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Notes de cours Arboriculture et Viticulture (Production végétale)l3.ufas1(2021)

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La vigne est une plante pérenne ligneuse

Les plantes peuvent être classées selon leur rythme végétatif en annuelles, bisannuelles ou pérennes en fonction du temps qu’il leur est nécessaire pour se reproduire par voie sexuée. Le cycle sexué des plantes supérieures – qui comprend la croissance et le développement des plantes issues de semis – se déroule en effet en quatre phases :

−− Une phase embryonnaire qui débute avec la fécondation de l’ovule par les gamètes mâles issus du pollen et se termine à la maturité de la graine ;

−− Une phase juvénile qui débute avec la germination, se poursuit avec la croissance et le développement de l’embryon et se termine lorsque la plante devient capable de répondre aux stimuli de l’initiation florale ;

−− Une phase de transition qui marque la séparation entre la phase juvénile et la phase adulte : elle se traduit par des modifications morphologiques et physiologiques de la plante qui lui permettent, à un moment donné, d’être apte à répondre aux stimuli de l’initiation florale ; chez les plantes annuelles cette phase de transition est très courte, par contre, chez certaines plantes pérennes, elle dure plusieurs années, c’est le cas pour la vigne et l’olivier par exemple ;

−− Une phase adulte au cours de laquelle se créent les conditions de l’initiation florale, se déroulent la floraison et la fécondation, permettant ainsi la production d’une récolte et de nouvelles graines.

La vie de la vigne est une succession de cycles annuels qui sont interdépendants les uns des autres car les conditions de vie au cours d’un cycle ont des influences sur le ou les cycles suivants (figure 3-1). Les bourgeons et les réserves jouent, à cet égard, un rôle fondamental dans la pérennité de la souche et dans sa capacité de développement. Par exemple, le potentiel de production, exprimé en nombre de grappes, est déjà « inscrit » dans les bourgeons en hiver. Il dépend des conditions climatiques au moment de l’initiation florale (en juin-juillet de l’année précédente).

Le bourgeon peut en effet se développer en suivant les étapes d’un cycle végétatif s’il ne contient pas d’ébauches d’inflorescences, ou selon celles d’un cycle végétatif et reproducteur si les stimuli de l’initiation florale ont permis la formation d’ébauches d’inflorescences l’année N-1. Dans ce dernier cas, l’année N la vigne doit assurer :

−− La croissance et le développement des organes végétatifs (rameaux, feuilles, vrilles, racines), leur pérennité par le stockage de réserves dans les bois et les racines (aoûtement) et la mise en dormance des bourgeons : c’est le cycle végétatif ;

−− La croissance et le développement des organes reproducteurs (inflorescences, fleurs, baies, pépins) et leur maturation : c’est le cycle reproducteur.

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1. Généralités

, 2. Choix du site,

3. Choix du système de culture, 4. Précédents culturaux, 5.Nivellement

6. Epierrage, 7. Assainissement et drainage, 8. Brise-vent, 9. Clôture, 10. Préparation du sol Création d'un

verger - Aménagement du terrain

11. Choix des variétés et des porte-greffe, 12. Choix du dispositif de plantation et densité, 13.

Plantation

La conception d'un verger: aménagement de la parcelle à planter, plantation proprement dite puis sa gestion technique et économique dépend du type de verger que l'on désire créer. Avant d'entrer dans le vif du sujet, nous rappellerons, brièvement, les trois types de vergers les plus fréquents.

a) Le verger dit «de case» dont la production est consommée par la famille, laquelle réalise les travaux culturaux. La superficie est faible: inférieure à 1 hectare.

b) Le verger familial dont la récolte est destinée en partie à la famille et en partie à la commercialisation sur les marchés de proximité (villages, villes). La main d'œuvre est, principalement, familiale mais elle peut, aussi, être salariée. Dans ce cas, il s'agit, en général, d'ouvriers agricoles embauchés à titre temporaire, au cours de l'année. Souvent, ces salariés travaillent «au contrat» (synonymes: «à la tâche», «à l'entreprise»), c'est-à-dire qu'ils sont payés pour exécuter un travail défini, exemple: désherbage d'une surface donnée, creusement de trous de dimensions précises, etc...) La superficie de ce type de verger dépasse, rarement, 5 hectares.

c) Le verger commercial dont l'objectif est de produire des fruits frais mis dans un circuit commercial organisé et destinés à être vendus sur les grands marchés urbains nationaux (exemple: Mexique, Etats Unis, Israël, Espagne, etc...) ou à l'exportation. La main d'œuvre est constituée d'ouvriers salariés permanents et temporaires. La superficie est très variable, d'une dizaine d'hectares à plus d'une centaine, voire plus de mille hectares dans le cas de grandes sociétés.

Seul le verger commercial permet de supporter des investissements d'aménagement (et de gestion), relativement, importants mais il faut, toujours, avoir présent à la mémoire, que plus les contraintes écologiques et géographiques (réseaux routiers ou ferroviaires, éloignement du port ou de l'aéroport, qualité et coût de la main d'œuvre, etc...) sont nombreuses, moins la culture sera rentable. Il est indispensable, avant de créer un verger de ce type, de faire une étude de marché et une étude économique (investissements à consentir, frais de gestion et de transport, etc.).

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2. Choix du site

Dans le cas du verger de case ou familial le choix est, généralement, extrêmement réduit. Au mieux, l'agriculteur pourra choisir parmi les terres dont il est propriétaire ou locataire, la parcelle convenant le mieux à la culture de l'avocatier qui est, rappelons-le, une culture très exigeante du point de vue des caractéristiques édaphiques. Si le minimum de conditions favorables ne sont pas réunies, il est préférable de choisir des espèces plus rustiques. En effet, il est peu réaliste de s'engager dans des travaux d'aménagements «lourds», tels que:

nivellement, drainage ou l'installation d'un réseau d'irrigation nécessitant le transport de l'eau sur de longues distances.

Les caractéristiques écologiques du site doivent être aussi proches que possible des

conditions optimales pour cette espèce, décrites au chapitre V: pluviosité annuelle de l'ordre de 1 200 à 1600 mm avec une petite saison sèche (2 mois); sol profond à texture sableuse, drainant parfaitement.

Lorsque les conditions climatiques nécessitent la pratique de l'irrigation, il faut s'assurer qu'il existe des ressources en eau quantitativement suffisantes (rivière, forage, lac naturel ou artificiel) et que cette eau est de bonne qualité chimique (eau non ou très faiblement salée).

Le relief du terrain doit être pris en considération en fonction du mode de gestion du verger:

avec ou sans mécanisation.

Une pente inférieure à 5 ou 6 %, ne pose aucun problème de mécanisation (travail du sol, traitements chimiques, récolte). Jusqu'à 10 %, les problèmes sont mineurs puis ils augmentent avec l'accroissement de la déclivité. Il semble raisonnable de fixer le seuil maximum à 10 %.

Quand tous les travaux culturaux sont réalisés manuellement, il est possible de planter sur des terrains à plus forte pente mais sans dépasser, toutefois, 20 à 25 %. Dans certains pays andins, en Afrique de l'Est (Rwanda, Burundi) à l'île de la Réunion ou aux Antilles, par exemple, il existe des vergers de type familial sur des pentes supérieures à 25 %, mais cela n'est pas sans poser des problèmes de gestion, en particulier pour les récoltes.

Dans les vergers commerciaux, des déclivités de cet ordre sont incompatibles avec l'obtention d'une productivité élevée. En effet, dans ces conditions topographiques, l'exécution de certains travaux culturaux est plus pénible et plus longue qu'en terrain plat, ce qui se «répercute» sur le coût de la main d'œuvre.

Au dessus de 30 % de pente et jusqu'à 40 et même 50 %, il est possible d'aménager le terrain en terrasses mais cette technique très onéreuse n'est envisageable que dans le cas d'une agriculture subventionnée ou limitée à des régions de montagne où les populations, très travailleuses, ont une tradition ancienne de ce type d'aménagement des versants montagneux.

Les autres facteurs à considérer, en plus de ceux liés au milieu physique, sont d'ordre

économique et social (distance des points de vente ou d'embarquement, importance et qualité des infrastructures routières, disponibilité en main d'œuvre, sa qualification, son coût...) ainsi que ceux relevant du domaine législatif et de la politique financière (statut foncier, facilités de prêts, subventions, avantages fiscaux...).

3. Choix du système de culture

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Un verger d'avocatiers peut être conçu selon trois systèmes différents: culture monospécifique (synonyme pure), cultures associées temporaire ou permanente.

a) Culture monospécifique:

C'est le cas le plus général dans les pays où l'avocatier est cultivé de façon intensive.

b) Culture associée temporaire:

Deux motivations peuvent conduire à l'introduction de cultures temporaires dès la création d'un verger d'avocatiers.

La première concerne l'occupation de l'espace libre: l'avocatier étant un arbre de grand développement, il est planté à de faibles densités (de l'ordre de 100 à 200 arbres à l'hectare).

Nombreux sont les paysans à penser que la place perdue les premières années pourrait être judicieusement valorisée par une autre culture, notamment lorsque leur exploitation est limitée en superficie.

La seconde est de nature financière; en effet, l'avocatier n'entre en production qu'après trois ou quatre ans de culture. L'investissement de départ et les frais d'entretien durant les années improductives provoquent, dans certains cas, des difficultés de trésorerie. Une culture temporaire intercalaire à cycle rapide, dont la production est commercialisée, permet des rentrées d'argent. Si on part du principe que la culture pérenne reste avant toute chose à privilégier, une gestion raisonnée de la place disponible est envisageable. En fonction de la climatologie, du système d'irrigation retenu, de la demande du marché, diverses cultures intercalaires sont possibles, par exemple:

- cultures légumières: tomates, aubergines, cucurbitacées, etc.;

- cultures vivrières: arachides, niébé, maïs, sorgho...;

- cultures fruitières: fraisier, papayer, bananier, pépinière...;

- cultures ornementales: fleurs coupées...;

Les surfaces occupées par ces cultures doivent être dégressives dans l'espace et limitées dans le temps. Par exemple, pour des écartements de 10 m x 10 m, les cultures intercalaires conduites en ligne pourront occuper:

- la première année 8 m de large;

- la deuxième année 6 m de large;

- la troisième année 4 m de large, et disparaître définitivement les années suivantes.

Quelle que soit la culture intercalaire entreprise, elle ne devra pas être faite au détriment de l'avocatier, à savoir qu'il faudra qu'elle soit normalement fertilisée et irriguée (sauf s'il s'agit d'une culture pluviale), qu'elle n'abrite pas des parasites néfastes à l'avocatier ( Verticillium avec les solanacées), qu'elle ne provoque pas un phénomène d'étiolation par ombrage excessif

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(bananier, papayer). En outre, il faudra éviter les plantes trop épuisantes ou à repousses permanentes (ex. manioc, taro, igname).

c) Culture associée permanente:

Ce cas est, très fréquent dans les petites exploitations familiales, d'Afrique, du Sud-Est Asiatique ou des Antilles. En fait, il est difficile de parler d'un verger d'avocatiers proprement dit. On rencontre, sans ordonnancement précis, un mélange de différentes espèces fruitières (avocatier, agrumes, goyavier, bananier, manguier, kolatier, etc.) entre lesquelles ou sous lesquelles sont cultivées des espèces aussi diverses que des légumes, des céréales, des

arachides... Satisfaisant pour l'autoconsommation dans une structure sociale donnée, ce mode de culture économe ne permet pas d'exprimer tout le potentiel qu'on peut attendre d'une culture rationnelle de l'avocatier. Dans ce type de système, les travaux d'aménagement sont réduits au minimum indispensable: creusement du trou de plantation et confection de la butte;

exceptionnellement assainissement.

4. Précédents culturaux

Les précédents culturaux peuvent être de natures très variées: forêt, savane, ancien verger, cultures fruitières non arbustives, canne à sucre, céréales, cultures légumières, etc. On rappellera que certains précédents peuvent présenter des inconvénients derrière une défriche d'arbres, les risques de pourridiés doivent être pris en compte, et après certaines cultures de solanacées les risques de Verticillium ne doivent pas être négligés.

Dans le cas de défrichement de la forêt, il est indispensable d'extraire les souches et les grosses racines des arbres dans les 30 à 40 premiers centimètres supérieurs pour éviter la contamination des racines d'avocatiers par divers pourridiés qui se développent sur les

matières végétales en décomposition. L'extirpation des souches et des racines est très difficile à réaliser manuellement, aussi, même dans le cas de vergers de type familial, il est

recommandé de louer les services d'une entreprise de travaux publics pour effectuer ce travail qui s'effectue avec un outil à dents recourbées, du type ripper. D'autre part, il est souhaitable d'attendre une ou deux années avant de planter et d'occuper le terrain par une culture dite

«nettoyante», telles que des cultures maraîchères ou vivrières.

Si le terrain est une savane à roniers et à Imperata, après arrachage et débardage de cette végétation, il faut extirper les organes souterrains par des passages de ripper, puis de

pulvériseur à disques, de façon à épuiser les rhizomes. Comme pour la végétation forestière, ce travail est difficile à réaliser manuellement. Un moyen de se «débarrasser» de l' Imperata est le semis d'une plante de couverture telle que Stylosanthes hamata (cf. chapitre VIII).

5. Nivellement

Les opérations de nivellement sont à exécuter avec beaucoup de prudence et, seulement, quand elles sont, vraiment, indispensables. Cette réserve est motivée par les conséquences, souvent, désastreuses du nivellement. Cette pratique qui décape l'horizon humifère de certaines zones, peut entraîner la «stérilité» totale du sol.

Le nivellement peut, toutefois, être indispensable dans certains cas; par exemple, après débroussaillement, de façon à éviter de laisser le terrain avec des micro-cuvettes qui seront

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autant d'endroits où l'eau de ruissellement stagnera, provoquant des conditions édaphiques néfastes pour les avocatiers. Un autre cas, est la nécessité d'un planage du terrain pour irriguer par gravité.

Dans tous les cas, l'agriculteur ou l'agronome responsable de la plantation du verger doit être présent sur le terrain, au moment de l'exécution des travaux par l'entreprise, laquelle a, souvent, plus l'habitude de construire des routes que d'aménager des terrains agricoles.

6. Epierrage

Le terme épierrage est employé pour désigner l'opération consistant à extraire de la parcelle les éléments grossiers de différentes dimensions: cailloux (2 à 7,5 cm), pierres (7,5 à 25 cm) et blocs (> 25 cm); elle peut être nécessaire si la culture est mécanisée. En culture manuelle, la présence d'éléments grossiers, dans une proportion pas trop excessive (< 30 %) n'est pas une contrainte majeure.

Il est peu réaliste, pour des raisons de prix de revient, d'envisager l'épierrage d'un terrain dont la densité d'éléments grossiers est supérieure à 15-20 %. En culture mécanisée et selon les outils qui seront utilisés (sous-soleuse, charrue, pulvériseur à disques, gyrobroyeur, etc.), il est indispensable d'éliminer les pierres et les blocs et souhaitable d'extraire les cailloux, au moins les plus gros. Pour enlever les blocs, trop lourds pour être manutentionnés à la main, il faut utiliser des outils qui permettent de les lever pour les transporter. La technique consistant à pousser les blocs avec une pelle de bulldozer est, vivement, déconseillée car l'expérience montre que l'horizon humifèra est, aussi, entraîné.

L'épierrage se fait avant les travaux de préparation du sol mais il est souvent nécessaire d'en effectuer un second après le passage des outils de travail du sol ou après le creusement des trous.

7. Assainissement et drainage

En préalable, il nous semble nécessaire de définir les deux termes de ce paragraphe tels qu'ils sont utilisés par OLLIER et POIREE dans leur ouvrage sur l'assainissement agricole (1981).

L'assainissement comporte la mise en œuvre de tous les procédés d'évacuation des eaux nuisibles par les, ou l'une des techniques suivantes: aménagement d'émissaires, drainage et asséchement. Le drainage est donc l'une des trois techniques utilisées pour l'assainissement des terres.

Dans le chapitre traitant de l'écologie (V), nous avons beaucoup insisté sur la nécessité de ne planter l'avocatier que sur des terrains drainant parfaitement, non favorables au

développement du Phytophthora. Si les caractéristiques physiques du sol ne sont pas conformes à cette exigence, des travaux d'assainissement peuvent être nécessaires. Il faut, toutefois, avoir présent à l'esprit qu'un drainage artificiel, aussi bien fait soit-il, ne remplace jamais un bon drainage naturel. Si le terrain nécessite de gros travaux d'assainissement, il n'est pas raisonnable de planter des avocatiers; il faut soit trouver un autre site, soit choisir une culture plus tolérante à l'hydromorphie du sol.

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Nous considérons donc que les travaux d'assainissement nécessaires doivent être limités à la rectification ou à l'approfondissement des émissaires naturels (rivière, marigot); à la rigueur, au creusement d'un canal artificiel sur une courte distance pour évacuer les eaux du périmètre;

au creusement d'un fossé de ceinture pour empêcher les eaux de ruissellement ou de drainage oblique, venant de l'amont, de pénétrer dans le verger; de creuser des fossés en bordure des chemins afin d'évacuer les eaux qui tombent sur ces chemins.

L'assainissement du terrain avec des réseaux denses de fossés, ou de drains enterrés ou bien la modification du modéle (exemple ados), sont déconseillés pour une espèce fruitière aussi sensible à l'hydromorphie. Il y aura, toujours, une période dans l'année où l'aération du sol sera déficitaire et où les conditions d'humidité du terrain seront favorables au développement du Phytophthora.

8. Brise-vent

Dans les régions soumises à des vents fréquents et violents, il est nécessaire de prévoir l'implantation d'un réseau de brise-vent. Les effets des brise-vent en culture d'avocatiers sont bien connus. Ils permettent une meilleure activité des insectes pollinisateurs en période de floraison, ils diminuent les phénomènes de dessèchement des fleurs et des jeunes fruits, ils limitent les ruptures de branches et les chutes de fruits. Le choix d'un brise-vent n'est pas, toujours, facile et comme, souvent, en agronomie l'espèce arbustive «idéale» n'existe pas.

Parmi les qualités recherchées citons: une bonne adaptation au climat et au sol, une croissance rapide, la rusticité, un feuillage à feuilles persistantes filtrant le vent (réduction de la vitesse) mais ne l'arrêtant pas (effet tourbillonnaire), avec un système racinaire qui ne concurence pas les avocatiers. La distance protégée étant proportionnelle à la hauteur du brise-vent, celle-ci doit être suffisante pour que les haies ne soient pas trop rapprochées, réduisant ainsi la surface cultivée et gênantes dans le cas de culture mécanisée. Dans la pratique, on prend comme base de calcul des espacements: 10 à 15 fois la hauteur du brise-vent.

Une autre condition importante est qu'il ne faut pas que le brise-vent soit une plante hôte des parasites de l'avocatier. Cet aspect phytosanitaire exclut d'utiliser les avocatiers de semis comme brise-vent, expérience tentée au Cameroun. Sur le plan de la protection du vent, les résultats étaient satisfaisants, mais il était nécessaire de faire les mêmes traitements

phytosanitaires que sur les arbres du verger.

En raison de leur système racinaire puissant et concurrentiel des espèces comme le bambou et l'eucalyptus sont déconseillés, malgré leur rusticité et leur croissance rapide.

En zone humide l'érythrine ( Eryithrina fusca ) est largement utilisée, par exemple en Floride et en Martinique. En région aride, le filaos ( Casuarina equisetifolia ) donne de bons résultats;

le neem ( Melia azadirachta ), le tamaris, le prosopis ( Prosopis cineraria ) et certains Cassia peuvent être, également utilisés. En zone méditerranéenne, le cyprés horizontal ( Cupressus horizontalis ) et le cyprés de l'Arizona ( Cupressus arizonica ) sont les espèces à

recommander.

Généralement, les brise-vent sont plantés, simultanément, avec les avocatiers. Pour avoir une protection réelle dès la plantation, on est amené à installer des brise-vent provisoires soit avec des végétaux (semis de sorgho ou de pois d'Angol, de part et d'autre de chaque ligne de plantation), soit avec des brise-vent artificiels (tiges et/ou feuilles de divers végétaux

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assemblées ou tressées, ou bien toiles synthétiques de 1,50 à 2 m de haut, placées en demi- lune autour de chaque arbre ou en ligne continue perpendiculairement au vent dominant).

9. Clôture

Il peut être nécessaire de clôturer le verger pour se protéger des animaux divagants (bovins, chèvres) et/ou limiter les vols. Le plus efficace est une clôture en grillage mais le coût en est élevé. Pour les clôtures vivantes on utilise, généralement, des espèces épineuses. Dans le cas de petits vergers, la clôture peut servir, également, de brise-vent.

10. Préparation du sol

L'itinéraire de préparation du sol doit être décidé en fonction du profil pédologique. Il est souhaitable de demander l'avis d'un agropédologue. Trois options sont possibles,

indépendamment du mode de gestion (mécanisé ou manuel): non travail, travail du sol avec retournement, travail sans retournement.

Le cas le plus fréquent, ne justifiant aucun travail, est celui des terres à texture très sableuse, à structure particulaire et très meuble. Comme exemple, on peut citer un verger du Sénégal établi sur un sol formé sur une dune ancienne et constitué de 93 à 96 % de sable, sur une profondeur de plusieurs mètres.

Le travail du sol est justifié quand celui-ci peut améliorer la structure: accroissements de la porosité et de la vitesse d'infiltration des eaux, diminution de la cohésion; tous ces facteurs agissent dans le sens d'un meilleur développement des racines, latéralement et en profondeur.

Lorsqu'il n'y a pas de contraintes pédologiques à mélanger les horizons et pas de risques d'érosion, le labour de défoncement (0,50 à 0,60 m de profondeur), avec une charrue à soc, sera, généralement, choisi; les conditions optimales de travail sont un sol à l'état frais. Dans le cas contraire, on préférera un travail du sol sans retournement. Plusieurs types d'outils

peuvent être utilisés: chisels sous-soleur, décompacteurs, à défaut sous-soleuses. Dans tous les cas, ces outils doivent pouvoir travailler jusqu'à 0,60-0,70 m de profondeur. Pour qu'il y ait un bon éclatement du sol, il faut travailler dans une terre à l'état sec et à une vitesse aussi rapide que possible, ce qui nécessite un tracteur d'une plus ou moins forte puissance, selon le nombre de dents de l'outil et la résistance mécanique du sol. Les sous-soleuses ne sont pas le meilleur outil, mais comme elles sont très répandues, il est, toujours, possible de s'en procurer une. Il existe des sous-soleuses mono ou multi-dents; il est souhaitable de travailler avec, au moins, deux dents. Davantage encore qu'avec les autres types d'outils cités, un sous-solage n'est efficace que s'il est réalisé dans un sol à l'état sec et avec une vitesse de travail supérieure à 5 km/h. D'autre part, pour avoir une bonne efficacité, l'espacement entre deux raies ne doit pas être supérieur à 0,50 mètre. Comme l'écartement entre deux dents est, en général, de l'ordre de 1 mètre, il faut faire deux passages consécutifs décalés de 0,50 mètre.

La technique que nous préconisons, dans le cas d'un travail du sol sans retournement et quand la terre a une stabilité structurale de courte durée (cas fréquent des sols tropicaux), est de ne travailler avant la plantation, que des bandes de 2,50 mètres de largeur, centrées sur les lignes d'arbres. Ces bandes sont élargies, progressivement, les deux ou trois premières années, au fur et à mesure du développement des arbres et de leurs racines.

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Une amélioration de la préparation du sol, consiste à faire deux bandes travaillées croisées de 2,50 mètres. Chaque jeune arbre planté dispose, ainsi, d'un volume de terre bien ameublée, sur une surface de 6,25 m². Quand la mécanisation n'est pas possible, le travail du sol consiste à creuser un trou de: 0,80 à 1 mètre dans les trois dimensions, pour chaque arbre. Selon que les horizons peuvent être mélangés ou non, on met la terre dans le trou sans prendre de précaution spéciale, ou au contraire, en modifiant le moins possible, l'ordre des horizons. Dans les deux cas, on conservera un peu de terre de l'horizon humifère pour mettre en contact avec les racines du jeune avocatier. Une fois la plantation des arbres terminée, on effectuera un labour superficiel manuel dans un rayon de 1,50 à 2 mètres du jeune plant, ou mieux sur toute la superficie.

Une technique intermédiaire entre la culture entièrement manuelle et la culture mécanisée est de limiter la mécanisation au creusement des trous. Au lieu d'être creusés manuellement, les trous peuvent l'être avec une pelle rétro ou une tarière fixée sur un tracteur. Dans les deux cas, cette technique n'est applicable qu'aux sols où les horizons peuvent être mélangés. Avec une tarière il est impossible de ne pas mélanger les horizons; avec une pelle rétro cela est, théoriquement, possible mais très difficile à obtenir des conducteurs, à moins d'un présence permanente et encore... Le creusement des trous avec une tarière présente le risque de fabriquer de véritables «pots de fleurs» dans lesquels les racines d'avocatiers seront

«prisonnières». Pour cette raison, entre autre, nous déconseillons cette technique. Un second inconvénient est que la structure du sol est totalement dégradée. Le risque de lissage des parois du trou n'est pas absent avec la pelle mécanique; dans ce cas, il faut piqueter les parois avec une pioche, avant de remettre la terre.

Les avis sont controversés, quant à savoir s'il faut préparer le terrain ou les trous quelques mois avant la plantation, afin de laisser la terre se tasser ou, comme nous le préconisons, de planter aussi rapidement que possible après le travail du sol. Comme, déjà, mentionné dans la majorité des sols tropicaux, la stabilité structurale des agrégats est faible, aussi l'effet

bénéfique du travail du sol est de courte durée. Souvent, après une saison des pluies, le sol a repris son état structural initial. En conséquence, nous recommandons de préparer le terrain en saison sèche et de planter en début de saison pluvieuse.

La raison évoquée, par les partisans de différer la plantation, est d'éviter la formation d'une cuvette au pied du jeune arbre, après quelques mois, du fait du tassement de la terre. Ce risque peut être évité si la plantation est faite sur buttes (cf. ci-dessous, paragraphe 13.2).

11.1 - Choix des porte-greffe

Les connaissances sur les aptitudes des porte-greffe ou de leur interaction sur les variétés greffées sont bien moins connues chez l'avocatier que chez les agrumes ou les rosacées fruitières. Il n'en demeure pas moins vrai que certaines populations de porte-greffe issues de variétés connues ou parfois de clones, ont des comportements mieux adaptés à des situations climatiques ou pédologiques différentes; il n'apparaît pas nécessaire de revenir sur ces différentes aptitudes, largement développées dans le chapitre consacré à la multiplication de l'avocatier (chapitre VI, paragraphe 2). Généralement, dans les pays en voie de

développement, les porte-greffe utilisés sont issus de noyaux «tout venant» de la population locale d'avocatiers la plus représentative.

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Si le verger à créer n'est qu'une unité isolée sans extension importante prévisible, il y a tout intérêt à acheter des plants greffés dans une pépinière. Au contraire, si le futur verger n'est que le premier maillon d'une opération de développement de grande envergure, il est nécesaire de prévoir la création d'une pépinière et à proximité de celle-ci, un jardin semencier pour la production de porte-greffe ainsi qu'un parc à bois pour la production de greffons.

11.2 - Choix des variétés

L'analyse des facteurs climatiques est prépondérante pour décider du choix des variétés à implanter. Il faut rappeler que la création d'un verger d'avocatiers implique des décisions dont on mesure les effets à long terme et qu'une erreur sur le choix de variétés mal adaptées peut remettre en cause toute la rentabilité du verger. Il faut considérer que le changement de variété en cours de culture par la méthode du surgreffage permet de faire face à une situation nouvelle imprévisible au moment de la création du verger, mais ce n'est là qu'une solution de sauvegarde, délicate à mettre en œuvre.

Les caractères généraux d'une zone climatique permettent d'orienter le choix vers une gamme de variétés plutôt que vers une autre. Par exemple, en climat froid de type méditerranéen, on aura tout intérêt à choisir des variétés de race mexicaine ou d'hybrides de mexicain.

Inversement, en zone tropicale humide proche de l'équateur, les variétés de race antillaise ou d'hybrides d'antillais seront mieux adaptées. Sous les climats intermédiaires, l'éventail offert par toutes les variétés hybrides inter-raciales permet de faire un choix judicieux.

Si le climat permet de déterminer une gamme de variétés pouvant accomplir leur cycle normal, cette base est insuffisante pour choisir un nombre limité de variétés répondant aux besoins des marchés auxquels on destine la récolte. Le choix d'une variété s'opère encore:

a) En fonction de sa période de production. Il est en effet inutile de produire des fruits, même de belle qualité, à une époque où on sait, pertinemment, que le marché est saturé ou que les habitudes alimentaires portent les consommateurs vers d'autres fruits;

b) En fonction de la durée de conservation. L'approvisionnement d'un marché local n'est pas exigeant quant à la durée de conservation, mais quand des pays comme la Martinique, le Cameroun, l'Afrique du Sud décident d'exporter sur l'Europe par voie maritime, il leur faut choisir des variétés aptes à se conserver en atmosphère réfrigérée pendant un durée de trois à quatre semaines;

c) En fonction des caractéristiques des fruits recherchées par le consommateur (critères fournis par l'étude de marché). Il est en effet difficile de vendre un fruit rond quand le

consommateur préfère un fruit piriforme; il est encore plus difficile de vendre un fruit de 500 à 600 g quand le consommateur recherche un fruit de 300 g. ou bien encore de vendre un fruit très pauvre en huile (< 5 %) si le consommateur préfère un fruit très gras (> 15 %), ou

inversement.

La satisfaction du consommateur n'est pas encore suffisante pour l'ultime choix de

l'arboriculteur qui doit faire intervenir la notion rentabilité. Toutes les contraintes précédentes étant plus ou moins surmontées, il faut encore choisir des variétés à haute productivité. Dans cette notion de productivité, l'aspect rendement brut par hectare doit être modulé. Entre

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plusieurs variétés a priori satisfaisantes et de rendement brut par hectare équivalent, il faut retenir:

- celles qui sont les moins sensibles à certaines maladies (Cercosporiose, Anthracnose, Phytophthora);

- celles qui ont peu d'écarts de triage dus au calibrage;

- celles qui sont faciles à récolter (récolte groupée, port ramassé de l'arbre, fruits facilement détachables);

- celles qui ont une première mise à fruit précoce.

En fonction de ces diverses considérations, l'arboriculteur devra choisir parmi les variétés les plus intéressantes sur le plan commercial (époque de récolte) et la productivité (cf. chapitre III).

La plupart des pays producteurs d'avocats dont le marché se limite à la consommation intérieure ont sélectionné des variétés locales relativement bien adaptées à leurs conditions climatiques respectives. C'est le cas du Mexique, du Brésil, du Pérou, de la Colombie, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande.

On peut rappeler, en conclusion sur le choix des variétés, qu'il reste souhaitable de prévoir des variétés pollinisatrices de groupe opposé, dont la floraison se situe à la même période que les variétés dominantes retenues. Cette conception du verger est quelque peu controversée mais il a été prouvé, sur plusieurs vergers monovariétaux qui semblaient produire normalement, qu'une plantation en intercalaire d'arbres d'un groupe opposé entraînait une augmentation de rendement.

Enfin, un dernier conseil concernant le choix de la variété (et du porte-greffe), est de se renseigner au moment de créer un verger de l'état d'avancement des recherches sur ces sujets, car il s'agit d'un domaine où les connaissances évoluent.

12. Choix du dispositif de plantation et densité

Il est possible de planter l'avocatier selon des dispositifs différents: plantations en carré, en rectangle, en quinconce ou en courbes de niveau sur les terrains en pente, quand il y a des risques d'érosion.

Les écartements entre les arbres, sont fonctions du facteur développement des arbres au stade adulte, donc fonction de la variété et de la zone climatique (tableau III). Ainsi, en région tropicale humide où les arbres ont un développement végétatif important, on plante à des écartements de 9 à 10 mètres (100 à 125 arbres à l'hectare), tandis qu'en région

méditerranéenne, les écartements sont, seulement, de 6 à 8 mètres (150 à 200 arbres à l'hectare).

Le dispositif en rectangle (écartement entre les lignes plus élevé que sur les lignes) est le plus couramment utilisé, dans les vergers mécanisés, plantés aux densités les plus élevées, afin de

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permettre le passage des engins dans les interlignes, pour effectuer les opérations de

traitements phytosanitaires, d'épandages d'engrais, de taille, de récolte et d'entretien général.

Une technique utilisée en Californie mais, fortement, déconseillée en région tropicale, est de planter à très haute densité (jusqu'à trois fois la densité finale), puis de procéder à des

arrachages successifs d'arbres au fur et à mesure de leur développement.

Tableau III Distances de plantation de l'avocatier dans les principaux pays producteurs.

Pays Distance sur la ligne (m)

Distance interligne (m)

Nombre théorique (arbres/ha)

Californie 6 6 277

- «Hass» 2 éclaircies 70

12 X 12

- «Fuerte» 7 7 204

Floride 8 à 9 8 à 9 123 à 156

Israël 6 8 208

Espagne 8 8 156

Australie 5 à 6 10 166 à 200

Antilles 8 8 156

Corse 6 8 208

Nouvelle- Zélande

9 9 123

Côte-d'Ivoire 10 10 100

Cameroun

Afrique du Sud 6 à 8 6 à 8 156 à 166

Mexique 8 à 10 125

13.1 - Piquetage

Il consiste à matérialiser à l'aide de jalons le futur emplacement des arbres, en respectant les distances de plantations préalablement définies.

Selon le mode de préparation du sol, cette opération s'effectue avant (trous de plantation) ou après (labour) le travail du sol. Quand celui-ci est limité à des bandes (cf. ci-dessus,

paragraphe 10) un prè-piquetage est nécessaire de façon à matérialiser l'emplacement des lignes de plantation des arbres.

Il est toujours, souhaitable d'avoir un relevé topographique à une grande échelle (1/1 000 ou 1/2 000) de façon à dessiner un parcellaire général du verger, tenant compte de la distribution des routes, des chemins d'accés, des servitudes de drainage (fossés), du réseau d'irrigation (canalisations primaires), du maillage des brise-vent et des bâtiments d'exploitations. Le piquetage d'une plantation en lignes ne pose pas de problème; celui en courbes de niveau est plus difficile et peut nécessiter l'assistance d'un topographe (fig. 10) .

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La pente n'étant pas le seul facteur intervenant dans les processus d'érosion, il est difficile de donner une valeur, seuil en dessus de laquelle la plantation en courbes de niveau s'impose.

Quelle que soit la pente, il y a intérêt à planter les lignes d'arbres perpendiculairement à la ligne de plus grande pente de terrain. Selon le degré d'érodabilité du terrain on peut proposer l'échelle de pente suivante, justifiant la plantation en courbes de niveau: très érodable: > 10 %;

moyennement érodable: > 15 %; peu érodable: > 20 %. Ces valeurs sont valables pour un verger où le sol est maintenu, couvert par de la végétation dans les interlignes (cf. chapitre VIII paragraphe 1).

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Fig. 10. - Exemple de plantation

13.2 - Confection des buttes

La terre nécessaire à la confection des buttes doit être prélevée au niveau des interlignes et non près des buttes. Elles peuvent être faites manuellement à la pelle de terrassier ou

mécaniquement à la pelle rétro. Les pelles frontales (lames de bulldozer) ne doivent pas être utilisées car elles lissent et compactent la surface du sol.

Si des amendements calco-magnésiens ou phosphatés sont nécessaires, ce qui doit être déterminé par des analyses de terre, ceux-ci sont mélangés à la terre des buttes. Dans les sols chimiquement pauvres, on conseille des apports par arbre de 1 à 2 kg d'amendements calcique ou calco-magnésiens (chaux, dolomie, chaux magnésienne) et d'engrais phosphaté (scories de déphosphoration, phosphate calcique, phospal). Il est, d'autre part, toujours souhaitable quand cela est matériellement et économiquement possible, d'apporter une fumure organique

(fumiers composts, etc.) à des quantités de 25 à 50 kg par butte.

13.3 - Epoque de plantation

Elle dépend du type de climat.

En climats de type tropical ou subtropical, la transplantation en motte permettrait, à condition d'avoir la maîtrise de l'eau, de planter à toute période de l'année. Cependant, une garantie de meilleure reprise et le souci d'économiser l'eau conduisent la plupart des arboriculteurs à planter les avocatiers en début de saison des pluies, soit d'avril à juin dans l'hémisphère nord et en novembre-décembre dans l'hémisphère sud.

Il est préférable de planter par temps couvert ou aux heures fraîches de la journée, surtout quand on plante à racines nues.

En climats de type méditerranéen, à saison froide plus ou moins marquée, la date de plantation est, surtout, choisie en fonction de la rigueur de l'hiver. Dans les zones où les risques de gel sont peu à craindre, il est courant de planter à l'automne, de fin octobre à début décembre, dans l'hémisphère nord et en juin dans l'hémisphère sud.

Une plantation précoce permet aux jeunes avocatiers de «s'installer», de bénéficier des précipitations naturelles hivernales et de démarrer très tôt au printemps. Inversement, si des températures trop basses sont à craindre, il est préférable de planter au début du printemps:

avril-mai dans l'hémisphère nord, novembre-décembre dans l'hémisphère sud.

13.4 - Préparation du matériel végétal

Sachant qu'il est très rare et déconseillé de transplanter les avocatiers à racines nues, il n'est pas nécessaire de prévoir un stockage des plants en jauge. Les avocatiers étant transplantés en motte (tontines, pots plastique ou conteneurs), les jeunes arbres dont on aura bien humecté le substrat au préalable, sont disposés sur le terrain au fur et à mesure des besoins du chantier de

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plantation. Si un préstockage des plants est nécessaire, il doit se faire sous ombrage léger, en prenant soin de maintenir une bonne cohésion des mottes par des arrosages fréquents. Si les jeunes avocatiers ont une motte ancienne bien constituée, d'un volume important (> 51) et qu'ils ont subi une phase d'endurcissement sans ombrage, le choc dû à la transplantation est négligeable et ne rend pas indispensable une opération d'effeuillage... Si les jeunes avocatiers ont une motte récente (tontine), il est recommandé de les manipuler avec précaution et de procéder à un léger effeuillage de manière à diminuer les effets de la transpiration.

Un tri sévère des arbres doit s'opérer avant plantation; il faut éliminer ceux dont le point de greffe est trop bas, éliminer les plants trop chétifs ou étiolés et ceux dont le point de greffe semble trop fragile (mauvaise soudure). Ce tri permet de classer les arbres par calibre et de constituer des blocs homogènes.

C'est à ce stade que doit s'opérer la répartition entre variétés de groupe A et variétés de groupe B si on souhaite, sous certains climats et avec certaines variétés, améliorer le taux de

nouaison. Il faut préciser, toutefois, que l'alternance variétale s'opère par ligne et qu'il est déconseillé de planter sur une même ligne des variétés différentes (dispositif en diagonale).

On rappelle qu'il n'y a pas de règle stricte quant aux proportions d'arbres A et d'arbres B pour des variétés ayant une même époque de floraison, celles-ci pouvant être 50-50, 25-75, 20-80, soit une ligne sur deux, une ligne sur trois, une ligne sur quatre d'une variété A par rapport à une variété B ou inversement.

Sachant qu'un certain nombre d'arbres auront une mauvaise reprise ou disparaîtront pour des raisons diverses, il est conseillé de prévoir un «stock» de remplacement d'environ 5 % avec des arbres de même âge conservés en pépinière dans des gros conteneurs.

13.5 - Plantation proprement dite

Creuser sur le sommet de la butte un trou de la dimension de la motte. Le jeune plant doit se trouver en position surélevée, de telle manière qu'aprés tassement naturel de la terre, le collet de l'arbre ne soit pas enterré et à fortiori le point de greffe, si les arbres ont été greffés bas.

Une erreur à éviter, quand les plants sont fournis en sac de polyéthylène, est de laisser une partie ou la totalité du plastique dans le trou de plantation. Cette erreur est assez fréquente.

Tasser légèrement la terre au contact des racines et arroser (401. d'eau/arbres).

En verger non irrigué, il peut être nécessaire, en fonction du climat, de prévoir quelques arrosages (arrosoir ou tuyau plastique relié à une citerne) au cours de la première année. Dans ce cas, creuser une cuvette autour du plant.

Si la culture est mécanisée, on veillera à ce que les arbres soient bien alignés sur les lignes et sur les rangs. Nous ne décrirons pas, dans cet ouvrage, les diverses méthodes d'alignement, communes à toutes les espèces arbustives, qui sont connues de tous les arboriculteurs et décrites dans tous les traités sur la culture des plantes pérennes. Mentionnons, seulement qu'en arboriculture fruitière, la méthode de la règle à planter est, souvent. utilisée.

13.6 - Soins après plantation

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Comme mentionné au paragraphe précédent, des arrosages (20 à 40 l/d'eau par semaine) ou de l'irrigation peuvent être nécessaires pendant la phase de reprise des jeunes plants. Le paillage de la cuvette autour du tronc du jeune arbre est souvent appliqué pour limiter l'évaporation et la pousse des mauvaises herbes.

Il est important de ne pas sous-estimer la sensibilité d'un jeune avocatier aux coups de soleil et aux vents desséchants ou froids; aussi est-il recommandé, sous certains climats, de procéder à un loger ombrage des plants pendant quelques mois (utilisation de palmes, de graminées disposées sur des piquets, ou blanchissage du tronc avec un lait de chaux, ou protection du tronc par un cylindre en carton de couleur claire). Contre le vent, on peut utiliser soit des brise-vent individuels (toiles ou claies) en demi-cercles orientés face aux vents dominants, soit des brise-vent en ligne [toiles ou plantation d'une graminée (mais, sorgho), ou d'une légumineuse (pois d'Angol)]. Il est aussi, souvent nécessaire de tuteurer les jeunes arbres.

Enfin dans les régions où des risques d'attaque de rongeurs sont élevés, il est recommandé de protéger la base du tronc des jeunes plants par des cylindres en polyéthylène ou du grillage.

Les Différentes tailles en arboriculture et en viticulture

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