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Migrations et exils dans la corne de l’Afrique

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Appel à communication

Migrations et exils dans la Corne de l’Afrique:

Etats des débats, états des savoirs

Khartoum, 16 – 18 Novembre 2015

Le CEDEJ de Khartoum et le CFEE d’Addis Abeba organise une conférence internationale, avec le soutien de l’Institut français à Paris, vise à faire un état des lieux de la recherche en sciences sociales sur les migrations de la Corne de l’Afrique à partir des travaux récents menés à la fois dans les régions d’origine, les régions de transit et celles de destination des migrants et des réfugiés.

Avec la recrudescence des naufrages provoquant la mort de milliers de migrants éthiopiens, érythréens, somaliens et djiboutiens à proximité des rivages de l’Europe du Sud ces dernières années, particulièrement en 2015, les médias et les responsables politiques ont porté leur attention sur des zones jusque-là considérées comme marginales voire extérieurs aux champs migratoires européens. Les formes de mobilités à l’œuvre dans la Corne de l’Afrique sont multiples et anciennes. Ces drames auxquels l’Union européenne est confrontée, comme à Lampedusa en octobre 2013 ou aux larges des côtes libyennes en avril 2015, constituent la face la plus dramatique de dynamiques migratoires complexes.

La mobilité fait partie des dynamiques sociopolitiques et économiques qui dessinent la trajectoire de la sous-région. Depuis longtemps, les chercheurs français, européens et africains ont été attentifs aux différentes échelles d’analyse des flux migratoires, à leur interdépendance. La conférence réunira les expertises de chercheurs attachés à une connaissance empirique fine de ces terrains difficiles, de manière à proposer un panorama interdisciplinaire de la recherche en sciences sociales sur les migrations de la Corne de l’Afrique.

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Les migrations internes et intra-régionales, conjuguées à l’augmentation massive du nombre des déplacés internes dans la sous-région (Somalie, Ethiopie, Soudan), invitent à prêter une attention particulière aux types de mobilité et à leurs effets, en termes de (re)structuration des relations socio-économiques et politiques aux échelles régionales, mais aussi nationales. On pense en particulier à la relation entre le pastoralisme et les migrations intérieures générées par les déséquilibres de développement économique, l’urbanisation, et la modification des modes de vie, et ce dans un contexte de très forte instabilité politique, économique voire environnementale.

Les échelles locales de la mobilité intérieure (qu’elle soit « volontaire » ou « forcée ») ne sauraient être isolées des dynamiques transfrontalières, dont elles font partie. L’observation des flux de migrants, de réfugiés et de déplacés aux frontières somalo-kényane, érythréo-éthiopienne, soudano-ougandaise, tchado-soudanaise, égypto-soudanaise etc., ainsi qu’à travers la mer Rouge, ont montré que les trajectoires de réfugiés et de migrants formaient souvent une succession d’étapes et d’itinéraires, d’allers-retours, de migrations pendulaires. Migrations saisonnière et déplacements de populations chassées par la violence, les conflits ou la sécheresse, se mêlent aux mouvements de migrations régionaux vers des espaces ou des pays tiers jugés plus sûrs ou plus amènes pour y réaliser un projet migratoire de vie ou de survie.

Ces migrations locales, transfrontalières à l’échelle de la Corne de l’Afrique, sont liées à d’autres champs migratoires plus vastes, qui participent de la mobilité internationale dans un contexte à la fois particulièrement instable et contraignant : instable du fait des conflits en cours, et contraignant du fait des systèmes politiques autoritaires, ou encore des organisations internationales qui se substituent parfois à des Etats jugés fragiles.

La Corne de l’Afrique est en effet une région frontière à plus d’un titre, qui relie entre eux des champs migratoires extrêmement hétérogènes :

- les migrations intra-régionales essentiellement liées aux conflits mais aussi aux catastrophes économiques et climatiques ;

- les migrations vers les pays du Golfe producteurs de pétrole ;

- les migrations vers les pays européens, et Israël, via l’Egypte et la Libye.

C’est bien entendu ce dernier champ migratoire qui fait l’objet de l’attention des observateurs de l’Union européenne mais aussi des grandes organisations internationales. La prise de conscience tardive du lien entre les drames du déplacement liés aux conflits et à la violence et les projets migratoires des migrants et des exilés ne conduit qu’à reconsidérer à la marge la politique de financement de programmes d’aide humanitaires et de développement dans la région. Alors que les ressources de l’aide internationale se tarissent et que les politiques des pays de l’OCDE en matière d’immigration et d’exil sont de plus en plus hostiles aux flux de migrants venus de la Corne, il semble important de réévaluer les conditions des migrations, les enjeux qu’elles soulèvent aux plans éthique, politique mais aussi économique. On a pu ainsi souligner l’apport de la diaspora somalienne en Grande-Bretagne - une diaspora d’exilés -, de la diaspora soudanaise en Grande-Bretagne ou en Egypte ou de la diaspora érythréenne en Suède ou aux États-Unis, pour la survie économique du pays d’origine mais aussi pour la survie des communautés de migrants dispersées entre ville du Sud et camps de réfugiés.

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En s’éloignant des études qui interrogent classiquement les raisons du départ, cette conférence vise davantage à faire le point sur le « comment » de la mobilité, et à souligner les dynamiques des migrations dans la sous-région de la Corne de l’Afrique. Plusieurs thèmes retiennent particulièrement notre attention :

- Quelles sont les connexions et interdépendances des différentes échelles de mobilité ? Cette perspective invite à ne pas séparer analytiquement migrations internes et internationales, et à considérer plutôt les lieux de départ, de transit et d’arrivée de la migration, l’exil et le départ, mais aussi les circulations et les migrations de retour ;

- Quelles sont les évolutions récentes de ces migrations ? Comment affectent-elles, à différentes échelles, les conjonctures économiques et politiques des pays de départ, de transit et d’arrivée de la migration ?

- Quels sont les différents réseaux, entrepreneurs, passeurs qui facilitent, orientent, et bénéficient de ces processus migratoires ? Quel rôle jouent les nouvelles technologies de communication dans les stratégies, et trajectoires migratoires ?

- Quelles sont les modalités institutionnelles, économiques, politiques et sociales qui encadrent et accompagnent l’expérience migratoire dans les espaces de départ, de transit et de destination ? Sont-elles hétérogènes ? Dans quelle mesure sont-elles connectées ?

- De quelles manière l’expérience migratoire agit et transforme l’identité, le statut et les relations sociales du (de la) migrant(e) et des groupes de migrants ?

- En quoi les approches interdisciplinaires peuvent contribuer à approfondir la compréhension des processus migratoires ?

Les communications s’inscrivant dans ces différentes thématiques et abordant les dimensions générationnelle et genrée des processus migratoires seront privilégiées.

Les résumés (400 mots maximum) sont à renvoyer accompagnés d’une courte bibliographie avant le 23 mai 2015 à : alicefranck@yahoo.fr et direction@cfee.cnrs.fr.

Les résumés devront également indiquer si votre institution pourra constituer un partenaire de l’événement en assurant la prise en charge de vos frais de déplacement, ou si au contraire vous sollicitez un appui financier pour votre participation. Nos moyens restant limités, nous ne pourrons financer qu’un nombre restreint de déplacements.

Comité scientifique : - David Ambrosetti (CFEE)

- Alice Franck (CEDEJ Khartoum)

- Katarzyna Grabska (IHEID, CEDEJ Khartoum) - Hélène Thiollet (CNRS, Science Po)

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