les conditions « optimales », il y a des risques de pertes de N du sol par dénitrification après irrigation d’une culture ayant reçu un apport d’écumes de
sucrerie, mais…
il est nécessaire de mesurer ces dégagements au champ car les conditions peuvent différer et ne pas présenter ces caractères : au laboratoire, nous suivons l’activité dénitrifiante pour mesurer l’impact d’une perturbation, pas pour donner des conseils de fertilisation azotée…
En conclusion générale
• Le suivi des activités microbiennes montre qu’il est possible de caractériser l’impact d’une perturbation sur un sol ainsi que le retour à la « normale »
• Un apport de MO massif induit des perturbations à long terme sur un sol, mais des apports cumulés sont aussi efficaces