CHAPITRE III
ÉLEVAGE ET CONSERVATION DES REINES ET DES MÂLES
W. DRESCHER
Institut für I andwirtschaftliche Zoologie und Bienenkunde, 53 - Bonn, Melbweg, 5, R. F. A. »
A. -
ÉLEVAGE
ET CONSERVATION DES REINESÉlevage
des reinesOn supposera que les
praticiens qui procèdent
à l’insémination artificielle con-naissent et
appliquent
une méthode efficaced’élevage
des reines.Il est extrêmement
important
dedisposer
de reines degrande
taille et degrande
vitalité si l’on veut
pratiquer
l’inséminationartificielle,
car elles rendentl’opération plus
facile. Seules des reines degrande
vitalitéjustifient
le travail quecomporte
l’insémination instrumentale. Une des conditions pour obtenir degrandes
reines estd’utiliser des
cupules
de 9 mm de diamètre au lieu de celles de7 ,8
mm introduites par ZAwn!R(W E I SS , zg6 7 ).
Des cellulesroyales
que la reine aquittées peuvent
-sauf dans le cas des reines de
remplacement
- être réutilisées par raccourcissementjusqu’à
environ i cm etnettoyage après
ramollissement dans l’eau froide(RuT’rN!R, zg6
5
).
Il faut veiller augreffage
des larvesjeunes, âgées
sipossible
d’unjour
auplus,
dans les ébauches de cellules
royales :
WOYKE( 19 6 7 )
a examiné des reinesprovenant
d’oeufs et de larvesâgées
de r, 2, 3 et 4jours.
Le nombre des ovarioles etla capa::ité
de la
spermathèque
étaient sensiblementplus grands
chez les reinesprovenant
de l’oeuf et de larvesâgées
d’unjour.
Il s’ensuivait uneplus grande aptitude
destockage
pour les
spermatozoïdes injectés.
La méthode du double
greffage
de larves estfréquemment appliquée
en vue del’obtention de reines de
grande
taille.Le transfert d’oeufs dans les cellules
royales (méthode d’OR!si-Pa!&dquo; 1960,196!) requiert plus
de travail etcomporte plus
derisques,
mais procure des reines à nom-breux ovarioles. Il n’est pas encore
prouvé
que ces reines soientplus productives (B
OTTCHER
,
WEISS etHrRSCx!!!,v!R, 19 64, 1965, 1966).
Le nombre des cellules
royales
ouvertes que la colonie éleveuse doit entretenir simultanément estimportant
pour laqualité
des reines obtenues. On évitera autant quepossible
dedépasser
30 cellules ouvertes par colonie.Naissance et marquage de la reine
Les cellules
operculées peuvent
êtreajoutées
individuellement à des nucleiorphelins.
La reinevierge
y naîtra et lerisque
de l’introduction d’une reinedispa-
raît. Le
procédé épargne
d’emblée du travail. La méthodeprésente
les inconvénients suivants : 10Laqualité
de la reinevierge
n’est vérifiéequ’au
moment où elle est cap-turée aux fins d’insémination artificielle. 2° La
capture
avant l’insémination artifi- cielle de la reine nonmarquée peut prendre beaucoup
detemps
si les colonies sontagitées.
3° Une reinevierge
indésirablepeut
sortir d’une celluleoperculée qui
aéchappé
à l’attention et arriver sur le rayon à couvain du nucleus. Les abeilles détrui- sent la cellule abritant la bonne larveroyale
et la reine indésirable est inséminéesans que l’on constate l’erreur.
Les inconvénients du
système précité
sont évités si l’on introduit les cellulesroyales operculées
dans une étuve environ deuxjours
avant la naissance des reines.Les reines sont
marquées quelques
heuresaprès
leur naissance. Lesplaquettes
dematière
plastique
colorées(blanc,
rouge,bleu, jaune, vert)
en forme de calotte etportant
des chiffresimprimés
allant de i à 99ont fait leurs preuves. Il est recommandé declipper
une aileantérieure,
sipossible
du même côté chez toutes les reines au coursdu même été et l’autre côté l’été suivant. L’aile
clippée révélera,
en cas deperte
de la marque,qu’il
nes’agit
pas d’une reine deremplacement.
Le
clippage
ne sera effectuéqu’à partir
de 4 à 6 heuresaprès
la naissance lesailes étant encore
trop
tendres à ce moment. La coupure sera située à l’extrémité distale de la 2e cellule cubitale.Conservation des reines
après
la naissanceL’introduction de la reine est effectuée selon les méthodes les
plus
diverses etil
n’y
a pas lieu del’exposer
en détail ici. De très bons résultats ont été obtenus parl’emploi
d’une cage degrillage métallique
aveclaquelle
la reinevierge
estencagée
sur un rayon libéré d’abeilles sur une zone de couvain
déjà
en train de naître. La cage est retirée au bout dequelques jours.
I,a reine et les abeilles néesentre-temps
aux alentours se mêlent aux autres ouvrières du nucleus.
La conservation des reines en
petites
cages avec peu d’abeilles à l’écart de la colonie dans une étuve à environ25 °C (fig. 5 ) impose beaucoup
de travail du fait dunourrissement,
del’abreuvage
et duremplacement
des abeilles mortes; elle ne devrait êtrepratiquée
quelorsque
les abeilles font défaut. Une addition de nosé- macides à la nourriture et unfréquent échange
d’ouvrières sont absolument indis-pensables
si l’on veut éviter une infection par Noséma.L’hivernage
en de sipetites
unités(FoTr et al., 19 6 2 )
ne s’est pasgénéralisé jusqu’à présent
à cause du travailqu’il requiert
et durisque qu’il comporte.
La conservation de reines
vierges
et de reines artificiellement inséminées en nucléiorphelins
- queen banks - estpossible
si les conditionsclimatiques
et demiellée sont favorables
(S!a!&dquo; ig6i
et LAIDLAW,z954)!
On
peut loger
isolémentjusqu’à
20 reines dans des cages degrillage métallique
à
portée
d’une colonie trèspopuleuse,
continuellementapprovisionnée
en rayonsavec du couvain ouvert
provenant
d’autres colonies nourricières.Cette méthode
présente
lesavantages
suivants :a)
les reines sont faciles à at-teindre avant l’insémination
artificielle ; b)
on évite lespertes
de reine par tenta- tives de volnuptial
dans le cas où l’insémination ne peut être effectuée entemps voulu,
c’est-à-dire du4 e
au 6ejour
devie ; c)
économie en abeilles et en rayonsjus- qu’à
l’introduction des reines.La méthode
biologiquement appropriée
à l’installation de la reine est son intro- duction en nucleus de 3 à 5cadres avec un nombre suffisant dejeunes
abeilles et ducouvain
operculé
ou tout au moins l’introduction de la reine dans les ruchettes de fécondationrépandues
enEurope
centrale(M ACKENSEN
et ROBERTS,194 8) ( 1 ).
I,a
suppression
du volnuptial
d’une reine destinée à l’insémination artificiellerequiert
un travailsoigneux
afin d’éviter desaccouplements
non contrôlés et, parconséquent,
desinterprétations
erronées du résultat de l’insémination.Si la reine circule librement dans le
nucleus,
leclippage
d’une aile n’est pas uneprotection
suffisante contre les volsnuptiaux.
Unegrille
doit en tout cas êtresoigneu-
sement installée au trou de vol. Des
grilles
de tôleperforée procurent
des trous depassage
plus précis,
maisprovoquent
chez les butineuses uneperte importante
depelotes
depollen.
Desgrilles
de barreaux ronds sont moinsgênantes
pour les ou-vrières,
maispeuvent plus
facilement être tordues. On nepeut
se fier auxgrilles
enbois. Si la colonie
compte beaucoup
demâles,
le trou de volgarni
d’unegrille
doitêtre assez
large
pour que des mâlesprêts
à l’envol ne labloquent
pas totalement.( 1
) Les données concernant l’influence de la méthode de conservation sur la qualité de l’insémination
se trouvent dans le chapitre V (p. 283).
L’insémination des reines
vierges gardées
librement en nuclei ou en ruchettesde fécondation devrait avoir lieu le 5e ou le 6e
jour.
Des reinesplus âgées
essaientde se
frayer
un passage à travers lagrille
ets’y
usent les ailes et lespoils.
La conservation de la reine
vierge
en nucleus ou en ruchette de fécondation dans unepetite
cage sans autres abeilles est moins à recommander que sa libre cir- culation. Les abeilles essaientplus
tôt depourvoir
auremplacement
de la reine. En outre, celle-ci commenceplus
tard àpondre,
la libre circulation stimulant sans doute le rut et la maturation des oeufs. Si l’onapplique
néanmoins cette méthode à caused’une insémination
retardée,
la cage doit être insérée au milieu de la ruche par décou- page dans le rayon et non au bord du rayon. La reine doit être en contact étroit avecles ouvrières.
Préparation
de la reine à l’inséminationSi la reine est
âgée
deplus
de 5jours
et si letemps
est favorable auvol,
elle doit êtrecapturée
le matin avant 10h oul’après-midi après
16h,
sinon elles’échap-
pera facilement en vol
nuptial
libre. On la laisse dans unecagette
avec 5 à 10ouvrières dans le nucleusjusqu’à l’insémination,
les nuclei de fécondationorphelins
sedépeu- plant
aisément en cas de vol intensif. Siplusieurs
reines doivent être inséminées successivement et en peu detemps,
les reines emmenées au laboratoire d’insémina- tion doivent êtregardées
à environ25 0 C
enétuve,
encompagnie
dequelques
ou-vrières et d’une
provision
de nourriture.Lorsque
des reines ont étéencagées
assezlongtemps
dans lenucleus,
on leslaisse,
sipossible,
voler un certaintemps
contre le carreau d’une fenêtre fermée afinqu’elles puissent
évacuer leurs excréments avant d’être introduites dansl’appareil
d’insémination.(Processus d’insémination,
voirchapitre V).
T y
aitement des reines
ap y ès
l’inséminationLa reine encore anesthésiée
peut
être réintroduite dans lenucleus;
il suffit de la laisser tomber dans un passage entre les rayons. Si elle estdéjà
revenue àl’activité,
on lui donnera un peu de candi. La tendance au vol
nuptial persiste
encoreaprès
une
insémination,
même si on ainjecté
de 6 à 8 mm3de sperme. Lagrille
à reine doitdonc rester en
place.
La
capture
en vue d’une secondeinsémination,
ou d’un traitement auCO 2 ,
est effectuée comme la
première capture.
Elle ne le sera, par beautemps, qu’en
dehors du
temps
de vol des reines(de
10 à 16heures).
La tendance au vol
nuptial
diminueplus lentement,
mêmeaprès
le second trai- tement auCO,,
chez les reines inséminées avec le sperme de seulement i ou 2 mâles que chez cellesqui
ont reçuplus
de 5 mm3 de sperme ou deux fois uneinjection
desperme.
Si la reine doit rester
encagée
dans le nucleus entre la Ire insémination et la 2e
, ou le traitement au
CO 2 ,
il est nécessaire de l’installer dans la ruche. Unetempé-
rature peu élevée a pour effet de ralentir et de rendre moins efficace l’introduction dans la
spermathèque
de la reine desspermatozoïdes injectés (L AIDLA w, 1954 ).
Lagrille
à reine nepeut
être enlevée quelorsque
laponte
est indubitablement constatée.L’expérience acquise
avec les reines fécondées paraccouplement
naturel est encoreplus
valable pour les reines inséminées artificiellement. Ainsi on n’introduira pasdes reines
qui
viennent toutjuste
de commencer àpondre
dans des colonies popu- leusesauxquelles
on a enlevé peuauparavant
une reine bien féconde et enpleine
ponte.Les reines inséminées avec
plus de 5 mm 3
de spermepeuvent
êtregardées
dansles mêmes conditions que les reines fécondées par
accouplement
naturel. Les reines inséminées à titreexpérimental
avec le sperme d’un seul mâle serontgardées
depré-
férence dans un nucleus. Le confinement entrave la
ponte
intensive. Il s’ensuit uneprolongation
considérable de lalongévité
et del’aptitude
à laponte
d’oeufs fécondés.B. -
ÉLEVAGE
ET CONSERVATION DESMALES Élevage à terme
L’obtention à
point
nommé de mâlesd’âge
voulu etpleinement aptes
à la repro- duction est,après
la maîtrise manuelle du processusd’insémination,
la tâche laplus
difficile.
La
production
et l’entretien ultérieur du couvain de mâlepeuvent
se dérouler dans des colonies différentes. Pendant l’accroissement de la colonie au début del’été,
il suffit
<i’ajoindre
un rayon bâti en cellules demâles,
que la reinegarnira
d’oeufs.La condition d’une
ponte
sans aléa est l’absence demâles,
ou de couvain de mâles à différentsstades,
dans la colonieproductrice (W E I SS , rg62).
Il est recommandé de confiner la reine avec le rayon à cellules de mâles dans une enceinte confectionnéeavec une
grille
à reine(fig. 6).
Uneprovision
de rayons à couvain mâle bien bâtis et ayantdéjà
servi àl’élevage
devratoujours
êtreprésente.
La reine doitséjourner
au moins deux à trois
jours
sur le rayon, laponte
ne débutant que lentement. Ungrand
nid à couvain bien dense sera en outre mieux entretenu que des oeufsdispersés.
Il est
préférable
de laisser le rayon dans lacolonie,
en un endroit inaccessible à lareine, jusqu’au
moment de l’éclosion des larves. Le transfert d’un rayon à mâlesgarni
d’oeufs dans une autre colonie éleveuse provoquegénéralement
des pertesplus
considérables que le transfert de larves.
L’élevage
ultérieur dans une colonie éleveusespéciale
suppose que cette colonie estforte, compte
de nombreuses abeilles nourrices etdispose
à tout moment de bonnesprovisions
de nourriture et, sipossible,
de couvain ouvert d’ouvrières depart
et d’autre du rayon à couvain de mâles. Le rayon à couvain de mâles ne doit pas être accessible à la reine de la colonie éleveuse. L’entretien ultérieur dans une colonie d’une autre race d’abeilles dont la couleur diffère de celle de la colonieproductrice
demâles,
est souhaitable. Ainsi il serapossible
dedistinguer
les mâlesprovenant
éven- tuellement d’ouvrièrespondeuses.
T y
aitement des mâles
après
leur naissanceIl est souhaitable et souvent
nécessaire,
d’installer la colonie éleveuse de mâles àproximité
du laboratoire d’insémination.Plusieurs
possibilités
seprésentent quant
à la naissance et à la conservation ultérieure des mâles :i. Il est
possible
degarder
les mâles en étuve avec des abeilles nourricesdepuis
la naissance
jusqu’à
la maturité sexuelle. Latempérature
doit toutefois êtresupé-
rieure à
30 0 C
faute dequoi
il seproduit
une inhibition notable de laprogression
desspermatozoïdes
vers les vésicules séminales(Ja y cox, ig6i).
Ce mode de conserva-tion réclame
cependant beaucoup
de travail(M OR I M OTO, ig6 3 ).
2. I,mn!,:!w
( 1954 )
estimequ’une
conservation des mâlesdepuis
la naissancejusqu’à l’emploi
pour l’insémination artificielle dans les enceintes avecgrille
àreine, représentées
à lafig.
7, estpraticable.
Lespetits
cadres contenant chacunplusieurs petites
cages engrille
àreine,
où sontlogés
les mâles de diverses provenances, sont introduits dans des colonies éleveusessoigneusement
constituées etorphelines.
Laprésence
continuelle de couvain d’ouvrières ouvert àproximité
des cages,l’éloigne-
ment de mâles
étrangers
et un nourrissementspéculatif permanent
sontindis]!en-
sables à ce mode de
conservation, qui permet
deprélever rapidement
àchaque
moment de la
journée
le nombre de mâles voulu. Onpeut,
en outre, conserver dansune colonie éleveuse de
petits
groupes de mâlesgénotypiquement différents,
cequi
est
avantageux
pour le maintien de nombreuseslignées
avec depetits
effectifs de reines. Lepourcentage
despertes
par mortprématurée
des mâles dequelques géno- types
est néanmoinsparfois
élevé.3
. Le rayon à mâles est introduit dans une étuve deux
jours
avant la naissance.Les mâles sortis des alvéoles
peuvent
êtremarqués
de couleur à la gommelaque
tous les deux ou trois
jours.
Il est recommandé dechanger
de couleur tous les 3jours
afin de
pouvoir
déterminer avecprécision l’âge
des mâles.Après
le marquage, on introduit les mâles dans une colonie éleveuse aussi isolée quepossible
et nepossé-
dant
pratiquement
pas de mâles propres. La colonie peut être enpossession
de sareine
pendant
lapériode
d’accroissement de lapopulation.
Il est recommandé de lapriver
de reine vers la fin del’été,
de telle sortequ’elle
doivepourvoir
auremplace-
ment et
soigne
bien les mâles. Les mâlespeuvent
voler librement. Un faible nour-rissement
spéculatif
continu de la colonie éleveuse estavantageux.
4
.
Le
rayon à mâles est introduit en vue de la naissance dans une colonie oudans un nucléus
populeux.
Au début de l’été la coloniepeut
être enpossession
de sareine.
L’orphelinage
est recommandé à la fin de la saisonapicole.
Tous les mâles ettout le couvain de mâles de la colonie doivent être
soigneusement
écartés aupréa-
lable. Il est souvent
plus
aisé de constituer une nouvelle colonieéleveuse, quelques jours
avant la naissance desmâles,
avec un essaim artificieltamisé,
une reine fécon- dée et des rayonsvides,
que depréparer
une colonie existante. Ungrillage,
à maillede 5 mm doit être installé immédiatement pour
empêcher
l’entrée de mâlesétrangers.
Une maille un peu
plus
forte facilite le passage des ouvrières et évite lespertes
depollen.
Le couvain de mâles de la colonie éleveuse n’a pas besoin d’être aussisoigneu-
sement éliminé si l’on
dispose
d’une colonie éleveuse d’une race différente nettement identifiable.Ce mode de conservation de mâles
implique qu’on
lesempêche
de voler. Lesmâles commencent à voler à
partir
de 7 à 10jours après
la naissance. Les ruches à trou de voltrop petit
sontrapidement
encombrées de mâles. Les ouvrières ne peu- ventplus
rentrer et la coloniepeut
éventuellement être étouffée. Lesdispositifs
suivants
préviennent
efficacement cette obstruction de l’entrée :a) L’écran
de FISCHER(i 9 6 5 ), fig.
8 : Legrillage
- sipossible
avec des passages de4 ,8
à 5,z mm — est incliné à 45° vers le haut dans unavant-corps.
Le toit en sur-plomb
de l’écran soustrait la vue du ciel aux mâles tournés vers le haut sur legrillage,
ce
qui tempère
considérablement leuragitation.
Lapartie
inférieure dugrillage
reste libre de mâles et
permet
le passage des ouvrières. Les mâlespeuvent
être enlevésau cours de la
phase
d’activité en débutd’après-midi
par l’ouverturepratiquée
dansle toit de
l’avant-corps.
b) Écrans
de !RESrrayE( 19 6 4 ) (fig.
9 et10 ) :
Lapossibilité
de l’envol libre estménagée
aux ouvrières. Ledispositif
offre aux mâles unepossibilité
de vol limitédans la boîte
(fig. 9 )
ou dans la cage de vol(fig. 10 ).
Les écrans décrits en Aet B
permettent,
par beautemps, d’intercepter
les mâlesau cours de leur
phase d’activité,
c’est-à-dire entre midi et 16 heures. Si l’entrée de la ruche est fermée directement par ungrillage coulissant,
onpeut
aussi yprélever
les mâles
pendant
leurphase
d’activité en relevantpartiellement
legrillage
et en yprésentant
une cagetransparente.
Si cettepossibilité
n’existe pas, il faut récolter les mâles avant 10heures à même le rayon, les envols ultérieursinfligeant trop
depertes.
Lorsque
les mâlesprélevés
doivent être conservéspendant
untemps
assezlong
hors de la
colonie,
il est recommandé de leuradjoindre
un nombre au moinségal
d’ouvrières et suffisamment de nourriture et de les conserver à
2 6- 30 0 C (M ACKEN -
sE
N et
ROBERTS, rgq8; M A C K E NS E N ,
r955;lB1 ATHIS , 19 6 2 ). Isolés,
les mâlesperdent déjà
de leur vitalité au bout dequelques
heures(Mmn, rg62).
Si les mâles n’ont paseu la
possibilité
de volerlibrement,
il est recommendé de les laisser voler dans la boîte de verrereprésentée
à lafig.
Ilorsqu’ils
sont transférés de la colonie éleveuseau laboratoire d’insémination.
Ils
défèquent
au cours de ce vol et l’érection est bien meilleureaprès
5 à10minutes d’activité dans la boîte chauffée à
2S - 30 0 C
et éclairée d’un tube fluorescent à lumière dujour.
La boîte facilite aussi laséparation
des mâles et des ouvrières éven- tuellement commises à leur entretien. La boîte estlongue
de 5o cm,large
de 40cm et haute de q.o cm.Chaque point
del’espace
intérieur est aisément accessiblegrâce
à un tube à manche.
Diffccultés
dans laproduction
de mâlesL’élevage
et la conservation de mâles vers la fin de l’été suscite souvent des difficultés. Il faut alors créerartificiellement,
dans lacolonie,
des conditions corres-pondant
à la situation avantl’essaimage,
ceci pour inciter la reine à laponte
d’oeufsnon fécondés. La colonie doit être mise à l’étroit soit par une réduction de son
loge-
ment, soit par unapport
abondant d’abeillesétrangères.
Un nourrissementspécu-
latif au miel dilué est nécessaire. La reine doit être retirée
après
avoirpondu,
de sorteque la
colonie,
s’activant à sonremplacement, soigne
convenablement les mâles et les tolère encorejusqu’en
automne.L’incapacité
totale d’une reine àprocréer
des mâlespeut,
selon GORBACZAW(ig6i),
être déterminée par ungène récessif,
cause dedéfaillance,
à l’étathomozy- gote,
du mécanisme obturateur de laspermathèque.
Tous les oeufspondus
sont alorsnantis de
spermatozoïdes.
Une tendance médiocre à la
production
de mâlesrègne fréquemment
dans lescolonies fortement
consanguines.
La cause est due à un manque de vitalité de l’en- semble de la colonie. On y remédie en transférant la reine dans une colonie douée de vitalité.Les
jeunes
reines fécondes ne se laissentparfois
que difficilement induire au cours de lapremière
année à laponte
d’oeufs non fécondés. Mais laproduction
demâles par une reine soeur est dans bien des cas
compatible
avec le programme d’éle- vage. Grâce auxexpériences
de MACKRNSFN( 1947 )
nous connaissons une méthode de stimulation à laproduction
de mâles par des reinesvierges.
De robustes reinesvierges
sont anesthésiéespendant
15 à 2o minutes auCO 2
le 5e ou le 6ejour après
leur naissance.L’opération
estrépétée
2 ou 3jours plus
tard. Onpeut escompter
que la ponte commencera entre le I2eet le
I4 e jour.
Il est recommandé degarder
cesreines
uniquement
sur un rayon à mâle dans un nucléusvigoureux.
Les mâles élevés en cellules d’ouvrières font preuve de vitalité et
produisent
dusperme, mais la
quantité
de celui-ci est notablement moindre que chez les mâles provenant de cellules à mâles.BO T TC H E
R
(ig6 7 )
fait état d’un autreprocédé
d’obtention de mâles par une reine fécondée. Celle-ci estréfrigérée
deuxjours
desuite, chaque
foispendant
z3 à z6 heures entre + 5 et o°C. La reine est immobilisée par le froid mais se rétablit très vite à la chaleur et commence vers le ioejour qui
suit ce traitement àpondre
des œufs dontaucun n’est fécondé.
Une autre
possibilité
d’obtenir des mâles etd’abréger
en mêmetemps
la durée de lagénération
consiste à rendre des ouvrières bourdonneuses(A LBER , I g 5 6 ; SC
HAS S K O L S KY
, I g 35 ).
Dejeunes
abeilles sontbalayées
des rayons àcouvain,
les abeillesaptes
au volayant
pu s’envolerauparavant.
On constituealors,
avec cesjeunes
abeilles et dans un endroitisolé,
un nucléuspopuleux logé uniquement
surrayons bâtis en cellules de mâles. On le nourrit d’un candi aux
protéines
ou aupollen.
La
ponte peut
commencer dès le zoejour
suivant la constitution du nucléus. Il est conseillé dedisposer
les rayons à couvain mâle dans une autre colonie éleveuse en vuede
l’élevage ultérieur,
sinon ilfaut,
dès que la colonie bourdonneuse a commencé d’élever lecouvain,
lui fournir continuellement des rayons d’ouvrières naissantes.Les mâles obtenus de cette
façon
sontpleinement aptes
à féconder.Influence
de l’activité de vol sur leprocessus
de maturation des mâles Le début du vol desmâles,
àl’âge
de 7 à 10jours,
n’est pas une preuve de leur maturité sexuelle. La maturation desspermatozoïdes s’accomplit pendant
leurpassage des testicules dans les tubes séminifères et est terminée entre le 6e et le
9
e jour
suivant la naissance. Lesglandes
muqueuses sontchargées
àréplétion
au 5eou 6e
jour
suivant la naissance. Bon nombre de mâlesâgés
d’environ 10jours
sontdéjà
àcapables
d’érection : la faculté d’érection maximale ne commence à se manifesterqu’après
le 12ejour.
Les données relatives à l’influence favorable des vols sur la faculté d’érection des mâles sont contradictoires. WOYKE
( 1955 )
nie touteinfluence,
mais KUREKNOI(
1954
)
l’affirme. Les recherches de MINDT( 19 6 2 )
révèlent la médiocre excitabilité des mâles avant lepremier
vol. Seulement 12 p. 100 des mâles entrent en érection à ladécapitation,
52 p. 100après
le vol. L’excitation favorable à l’érection faiblitdéjà
au bout de 10 minutes. Le vol actifpeut
êtreremplacé
par uneopération qui
consiste à les laisser
s’agiter
en les tenant à la main.M A C K E N SE
N
(ig55)
constate que laquantité
de spermedisponible
estsupérieure
de 10p.ioo chez les mâles
ayant
effectué un vol libre à celle relevée chez les mâlesencagés.
Longévité et aptitude fonctionnelle
des mîtlesLes données à ce
sujet
nepeuvent
être querelatives,
lalongévité dépendant
fortement des conditions
d’élevage
et des conditionsatmosphériques
saisonnières.Les données relatives aux mâles ayant toute liberté de vol se situent à 54
jours
delongévité
moyenne(H OW E LL
et USINGER,1933 ).
H. RuTTxt;tz( 19 68)
a trouvé des mâlesâgés
deplus
de 70jours aptes
au vol et encore actifs. I>’autres recherches ont montré des valeurs moins élevées. KEPENA( 19 6 3 )
a relevéaprès
21jours 58
p. 100,après
30jours
25p. 100etaprès
5ijours
encore 5 p. 100de mâles survivants. DRES- CHER( 19 68)
a constaté enjuillet
unelongévité
moyenne de 23jours
tandis que 3p. 100 des mâles
marqués
individuellement étaient encore en vieaprès
40jours.
Selon MACKENSEN et ROBERTS
( 194 8) l’encagement abrège
considérablement lalongévité.
Laplupart
des mâles sont morts à 25jours
etquelques-uns,
peu nom-breux,
ont atteintl’âge
de 35jours.
KEPENA( 19 6 2 )
a pu démentir l’idée fortrépan-
due selon
laquelle
les mâles hivernent dans les conditionsclimatologiques européennes.
On
ignore
presque tout de la durée del’aptitude
à la fonction sexuelle desmâles,
c’est-à-dire del’âge
maximumauquel
le spermepeut
être utilisé sansrisque
pour l’insémination artificielle. XIINDT( 19 6 2 )
n’a étudié quel’aptitude
à l’érection de mâlesâgés.
Sous l’effet d’une mêmeexcitation, 7 6
p. 100 des animaux entrèrent enérection en