• Aucun résultat trouvé

CARACTERISATION ET GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS DANS L’ARRONDISSEMENT CENTRAL DE LA COMMUNE DE COME AU BENIN

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "CARACTERISATION ET GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS DANS L’ARRONDISSEMENT CENTRAL DE LA COMMUNE DE COME AU BENIN"

Copied!
76
0
0

Texte intégral

(1)

UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI CENTRE AUTONOME DE PERFECTIONNEMENT

OPTION : GESTION DE L’ENVIRONNEMENT RAPPORT POUR L’OBTENTION DU

DIPLOME DE LICENCE PROFESSIONNELLE EN GENIE DE L’ENVIRONNEMENT

-=-=-=-=-=-

THEME

CARACTERISATION ET GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS

DANS L’ARRONDISSEMENT CENTRAL DE LA COMMUNE DE

COME AU BENIN

REALISE PAR :

Auguste Romain SOSSOU SOUS LA SUPERVISION DE

Maître de Mémoire : Maître de Stage :

Prof. Elisabeth YEHOUENOU AZEHOUN PAZOU Biologiste Environnementaliste Ecotoxicologue, Maître de Conférences des

Universités (CAMES)

Enseignante-Chercheur à l’EPAC/UAC

Patriege Romain AGBADJA Directeur Exécutif du Groupement Intercommunal du

Mono (GI-Mono)

Année académique : 2018-2019

(2)

CERTIFICATION

Nous certifions que ce travail a été réalisé par Monsieur Auguste Romain SOSSOU sous notre supervision au Centre Autonome de Perfectionnement de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi de l’Université d’Abomey-Calavi (CAP/EPAC/UAC), pour l’obtention du diplôme de Licence Professionnelle en Génie de l’Environnement.

SUPERVISEUR,

Prof. Elisabeth YEHOUENOU AZEHOUN PAZOU Biologiste Environnementaliste Ecotoxicologue, Maître de Conférences

des Universités (CAMES)

Enseignante-Chercheur à l’EPAC/UAC

(3)

DEDICACE

A u

Seigneur Tout Puissant

Je rends grâces, ton heure est la meilleure !!!

(4)

REMERCIEMENTS

Je rends gloire à Dieu, le tout miséricordieux, pour toutes ses grâces malgré mes manquements. Qu’il ne cesse de me guider jusqu’au soir de mon existence sur cette terre. Amen !!

L’aboutissement heureux de ce mémoire n’aurait été effectif sans la participation de certaines institutions et personnes ci-dessous à qui je tiens à témoigner toute ma gratitude.

 Ce travail a été effectué au Groupement Intercommunal du Mono (GI-Mono) (BENIN) dirigé par Mr Romain qui m’a accueilli. Je lui exprime toute ma reconnaissance.

 L’occasion m’est offerte de remercier profondément mon maître de mémoire, le Professeur Elisabeth YEHOUENOU AZEHOUN PAZOU, Maître de conférences des Universités/(CAMES), à qui je reste redevable pour m’avoir supporté et soutenu sans relâche tout le long de ce travail. J’ai appris tout d’elle notamment le goût du travail bien fait. Merci pour tout son amour maternel.

 Je tiens à remercier avec beaucoup d’estime tous les Enseignements et Techniciens du Centre Autonome de Perfectionnement de l’Ecole Polythèque d’Abomey-calavi (CAP/EPAC) pour avoir forgé nos connaissances pendant ces quatre (4) années de Formation ;

 L’occasion m’est également offerte d’exprimer mes vifs et profonds remerciements aux collaborateurs du Directeur Exécutif de GI-Mono pour l’honneur qu’ils me font en acceptant de participer aux différents travaux de ce mémoire et pour leur sympathie.

 Je me réjouis de l’occasion qui m’est offerte pour exprimer toute ma gratitude au foyer LAURI & SOSSOU Juliette, pour l’honneur qu’ils me font en acceptant de participer à la réussite de ce mémoire et pour leur sympathie.

 Je tiens également à remercier l’ensemble du personnel du site de décharge contrôlé et de traitement des déchets solides ménagers pour leur gentillesse, leur disponibilité permanente et leur engagement au bon fonctionnement du site de traitement des déchets.

 Ma mère pour tout le soutien. Puisse l’Eternel t’accorder santé et longévité, afin que tu jouisses pleinement des fruits de nombreuses années d’investissement et de sacrifice.

 Mon feu père, que ton âme repose en paix.

(5)

 Mon cher oncle, ton fils te prouve, à travers ce travail, que tu peux une fois encore être fier de l’éducation que tu as donné à tes enfants, longue vie à toi.

 Mes enfants, Bénis, Prince, Princesse, Othniel et Othniella. Vous êtes au-delà de ma joie de vivre, ma source d’espérance.

 Mes frères et sœurs, je vous sais déjà battants, alors la lutte continue pour un futur encore meilleur.

 Ma chère épouse Huguette, pour son amour, demain sera un jour meilleur.

 J’associe à ces remerciements les membres de la famille SOSSOU & DOSSEH.

(6)

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ABE Agence Béninoise pour l’Environnement

CDC Centre de Dépôts Contrôlés

CET Centres d'Enfouissement Technique

DSM Déchets Solides Ménagers

GDSM Gestion des Déchets Solides Ménagers GI-Mono Groupement Intercommunal du Mono

H% Taux d’Humidité

IGN Institut Géographique National

INSAE Institut National de la Statistique Appliquée

MF Matières Fines

MFC Matières Fines du Compost

MO Matières Organiques

MODECOM Méthode de Caractérisation des Ordures Ménagères

MOT Matières Organiques Totales

OMS Organisation Mondiale de la Santé

ONG Organisation Non Gouvernementale

PDC Plan De Développement Communal

PED Pays en voie de Développement

PI Pays Industrialisé

PR Point de Regroupement

SDAC Schéma Directeur D’Aménagement Communal

(7)

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Processus de caractérisation des déchets solides ménagers ... 10

Tableau II : Présentation des arrondissements, villages ou quartiers de ville de Comé .... 19

Tableau III : Structure de la population de Comé ... 21

Tableau IV : Recherche documentaire ... 29

Tableau V : Effectif des enquêtés par groupe cible ... 31

Tableau VI : Caractérisation des déchets humides dans l’arrondissement central de Comé ... 37

Tableau VII : Caractérisation des déchets après séchage ... 38

Tableau VIII : Quantités de déchets au niveau du centre de dépôt contrôle de la commune de Comé ... 43

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Schéma type de la gestion des déchets solides ménagers à Comé ... 27

Figure 2 : Organigramme de GI-Mono ... 28

Figure 3 : Taux des enquêtés selon le sexe ... 34

Figure 4 : Taux des enquêtés selon l’âge ... 34

Figure 5 : Taux des enquêtés selon l’état civil ... 35

Figure 6 : Taux des enquêtés selon le niveau d’étude... 35

Figure 7 : Taux des enquêtés selon l’abonnement à structure de collecte spécialisée dans la gestion des DSM ... 36

Figure 8 : Catégorisation des DSM dans l’arrondissement central Comé ... 37

Figure 9 : Différents types de déchets dans l’arrondissement central de Comé ... 38

Figure 10 : Répartition des modes d’évacuation des déchets solides ménagers. ... 39

Figure 11 : Répartition des enquêtés selon leur connaissance des risques liés à la Santé et à l’Environnement. ... 40

Figure 12 : Répartition des enquêtés selon les sensibilisations relatives aux impacts négatifs de la mauvaise gestion des DSM ... 41

Figure 13 : Répartition des enquêtés selon la gestion qui est faite des DSM dans l’arrondissement Central de Comé ... 41

Figure 14 : Répartition des enquêtés selon leur appréciation sur le service des ONG de pré collecte. ... 42

Figure 15 : Schéma du processus de compostage ... 47

(8)

LISTE DES CARTES ET PHOTOS

Carte 1 : Situation géographique de la Commune de Comé ... 23

Carte 2 : Centre de dépôts contrôlés, point de regroupement et routes du milieu d’étude 32 Photo 1 : Incinération des déchets solides ménagers (DSM) ... 44

Photo 2 : Tri sur le centre de dépôt contrôlé ... 45

Photo 3 : Tri des plastiques et verres sur le centre de dépôt contrôlé ... 46

Photo 4 : Briquettes fabriquées à base des cartons de papiers et sacs de composte ... 46

Photo 5 : Site maraîchère de production biologique ... 48

Photo 6 : Dépotoirs sauvage de l’arrondissement central de Comé ... 49

(9)

RESUME

La gestion des déchets solides ménagers, aux termes des lois sur la décentralisation, relève des activités des Communes. Elle est tributaire des phénomènes de société et de culture à un niveau plus grand que celui de la collectivité. La prise de conscience des questions environnementales et la promotion du développement durable ont en effet beaucoup impacté les communautés à tous les niveaux depuis la conférence de Rio de Janeiro en juin 1992, qui a conditionné l’aide au développement à la prise en compte des questions de gestion de l’environnement et de développement durable. Ainsi, à l’échelle nationale, la gestion des déchets solides ménagers est une préoccupation majeure des villes du Bénin. Les résultats ont montré que sur 100 ménages enquêtés, 25% seulement se sont abonnés aux structures de collecte et de ramassage des ordures ménagères. On a constaté que les initiatives des communes pour résoudre cette épineuse question sont encore à revoir.

Dans le contexte de l’expérience de Comé, dix catégories de grilles sont définies à base de MODECOM et se présentent comme suit :Déchets putrescibles, Verres, Papiers et cartons, Métaux, Textiles et textiles sanitaires, Incombustibles non classés (INC), Plastiques, Déchets, spéciaux (dangereux), Combustibles non classés (CNC), Éléments fins.

L’exploitation des données collectées sur caractérisation d’un même échantillon de déchets solides ménagers à l’état humide puis sec après séchage permet de noter une forte teneur : en déchets putrescibles (42% et 31%), en matières fines (40% et 38%), en plastiques (8%

et 6%), en inertes (1% et 18%), en bois (2%) et en papier carton (3% et 2%). A l’état humide, 82% des DSM sont composés de déchets putrescibles et matières fines, alors qu’à l’état séché, 87% des DSM sont composés de déchets putrescibles, de matières fines et inertes.

Le séchage a permis la diminution du poids des déchets solides ménagers (100 kg à 92,2kg) avec apparition des métaux (1%) à l’état sec.

Mots clés : Déchets solides ménagers, Comé, Bénin

(10)

ABSTRACT

Household solid waste management, under the Decentralization Acts, is the responsibility of the Commons. It depends on the phenomena of society and culture at a level greater than that of the community. Awareness of environmental issues and the promotion of sustainable development have a significant impact on communities at all levels since Rio de Janeiro Conference in June 1992, which conditioned development assistance, environmental management and sustainable development. Thus, at the national level, household solid waste management is a major concern for cities in Benin. Result shown that out of 100 households surveyed, only 25% subscribed to garbage collection and facilities collection. It should therefore be noted that the initiatives of the communes to solve this thorny issue must be reviewed. In the context of the Comé experiment, ten categories of grids are defined based on MODECOM and are as follows: Putrescible waste, Glasses, Paper and paperboard, Metals, Textiles and sanitary textiles, Incombustibles unclassified (INC), Plastics, Waste, special (hazardous), Unclassified fuels (NCC), Fine elements. Wet and dry waste characterization shown a high content: of putrescible waste (42% and 31%), of fine materials (40% and 38%), plastics (8% and 6%), inert (1% and 18%), wood (2%) and paperboard (3% and 2%).

According to wet waste, 82% of DSM are composed of putrescible waste and fine materials, while in the dried waste, 87% of DSM are composed of putrescible waste, fine and inert materials. Drying reduced the weight of solid household waste (100 kg to 92.2 kg) with the appearance of metals (1%) in the dry state.

Keywords : Household solid waste, Comé, Benin

(11)

SOMMAIRE

INTRODUCTION... 1

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ... 3

1.1. Problématique ... 3

1.2 Objectifs et Hypothèses ... 5

1.3 Clarification conceptuelle ... 5

1.4 Revue de littérature ... 8

CHAPITRE II : CADRE DE L’ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE ... 18

2.1 Présentation du milieu d’étude : Arrondissement Central de la Commune de Comé . 18 2.2 Présentation de la structure d’accueil (GI-Mono) ... 24

2.3 Cadre Méthodologique de la recherche ... 29

CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSION... 34

3.1 Présentation et analyse des résultats ... 34

3.2 Discussion ... 49

CONCLUSION ... 56

APPROCHE DE SOLUTIONS ... 56

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ... 58

ANNEXES ... x

TABLE DES MATIERES ... xiii

(12)

INTRODUCTION

Un déchet est « tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation ; toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien, meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon ». Autrement dit, tout élément abandonné est un déchet. Ce n’est pas pour autant que cet élément est inutilisable à l’état ou après modification. Seuls les déchets qualifiés d’ultimes sont réellement inutilisables et doivent être stockés pour éviter la pollution de l’environnement (code de l’Environnement art. L541-1) et (législation française en 1975 et 1992).

Pour Roch GBINLO (2011), l’accroissement de la population urbaine en Afrique est accompagné de multiples répercussions, notamment dans le domaine de la gestion de l’environnement. L’un des problèmes majeurs dans les villes des pays africains demeure la gestion des déchets ménagers. La production de déchets qui accompagne l’activité humaine est donc appelée à augmenter dans des proportions considérables au Sud comme au Nord.

En France par exemple, un habitant a acheté, en moyenne, 916 kg de produits alimentaires en 1979 et 954 kg en 1999. Le poids de cette consommation n’a augmenté que de 4% en 20 ans alors que la quantité de déchets issue de cette consommation a augmenté de plus de 15% POQUET (2001). MOUGEOT et MOUSTIER (2004) cité par GBINLO (2011), ont estimé que la production de déchets sera quadruplée dans les villes. Le défi que pose leur gestion sera particulièrement crucial dans les pays en voie d’urbanisation rapide et aux moyens limités notamment les Pays en voie de Développement (PED). Ainsi, urbanisation, augmentation des besoins alimentaires et déchets ménagers vont de pair dans les PED et en particulier dans les villes de l’Afrique sub-saharienne.

Au Bénin, la gestion des déchets est influencée par un système complexe de politiques et de régulations, ainsi que par la diversité des acteurs impliqués, à savoir les producteurs des déchets, le secteur privé, les décideurs publics et les organisations non gouvernementales. Beaucoup de nos villes développent et appliquent des solutions techniques élaborées pour assurer le recyclage des déchets. Ainsi, l’absence de tri, l’inefficacité de la collecte, le brûlage des déchets le long des routes, ainsi que leur élimination incontrôlée demeurent des pratiques courantes. En définitive, ces ressources précieuses sont insuffisamment valorisées et la contribution du secteur des déchets à la création de richesses demeure très limitée. La récupération des déchets est souvent laissée au secteur informel, y compris dans les zones à forte densité de peuplement, et représente

(13)

ainsi une source non négligeable de revenus pour les récupérateurs informels qui collectent les déchets et les vendent auprès d’intermédiaires de matériaux de recyclage. Cette situation est le résultat d’un déficit d’expertise technique, de capacités institutionnelles, de ressources financières, et d'une prise de conscience tardive des problèmes environnementaux de la part des autorités locales.

C’est d’ailleurs ce constat qui fonde notre thème de recherche intitulé : « Caractérisation et Gestion des déchets solides ménagers dans l’arrondissement central de la commune de Comé ».

Pour se faire, nos travaux de recherches s’articulent autour de trois points essentiellement :

 la présentation du cadre théorique ;

 la présentation de l’approche méthodologique ;

 l’analyse et l’interprétation des résultats assorties de propositions.

(14)

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE

1.1. Problématique

La composition et la quantité des déchets varient d’un centre urbain à un autre. Selon la stratégie nationale de gestion des déchets réalisée et validée en 2007, la quantité de déchets produits par l’ensemble des centres urbains du Bénin et par catégorie de villes est de 1317 tonnes de déchets par jour, soit 480589 tonnes par an. Les villes de plus de 100.000 habitants produisent 220638 tonnes, soit 45,90%. Les villes de 50.000 à 100.000 habitants produisent 48120 tonnes, soit 9,87% et les petites villes 202849 tonnes, soit 42,6%. Ces résultats montrent que la production moyenne de déchets par habitant serait fonction du niveau de vie, et, dans une certaine mesure, du taux d’urbanisation. Aussi, est-il utile de préciser que c’est dans les centres urbains que se pose fondamentalement le problème de la gestion des déchets au Bénin. Dans les zones rurales, où les agglomérations de modeste taille où se déroulent encore des activités agricoles à proximité des maisons, les déchets ménagers à composition majoritairement organique sont directement déversés dans les champs pour l’amendement des sols.

Le taux de matières solides volatiles, ainsi que l’humidité, sont des indicateurs importants dans le choix de la filière de traitement (incinération, compostage ou méthanisation) des déchets car une valeur faible de matières solides volatiles ne présente pas d’intérêt pour l’incinération si l’on souhaite valoriser les déchets sous forme énergétique.

Au niveau de la Commune de Comé, la gestion du sous-espace affecté aux infrastructures socio-économiques, administratives et individuelles pose actuellement d’énormes problèmes pour l’administration communale. En effet, la commune de Comé ne dispose pas encore d’un Plan Directeur d’Urbanisme (PDU), même si des lotissements ont été faits au niveau de l’Arrondissement central. A ces problèmes viennent s’ajouter les problèmes d’environnement et d’assainissement qui se résument en cinq points à savoir l'ensablement des cours d’eau, la destruction de la mangrove, la mauvaise gestion des déchets, la dégradation des voies et la forte érosion des sols (Schémas Directeur d’Aménagement de la Commune ‘’SDAC’’ de Comé, 2015, P11). Les structures de pré collectes formels sont des ONG et, pour la plupart, il s’agit de structures ayant profité du vide créé par l’absence des services publics pour s’installer. Le but principal visé pour ces opérations est forcément la préservation et l’assainissement du cadre de vie, mais aussi la

(15)

recherche d’un minimum de gain pour assurer la survie. Il s’en suit le plus souvent une quasi absence de la technicité, de la recherche du perfectionnement et de la professionnalisation. Ces ONG ne disposent pas souvent dans leur gestion, d’outils comptables, ni d’instruments de suivi des plans d’amélioration des pratiques en la matière.

Enfin en parlant du traitement des déchets, la Commune ne possède qu’un seul Centre de Dépôt Contrôlé opérationnel qui accueille les déchets. Le système de gestion de la ville de Comé se limite à la pré - collecte où les déchets sont brûlés à l’air libre, déversés dans les bas-fonds, les décharges sauvages ou enfouis anarchiquement dans des endroits non autorisés. Comé est le cadre géographique de cette étude portant sur la caractérisation et gestion des déchets solides ménagers.

Le choix de ce sujet se justifie par la situation critique d’insalubrité qui caractérise l’Arrondissement central de Comé en partant du principe qu’il existe une corrélation entre l’état de santé des individus et l’hygiène de leur cadre de vie. Le présent travail veut attirer l’attention de la population et des autorités locales sur la gestion et le traitement fait des déchets solides et ménagers. Le fil conducteur de la présente recherche permettrait d’aborder la gestion faite des déchets du cadre de vie des populations de Comé. Dès lors, les questions suivantes sont posées.

Quelles sont les caractéristiques physiques et psycho-chimiques des déchets solides ménagers ?

- Quelle analyse peut-on faire de la gestion actuelle des déchets solides ménagers ? - Comment renforcer les actions et mettre en œuvre des stratégies pour une gestion efficace et durable des déchets solides ménagers ?

(16)

Mais avant, quels sont les objectifs de nos travaux ? 1.2 Objectifs et Hypothèses

1.2.1 Objectifs

Objectif général

Optimiser la gestion de la collecte et du traitement des déchets et ordures ménagers dans la ville de Comé.

Objectifs spécifiques

De manière spécifique, il s’agit de :

- caractériser les déchets solides ménagers dans la ville de Comé ;

- proposer des mécanismes de renforcement du système de collectes des déchets et ordures ménagers ;

- dégager des perspectives pour une gestion durable des déchets solides et ménagers au niveau de la ville de Comé.

1.2.2 Hypothèses

La réussite d’une telle étude passe par la formulation d’un certain nombre d’hypothèses. Celles associées aux objectifs sus-présentés sont respectivement :

- le système de catégorisation des déchets est défaillant ;

- le système de collecte des déchets et ordures ménagers est défaillant ; - les sites de regroupement et de traitement des déchets et ordures ménagers

sont inadéquats.

Nous ne saurions poursuivre nos travaux sans clarifier certains termes scientifiques que nous aurons à utiliser dans nos propos. Ainsi donc voici la compréhension que nous pourrons avoir des mots ou expressions suivants.

1.3 Clarification conceptuelle

Un mot n’a de sens que dans un contexte donné. C’est à ce titre que chaque discipline clarifie le sens qu’elle accorde à tel ou tel autre concept. Ainsi, au niveau de la présente recherche, les concepts clés suivants seront clarifiés : « environnement », « Santé »,

« Déchets », « Gestion des déchets » et « Recyclage des déchets ».

(17)

Environnement

La problématique de la protection de l’environnement trouve son ancrage dans la Constitution du 11 décembre 1990 à travers son article 27 qui stipule : « Toute personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable et a le devoir de le défendre. L'Etat veille à la protection de l'environnement ». De même, la loi n°98- 030- du 12 février 1999 portant loi-cadre sur l’environnement en République du Bénin définit les objectifs nationaux de protection de l'environnement (article 4), les mesures à prendre pour réaliser ces objectifs (article 5) et les institutions responsables (articles 6 et 7) 1 . Ainsi, l’environnement peut se définir comme l’ensemble des éléments naturels et artificiels ainsi que les facteurs économique, social et culturel, qui influent sur les êtres vivants et que ceux-ci peuvent modifier. C’est également un ensemble des conditions naturelles et culturelles susceptibles d'agir sur les organismes vivants.

Santé

La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social qui ne consiste pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité (OMS, 1946). En d’autres termes, être en bonne santé, c’est être capable d’optimiser son équilibre de vie en développant au maximum et harmonieusement toutes ces ressources.

Déchets

Il existe plusieurs définitions du terme déchet, qui correspondent, chacune, à un objectif particulier et est fonction des acteurs impliqués ainsi que du contexte auquel on se réfère. Ainsi au Bénin, le législateur définit un déchet comme « tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation ou tout bien meuble abandonné ou destiné à l’abandon (loi-cadre sur l’environnement, 1999) ». Cette définition est également contenue dans la loi française du 15 juillet 1975. Par contre, la directive européenne du 18 Mars 1991 fait quelques restrictions en citant des matières abandonnées qui peuvent être considérées comme déchets (Tini, 2003).

Selon le sens économique du terme, un déchet est défini comme un objet ou une matière dont la valeur économique est nulle ou négative pour son détenteur, à un moment et dans un lieu donné (Sané, 2002 et Kofoworola, 2007). Pour s’en

1 Plan stratégique de Fonds National pour l’Environnement et le Climat, 2017, P4

(18)

débarrasser, le propriétaire devra payer un prestataire pour son enlèvement ou s’en charger lui-même. Cette définition de la nullité de valeur est relative car les déchets des uns sont les matières premières des autres voire même des biens pour d’autres personnes ou communautés. Ainsi de façon subjective, un bien devient déchet lorsque son propriétaire a la volonté de s’en débarrasser. Ce bien demeure lui appartenir tant qu’il n’a pas quitté la propriété de cette personne. Ce bien devient une propriété de la municipalité lorsqu’il est déposé sur la voie publique ou dans une poubelle, car par cet acte son propriétaire a clairement signifié sa volonté d’en abandonner tout droit de propriété. De façon objective un déchet se définirait comme un objet dont la gestion doit être contrôlée au regard de la protection de la santé publique et de l’environnement, indépendamment de la volonté du propriétaire et de la valeur économique de l’objet. Les objets recyclables qui sont des matières premières secondaire potentielles entrent dans cette définition objective. En tout état de cause, le détenteur d’un bien est soumis à la réglementation locale et ne peut se décharger de ses responsabilités face au devenir du déchet sous prétexte de sa valeur économique devenue nulle.

Gestion des déchets

La notion de Gestion des déchets désigne l’ensemble des opérations et moyens mis en œuvre pour limiter, recycler, valoriser ou éliminer les déchets. Autrement dit, il s’agit des opérations de préventions, de pré-collectes, de collectes et de transport et toutes autres opérations de tri, de traitement, jusqu’aux stockage (GBEDO, 2010).

Recyclage de déchets

C’est un processus de traitement qui permet de réintroduire dans le cycle de production d’un produit, des matériaux qui composaient un produit similaire ou arrivé en fin de vie ou des résidus de fabrication. C’est la réintroduction directe d’un déchet dans le cycle de production dont il est issu, en remplacement total ou partiel d’une matière première neuve. Récupérer un déchet, c’est le sortir de son circuit traditionnel de collecte et de traitement. Par exemple, mettre des bouteilles ou des journaux dans un conteneur spécial, au lieu de les jeter à la poubelle. La récupération, suppose une collecte séparée ou un tri qui se situe en amont de la valorisation qui consiste, d’une certaine façon, à redonner une valeur marchande à

(19)

ces déchets. La valorisation s’effectue par divers moyens. Il y a deux conséquences écologiques majeures que sont : la réduction du volume des déchets et la préservation des ressources naturelles (GBEDO,2010).

Le concept de recyclage de déchets renvoi à la notion de valorisation. C’est une manière de donner de la valeur à quelque chose. La valorisation reste un concept ambigu qui se définit surtout par opposition à l’élimination qui, par définition, se contente de faire disparaitre. Valoriser par exemple c’est utiliser les calories contenues dans les déchets, en les brulants et en récupérant l’énergie ainsi produite pour chauffer des immeubles ou produire de l’électricité. C’est l’exploitation du gisement d’énergie que continent les déchets. Valoriser le déchet est avant tout un choix politique, un choix de société. A chaque époque correspond un choix de traitement de déchets. Comme certains ont préféré mettre leurs déchets en décharge plutôt qu’au fond des bois, ou ont choisi de les bruler plutôt qu’ils s’entassassent et pourrissent à proximité de nos villes, nous pensons que l’époque appelle aujourd’hui un changement d’attitude : plus positive, plus économe, plus responsable. Ce processus consiste à utiliser un déchet pour un usage différent de son premier emploi, ou à faire, à partir d’un déchet, un autre produit que celui qui lui a donné naissance.

Par exemple, utiliser des pneus de voiture pour protéger la Capoue des barques. Un peu comme pour donner raison à cette célèbre phraseD’ANTOINE LAURANT DE LAVOISIER (1743-1794) « Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme ».

1.4 Revue de littérature

1.4.1 Définition des Déchets Solides Ménagers (DSM)

On parle de déchets ménagers ou des ordures ménagères, lorsqu’on se réfère aux déchets produits par les ménages au cours de leur consommation courante. Ce sont des résidus de l’activité domestique ou de consommation. Les ordures ménagères comprennent en dehors des déchets des ménages ordinaires et des populations vivant en institution, les déchets de la voirie, de commerce etc. Enfin, la notion de déchet solide ménager (DSM) est tout déchets produits par les ménagers sur leur lieu d’habitation, mais aussi ceux des espaces publics, des établissements publics 2, et des établissements commerciaux et artisanaux.

2 Les déchets des hôpitaux et centres de santé ou déchets biomédicaux ne rentrent pas dans cette catégorie. Leur gestion est soumise à une réglementation spécifique. S’inscrivent également dans ce cadre les déchets industriels, toxiques et agricoles.

(20)

Ils se composent :

o des ordures ménagères ; o des déblais et gravats ;

o des déchets végétaux issus des arbres ornementaux et fruitiers ; o de tout bien meuble mis en débarras.

1.4.2 Caractérisation des Déchets Solides Ménagers (DSM) 1.4.2.1 Gisement des déchets solides ménagers

L’étude du gisement des déchets est une étape essentielle pour leur bonne gestion (Parrot et al. 2000). Selon Parrot et al., (2009) et Féniel et al., (2009), ces études permettent d’estimer la quantité de déchets produits, de connaitre leur typologie, d’identifier leur source de génération, de faciliter le design des équipements ou des procédés de traitement, et de définir les propriétés physico-chimiques des déchets avec pour objectif ultime une stratégie efficace de leur gestion.

Plusieurs méthodes de caractérisation des déchets sont utilisées, même si elles respectent toutes les mêmes étapes :

- l’enquête sociologique ; - l’échantillonnage de la cible ; - le prélèvement des échantillons ; - le tri ;

- la caractérisation granulométrique et typologique.

Les spécificités sur chaque étape (Tableau 1) du processus de caractérisation sont fonction de la finalité de l’étude et de la technologie.

(21)

Tableau I : Processus de caractérisation des déchets solides ménagers

Etapes Spécificités Exemples d’études

Enquête Taille de l’échantillon Sharholy et al., 2007

Echantillonnage

Aléatoire simple Nordtest method, 1995 ; Aloueimine et al., 2006 Aléatoire stratifié

Nordtest method, Aloueimine et al., 2006 1995;

Aléatoire systématique Nordtest method, Aloueimine et al., 2006 Prélèvement

Source

Aloueimine et al., 2006, Féniel et al., 2009

A l’entrée d’une décharge Sur les décharges

Critère de la cible Quantité de déchets Enda Maghreb, 2003; Project SWA- Tool, 2004

Nombre de ménages Kathirvale et al., 2003

Tri Sec Adefemi et al., 2009 ;

Morvan, 2000

Humide Ademe, 1993

Caractérisation granulométrique

≥100mm; 20-100mm, 8-20 mm et ≤8 mm

Von Blottnitz et al., 2001 ; Nordtest method, 1995

≥100mm; 80-100mm, 80- 20 mm et ≤20 mm

François, 2004, Ademe, 2005-b

Caractérisation typologique

12 types de constituants Ademe, 1993 Variant de 2 à 98 types de

constituants

Fehr et al., 2000, Bernache- Perez et al., 2001.

Source : TOPANOU, 2012

1.4.2.2 Caractéristiques physiques et physico-chimiques des déchets solides ménagers

La connaissance de la composition et des caractéristiques physico-chimiques des déchets et de leurs constituants permet d’estimer les pollutions possibles sur l’environnement et sur l’Homme d’une part et d’orienter le choix pour un traitement adéquat des déchets d’autre part (Charnay 2005 ; Aloueimine et al., 2006 ; le Bozec, 2008).

(22)

1.4.2.2.1 Typologie des déchets solides ménagers

Les déchets des PED en général et en Afrique subsaharienne en particulier (KA- MBAYU et al., 2007 ; CHARNAY, 2005) se caractérisent par une fraction fermentescible dépassant 45 % contre une valeur moyenne de 35 % dans les PI à l’exception de la Grèce (42 %).

A l’inverse, la part de papiers, de verres et de matières plastiques est plus élevée dans les pays industrialisés, reflétant ainsi les modes de vie de la population. Si la proportion de verre varie de 1 à 5 % environ dans les PED, elle peut atteindre 13 % en France et au Japon et ce, malgré la politique de récupération à la source dans ces pays, ceci est la preuve qu’elle n’est que partiellement efficace. Soulignons toutefois, dans le cadre du tri à la source, le succès en France du captage du verre qui a été associé dans un premier temps à la recherche contre le cancer et pour lequel les gens avaient la coutume de récupération. Par ailleurs, AINA (2006), indique que grâce aux politiques menées dans les PI visant à réduire à la source les quantités de plastique, qui proviennent essentiellement des emballages, cette catégorie a tendance à diminuer dans la poubelle ménagère au profit d’autres fractions moins polluantes. Par contre, l’absence de politique similaire dans les PED fait que cette catégorie demeure encore très présente et peut représenter plus de 20% de la masse des DSM (ALOUEIMINE et al., 2006).

1.4.2.2.2 Masse volumique et humidité des déchets solides ménagers

La masse volumique est l’un des paramètres importants aussi bien dans le choix et la conception des moyens de collecte des déchets ménagers que dans les techniques de valorisation/recyclage de ces déchets. En raison de l’humidité élevée, de la typologie des déchets, de la proportion importante de la matière fine, des matières fermentescibles et des constituants lourds, la masse volumique est en moyenne plus élevée dans les PED que dans les PI (CHARNAY 2005 ; COINTREAU, 2006).

L’humidité est un paramètre déterminant pour fixer les conditions d’exploitation d’une décharge (AINA, 2006), le taux de dégradation d’un déchet (BERTHE, 2006), ou les modes de traitement des déchets (GACHET, 2005) : elle oriente souvent les choix de valorisation des déchets, tels que le compostage, la méthanisation ou l’incinération.

L’humidité est fortement dépendante de la composition des déchets. Les déchets des PED riches en matières organiques, se caractérisent par une importante teneur en eau. Si en

(23)

Europe, et notamment en France, l’humidité approche 35 % du fait de la faible proportion de matières fermentescibles et du pourcentage non négligeable de plastiques, elle dépasse parfois 75 % avec une moyenne en général de 50 % dans les pays du sud (CHARNAY, 2005) pour les mêmes raisons.

1.4.2.2.3 Matières Solides Volatiles

Les Matières Solides Volatiles (MSV), représentent la fraction volatile obtenue par calcination de la matière organique totale : la matière organique biodégradable (fermentescibles et papiers) et non biodégradable (plastiques). Ce paramètre est utile pour évaluer le potentiel organique polluant ou non des déchets (LORNAGE 2006, ALOUEIMINE 2006). Le taux de matières solides volatiles est un indicateur important dans le choix de la filière de traitement (incinération ou compostage) des déchets car une valeur élevée de MSV fait augmenter le Pouvoir Calorifique Inférieur (PCI) des déchets, ce qui permettrait de confirmer une valorisation par incinération. Par contre, une valorisation par compostage ou par méthanisation (CHARNAY, 2005), serait un traitement recommandé face à une valeur faible de MSV.

LAGIER (2000) lie la valeur élevée de matières solides volatiles, dans les déchets en France, à l’apport des papiers cartons et des plastiques qui représentent respectivement 25 et 11 % de la masse des déchets. D’autre part, en Mauritanie, où on a un faible taux de fermentescibles, la MSV relativement importante est due à l’apport des plastiques (20%

environ des déchets), des textiles totaux et des papiers-cartons et complexes.

1.4.2.2.4 Eléments traces métalliques

Parmi les éléments traces métalliques, il existe des oligo-éléments, indispensables à la vie et les xénobiotiques dont la présence, même à faible quantité, peut se révéler toxique (LAGIER 2000, FRANCOIS 2004). La présence des éléments traces métalliques (ETM) dans les déchets est due, en grande partie, à des piles, des bouteilles d’aérosols, des ustensiles de cuisine, des peintures, de l’encre, des composants électroniques ou des emballages pour divers produits (boites de conserve, boites de lait et de jus, papiers, cartons, plastiques, etc.). L’apport ETM dans les DSM varie en fonction des catégories qui composent le déchet et en fonction du métal considéré (ALOUEIMINE, 2006, MOHAN et al., 2009). Ces différents métaux peuvent se retrouver sous différentes formes chimiques,

(24)

allant de la plus bio disponible (dissoute ou soluble dans l’eau) à la plus bio résistante (métal élémentaire) en passant par des formes intermédiaires telles que des métaux complexés avec les matières fermentescibles ou piégés sous forme de sulfures métalliques. Leur toxicité et leur impact sur l’environnement, voire la santé humaine, sont fonction de leurs biodisponibilités, bioaccumulations et/ou spéciations (forme chimique, état d’oxydation, état acido-basique) dans les déchets puis dans le sol lors, par exemple, d’une valorisation en sol du compost issu de déchets (UNLU et al., 2006).

Pour une meilleure maitrise des risques liés à la présence des éléments traces métalliques dans les déchets, il est important d’identifier leurs différentes sources. Certaines sources sont, en effet, parfaitement connues alors que d’autres le sont moins (MOHAN et al., 2009). Citons l’exemple du cuivre, qui est généré au sein des déchets par les câbles électriques et métaux mais aussi par les textiles et les plastiques. Une fois la source identifiée, il est possible de réduire voire supprimer la présence du métal dans les déchets.

C’est ainsi que, grâce à une volonté politique, la quantité de plomb a progressivement régressé pour disparaitre de l’essence dans plusieurs pays africains ces dix dernières années (GBEDO, 2010).

1.4.3 Cadre juridique et institutionnel de la gestion des déchets solides ménagers 1.4.3.1 cadre juridique

1.4.3.1.1 Les textes juridiques internationaux

En matière de législation environnementale, le Bénin a signé plusieurs traités, accords et conventions internationaux aux nombres des quels nous pouvons citer :

la déclaration de Stockholm tenue au Suède du 05 au 16 Juin 1972, le premier instrument juridique de portée internationale qui a lancé les jalons de la décentralisation institutionnelle en matière d’environnement. Elle consacre comme devoir pour tous les gouvernements, de protéger et d’améliorer l’environnement au profit des populations et les convie à une prise en compte des intérêts locaux dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques environnementales et de développement.

la gestion des déchets solides ménagers aux termes des lois sur la décentralisation est une affaire locale. Elle est tributaire des phénomènes de

(25)

société et de culture à un niveau plus grand que celui de la collectivité. La prise de conscience des questions de l’environnement et la promotion du développement durable se sont beaucoup plus développées depuis la conférence de Rio de Janeiro en juin 1992 qui a conditionné l’aide au développement à la prise en compte des questions de gestion de l’environnement et de développement durable. Les consciences nationales et locales se sont développées depuis cette époque et ont connu un renforcement avec la décentralisation qu’ont connu les Etats. Ainsi La gestion des déchets solides ménagers est une préoccupation majeure des villes africaines. Produits tous les jours et en quantité de plus en plus importante, du fait de l’accroissement de la population, les déchets constituent, au-delà d’une question environnementale, un problème de développement durable et de santé publique. Les autorités de la République du Bénin, conscientes de cette situation ont pris en compte dans la constitution du 11 décembre 1990, le droit de chaque citoyen à jouir d’un environnement sain. En 1999, s’appuyant sur l’article 27 de la Constitution du 11 décembre 1990, une loi-cadre sur l’environnement a été adoptée et promulguée.

Cette loi régit toutes les activités en matière de gestion des DSM notamment en ses articles 65 à 73 du titre IV. Cette législation en vigueur en République du Bénin a favorisé la création de plusieurs Structures Non Gouvernementales pour soutenir la gestion de l’environnement. Avec la décentralisation de décembre 2002 ; la loi transfère la gestion des déchets aux communes, loi n°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin, l’exercice des compétences en matière d’environnement, d’hygiène et de la salubrité est dévolu aux communes. De ce fait, l’alinéa 2 de l’article 93 précise bien que la commune a la charge de la collecte et du traitement des déchets solides autres que les déchets industriels sur son territoire. Cette responsabilité n’a pas été accompagnée de ressources financières conséquentes. Malgré tous ces efforts, les problèmes environnementaux s’accentuent et s’aggravent avec la poussée démographique. Ceci peut facilement se remarquer à travers les spectacles désolant de la multiplication des dépotoirs sauvages, des rejets de déchets à des endroits non indiqués qui contribuent à la prolifération de certaines maladies épidémiologiques et à la contamination des eaux.

(26)

1.4.3.2 Cadre législatif et règlementaire de la gestion des DSM au Bénin

Plusieurs textes et loi régissent la gestion des déchets solides ménagers au Bénin. Au nombre de ces lois on peut citer :

 la constitution de la république du Bénin qui définit en ses articles 27, 28, 29,74 et 98 les attitudes à adopter afin de garantir un environnement sain pour tous ;

 la loi-cadre sur l’environnement dont les chapitres 1, 2,3 du titre IV traitent de la gestion des déchets solides ménagers ;

 la loi 87-15 du 21 septembre 1987 portant code d’hygiène publique et son décret d’application n° 97-616 du 18 décembre 1987 qui réglemente le comportement à adopter en matière d’hygiène sur la voie publique, dans les habitations et qui en son article 97 réprimande le mélange des déchets solides ménagers avec ceux issus des hôpitaux ;

 la loi 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des Communes en République du Bénin qui confère à la Commune, les compétences propres en matière de développement local ; d’environnement, d’hygiène et de salubrité.

 le décret 2003-332 du 27 Août 2003 portant gestion des déchets solides ménagers en république du Bénin.

Suivant ce décret, l’intervention dans les activités de ramassage et d’évacuation des déchets est conditionnée par une autorisation d’intervention. Les autorisations sont délivrées sur place par les services de la ville sur présentation des documents statutaires de la ville et du numéro d’enregistrement au Ministère de l’Intérieur. Ce décret confirme en son article 48 ; le pouvoir donné au conseil municipal ou communal de fixer par règlement, les mesures adéquates pour la gestion des déchets ainsi que les modalités de leur enlèvement. Le décret précise que le passage de la pré-collecte à la collecte fait des ordures ménagères, un produit dont la gestion incombe à la ville.

1.4.3.3 Cadre institutionnel de gestion des DSM au Bénin

Les différents acteurs de la gestion des déchets solides ménagers sont ciblés dans le décret 2003-332 portant gestion des déchets solides ménagers en République du Bénin. Au nombre des acteurs on peut citer :

(27)

Le Gouvernement

Il donne les orientations nationales en matière de gestion des déchets solides ménagers. Il réglemente à travers les décrets :

- les modalités et techniques de gestion des déchets solides ménagers ; - interdit la détention des déchets au-delà d’une certaine quantité ;

- autorise le recours à l’expropriation pour cause d’utilité publique des biens immeubles nécessaires à l’implantation des installations de gestion des déchets solides ménagers.

Le Ministère du cadre de vie et du Développement Durable

Il est chargé de définir et de mettre en œuvre les politiques de l’Etat en matière d’environnement et de la protection de la nature. Il vient en appui aux communes pour renforcer leur capacité technique dans la gestion des déchets solides ménagers à travers la mise en place des polices environnementales.

L’Agence Béninoise pour l’Environnement (ABE)

Elle est chargée de mettre en œuvre la politique nationale en matière d’environnement.

Elle veille à l’intégration de l’environnement dans les programmes, les plans et projets en vue d’un développement durable.

Le Ministère de la Santé (MS)

Le Ministère de la Santé est impliqué dans les travaux d’assainissement à la base, la promotion des technologies d’assainissement à faible coût et l’éducation en matière d’hygiène du milieu à travers la Direction de l’Hygiène et de l’Assainissement de Base et les Services Départementaux d’Hygiène et d’Assainissement de Base.

Le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité

Il s’occupe de l’organisation des mouvements associatifs. Il donne un caractère légal à l’existence des structures non gouvernementales ou associations.

Le ministère de la décentralisation ; de la gouvernance locale

C’est le Ministère de tutelle des collectivités territoriales. Il est chargé de veiller au bon fonctionnement des collectivités territoriales qui assurent l’observation et l’évaluation permanente de la satisfaction des besoins de la population. Il faut souligner ici que

(28)

l’enregistrement au Ministère n’est pas un laisser passer d’intervention des ONG dans les communes. Chaque commune est responsabilisée pour autoriser les structures qui doivent intervenir sur son territoire.

Les collectivités locales

Aux termes du chapitre III de la loi N°97-029 du 15 janvier 1999 ; les communes disposent des compétences entre autres en matière de gestion des déchets solides ménagers.

C’est le service technique qui assume la conduite des activités de gestion des déchets.

Les structures non gouvernementales

Elles s’offrent comme opportunité d’appuyer les communes dans la pré-collecte des déchets. Même si leur activité n’est pas rémunérée par la Mairie, elles doivent avoir une autorisation d’exercice délivrée par les autorités de la commune ou elles interviennent.

Partenaires Techniques et Financiers (PTF)

Ils apportent une assistance technique et financière aux acteurs nationaux à travers la mise en œuvre des projets / programmes de services communautaires ou de recherche (GBEDO, 2010).

Les acteurs informels

Ce sont des récupérateurs et les artisans utilisant les déchets récupérés comme matières premières secondaire. Malgré la prise en compte de leurs activités comme une nécessité absolue pour la gestion des déchets, ils sont encore complètement ignorés par le législateur et l’exécutif (GBEDO, 2010).

Le cadre juridique et institutionnel ainsi présenté comporte certes des insuffisances mais constitue une base importante pour conduire les activités d’assainissement et de gestion des déchets dans les Communes. Le plus important est de veiller à établir une synergie entre les différents acteurs intervenant dans la gestion des déchets solides ménagers. En effet la mauvaise coordination des actions et les conflits d’attributions liés à une mauvaise connaissance du domaine d’intervention de chaque acteur conduisent à des rivalités. Or les textes clarifient le domaine d’intervention et définissent les niveaux de responsabilité des actions. Il convient de veiller à ce que chacun exerce ses prérogatives et en cas de vide juridique faire en sorte que des arrangements dynamiques soient trouvés dans l’attente des réformes institutionnelles.

(29)

CHAPITRE II : CADRE DE L’ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE

2.1 Présentation du milieu d’étude : Commune de Comé 2.1 .1 Cadre physique

Historique de la Commune

La Commune de Comé est caractérisée par la présence de trois grands groupes ethniques qui sont principalement les « Xwéla », les « Waci » et les « Sawxè ». Le groupe ethnique « Xwéla » est le premier à s’installer dans la Commune et est issu du grand groupe sociolinguistique « Gbé » d’Adja Tado. Ce groupe ethnique a été ensuite renforcé par l’arrivée des « Waci » venus du Togo et du Ghana puis les « Sawxè » venus d’Allada. Les

« Xwéla » se retrouvent majoritairement dans les arrondissements d’Agatogbo, d’Akodéha et de Ouèdèmè-Pédah. Les « Waci » sont fortement présents dans les arrondissements de Comé et de Oumako. Quant aux « Sawxè », ils sont répartis beaucoup plus dans les arrondissements de Comé, d’Akodéha et de Ouèdèmè-Pédah. Ces trois ethnies majoritaires partagent le territoire de la Commune avec d’autres groupes ethniques non moins négligeables que sont les « Adja », les « Xwla », les «Guens », les « Kotafons », les « Fons», les «Hahoussa», les «Nago» et les «Peulh». Tous ceux-là font aujourd’hui de Comé, une Commune cosmopolite surtout au niveau de l'arrondissement central Comé.

Situation géographique

La Commune de Comé est située au Sud-Ouest de la République du Bénin entre 6°20’

et 6°30’ de latitude Nord et entre 1°50’ et 2°00’ de longitude Est. Elle est limitée au Nord- Est par la Commune de Bopa, au Nord-Ouest par la Commune de Houéyogbé, à l’Est par la Commune de Kpomassè le long du lac Ahémé, à l'Ouest par la Commune de Grand-Popo et au Sud par le canal Aho. Sa superficie est de 163 km², soit 0,14 % de la superficie totale du Bénin. Sur le plan administratif, la Commune de Comé compte cinq (5) Arrondissements que sont : Agatogbo, Akodéha, Comé, Ouèdèmè-Pédah et Oumako. Ces arrondissements regroupent cinquante-un (51) villages et quartiers de ville, selon la loi portant nouveau découpage administratif au Bénin.

(30)

Tableau II : Présentation des arrondissements, villages ou quartiers de ville de Comé Arrondissements Villages ou quartiers de ville Nombre total de

villages et quartiers

Agatogbo

Agatogbo, Ahouandjigo-Codji, Cocou- codji, Dohi, Gonguêgbo, Gonguêkpè, Guézin Ahouandjigo, Guézin,

Donhuinou, Guézin, Gbadou, Guézin, Zinkpanou, Kpétou, Kpétou-Gahouê

12

Akodéha

Aclomè, Bowé- bédji, Dégouè, Gboguinhoué, Kpodji, Mèdémahoué, Mongnonhoui, Tokan, Tossouhon

9

Comé

Agoutomè, Apéhvédji, Avédji, Azannou, Deux Kilos, Djacoté, Gadomé, Gativé, Hongodé, Honvê- Comé, Hôtel de ville, Kandé,

Kpongonou, Maison des jeunes, Mon Berger, Nongo, Sossigbé, Soukpotomé

18

Ouèdèmè- Pédah

Agblotomé, Honnougbo, Kpétékan, Kpodji, Mèzintomè,

PédaComé, Totchon-Agni, Zounta

8

Oumako Djacoté, Gbèdévinou, Sivamé, Tovè 4

Total 51

Source : INSAE, 2013

L’analyse du tableau II montre que l’arrondissement central (Comé) compte plus de villages et quartiers de ville. Ensuite viennent respectivement Agatogbo, Akodéha, Ouèdèmè-Pédah et Oumako.

Climat

D’un climat de type subéquatorial, la Commune de Comé connaît deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches, avec une pluviométrie annuelle moyenne de 855 mm si l'on considère les 20 dernières années (1999 – 2003) (PDC Comé, 2018).

Relief

Le relief est constitué d’un ensemble morphologique difforme fait d'un plateau latéritique du centre vers le nord, de bas-fonds et marécages salés vers le sud (PDC Comé, 2018).

(31)

Pluviométrie

L’hydrographie est constituée, d’une part, d’un important cours d’eau qu’est le lac Ahémé qui arrose la Commune sur tout son côté Est dans les Arrondissements d’Agatogbo, d’Akodéha et de Ouèdèmè Xwéla. Ce qui fait de la pêche l’une des activités principales de la Commune. Il existe également de petits plans d’eau tels que le Tikpan à Oumako (PDC Comé, 2018).

Sol

On y rencontre trois (03) types de sols :

- les sols latéritiques qui s'étendent de l'arrondissement central vers Oumako, Akodéha et le nord-ouest de Ouèdèmè-Xwéla ;

- les sols sablo-argileux qui couvrent l'arrondissement central, le nord de l’arrondissement d'Agatogbo, le sud d'Akodéha et de Ouèdèmè-Xwéla ;

- les marécages et bas-fonds hydromorphes qui couvrent la région de Guézin, tout le long de la rive ouest du lac Ahémé, le Nord-ouest de l'arrondissement de Oumako et Tové au sud de Oumako.

Les sols s'adaptent à toutes les variétés de cultures vivrières (maïs, manioc, arachide, haricot). Les sols du plateau tolèrent l'ananas (PDC Comé, 2018).

Végétation

La végétation de la Commune de Comé est constituée au nord, d’une petite savane couvrant le sol latéritique. Les formations végétales au nord sont totalement dégradées et constituées d’une savane herbeuse puis par des champs de culture. La dégradation des formations végétales de la Commune est le fait de la pression démographique et de l'exploitation par les hommes. Les zones marécageuses et les bas-fonds du centre et du sud de la Commune sont couverts de paspalum vaginatum "gbakon" et des quelques buissons de palétuviers et de mangroves. Les quelques rares essences végétales naturelles qu'on rencontre aujourd'hui et en très petit nombre sont : le baobab (Adansonia Digitata), l'iroko (chlorophola Excelsa).

Les essences forestières plantées sont le neem (AzadirataIindica), l'eucalyptus (Eucalyptus Camaldurensis), le teck (Tectona, Grandis) et l’acacia (caciaafricana) (PDC Comé, 2018).

(32)

2.1.2 Le cadre humain

2.1.2.1 Les données démographiques

Population

Selon le RGPH 4 (2013), la population totale de la Commune de Comé est estimée à soixante-dix-neuf mille neuf cent quatre-vingt-neuf (79 989) habitants dont 38 507 hommes et 41 482 femmes. Les femmes sont majoritaires avec un rapport de masculinité de 93 hommes pour 100 femmes. Le taux d’accroissement intercensitaire est de 2,82% et est en dessous de la moyenne départementale (2,90 %) et nationale (3,52 %).

Tableau III : Structure de la population de Comé

Divisions

administratives Total Masculin Féminin

Taux d'accroissement

intercensitaire en % (2002-2013)

Poids démogra

phique en 2013 COMMUNE DE

COME 79989 38507 41482 2,82 100,0

AGATOGBO 13126 6347 6779 2,66 16,4

AKODEHA 12894 6464 6430 2,44 16,1

OUEDEMEPEDAH 6784 3346 3438 0,83 8,5

OUMAKO 4599 2220 2379 2,25 5,7

COME 42586 20130 22456 3,44 53,2

Source : RGPH 4 (INSAE, 2013)

L’analyse du tableau III montre que l’arrondissement de Comé est le plus peuplé avec plus de la moitié (53,2%) de la population de la Commune tandis que Oumako est le moins peuplé (5,7%). En effet, la croissance est soutenue à Comé avec un taux d’accroissement annuel moyen de 3,44%. Elle est moins soutenue (faible) à Ouèdèmè-Pédah avec un taux d’accroissement annuel moyen de 0,83%. Par ailleurs, selon les mêmes sources (RGPH 4), 2,3% de la population de la Commune (soit 1839,8 habitants) est étrangère. Les Togolais sont les principaux étrangers (62,8%) suivis des Nigériens (17,9%) et des Nigérians (6,1%).

Quant aux personnes en situation de handicap, ils représentent 1166 habitants de la population communale.

(33)

Activités socio-économiques

Les activités socio-économiques sont exercées par 31,52 % de la population, soit 25214 habitants (RGPH 4). Ils sont les plus actifs de la Commune. Ces actifs exercent essentiellement dans les services tels que : l’agriculture, l’hébergement, la restauration et le commerce. L’agriculture est traditionnelle et constitue la base des revenus de plus de 70%

des habitants. Elle est caractérisée par une diversité de spéculations dominées par les céréales, les tubercules et racines, les légumineuses et le maraîchage. L’existence des bas- fonds, la disponibilité de terres cultivables, l’existence des organisations de producteurs, des structures d’encadrement et de financement, l’existence de zones agro écologiques diversifiées, d’un réseau hydrographique dense et facile d'accès, la proximité et la facilité d'accès au marché central sont autant d’atouts qui motivent la poursuite et le maintien de la production agricole dans la Commune de Comé.

Au nombre des spéculations les plus développées, il convient de noter le maïs, le riz, le manioc, le haricot, la patate douce, les fruits et les légumes. Les produits d’élevage quant à eux, sont surtout constitués de l’élevage de volaille, porcins, caprins, vaux, etc. Les actifs pêcheurs sont dans les arrondissements d’Agatogbo, Akodéha et Ouèdèmè-Pédah.

Toutefois, on dénombre quelques autres actifs dans les autres arrondissements de la Commune, notamment les localités traversées par les bras ou affluents du fleuve Mono. A tout ceci viennent s’ajouter les productions piscicoles ou aquacoles en cours de valorisation dans la Commune.

L’hébergement et la restauration constituent aujourd’hui à Comé, un autre secteur pourvoyeur d’emploi et favorable à l’économie locale. Du fait de sa position géographique et de par sa population sans cesse grandissante, on dénombre dans la Commune, plusieurs dizaines de centres d’hébergement et de restauration.

Quant aux activités commerciales, elles s’organisent autour du marché central qui s’anime tous les cinq (05) jours. Son potentiel est lié à l’abondance de produits agropastoraux (cultures vivrières, poissons, bétail, volaille). Le marché de Comé connaît des transactions de grandes envergures avec des marchands qui viennent des pays voisins tels le Togo et le Nigéria. Compte tenu de sa position géographique, le marché « central » de Comé offre beaucoup d’atouts tels que :

- la facilité d’accès à la Commune ;

(34)

- la disponibilité des produits agropastoraux et manufacturés ; - les possibilités d’échanges commerciaux de grandes importances.

Cependant, la faible couverture des infrastructures marchandes et de leurs équipements, l’exigüité du site abritant le marché et l’incivisme fiscal compromettent l’essor du commerce.

Carte 1 : Situation géographique de la Commune de Comé Source : PDC Comé, 2018

(35)

2.2 Présentation de la structure d’accueil (GI-Mono)

L’association Groupement Intercommunal du Mono (GI-Mono) à l’instar des ONG est régie par la loi du 1er juillet 1901. Créée dans le Département du Mono, sa zone d’intervention couvre les communes de : Athiémé, Bopa, Comé, Grand-popo, Houéyogbé et Lokossa. Son siège social transférable à tout autre lieu du département sur décision du Conseil de Communauté est établi dans l’arrondissement de Comé, Commune de Comé, Quartier HONGODE dans les locaux de la Mairie.

2.2.1. Historique

La réforme de l’administration territoriale intervenue au Bénin depuis 2003 a créé aux côtés de l’Etat, auparavant seule autorité publique pour l’ensemble du territoire, de nouvelles personnes morales publiques autonomes qui s’administrent librement par des conseils élus, les collectivités territoriales décentralisées.

A celles-ci, l’Etat a transféré un certain nombre de compétences dont l’exercice est susceptible de promouvoir le développement à la base. Or, compte tenu de la faiblesse de leurs ressources propres, l’exercice optimisé des compétences transférées par les Communes apparait parfois comme une véritable gageure surtout s’il s’agit de domaines aussi complexes comme la gestion des déchets. C’est donc pour mutualiser les efforts et ce, dans une approche intégrée qui associe tous les acteurs concernés à la question, que les six communes du département du Mono ont décidé de créer le Groupement Intercommunal du Mono (GI-Mono) en vue d’une meilleure efficacité d’action dans la gestion des moyens disponibles.

Les premières activités s’inscrivant dans ce cadre ont commencé en 2009 par la signature de la convention opérationnelle avec le département des Yvelines et la mise en place de la démarche Quadrilogue. Mais ce n’est qu’en 2010, le 25 mai que le GI-Mono a été mis sur les fonds baptismaux avec des organes bien définis (Conseil de Communauté de 18 membres, Bureau du Conseil de Communauté dirigé par un Président, Direction Exécutive pour l’opérationnel).

Grâce à l’appui du Département des Yvelines et aux apports des communs membres, le GI-Mono fonctionne en continu depuis sa création et conduit plusieurs programmes notamment, la gestion intercommunale des déchets solides ménagers qui vise à rendre opérationnel un système intégré de gestion des déchets de la production au niveau des

(36)

ménages jusqu’à la décharge finale. La démarche est globale, progressive, participative et durable. En effet, elle est :

- Globale car elle n’occulte aucun aspect du problème de gestion des déchets des zones urbaines et périurbaines des six communes en intercommunalité. Ainsi, la stratégie intègre aussi bien la production et le stockage des déchets dans les ménages et lieux publics, la pré-collecte, le transport vers les points de regroupement, les opérations de tri et de valorisation au point de regroupement, le transport des points de regroupement vers les centres de dépôts contrôlés et les opérations de compactage.

- Progressive car les différents maillons de la chaine sont mis en place au fur et à mesure en tenant compte de leur nécessité et importance dans le bon fonctionnement de l’ensemble. Ainsi une bonne organisation du service de la pré-collecte et une bonne gestion des points de regroupement apparaissent comme des éléments fondamentaux à l’atteinte des résultats envisagés ;

- Participative car elle s’appuie sur les acteurs préexistant dans le secteur en responsabilisant chacun dans son rôle, ce qui permet une gestion concertée et une identification des solutions appropriées et individualisées ;

- Durable car elle intègre les questions relatives à la continuité de l’action après le désengagement des partenaires, à l’amortissement des matériels d’appui.

Pour assurer une mise en œuvre cohérente des phases successives de la GIDSM, le GI-Mono a besoin de s’appuyer sur des outils de gestion au nombre desquels figure le protocole d’accord. Il s’agit d’un instrument qui définit, entre autres, les modalités d’organisation du service de pré-collecte, les modalités de gestion des matériels mis à disposition des ONG de pré-collecte, les rôles et responsabilités de chaque intervenant. Il est en parfaite adéquation avec la constitution3, avec les compétences communales contenues dans la loi n°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin4, et la loi-cadre sur l’environnement.

3 Article 27 : « Toute personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable et a le devoir de le défendre.

L'Etat veille à la protection de l'environnement. »

4 Article 93 : « La commune a la charge de la collecte et du traitement des déchets solides autres que les déchets industriels… »

(37)

2.2.2 Mission

La mission que GI-Mono s’est assignée s’observe à deux niveaux : 1-) ses domaines d’interventions (objectifs) et 2-) ses domaines d’expertises.

2.2.3 Objectifs

Le Groupement Intercommunal du Mono poursuit les objectifs ci-après :

- mettre en place et animer des espaces de concertation entre les Communes et les habitants sur les questions de l’accès aux services de base ;

- assurer la coordination intercommunale de la gestion des déchets solides ménagers et prendre des initiatives en vue de contribuer à la gestion intercommunale du secteur des déchets ménagers ;

- assurer la coordination intercommunale des actions communales en matière d’eau et d’assainissement, et prendre des initiatives en vue de contribuer à la gestion intercommunale du secteur Eau et Assainissement ;

- favoriser la participation des citoyens au développement de leur territoire en les impliquant dans la planification, la réalisation et le suivi des actions de proximité ; - contribuer à améliorer l’offre de services communaux en réponse aux besoins socio-

économiques de base des habitants ;

- contribuer au renforcement de la décentralisation ;

- promouvoir la visibilité des activités de ses membres lorsqu’elles contribuent aux objectifs du GI-Mono ;

- participer aux mouvements municipaux au niveau africain et mondial ;

- participer à la sensibilisation au développement d’une bonne citoyenneté locale et à termes à la promotion du civisme fiscal ;

- prendre des initiatives sur des secteurs identifiés comme nécessiteux par les communes.

2.2.4 Domaines d’interventions

Les domaines d’interventions de GI-Mono sont : - l’appui en équipements ;

- la structuration de la pré-collecte ; - la pré-collecte ;

Références

Documents relatifs