Michel Vidonne
En Hollande
Il faut que je vous raconte une histoire (vraie !).
Nous avions, Nicole et moi, choisi d’aller passer une semaine ou deux en Hollande, le pays où le vélo est roi.
Comme à l’accoutumée, j’avais préparé le séjour en choisissant la région et les terrains de camping car nous partions avec la caravane.
Quelques temps avant de partir, nous recevons des amis à la maison et les conversations nous ont, tout naturellement, conduits à parler de ce projet de voyage en Hollande. J’explique que nous allions nous rendre en bordure de la Mer du Nord, un peu au dessus de Rotterdam pour commencer le séjour. Un de nos invités nous indique un camping qui lui avait donné entière satisfaction et qui se trouvait être dans cette région, précisément à « Hoek van Holland », un village situé en avant de Rotterdam à l’embouchure du Rhin et de la Meuse. Pas de problème nous concernant, nous irons voir ce camping !
Nous voilà partis, sans oublier les vélos que nous utiliserons pour visiter la région où nous se- rons installés. Le voyage se déroule sans incident, hormis la quantité de camions que nous ren- controns dès que nous approchons de la Belgique et des Pays Bas. Arrivés à proximité de Rotter- dam, nous avons la surprise d’emprunter le « Bénéluxtunnel » qui passe sous un bras de la Mer du Nord ! Le paysage est différent de celui auquel nous sommes habitués. Des serres maraîchères s’é- tendent à perte de vue recouvrant des centaines d’hectares. Nous avons suivi, aussi bien que possi- ble, les indications devant nous mener à « Hoek van Holland » et c’est presque arrivés au terme du trajet, à un feu tricolore, que je vois une flèche indiquant un terrain de camping.
Michel Vidonne
Après avoir parcouru 300 à 400 mètres nous entrons dans le terrain de camping et ga- gnons l’emplacement qui nous est attribué par le responsable. Le terrain est parfaitement plat et est recouvert d’une pelouse très ver- doyante ! L’installation se fait assez rapide- ment car, comme à mon habitude, je ne monte pas le auvent le soir du voyage; ce sera pour le lendemain après une nuit réparatrice.
L’installation au camping
La nuit a été calme et sans bruit de voiture. Le temps est resté au beau fixe et déjà nous avons le soleil pour le petit déjeuner. Nous montons le auvent et terminons notre instal- lation avant de partir en voiture visiter les alentours. Voyage qui va nous mener jusqu’à la pla- ge de « Den Haag » (La Haye en français qui est la capitale administrative de ce pays). Elle a pour nom « Scheveningen ». C’est vrai que la Hollande est un beau pays et ce que nous décou- vrons aujourd’hui nous émerveille. Des canaux bordent les habitations devant lesquelles des barques ou des canoës sont amarrés. Beaucoup de verdure dans les villages traversés et une identité dans le type des constructions. Nous parcourons cette digue qui est très large et occupée par de nombreux commerçants qui vont du marchand de glace au tatoueur (entre autres ) !
Après avoir arpenté cette digue très animée, il nous faut retourner à notre lieu de vil- légiature. Pour ce faire, comme pour d’autres déplacements éloignés, nous empruntons les nombreuses autoroutes qui sont gratuites !
Nous voici arrivés devant l’entrée du camping et, oh surprise, ce n’est pas celui où se trouve notre caravane ! Comment est-ce possible car nous sommes dans la bonne localité. La question posée, rien n’est résolu. Sur le moment, il n’y a pas d’affolement, nous avons dû faire une erreur de parcours. Retour sur nos pas et toujours rien. Le temps passe, l’inquiétude grandit et il n’est pas question de chercher un point haut pour dominer le paysage car nous sommes au « Pays Bas ». De plus, en partant au début de l’après-midi pour effectuer cette promenade, nous n’avons pas emporté de documents nous permettant d’identifier notre cam- ping et je me dois de préciser que dans notre tête, nous campons à « Hoek van Holland ». Fi- nalement, je prends la décision d’aller chercher la route par laquelle nous sommes venus hier.
Et c’est alors que nous avons retrouvé le feu tricolore et la fameuse flèche que nous avions suivie. L’erreur était que nous n’étions pas à « Hoek van Holland » mais en limite de « ’s- Gravenzande ». C’est enfin rassurés que nous décidons de nous offrir un petit apéro bien mé- rité car il nous fallait évacuer l’angoisse !!
C’est maintenant que nous pouvons commencer les vacances et partir en randonnées à
vélo puisque nous sommes dans le pays où celui-ci est Roi !
Michel Vidonne
Le vélo est Roi, mais il est aussi impor- tant d’en prendre soin en mettant des antivols adéquats car la confiance à des limites.
Les déplacements se font toujours, ou presque, sur des pistes cyclables qui bénéfi- cient d’une signalétique particulière. Ex. feux de croisement, panneaux indicateurs spécifi- ques avec, me semble-t-il, les durées du trajet d’un point à un autre. Il faut voir ce que sont
les déplacements des hollandais avec leurs vélos , soit pour la promenade, soit pour se rendre au travail. Quant aux parkings à vélos, c’est autre chose. Dans certaines grandes villes, ils sont parfois à plusieurs étages. Il nous est arrivé de voir des familles partir en promenade avec un bambin sur un siège devant le cycliste, un autre derrière, soit trois personnes sur un même vélo !
Comme je l’ai écrit précédemment, nous avions choisi la région de la Mer du Nord et, de ce point de vue, il y a beaucoup de choses à dé- couvrir. Précédemment j’ai indiqué « La Haye » et sa plage qui n’en fini pas, mais chaque village est intéressant par son architecture. En remontant vers le nord, il ne faut pas se priver de visiter le parc floral de « Keukenhof » qui demande davan- tage qu’une demi-journée pour en faire la visite tant il y a à
voir.
Le Keukenhof
Il n’est pas aisé d’en faire la description tant c’est magnifique à admirer. Si les tulipes poussent en Hollande, en fait ce sont surtout les bulbes qui intéressent les producteurs; il y a aussi beaucoup d’autres variétés de fleurs aux couleurs toutes plus chatoyantes les unes que les autres.
Parterres floraux dans le parc de Keukenhof
Michel Vidonne
Toujours en remontant vers le nord du pays, la ville de « Alkmaar » organise chaque vendredi, sur la place
« Waagplein », un marché aux fromages suivant un rite ancestral puisque l’organi- sation remonte au 16e siècle. Le folklore est bien présent et il faut voir les
« porteurs de fromage », coiffés d’un chapeau de paille et vêtus de blanc, transporter les lourdes meules de gouda ou d’édam, jusqu’au poids public pour, en- suite, être remises aux différents ache-
Les porteurs de fromages
teurs. Cette ville, très verdoyante, possède un grand nombre de canaux qui permettent d’en faire une visite très agréable. Ces derniers sont bordés de nombreuses terrasses de restau- rants.
Ce serait une erreur d’aller en Hollande sans visiter la capitale
« Armsterdam ». Elle est divisée en quartiers qui ont chacun leur originali- té. On trouve, par exemple, le quartier des diamantaires, le quartier « rouge » où les prostituées sont exposées dans les vitrines des maisons « closes ». Je pense, quant à moi, que c’est une abomi- nation d’offrir un tel spectacle ! Il y a aussi, dans différents endroits de cet- te ville très riche architecturalement, des jeunes consommateurs de drogue
Armsterdam
que l’on voit affalés sur les marches de certains édifices. Plusieurs musées sont attribués aux peintres reconnus mondialement, tel Rambrant, Vermeer, Van Gogh, etc. Un autre musée est, lui, dédié à Anne Frank, une jeune juive allemande, dont le journal relatant la période qu’elle a vécu avant d’être envoyée dans un camp d’extermination nazi où elle est morte.
A environ 20 km d’Armsterdam se trouve la presqu'île de « Marken » A l’origine, c’était une île mais, en 1957, elle a été rattachée au continent par une digue qui fait aussi fonction de route équipée d’une piste cyclable. Ce village est inaccessible aux voitures qui doivent res- ter stationnées sur un parking payant à l’entrée. Ce site, résume un peu à lui tout seul ce que l’on peut voir en Hollande. Marken est composée de maisons en bois peintes en vert, en noir ou encore en orange avec, pour souligner le tout, une bande de couleur blanche. Elles sont aussi très fleuries et, parfois, entre deux d’entre-elles, du linge sèche au vent. Certaines ont été construites sur pilotis car l’eau n’est pas loin.
Michel Vidonne
Un petit pont permet d’accéder à l’inté- rieur et tout de suite on trouve le musée du sabot de bois, ainsi que la dernière fabrique du village. La visite continue par de petites ruelles qui nous permettent d’arriver sur le port ou se côtoient les bateaux de plaisance et les bateaux de pêche aux formes caracté- ristiques de la Hollande. Il est bordé de belles maisons, de commerces et de marchands de poisson à déguster sur place. Ici, le hareng est Marken ...
roi qui se déguste en filets frais ou sauris sous forme de sandwichs, ou d’anguilles fumées sur place elles aussi. Et les amateurs sont nom- breux !
... Et son port
A l’est de Rotterdam, dans les environs de « Dordrecht », à « Kinderdijk », se trouve un rassemblement de moulins à vent construits vers 1740 afin de pomper l’eau qui envahissait parfois les polders. Plus tard, ils ont eu aussi pour mission de moudre la farine car des sta- tions de pompage à moteur thermique ou électrique ont été construites. Ce sont d’énormes vis sans fin qui, en tournant, évacuent l’eau lors des inondations. Ce risque existe toujours et il faut s’ en rendre compte en voyant les installations gigantesques qui existent à proximité de Rotterdam pour remplir cette fonction de protection du paysage.
Michel Vidonne
aussi à vélo quand les kilométrages n’étaient pas trop importants, sachant que nous étions venus pour visiter et pas pour réaliser des performances kilométriques.
Nous y sommes retournés plusieurs fois, dans des régions différentes, car la Hollande présentes des panoramas variés suivant les régions. C’est un pays de maraîchage
(nombreuses serres) et d’activités agricoles variées, où les prairies n’ont pas besoin de clôtu- res car les nombreux canaux en font office. Les fermes sont assez éloignées les une des au- tres, entourées qu’elles sont par des prés très verdoyants.
Les champs de tulipes
Ce sont pas les sabots d’Hélène ! (Chanson de Brassens)
Michel,
