HAL Id: hal-00424249
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Preprint submitted on 14 Oct 2009
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groupes réductifs
Abdel Latif Mortajine
To cite this version:
Abdel Latif Mortajine. Sur la décomposition des représentations de quelques groupes réductifs. 2009.
�hal-00424249�
MORTAJINE Abdel Latif
D´ epartements de Math´ ematiques-URA 750 CNRS
Universit´ e de Nancy 1, BP 239, 54506 VANDOEUVRE LES NANCY CEDEX
Soit G un groupe lin´eaire alg´ebrique r´eductif connexe complexe.
On note G b l’ensemble des repr´esentations rationnelles de dimension finie de G et pour chaque ρ ∈ G, on note b V
ρl’espace de la repr´esentation.
On note C [V
ρ] l’alg`ebre des fonctions polynomiales sur V
ρet C
r[V
ρ] le sous- espace des fonctions polynomiales homog`enes de degr´e r.
L’action de G sur C [V
ρ] est donn´ee par : ρ(g)P (x) = P (ρ(g
−1)x).
Dans ce travail nous introduisons les covariants pour les espaces pr´ehomog`enes.
Dans ce cadre, nous montrons que les covariants g´en´eralisent les invariants relatifs et qu’ils poss`edent les mˆemes propri´et´es. Nous annon¸cons les r´esultats relatives ` a la d´ecomposition des repr´esentations sur l’alg`ebre des polynˆomes.
Sommaire 1. — G´ en´ eralit´ es
2. — Les covariants des espaces pr´ ehomog` enes
3. — Applications
1. — G´ en´ eraliti´ es
D´ efinition 1.1. — Soient ρ, σ ∈ G b de dimensions > 1.
On appelle covariant de (G, V
ρ) dans (G, V
σ) toute application rationnelle
´equivariante de V
ρdans V
σ, i.e. :
π : V
ρ−→ V
σπ(ρ(g)x) = σ(g)π(x) pour tous g ∈ G, x ∈ V
ρUn covariant π est dit homog`ene de degr´e d si l’application est polynomiale telle que π(λx) = λ
dπ(x) pour tout λ ∈ C et tout x ∈ V
ρ.
On note X(G) le groupe des caract`eres rationnels de G. Une fraction rationnelle f sur V est dit un invariant relatif de (G, V
ρ) s’il existe χ ∈ X(G) tel que f ρ(g).x
= χ(g).f (x) o` u x ∈ V et g ∈ G. Et on dit que χ est associ´e ` a f ou que f est de caract`ere χ.
Proposition 1.2. — Soit π un covariant de (G, V
ρ) dans (G, V
σ), alors il existe un invariant relatif f de caract`ere χ de (G, V
ρ) et un covariant polynomial π
′de (G, V
ρ) dans (G, V
χ⊗σ) tels que : f π = π
′.
D´ emonstration :
On note
f
le d´enominateur commun des composantes deπ
, ainsi,f π = π
′ est une appli- cation polynomiale. Commef (ρ(g)x)π(ρ(g)x) = π
′(ρ(g)x) = f(ρ(g)x)σ(g)π(x)
pour tout
g ∈ G
et toutx ∈ V
ρ, alorsf
est un invariant relatif de caract`ereχ
etπ
′un covriant de
(G, V
ρ)
dans(G, V
χ⊗σ)
Proposition 1.3. — Soit π un covariant polynomial de (G, V
ρ) dans (G, V
σ).
Soit la d´ecomposition de π = π
0+ ... + π
ren composantes homog`enes chaque π
k´etant de degr´e k. Alors, les π
knon nuls sont des covariants de (G, V
ρ) dans (G, V
σ).
D´ emonstration :
Soit
λ ∈ C
, on a pour tousg ∈ G
et tousx ∈ V
ρ :π(ρ(g)λx) = π
0(ρ(g)x) + λπ
0(ρ(g)x) + ... + λ
rπ
r(ρ(g)x)
π(ρ(g)λx) = σ(g)π
0(x) + λσ(g)π
1(x) + ... + λ
rσ(g)π
r(x)
Par identification, nous avons
π
k(ρ(g)x) = σ(g)π
k(x)
pour0 ≤ k ≤ r
.La dualit´ e 1.4. —
Soit ρ
∗(resp. σ
∗) la repr´esentation contragr´ediente de ρ (resp. σ).
Soit π un covariant de (G, V
ρ) dans (G, V
σ), alors il existe un covariant ˜ π de (G, V
ρ∗) dans (G, V
σ∗).
De plus :
Le covariant π est surjectif si et seulement si le covariant ˜ π est surjectif
Le covariant π est polynomial (resp. homog`ene de degr´e d) si et seulement si le covariant ˜ π est polynomial (resp. homog`ene de degr´e d).
D´ emonstration :
On posen = dimV
ρ etk = dimV
σ. Par le choix d’une base deV
ρ (resp.V
σ) on identifieV
ρ `aC
n (resp.V
σ `aC
k) et on identifieV
ρ∗ `aV
ρ (resp.V
σ∗ `aV
σ) par la dualit´e< x, y >= P
x
iy
i. On supposeG ⊂ GL(n)
Comme
G
est r´eductif,G
poss`ede un sous-groupe compact maximal Zariski-denseK
. En choisissant convenablement la base deV
ρ, on consid`ereK ⊂ U (n)
(le groupe unitaire).Dans ce cas, si
g ∈ K
,ρ
∗(g) =
tg
−1= g
.Posons
π(y) = ˜ π(y)
. Donc,˜ π
est une application rationnelle deV
ρ∗ dansV
σ∗. i) Pour toutg ∈ K
et touty ∈ V
ρ∗, on a :˜
π(ρ
∗(g)y) = π(ρ
∗(g)y) = π(ρ(g)y) = (σ(g)π(y) = σ
∗(g)˜ π(y)
.Comme
K
est dense dansG
, alors ceci est vrai pour toutg ∈ G
. On en d´eduit queπ ˜
est un covariant de
(G, V
ρ∗)
dans(G, V
σ∗)
.ii) Si
π
est surjectif, comme pour touty ∈ V
σ∗= V
σ, il existex ˜ ∈ V
ρ= V
ρ∗ tel queπ(˜ x) = y
, d’o`uπ(x) = ˜ y
, et ainsi,π ˜
est surjectif.Remarque 1.5. — Si π est un covariant polynomial de (G, V
ρ) sur (G, V
σ).
On d´efinit un op´erateur d’entrelacement A
π: V
σ∗−→ C [V
ρ] par A
π(α) = α ◦ π.
Inversement, soit A : V
σ∗−→ C [V
ρ] un op´erateur d’entrelacement. Soit
B = {e
1, ..., e
k} une base de V
σet soit B
∗= {e
∗1, ..., e
∗k} sa base duale, on
consid`ere les polynˆomes sur V
ρd´efinis par π
i= A(e
∗i) et on pose l’application
π dont les composantes sont les polynˆomes π
i. Il est clair que c’est un covariant de (G, V
ρ) dans (G, V
σ).
Nous obtenons, ainsi, une bijection entre les covariants polynomiaux de (G, V
ρ) dans (G, V
σ) et les op´erateurs d’entrelacement de V
σ∗dans C [V
ρ].
Lorsque V
σest irr´eductible, l’ensemble des covariants polynomiaux de (G, V
ρ) dans (G, V
σ) est une interpr´etation g´eom´etrique de la composante isotypique de type V
σ∗dans C [V
ρ]. Cette composante isotypique est canoniquement isomorphe `a V
σ∗⊗ Hom
G(V
σ∗, C [V
ρ]).
Proposition 1.6. — Soit π un covariant polynomial de (G, V
ρ) dans (G, V
σ).
Si σ est irr´eductible, alors π est homog`ene.
D´ emonstration :
Il est clair queπ
est homog`ene de degr´ed
si et seulement siA
π(V
σ∗) ⊂ C
d[V
ρ]
(les polynˆomes homog`enes de degr´ed
surV
ρ).Comme pour tout
r
,A
−1π( C
r[V
ρ])
est un sous-espaceσ
∗(G)
-stable, alors siσ
est irr´eductible,π
est homog`ene.D´ efinition 1.7. —
Deux triplets (G, V
ρ) et (G
′, V
ρ′) sont dits fortement ´equivalents s’il existe un isomorphisme rationnel θ : ρ(G) −→ ρ
′(G
′) et un isomorphisme d’espaces vectoriels φ : V
ρ−→ V
ρ′tels que ρ
′(θ(g)).φ(x) = φ(ρ(g).x), ∀x ∈ V
ρet ∀g ∈ G.
D´ efinition 1.8. —
i) Deux triplets (G, V
ρ) et (G
′, V
ρ′) sont dits voisins s’il existe n, p, q des entiers naturels non nuls avec n = p + q et un triplet (H, V
τ) o` u H est un groupe lin´eaire alg´ebrique r´eductif connexe complexe et dimτ = n tels que :
(G, V
ρ) soit ´equivalent ` a (H × SL(p), V
τ⊗ C
p) et (G
′, V
ρ′) soit ´equivalent ` a (H × SL(q), V
τ∗⊗ C
q).
ii) Deux triplets irr´eductibles (G, V
ρ) et (G
′, V
ρ′) sont dits ´equivalents si on peut passer de l’un ` a l’autre par un nombre fini d’op´erations voisinage.
iii) Un triplet est dit r´eduit s’il n’existe pas de triplet voisin dont la dimension
est strictement plus petite.
Remarque 1.9. — [S-K]
Chaque classe d’´equivalence de triplets irr´eductibles contient, ` a ´equivalence forte pr`es, un unique triplet r´eduit.
D´ efinition 1.10. —
Soient π un covariant de (G, V
ρ) dans (G, V
σ) et π
′un covariant de (G
′, V
ρ′) dans (G
′, V
σ′).
On dit que π et π
′sont ´equivalents si : i) (G, V
ρ) est ϕ-´equivalent ` a (G
′, V
ρ′) ii) (G, V
σ) est ψ-´equivalent `a (G
′, V
σ′) iii) ψ(π(x)) = π
′(ϕ(x)) pour tout x ∈ V
ρ.
Un covariant ´equivalent ` a l’identit´e est dit trivial.
Exemple 1.11. —
Soient les triplets (H × SL(p), V
τ⊗ C
p) et (H × SL(q), V
τ∗⊗ C
q) o` u H est un groupe lin´eaire alg´ebrique r´eductif connexe complexe et dimτ = n = p + q.
Pour tout v ∈ V
τ⊗ C
p(resp. v ∈ V
τ∗⊗ C
q), on pose ∆
k(v) les mineurs de v de type p (resp. de type q).
Soit N = C
pn= C
qn.
On consid`ere les covariants surjectifs suivants :
π : V
τ⊗ C
p−→ C
Nd´efini par π(v) = (∆
1(v), ..., ∆
N(v)) et π
′: V
τ∗⊗ C
q−→ C
Nd´efini par π
′(v) = (∆
1(v), ..., ∆
N(v))
Alors, il existe une application polynomiale ϕ : V
τ⊗ C
p−→ V
τ∗⊗ C
qtelle que : i) π
′◦ ϕ = π
ii) ϕ(τ ⊗ Λ
1(GL(p))(g, h).v) = τ
∗⊗ Λ
1(GL(q))(g, θ(h)).ϕ(v) Remarque/D´ efinition 1.12. — Soient ρ, σ et τ ∈ G. b
Soit π
1un covariant de (G, V
ρ) dans (G, V
σ) et π
2un covariant de (G, V
σ) dans (G, V
τ), alors π = π
2◦ π
1est un covariant de (G, V
ρ) dans (G, V
τ).
On dit qu’un covariant est ind´ecomposable s’il n’est pas la compos´ee de deux
covariants.
iii) Soient π
1et π
2deux covariants de (G, V
ρ) dans, respectivement, (G, V
σ1) et (G, V
σ2). Alors, π
1⊗ π
2est un covariant de (G, V
ρ) dans (G, V
σ1⊗σ2).
2. — Les covariants des espaces pr´ ehomog` enes
D´ efinitions 2.1. — Soit ρ ∈ G. b
Le triplet (G, V
ρ) est dit espace pr´ehomog`ene (not´e P.H.) s’il existe dans V
ρune orbite Zariski-ouverte Ω
ρ.
Le sous-ensemble alg´ebrique S
ρ= V − Ω
ρest dit lieu singulier de (G, V
ρ). Par point g´en´erique, on entend les ´el´ements de la grosse orbite Ω
ρet par sous-groupe d’isotropie g´en´erique le sous-groupe d’isotropie G
x=
g ∈ G/ρ(g).x = x avec x ∈ Ω
ρ.
Proposition 2.2. — Soit π un covariant surjectif de (G, V
ρ) dans (G, V
σ).
Alors : Si (G, V
ρ) est un P.H., le triplet (G, V
σ) est un P.H.
D´ emonstration :
Il est clair queπ(Ω
ρ)
est une orbite ouverte deπ(V
ρ) = V
σ.Th´ eor` eme d’existence 2.3. — Soient (G, V
ρ) et (G, V
σ) deux P.H.
Il existe un covariant π de (G, V
ρ) dans (G, V
σ) si et seulement si Il existe (x
0, v
0) ∈ Ω
ρ× Ω
σtel que le stabilisateur G
x0de x
0soit inclus dans le stabilisateur G
v0de v
0.
D´ emonstration :
= ⇒)
: Soitx
0∈ Ω
ρ, on posev
0= π(x
0)
.Soit
g ∈ G
x0, on aρ(g)x
0= x
0, d’o`uv
0= π(x
0) = π(ρ(g)x
0) = σ(g)π(x
0) = σ(g)v
0 et ainsi,g ∈ G
v0.⇐ =)
: L’applicationΩ
ρ−→ Ω
σ d´efinie parπ(ρ(g).x
0= σ(g).v
0 ´etant r´eguli`ere, elle se prolonge en une application rationnelle surV
.Les invariants relatifs 2.4. — [S-K]
Soient S
0, ..., S
mles composantes irr´eductibles de codimension 1 de S
ρ. Alors,
S
k= {x ∈ V /P
k(x) = 0} avec P
kun polynˆome irr´eductible. On sait que P
0, ..., P
msont des invariants relatifs alg´ebriquement ind´ependants et que tout invariant relatif f de (G, V
ρ) s’´ecrit sous la forme suivante :
f = c.
Y
mi=0
P
imiavec c ∈ C et m
i∈ Z
On dit que {P
0, ..., P
m} est le syst`eme fondamental des invariants relatifs de (G, V
ρ).
Les covariants similaires 2.5. — Soit π un covariant d’un P.H. (G, V
ρ) dans (G, V
σ).
Soit {P
0, .., P
m} le syst`eme fondamental des invariants relatifs de (G, V
ρ) et {χ
0, .., χ
m} celui des caract`eres correspondants.
Soit a = (a
0, ..., a
m) ∈ Z
m+1, on pose :
χ
a= χ
a00...χ
ammet P
a= P
0a0...P
mamL’application π
ade V
ρdans V
σd´efinie par π
a(x) = P
a(x)π(x) est un covariant du P.H. (G, V
ρ) dans (G, V
χa⊗σ).
On dit que les covariants π et π
asont similaires.
Les covariants r´ eduits 2.6. — On dit qu’un covariant polynomial π d’un P.H. (G, V
ρ) dans (G, V
σ) est r´eduit si π
aest polynomial si et seulement si a ∈ N
m+1.
Proposition 2.7. — Tout covariant est similaire ` a un covariant r´eduit.
D´ emonstration :
Soit
π
un covariant d’un P.H.(G, V
ρ)
dans(G, V
σ)
. Par la proposition1.2
, il existe un invariant relatiff
de(G, V
ρ)
et un covariant polynomialπ
′ tel quef π = π
′. Alors, on peut choisira ∈ Z
m+1 tel queπ
′ soit un covariant polynomial de(G, V
ρ)
dans(G, χ
a⊗ σ, V
σ)
etπ
′= P
a.π
.Remarque 2.8. — Soit π un covariant d’un P.H. (G, V
ρ) dans (G, V
σ). Soit
f un invariant relatif du P.H. (G, V
σ) tel que f
π= f ◦ π soit non nul.
On fixe une base B = {e
1, .., e
k} de V
σet B
′= {u
1, ..., u
n} une base V
ρ. Soit l’application ϕ
f: Ω
σ−→ Ω
σ∗d´efinie par :
ϕ
f(y) = 1
f (y) ( ∂f (y)
∂y
1, ..., ∂f (y)
∂y
k) = gradlogf (y) et soit l’application ϕ
fπ: Ω
ρ−→ Ω
ρ∗d´efinie par :
ϕ
fπ(x) = 1
f
π(x) ( ∂f
π(x)
∂x
1, ..., ∂f
π(x)
∂x
n) = gradlogf
π(x) On a le diagramme commutatif suivant :
Ω
ρϕfπ
−−−−−→ Ω
ρ∗π
y e
π
y Ω
σ−−−−−→
ϕfΩ
σ∗et on a pour tous g ∈ G et x ∈ V , π e ◦ ϕ
fπ(ρ(g)x) = σ
∗(g) π e ◦ ϕ
fπ(x).
Hypoth` eses et notations 2.9. —
Soient ρ, σ ∈ G. On note b M = ker σ = {g ∈ G/σ(g) = id
Vσ}.
On suppose que G est produit semi-direct G = Γ.M d’un sous-groupe r´eductif Γ et du sous-groupe M .
On note pr(γ.m) = γ la projection de G sur Γ.
Proposition 2.10. — Soient ρ, σ ∈ G. b
Le P.H. (G = Γ.M, V
ρ) admet un covariant polynomial surjectif π dans (G, V
σ) tel que pr(G
x) = Γ
π(x)pour tout x ∈ Ω
ρsi et seulement si C [V ]
Mest une alg`ebre de polynˆomes de type finie, engendr´ee par les composantes de π qui sont alg´ebriquement ind´ependantes.
D´ emonstration :
On noteπ
∗: C [V
σ] −→ C [V
ρ]
d´efinie par :π
∗(Q) = Q ◦ π
. On sait que cet homomorphisme d’alg`ebres est injectif.= ⇒)
Il suffit de montrer queImπ
∗= C [V
ρ]
M.Il est clair que
Imπ
∗⊂ C [V
ρ]
M. Montrons l’inclusion dans l’autre sens : On aΩ
σ= Γ.π(x
0)
(carM
agit trivialement surV
σ).Alors
C [Ω
σ] ≡ C [Γ/Γ
π(x0)]
etC [Ω
ρ] ≡ C [Γ.M/(Γ.M )
x0]
, d’o`uC [Ω
ρ]
M∼ = C [Γ.M/(Γ.M )
x0]
M≡ C [Γ/Γ
π(x0)]
.Soit
P ∈ C [V
ρ]
M, commeC [V
ρ]
M⊂ C [Ω
ρ]
M∼ = C [Ω
σ]
, alors il existeQ ∈ C [Ω
σ]
tel que
P = Q ◦ π
.Comme
Q ∈ C [Ω
σ]
, il existe un invariant relatiff
de(G, V
σ)
tel queR = f.Q ∈ C [V
σ]
.Soit
y ∈ I(f ) = {a ∈ V
σ/f (a) = 0}
, alors il existex ∈ V
ρ tel queπ(x) = y
et on a :R(y) = f (y)P (x) = 0
, ainsi,f
diviseR
et par cons´equent,Q ∈ C [V
σ]
.⇐ =)
c’est ´evident.La r´ egularit´ e 2.11. —
Un P.H. (G, V
ρ) est dit r´egulier si pour tout point g´en´erique x, G
xest r´eductif.
Proposition 2.12. — Soit π un covariant surjectif d’un P.H. (G, V
ρ) dans un P.H. r´egulier (G, V
σ). Alors il existe un invariant relatif f de (G, V
σ) tel que f ◦ π soit un invariant relatif de (G, V
ρ) de mˆeme caract`ere que f .
D´ emonstration :
Soit
y ∈ Ω
σ, alorsf(y) 6= 0
. Commeπ
est surjectif, soitx
0∈ V
ρtel queπ(x
0) = y
, on a alorsf
π(x
0) = f (y) 6= 0
.Il est clair que
f
π(ρ(g)x) = f(π(ρ(g)x) = f (σ(g)π(x)) = χ(g)f (π(x)) = χ(g)f
π(x)
pour tousx ∈ V
ρ etg ∈ G
.Remarque 2.13. — Si π est un covariant surjectif de (G = Γ.M, V
ρ) sur (G, V
σ) un P.H. r´egulier avec M = Kerρ, alors (G = Γ.M, V
ρ) admet un invariant relatif dont le caract`ere est un caract`ere de Γ.
Ce qui fournit une condition n´ecessaire d’existence de π.
D´ efinition 2.14. — On dit qu’un P.H. (G, V
ρ) est simple s’il n’admet aucun
covariant surjectif r´eduit non trivial.
Remarque 2.15. —
i) Si (G, V
ρ) est un P.H. simple, alors c’est un P.H. irr´eductible (la projection est un covariant surjectif r´eduit non trivial).
ii) Si (G, V
ρ= V
ρ1⊕ V
ρ2) est un P.H. alors, (G, V
ρ1) est un P.H. Soit π un covariant de (G, V
ρ1) dans (G, V
σ), alors l’application π : V −→ V
σd´efinie par : π(x, y) = π(x) (pour x ∈ V
ρ1et y ∈ V
ρ2) est un covariant de (G, V
ρ) dans (G, V
σ).
Proposition 2.16. —
Soient {(G
i, V
ρi)}
1≤i≤2deux P.H. r´eguliers. Alors :
a) le triplet (G = G
1× G
2, ρ = ρ
1⊗ id ⊕ id ⊗ ρ
2, V = V
ρ1⊕ V
ρ2) est un P.H.
r´egulier.
b) L’application π est un covariant surjectif r´eduit de (G, V
ρ) sur un P.H.
(G, V
σ) si et seulement si π est un covariant de l’un et un seul des (G
i, ρ
i, V
ρi) ou produits tensoriels de deux covariants de (G
i, ρ
i, V
ρi).
D´ emonstration :
a) Evident
b) Il suffit de prendre
π
i la restriction deπ
`a(G
i, ρ
i, V
ρi)
.Proposition 2.17. —
Les P.H. (G, V
ρ) suivants (dits de type parabolique commutatifs) sont les seuls
`
a n’admettre aucun covariant surjectif r´eduit dans un P.H. r´egulier : 1) (SL(n) × GL(m), V
Λn−1⊗Λ1), ce P.H. est r´egulier si n = m
2) (GL(n), V
2Λ1) pour n ≥ 2 , ce P.H. est r´eguleir
3) (GL(n), V
Λ2) pour n ≥ 3, ce P.H. est r´egulier si n est pair.
4) (GL(1) × SO(n), V
hom⊗Λ1), ce P.H. est r´egulier.
5) (GL(1) × E
6, V
hom⊗Λ1), ce P.H. est non r´egulier
D´ emonstration :
Vu les r´esultats de la fin du premier paragraphe, la proposition r´esulte de l’´etude cas par cas de la liste des P.H. irr´eductible r´eduits de [S-K].D´ efinition 2.18. — On appelle covariant fondamental d’un P.H. (G, V
ρ) tout
covariant surjectif r´eduit dans un P.H. de type parabolique commutatif r´egulier (G, V
σ).
Si π est un covariant fondamental d’un P.H. (G, V
ρ) dans un P.H. r´egulier (G, V
σ) de degr´e d.
On pose ∆
0l’unique, `a la multiplication par un scalaire pr`es, invariant relatif fondamental du P.H. (G, V
σ) et on note ∆
π= ∆
0◦ π.
On pose deg(∆
0) = r + 1, ainsi, deg(∆
π) = d(r + 1).
L’op´ erateur diff´ erentiel vectoriel π(∂) ˜ 2.19. —
Soit l’op´erateur diff´erentiel vectoriel ˜ π(∂) sur V
ρ, ` a coefficients constants, d´efini par l’´equation :
˜
π(∂)e
<x,y>= e
<x,y>π(y) pour tous ˜ x ∈ V
ρet y ∈ V
ρ∗Cet op´erateur associe ` a une fonction scalaire f sur V
ρ, une fonction ˜ π(∂)f , d´efinie sur V
ρ` a valeurs dans l’espace V
σ∗.
Lemme 2.20. — On a pour tout g ∈ G :
ρ(g) ◦ π(∂) = ˜ σ
∗(g) ◦ π(∂) ◦ ρ(g) D´ emonstration :
On a :˜
π(∂)e
<.,y>(ρ(g)x) = π(y)e ˜
<ρ(g)x,y>= ˜ π(ρ
∗(g)ρ
∗(g
−1)y)e
<x,ρ∗(g−1)y>= σ
∗(g)˜ π(ρ
∗(g
−1)y)e
<x,ρ∗(g−1)y>= σ
∗(g)˜ π(∂)e
<ρ(g).,y>(x) Polynˆ omes de Bernstein-Sato 2.21. —
i) Il existe un polynˆome B
0de degr´e (r + 1) tel que :
∆
0(∂).∆
s+10(X) = B(s).∆
s0(X) ; s ∈ C
avec B(s) = Y
rj=0
(s + j. k
′2 ) ; k
′= 2
d(d + 1) (k − d − 1)
ii) Il existe un polynˆome B
∆πde degr´e d(r + 1) tel que :
∆
∆π(∂).[∆
π]
s+1(X) = B
∆π(s).[∆
π]
s(X ) ; s ∈ C
iii) Il existe un polynˆome B
π(appel´e polynˆome de Bernstein-Sato associ´e ` a π) de degr´e d tel que, pour tout m ∈ Z , on ait :
˜
π(∂)[∆
π]
m+1= B
π(m)[∆
π]
m+1π ˜ ◦ ϕ
∆πD´ emonstration :
i) C’est un r´esultat de [S-K].
ii) C’est un r´esultat de [Ru-Sch].
iii) On a :
(˜ π(∂)[∆
π]
m+1)(ρ(g)x) = σ
∗(g) ◦ π(∂) ˜ ◦ ρ(g)([∆
π]
m(x)) (˜ π(∂)[∆
π]
m+1)(ρ(g)x) = χ
m+10(g)σ
∗(g)(˜ π(∂)[∆
π]
m+1)(x)
. Et on a ´egalement :[∆
π]
m+1(ρ(g)x)˜ π ◦ ϕ
∆π(ρ(g)x) = χ
m+10(g)σ
∗(g)[∆
π]
m+1(x)˜ π ◦ ϕ
∆π(x)
. Ainsi, il existe une constanteB
π(m)
telle que :˜
π(∂)[∆
π]
m+1= B
π(m)[∆
π]
m+1π ˜ ◦ ϕ
∆πil est clair que
B
π(m)
est un polynˆome enm
de degr´ed
.Probl` eme 2.22. — Quel lien entre B
∆π, B
πet B
0?
3. — Applications
Dans tout ce paragraphe, on consid`ere π un covariant fondamental d’un P.H.
(G, V
ρ) dans un P.H. r´egulier (G, V
σ) de degr´e d.
Le groupe G : Γ.M avec M = ker σ.
Soit ∆
0l’unique, ` a la multiplication par un scalaire pr`es, invariant relatif fondamental du P.H. (G, V
σ). On note ∆
π= ∆
0◦ π.
On pose deg(∆
0) = r + 1, ainsi, deg(∆
π) = d(r + 1).
On sait que si B est un sous-groupe de Borel de G (voir [Ru-Sch]), alors :
i) Le triplet (B, V
σ) est un P.H. r´egulier dont le cardinal du syst`eme fondamen- tal des invariants relatifs est ´egal `a r + 1.
On note {∆
0, ∆
1, ..., ∆
d} ce syst`eme ( rang´e par ordre d´ecroissant de leur degr´e).
ii) (G, C [V
σ]) se d´ecompose avec multiplicit´e un.
Pour a = (a
0, ..., a
r) ∈ N
r+1, on note V
a= V
(a0,...,ar)le sous-σ(G)-module de C [V
σ] engendr´e par ∆
a00∆
a11...∆
add. On a : C [V
σ] = M
a∈Nr+1
V
a.
iii) le P.H. (Γ, V
σ) admet d+2 orbites. On pose {I
0, I
1, ..., I
d, 0} les repr´esentants des orbites tels que ∆
k(I
k) = 1.
iv) On a Ω
σ= Γ.I
0l’orbite ouverte de (Γ, V
σ) et le sous-groupe d’isotropie S = Γ
I0est r´eductif.
v) Chaque repr´esentation (Γ, V
a) admet un unique vecteur S-invariant.
vi) Soit N le radical unipotent de B.
La sous-alg`ebre des polynˆomes N -invariants, C
N[V
σ], de C [V
σ] est engendr´ee par ∆
0, ∆
1, ..., ∆
d, i.e. C
N[U ] = C [∆
0, ∆
1, ..., ∆
d].
vii) On d´efinit les polynˆomes δ
j(0 ≤ j ≤ d + 1) par :
∆
0(X + λI
0) = P
d+1j=0
δ
j(X)λ
jLa sous-alg`ebre des polynˆomes S-invariants, C
S[V
σ], de C [V
σ] est engendr´ee par δ
0, δ
1, ..., δ
d, i.e. C
S[V
σ] = C [δ
0, δ
1, ..., δ
d].
L’alg` ebre des applications polynomiales C [V
ρ] 3.1. —
Comme G est r´eductif, alors l’action (G, C [V
ρ]) est compl`etement r´eductible.
On note G b
ρl’ensemble des repr´esentations irr´eductibles qui apparaissent dans la d´ecomposition de (G, C [V
ρ]).
On dit que deux repr´esentations σ, σ
′∈ G c
ρsont similaires si σ
′est ´equivalente
`
a χ
a⊗ σ pour un a ∈ Z
m+1.
On dit qu’une repr´esentation σ ∈ G c
ρest r´eduite si χ
a⊗σ ∈ G c
ρsi et seulement si a ∈ N
m+1. On note G b
ρ,redle sous-ensemble de G b
ρdes repr´esentations r´eduites.
Proposition 3.2. — Il existe un covariant de (G, V
ρ) dans (G, V
σ) si et
seulement si σ ∈ G b
ρ.
D´ emonstration :
= ⇒)
Evident⇐ =)
Siσ ∈ G b
ρ et{π
1, .., π
k}
une base deV
σ, alors l’applicationπ : V
ρ−→ V
σ d´efinie parπ(v) = (π
1(v), .., π
k(v))
est un covariant deV
ρ dansV
σ.Corollaire 3.3. — Toute repr´esentation est similaire ` a une et une seule repr´esentation r´eduite.
D´ emonstration :
Il est clair que toute classe de repr´esentations similaire contient une repr´esentation r´eduite.Si deux repr´esentations similaires
σ
etσ
′sont r´eduites toutes les deux, on a :σ ≡ χ
a⊗σ
′Nous avons donc la proposition suivante
Proposition 3.4. — Soit σ ∈ G c
ρ. On note C
σ[V
ρ] la composante isotypique de type σ dans C [V
ρ]. On a :
i) C χ
a⊗ σ[V
ρ] = P
aC
σ[V
ρ]
ii) C
σ[V
ρ] est isomorphe ` a Hom
G(V
σ∗, C [V
ρ] iii)
C [V
ρ] = ⊕
σ∈G\ρ,red⊕
a∈Nm+1P
aC
σ[V
ρ]
Proposition 3.5. — Soit π un covariant fondamental d’un P.H. (r´egulier) (G, V
ρ) dans (G, V
σ) avec G = Γ.M o` u M = Kerσ.
Soit B un sous-groupe de Borel de Γ et posons B
′= B.M . Alors, (B
′, V
ρ) est un P.H. (r´egulier).
D´ emonstration :
On sait que
(B
′, V
σ)
est un P.H. r´egulier (voir [R-Sch] par exemple). Si on noteΩ
′l’orbite ouverte de ce P.H., alors il est clair que
Ω = Ω
ρ∩ π
−1(Ω”)
est une orbite ouverte dans(B
′, V
ρ)
.Remarque 3.6. — Le P.H. (G, V
ρ) est faiblement sph´erique dans le sens de
F. Sato.
Proposition 3.7. —
On pose N
′= N.M , S
′= S.M et H
′= H.M. Avec les mˆemes notations que dans le paragraphe 3.8, si π est un covariant relatif, on a alors :
i) C
N′[V
ρ] = C [∆
0◦ π, ..., ∆
d◦ π]
ii) C
S′[V
ρ] = C [δ
0◦ π, ..., δ
d◦ π]
D´ emonstration :
Si
T
d´esigne l’un des groupesN
′,S
′ ouH
′, il est clair que tout polynˆomeT
-invariant estM
-invariant, d’o`uP ∈ C [V ]
M et ainsiC
T[V ] = C
T[π]
.Comme
C [π]
est isomorphe `aC [V
π]
, la proposition d´ecoule des r´esultats rappel´es pr´ec´edemment.Proposition 3.8. —
i) Pour tout y ∈ V
σ, π
−1(y) est ρ(M )-invariant et il contient une et une seule orbite ferm´ee de (M, V
ρ).
ii) Donc chaque fibre π
−1(I
k) est une r´eunion de ρ(M )-orbites, ainsi la condition n´ecessaire d’appartenance ` a la mˆeme orbite est le fait d’avoir la mˆeme image.
iii) La fibre nulle π
−1(0) est l’ensemble alg´ebrique d´efini par les composantes de π.
Exemples 3.9. — Soient p et q deux entiers naturels tels que p ≤ q.
On consid`ere le groupe G = GL(p) × GL(q) × SL(p). Soient ρ, σ ∈ G b avec V
ρ= M (p, q) ⊕ M (q, p) et V
σ= M (p) telles que :
ρ(g, h, k).(x, y) = (gxh
−1, hyk
−1)
σ(g, h, k).(z) = gzk
−1o` u (x, y) ∈ V
ρ, z ∈ V
σ, g ∈ GL(p), h ∈ GL(q) et k ∈ SL(p).
On sait que (G, ρ, V
ρ) est un P.H. r´egulier.
On consid`ere le covariant polynomial surjectif π : V
ρ−→ V
σd´efinie par : π(x, y) = xy. Si x = (x
ij)
1≤i≤p1≤j≤q
et y = (y
ij)
1≤i≤q1≤j≤p
, alors π(x, y) =
(π
ij(x, y))
1≤i≤p1≤j≤p
avec π
ij(x, y) = X
qk=1
x
iky
kj(qui sont alg´ebriquement ind´ependants).
i) Les P.H. (G, V
ρ) et (G, V
σ) admettent chacun un et un seul invariant relatif fondamental `a savoir : ∆(z) = det(z ) et ∆
π(x, y) = det(xy).
ii) Il est clair que M = Kerσ = {I
p} × GL(q) × {I
p}, et ainsi, Γ = GL(p) × {I
q} × SL(p) et
iii) Nous savons que C
GL(q)[V ] = C [π
11, ...., π
pp].
On a : pour x = (x
ij) ∈ M (p, q) et y = (y
ij) ∈ M (q, p), π
ij(x, y)) = X
qk=1
x
iky
kj.
π(
X
qk=1
∂
∂x
ik∂y
kj).[det(xy)]
m+1= (m + 1)(m + 1 + q − p)[det(xy)]
m+1t(xy)
−1On sait que B
π(s) = B
0(s)B
0(s + q − p).
π
−1(0) se d´ecompose en orbites A
(k,s)= {(x, y) ∈ M (p, q) ⊕ M (q, p)/rgx = k, rgy = s} avec 0 ≤ k ≤ p et 0 ≤ s ≤ inf (p, q − k).
Donc, (
Ik 0 0 0
, (
0 0 0 Is