• Aucun résultat trouvé

Dites-le avec des fleurs !

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Dites-le avec des fleurs !"

Copied!
3
0
0

Texte intégral

(1)

Le Journal des anthropologues est une revue soutenue par le CNRS et reconnue par l’AERES.

1 APPEL A CONTRIBUTION

REVUE JOURNAL DES ANTHROPOLOGUES

DITES LE AVEC DES FLEURS !

OBJETS DE LA NATURE, NATURE DES OBJETS

Ce numéro du Journal des anthropologues est consacré à une réflexion sur la construction de l’objet de science en anthropologie dans le domaine de la « nature ». A l’heure où l’anthropologie partage les mêmes objets que d’autres disciplines et que les problématiques se complexifient dans un double processus qui intègre à la fois l’échelle globale pour saisir les flux de la globalisation tout comme l’échelle locale liée aux terrains d’enquête ethnologique, il paraît primordial de réfléchir à nouveaux frais sur la manière dont les anthropologues construisent leurs objets.

Le terrain de la « nature » est particulièrement pertinent dans la mesure où il mobilise des disciplines parfois éloignées des sciences sociales sur des objets étudiés depuis longtemps par les sciences naturelles, l’écologie, les sciences de l’environnement, la géographie, l’ethnopharmacologie etc. Les sciences sociales s’emparent actuellement des objets de la

« nature » revendiquant une certaine nouveauté dans un contexte mondial d’alertes écologiques, de réchauffement climatique et autres augmentations supposées des catastrophes naturelles.

Ce numéro voudrait réfléchir à la fois à la construction de l’objet en anthropologie dans le champ de la « nature » en situation d’interdisciplinarité, et à sa dimension épistémologique. Autrement dit, quel est l’apport de l’anthropologie dans ce champ de recherche à la croisée d’autres disciplines, pourquoi et comment les anthropologues s’intéressent-ils à ce champ ?

Pour ce faire, nous proposons de sélectionner un objet minimal issu de la nature afin d’engager la réflexion à partir d’une échelle localisée et d’un objet identifiable : la fleur. Cet objet est de surcroît à la croisée du « matériel » et de « l’immatériel ». Dans un même temps, cet objet issu de la nature est lui-même le support de représentations que nous devons saisir pour mener une réflexion sur la manière dont on construit un objet au moyen d’une ethnographie portant attention à la fois aux représentations, aux idéologies, aux pratiques locales, aux flux globaux et aux enjeux politiques, le tout étant inscrit dans une réflexivité de l’anthropologue face à ses propres pratiques d’analyse en lien avec le contexte historique et politique.

(2)

2 Nous attendons que les contributions jouent le jeu de la réflexion sur la construction de l’objet à partir de cet objet « fleur » qui traverse de nombreux champs de l’anthropologie et donc de nombreux terrains :

- L’anthropologie religieuse : les fleurs sont instrumentalisées pour la médiation entre les hommes et les divinités dans des rituels, elles sont offertes aux morts pour diverses raisons, elles sont présentes dans les églises, les cimetières, les autels, dans les cultes traditionnels africains comme dans les cultes shinto japonais par exemple, etc.

- L’anthropologie économique : le marché des fleurs se développe entre fleurs coupées, fleurs en pots, pépinières, etc. Il existe aussi des marchés spécifiques de fleurs à très haute valeur marchande et symbolique comme les orchidées. Si en Europe, le marché des fleurs se caractériserait, entre autres, par la gestion de la sociabilité et l’amélioration d’une qualité de vie, en Afrique, les pépinières seraient les partenaires du développement durable par exemple.

- L’anthropologie médicale et l’ethnopharmacologie, l’anthropologie de l’alimentation : fleurs comestibles, fleurs utilisées dans des remèdes, des médicaments, enjeux symboliques et économiques autour des savoirs dits « traditionnels » sur les fleurs, etc.

- L’anthropologie urbaine : la fleur devient de plus en plus un élément de l’aménagement et de l’embellissement des villes : les fleurs aux balcons, la nature en ville, les espaces verts urbains, les concours des villes fleuries, etc.

- L’anthropologie politique : les représentations autour de la fleur sont multiples évoquant la paix, l’innocence (la fleur au fusil, jeune fille en fleur, etc.) alors que la nature n’est pas si bienveillante (fleurs vénéneuses). Qu’en est-il des politiques de l’environnement ? Par ailleurs, les révolutions portent des noms de fleurs (Jasmin, Roses, etc.).

- L’anthropologie de la nature et de l’environnement (la dichotomie entre présence/

absence de fleurs sur le terrain entraîne des enjeux territoriaux, sauvegarde de la biodiversité, politiques de conservation des fleurs dans les champs, les montagnes, les politiques agricoles…

Les contributions attendues devront se situer dans une anthropologie contemporaine et peuvent concerner toutes les sociétés sans distinction. Des articles écrits « à quatre mains » mettant en dialogue les disciplines sont les bienvenus. Les contributions devront suivre ces axes de réflexion :

Idée 1 : Construction de l’objet dans l’interdisciplinarité, réflexivité sur le champ et les institutions

Cet axe concerne une réflexion méthodologique et épistémologique. Il donne la place à des dialogues entre l’anthropologie et les disciplines expertes en matière de « nature » afin de prendre à bras le corps la question de l’apport de l’anthropologie dans ce champ de recherche. L’identité ne se construit-elle pas dans ses relations à l’altérité ? Cette question concerne la complémentarité des disciplines (géographie, écologie, sciences de l’environnement, agronomie, etc.). Quels seraient les seuils de chaque discipline ou bien quel serait le langage commun et les spécificités ? Comment peut-on construire un objet autour de la « fleur » en anthropologie et que nous apprend-il sur les sociétés ? Pourquoi et quand les anthropologues prennent-ils en compte de tels objets ? Quelle serait leur contribution, leur apport au carrefour de plusieurs disciplines ? Qu’apporteraient-ils de nouveau aux études déjà anciennes ?

Nous aimerions également des contributions interrogeant les institutions de recherche s’intéressant particulièrement à la nature et créées dans un contexte historique particulier.

Quelle est leur histoire, leurs missions ? (INRA, IRD, Museum national d’Histoire naturelle, UNESCO, etc.)…

(3)

3 Idée 2 : L’objet « fleur » comme révélateur des enjeux sociaux, environnementaux, politiques

Cet axe se voudrait à la fois fondé sur des observations ethnographiques, et sur une dimension épistémologique. En quoi l’objet « fleur », dans une anthropologie contemporaine, en tant que micro-objet, peut constituer un révélateur des rapports sociaux et donc des liens interindividuels, sociaux, politiques ; en quoi permet-il d’analyser les productions symboliques, imaginaires, idéologiques de la réalité ?

Idée 3 : Implication de l’anthropologue dans la/les sociétés à travers les politiques territoriales

L’étude de la fleur, ou plus largement des objets de la « nature », entraîne l’implication de l’anthropologie dans des enjeux liés aux politiques d’aménagement du territoire, des politiques environnementales, de conservation de la nature, de la biodiversité, de la patrimonialisation, etc. Quel est l’apport attendu de l’anthropologie ? En quoi la discipline, par ses outils méthodologiques et sa manière de construire ses objets, apporte-t-elle un éclairage, des connaissances complémentaires au contact d’autres disciplines ? Quel est le rôle de l’anthropologue dans l’aide aux politiques publiques ? Quels sont les militantismes en la matière ? Cet axe s’intéresse aux engagements et distanciations de l’anthropologue dans les politiques environnementales pour une réflexion sur l’implication politique de l’anthropologie.

Coordination : Laurent Bazin, Frédérique Louveau

Calendrier :

Les résumés des propositions d’articles d’une longueur maximum de 5 000 signes sont à envoyer avant le 15 juillet 2011 aux deux coordinateurs (réponse aux auteurs fin juillet) et les articles complets, d’une longueur maximale de 40 000 signes, avant le 15 novembre 2011.

Publication : premier semestre 2012.

Contacts :

Laurent Bazin : laurent.bazin@univ-lille1.fr Frédérique Louveau : louveau.frederique@neuf.fr

Références

Documents relatifs

Il semble en effet que leurs fleurs constituent un piège mortel pour ce papillon muni d’une très longue trompe (environ 25 mm soit l’équivalent de la longueur du corps) qui butine

Joe Carp a dit que je devrai montrer aux filles comment je nétoye les vécés à l'usine et il a été me chercher un balai, je leur ai montré et tout le monde a ri quand j'ai dit que

Allons, monsieur Printemps, soyez à votre rôle, N'ayez pas ainsi l'air triste comme un linceul,?. 210 Valsez donc, valsez donc, dussiez-vous

« D’abord, le fait considérable de l’universalité du langage : « Tous les hommes parlent » ; c’est là un critère d’humanité à côté de l’outil,

Pour les “sans sucre” il y a peu d’hydrates de carbone dans les amandes et même dans les fleurs mais voyez la note pour utiliser un faux sucre” de votre choix. Tenez compte du

NB / Vous ne “fatiguerez” ( tournerez) la salade qu’au moment de servir mais pensez à prévoir suffisamment de sauce pour que les feuilles soient bien garnies afin qu’il en

Peut-être que vous allez tellement aimer leur goût fin et doux que vous en “sacrifierez” encore pour les farcir avec de la pâte d’amandes pour un dessert ..extra-ordinaire?.

Après tout, c’était de sa faute si la vache avait été découverte dans une salle du deuxième étage au lieu de la cantine, d’où il aurait été plus facile à son