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ans la seconde moitié du XXe siècle, on a assisté progressivement au développement d’une base scientifique solide en der
matologie conduisant à une augmentation rapide des connais
sances en biologie et physiopathologie de la peau. Au fil des années, de nombreuses découvertes importantes, dont l’élucidation des fondements génétiques d’un nombre croissant de maladies cutanées et la meilleure compréhension des troubles inflammatoires de la peau ont fait considé
rablement progresser ce domaine. Cependant, les contributions potentiel
les de ces résultats à la pratique cli
nique ont été limitées, ce qui a créé un écart grandissant entre l’activité cli
nique et les progrès scientifiques en dermatologie.
Plus récemment, grâce à de nou
vel les avancées biotechnologiques, une nouvelle tendance se dessine dans laquelle les découvertes scientifiques de base sont directement tra
duites en thérapies qui influent sur notre activité clinique quotidienne.
Un des exemples les plus frappants est le développement d’anticorps ou de protéines qui ciblent et inhibent des événements précis dans la patho
genèse du psoriasis. Ces thérapeutiques, notamment les bloqueurs du TNF ou les inhibiteurs d’autres voies pathologiques identifiées (IL12/23), ont littéralement révolutionné le traitement du psoriasis modéré à sévère et ont permis un changement de paradigme des traitements peu spéci
fiques en faveur de thérapies plus ciblées et présentant donc potentiel
lement moins d’effets secondaires. D’autres agents biologiques possé
dant une spé cificité pathogénique encore plus élevée (par exemple des anticorps contre IL23, IL17, IL22) sont actuellement testés dans le cadre d’essais cliniques et feront bientôt partie de notre pratique clinique quo
tidienne. En outre, la récente découverte du rôle des peptides antimicro
biens dans le déclenchement du psoriasis a mis en évidence de nouvel les cibles permettant une intervention thérapeutique précoce. Nous croyons fermement qu’un vaste assortiment d’agents biologiques sera dis ponible pour le traitement du psoriasis dans un proche avenir ; le choix du trai
tement sera personnalisé tenant compte de facteurs spécifiques liés au patient, au type et au stade du psoriasis ainsi qu’aux comorbidités du pa
tient. Fait important, les maladies de peau comme le psoriasis sont deve
nues des modèles importants d’inflammation chroni que et d’autoimmu
nité sur les quels on teste l’efficacité de nouveaux traitements axés sur la pathogenèse.
Cette recherche sur la pathogenèse a également permis l’étude de l’in
hibiteur de la voie de signalisation patch/smoothered/gli dans les carci
nomes basocellulaires qui est très prometteuse et permet une nouvelle approche thérapeutique. En outre, des nouvelles modalités thérapeuti ques, basées sur l’utilisation d’inhibiteurs spécifiques des voies de signalisation qui conduisent au développement de divers types de mélanomes, soit les inhibiteurs cKIT (pour les mélanomes acrolentigineux et des muqueu
De la pathogenèse au traitement : une nouvelle ère pour la dermatologie
«… un vaste assortiment d’agents biologiques sera disponible pour le traitement du psoriasis dans un proche avenir …»
éditorial
Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 6 avril 2011 731
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Editorial
M. Gilliet C. Prins
du docteur
Denis Salomon
Clinique de dermatologie HUG, Genève
et du professeur
Michel Gilliet
Chef du Service de dermatologie CHUV, Lausanne
Articles publiés sous la direction
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ses) ainsi que les inhibiteurs BRAF (pour 6070% des mélanomes qui pré
sentent des mutations BRAF), ont démontré des résultats positifs.
Un autre exemple d’approche thérapeutique très spécifique et person
nalisée est l’utilisation de petits ARN interférents (siRNA) pour le traite
ment de la pachyonychie congénitale ; une maladie rare caractérisée par un défaut de kératinisation. Dans ces études, une preuve du principe a été établie par l’utilisation d’un siRNA pour inactiver l’allèle dominant négatif qui em
pêche l’expression de la kératine 6a.
Ces quelques exemples illustrent la façon dont la dermatologie est entrée dans une nouvelle ère, dans laquelle les récentes dé
couvertes scientifiques peuvent être tradui
tes directement sous forme de traitements plus spécifiques pour nos patients. La dermatologie, qui a été considérée par beaucoup comme une discipline qui évolue lentement, a maintenant retrouvé un nouvel élan et se positionne comme une discipline modèle de la médecine dans le progrès scientifique et le développement de nou
velles modalités de thérapeutiques qui pourraient influer sur la vie de nos patients.
732 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 6 avril 2011
«… La dermatologie, qui a été considérée comme une discipline qui évolue lente- ment, a retrouvé un nouvel élan …»
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