NOTE
OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES SUR L’UTILISATION DE LA PLANTE DE MAÏS DÉSHYDRATÉE ET COMPACTÉE
DANS L’ALIMENTATION DES VACHES LAITIÈRES
C.
DEMARQUILLY J.
ANDRIEUStation de Recherches sur
l’Élevage
desRuminants,
Centre de Recherches de
Clevmont-Fevvand,
63 -Saint- Genès-Champanelle
Institut national de la Recherche
agronomique
RÉSUMÉ
I
. Dans un essai
préliminaire pratique
nous avons cherché à étudier lespossibilités
d’utili-sation de la
plante
entière de maïsdéshydratée
dans l’alimentation des vaches laitières. Un maïsplante
entièredéshydraté
etaggloméré
sansbroyage préalable
a été distribuéà 4 lots
de vacheslaitières en stabulation libre
(tabl. i).
Leslots, qui
n’étaient pascomparables
entre eux pour laproduction laitière,
ont reçu le maïs ad libitum avec ou sans foin offert lui aussi à volonté. Les vaches ont par ailleurs reçuchaque jour
ikg
de tourteau d’arachide pourkg
de laitproduit.
2
. Le maïs
déshydraté
a étéingéré
engrande quantité ;
les vaches enpremière
et deuxième lactation ne recevant que du maïs en ontingéré respectivement
2,42et 2,79kg
de matière sèche pour iookg
depoids vif ;
celles recevant du foin ensupplément
ontingéré respectivement
2,m et 1,
92
kg
de matière sèche de maïs et 0,37et 0,73kg
de matière sèche de foin pour 100kg
depoids
vif.
3
. La
production
laitière a été très satisfaisante(fig. i) ;
le taux depersistance
a été trèsélevé
( 95
p.100 )
et les animaux ontgagné
dupoids :
429 à 534g/jour
suivant les lots. Le tauxbutyreux
a été normal même pour les animaux ne recevant pas de foin(fig. 1 ).
4
. La valeur
énergétique
du maïs a pu être estimée à 0,57 UF(unité fourragère)/kg
de matièresèche si on ne tient pas
compte
des besoins relatifs augain
depoids
vif et’ à 0,70 UF en estimant à 3,5 UF les besoins deproduction
parkg
degain
depoids
vif.INTRODUCTION
Pour
allonger durant
l’automne leurpériode
defonctionnement,
les usines dedéshydratation
traitent des
pulpes
de betteravessucrières,
etdepuis
2ans, des maïs «plante
entière ». Il n’existe à notreconnaissance,
aucune étudepubliée
sur l’utilisation de laplante
de maïsdéshydratée
dansl’alimentation des vaches laitières. Dans un essai sommaire nous avons cherché à étudier la valeur alimentaire et les
possibilités
d’utilisation de maïsdéshydraté
pour laproduction
laitière.MATÉRIEL ET MÉTHODES
Un maïs I. N. R. A.
258,
cultivé au domaineexpérimental
de l’I. T. C. F. àBoigneville (Seine-et-Warne)
a été récolté les8,
9 et io octobre19 68
au stade vitreux( 37
p. 100de matièresèche),
etdéshydraté
à hautetempérature
dans un séchoir Promill S3f 600. Il a étéaggloméré après
un passage dans unbroyeur
sansgrille,
dans une presse(Promill
D3 6 0 inversée)
munied’une filière à mailles de 23 mm de diamètre. Ce conditionnement n’a pas
trop broyé
le maïs ; lesparticules
avaient une taille moyenne dei,z8
mm et 4! p. 100 d’entre elles une taillesupérieure
à 1,25mm. La teneur du maïs en matières azotées et en cellulose brute était
respectivement
<le7
,8
et 17,1 p. ioo de la matière sèche.Le maïs
déshydraté compacté
a été distribué ad libitum(io
p. ioo derefus)
durant l’hiver19
68- 19 6
9 à lots
de 3à 6 vaches laitières enpremière
et deuxièmelactation,
maintenues en sta- bulation libre surpaille ;
ces lots ont été constitués en tenantcompte uniquement
du numéro de lactation et de la date devêlage ;
ils ne sont donc pascomparables
entre eux pour laproduction
laitière. Les vaches des lots i et 3 ont reçu le maïs sans foin alors que celles des lots 2
et
4 avaienten
plus
du foin depré
en permanence à leurdisposition.
Les vaches ont, parailleurs,
reçu indivi- duellementchaque jour,
aucornadis,
ikg
de tourteau d’arachide pourkg
de laitproduit.
Laquantité ingérée
par lot a été mesuréechaque jour.
Pourchaque vache,
laquantité
de laitproduite
a été
peséc
àchaque
traite et le tauxbutyrcux
déterminéchaque jour
sur un échantillonrepré-
sentatif des 2 traites
journalières.
Les animaux sont
passés progressivement ( 3 semaines)
d’unrégime
à base de foin et d’aliment concentré aurégime
à base de maïscompacté.
Le début de lapériode
de transition s’est situé 15jours
en moyenneaprès
levêlage
pour les animaux des lots i et 2, avant levêlage
pour les ani-maax des lots 3 et 4. l’our
chaque lot,
lapériode expérimentale
retenue a commencé dès que laphase
d’alimentation ad libitum du maïs a été atteinte et que la vacheayant
vêlé la dernière aété dans sa 5esemaine de lactation et s’est achevée lors de la mise à l’herl>e des animaux. Elle a
donc été très variable suivant les lots : de 3à IOsemaines
(tabl. r).
RÉSULTATS ET DISCUSSION
Le maïs
déshydraté compacté
a étéingéré
engrande quantité malgré
sadureté ;
les vachesen
première
et deuxième lactation ne recevant que du maïs en ontingéré respectivement
2,42 et 2,
79
kg
de matière sèche pour iookg
depoids vif ;
celles recevant du foin ensupplément
ontingéré respectivement
2, 1 et i,92kg
de matière sèche de maïs et 0,37et 0,73kg
de matière sèche de foin pour 100kg
depoids
vif. Lesquantités
de matière sèche totaleingérées
ont donc été trèsélevées dans l’ensemble :
2 ,8 0
à 3,34kg
pour 100kg
depoids
vif suivant les lots(tabl. i).
Nousn’avons observé
qu’un
seul casd’indigestion légère
et de courte durée sur une des vaches d’un lotne recevant pas de foin. Les animaux
privés
de foin consommaientcependant
volontiers lapaille
de leur litière.
Malgré
la faiblequantité
d’aliment concentré distribué(i kg
de tourteau d’arachide pour 7kg
delait),
laproduction
de lait a été élevée(tabl. 1 ).
Les courbes deproduction
laitière obtenue(fig. i) permettent
de penser que laquantité
de laitproduite
a été vraisemblablement trèsproche
du maximum
permis
par lepotentiel génétique
des animaux ; le taux depersistance
de laproduc-
tion laitière a été très élevé
( 95
p.ioo)
et doit résulter d’une suralimentation des animauxpuisque
ceux-ci ont par ailleurs
gagné
dupoids :
429 à 53! g parjour
suivant les lots.Enfin,
le tauxbuty-
reux du lait a été normal
(entre
34,2 et35 ,8 g/litre
suivant leslots)
même pour les animaux ne recevant pas de foin.En estimant la valeur
énergétique
du foin à o,siUF/kg
de matière sèche(il
avait unediges-
tibilité mesurée sur des moutons de 59,3 p.
ioo)
et celle du tourteau d’arachide à iUF/kg
de ma-tière
sèche,
nous pouvons estimer la valeurénergétique
du maïsdéshydraté.
Elle est en moyenne de 0,57UF/kg
de matière sèche si nous ne tenons pascompte
des besoins relatifs augain
depoids
vif et de 0,70 UF en estimant à 3,5 UF les besoins de
production
parkg
degain
depoids
vif. Lesvaleurs obtenues sont très peu variables suivant le lot de vaches considéré
(tabl. i).
Ces résultats
préliminaires
montrent que laplante
de maïsdéshydratée
etcompactée
constitueun excellent aliment pour la vache
laitière ; ingéré
engrande quantité
et riche enénergie,
le maïscompacté peut
constituer la presque totalité de la ration des vaches enpleine production,
à condi-tion d’être
complémenté
par un aliment riche en azote. Son utilisation ne pose pas deproblème particulier,
tout au moins s’il est distribuépendant des périodes
assez courtes(hiver),
et si lesvaches
disposent
par ailleurs de lapaille
dans leur litière. En attendant confirmation de ces résul-tats,
il semblecependant prudent
de l’offrir aux vaches en mêmetemps
que du foinqui
sera d’ail-leurs
ingéré
en faiblequantité.
Distribué adlibitum,
le maïs pourracependant
provoquer une suralimentationimportante
des vaches à faibleproduction.
Reçu pour publication
en mars 19!0.REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier l’Institut
Technique
des Céréales et desFourrages qui
nous a gra- cieusement fourni le maïs nécessaire à la réalisation de cet essai.SUMMARY
PRELIMINARY OBSERVATIONS CONCERNING THE UTILIZATION OF DEHYDRATED AND PELLETED MAIZE PLANTS
IN THE DIETS OF DAIRY COWS
i. In a
preliminary trial,
we studied thepossibility
ofusing
wholedehydrated
maizeplants
in the diets of
dairy
cows. Wholedehydrated
andpelleted
maize(without previous grinding)
were
given
to 4 groups ofdairy
cowskept
under conditions of loosehousing (table i).
The groups which could not becompared
for milkproduction,
received the maize ad libitum with or withouthay
alsogiven
ad libitum.Furthermore,
the cows received ikg peanut
meal perday and 7 kg
milk
produced.
2
. The intake of
dehydrated
maize wasimportant ;
cows in the ist and 2ndlactation,
which were fed
only maize, ingested
2.4z and z.79kg dry
matterrespectively
per 100kg
liveweight
whereas the cows which received
supplementary hay ingested
2. i i and 1.92kg
maizedry
matterrespectively
and 0.37 and 0.73kg hay dry
matter per iookg
liveweight.
3
. Milk
production
was verysatisfactory (fig. I ) ;
thepersistence
rate was veryhigh
and theanimals had a
weight gain
of 429 to 534g/day according
to groups. The butterfat content was normal even in the animals which did not receive anyhay (fig. i).
4
.