• Aucun résultat trouvé

Contribution à l'étude de couches minces de matériaux semiconducteurs utilisés dans la préparation de photopiles

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Contribution à l'étude de couches minces de matériaux semiconducteurs utilisés dans la préparation de photopiles"

Copied!
10
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: jpa-00242709

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242709

Submitted on 1 Jan 1966

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Contribution à l’étude de couches minces de matériaux semiconducteurs utilisés dans la préparation de

photopiles

M. Perrot, J.P. David, S. Martinuzzi

To cite this version:

M. Perrot, J.P. David, S. Martinuzzi. Contribution à l’étude de couches minces de matériaux semicon-

ducteurs utilisés dans la préparation de photopiles. Revue de Physique Appliquée, Société française

de physique / EDP, 1966, 1 (3), pp.164-172. �10.1051/rphysap:0196600103016400�. �jpa-00242709�

(2)

164.

CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DE COUCHES MINCES DE MATÉRIAUX SEMICONDUCTEURS UTILISÉS DANS LA PRÉPARATION DE PHOTOPILES

Par M. PERROT, J. P. DAVID et S. MARTINUZZI,

Laboratoire d’Héliotechnique, Laboratoire de Physique S. P. C. N. III, Faculté des Sciences, Marseille,

Résumé.

2014

Nous avons étudié des couches minces binaires d’arséniure de gallium, et de

tellurure de cadmium, ainsi que des couches ternaires d’arséniure de gallium et d’indium et

de tellurure de cadmium et de mercure.

Toutes ces couches sont préparées par évaporation thermique sous vide.

Nous avons observé des propriétés semi-isolantes

sur

les couches binaires tandis que les couches ternaires sont semiconductrices.

Des jonctions p-n ont été obtenues

avec

les couches de CdTeHg. Elles donnent lieu à

un

effet photovoltaïque extrinsèque.

Abstract.

2014

We have studied binary films of gallium arsenide and cadmium telluride,

as

well

as

ternary films of gallium and indium arsenide and cadmium and mercury tellu-

ride, ail prepared by vacuum evaporation.

Semi-insulating properties of gallium arsenide and cadmium telluride have been observed,

while interesting semiconducting properties were shown by ternary films. Some p-n junctions

were

obtained with cadmium and mercury telluride, which give extrinsic photovoltaic effects.

PIIYSIQUE APPLIQUÉE 1, 1966,

Introduction.

-

[Jans le but de réaliser des photo- piles en couches minces, nous avons abordé l’étude (1)

des couches d’arséniure de gallium, de tellurure de

cadmium et d’antimoniure d’aluminium ; le choix

de ces matériaux résulte du fait qu’ils sont théori-

quement susceptibles de présenter des rendements de conversion plus élevés que le silicium.

Nous nous sommes limités à l’exploration des possibilités de l’évaporation thermique sous vide,

en n’employant qu’accessoirement l’évaporation

flash. Nous présentons ic; les résultats obtenus avec

les couches binaires d’arséniure de gallium et de

tellurure de cadmium, puis avec les couches ter-

naires d’arséniure de gallium et d’indium, et de

tellurure de cadmium et de mercure. (Les résultats

concernant les couches binaires d’antimoniure d’alu- minimum font l’objet d’une présentation séparée.)

I. Études des couches minces d’AsGa.

-

Toutes les évaporations sont faites dans l’enceinte vidée d’un groupe évaporateur permettant d’atteindre et

de maintenir une pression de quelques 10-6 torr, malgré les températures de condensation élevées

nécessaires à l’élaboration de la plupart des couches.

A) PRÉPARATION ET STRUCTURE DES COUCHES.

-

A cause des différences très accusées existant entre

les tensions de vapeur des éléments constituants, il n’a pas été possible d’évaporer directement le

composé et la méthode dite des trois températures (1) Cette étude a été faite

en

liaison

avec

le Labora- toire du Magnétisme et de Physique du Solide du

C. N. R. S.

a été retenue [1] à f3]. La température de conden-

sation TQ se déduit des diagrammes tension de vapeur-température qui définissent un intervalle 100 °C Ts 600 OC, en admettant que la pression

au voisinage du support est de 5 X 10-5 torr, au

cours de l’évaporation (c’est ce qu’avaient montré

des expériences préliminaires sur l’arsenic et le

gallium [4] à [6]).

Cet intervalle de température a été exploré pro-

gressivement, et les résultats obtenus sont les sui-

vants :

1) z60 °C Ts 250 °C.

--

Toutes les couches obtenues sont complètement amorphes, quels que soient les taux de condensation et la nature des supports utilisés. Les quelques cristallites visibles au

microscope sont très petits et dispersés.

2) 250 °C g Tx 400 °C.

-

Les couches sont

polycristallines mais ne présentent aucune orien-

tation préférentielle. Sur les clichés de diffraction X

apparaissent les seules raies de l’arséniure de gal-

lium. Ces couches se décomposent ou se réévaporent

assez facilement, la plupart des molécules devant se trouver dans un état physisorbé.

3) 400 °C TS 470 °C.

-

Les couches sont

toujours poiycristallines, les dimensions des cristal- lites étant sensiblement supérieures au micron. Une

légère orientation préférentielle (111) se manifeste.

Les clichés de diffraction X révèlent comme précé-

dement la seule présence d’arséniure de gallium.

4) Tx > 470 °C.

-

Les couches commencent à

se décomposer à partir de ces températures si bien qu’aucun essai d’épitaxie n’a pu être tenté.

5) Conclusion.

-

Les couches obtenues sont poly-

cristallines et dans les meilleures conditions pré-

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:0196600103016400

(3)

165

sentent une légère orientation préférentielle (111).

Ces résultats relativement décevants proviennent

en

grande partie de la décomposition des couches à

partir de 470 °C.

B) PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES DES COUCHES MINCES

d’AsGa.

-

1) Variation de la conductibilités

en

f oric-

tion de la température.

-

Cette conductibilité est

généralement faible et les couches sont pratiquement

toutes de type p. Quelques couches de type

n

avaient été obtenues mais elles se sont révélées

instables et ont toujours fini par évoluer vers le type p.

z

Les variations de 7 avec T sont fonction de la

température de condensation Ts et à

un

degré

moindre du taux de condensation.

a) Tus 250 OC.

-

Ces couches sont semi-iso- lantes. En effet, les conductibilités sont très faibles

et les variations de log a

=

i( 1 fT), sont linéaires,

les pentes variant d’une couche à l’autre suivant les conditions de préparation comme le montre la figure 1, correspondant au tableau 1.

TABLEAU 1

Fic,. 1.

Ces propriétés isolantes sont certainement dur, à la structure extrêmement divisée des couches qui

facilite leur oxydation, si bien que le dépôt condensé

se comporte comme un semiconducteur par saut, dont les énergies d’activation varient de 0,4 à 0,7 eV.

b) 250 -C T 0 470°C.

-

Les conductibilités

sont plus élevées que précédemment et leur varia- tion en fonction de la température s’apparente à

celle d’un semiconducteur. Les courbes correspon- dantes sont données par la figure 2 ponr les couches définies par le tableau II.

FIG. 2.

Dans la région extrinsèque, ces courbes

mettent en évidence un niveau accepteur situé

à 0,17 =:l:: 0,03 eV au-dessus de la bande de valence.

Ces résultats (qui s’entendent pour des couches stabilisées par recuits prolongés) sont en accord

avec ceux obtenus par Davey et Pankey [7] qui

signalent l’existence d’un niveau accepteur à

0,18 ± 0,01 eV.

(4)

166

TABLEAU II

Aux températures élevées, s augmente plus rapi-

dement avec T, et semble tendre vers le régime intrinsèque. Des tentatives de dopage n’ont conduit à aucun résultat satisfaisant à cause de la méthodes de préparation retenue, qui est en fait une évapo-

ration réactive. L’arsenic donne en effet avec le

dopant p un arséniure et le gallium attaque faci- lemen t les dopants n, si bien qu’on ne fait que per- turber la stoéchiométrie du matériau condensé.

Avec les évaporations flash les dopages p se sont révélés efficients (couches 1F, 4F, de la figure 3)

tandis que les dopages n, même prononcés, laissaient inchangé le type de conduction.

Nous estimons actuellement que les-valeurs"faibles

des conductibilités sont dues en grande partie à

l’action des états de surface sur les mobilités des porteurs.

La permanence du type p:serait,:el1e aussi, une

conséquence des phénomènes superficiels puisqu’elle pourrait provenir de la présence d’une couche d’in-

version sur les surfaces des cristallites.

L’oxygène absorbé par la surface des cristallites serait à l’origine des nouveaux accepteurs situées

à 0,17 eV de la bande de valence.

c) Ta > 4’l0 QC. - Les couches préparées dans

ces conditions présentent un excès de gallium

d’autant plus marqué que Tg est plus grand, ce qui explique les valeurs relativement élevées de s.

La figure 3 représente les variations de a avec la

température pour des couches (2E, 3E et 9E) préparées dans ces conditions et définies par le tableau III.

FIG. 3.

2) Effet Hall, mobilités.

-

A cause des iourtes résistances des couches, les mesures d’efiet Hall,

sont très difficiles, voire impossibles, à effectuer. Le type de conductibrlité a tout de même pu être déduit et confirmé par le test thermoélectrique.

Les couches les moins résistantes ont donné

quelques résultats à température ambiante. Les

TABLEAU III

(5)

167 mobilités ne dépassent pas dans les meilleurs cas

quelques cm2/V.s., ce qui est en accord avec les

résultats trouvés par Harvey et Heyerdahl [8].

3) Écarts à la loi d’Ohm.

-

Toutes les couches

polycristallines présentent des écarts à la loi d’Ohm lorsque les champs électriques auxquels elles sont

soumises deviennent élevés (~ 3 000 V/cm).

Toutefois les domaines de validité restent suffit-

samment étendus pour ne pas perturber les

mesures de conductibilité électrique en fonction de la température [9].

C) PROPRIÉTÉS PHOTOVOLTAIQUES ANORMALES PRÉSENTÉES PAR DES COUCHES MINCES ÉVAPORÉES OBLIQUEMENT,

-

De nombreuses couches semi- conductrices évaporées à partir d’un creuset incliné

par rapport à la normale au support de façon à former un gradient d’épaisseur, présentent lors- qu’elles sont éclairées des tensions électriques anor-

malement élevées d’origine photovoltaïque. Nous

avons retrouvé un phénomène semblable pour des couches minces d’AsGa, obtenues en inclinant le creuset évaporant le gallium [10].

D) PROPRIÉTÉS OPTIQUES.

-

Nous avons essen-

tiellement mesuré les facteurs de transmission et de réflexion dans le visible et le proche infrarouge et

nous en avons déduit la variation spectrale de la partie réelle de l’indice de réfraction.

Elle concorde avec les résultats trouvés pour les couches minces d’AsGa et le matériau massif [11].

Nous avons également déduit les courbes de varia- tion spectrale du coefficient d’absorption K cm-1.

Ces courbes (comme celles de transmission) sont

décalées vers les courtes ou les grandes longueurs

d’onde suivant les conditions de préparation [12],

par rapport aux courbes attribuant la valeur

FIG. 4.

AEO

=

1,38 eV, à la largeur de bande interdite optique:; cette valeur étant obtenue par l’appli-

cation du critère de Moss.

Toutefois comme ces décalages peuvent avoir pour

origine une variation de AE, une étude détaillée a

été faite en fonction des conditions de préparation.

1) Couches amorphes.

-

La figure 4 donne les courbes de transmission correspondant aux couches

condensées à T. 250 °C.

Électriquement ces couches étaient assimilables à des semiconducteurs par saut. Ce comportement se

retrouve pour les propriétés optiques puisque les

seuils d’absorption sont très peu marqués.

Les valeurs de AEO qu’il est possible de déduire

dans les cas les plus favorables sont inférieures à 0,7 eV tout en variant d’une couche à l’autre.

2) Couches polycristallines à I1Eo 1,38 eV.

-

Toutes ces couches sont condensées à une tempé-

rature inférieure à 400 °C et leurs épaisseurs sont

voisines du micron. La figure 5 donne les courbes de variation spectrale du facteur de transmission.

On observera que les pentes des couches, bien que beaucoup plus élevées que précédemment, sont

Fic. 5.

encore faibles. Cardonna [13] avait attribué ce déca-

lage vers les faibles énergies à des défauts de struc-

ture. Nous pensons’qu’en fait, les couches préparées

entre 250 et 400 °C sont composées non seulement de cristallites mais encore d’une part importante de

matériau amorphe à partir duquel ces cristallites

se sont développés. Si bien que la courbe de trans.

(6)

168

mission apparente observée est décalée vers les

grandes longueurs d’onde et ce, d’autant plus que le matériau amorphes est en plus grande quantité donc

que Tg est plus faible.

3) Couches polycristallines à AEO > 1,38 eV.

-

Pour les couches condensées à une température supérieure à 400 °C, les courbes de K cm-1

=

f(03BB)

conduisent à des valeurs de AEO voisines de 1,38 eV,

et aussi à des valeurs nettement supérieures, e

écarts dépassant largement les erreurs de mesure.

Ces décalages vers les fortes énergies sont d’autant plus élevées quej T’a est plus grand (pour une épais-

seur donnée) ou que l’épaisseur est faible (pour Ts donnée).

Pour autant que le critère de Moss donne une

valeur correcte de AEO il semble qu’il se produise

une variation de l’énergie d’activation. Pour inter-

préter ce phénomène, nous avons fait appel aux

contraintes [141 provenant des différences entre les coefficients de dilatation des couches et de leur support et à l’action d’un champ électrique très

élevé développé par les doubles couches de charge d’espace liées aux surfaces des cristallites.

Nous pensons actuellement que le deuxième méca- nisme seul est à retenir.

II. Étude des couches minces de tellurure de cadmium. 2013 Ce paragraphe sera beaucoup plus

succinct que les autres, car nous nous sommes prati-

quement limités à l’étude de l’effet photovoltaïque

anormal.

1) PRÉPARATION DES COUCHES.

--

Ces couches niinces sont préparées par évaporation du composé,

à condition que la température d’évaporation ne dépasse pas 800oC, afin d’éviter une décomposition

trop prononcée. Le creuset est incliné par rapport

à la normale au support comme dans le cas précé-

dent. Les couches sont polycristallines, les dimen- sions des cristallites étant inférieures à 0,5 y. La

température est restée de l’ordre de 150 °C, car à

cette valeur correspond un effet photovoltaïque

anormal maximum.

2) PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES.

--

Toutes les couches obtenues sont, ici aussi, de type p, quelles que soient les conditions de préparation.

Les couches non dopées sont pratiquement iso-

lantes pour les mêmes raisons que précédemment [15] et [16].

L’effet photovoltaïque anormal est très marqué

pour ces couches puisqu’il atteint plusieurs centaines

de volts à la température ambiante pour 1. cm de

couche, et plusieurs kilovolts à la température de

l’azote liquide.

Comme pour l’arséniure de gallium les caracté- ristiques courant-éclairement sont linéaires tandis que les caractéristiques tension-éclairement se satu- rent assez rapidement.

Les courbes de réponse spectrale sont comparables

à celles obtenues avec le matériau massif. Des essais de dopage à l’indium et au mercure ont été effectués pour essayer d’abaisser la résistance des couches et d’augmenter les courants débités qui

sont très faibles (10-10 A). Malheureusement ce phé-

nomène disparaît très vite dès que la résistance s’amenuise.

3) CONCLUSION.

-

Quoique important cet effet photovoltaïque anormal est sans intérêt, pour l’ins-

tant du moins, dans le domaine de la conversion§de l’énergie solaire. Diverses interprétations ont été

avancées pour son explication, mais nous pensons que ce phénomène est lié à la présence d’un gradient

de pièges le long du gradient d’épaisseur.

III. Étude des couches minces ternaires d’InAsGa

et de CdTeHg. - A cause des difficultés rencontrées

avec l’arséniure de gallium et le tellurure de

cadmium, nous avons étudié les possibilités offertes

par les couches ternaires dérivées des deux composés

hinaires précédemment étudiés (2). La formation des alliages ternaires d’InAsGa et de CdTeHg est aisée

car le désordre paramétrique est de 6,5 % pour le

premier est de 0,64 % pour le second.

Nous insisterons dans ce qui suit plus particu-

lièrement sur les couches de CdTeHg car elles ont

conduit à la préparation d’une jonction p-n et à

un effet photovoltaïque.

A) ÉTUDES DES COUCHES MINCES d’InAsGa.

-

La méthode de préparation est celle utilisée pour les couches d’AsGa en ajoutant simplement un creuset

FIG. 6.

(2) Ces composés nous ont été fournis par le Labora- toire du Magnétisme et de Physique du Solide du

C. N. R. S.

(7)

169 pour J’évaporation de l’indium. Nous avons obtenu

ainsi des couches de compositions différentes, et une composition reproductible à 43 % d’InAs. La lar- geur de bande interdite optique AE, varie conti-

nûment entre les valeurs correspondant aux deux composants en fonction de la composition.

AE, est de 1 eV pour la composition reproductible

à 43 % d’ InAs. Cette variation est mise en évidence par la figure 6 construite à partir des valeurs de DEo

déduites des courbes d’absorption infrarouge rela-

tives aux couches du tableau IV.

Les résultats obtenus sont comparés avec ceux

TABLEAU IV

FIG. Îs

donnés par Woolley, Gillet et Evans [18] pour

l’alliage ternaire massif.

Les mobilités électroniques augmentent très rapi-

dement avec la teneur en InAs et leur variation

avec la température est donnée par la figure 7. Ces

couches pourraient être intéressantes mais elles sont toutes de type n sauf pour des teneurs en InAs

inférieures à 10 % mais pour lesquelles les mobilités

sont très faibles [19]. Comme pour les couches d’AsGa aucun dopage n’a pu être effectué, pour les même raisons.

B) ETUDE DES COUCHES MINCES DE CdTeHg. -- 1) Préparation.

---

Ces couches ont été préparées par

évaporation thermique simultanée des composés

CdTe et HgTe (2)

«

Leur composition est d’environ

50 % CdTe - 50 % HgTe,

mais elle n’est connue qu’approximativement à

cause des difficultés rencontrées avec l’évaporation d’HgTe [19] et [20]. Ces couches sont polycristal-

lines et se décomposent au-dessus de 300 °C. Les

épaisseurs n’ont pu dépasser 2 u sans que les couches

ne se décollent du support.

2) Propriétés électriques.

-

Ces couches sont de type n tant que To est inférieure à 180 OC, et de type p au-dessus.

Par un bref recuit à 230 OC les couches de type n évoluent vers le type p et s’y stabilisent.

La variation de la constante de Hall et des mobi- lités en fonction de la température sont données par les figures 8 et 9 pour des couches définies par le tableau V (les couches 8’ et 12’ de type p corres-

pondent aux couches 8 et 12 primitivement de

type rtl.

Les évolutions du type de conductibilité doivent certainement trouver leur origine dans une oxyda-

tion du matériau condensé car il semble peu probable

que des déplacements en positions interstitielles ionisées d’atomes de mercure puissent se produire

à des température voisines de 200 °C. Toutefois

(8)

170

FIG. 8.

comme le matériau massif [21] les valeurs de AEn

déduites des courbes de transmission diminuent très vite quand la teneur en HgTe croît.

Comme des couches de type p et n ont été obte-

nues nous pouvons envisager la réalisation d’une

jonction p-n.

IV. Essais de réalisation de cellules photovol.

taïques.

-

1) PRÉPARATION.

°

Pour réaliser une

jonction p-n, il suffit de condenser sur un support

une première couche qui par recuit à 230 °C évolue

FIG. 9.

vers le type p et s’y stabilise et de lui superposer une deuxième couche de type n.

Si des électrodes sont déposées au préalable sur le

support et ensuite sur la couche supérieure de la jonction, nous obtenons une cellule photovoltaïque.

2) COURBES DE REPONSES SPECTRALES.

-

La

figure 10 donne les courbes de réponses spectrales de

trois cellules dont les deux premières ont été réali-

sées à partir des couches 17 et 18 et 24 et 25 du

tableau V.

TABLEAU V

Il est assez surprenant de remarquer que les lar- geurs de bande interdite photoélectrique AEph, déduite des courbes de sensibilités spectrales sont

nettement plus élevées (~ 1 eV) que les valeurs

de 0394E0 extraites des courbes de transmission infra-

rouge (ci 0,5 eV). D’autre part, les caractéristiques

(9)

171

FIG. 10.

tension-éclairement se saturent assez rapidement. Les

valeurs des tensions de saturation sont très faibles

(10 mV) comparées à celles que donnerait une jonc-

tion p-n réalisée avec un matériau ayant une énergie

d’activation correspondant aux courbes de sensi- bilité spectrales obtenues (Vs ~ 0394E/2q ~ 500 mV).

Signalons aussi que les courants débités sont de l’ordre du microampère et que les caractéristiques

courant-tension sont linéaires même quand la cellule

est éclairée.

Ces résultats peuvent provenir des valeurs élevées des résistances des cellules dues à la nature poly-

cristalline des couches et surtout à leur trop faible

épaisseur.

Il faudrait atteindre 5 à 6 y au moins pour que les résultats deviennent intéressants [21]. Il semble

que le désaccord entre les DEph et les 0394E0 puisse s’expliquer par la présence d’un effet photovoltaïque extrinsèque.

Les porteurs proviendraient de l’ionisation de lacunes neutres de mercure, l’énergie d’ionisation étant justement de l’ordre de 1 eV dans le matériau

massif, comme nous l’ont montré M. Rodot et ses

collaborateurs [231.

Nous travaillons actuellement à la vérification de

cette hypothèse en étudiant les effets photoélec- triques de ces cellules dans l’infrarouge, et paral- lèlement, en essayant d’améliorer les propriétés des

couches (structure et surtout composition) par l’uti- lisation d’autres méthodes de préparation.

Conclusion.

-

Si l’évaporation thermique permet l’obtention de couches minces semiconductrices binaires et ternaires, les couches d’arséniure de

gallium préparées de cette manière ne peuvent servir à la réalisation de photopiles.

Compte tenu des valeurs des mobilités mesurées

sur les couches ternaires, il semblerait qu’elles puis-

sent conduire à des résultats intéressants, en parti-

culier par les alliages CdTe-HgTe. Nous essayons actuellement par différentes méthodes d’obtenir des couches minces ternaires de CdTeHg dont la compo- sition assure au matériau des mobilités élevées tout

en conservant à la largeur de bande interdite une

valeur convenable.

NoTE.

-

Ce texte recouvre succinctement la partie expérimentale d’une thèse de Doctorat d’Etat ès Sciences

Physiques, soutenue à la Faculté des Sciences de Mar- seille le 26 septembre 1966 et enregistrée

sous

le nO 1 050

au C. N. R. S.

BIBLIOGRAPHIE

[1] GUNTHER (K. G.), S. Nature, 1958, 13a, 1081.

[2] MARTINUZZI (S.), C. R. Acad. Sc., 1961, 253, 1157.

[3] MARTINUZZI (S.), C. R. Acad. Sc., 1962, 255, 110.

[4] MARTINUZZI (S.), C. R. Acad. Sc., 1961, 252, 3244.

[5] MARTINUZZI (S.), P. S. U. A., 1961, VIII, 1, 1.

[6] DAVID (J. P.), MARTINUZZI (S.) et PERROT (M.),

Communication présentée

au

Congrès d’optique

des couches minces, Budapest, 1963.

[7] DAVEY (J. E.) et PANKEY (T.), J. Appl. Phys., 1964, 35, 7, 2203.

[8] HARVEY (D. J.) et HEYERDAHL (N. E.), Bull. Amer.

Phys. Soc. II, 1964, 9, 3.

[9] MARTINUZZI (S.), J. Physique, 1964, 25, 6, 10.

[10] MARTINUZZI (S.), C. R. Acad. Sc., 1964, 250, 1769.

[11] HOWSON (R. P.), J. Physique, 1964, 25, 1 et 2,

212.

[12] MARTINUZZI (S.) et DECQUE (J.), C. R. Acad. Sc., 1964, 259, 2809.

[13] CARDONNA, J. Appl. Phys., 1963, 34, 613.

[14] MARTINUZZI (S.), DAVID (J. P.) et PERROT (M.),

Communication présentée

au

Colloque de Budapest, avril 1965.

[16] MARTINUZZI (S.), Le vide, juillet-août 1963, 106,

354.

(10)

[16] MARTINUZZI (S.), PERROT (M.) et FOURNY (J.),

J. Physique, 1964, 25, 1 et 2, 203.

[17] MARTINUZZI (S.), C. R. Acad. Sc., 1965, 260, 1379.

[18] WOOLLEY, GILLET et EVANS, Proc. Phys. Soc., London, 1961, 77, 700.

[19] MARTINUZZI (S.), DAVID (J. P.), PERROT (M.) et

FOURNY (J.), Communication présentée

au

90e Congrès des Sociétés Savantes de Nice,

avril 1965.

[20] FOURNY (J.), MARTINUZZI (S.) et DECQUE (J.),

C. R. Acad. Sc., 1965, 261, 4713.

[21] MARFAING (H.), COHEN-SOLAL (G.) et BAILLY (F.),

C. R. du Congrès International de Physique des

S. C., Paris, 1964, M. 18, 1244.

[22] PASTEL (G.), Thèse d’ Ingénieur-Docteur, Paris,

1962.

[23] RODOT (M.), RODOT (H.) et VERIE (C.), C. R. du Congrès International de Physique des S. C., Paris, 1964, M. 17, 213.

ÉTUDE DE LA PRÉPARATION ET DES PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES

DE COUCHES MINCES SEMICONDUCTRICES D’ANTIMONIURE D’ALUMINIUM Par J. P. DAVID, L. CAPELLA, L. LAUDE et S. MARTINUZZI,

Laboratoire de Physique S. P.C. N. III, Laboratoire d’Héliotechnique, Laboratoire de Cristallographie Physique,

Faculté des Sciences de Marseille.

Résumé.

2014

Nous avons réalisé des couches minces du composé AlSb présentant des pro-

priétés semiconductrices semblables à celles du matériau massif. La technique de prépa- ration utilise l’évaporation simultanée des éléments constituants dans des proportions stoechio- métriques. Pour des températures de recuit supérieures

ou

égales à 650 °C, seul le composé AlSb

cristallise à partir des phases liquides des composants, alors qu’il est accompagné d’une phase

antimoine résiduelle pour des recuits effectués entre 520 et 650 °C.

Les couches sont toutes de type p et leur conductibilité varie entre 0,05 et 0,5 03A9-1 cm-1 à 250 °C. L’étude de la transmission (I. R. et visible) et de la réflexion optique de ces couches

conduit à

une

largeur de bande interdite optique de 1,90 eV associée à une transition indi-

recte nécessitant une énergie d’activation de 1,50 eV. Ces résultats sont confirmés par la variation spectrale de la photoconductibilité.

Abstract.

2014

AlSb thin films, showing semiconducting properties similar to those of massive material, have been obtained. The preparation uses

a

coevaporation process of stoichiome- tric amounts of components. For temperatures higher than 650 °C, only the compound AlSb

is crystallized through liquid phases of components, while a residual antimony phase coexists

with it for annealing between 520 and 650 °C.

All the films

are

p type and their conductivities range from 0. 05 to 0. 5 03A9-1 cm-1 at 20 °C.

I. R. and visible transmission and reflectivity were studied ; this permitted the determi-

nation of the optical forbidden band gap found at 1.90 eV, associated with

an

indirect tran-

sition for

a

1. 50 eV activation energy. Measurements of the photoconduction spectral sensi- tivity are in good agreement with these results.

REVUE DE

PHYSIQUE APPLIQUÉE

TOME

1,

SEPTEMBRE

1966,

PAGE

I. Introduction.

---

Parallèlement au travail d’ex-

ploration que nous avons effectué sur les couches de GaAs et de CdTe, nous avons entrepris l’étude

des possibilités des couches minces d’antimoniure d’aluminium dans la réalisation de photopiles.

Le choix de ce matériau provient essentiellement de la valeur élevée de son énergie d’activation

(1,52 eV à température ambiante), car les mobilités dans le matériau massif sont relativement faibles.

Ce composé n’a d’ailleurs pas été utilisé jusqu’à présent à cause de son caractère hygroscopique très marqué et des difficultés rencontrées au cours des

dopages [1] à [20].

En couches minces, quelques études partielles ont

été faites d’abord par Michel [22], Presnov et Synorov [23], Sorokin [24] puis simultanément par J. E. Johnson [25] et notre équipe de recherche [26].

La plus grande difficulté rencontrée réside dans la

protection de ces couches contre l’action de la

vapeur d’eau et de l’oxygène. Ce problème semble

être résolu par le dépôt d’une couche de monoxyde

de silicium sur la couche d’AISb à la température

ambiante. Nous nous sommes proposé dans une première phase d’explorer les procédés de prépa-

ration de ces couches ainsi que leurs propriétés élec-

triques, optiques et photoélectriques.

Références

Documents relatifs

Lorsque le temps de recuit augmente l’épaisseur des couches diminue et leurs indices de réfraction augmentent, ceci est directement lié à la densification de couches.. Par contre

Réalisation et propriétés des photopiles solaires en couches minces de tellurure de cuivre et tellurure de

The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est

Étude de la préparation et des propriétés électriques de couches minces semiconductrices d’antimoniure d’aluminium... du Congrès International de Physique

- Une étude générale de l’influence des paramètres de dépôt sur la croissance et l’état structural des couches minces est faite dans la référence [18].. Nous

Les feuilles minces d’indium ont été obtenues sur un support de plexiglass dissous dans le dioxanne,. à condition d’opérer rapidement

Les couches de chalcogénures de Plomb, PbTe en particulier, ont été étudiées abondamment, en vue de leurs applications pour la photodétection.. Il a

Abstract: Le sujet de recherche de M F.BOUFELGHA porte sur l'élaboration, la caractérisation et l'étude des relations entre la nanostructure et les propriétés physiques des