Cours magistral d’iconographie antique
II) Des saints de proximité
A. Les fondateurs d’ordres
On insiste sur les saints martyrs après le Concile de Trente (voir cours précédent sur les figures des saints), pour montrer qu’au XVIIème siècle l’église réformé se fonde sur quelque chose d’ancien, et sur le fait qu’un certains nombre de personnes aient données leur vie pour leur foi.
Au moment du Concile de Trente on insiste sur le fait que le martyr est destiné à la vie éternelle.
Il y a un certain retour à l’antiquité dans l’église catholique (toujours dans l’optique d’être
« contre » les protestants).
Les Acta Sanctorum de Baronus. Cet auteur a écrit trois volumes sur ce qu’avaient pu faire les saints, ceci participe à une reconsidération des saints.
On veut retirer certains saints du culte chrétien.
D’autres saint vont être renouvelés autour du XVIIème siècle : Les fondateurs d’ordre notamment
-Pozzo, saint Ignace, 1700 Saint Philippe de Neri
Ils veulent des ordres plus « conformes » à la règle.
On retourne à des règles beaucoup plus strictes, avec la naissance de nouvelles règles, notamment les jésuites et les oratoriens (Saint Philippe de Neri).
La canonisation au XVIIème siècle d’un certain nombre de créateur d’ordre (François Xavier, Philippe de Neri, etc.).
On ne va pas tenter de les idéaliser puisqu’ils sont proche dans le temps, mais on va essayer de les rendre « proches » des fidèles, en les montrant comme des figures de miracle.
On va avoir aussi Charles Borromée (archevêque que Milan, qui participe à la rédaction).
- Agostino Bonisoli, saint Charles de Borromée et Saint Louis de Gonzague, Mantoue, 1696 renouvellement de l’iconographie, canonisation, cela montre que certains Hommes peuvent devenir saints.
2. Les réformateurs (d’ordre)
On va avoir Saint Thérèse
- Le Bernin, Extase de ste Thérèse 1647-52, Sta Maria della Vittoria.
Elle va tout faire pour que l’on revienne à la règle originelle des carmes : Une vie acétique, de prières, grande sobriété, etc.
Il y aura naissance d’une réforme de l’ordre des carmes. (Appelés aussi les déchaussés car ils marchaient pieds nus pour la petite anecdote).
Pour avoir une figure d’une sainte, il faut un miracle, le sien est d’avoir senti directement l’amour de Dieu.
* Il y aura aussi toute une histoire autour de saint Bruno :
- Eustache Le Sueur, Vie de saint Bruno, 1645-48 Louvre Il ne va être canonisé qu’à l’époque moderne.
On insisté sur la notion de donner sa vie à Dieu, de vivre dans un cloître. C’est dans ce cadre que l’on canonise saint Bruno.
Il sera construit une grande chartreuse à Paris, la commande des chartreux est [?] relatant la vie de saint Bruno. Cela permet d’édifier saint Bruno, pour donner des exemples.
B. Les saints protecteurs
Parmi ces saint protecteurs (d’une ville, etc.) : sainte Geneviève ,saint Roc (protège de la Peste).
On aura traditionnellement des saint protecteurs de ville.
Au XVIIème siècle sera rajouter des saints protecteurs de nations entières, Louis XVI place le royaume sous la protection de la Vierge.
En Angleterre, le roi va placer son pays sous la protection de saint Georges.
Une sorte de réaffirmation du culte des saints.
Conclusion : on voit bien que les saint ont un rôle fondamental, mais au moment du Concile de trente ont réaffirme leurs rôles. Pour montrer la vitalité des catholiques ont insiste sur le fait que l’on peut encore canoniser un certain nombre d’individu et montrer que tout le monde peut devenir saint.
Il y aura également un nettoyage des saints permettant de remettre à l’honneur des saints de figures attestées.
Dans ce cadre la, les acta sanctorum ?
Au XVIIème siècle on a toujours un Christ, la Vierge, et des autels dédiés à tel ou tel saint.
En Allemagne on va avoir une figure des saints très importante.
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èmeèmeèmeèmec cours c c ours ours ours : Une peinture érudite : Une peinture érudite : Une peinture érudite : Une peinture érudite : : : : l’Ancien testament
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Introduction : les peintures de l’ancien testament sont aussi importantes que celles du nouveau, mais l’iconographie des églises est essentiellement centrée sur celle du nouveau testament.
Au XVIIème siècle, il va y avoir un gout de la part des collectionneurs, commandant des tableaux tirés de l’ancien testament.
Cela suppose une érudition beaucoup plus importante de la part des commanditaires.
Pourquoi ? Car moins utilisée, et un peu plus compliqué d’accès (donc moins utilisé dans les églises). Elles seront surtout dans les collections privées.
Ont va utiliser un certain nombre d’épisode de l’ancien testament pour faire des analogies avec le nouveau (ex : L’Eucharistie).
(Voir à Chartre dans les croisés du transept, on insiste sur le fait que l’ancien testament porte le nouveau testament).
On va voir aussi que certaine scènes vont mettre en scène des figures. (Se rappeler que le but principal est d’édifier les fidèles, donner des exemples).
Avec iconographie de l’ancien testament, on va pouvoir se permettre des formes de représentations très différentes (car pour des particuliers).
Ex : pour représenter des femmes fortes, on va avoir une iconographie qui insiste beaucoup plus sur la sensualité et la séduction. Ce type de représentation très apprécié chez
collectionneurs privés.
I. Les scènes analogiques
A. Dans la Genèse (ante legem) 1. Adam et Eve
Les scènes analogiques supposent un discours.
Nous sommes dans les scènes ante legem (avant les tables de la loi de Moïse).
Dans la genèse on commence par Adam et Eve
-Poussin, Printemps, 1660-64, anc. Coll. Duc de Richelieu, Louvre Tableau de petit format qui insiste sur le paysage
Nous avons deux figures qui se situent avant le péché originel, deux personnages nues, tenus debout de profil. (Adam et Eve)
Discutions entre eux sur l’interdiction de Dieu, etc. (revoir la Genèse dans la Bible).
Pourquoi cet épisode est il analogique ? Parce que l’idée va se développer que Marie est une
« anti-Eve ».
Marie aurait permis le rachat du péché originel de Eve ayant croqué la pomme grâce au fait qu’elle ait porté Dieu.
C’est au XVIIème siècle, à partir du Concile de Trente, que l’on parle de Marie comme « anti- Eve ».
Mais on s’aperçoit souvent dans le détail, que la scène représenté va annoncer l’annonciation (en opposition à la tentation de Eve).
Les théologiens rapprochent tentation et annonciation (rachat de Marie).
2. Isaac
Avec figure d’Isaac, on a la figure, pour les Juifs, de la soumission à Dieu.
Les chrétiens vont insister sur la figure d’Isaac.
-Caravage, le sacrifice d’Isaac, 1603, Offices
Pourquoi insiste-t-on autant sur le sacrifice d’Isaac ? Parce que à nouveau cela va être une préfiguration de l’Eucharistie, il accepte de se sacrifier pour sauver les Hommes, cela montre sa soumission à Dieu (comme Jésus bien que lui ne va pas jusqu’au bout).
Dans ce tableau : Abraham tient un couteau de cuisine pour sacrifier son fils, Isaac cri, l’ange quant à lui maintient avec beaucoup de force Abraham. Ce tableau a une visée pédagogique.
-Rembrandt, sacrifice d’Isaac, 1636, Alte Pinacothek, Munich.
(Il faut savoir que Rembrandt faisait partit des réformés.) On a la figure innocente d’Isaac (blancheur du corps, etc.)
3. Joseph
La figure de Joseph va être beaucoup utilisée par analogie, pour faire un parallèle avec la vie de Jésus.
Mais les épisodes sont dans le sens inversés, c’est à dire que dans un premier temps Joseph va être vendu par ses frères (très jaloux de lui, etc.)
-Chaudet, Joseph vendu par ses frères, 1784, Louvre C’est une forme de trahison, telle celle de Jésus trahit par Judas.
-Baciccio, Joseph et ses frères, V 1680, Ajaccio, Fesch Massacre qui annonce les massacres des innocents.
-Reni, Joseph et la femme de Putiphar, 1623, musée Pouchkine (Moscou)
La femme de Putiphar tombée amoureuse de Joseph qu’elle tente de séduire, mais il ne veut pas commettre d’adultère, il s’enfuit donc.
Elle va dénoncer Joseph en disant qu’il a tenté de la violer (pour se venger de sa fuite).
La scène de séduction de la femme de Putiphar va souvent permettre à l’artiste d’insisté sur une forme de sensualité (là elle est habillé mais elle est souvent très dénudée).
-Nicolas Poussin, Les Israélites recueillant la manne, 1637-39, Louvre.
Episode analogique avec le Christ et ses apôtres.
Analogie entre la Manne et l’Eucharistie.
On a l’insistance très forte après Concile de Trente sur les analogies avec Eucharistie
B. Post legem
1. David dans le livre de Samuel
(Voir film « les dix commandements » avec Charlton Heston - regarder les cornes de lumières qui sont du à une erreur de traduction).
Quel est l’aspect de David traité au moyen âge ? Le David musicien créateur de psaumes, etc.
A l’époque moderne on l’a toujours, mais la représentation de David et Goliath est dominante.
- Caravage, David et Goliath, 1695-96, Prado Berger triomphant
-Vouet, David
Ont a tous les aspects qui peuvent être représentés, ont a une insistance très forte sur le fait que l’on va représenter David et Goliath sous différente forme
Pourquoi ? Analogie avec jésus qui va triompher de Satan, tout comme David triomphe de Goliath.
On insiste aussi sur le fait que David est un héro, le héro chrétien par excellence, à partir du Concile de Trente ont insiste sur la figure de David héroïque.
-David tenant la tête de Goliath (Caravage), v. 1610, Borghèse
Insistance sur la force de Goliath, mais finalement le plus « faible » remporte.
Les autres représentations de David vont insister sur ses femmes.
La polygamie étant autorisé chez les Juifs, il va se marier plusieurs fois : -Michal, figure de dévouement (première femme de David)
-Abigaïl, sagesse (2ème des « grandes » épouses de David) elle représente la sagesse parce qu’elle sera toujours de bons conseil dans la vie de David
-Bethsabée, figure de la mère, pourquoi ? Car mère de Salomon, elle fera tout pour que son fils monte sur le trône
-Abisag, figure de « la vierge », pourquoi car restée vierge après son mariage.
Si l’on regarde toutes les figures : (mère, sagesse, vierge, etc.) c’est la figure de Marie qui est représentée par analogie.
Marie descend du roi David.
Une iconographie mariale directement inspiré des épouses de David.
